Accroître les exportations du Canada vers les marchés d’outre-mer de 50 % - Mise à jour de 2019
Tuan Tran
Économiste, Division de l'analyse économique et du commerce
2020-03-03
Table des matières
1. Points saillants
- En 2019, les exportations canadiennes de biens et de services vers les marchés d’outre-merNote de bas de page 1 ont progressé de 1,1 p. 100, ce qui est inférieur au taux de croissance de 5,2 p. 100 requis pour atteindre le taux de croissance cible des exportations outre-mer.
- Alors que la baisse des exportations vers la Chine en 2019 a été l’un des principaux facteurs à l’origine de cette contre-performance, les exportations vers les marchés d’outre-mer autres que la Chine n’ont progressé que de 3,7 p. 100.
- Étant donné la faiblesse attendue de la conjoncture économique mondiale en raison de la propagation du COVID-19, 2020 devrait être une autre année difficile pour les exportateurs canadiens sur les marchés d’outre-mer.
2. Introduction
Dans l’Énoncé économique de l’automne 2018, le gouvernement du Canada a fixé comme objectif d’accroître de 50 p. 100 les exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer d’ici 2025. Dans un rapport précédent, cette cible a été comparée aux prévisions et à l’évolution historique des exportations du Canada. La présente note d’information présente une mise à jour sur les progrès réalisés par le Canada en vue d’atteindre cet objectif.
3. Performance des exportations du Canada vers les marchés d’outre-mer depuis 2017
En 2017, dernière année complète de données disponibles au moment de la publication de l’Énoncé économique de l’automne 2018, le Canada a exporté pour 194 milliards de dollars de biens et de services vers les marchés d’outre-mer. Une augmentation de 50 p. 100 signifie que les exportations canadiennes vers ces marchés doivent atteindre 291 milliards de dollars d’ici 2025, soit un taux de croissance annuel de 5,2 p. 100. La forte croissance des exportations vers les marchés étrangers en 2018 a donné au Canada un bon départ pour atteindre la cible – grâce à un excédent de 4,3 milliards de dollars sur le taux de croissance requis de 5,2 p. 100.
Sur la foi de données publiées récemment, les exportations du Canada vers les marchés d’outre-mer n’ont augmenté que de 1,1 p. 100 en 2019, ce qui est inférieur au taux de croissance annuel nécessaire pour atteindre la cible convoitée. En raison de cette faible croissance enregistrée en 2019, le taux de croissance annuel requis pour atteindre la cible de 2025 est passé à 5,4 p. 100.
Figure 1 : Exportations canadiennes de biens et services outre-mer
Données : Statistique Canada, tableau 36-10-0014-01
Source : Affaires mondiales Canada, Bureau de l'économiste en chef
Texte alternatif
2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 | 2025 | |
Exportations canadiennes de biens et services vers le marché étranger (en millions de dollars) | 194 048 | 210 448 | 212 867 | ||||||
Objectif annuel pour les exportations canadiennes de biens et services vers le marché étranger (en millions de dollars) | 194 048 | 206 176 | 218 304 | 230 432 | 242 560 | 254 688 | 266 816 | 278 944 | 291 072 |
La surperformance de 2018 et la sous-performance de 2019 peuvent toutes deux être imputées aux exportations de biens, qui ont augmenté de 9,7 p. 100 en 2018, mais diminué de 0,7 p. 100 en 2019. En revanche, la croissance des exportations canadiennes de services vers les marchés d’outre-mer a été plus robuste, atteignant 5,2 p. 100 en 2018 et 6,0 p. 100 en 2019. Toutefois, les services ne représentaient encore que 29 p. 100 des exportations totales vers les marchés d’outre-mer en 2019.
Les conditions économiques mondiales n’ont pas été favorables aux exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer en 2019. Estimée à 2,9 p. 100 pour 2019, la croissance économique mondiale – la plupart des grandes économies ayant publié leurs données sur la croissance en 2019 – devrait être la plus faible depuis la crise financière mondiale. Les tensions commerciales et géopolitiques, les tensions idiosyncratiques sur divers marchés émergents, les troubles sociaux et les catastrophes naturelles ont pesé sur la confiance des entreprises, les décisions d'investissement, le commerce mondial et la production industrielle. En outre, l’économie américaine a connu une croissance de 2,3 p. 100 en 2019, un rythme beaucoup plus élevé que celui de plusieurs économies avancées d’outre-mer, attirant davantage d’exportations canadiennes vers ce pays en 2019. Les exportations canadiennes vers la Chine ont dû faire face à des contraintes particulièrement fortes et ont reculé de 11,0 p. 100 en 2019. Si l’on exclut les exportations vers la Chine, les exportations canadiennes vers les marchés d’outre-mer ont augmenté de 3,7 p. 100 en 2019.
Figure 2 : Prévision de croissance du PIB, divers partenaires commerciaux
Données : Prévisions intérimaires sur les perspectives économiques, OCDE, mars 2020
Source : Affaires mondiales Canada, Bureau de l'économiste en chef
Texte alternatif
Croissance estimée du PIB en 2019 (%) | Croissance prévue du PIB en 2020 (%) | |
Monde | 2,9 | 2,4 |
États-Unis | 2,3 | 1,9 |
Mexique | -0,1 | 0,7 |
Zone euro | 1,2 | 0,8 |
Royaume-Uni | 1,4 | 0,8 |
Japon | 0,7 | 0,2 |
Corée du Sud | 2,0 | 2,0 |
Chine | 6,1 | 4,9 |
Indie | 4,9 | 5,1 |
Brésil | 1,1 | 1,7 |
La conjoncture économique mondiale en 2020 pourrait être encore plus difficile pour atteindre la cible de l’ÉÉA. Selon les dernières prévisions de l’OCDE, la croissance économique mondiale devrait chuter à 2,4 p. 100 en 2020, en baisse par rapport à la prévision antérieure de 2,9 p. 100 – déjà faible. L’éclosion de COVID-19 devrait ramener la croissance économique de la Chine à 4,9 p. 100, le taux le plus bas depuis l’agitation politique du début des années 1990. Avec les récentes épidémies en Corée du Sud, en Italie, en Iran et dans de nombreux autres endroits, l'impact du COVID-19 sur l'économie mondiale pourrait être plus important qu’on ne le prévoit à l’heure actuelle. Les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et la baisse de la demande de voyages et de produits de base sont quelques-unes des répercussions économiques attendues de la propagation du COVID-19.
Pour l'avenir, les exportations canadiennes de biens et de services devront croître de 5,4 p. 100, en moyenne, jusqu'en 2025, et 2020 s’annonce déjà une année difficile pour réaliser une telle croissance. Cependant, les exportations canadiennes de services ont augmenté de façon continue et représentent une part plus grande des exportations canadiennes. En outre, les exportations canadiennes vers les partenaires de l'AECG et du CPTTP pour les marchandises qui ont bénéficié de réductions tarifaires ont affiché une belle tenue, ce qui pourrait soutenir davantage la croissance des exportations canadiennes au cours des prochaines années.
- Date de modification: