Déclaration conjointe au nom de 50 pays devant la Troisième Commission de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la situation des droits de la personne au Xinjiang, en Chine
New York, le 31 octobre 2022
J'ai l'honneur de prononcer cette déclaration conjointe interrégionale au nom de mon pays, le Canada, et des 50 pays suivants : Albanie, Andorre, Australie, Autriche, Belgique, Belize, Bulgarie, République tchèque, Croatie, Danemark, Estonie, Eswatini, Finlande, France, Allemagne, Guatemala, Islande, Irlande, Israël, Italie, Japon, Lettonie, Liberia, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Îles Marshall, Monaco, Monténégro, Nauru, Macédoine du Nord, Norvège, Palau, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Pologne, Portugal, Roumanie, Saint-Marin, Slovaquie, Slovénie, Somalie, Espagne, Suède, Suisse, Turquie, Ukraine, Royaume-Uni, États-Unis et mon propre pays, le Canada.
Nous sommes gravement préoccupés par la situation des droits de la personne en République populaire de Chine, notamment par les violations persistantes des droits des Ouïghours et d'autres membres de minorités à prédominance musulmane au Xinjiang.
La publication récente, par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), de l’Évaluation des préoccupations relatives aux droits de l'homme dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, en République populaire de Chine, corrobore de manière impartiale et objective le bien-fondé de ces préoccupations. Dans ce document, le HCDH conclut qu’en raison de leur ampleur, les cas de détention arbitraire et discriminatoire de Ouïghours et de membres d'autres minorités à prédominance musulmane au Xinjiang « pourraient constituer des crimes internationaux, en particulier des crimes contre l'humanité ».
Comme il s’agit d’une évaluation indépendante et crédible, dans une large mesure fondée sur des informations obtenues auprès de la Chine, elle apporte une contribution importante aux preuves existantes de violations graves et systématiques des droits de la personne dans ce pays. Par exemple, cette évaluation prouve que les détentions arbitraires sont pratiquées à grande échelle par les autorités chinoises et que celles-ci exercent une surveillance systématique et invasive fondée sur la religion et l'origine ethnique. À cela s’ajoutent des restrictions sévères et injustifiées aux pratiques culturelles et religieuses légitimes, à l'identité et à l'expression. De même, certaines informations font état de la destruction de mosquées, de sanctuaires et de cimetières. On signale aussi l’usage de la torture, de mauvais traitements et de violence sexuelle et basée sur le genre à l’encontre de ces minorités, y compris l'avortement et la stérilisation forcés, en plus des disparitions et du travail forcé ou de la séparation de familles. La lutte contre le terrorisme ne saurait justifier des atteintes aussi graves et systématiques aux droits de la personne.
Compte tenu de la gravité de ces conclusions, nous déplorons que la Chine refuse jusqu’ici d’en discuter. À ce titre, nous exhortons le gouvernement chinois à respecter ses obligations internationales en matière de droits de la personne et à donner pleinement suite aux recommandations du HCDH. Cela comprend la nécessité d’agir rapidement pour libérer toutes les personnes détenues arbitrairement au Xinjiang, la clarification urgente de la situation des membres de famille portés disparus et leur localisation, ainsi que la possibilité de les contacter et de réunir les familles en toute sécurité.
Selon nous, il est essentiel de lutter contre les violations des droits de la personne, d’engager un dialogue constructif et de travailler ensemble en tant que partenaires pour créer des sociétés plus inclusives où chacun peut jouir pleinement de ses droits. Nous encourageons toutes les parties concernées à adopter cette approche.
Merci.
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