¶¶ÒùÊÓƵ

Sélection de la langue

Recherche

La COVID-19 intensifie les défis pour les exportateurs canadiens: commerce selon les caractéristiques des exportateurs

Juin 2020

Nancy Blanchet
Julia Sekkel

Principales constatations

Contexte

Les blocus ferroviaires, les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales, les tensions commerciales persistantes et les mesures précoces qui ont été mises en place en Asie pour contenir la COVID-19 ont nui aux exportateurs canadiens au cours des trois premiers mois de l’année. Ces difficultés se sont accentuées lorsque les efforts de lutte contre la COVID-19 ont été déployés à plus grande échelle en mars.

On pouvait déjà constater au début de 2020 que les exportateurs étaient de moins en moins nombreux, mais la tendance s’est accrue en mars, où l’on a enregistré une baisse de 10,7 % du nombre d’exportateurs par rapport à l’année précédente. Parallèlement, la baisse de la valeur des exportations a surtout été concentrée en mars, où l’on a enregistré une baisse de 8,7 % sur douze mois.

La baisse du nombre d’entreprises exportatrices a été légèrement plus marquée pour les PME (-10,7 %) que pour les grandes entreprises (-8,3 %) au cours de la période de douze mois ayant pris fin en mars 2020 (tableau 1). Les PME, c’est-à-dire les entreprises de moins de 500 employés, comptent pour 96,2 % des exportateurs canadiens. Pour ce qui est de la valeur des exportations, celle-ci a baissé tant du côté des PME (baisse de 10,3 %) que des grandes entreprises (baisse de 7,6 %).

La baisse du nombre d’exportateurs observée en mars a touché toutes les principales régions commerciales. Toutefois, les entreprises qui exportent vers les États-Unis ont généralement été plus épargnées que celles qui exportent vers d’autres régions, ce qui témoigne de la solidité et de la diversité des liens commerciaux existants. Bien que la baisse en pourcentage du nombre d’entreprises qui exportent vers les États-Unis ait été moins importante que celle des autres groupes d’exportateurs, ce groupe a essuyé la plus grande baisse en chiffres absolus (1 650 entreprises).

Certaines différences régionales entre les PME et les grandes entreprises sont à signaler. Le nombre d’entreprises qui exportent vers l’Europe (en particulier la France et l’Italie) et l’Asie (en particulier la Chine) a diminué plus rapidement parmi les PME, les baisses s’étant intensifiées en mars. En revanche, pour ce qui est des marchés de l’Amérique latine et des Caraïbes ainsi que de l’Afrique, c’est dans le groupe des grandes entreprises que la baisse du nombre d’exportateurs a été la plus prononcée.

Tableau 1 : Nombre d’exportateurs (PME et grandes entreprises)


Destination
PMEGrandes entreprises
Mars 2020 : Nombre d’exportateurs totalMars 2020/2019 : ∆ %Mars 2020 : Nombre d’exportateurs totalMars 2020/2019 : ∆ %
Tous les pays18 957-10,7 %749-8,3 %
  États-Unis15 710-9,2 %691-6,7 %
  Mexique534-16,7 %133-6,3 %
Europe de l’Est3 290-15,9 %293-10,1 %
Asie2 971-16,4 %273-7,1 %
  Chine1 148-21,9 %152-4,4 %
Amérique latine et Caraïbes1 333-10,7 %177-13,7 %
Océanie996-10,6 %134-10,1 %
Moyen-Orient1 013-11,2 %1213,4 %
Afrique736-10,1 %66-23,3 %

Source : Statistique Canada – Division du commerce et des comptes internationaux, commerce mensuel de biens selon les caractéristiques des exportateurs (CCE–Biens – mensuel), de janvier 2019 à mars 2020, valeurs fondées sur les données douanières et non désaisonnalisées.

Les variations dans la valeur des exportations lors du premier trimestre de 2020 ont été plus variées. Les exportations des PME vers le Mexique, l’Europe, l’Asie ainsi que l’Amérique latine et les Caraïbes ont chuté au premier trimestre de 2020, et tout particulièrement en mars, où des baisses de 13 % à 28 % ont été enregistrées. Au cours de la même période, il y a eu une augmentation des ventes vers le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Océanie, et les grandes entreprises ont augmenté leurs exportations vers la Chine.

Dans le secteur manufacturier (le plus grand secteur pour les PME), la baisse du nombre d’exportateurs a été modeste : en effet, selon les données de mars, elle a été de 6,4 % par rapport à l’année précédente. (Figure 1.) Toutefois, dans le secteur du commerce de gros (où l’on recense environ 20 % de toutes les PME exportatrices), le nombre de PME exportatrices a diminué de 12,9 %, une baisse plus prononcée que la moyenne. Ensemble, ces secteurs ont représenté près de la moitié de la diminution du nombre de PME exportatrices enregistrée en mars 2020 par rapport à l’année précédente, soit une baisse de plus de 1 275 entreprises exportatrices au total.

Figure 1 : Nombre de PME exportatrices canadiennes, % de variation en mars 2020 comparativement à mars 2019

Figure 1 : Nombre de PME exportatrices canadiennes, % de variation en mars 2020 comparativement à mars 2019
Text version
Industrie% de variation
Autres services-12%
Services professionnels-14%
Gestion-16%
Services professionnels-16%
Transports-15%
Magasinage en ligne-16%
Vente au détail-21%
Commerce de gros-13%
Secteur manufacturier-6%
Mines, pétrole et gaz-7%
Agriculture-9%

Data : Statistique Canada – Division du commerce et des comptes internationaux, commerce mensuel de biens selon les caractéristiques des exportateurs (CCE–Biens – mensuel), de janvier 2019 à mars 2020, valeurs fondées sur les données douanières et non désaisonnalisées. Source : Bureau de l’économiste en chef

Bien que la baisse du nombre d’entreprises ait été généralisée, les répercussions de la COVID-19 sur la valeur des exportations ont été positives à certains égards. La valeur des exportations dans le secteur des transports a augmenté de 17,2 % au premier trimestre de 2020, et l’augmentation a atteint 61,6 % en mars.

La valeur des exportations dans le secteur du magasinage en ligne a connu une hausse impressionnante de 32,1 % au premier trimestre de 2020, la majeure partie de cette augmentation ayant eu lieu au cours du seul mois de mars. Les secteurs du commerce de détail et des produits agricoles ont été les seules autres industries où les exportations se sont accrues au premier trimestre de 2020.

Par ailleurs, bien que la valeur des exportations dans le secteur du pétrole, du gaz et des mines ait augmenté au premier trimestre de 2020, celle-ci a baissé de 14,2 % en mars, conséquence des répercussions combinées de la faible demande attribuable à la COVID-19 et de la surabondance de pétrole. Tous les autres secteurs ont enregistré une baisse de leurs exportations au semestre de 2020.

Date de modification: