Rapport « Ce que nous avons entendu » – Renouvellement du programme Voix et leadership des femmes
Le 27 avril 2023, le Canada a annoncé l’octroi de 195 millions de dollars sur 5 ans et de 43,3 millions de dollars par an par la suite, pour le renouvellement et l’expansion du programme Voix et leadership des femmes (VLF). Le Canada a d’abord lancé le programme VLF en 2017.
En tant qu’initiative phare de la nouvelle Politique d’aide internationale féministe (PAIF), le Canada s’est engagé à verser 150 millions de dollars sur 5 ans à des organisations locales de femmes dans les pays en développement. Le programme VLF assure toujours la mise en œuvre de l’approche féministe (Approche féministe - Note d’orientation sur l’innovation et l’efficacité).
Les organisations de défense des droits des femmes (ODDF), les groupes dirigés par des personnes lesbiennes, bisexuelles, transgenres, queers et intersexuées (LBTQI+), les mouvements féministes et les femmes défenseures des droits de la personne sont essentiels pour faire tomber les obstacles à l’égalité des genres (EG) dans le monde entier. Ceci est particulièrement vrai en période de crise et de conflit.
Cet investissement continu souligne l’engagement du gouvernement du Canada à garantir que ces organisations disposent des ressources et du soutien dont elles ont besoin pour mener à bien leurs importants travaux dans les années à venir.
Le Canada reconnaît la nécessité, pour le programme VLF renouvelé, de s’appuyer sur les leçons tirées des cinq premières années de mise en œuvre du programme VLF, tel qu’elles ont été vécues par les membres de la communauté VLF. La communauté VLF inclue des partenaires de mise en œuvre, des ODDF/bénéficiaires de subventions et le personnel d’Affaires mondiale Canada (AMC) participant au programme VLF.
Nous sommes également conscients de l'évolution du contexte mondial en matière d'égalité des sexes (EG) depuis 2017. Le programme VLF renouvelé doit répondre au contexte mondial actuel de crises multiples et croisées. Ces crises affectent profondément les ODDF locales, les groupes dirigés par les LBTQI+ et les mouvements féministes.
Dans un tel contexte, le Canada a cherché à s’assurer que les idées et les leçons éclairent la conception du programme renouvelé. Nous avons recueilli cette information auprès des organisations qui font partie de la première phase du programme VLF. Nous avons aussi consulté d’autres organisations avec des expériences et des apprentissages liés au soutien efficace des ODDF.
Nous remercions tous ceux et celles qui ont participé à la série d’événements organisés entre avril et novembre 2023. Vos commentaires nous aident dans la conception du programme VLF renouvelé.
Découvrez, ci-dessous, ce que vous, ainsi que d’autres membres de la communauté VLF et de l’écosystème du financement féministe en général, ont dit à propos du programme renouvelé dans ce rapport « Ce que nous avons entendu ».
Processus de consultation et de rétroaction
Ce rapport s’appuie sur ce que nous avons entendu lors d’événements ciblés à l’intention des intervenants et sur d’autres sources de la rétroaction que nous avons reçue depuis le lancement du programme. À bien des égards, les conclusions de l’évaluation formative du programme VLF, achevée en 2022, ont servi de point de départ aux discussions sur le programme renouvelé.
L’évaluation a permis de conclure que le programme VLF intégrait efficacement les bonnes pratiques en matière de programmation féministe et répondait réellement aux besoins des ODDF locales dans divers contextes. Il a également souligné que les exigences du Canada en matière de contrats, de diligence raisonnable et de rapports étaient particulièrement difficiles à respecter pour les nouveaux partenaires, en particulier les organisations locales.
Le programme VLF n’a pas été aussi inclusif qu’espéré dans la sélection des organisations locales, en particulier en tant que partenaires de mise en œuvre.
En outre, l’évaluation a montré qu’il était nécessaire d’améliorer l’adaptation des systèmes et des processus d’AMC aux programmes féministes et au soutien direct aux ODDF locales.
Ces thèmes ont dominé les événements ciblés à l’intention des intervenants, qui ont proposé de nombreuses solutions passionnantes et innovantes.
Outre l’évaluation formative, ce rapport se fonde sur les éléments suivants :
L’ de l’annonce du renouvellement du programme VLF qui s’est tenu à Ottawa en avril 2023 a été la première occasion d’entendre directement les ODDF. Ils se sont exprimés sur leurs espoirs pour l’avenir du programme VLF. Ils ont soulevé des questions essentielles telles que le développement local, la durabilité des ODDF et des mouvements féministes. Ils ont également parlé du recul mondial de l’EG et des droits de la femme.
L’événement hybride a rassemblé environ 250 membres de la communauté VLF. Ceci inclue les ODDF bénéficiaires de subventions, les fonds pour les femmes, les partenaires locaux et canadiens de mise en œuvre et, plus largement, l’écosystème du financement féministe.
L’annonce du renouvellement du programme a mobilisé la communauté de pratique (CdP) du programme VLF. Ce groupe est composé de partenaires de mise en œuvre canadiens et non canadiens. Le CdP a recueilli des leçons et formulé des recommandations en vue d’éclairer les futurs programmes de soutien aux ODDF.
Le rapport de la CdP résume les résultats d’une enquête et de 2 réunions de consultation, auxquelles ont participé 19 des 30 projets VLF représentés dans la CdP.
L’annonce du renouvellement a également incité les modérateurs du programme VLF à passer à l’action. Cette communauté virtuelle regroupe actuellement plus de 600 membres du programme VLF, dont une majorité d’ODDF locales. Les modérateurs du programme ont entrepris un sondage en ligne intitulé « Moving Forward with WVL – Have your Say » (Aller de l’avant avec le programme VLF – Donnez votre avis).
Dans le cadre du sondage, 136 réponses ont été reçues (dont 63 % provenaient de partenaires bénéficiaires de subventions). Les résultats du sondage et des rapports de la CdP et du centre d’apprentissage nous ont été communiqués en juin 2023.
Des présentations officielles ont été fait à la haute direction d’AMC et aux équipes plus larges qui sont responsables de la coordination et de l’orientation technique pour le programme VLF.
Le Canada a également organisé trois événements ciblés à l’intention des intervenants (un en personne, et deux virtuels) :
En juillet 2023, à la conférence Women Deliver, nous avons organisé une table ronde de consultation des intervenants sur le renouvellement et l’expansion du programme VLF. La séance a rassemblé 70 participants qui ont présenté aux ODDF les leçons apprises sur les programmes.
Bien que les discussions aient été très variées, la séance a principalement porté sur deux thèmes :
- des stratégies efficaces pour que le programme VLF renouvelé atteigne les ODDF en situation de conflit et de crise, et
- un meilleur soutien des alliances, des réseaux et des mouvements féministes, en particulier aux échelles sous-régionale et nationale.
Environ la moitié des modératrices, des intervenants et des participants comprenaient des représentants des partenaires de mise en œuvre actuels du programme VLF et des ODDF bénéficiaires de subventions. L’autre moitié provenait d’organisations faisant partie de l’écosystème de financement féministe.
- À la suite de la conférence Women Deliver, nous avons organisé d’autres discussions ciblées afin d’entendre les groupes structurellement exclus parler de leur expérience du programme VLF et de leurs espoirs pour le programme renouvelé. En octobre 2023, 2 séances virtuelles ont été organisées :
- une avec les ODDF et des droits des personnes vivant avec handicap (50 participants) et
- une avec les organisations LBTQI+ (15 participants).
Les 2 événements ont été organisés et modérés conjointement par l’équipe VLF et les partenaires du programme VLF.
Au-delà des événements ciblés à l’intention des intervenants mentionnés précédemment, ce rapport s’appuie sur ce que nous avons entendu par l’entremise de voies moins officielles. Ils comprennent les commentaires soumis par la communauté VLF aux chefs d’équipe du programme et aux missions depuis l’annonce du renouvellement, en avril 2023.
La rétroaction obtenue à la suite des consultations internes au sein d’AMC est largement conforme à ce que nous avons entendu à l’externe.
Principaux faits marquants
Nous avons entendu neuf thèmes principaux :
- S’appuyer sur ce qui fonctionne bien.
- Renforcer les stratégies de soutien à la localisation.
- Appliquer une approche intentionnelle et intersectionnelle pour atteindre les personnes les plus structurellement exclues.
- Renforcer les stratégies de soutien aux ODDF et aux groupes LBTQI+ dans les situations de conflit et de crise.
- Étendre le soutien au renforcement des capacités institutionnelles et à la durabilité des ODDF.
- Appliquer une approche plus ciblée du réseautage, des alliances et du renforcement des mouvements.
- Renforcer les approches de suivi, évaluation et apprentissage (SEA) féministes pour orienter l’apprentissage et l’impact du programme VLF, y compris la manière dont les résultats sont communiqués.
- Rationaliser et simplifier les systèmes et les processus d’AMC.
- Appliquer une approche cohérente de programmation féministe dans l’ensemble du programme VLF renouvelé.
Les sections suivantes développent ce que nous avons entendu sur chacun de ces thèmes. Nous avons inclus les idées pratiques et les recommandations qui ont été formulées au cours des différents événements. La dernière partie du rapport donne un aperçu de la manière dont nous répondons à ce que nous avons entendu.
Détails sur ce que nous avons entendu
1. S’inspirer de ce qui fonctionne dans la conception du programme VLF
Le Canada a clairement entendu que le programme VLF est valorisé et apprécié par les ODDF et les autres partenaires bénéficiaires de subventions. La rétroaction a mis en évidence des aspects spécifiques qui fonctionnent bien. Ces aspects devront être maintenus dans le programme renouvelé :
- Les quatre modalités du programme (financement de base pluriannuel, financement rapide et réactif, renforcement des capacités institutionnelles, et renforcement des alliances, des réseaux et des mouvements) sont considérées comme « bonne et appropriées ». Ces quatre modalités soutiennent les ODDF et les groupes LBTQI+ dans les environnements de plus en plus complexes dans lesquels ils travaillent. Ces modalités devraient être maintenues avec quelques adaptations.
L’une des caractéristiques positives du programme VLF est qu’il n’impose pas de domaines d’intervention thématiques et qu’il ne « projétise » pas le financement. Les budgets souples et pluriannuels permettent aux ODDF locales de déterminer comment les fonds seront alloués en fonction de leurs propres priorités et de solutions spécifiques à leur contexte.
Cela correspond à l’esprit des programmes féministes, et devrait être maintenu.
L’adoption d’une approche de SEA féministe et d’une orientation de l’apprentissage par l’entremise de la CdP du programme VLF, du centre d’apprentissage du programme VLF, et des événements d’apprentissage régionaux a été appréciée. Il y a lieu d’en faire davantage pour approfondir ce travail.
Les participants ont affirmé que ces espaces permettent à la communauté VLF de communiquer des renseignements, des exemples de réussite, et « d’apprendre les uns des autres ».
- Le financement direct fourni aux organisations de femmes et aux groupes LBTQI+ par le biais du programme WVL est important et très apprécié par ces derniers. Le programme RWVL devrait continuer à maximiser le montant des fonds de projet qui vont directement aux organisations locales de femmes, aux groupes LBTQI+ et aux défenseurs des droits des femmes.
- Le parrainage d’ODDF plus petites et non enregistrées par des ODDF plus importantes, ayant un enregistrement juridique, et dotées d’un personnel adéquat, a été décrit comme une stratégie efficace pour améliorer l’accès, pour des groupes plus petits et à l’état naissant, aux fonds du programme VLF. Cette démarche devrait être favorisée dans le cadre du programme VLF renouvelé. Le Canada devrait aussi repenser les seuils de tolérance au risque qui créent des obstacles pour les ODDF locales.
- La modalité de financement rapide et réactif a été appréciée en tant que mécanisme permettant d’acheminer des fonds supplémentaires en réponse à de nouvelles crises. La rétroaction a mentionné la COVID-19 et les inondations. Cette modalité devrait être maintenue et développée dans le programme VLF renouvelé pour les contextes de crise.
2. Renforcer les stratégies qui transfèrent le pouvoir aux ODDF locales et aux mouvements féministes locaux
Les commentaires ont réaffirmé que le programme VLF est perçu comme un soutien au développement mené localement. Ce soutien est possible grâce à la souplesse offerte aux partenaires locaux bénéficiaires de subventions pour concevoir et mettre en œuvre des initiatives qui répondent à leurs propres priorités.
Les participants ont également insisté sur le fait que le Canada pourrait faire davantage dans le cadre du programme VLF renouvelé pour soutenir la localisation.
Ils ont souligné les obstacles que les mécanismes de diligence raisonnable et de conformité existants créent pour les ODDF locales et les groupes LBTQI+. Ils nous ont rappelé que la première itération du programme VLF n’avait pas été à la hauteur de ses aspirations en ce qui concerne la sélection, comme partenaires de mise en œuvre, des ODDF situées dans les pays du Sud.
Les participants ont reconnu qu’il s’agit également d’un moment important, pour les organisations non gouvernementales (ONG) canadiennes, de réfléchir à la manière de rendre opérationnel le « transfert de pouvoir » dans le cadre de leur travail.
Concernant le thème de la localisation et du transfert de pouvoir aux ODDF et aux réseaux de femmes des pays du Sud, nous avons entendu que le programme VLF renouvelé devrait :
- Clarifier la définition des « ODDF locales » afin de rendre les critères de sélection plus transparents.
- Considérer la sélection de partenaires de mise en œuvre dans les pays du Sud.
- Sélectionner, en priorité, des partenaires de mise en œuvre ayant une expérience et un engagement en matière de principes et de programmes féministes. Le Canada devrait garder à l’esprit que le contexte déterminera la mesure dans laquelle ces partenaires peuvent utiliser ces termes explicitement.
- S’appuyer sur les collaborations et les réseaux actuels entre les ODDF locales plutôt que de créer de nouvelles structures pour canaliser les ressources.
- Parfois la sélection d’un partenaire de mise en œuvre local n’est tout simplement pas possible. Le Canada devrait d’envisager d’autres modèles ou des modèles hybrides, dans lesquels les organisations non gouvernementales internationales (ONGI)/ONG canadiennes s’associent à une ou plusieurs organisations locales.
- Inclure des ressources pour les partenaires locaux de mise en œuvre afin de renforcer leur propre capacité organisationnelle.
- Rechercher les possibilités de transférer le pouvoir, les ressources, les capacités et la gestion de projets aux ODDF locales, y compris la conception conjointe de la proposition, du budget, du plan de mise en œuvre du projet (PMOP), et de la gouvernance décentralisée.
- Maintenir et favoriser la souplesse permettant aux groupes non enregistrés d’être soutenus par des commanditaires fiscaux.
- S’attaquer à la faible tolérance au risque du Canada, qui constitue un obstacle à la mise en place d’initiatives de développement local. Si l’on souhaite que les ODDF locales d’entraide bénéficient pleinement du programme VLF renouvelé, cette situation doit changer.
Ce que vous avez dit…
« Assurer l’égalité concurrentielle des règles afin que les ODDF en première ligne situées dans les pays du Sud puissent rivaliser avec les ONG canadiennes ou internationales. »
« Les féministes font beaucoup dans le contexte des bouleversements politiques, mais il est difficile d’obtenir du financement de la part des pays du Nord, car nombre d’entre elles ne sont pas enregistrées ou ne peuvent pas l’être pour des raisons de sécurité, ne peuvent pas avoir de comptes bancaires et ne peuvent pas transférer de fonds. »
3. Appliquer une approche intentionnelle et intersectionnelle pour atteindre les personnes les plus structurellement exclues
Les discussions ont permis de comprendre de quelle manière le programme VLF renouvelé peut être plus efficace pour atteindre des groupes plus petits, moins officiels, et non-inscrits.
Ces groupes tendent à représenter les communautés les plus structurellement exclues, notamment les personnes LBTQI+, les femmes vivant avec handicap, les travailleuses du sexe, les femmes migrantes ou réfugiées, les femmes autochtones, et les femmes séropositives. Ces communautés sont également confrontées à des formes d'exclusion croisées.
Les difficultés rencontrées par ces groupes pour accéder aux fonds ont été caractérisées comme faisant partie de défis plus larges liés au niveau de tolérance au risque, à la diligence raisonnable, et aux mécanismes de conformité du Canada. La rétroaction sur ce sujet est décrite plus loin dans le rapport.
Les participants ont également souligné la nécessité d’élaborer des stratégies plus intentionnelles. Les stratégies intentionnelles sont fondées sur une analyse intersectionnelle solide dans le cadre du programme VLF renouvelé, afin d’atteindre davantage les groupes structurellement exclus.
En ce qui concerne l’atteinte des groupes structurellement exclus, nous avons entendu que le programme VLF renouvelé devrait :
- Adopter une approche intersectionnelle plus forte.
- Travailler en partenariat et en étroite collaboration avec des organisations ou des réseaux locaux qui représentent des groupes structurellement exclus.
- Intégrer systématiquement la participation des groupes structurellement exclus, notamment les femmes vivant avec handicap. Ceci ne devrait pas s’appliquer seulement dans les phases de conception et de sélection des bénéficiaires de subventions. Ça devrait s’appliquer tout au long du processus de mise en œuvre du projet.
- Faire de la budgétisation inclusive pour les personnes vivant avec handicaps devrait être une exigence financière dans la conception du projet. Ceci assure que les ressources nécessaires à la participation des femmes vivant avec handicap sont disponibles.
- Envisager l’encouragement d’appels spécifiques, ou de quotas, pour des groupes structurellement exclus. Ceci pourrait être inclut dans le cadre des modalités de financement pluriannuel, de financement de base, et de financement rapide et réactif.
- Adapter et faciliter les procédures de demande et de production de rapports pour les demandes de fonds pluriannuels, de financement de base, et de subventions rapides et réactives. Veiller à ce que les modèles et les processus de proposition soient simples, plus faciles à lire et à comprendre, et accessibles à tous.
- Reconnaître le stress, le traumatisme et l’épuisement subis en particulier par les groupes LBTQI+, les femmes activistes et défenseures des droits de la personne. Ils sont confrontés à des restrictions mondiales croissantes des droits des personnes LBTQI+ et à la menace constante de la violence.
- Le programme VLF renouvelé devrait favoriser et soutenir l’inclusion des soins et du bien-être dans le cadre de ses quatre modalités. Ceci pourrait inclure des soins de santé pour les membres du personnel, y compris le soutien psychosocial et la formation sur les soins personnels.
- Allouer des ressources et du temps à la collecte et à l’analyse de données désagrégées. Cette démarche devrait inclure le suivi du nombre d’organisations qui représentent des groupes structurellement exclus ayant accès au financement du programme VLF renouvelé. Cette démarche devrait également inclure le suivi de l’incidence du programme VLF renouvelé sur ces groupes.
- La participation des hommes au programme VLF renouvelé et leur rôle dans ce programme doivent faire l’objet d’une discussion plus approfondie. Il existe des exemples de partenaires bénéficiaires de subventions au titre du programme VLF qui travaillent sur la masculinité positive. Ceci inclut la manière dont les hommes se présentent comme des alliés pour la voix et le leadership des femmes structurellement exclues.
Ce que vous avez dit…
« Le programme VLF renouvelé doit créer des espaces pour les organisations et les communautés LBTQI+ : cela doit être une priorité. »
« Fournissez aux bénéficiaires de subventions des renseignements, des outils et des stratégies pour répondre à l’insécurité accrue; reconnaissez que les acteurs ou les organisations LBTQI+ n’ont pas encore toutes les réponses. »
Ce que vous avez dit…
« Notre espoir pour l’avenir est que le financement devienne accessible pour nous [un groupe local de féministes malentendantes]. Bien que des subventions soient disponibles, notre proposition est généralement rejetée parce que nous ne pouvons pas remplir les conditions requises, comme le fait de disposer d’une équipe juridique, ce qui est très coûteux. »
« Soyez souple dans vos approches de financement. De nombreuses organisations de défense des droits des personnes vivant avec handicap sont plus petites, ou non enregistrées. L’expérience de la gestion d’une certaine somme d’argent, le processus d’audit triennal, les conditions en matière de ressources humaines, [tout cela] peut être très difficile à satisfaire et signifie que de nombreuses organisations de défense des droits des personnes vivant avec handicap sont laissées pour compte. »
4. Renforcer les stratégies de soutien aux ODDF dans les situations de conflit et de crise
L’annonce d’avril 2023 précisait que le programme VLF renouvelé étendrait son soutien aux contextes de conflit et de crise. Les discussions ciblées avec les intervenants ont permis d’obtenir une rétroaction sur le soutien dont les ODDF et les groupes LBTQI+ qui travaillent dans ces contextes ont le plus besoin.
Les participants ont affirmé que la modalité de financement rapide et réactif était appréciée, et qu’elle pouvait offrir une certaine souplesse pour répondre aux nouvelles crises. Les participants ont fortement insisté sur la nécessité d’une souplesse accrue et de mécanismes de mise en œuvre moins lourds, et moins chronophages.
Dans le contexte de la montée en puissance et de l’influence des mouvements contre l’EG et du recul des droits de la personne, la rétroaction ou les discussions ont également souligné l’importance de repenser la définition des « conflits et crises » dans le programme VLF renouvelé.
En ce qui concerne l’élargissement du soutien aux ODDF dans les situations de conflit et de crise, nous avons entendu que le programme VLF renouvelé devrait :
- Développer le programme VLF renouvelé dans les pays et les régions où l’espace démocratique se rétrécit.
- Augmenter les budgets pour les fonds rapides et réactifs dans les contextes à haut risque. En parallèle, rationaliser les systèmes afin d’améliorer l’accès à des subventions plus rapides, plus simples et mieux adaptées aux besoins des ODDF locales et d’autres groupes locaux.
- Permettre une plus grande souplesse pour (ré)allouer des fonds en réponse à une crise. Il a été proposé d’inclure des « modificateurs de crise » dans les budgets des projets du programme VLF renouvelé.
- Des budgets plus souples « permettraient aux partenaires chargés de la mise en œuvre et aux ODDF de répondre aux crises de manière plus efficace, sans avoir à passer par des étapes d’approbation supplémentaires. »
- Continuer à investir dans le renforcement des capacités institutionnelles et dans l’accompagnement des ODDF en situation de crise. Le renforcement des capacités et le renforcement des alliances ont été décrits comme essentiels dans les situations de crise et de conflit.
- Favoriser l’attribution, dans le cadre des projets VLF, de fonds destinés à des stratégies de prévention, de protection et d’atténuation des risques liés à la violence fondée sur le genre. Ces stratégies pourraient inclure un soutien structurel à la prévention et aux services de lutte contre la violence fondée sur le genre, y compris des ressources d’hébergement. Ceci pourrait aussi inclure une formation à la cybersécurité, et l’élaboration de stratégies de protection individuelles et collectives.
- Favoriser les attributions budgétaires pour les soins et le bien-être collectifs, et l’accès aux fonds pour la sécurité et la protection dans les contextes de crise. Envisager un mécanisme centralisé permettant aux partenaires de mise en œuvre de proposer à AMC des adaptations urgentes afin de prévenir et d’atténuer les risques, et de protéger les femmes défenseures des droits de la personne et leurs organisations.
Ce que vous avez dit…
« Il faut un fonds spécifique pour les crises. Le financement permettant de répondre à des crises imprévues était bon, mais limité. »
« Les subventions rapides et réactives sont importantes… au-delà de la crise, le besoin de soutien se prolonge… comment continuer à soutenir les ODDF et les mouvements de femmes? »
« Les budgets des subventions rapides et réactives doivent être suffisants et souples pour répondre également aux crises, à l’après-crise, aux soins collectifs, à la protection, aux frais juridiques, et à la prévention de la violence envers les femmes. Dans certains projets, les montants des subventions rapides et réactives doivent être considérablement augmentés afin de tenir compte des contextes défavorables auxquels sont confrontées les ODDF dans le cadre de mesures à haut risque. »
5. Étendre le soutien au renforcement des capacités institutionnelles et à la durabilité des ODDF et des réseaux
Les commentaires ont affirmé que la modalité de renforcement des capacités institutionnelles du programme VLF était fortement valorisée, et les ODDF souhaitaient que cette modalité soit renforcée dans le programme renouvelé.
Nous avons appris que les ODDF apprécient le temps, l’espace et les ressources dont elles disposent pour se concentrer sur les besoins qu’elles ont elles-mêmes déterminé en matière de capacités. Ceci inclut la planification stratégique, la planification et la gestion financières favorisant l’égalité des genres, la mobilisation des ressources, les activités de SEA. D’autres domaines incluent le leadership féministe, la planification de la relève, le réseautage et la défense des intérêts, le bien-être, et les soins.
En ce qui concerne le renforcement des capacités institutionnelles et la durabilité, nous avons entendu que le programme VLF renouvelé devrait :
- Réaffirmer qu’un financement de base souple et à long terme est essentiel à la durabilité des ODDF et des mouvements de femmes.
- Attribuer des ressources supplémentaires au renforcement des capacités institutionnelles. Ce soutien devrait être étendu pour inclure les partenaires locaux de mise en œuvre, les ODDF locales, les groupes LBTQI+ locaux, et d’autres groupes locaux, au-delà de ceux qui bénéficient d’un financement de base pluriannuel.
- Adopter une approche élargie de la définition et de l’évaluation de la durabilité des ODDF. Cett approche élargie devrait inclure les dimensions non financières de la capacité qui sont considérées par les ODDF comme essentielles à leur durabilité. Dans ce contexte, il convient de veiller à ce que l’évaluation des capacités et de la durabilité des ODDF ne repose pas sur une trajectoire linéaire de croissance et de développement.
- Continuer à autoriser et à inviter les partenaires bénéficiaires à attribuer un financement de base pluriannuel pour couvrir les frais de personnel. Il est essentiel de disposer d’un personnel de base pour les activités de renforcement des capacités institutionnelles et la durabilité des ODDF.
- Les difficultés rencontrées par les ODDF locales dans la rétention de personnel, souvent liées aux rémunérations plus élevées proposées par les ONGI, ont été évoquées de manière récurrente au cours de la discussion. Il convient d’en tenir compte lors de la définition des orientations budgétaires du programme VLF renouvelé.
- S’appuyer sur les approches éprouvées et testées du programme VLF en matière de renforcement des capacités féministes :
- Elles sont axées sur les réalités et les perspectives des ODDF.
- Elles sont déterminées à l’aide d’une évaluation des besoins autodirigée.
- Elles vont au-delà d’une approche traditionnelle de la formation.
- Elles soutiennent l’accompagnement par le mentorat d’organisations à l’état naissant par des organisations plus expérimentées.
- Il s’agit notamment de processus d’apprentissage mutuel entre pairs, de formations collectives et individuelles sur mesure, et de contributions en matière d’expertise locale et régionale.
- Étudier les possibilités de permettre aux ODDF d’utiliser une partie du financement de base pluriannuel pour des investissements et une planification financière à plus long terme. Ceci inclut d’autres possibilités économiques.
6. Appliquer une approche plus ciblée du réseautage, des alliances et du renforcement des mouvements
Le plaidoyer par l’entremise de réseaux, des alliances et des mouvements en vue d’apporter un changement positif sur les plans juridique, social, et des politiques en matière d’EG et de droits des femmes et des filles, et des personnes trans et non binaires est un pilier central de la théorie du changement du programme VLF.
Les participants aux discussions ont souligné que c’est un processus de longue haleine.
Dans le climat actuel de régression des droits de la personne, il existe un risque très réel que les acquis en matière d’EG soient perdus, et que le maintien de ces acquis puisse être considéré comme une victoire.
Il est donc d’autant plus important que les droits des femmes ainsi que les mouvements féministes et LBTQI+ soient soutenus et renforcés afin qu’ils puissent « riposter à la riposte ».
À ce titre, les participants ont souligné l’importance cruciale d’investissements spécifiques dans des stratégies qui permettent aux mouvements de demeurer connectés, de collaborer et de se maintenir dans leur rôle de défenseurs de première ligne des droits des femmes et de l’égalité des genres.
En ce qui concerne le renforcement de mouvements, nous avons entendu que le programme VLF renouvelé devrait :
- Donner la priorité à la sélection de partenaires de mise en œuvre ayant une bonne compréhension du renforcement de mouvements, et ayant fait leurs preuves dans le soutien aux ODDF et aux groupes LBTQI+.
- Se concentrer sur le renforcement des liens déjà établis, et ne pas forcer des alliances, ni les imposer.
- Favoriser le soutien aux réseaux actuels, y compris les réseaux régionaux, en reconnaissant que nombre d’entre eux sont souvent non officiels, et non enregistrés. Le travail à l’échelle régionale est considéré comme ayant un effet multiplicateur sur le travail à l’échelle nationale des ODDF et des mouvements de femmes.
- Considérer inclure dans les budgets des ressources suffisantes pour organiser des événements en vue d'activités communes d'apprentissage, de création et d'échange de connaissances. Ceci comprend l’élaboration de stratégies féministes, l’instauration de la confiance et de la solidarité, les soins collectifs et personnels, et le bien-être.
- Rechercher des possibilités, pour les acteurs des mouvements locaux, d’être connectés aux espaces nationaux, régionaux et mondiaux. Garantir des fonds pour payer leur participation tel que la Commission de la condition de la femme [CCF], l’Association pour les droits des femmes dans le développement [AWID, conférence Women Deliver.
- Inclure des ressources pour couvrir tous les coûts liés aux réunions virtuelles et en personne. Ceci comprend la connectivité ou les blocs d’alimentation, les frais de déplacement, l’interprétation et les autres aménagements nécessaires à la création d’espaces collectifs inclusifs.
Supporter les collaborations et les partages de ressources qui favorisent les liens et les coalitions entre les mouvements femmes, justice pour les personnes vivant avec handicap, LBTQI+. Supporter ces liens à différentes échelles (locale, nationale, régionale, mondiale).
Il a été reconnu que les espaces intersectionnels (féministes, LBTQI+, personnes vivant avec handicap) sont encore rares.
Il n’est pas possible de supposer que les réseaux, les alliances et les mouvements de femmes sont intrinsèquement inclusifs sur le plan de la justice pour les personnes vivant avec handicap et des groupes et personnes LBTQI+. Les projets du programme VLF renouvelé devront peut-être inclure une formation sur l’inclusion et la sensibilisation. Ces derniers permettraient de bâtir des valeurs communes et de favoriser des agendas communs entre les mouvements.
- Prendre au sérieux les préoccupations des actrices et acteurs des mouvements féministes qui craignent que leur travail ne soit compromis ou cooptés. Le Canada pourrait considérer des exigences moins strictes en matière d’inclusion de la visibilité de leur logo sur les documents ou lors d’événements.
Ce que vous avez dit…
« Le fait de disposer d’un espace sûr est un outil de renforcement des mouvements… »
« Le financement tend à cibler les pays et non les régions, même s’il est prouvé que le travail à l’échelle régionale a un effet multiplicateur sur le travail à l’échelle nationale. »
« La durabilité des mouvements est cimentée par la sororité, l’unité et la solidarité, ce qui nécessite des investissements dans les fondements du développement des capacités et du renforcement des institutions des ODDF. »
7. Renforcer les approches de SEA féministes pour orienter l’apprentissage et l’incidence du programme VLF, y compris la manière dont les résultats sont communiqués
Le programme VLF est le premier programme d’AMC à adopter une approche de SEA explicitement féministe.
Les participants aux discussions ont fortement affirmé la valeur d’une approche de SEA féministe. Ils ont apprécié les composantes d’apprentissage incluant la CdP, le centre d’apprentissage, et événements d’apprentissage régionaux.
Les commentaires reçus ont souligné la nécessité d’étendre et de renforcer ces efforts. Une approche plus stratégique de l’apprentissage à l’aide des programmes, de la synthèse des données probantes, et de l’application des connaissances dans l’ensemble du programme.
Les participants ont également insisté sur le manque de cohérence entre les exigences du Canada en matière de gestion axée sur les résultats (GR) et les activités de SEA féministes. Ce manque de cohérence rend leur impact de leur travail plus difficile à démontrer.
Concernant les activités de SEA, nous avons entendu que le programme VLF renouvelé devrait :
- Accroître les possibilités d’apprentissage et d’échanges en ligne et en personne entre pairs à différentes échelles. Cette action mettrait en contact les bénéficiaires de subventions du programme VLF renouvelé au sein d’un pays ou d’une région, ou d’une région à l’autre.
- Réorganiser le centre d’apprentissage du programme VLF afin de le rendre plus interactif, plus accessible et plus convivial pour les membres de la communauté du programme VLF renouvelé.
- Fournir des directives plus claires sur les activités de SEA féministes. Ces directives doivent être adaptées aux différents contextes de mise en œuvre, y compris les contextes où l’utilisation du terme « féministe » est problématique.
- Renforcer la capacité des ODDF à rendre compte des résultats. Proposer des formations sur les activités de SEA participatives et féministes, ainsi que sur la GR. Veiller à ce que davantage d’outils de SEA soient disponibles dans différentes langues.
- Étendre les partenariats aux organisations ou fondations spécialisées dans la collecte et l’analyse de données sur l’EG, ainsi que dans la gestion et la mise en commun des connaissances.
- Investir davantage dans la capacité, à l’échelle du programme, de recueillir, d’analyser et de diffuser les données, les éléments probants et les recherches relatives au programme.
- Attribuer des fonds suffisants et envisager de passer un contrat avec une organisation féministe externe pour coordonner les composantes d’apprentissage. Ces organisations doivent avoir de l’expérience en matière d’activités de SEA féministes.
En ce qui a trait aux rapports, nous avons entendu que le programme VLF renouvelé devrait :
- Réduire le nombre d’indicateurs de rendement. Prévoir du temps pour permettre aux partenaires responsables de la mise en œuvre de consulter les partenaires bénéficiaires de subventions sur les résultats et les indicateurs qui sont significatifs pour eux.
- Réduire la fréquence des rapports.
- Simplifier les exigences des rapports et les modèles de rapports. Rationaliser les rapports narratifs. Permettre des approches plus innovantes et plus souples en matière de production de rapports. Ceci pourrait comprendre des conversations individuelles entre les partenaires responsables de la mise en œuvre et les partenaires bénéficiaires de subventions. Ça pourrait aussi comprendre des conversations individuelles entre les partenaires chargés de la mise en œuvre et les chefs d’équipe de projet.
- Offrir la possibilité de produire un rapport dans la langue de son choix quand c’est possible.
- Favoriser l’utilisation de données qualitatives, de récits et d’exemples de changement dans les rapports sur le rendement et sur l’impact.
- Organiser des réunions pour les bénéficiaires de subventions afin de recueillir leurs témoignages.
Ce que vous avez dit…
« Envisagez l’introduction d’une approche plus féministe dans les rapports. »
« La démonstration de l’impact ne s’inscrit pas dans un cadre logique. Le cas est là, mais il ne correspond pas au modèle. »
8. Rationaliser et simplifier les systèmes et les processus d’AMC afin de soutenir les programmes féministes
Les discussions ont fourni des perspectives supplémentaires sur la manière nous pourrions devenir « adapté aux besoins » pour soutenir les programmes féministes et fournir un soutien direct aux partenaires locaux. Ceci est basé sur un thème introduit dans l’évaluation formative du programme VLF.
Les participants nous ont demandé d’examiner attentivement comment rendre les ressources facilement accessibles et moins lourdes d’un point de vue administratif.
Les participants ont aussi vivement fait valoir une communication plus rationnelle, plus cohérente et plus transparente avec les partenaires de la mise en œuvre.
Le message principal sur ce thème : repenser l’approche du Canada en matière de risque.
En ce qui concerne la gestion du programme VLF, nous avons entendu que le programme VLF renouvelé devrait :
- Prolonger la durée des projets VLF renouvelés. Idéalement, le financement devrait être d’une durée de sept à huit ans.
- Simplifier les processus, y compris la procédure de demande, les mécanismes de diligence raisonnable et de conformité, les rapports financiers, et les rapports sur les résultats. Ces mesures permettraient aux ODDF locales d’accéder plus facilement au financement et de passer plus de temps à faire ce qu’elles font le mieux.
- Permettre une plus grande souplesse dans le format de la proposition. Utiliser des processus et des modèles de demande légers, faciles à lire et à comprendre. Inviter les partenaires de mise en œuvre à faire de même.
- Rationaliser et normaliser les processus d’approbation et les échéanciers pour les aspects de la gestion du programme tels que les PMOP ou la prolongation sans frais afin de minimiser les retards. Ceci aiderait à réduire les demandes de renseignements supplémentaires de la part des différents chefs d’équipe de projet.
- Inviter les partenaires de mise en œuvre à réévaluer leur approche en matière de tolérance au risque. Cette approche limite l’accès des petites ODDF plus informelles aux possibilités de financement du programme VLF.
- Mettre en place une approche de gestion normalisée et rationalisée pour les chefs d’équipe de projet afin de gérer tous les projets VLF. Cette approche devrait inclure des lignes directrices claires en matière de communication afin de s’assurer que tous les partenaires de mise en œuvre du programme VLF reçoivent les mêmes renseignements, au même moment.
- Prévoir une plus grande souplesse dans les budgets afin que les ressources puissent être déplacées plus facilement entre les quatre modalités du programme. Fournir des directives claires sur la souplesse des partenaires de mise en œuvre en ce qui concerne les flux de financement.
- Simplifier et rationaliser le suivi et la production de rapports sur le programme VLF. Réduire la fréquence des rapports et assurer l’harmonisation de la fréquence entre tous les partenaires de mise en œuvre du programme VLF. La rétroaction a indiqué que certains d’entre eux présentaient des rapports plus fréquemment que d’autres.
- Permettre aux ODDF et aux partenaires de mise en œuvre d’accorder de la visibilité au gouvernement du Canada comme ils l’entendent. Tenir compte du fait que, dans certains contextes, la mise en évidence des liens entre une organisation locale et un partenaire international peut mettre cette organisation en danger.
- Intégrer des mécanismes de rétroaction afin de permettre aux ODDF et aux partenaires de mise en œuvre de faire part de leurs commentaires à AMC en vue d’une amélioration continue.
Ce que vous avez dit…
« Il est important de s’assurer qu’il existe un mécanisme de rétroaction permettant aux partenaires de mise en œuvre de tenir le personnel d’AMC responsable du respect des principes du programme VLF. »
« Souplesse, souplesse, souplesse! Le programme VLF ne devrait pas avoir les mêmes mécanismes de conformité rigides que les autres programmes. Il doit être souple pour répondre aux besoins et aux contextes des ODDF. »
9. Appliquer une approche cohérente des programmes féministes dans l’ensemble du programme VLF renouvelé et au sein d’AMC
Nous avons entendu ce qui suit :
- Des mesures devraient être prises pour bâtir et communiquer une compréhension commune des programmes féministes au sein d’AMC. Ceci pourrait servir comme fondement pour une application cohérente par notre personnel dans les projets VLF.
- Des mesures doivent être prises pour aider notre personnel et nos consultants, incluant les agents de suivi et évaluateurs de projets WVL. Ils devraient avoir :
- une compréhension claire de la programmation féministe
- une compréhension de base du mouvement féministe des pays dans lesquels leur portefeuille opère
- un engagement envers les valeurs fondamentales et l'approche féministe inhérente à la conception du WVL
Ce que vous avez dit…
« Il y a une absence de compréhension commune et une approche incohérente de la part du personnel d'AMC sur la façon de s'efforcer à soutenir les objectifs de chaque projet, sur la manière d’être souple, sur le moment et la manière de plaider à l’interne pour obtenir des exigences plus raisonnables afin de mieux soutenir les partenaires et les mouvements féministes. »
Plan d’action
Nous avons été ravis et encouragés par le niveau de mobilisation observé lors des discussions ciblées avec les intervenants, et par la rétroaction qui a permis de concevoir le programme VLF renouvelé.
Nous avons écouté attentivement ce que nous avons entendu.
Un grand nombre de points et de suggestions pratiques décrits précédemment sont en train d’être intégrés dans la conception du programme VLF renouvelé. En voici quelques exemples.
Nous avons recadré les principes féministes fondamentaux qui sous-tendent le programme VLF renouvelé, d’un programme participatif, inclusif et autonomisant (pour la première itération du programme VLF) à un programme transformateur, intersectionnel, dirigé localement, et souple.
Ces principes féministes orienteront la conception, la mise en œuvre et les activités de SEA des projets renouvelés du programme VLF.
De plus :
- Les partenaires de mise en œuvre et les chefs d’équipe de projet recevront les mêmes « trousses de conception du programme VLF », en même temps pour soutenir le processus de conception et de démarrage.
- Un soutien supplémentaire sera offert pour améliorer la compréhension de l’approche féministe du programme VLF renouvelé au sein du personnel d’AMC. Ceci inclut des outils d’intégration, programme de mentorat, encadrement.
- Un cadre de mesure du rendement (CMR) simplifié pour les projets du programme VLF renouvelé. Ceux-ci ont moins d’indicateurs communs et moins d’indicateurs à l’échelle du projet.
- Plus de temps sera prévu pour que les partenaires de mise en œuvre élaborent le CMR final en collaboration avec les partenaires bénéficiaires de subventions.
- L’approche des rapports sur les résultats du programme VLF renouvelé et les modèles correspondants sera rationalisée et simplifiée.
- La collecte et l’analyse de données désagrégées seront plus systématiques. Ceci inclut les données désagrégées selon un groupe structurellement exclu.
- Inclure des budgets pour renforcer les capacités des partenaires locaux de mise en œuvre. Ces budgets seraient disponible s'ils ont identifiés ces priorités et lorsque cela présente un intérêt pour eux.
- Durée de projet plus longue.
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