Déclaration de la Coalition pour la liberté des médias sur le Venezuela
Le 4 juillet 2022 - Affaires mondiales Canada
Les soussignés membres de la Coalition pour la liberté des médias expriment leurs vives préoccupations concernant l’absence de liberté des médias au Venezuela. Les mesures répressives employées par le régime Maduro sont particulièrement préoccupantes, notamment le harcèlement et la persécution des journalistes, des professionnels des médias et des médias indépendants, la censure, les coupures d’Internet, les saisies de biens et la réduction générale des critiques au silence. Ces mesures s’ajoutent aux difficultés et aux restrictions importantes auxquelles font face les organisations non gouvernementales qui analysent les problèmes au Venezuela et en rendent compte.
Ces dernières années, le régime Maduro a restreint la liberté des médias en harcelant et en persécutant les voix dissidentes, notamment celles des journalistes et des professionnels des médias. Les journalistes indépendants du Venezuela mènent leurs activités dans un environnement réglementaire et juridique très restrictif et risquent d’être arrêtés et de subir des violences physiques. Ces difficultés s’étendent également aux organisations non gouvernementales qui analysent les événements actuels au Venezuela et qui en rendent compte. Pour éviter les persécutions ou les conséquences indésirables, notamment les détentions arbitraires, de nombreux journalistes et professionnels des médias ont recours à l’autocensure.
Le régime Maduro a également orchestré l’acquisition de fiducies médiatiques pour garantir des points de vue éditoriaux favorables et propager les politiques, les messages et l’idéologie soutenus par l’État. Les médias publics offrent une couverture presque exclusivement favorable au régime, au détriment de toute voix dissidente. Les médias qui critiquent ou remettent en question le régime Maduro risquent de faire face à des conséquences juridiques, notamment l’annulation de leur licence et la saisie de leur matériel ou de leurs biens. Par conséquent, le Venezuela a perdu son secteur des journaux autrefois dynamique, et le régime Maduro contrôle le récit national.
Les mesures restrictives sont évidentes dans l’espace numérique au Venezuela, où le régime de Maduro utilise le blocage de contenu ciblé contre les critiques. Le blocage ou le filtrage des services ont une incidence sur la libre circulation de l’information ainsi que sur la liberté d’expression; ils érodent davantage la liberté des médias et l’espace civique. Cette situation est particulièrement préoccupante, puisque les moyens d’information et de communication numériques n’ont jamais été aussi importants et que la plupart des organes de presse indépendants au Venezuela ne peuvent désormais fonctionner qu’en ligne. Le régime consacre également d’importantes ressources à la diffusion de son propre message et à l’étouffement des voix qui contestent son discours.
Le droit à la liberté d’expression tel qu’exercé par les journalistes est fondamental pour la protection et la promotion de la démocratie, de tous les droits de la personne et de l’état de droit. Des médias libres, indépendants et pluralistes, en ligne et hors ligne, sont essentiels pour qu’une société démocratique puisse prendre des décisions éclairées, demander des comptes aux autorités, aux institutions et aux particuliers et entendre une diversité d’opinions. Le fait de pouvoir travailler en toute sécurité permet aux journalistes de remplir leur rôle crucial de source d’informations objectives et impartiales.
Nous saluons le courage de tous les journalistes et professionnels des médias au Venezuela qui, en ligne et hors ligne, rendent compte des attaques contre les institutions démocratiques, des violations des droits de la personne ainsi que de la corruption au Venezuela. Les journalistes ont besoin d’un environnement sécuritaire pour accomplir leur travail.
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