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Rapport d’étape sur le Plan d’action national du Canada 2017-2022 pour la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité Exercice financier 2019-2020

Table des matières

Acronymes

2ELGBTQQIA+
personnes bispirituelles, lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers, en questionnement, intersexuées et asexuelles plus
A4P
Action pour le maintien de la paix de 2018
AGNU
Assemblée générale des Nations Unies
AIGD
Autorité intergouvernementale pour le développement
AMC
Affaires mondiales Canada
APCC
Arrangement sur la police civile au Canada
C34
Le Comité spécial des opérations de maintien de la paix des Nations Unies
CAD
Comité d’aide au développement (OCDE)
CCP
Commission de consolidation de la paix des Nations Unies
CCDP
Commission canadienne des droits de la personne
CSNU
Conseil de sécurité des Nations Unies
DDR
Désarmement, démobilisation et réintégration
DIG
Groupe de l’impact du désarmement
EAS
Exploitation et aux abus sexuels
FAJ
Forces armées jordaniennes
FEGC
Femmes et Égalité des genres Canada
FGE
Forum Génération Égalité
FPS
Femmes, paix et sécurité
GRC
Gendarmerie royale du Canada
IASC
Comité permanent interorganisations
IRCC
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada
LGBTQ2I
personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queer, bispirituelles et intersexuées
MEPF
Mariage d’enfant, mariage précoce et mariage forcé
MCUE
Mission consultative de l’Union européenne
MINUSCA
Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine
MINUSMA
Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali
MDN
Ministère de la Défense nationale
MPCU
Mission de police canadienne en Ukraine
OCDE
Organisation de coopération et de développement économiques
OIF
Organisation internationale de la Francophonie
OSC
Organisations de la société civile
OSCE
Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe
OTAN
Organisation du Traité de l’Atlantique Nord
PCIAC
Processus canadien intégré d’analyse des conflits
PIPS
Plan intégré de paix et sécurité
PSOP
Programme pour la stabilisation et les opérations de paix
R-ARCSS
Accord revitalisé sur le règlement du conflit en République du Soudan du Sud
RCAANC
Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada
RSJA
Réforme du secteur de la justice et de la sécurité
RDC
République démocratique du Congo
RSS
Réforme du secteur de la sécurité ou réforme du système de la sécurité
SAC
Services aux Autochtones Canada
SCC
Service correctionnel du Canada
SDSR
Santé et droits sexuels et reproductifs
SGNU
Secrétaire général des Nations Unies
SIHA
Initiative stratégique pour les femmes de la Corne de l’Afrique
SNMG
Groupe maritime permanent de l’OTAN
SP
Sécurité publique Canada
TCA
Traité sur le commerce des armes
UNITAR
Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche
VLF
Programme Voix et leadership des femmes
VFG
Violence fondée sur le genre
VSFG
Violence sexuelle et fondée sur le genre

Avant-propos

Le présent rapport est un résumé des rapports d’étape 2019-2020 produits annuellement par les partenaires fédéraux du Plan d’action national du Canada consacré aux femmes, à la paix et à la sécurité.Note de bas de page 1 Les rapports d’étape décrivent les réalisations des partenaires en vue d’atteindre les objectifs et les cibles définis dans le Plan d’action et les plans de mise en œuvre qui l’accompagnent. Ce résumé et les rapports d’avancement sont déposés ensemble au Parlement.

L’année 2020 devait être une année charnière pour la réalisation des engagements mondiaux en matière d’égalité des genres et de femmes, de paix et de sécurité (FPS). Elle a marqué les 75 ans de la création des Nations Unies, les 25 ans de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, les 20 ans de l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU), et les 5 ans de l’adoption des Objectifs de développement durable. Les engagements devaient être renouvelés, les efforts redoublés.

De nombreux progrès ont été accomplis dans la réalisation de ces objectifs. Pourtant, 2 décennies après l’adoption de la résolution historique 1325, les femmes sont toujours exclues des processus de paix et des processus politiques ; le nombre d’attaques contre les femmes œuvrant pour la paix, les défenseurs des droits de la personne et les humanitaires est en augmentation ; et le racisme, l’homophobie et la misogynie violente continuent de se répandre.

La pandémie de COVID-19 et les réponses mondiales qui en ont résulté ont montré clairement que la mise en œuvre du Programme FPS est plus importante que jamais. Les progrès durement acquis en matière d’égalité des genres et d’inclusion ont, dans certains cas, été réduits à néant en quelques mois seulement. La violence sexuelle et fondée sur le genre a augmenté de manière significative, l’accès aux soins de santé sexuelle et reproductive a été limité, les fonds destinés aux organisations de femmes ont été réaffectés à la réponse à la pandémie et l’insécurité économique a augmenté. Malgré ces difficultés, les femmes ont souvent été en première ligne de la réponse à la pandémie, notamment en tant que travailleuses de la santé, dirigeantes communautaires et femmes œuvrant à la consolidation de la paix.

Le Canada a pris des mesures concertées pour s’assurer que la réponse à la pandémie de COVID-19 protège et favorise l’égalité des genres et les droits de la personne, et soit fondée sur des principes féministes. Au niveau national, les mesures comprenaient un financement d’urgence pour les communautés autochtones et pour les organisations fournissant des services de soutien aux personnes victimes de violences sexuelles et fondées sur le genre, notamment les refuges pour femmes et les centres d’aide aux victimes d’agressions sexuelles.

À l’échelle mondiale, le Canada a plaidé en faveur d’une réponse à la COVID-19 qui tienne compte des besoins et des priorités différenciés des femmes et des filles, ainsi que de ceux des groupes vulnérables, notamment les communautés lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queer, bispirituelles et intersexuées (LGBTQ2I), les réfugiés, les personnes handicapées et les communautés racialisées. Dans les forums multilatéraux, le gouvernement s’est efforcé de faire en sorte que les approches sensibles au genre et les considérations d’égalité des genres figurent en tête de l’ordre du jour, notamment à l’ONU, à l’OTAN, à l’OCDE et lors du G7 et du G20. En réponse à l’appel du Secrétaire général des Nations Unies en faveur d’un cessez-le-feu mondial en mars 2020, le Canada a été à l’origine de la première déclaration commune des pays appartenant aux 3 groupes d’amis : le Groupe des amis des femmes, de la paix et de la sécurité, le Groupe des amis sur les enfants et les conflits armés, et le Groupe des amis sur la protection des civils. Cette déclaration commune a approuvé l’appel du Secrétaire général des Nations Unies, en soulignant la situation critique dans laquelle se trouvent des femmes et des enfants civils, et des groupes marginalisés pris dans les conflits armés et les crises humanitaires. En tant que chef de file mondial de l’Appel à l’action pour la protection contre la violence fondée sur le genre dans les situations d’urgence, le Canada a été le fer de lance d’une déclaration commune au nom de ses 87 États partenaires, organisations internationales et organisations non gouvernementales. Cette déclaration plaide en faveur de la reconnaissance des services liés à la violence fondée sur le genre comme étant vitaux et essentiels dans toute réponse humanitaire à la pandémie.

Le Canada a ajusté ses engagements en matière de prévention des conflits et de consolidation de la paix pour refléter les réalités de la COVID-19. En tant que membre du conseil d’administration du Fonds des femmes pour la paix et l’aide humanitaire, le Canada a apporté son soutien et fourni un nouveau financement pour établir un volet d’intervention en cas d’urgence contre la COVID-19, afin de canaliser l’aide par l’intermédiaire des femmes et des organisations de femmes dans 30 États fragiles et touchés par des conflits. Le Canada a également travaillé avec ses partenaires de programmation pour ajuster les activités et les calendriers des projets afin d’aborder et d’atténuer les répercussions de la pandémie. En Afghanistan, par exemple, de nombreux partenaires se sont rapidement adaptés en proposant des activités nouvelles ou modifiées, notamment des séances de sensibilisation sur la COVID-19, la distribution de trousses d’hygiène et des messages sur la violence domestique. De concert avec l’Uruguay, coprésident, le Canada a également lancé son mandat de coprésidence en 2020 du Réseau des correspondants nationaux sur les FPS avec une séance spéciale sur l’intersection du Programme FPS et de la réponse à la COVID-19.

Outre ces efforts spécifiques pour répondre à la pandémie, le Plan d’action national du Canada pour la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les FPS a continué à guider les efforts du gouvernement du Canada, tant au Canada qu’à l’étranger, pour faire progresser les objectifs de paix et de sécurité. L’anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies a été l’occasion de déterminer les lacunes de la mise en œuvre, d’élaborer de nouvelles initiatives, de consolider davantage les efforts de l’ensemble du gouvernement en matière de FPS et d’améliorer la coordination entre les 9 partenaires fédéraux du Plan d’action.

Au cours de la période couverte par le présent rapport d’étape, le Canada a renforcé son rôle de leader mondial en matière de FPS grâce à un certain nombre d’initiatives importantes :

« Parler de l’augmentation de l’accès des femmes aux processus et aux postes de décision ne vise pas seulement à assurer une représentation quantitative, mais aussi à réaliser un saut qualitatif clair en intégrant les questions relatives aux femmes dans tous les efforts de développement et les politiques publiques [...] nous allons créer une stratégie qui nous fournira une voie claire en tant que femmes. »

- Najla Al-Amin Cody, participante à l’un des 6 réseaux de femmes établis dans le cadre d’un projet soutenu par le Canada au Soudan, mis en œuvre par la Strategic Initiative for Women in the Horn of Africa (SIHA – Initiative stratégique pour les femmes de la Corne de l’Afrique)

« L’existence d’un réseau pour l’égalité des genres permet un plaidoyer concret pour les questions relatives aux femmes et aux jeunes femmes, et constitue une véritable avancée vers la réalisation des objectifs de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, en particulier pendant la période de transition... »

- Rayan Bashir (qui souffre d’un handicap visuel), participante à l’un des 6 réseaux de femmes établis par le projet SIHA au Soudan]

Ambassadrice pour les femmes, la paix et la sécurité du Canada : sa première année

Au cours de sa première année comme ambassadrice, Jacqueline O’Neill a contribué à renforcer plusieurs initiatives des missions diplomatiques canadiennes à l’étranger. Lors d’une visite à Khartoum, elle a plaidé en faveur de l’inclusion significative des femmes et des jeunes dans les processus de transition qui ont suivi la révolution soudanaise, notamment dans la réforme de la police et de l’armée. Au Liban et en Jordanie, elle a contribué à créer une dynamique au sein des gouvernements nationaux afin de mettre en œuvre les plans d’action nationaux récemment adoptés par chaque pays en matière de FPS. Accompagnant le premier ministre Trudeau en Éthiopie et au Sénégal, l’ambassadrice O’Neill a représenté le Canada lors de réunions avec l’Union africaine et a rencontré des femmes œuvrant à la consolidation de la paix. Lors de tous ses déplacements, l’ambassadrice O’Neill s’est assurée de rencontrer femmes de diverses origines œuvrant à la consolidation de la paix afin d’entendre directement de leur bouche leurs priorités et leurs points de vue, pour mieux orienter les efforts du Canada.

L’ambassadrice O’Neill a également fait progresser les objectifs du Canada en participant à un certain nombre de forums multilatéraux. À l’ONU, elle a participé à 18 activités associées à l’Assemblée générale, notamment en tant que conférencière ou modératrice, et à 11 événements au Conseil de sécurité, où elle a également prononcé la déclaration nationale du Canada et une déclaration au nom des membres du Groupe des amis des FPS lors du débat annuel ouvert sur le Programme FPS en octobre 2019. Lors du Forum d’Assouan (Égypte) pour la paix et le développement durables en Afrique, elle a présenté les expériences canadiennes et mondiales liées aux FPS et a cherché à intégrer l’attention portée au genre et aux perspectives des femmes dans l’ensemble du programme.

Le Canada a été le premier pays à nommer une ambassadrice dédiée aux FPS. Dès le début de son mandat, la demande de temps de l’ambassadrice — de la part de la société civile, des organisations multilatérales et des gouvernements — a été très forte. Cet intérêt montre qu’aux niveaux national et international, il existe un grand intérêt pour le renforcement des engagements et des capacités à mettre en œuvre l’ensemble du Programme FPS.

Le Canada a travaillé assidûment pour faire progresser le Programme FPS dans les forums régionaux et multilatéraux :

Des gains normatifs — malgré les défis actuels

La résolution 2493 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée en 2019, a servi à normaliser la formulation de la participation « pleine, égale et significative » des femmes à toutes les étapes des processus de paix, et a reconnu qu’il était important de veiller à ce que « les dirigeantes communautaires formelles et informelles, les femmes œuvrant à la consolidation de la paix, les acteurs politiques et ceux qui protègent et promeuvent les droits de la personne » puissent effectuer leur travail en toute sécurité et sans interférence.

Au niveau national, le Canada s’est efforcé d’appliquer le Programme FPS et les principes féministes à un certain nombre de nouvelles initiatives :

Enfin, le Canada a assumé un certain nombre de nouvelles responsabilités de leadership en 2020 et a lancé des initiatives qui renforcent la capacité du gouvernement à stimuler le changement à l’échelle mondiale :

Le gouvernement du Canada est profondément reconnaissant des conseils continus que lui ont fournis les partenaires autochtones et de la société civile par l’intermédiaire du Groupe consultatif pour son Plan d’action national consacré aux femmes, à la paix et à la sécurité. Ce groupe permet au gouvernement de rester informé des priorités de la société civile, d’avoir accès à son expertise et d’améliorer ses programmes et ses politiques en conséquence. Le gouvernement remercie son coprésident, le Réseau Femmes, paix et sécurité – Canada, pour son dévouement inlassable et sa contribution essentielle à l’amélioration de la mise en œuvre du Plan d’action du Canada.

C’est avec une détermination renouvelée que le gouvernement poursuit ses efforts, en collaboration avec tous ses partenaires, en vue de la mise en œuvre complète du Programme FPS et du Plan d’action national du Canada.

Introduction

Le deuxième Plan d’action national du Canada consacré aux femmes, à la paix et à la sécurité pour la période 2017-2022 prévoit une approche pangouvernementale afin d’améliorer la sécurité, de promouvoir l’égalité des genres, de prévenir les conflits et d’établir une paix durable. Il a pour objet d’assurer une réponse cohérente aux besoins définis dans le Programme FPS et de faire progresser ce dernier de concert avec les partenaires canadiens et internationaux. Le Plan d’action est au cœur de la politique étrangère féministe du Canada.

Si la commémoration du 20e anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies en 2020 a été l’occasion de célébrer les progrès accomplis, les tendances mondiales ont mis en évidence la nécessité de renouveler les efforts :

Missing

Fin 2019, Almaas Elman, militante des droits des femmes et travailleuse humanitaire somalo-canadienne, a été tuée par balle à Mogadiscio, quelques heures après avoir posté sur les médias sociaux des informations sur le discours de sa sœur aux Nations Unies sur l’importance de la réconciliation.

Dans ce contexte, 2 nouvelles résolutions sur les FPS ont été adoptées en 2019,Note de bas de page 7 portant le total à 10 résolutions du CSNU centrées sur l’importance des droits fondamentaux des femmes et de leur leadership dans la prévention des conflits et des crises et dans la réponse à ceux-ci. Pourtant, l’absence de mise en œuvre à l’échelle mondiale continue de faire défaut.

Le présent rapport et les rapports d’étape ministériels ci-joints décrivent les efforts déployés pour relever certains de ces défis mondiaux en matière de mise en œuvre et comprennent les réalisations en vue d’atteindre les objectifs et les cibles décrits dans le Plan d’action et les plans de mise en œuvre ministériels pour accélérer la mise en œuvre du Programme FPS au cours de l’exercice financier 2019-2020.

Le dépôt de ce rapport, initialement prévu en septembre 2020, a été retardé en raison des contraintes opérationnelles engendrées par la pandémie de COVID-19.

Engagements du Canada

Les partenaires fédéraux suivants sont responsables de la mise en œuvre du Plan d’action du Canada :

Le Plan d’action national du Canada définit les engagements particuliers que le gouvernement prend pour promouvoir le Programme FPS de 2017 à 2022. En vertu du Plan d’action, le Canada s’engage à :

Les objectifs ci-dessus s’appliquent à tous les efforts déployés par le Canada dans ses interventions en matière de développement, de diplomatie, d’aide humanitaire ainsi que de paix et de sécurité dans tous les États fragiles et touchés par un conflit, ainsi qu’aux efforts qu’il déploie au Canada relativement à ces questions. Les engagements spécifiques à l’égard de ces objectifs sont définis dans les plans de mise en œuvre de chaque partenaire du Plan d’action. RCAANC et SAC ont adopté leur plan de mise en œuvre commun en avril 2021.

Le contexte : défis externes et internes

Au cours de la troisième année du Plan d’action, le Canada a dû faire face à des défis externes et internes pour sa mise en œuvre. Sur le plan externe, au niveau mondial, il s’agissait notamment d’obstacles structurels et culturels à la participation significative des femmes et des organisations de femmes aux processus de paix et aux processus politiques, et d’obstacles à la réalisation des droits fondamentaux des femmes. Sur le plan interne, les enjeux comprenaient la coordination et la cohérence entre le grand nombre de partenaires du Plan d’action fédéral. La pandémie de COVID-19 a entraîné un large éventail de nouveaux défis à relever.

La pandémie de COVID-19

La pandémie de COVID-19 est survenue à la fin de la période de référence, et commençait à peine à avoir une incidence sur les programmes et autres efforts canadiens. L’un de ces effets a été la décision difficile de rapatrier de nombreux policiers canadiens des missions de paix à l’étranger, principalement en raison du report ou de l’annulation des opérations par les pays hôtes ou les organismes partenaires. Toutefois, de nombreux membres ont poursuivi certains aspects de leurs activités grâce au télétravail et, malgré certains retards, les relations et les résultats clés ont été maintenus. À l’échelle mondiale, pour contrer l’augmentation de la violence sexuelle et fondée sur le genre, et la réorientation des ressources vers les efforts de réponse à la pandémie, le Canada a plaidé en faveur d’une réponse qui protège l’égalité des genres et les droits de la personne, et s’est efforcé de faire en sorte que les approches sensibles au genre et les considérations liées à l’égalité des genres figurent en tête des programmes, notamment à l’ONU, à l’OTAN, à l’OCDE et lors du G7 et du G20. Par exemple, le Canada a été à l’origine de la déclaration commune des membres des 3 groupes d’amis — le Groupe des amis des femmes, de la paix et de la sécurité, le Groupe des amis sur les enfants et les conflits armés, et le Groupe des amis sur la protection des civils — qui soutenait l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial.

Défis externes

Le Canada a rencontré des difficultés notables dans ses efforts pour faire avancer le Programme FPS au niveau multilatéral, notamment au CSNU, à l’OTAN et à l’OSCE. Si les États membres ont généralement exprimé leur soutien au Programme FPS, certains aspects de celui-ci ont suscité une certaine résistance. Par exemple, bien qu’il y ait un consensus clair à l’OTAN sur la nécessité d’adopter des politiques sur des questions telles que l’exploitation et les abus sexuels (EAS), et la violence sexuelle et fondée sur le genre liée aux conflits, la complexité de l’obtention d’un consensus sur la formulation peut constituer un défi. À l’OSCE, la notion de « genre » crée de profondes divisions le long des lignes nationales, ce qui, dans un modèle de prise de décision basé sur le consensus, a parfois conduit à l’échec de l’adoption de décisions qui auraient fait progresser le Programme FPS. Dans certains cas, il y a eu un retour en arrière par rapport au langage convenu précédemment. Aux Nations Unies, les références à la santé et aux droits sexuels et reproductifs (SDSR), en particulier, ont donné lieu à des négociations très controversées autour de la résolution 2467 du Conseil de sécurité des Nations Unies, et ont conduit à l’abandon d’une formulation relative à la SDSR dont on avait convenu précédemment. C’est la première résolution sur les FPS qui n’a pas été adoptée par consensus.

Environ 70 % des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies en 2019 ont fait référence aux FPS, mais seulement 1 % des discussions du Conseil de sécurité sur les situations spécifiques aux pays ont inclus une mention de la participation significative des femmes aux processus de paix et de sécurité.Note de bas de page 8 Les séances d'information de représentantes de la société civile ont continué d’augmenter en 2019, passant de 9 séances présentées par des femmes en 2016 à 41 en 2019. Parmi celles-ci, le nombre de présentations lors de réunions spécifiques à un pays est passé de 2 à 23 au cours de la même période.Note de bas de page 9 Toutefois, la trajectoire ascendante a été perturbée par la pandémie de COVID-19 au début de l’année 2020 et le passage subséquent du Conseil de sécurité à des réunions virtuelles, avec une baisse signalée de 38,9 % du nombre total de femmes informatrices la société civile de janvier à juin 2020. La tendance a été partiellement corrigée au cours du second semestre de 2020, avec un nombre final de 28 séances d'information de représentantes de la société civile en 2020, dont 14 présentés lors de réunions spécifiques aux pays.Note de bas de page 10 Cette baisse illustre la fragilité des structures qui soutiennent la participation des femmes. Il est également important de noter que les informatrices de la société civile prennent souvent des risques lorsqu’elles partagent leurs perspectives publiquement. En 2019, au moins 3 informatrices de la société civile ont été harcelées après leurs exposés au Conseil de sécurité.Note de bas de page 11

Les progrès dans la mise en œuvre des politiques et des programmes ne sont pas nécessairement linéaires, les avancées étant souvent suivies de reculs. Au Guatemala, par exemple, les programmes et les efforts diplomatiques canadiens visent depuis longtemps à garantir l’accès des femmes à la justice dans les cas de violence sexuelle et fondée sur le genre. Le Guatemala est devenu un exemple pour le monde en matière de justice transitionnelle pour les femmes lorsqu’en 2016 il a prononcé la première condamnation dans un tribunal national pour violence sexuelle et esclavage sexuel et domestique pendant un conflit armé interne, dans l’affaire Sepur Zarco. Le Canada fait partie des donateurs qui ont accompagné les femmes autochtones qui ont porté l’affaire devant les tribunaux en soutenant des projets et en défendant leurs intérêts. Le maintien de l’accès à la justice pour ce type de crime a toutefois été difficile. En juin 2019, un tribunal a rejeté l’affaire de violences sexuelles commises à l’encontre de femmes Achí de 1981 à 1985, une affaire où le Canada avait aidé ces femmes à présenter leur cas en soutenant la clinique d’aide juridique locale.

Défis internes

Des facteurs internes ont également entravé la mise en œuvre efficace du Plan d’action du Canada. Ce dernier est mis en œuvre par 9 partenaires fédéraux qui disposent de leurs propres plans de mise en œuvre, toujours d’actualité. Ces plans permettent d’élargir la portée de la mise en œuvre du Programme FPS, tant au Canada qu’au niveau international. En même temps, la diversité des mandats ministériels, et l’apprentissage continu concernant l’utilisation et la compréhension des concepts fondamentaux des FPS et des principes féministes, ont mis en évidence la nécessité de développer une compréhension commune de la manière dont le Programme FPS s’applique aux objectifs ministériels individuels.

L’utilisation d’objectifs et d’indicateurs au niveau des ministères et dans le cadre des programmes a permis d’accroître l’appropriation du Plan d’action par les partenaires, par rapport au premier Plan d’action, mais le modèle exige une attention soutenue qui s’est avérée difficile face à une forte rotation du personnel et à des priorités concurrentes. Toute entreprise multipartenaire et pluriannuelle est vulnérable à l’incohérence des objectifs et des efforts, mais c’est encore plus vrai lorsque les engagements au niveau ministériel doivent se traduire par une mise en œuvre dans le cadre de programmes. Dans tous les cas, les objectifs et les cibles ne sont pas pleinement intégrés dans le travail quotidien des partenaires fédéraux, ce qui donne parfois l’impression que le Plan d’action est un exercice de rapport annuel plutôt qu’un cadre stratégique directeur.

Le Groupe consultatif du Plan d’action, coprésidé par le gouvernement et le Réseau Femmes, paix et sécurité – Canada, avec la participation d’organisations autochtones, s’est avéré un forum très utile pour une communication régulière et, pour le gouvernement, un apprentissage continu et des possibilités d’améliorer son travail. Cependant, cette collaboration a également mis à l’épreuve les cultures organisationnelles parfois différentes, et certains membres, notamment les organisations autochtones, ont voulu s’impliquer, mais se sont retrouvés en manque de personnel ou débordés sur le plan des consultations. Le passage à des réunions en ligne en 2020, en raison des restrictions liées à la COVID-19, a permis une plus grande flexibilité tant au chapitre de la participation qu’à celui du format des réunions, permettant une participation plus diversifiée et des discussions dynamiques — des leçons retenues importantes pour l’avenir.

La démonstration du changement par le biais du rapports d’etape annuel est restée difficile, malgré les efforts déployés pour améliorer les plans de mise en œuvre et le processus de rapport. Si certains des résultats mesurables au cours de la période de référence, tels que l’adoption d’un texte législatif, correspondent au niveau de résultats immédiats ou intermédiaires de la théorie du changement du Plan d’action (voir l'annexe C), la plupart ne sont que des produits, tels que le « nombre de personnes formées ». En général, il est également rarement possible d’attribuer directement les résultats à une amélioration de la stabilité, de la sécurité ou de l’expérience vécue des bénéficiaires.

Le gouvernement a tenté de relever ces défis, notamment en créant un poste d’ambassadrice des FPS, en renforçant les rôles des champions FPS, en augmentant la sensibilisation et la coordination entre les correspondants ministériels, et en fournissant des possibilités de formation supplémentaires pour les employés du gouvernement. Par exemple, reconnaissant la nature étendue et complexe du processus de rapport du Plan d’action, le grand nombre de nouveaux correspondants envoyant des rapports et les difficultés liées au travail à domicile pendant la pandémie, AMC, en tant que coordonnateur, s’est appuyé sur les meilleures pratiques des exercices financiers précédents pour s’assurer que les correspondants bénéficiaient d’un soutien adéquat. Des efforts supplémentaires pour améliorer continuellement ces processus sont en cours.

L’examen à mi-parcours du Plan d’action, retardé en raison des élections fédérales de 2019 et du report subséquent du dépôt du rapport d’étape 2018-2019, offrira une autre occasion de faire surface et de relever les défis internes à la mise en œuvre du Plan d’action. L’examen sera l’occasion de poursuivre l’évaluation des pratiques actuelles et d’apporter des améliorations supplémentaires à la capacité du gouvernement de réaliser des progrès par rapport aux objectifs du Plan d’action et de les démontrer de manière efficace. Il s’agira notamment d’examiner de plus près les objectifs, les cibles et les indicateurs, ainsi que la manière de renforcer le leadership et l’appropriation au sein du gouvernement à tous les niveaux.

Résultats

Les résultats pour l’exercice financier 2019-2020 (du 1er avril 2019 au 31 mars 2020) des efforts déployés par le Canada pour mettre en œuvre le Plan d’action se trouvent dans les rapports d’étape de chaque partenaire gouvernemental de mise en œuvre qui complètent ce récit sommaire. Cette section comprend des exemples de ces résultats.

1er objectif : Soutenir la participation accrue et significative des femmes ainsi que des organisations et des réseaux de femmes dans la prévention et le règlement des conflits, ainsi que la reconstruction des États sortant d’un conflit

Le Canada a continué de soutenir les initiatives de prévention, de consolidation de la paix et de règlement des conflits, qu’il s’agisse de négociations de paix officielles de la première voie ou de soutien aux efforts locaux de prévention, de consolidation de la paix et de médiation. Pour remédier à la sous-représentation persistante des femmes dans ces processus, le Canada a multiplié les efforts pour favoriser l’inclusion des femmes dans toute leur diversité, ainsi que des jeunes, des personnes LGBTQ2I et des groupes marginalisés. Voici quelques exemples des efforts déployés par le Canada au cours du dernier exercice financier :

Les femmes dans le leadership et la représentation politique

2e objectif : mettre fin à l’impunité, prévenir et intervenir face aux violences sexuelles et fondées sur le genre commises lors de conflits ainsi qu’à l’exploitation et les abus sexuels par les Casques bleus et d’autres membres du personnel international, incluant le personnel humanitaire et de développement

La prévention de la VSFG liée aux conflits, l’obligation de rendre des comptes et le soutien aux survivants restent une priorité absolue pour le gouvernement, car ces violations du droit humanitaire international et des droits de la personne restent inacceptables dans le monde entier. Il en va de même pour l’exploitation et les abus sexuels (EAS) dont se rendent coupables des gardiens de la paix et des membres du personnel de l’aide internationale chargés de protéger les plus vulnérables. Pendant la période visée par le présent rapport :

« Cessez d’alimenter les conflits [...] nous implorons tous les pays de cesser l’exportation d’armes vers mon pays lorsqu’il existe un risque qu’elles soient utilisées en violation du droit international humanitaire et des droits de la personne, notamment pour perpétrer des violences sexuelles et fondées sur le genre, conformément au Traité sur le commerce des armes.Note de bas de page 13 »

- Alaa Salah, étudiante et militante soudanaise, s’adressant au Conseil de sécurité lors du débat annuel de 2019 sur les femmes, la paix et la sécurité.

Aller à la racine du conflit : processus canadien intégré d'analyse des conflits du Canada

Pour s’assurer que ses interventions sont efficaces, stratégiques et qu’elles s’attaquent aux causes profondes des conflits et de la violence, le Canada a introduit en 2019 le processus canadien intégré d'analyse des conflits (PCIAC) et le plan intégré pour la paix et la sécurité (PIPS). Le PAICC est un processus participatif dirigé par le Programme pour la stabilisation et les opérations de paix d’Affaires mondiales Canada qui permet aux principaux intervenants du gouvernement du Canada de développer une compréhension commune des facteurs de conflit et des possibilités de paix dans un pays donné. Les résultats sont utilisés pour élaborer un PIPS, qui décrit l’objectif global du Canada en matière de paix et de sécurité pour ce pays donné, ainsi que les principaux axes d’effort et points d’entrée pour guider l’engagement canadien. Au cours de la période considérée, des PAICC et des PIPS ont été achevés pour l’Irak, la Syrie, la Jordanie, le Liban, le Yémen, Haïti, le Burkina Faso et le Myanmar. De nouveaux PAICC et PIPS ont également été initiés pour l’Ukraine, la Colombie et le Soudan du Sud. Des efforts ont été déployés pour s’assurer que les processus tiennent compte de la spécificité des genres, et de nouvelles orientations ont été élaborées pour améliorer l’application de l’ACS plus et l’intégration du Programme FPS. Chacun des PAICC achevés a cerné plusieurs facteurs de conflit et de fragilité propres à chaque pays, l’inégalité des genres étant profondément ancrée dans tous les cas, comme le montre par exemple le faible nombre de femmes occupant des postes de direction dans les structures et les institutions officielles de sécurité, de police, d’armée et de justice, ainsi que l’impunité des crimes commis par la police et les forces de sécurité à l’encontre des femmes.

3e objectif : Promouvoir et protéger les droits de la personne des femmes et des filles, l’égalité des genres et le renforcement du pouvoir des femmes et des filles dans les États fragiles et touchés par les conflits

Le renforcement du pouvoir des femmes et des filles et la protection de leurs droits sont au cœur de la politique étrangère féministe du Canada et de sa Politique d’aide internationale féministe, et sont nécessaires à leur capacité de participer pleinement aux efforts de paix et de sécurité. Les violations et les abus de leurs droits, les structures patriarcales et le manque de financement adéquat pour les organisations de défense des droits des femmes, entre autres, restent des questions urgentes nécessitant une action afin de progresser vers des sociétés plus inclusives, plus égalitaires et plus stables. Les résultats obtenus au cours de la troisième année du Plan d’action sous ce thème sont les suivants :

« Au cours de ces 2 ans et demi du projet Femmes, paix et sécurité, j’ai appris quels sont mes droits, comment les revendiquer et les protéger. Je suis maintenant formatrice au sein de ma communauté, et je sensibilise d’autres femmes à leurs droits fondamentaux. »

- Marie Jeanne Bushosi, bénéficiaire du projet Femmes de courage au Sud-Kivu, RDC

Travailler ensemble : les groupes d’amis des FPS

Les groupes d’amis des FPS, les groupes de donateurs pour l’égalité des genres et d’autres groupes similaires offrent au Canada la possibilité de coordonner ses efforts de programmation et ses positions avec d’autres acteurs, d’apprendre des experts de la société civile et de mener un plaidoyer commun pour faire avancer le Programme FPS dans les forums multilatéraux et sur le terrain.

« Au cours d’une visite de lobbying à Genève que j’ai effectuée avec d’autres femmes défenseures des droits de la personne et œuvrant à la consolidation de la paix dans la région du MOAN, la mission canadienne a organisé pour nous une réunion à huis clos avec les États-Unis, la Norvège et d’autres membres du Groupe des amis des FPS. Cela nous a assuré un accès aux représentants du gouvernement pendant une saison très chargée pour eux, et nous a permis de faire valoir nos recommandations. »

- Rasha Jarhum, Peace Track Initiative. À l’OSCE, le Canada a contribué à faire avancer les questions relatives à l’égalité des genres et aux FPS par l’entremise de plusieurs groupes différents, dont le Réseau des femmes ambassadrices et le Réseau des femmes dans la 1re dimension. Ce dernier a été créé par un groupe de diplomates de l’OSCE, dont le Canada, pour remédier à la sous-représentation des femmes diplomates sur les questions de sécurité et les questions politico-militaires (la 1re dimension de l’OSCE), et sur les panels de l’OSCE, où les femmes apparaissent surtout pour les discussions sur le thème des FPS. La première action du réseau a été de fournir, à la présidence du Forum pour la coopération en matière de sécurité, une liste de femmes expertes qualifiées dans le domaine de la sécurité qui pourraient être invitées comme oratrices.

4e objectif : Répondre aux besoins particuliers des femmes et des filles dans des contextes humanitaires, dont la défense de leurs droits sexuels et l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive

Face à la réticence de certains gouvernements à l’égard de la SDSR, le Canada a renouvelé ses efforts pour promouvoir une aide humanitaire et des services de santé sexuelle et reproductive tenant compte de la spécificité des genres, en augmentant les niveaux de financement et en intensifiant le plaidoyer. Tout au long de la période de référence, les efforts ont porté sur les points suivants :

5e objectif : Renforcer la capacité des opérations de paix à faire avancer le Programme FPS, notamment par le déploiement d’un plus grand nombre de femmes et par l’intégration entière du Programme FPS aux opérations des FAC et au déploiement des forces policières

Pour remédier au faible nombre de femmes déployées dans les opérations de paix, le Canada a poursuivi la mise en œuvre de l’Initiative Elsie pour la participation des femmes aux opérations de paix, le déploiement de militaires et de policiers canadiens à des postes clés dans les missions de paix et de stabilisation, notamment en tant que conseillers en matière d’égalité des genres, et a contribué à accroître la participation significative des femmes et à faire progresser l’intégration du Programme FPS dans ces missions et dans les forces de sécurité nationale :

« En tant que commandant, mes décisions et nos actions ont été influencées par des femmes officières et sous-officières supérieures extrêmement talentueuses et professionnelles qui occupaient des postes d’influence essentiels. Notre force était cette diversité. »

- Colonel Chris McKenna, commandant de la Force opérationnelle des Forces armées canadiennes au Mali, au Forum pour la coopération en matière de sécurité, le 2 octobre 2019]

Améliorer la capacité du gouvernement du Canada à mettre en œuvre le Plan d’action

Les partenaires du Plan d’action fixent un certain nombre de cibles pour améliorer leur propre capacité à mettre en œuvre les objectifs du Plan d’action, y compris la formation sur les FPS, l’intégration accrue de l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) et des programmes tenant compte de l’égalité des genres, ainsi que le développement des ressources et de l’expertise :

« La mission de l’OTAN en Irak continue d’être une réussite en ce qui concerne les femmes, la paix et la sécurité, et je suis très satisfait des progrès réalisés par le MDN et les FAC sur le terrain. La collaboration avec des nations aux vues similaires a été renforcée, avec comme point d’orgue notre partenariat avec la MCUE Irak pour l’organisation et la conduite d’une conférence de haut niveau lors de laquelle des discussions ont eu lieu sur la manière de faire avancer le Programme FPS et de surmonter les obstacles entre le ministère irakien de la Défense et le ministère de l’Intérieur. Des conférences et des formations telles que celles-ci ouvrent la porte à des discussions plus approfondies sur les FPS et sur la manière dont nous pouvons aider les gens, en particulier les femmes et les enfants, dans la région. »

- Le major Carl Nielsen du Canada, conseiller en matière d’égalité des genres de la mission de l’OTAN en Irak

Conseillers en matière d’égalité des genres – quel est l’intérêt ?

Le Canada déploie et finance des conseillers en matière d’égalité des genres auprès des missions de paix et de stabilisation et des organisations internationales afin de fournir une expertise en la matière et d’avoir une incidence sur la planification opérationnelle et stratégique. Comme ils entretiennent souvent des relations avec les partenaires, les organisations gouvernementales et non gouvernementales, et les parties prenantes de la société civile, les conseillers en matière d’égalité des genres en poste peuvent également être essentiels pour garantir des engagements appropriés visant à appuyer des efforts en matière d’égalité des genres et des FPS des gouvernements hôtes et d’autres acteurs. Un problème récurrent est que ces postes sont souvent pourvus en dehors des budgets et des structures de personnel habituels, ce qui pose un risque pour la durabilité de ces efforts.

Conclusion et prochaines étapes

Bien que des progrès considérables aient été réalisés au cours de la période de référence en vue d’atteindre les objectifs du Plan d’action, des défis persistent, notamment pour s’assurer que les objectifs du Plan d’action et les principes des FPS sont pleinement intégrés dans les politiques, les programmes et les interventions du gouvernement du Canada. Alors que la pandémie de COVID-19 n’a commencé à montrer ses effets sur les programmes et les politiques qu’à la fin de la période de référence, à mesure que la pandémie s’est installée, elle a créé de nouveaux enjeux et en a exposé et exacerbé d’autres, notamment les inégalités structurelles entre les genres.

Des efforts ont été déployés pour traiter les domaines soulignés dans le rapport de l’année dernière comme nécessitant une attention plus soutenue, notamment en mettant davantage l’accent sur la prise en compte des expériences intersectionnelles de marginalisation, de discrimination et de violence qui touchent, par exemple, les femmes et les filles autochtones et les personnes LGBTQ2I. Entretemps, il faut encore veiller à développer une compréhension commune et améliorée, parmi les partenaires gouvernementaux chargés de la mise en œuvre des principes fondamentaux sur l’égalité des genres et sur les FPS, et d’une approche féministe dans le contexte de la mise en œuvre du Plan d’action. Il sera important de s’inspirer de ces leçons dans le processus de mise en œuvre de la politique étrangère féministe du Canada, notamment en ce qui concerne l’élaboration d’outils, de ressources et de conseils appropriés.

La nouvelle ambassadrice des FPS, Jacqueline O’Neill, et son bureau ont amélioré la capacité du gouvernement à maintenir le leadership dans la promotion du Programme FPS, et à le protéger contre les tentatives de retour en arrière par rapport aux acquis antérieurs. Les efforts de l’ambassadrice O’Neill permettent également au Canada de poursuivre son ambition, notamment d’étendre la portée du Plan d’action au niveau national.

L’examen à mi-parcours, qui devait avoir lieu au cours de l’exercice financier 2019-2020, a été retardé en raison des élections fédérales de 2019 et de la pandémie de COVID-19, mais il est désormais en cours. Il fournira une occasion supplémentaire d’analyser et d’améliorer le Plan d’action afin de garantir que les partenaires de mise en œuvre orientent leurs efforts pour obtenir des résultats optimaux.

Le Canada et l’Uruguay ont accepté de prolonger leur mandat de coprésidence du Réseau des correspondants nationaux sur les FPS jusqu’en 2021 afin d’assurer un leadership stable du réseau pendant la pandémie de COVID-19. Le Canada continue de façonner ce réseau comme un forum progressif pour la communauté des FPS afin de :

Les nouveaux rôles de chef de file du Canada au sein de la Coalition d’action pour les mouvements et le leadership féministes et du Mécanisme pour les femmes, la paix et la sécurité et l’action humanitaire du Forum Génération Égalité (FGE) sont autant d’occasions de se concentrer sur la promotion du leadership des femmes et sur l’élimination des obstacles persistants à leur participation pleine, égale et significative aux efforts de paix et de sécurité.

Les nouvelles initiatives du Canada à l’occasion de l’anniversaire de la résolution 1325 du CSNU permettront au gouvernement de combler d’autres lacunes importantes dans la mise en œuvre du Programme FPS, notamment le manque de reconnaissance et de soutien financier adéquat pour les contributions vitales des femmes œuvrant à la consolidation de la paix à la paix et à la sécurité, et la nécessité de mieux les protéger contre les menaces et la violence auxquelles elles sont confrontées.

Enfin, les récentes manifestations dans le monde entier contre le racisme systémique, ainsi que l’augmentation documentée de la violence sexuelle et fondée sur le genre pendant la pandémie de COVID-19, ont permis au gouvernement de mieux comprendre les causes profondes de la discrimination et de la violence, qui se produisent dans les conflits et en temps de paix, ainsi que les points communs entre la lutte contre le racisme et la promotion du Programme FPS, dans le pays et à l’étranger.

Dans ses efforts continus pour renforcer la mise en œuvre du Plan d’action, le gouvernement s’efforcera en particulier de parvenir à une reconnaissance plus large de l’incidence du patriarcat, des masculinités positives et néfastes et de l’héritage du colonialisme, et de la manière dont ces questions peuvent être traitées grâce au Plan d’action et à une approche féministe.

Annexe A : Suivi des investissements dans l’aide internationale pour promouvoir la cause des femmes, de la paix et de la sécurité

Contexte : Bien qu’il n’existe pas de méthode approuvée à l’échelle internationale pour faire le suivi des investissements dans l’aide internationale afin de faire progresser le Programme FPS, le Canada a élaboré une méthode de suivi des dépenses dans le cadre du Programme FPS qui s’appuie sur l’approche du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE pour saisir les sommes consacrées à l’aide internationale affectées à la promotion de l’égalité des genres dans les États fragiles. Cette méthode est fondée sur une combinaison de codes-objet du CAD de l’OCDE,Note de bas de page 14 de codes sur l’égalité des genres (EG) d’Affaires mondiales Canada,Note de bas de page 15 et d’une liste d’États fragiles et touchés par un conflit créée à l’aide de 3 indices : l’indice de fragilité des États, l’indice de paix mondial et le rapport de l’OCDE sur les États de fragilité. Les projets sont saisis dans notre base de données de projets au moyen de ces critères de recherche. Grâce à l’application des codes-objet du CAD de l’OCDE, la méthode permet de saisir avec plus de précision les composantes pertinentes des projets du Programme FPS, ce qui permet d’obtenir des rapports plus précis sur les montants de financement.

Financement du Programme FPS : Selon cette méthode, les rapports préliminaires montrent qu’AMC a consacré environ 679 millions de dollars en 2019-2020 à des projets qui contribuent au Programme FPS, contre 497 millions en 2018-2019, 408 millions en 2017-2018 et 221 millions l’année précédente, avant l’adoption du deuxième Plan d’action. Les chiffres de 2019-2020 proviennent de 261 projets qui intègrent pleinement les considérations de genre (GE-02) et de 127 projets qui visent à promouvoir l’égalité des genres (GE-03).

Dans les pays visés par le Plan d’action, AMC a consacré les montants suivants au Programme FPS :

On trouvera ci-dessous les décaissements d’AMC pour le programme, ventilés schématiquement selon les 5 objectifs principaux du Plan d’action. Certains objectifs recouvrent un éventail de questions beaucoup plus large que d’autres, ce qui se reflète dans les montants de financement.

Si le montant total du financement du Programme FPS a augmenté considérablement par rapport à l’exercice financier précédent, une diminution figure au chapitre de 3 objectifs principaux. Il est important de noter que ces montants représentent les décaissements effectués tout au long du cycle de vie d’un projet, ce qui peut expliquer les fluctuations des niveaux de financement d’une année à l’autre. De nombreux projets contribuent également de manière substantielle à plus d’un objectif, et leur rattachement, à des fins de rapport, à l’objectif principal peut également créer des décalages qui communiquent des informations sous-évaluées sur le financement réel des objectifs complémentaires. En d’autres termes, il est trop tôt pour savoir si ces diminutions représentent un changement programmatique. Enfin, les chiffres rendent compte seulement des programmes d’aide internationale d’AMC et ne reflètent donc pas l’ensemble des fonds d’investissement du gouvernement du Canada pour la mise en œuvre du Plan d’action.

  1. Soutenir la participation accrue et significative des femmes ainsi que des organisations et des réseaux de femmes dans la prévention et la résolution des conflits, ainsi que dans la reconstruction des États sortant d’un conflit : 21,8 millions de dollars en 2019-2020, contre 24,5 millions en 2018-2019 et 27 millions en 2017-2018, soit une diminution de 12 % par rapport à l’exercice financier précédent.
  2. Prévenir la violence sexuelle et fondée sur le genre commise lors de conflits ainsi que l’exploitation et les abus sexuels perpétrés par des soldats de la paix et d’autres membres du personnel international, incluant le personnel humanitaire et du développement, intervenir dans ces cas de violence, d’exploitation et d’abus, et mettre fin à l’impunité les concernant : 50,4 millions de dollars en 2019-2020, contre 55,7 millions en 2018-2019 et 60,4 millions en 2017-2018, soit une diminution de 9,5 % par rapport à l’exercice financier précédent.
  3. Promotion et protection des droits et du renforcement du pouvoir des femmes et des filles dans les États fragiles et touchés par un conflit, y compris l’appui à un secteur de la sécurité adapté au genre, la participation politique des femmes, l’éducation primaire des filles et la lutte contre l’extrémisme violent : 205 millions de dollars en 2019-2020, contre 130 millions en 2018-2019 et 106,3 millions en 2017-2018, soit une augmentation considérable de 57,5 % par rapport à l’exercice financier précédent.
    1. Promotion de l’égalité des genres dans des contextes humanitaires : 170 millions de dollars en 2019-2020, contre 100 millions en 2018-2019 et 100,7 millions en 2017-2018, soit une augmentation considérable de 70 % par rapport à l’exercice financier précédent.
    2. La santé sexuelle et reproductive et les droits connexes dans les États fragiles, les États touchés par des conflits et les contextes humanitaires : 222,6 millions de dollars en 2019-2020, contre 160,9 millions en 2018-2019 et 113 millions en 2017-2018, soit une augmentation de 38,3 % par rapport à l’exercice financier précédent.
  4. Renforcer la capacité des opérations de paix à faire avancer le Programme FPS : 9,23 millions de dollars en 2019-2020, contre 25,5 millions en 2018-2019 et 664 000 $ en 2017-2018, soit une diminution de 63 % par rapport à l’exercice financier précédent.

Annexe B : Définitions

Ces définitions sont formulées et compilées pour aider les lecteurs à comprendre les termes utilisés dans le Plan d’action et les rapports d’étape.

Agression sexuelle : atteinte sexuelle commise avec force, contrainte ou à la faveur d’un rapport inégal, la menace d’une telle atteinte constituant aussi une agression sexuelle. Toute activité sexuelle avec un enfant est considérée comme un abus sexuel. La méconnaissance de l’âge réel de l’enfant ne peut être invoquée comme moyen de défense.

Analyse comparative entre les sexes plus (ACS+) : outil analytique dont le gouvernement du Canada se sert pour évaluer l’incidence potentielle des politiques, des programmes et des initiatives sur divers groupes de femmes, d’hommes et de personnes de genres mixtes. Le mot « plus » indique que l’analyse va au-delà des différences biologiques (le sexe) ou socioculturelles (le genre). Comme nous sommes tous le résultat de multiples facteurs identitaires croisés qui nous définissent personnellement, l’ACS plus tient compte de nombreux autres facteurs identitaires comme la race, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle, la religion, l’âge et les capacités mentales ou physiques. Le gouvernement du Canada s’est engagé à utiliser cet outil en 1995 à la suite de la ratification de la  (en anglais).

Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) : processus de désarmement des soldats ou d’autres combattants, de démobilisation de leurs unités de combat et d’aide à la réintégration dans la société et l’économie grâce à la recherche d’un gagne-pain civil.

Discrimination multiple et croisée : les personnes ont des identités multiples fondées sur des facteurs identitaires qui se recoupent, comme le genre, l’origine ethnique, la race, la religion, l’âge, l’orientation sexuelle et la capacité. La discrimination à laquelle elles font face est multidimensionnelle et ses diverses composantes ne peuvent être traitées séparément.

Égalité des genres : égalité des droits, des responsabilités et des possibilités pour les femmes, les hommes et les personnes de genres mixtes. L’égalité signifie que les personnes sont égales entre elles, tandis que l’équité est une question de justice et d’impartialité. En soi, toutefois, l’égalité des chances n’est pas un gage d’égalité dans les résultats pour les femmes, les hommes et les personnes de genres mixtes.

Exploitation sexuelle : fait d’abuser ou de tenter d’abuser d’un état de vulnérabilité, d’un rapport de force inégal ou de rapports de confiance à des fins sexuelles, entre autres en vue d’en tirer un avantage pécuniaire, social ou politique.

Fragilité : accumulation et combinaison de risques, ajoutés à l’incapacité d’un État, d’un système ou d’une collectivité à en gérer, à en absorber ou à en atténuer les conséquences. L’exposition aux risques peut entraîner des résultats négatifs, dont la violence, des conflits armés, des crises politiques prolongées et un sous-développement chronique. Les risques et la capacité d’adaptation sont mesurés en 5 points, dont les aspects politiques, sociaux, sécuritaires, économiques et environnementaux. (Source : OCDE)

Genre : rôles, comportement, activités et attributs qu’une société donnée peut conférer aux hommes et aux femmes, ou qu’elle considère comme appropriés à leur endroit. Il peut en découler des attentes stéréotypées et limitées de ce que les femmes et les hommes peuvent ou ne peuvent pas faire en société (p. ex., féminité et masculinité). La notion de genre est différente de celle de sexe, laquelle renvoie aux caractéristiques biologiques et physiologiques qui définissent les hommes, les femmes et les personnes intersexuées.

Intégration d’une perspective de genre : veiller à ce que la dimension de genre et l’objectif d’égalité des genres soient au cœur de toutes les activités, comme les politiques, les programmes et la défense des droits, et au cœur de toutes les étapes (planification, mise en œuvre, surveillance et évaluation).

Justice transitionnelle : mesures judiciaires et non judiciaires mises en œuvre pour réparer un passé de violations des droits de la personne. Ces mesures comprennent des poursuites criminelles, des commissions de vérité et réconciliation, des programmes de réparation et divers types de réformes institutionnelles.

Mariage d’enfant, mariage précoce et mariage forcé (MEPF) : le terme « mariage d’enfant » désigne tout mariage dans lequel au moins un des conjoints est un enfant. Selon la Convention relative aux droits de l’enfant, un enfant est « tout être humain âgé de moins de 18 ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt en vertu de la législation qui lui est applicable ». Les expressions « mariage d’enfant » et « mariage précoce » sont souvent utilisées de manière interchangeable et désignent les mariages dans lesquels au moins l’un des conjoints est âgé de moins de 18 ans dans les pays où l’âge de la majorité est atteint avant le mariage ou au moment du mariage. L’expression « mariage précoce » peut également désigner un mariage dans lequel les 2 époux ont 18 ans ou plus, mais où d’autres facteurs font qu’ils ne sont pas prêts à consentir au mariage, notamment du fait de leur niveau de développement physique, émotionnel, sexuel et psychosocial, ou par manque d’information sur les choix qui s’offrent à eux pour construire leur vie. Un « mariage forcé » désigne tout mariage contracté sans le libre et plein consentement d’au moins l’une des parties ou dont l’une au moins des parties n’est pas en mesure de mettre un terme au mariage ou de quitter son conjoint, y compris du fait de la contrainte ou de fortes pressions sociales ou familiales.

(Source : Rapport sur la prévention et l’élimination des mariages d’enfants, des mariages précoces et des mariages forcés du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, avril 2014)

Réforme des secteurs de la justice et de la sécurité (RSJS)réforme du secteur de la sécurité (RSS) ou réforme du système de la sécurité (RSS) : se rapporte à la réforme ou à la reconstruction du secteur de la sécurité d’un État dans le but de mettre en place des institutions efficaces, responsables et représentatives qui s’acquittent de leur mandat légitime conformément aux normes de démocratie et de saine gouvernance (c.-à-d. bonne gouvernance du secteur de la sécurité). Les expressions « secteur de la sécurité » et « système de la sécurité » désignent notamment l’armée, la police et d’autres institutions comme les services frontaliers et correctionnels, l’appareil judiciaire et les organismes de surveillance législative. Les RSS font partie intégrante de la reconstruction des États après un conflit.

Renforcement du pouvoir des femmes et des filles : prise de contrôle par les femmes et les filles de leur vie : détermination de leurs propres objectifs, acquisition de compétences et développement de leur autonomie. Les politiques et les programmes peuvent appuyer ces processus. Par exemple, on peut renforcer le pouvoir des femmes et des filles en établissant des conditions leur permettant de décider de l’utilisation de ressources et de leur revenu (renforcement du pouvoir économique), d’avoir accès à une éducation de qualité (renforcement du pouvoir social) et de prendre part à la vie politique (renforcement du pouvoir politique).

Santé et droits sexuels et reproductifs (SDSR) : la santé sexuelle et reproductive et les droits qui s’y rattachent englobent ce qui suit :

Sensible au genre : la sensibilité au genre suppose une conscience cognitive des différences entre les genres; toutefois, les mesures appropriées n’ont peut-être pas été prises. Cependant, les expressions « tenant compte de la spécificité des genres » et « sensible au genre » sont souvent employées de façon interchangeable.

Sexotransformateur : se dit des interventions qui vont au-delà de la prise en compte de la spécificité des genres. Leur but est de transformer les relations inégales entre les genres et de promouvoir le partage du pouvoir, le contrôle des ressources, la prise de décisions et le soutien au renforcement du pouvoir des femmes et des filles.

Tenant compte de la spécificité des genres : les politiques et les programmes tenant compte de la spécificité des genres sont conçus en fonction des normes, des rôles et des inégalités liés au genre, et comprennent des mesures visant à les aborder directement.

Violence sexuelle et fondée sur le genre (VSFG) : la violence fondée sur le genre consiste en la violence commise envers une personne en fonction de son expression de genre, son identité de genre ou son genre perçu. Spécifiquement, la violence fondée sur le genre comprend tout acte violent ou abus pouvant infliger une souffrance ou un préjudice physique, sexuel ou psychologique. Cette violence touche toutes les sociétés et toutes les classes sociales, tant dans la vie privée que dans la vie publique. Qu’il s’agisse de viol utilisé comme arme de guerre, de trafic sexuel, de violence entre partenaires intimes, de mutilation génitale des femmes ou autre, la VFG constitue dans tous les cas une violation des droits de la personne. C’est une force destructrice qui porte atteinte à la dignité d’une personne, à sa santé et à sa capacité à participer à la vie sociale, économique et politique. La VFG est un obstacle à l’égalité des genres, au développement durable et à la paix. Sa cause première est l’inégalité entre les genres; elle est exacerbée par d’autres formes de discrimination comme le racisme, le colonialisme, le capacitisme, l’homophobie, la transphobie et la pauvreté. La VFG est souvent aggravée dans les situations de conflit.

La violence sexuelle est un type courant de VFG. En situation de conflit, la violence sexuelle comprend le viol, l’esclavage sexuel, la prostitution forcée, la grossesse forcée, ainsi que la stérilisation ou l’avortement forcé. Le cadre juridique international établit clairement que le viol et les autres formes de violence sexuelle peuvent être des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et des actes de génocide. De nombreux États ont des lois qui sanctionnent ces actes, soit en raison de leur nature intrinsèque, soit à titre d’infraction criminelle ordinaire. La Cour pénale internationale, à La Haye, a parfois compétence sur ces questions. Certains traités internationaux, et d’une certaine façon le droit international coutumier, obligent les États à poursuivre ou à extrader les auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide. Selon le régime international et de nombreux États, on ne peut amnistier les auteurs de ces graves violations du droit international.

Annexe C : Théorie du changement Plan d’action du Canada sur les femmes, la paix et la sécurité pour 2017-2022 

Découvrez le Plan d’action du Canada pour la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sur les femmes, la paix et la sécurité 2017-2022 - Théorie de changement

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