11e session extraordinaire d’urgence (reprise) de l’Assemblée générale des Nations Unies (Ukraine) – 10e séance plénière
Explication de vote après le vote par l’ambassadeur et représentant permanent adjoint du Canada auprès des Nations Unies, Richard Arbeiter
7 avril 2022 – Assemblé générale des Nations Unies
Le texte prononcé fait foi
Mr. le Président,
La Fédération de Russie, membre permanent du Conseil de sécurité, a lancé une guerre d'agression illégale contre la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance politique d'un autre État membre des Nations unies, l'Ukraine.
Le résultat du vote d'aujourd'hui montre clairement que la conduite de la Russie est incompatible avec son statut de membre du Conseil des droits de l'homme. Un État membre qui a lancé une guerre illégale contre une nation souveraine et a commis des violations généralisées ainsi que systématiques du droit humanitaire international. C'est clairement ce à quoi la procédure de suspension était destinée.
Les États membres se sont engagés à défendre les principes fondamentaux de la Charte des Nations unies : respect des droits de l'homme fondamentaux, de la dignité et de la valeur de la personne humaine, de la justice et du droit international.
En tant que membre du Conseil des droits de l’homme, la Russie devait respecter toutes ces normes. La guerre non provoquée contre un état souverain, notre ami l’Ukraine, est une violation de toutes ces normes. La situation en Ukraine a clairement montré que les militaires russes ne tiennent nullement compte de la dignité de la vie humaine en tuant des milliers de civils innocents dans des hôpitaux, dans des maternités, en détruisant les infrastructures civiles.
Personne ne peut nier ces faits. La Russie a envahi l’Ukraine qui existe depuis longtemps dans l’empire russe, c’est l’empire qui prend sa revanche.
La situation des droits de l’homme par la mission de contrôle a enregistré 3776 victimes civiles, y compris 1563 tuées. Je répète, 1563. Il ne s’agit pas de chiffre, il s’agit de vies innocentes qui ont été prises pour aucune autre raison que le désir de Poutine de rester au pouvoir. Nous savons qu’il faudra un jour rendre des comptes.
La guerre que la Russie mène a un effet sur les plus vulnérables bien entendu les femmes, les personnes âgées, les enfants. Il y eut d’horribles massacres qui ont été commis, on a vu les images de Boutcha et Irpin, de civils qui ont torturés et tués, des tortures sexuelles. Tel que noté par le Secrétaire général de l’ONU et la Haute-Commissaire aux droits de l’homme, ces actes sont peut-être constitutifs de crimes de guerre avec des violations sérieuses du droit international humanitaire pour essayer de soumettre l’Ukraine, la Russie ne peut plus rester au Conseil des droits de l’homme, nous ne pouvons être indifférents.
Comment pouvons-nous garder le silence comme notre collègue du Kenya l’a dit hier. Si nous sommes pleinement engagés, nous devons agir de façon active face à ces nouvelles preuves.
La communauté internationale a envoyé un message très clair à la Russie aujourd’hui. La Fédération de Russie ne peut pas et ne va pas continuer de commettre de telles violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme en violant les fondements mêmes de notre institution et en même temps continuer d’être membre du Conseil des droits de l’homme. Le retrait n’est pas la même chose que la suspension. Le mal ne peut pas triompher.
Aux collègues qui nous ont appuyés, je dis merci. Au people ukrainien, votre courage vous permettra de triompher.
Merci
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