Communiqué de presse commun suivant la réunion ministérielle du Canada et de l’Union européenne
Le 8 septembre 2020, le ministre des Affaires étrangères du Canada, l’honorable François-Philippe Champagne, et le haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne, M. Josep Borrell, se sont rencontrés pour réaffirmer leur engagement commun à s’attaquer ensemble à la crise de la COVID-19 et aux enjeux urgents liés à la politique étrangère et à la sécurité.
Le Canada et l’UE continueront de montrer la voie à suivre pour renforcer la réponse mondiale à la pandémie et à d’autres crises à venir, notamment par la promotion de la santé mondiale en tant que bien public et par leur plein soutien aux efforts actuels de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ce n’est que grâce à la coopération et à la solidarité multilatérales que le monde pourra contenir le virus et relever les défis qui en découlent pour la santé publique et la stabilité économique. Le Canada et l’UE saluent la création d’un groupe d’experts indépendants sur la préparation et l’intervention en cas de pandémie, et ils continueront d’apporter leur soutien et de renforcer leur coopération afin d’accroître la capacité des institutions multilatérales, y compris l’OMS, et de la communauté internationale à faire face aux futures crises sanitaires mondiales. Le Canada et l’UE réaffirment également leur plein soutien au programme Reconstruire en mieux, qui vise à assurer une reprise écologique, numérique, juste et résiliente, et qui lie les investissements et l’allégement de la dette aux objectifs de développement durable des Nations Unies. En outre, le Canada et l’UE ont souligné leur réponse immédiate et substantielle à la pandémie de COVID-19, par exemple en finançant de nouveaux projets de recherche et en coordonnant les efforts de recherche, en particulier l’appel de contributions international lancé avec succès le 4 mai 2020 pour aider à mettre au point des vaccins, des tests et des traitements contre le coronavirus et à garantir un accès équitable à ceux-ci.
Le Canada et l’UE collaborent également dans un certain nombre d’enceintes multilatérales afin d’examiner la façon d’appliquer concrètement l’intelligence artificielle (IA) et d’autres technologies numériques, pour aider la communauté internationale à lutter contre la COVID-19 et à se relever après la crise. Ces enceintes comprennent le sous-groupe du Partenariat mondial sur l’IA qui se penche sur l’utilisation de l’IA et la réponse à la pandémie ainsi que le Dialogue Canada-UE sur le numérique, une activité qui a lieu chaque année. Ces efforts se poursuivent en parallèle à notre collaboration continue et approfondie dans d’autres domaines, y compris les technologies quantiques.
Le Canada et l’UE continueront à collaborer étroitement pour détecter les menaces étrangères pour leurs démocraties et les contrer, y compris la désinformation parrainée par les États concernant la pandémie de COVID-19. Les efforts en ce sens ont déjà commencé à l’échelon bilatéral, par la voie du Système d’alerte rapide de l’UE, et à l’échelon multilatéral, par l’intermédiaire du Mécanisme de réponse rapide du G7, notamment dans le cadre de l’OTAN. En temps de crise, en particulier, les citoyens doivent avoir facilement accès à de l’information fiable et pouvoir participer aux débats sans ingérence étrangère, y compris la désinformation.
Les ministres ont réaffirmé leur plein soutien à la poursuite des objectifs climatiques à long terme énoncés dans l’Accord de Paris, dont l’objectif « zéro émission nette de carbone » d’ici 2050, en plus d’appeler à une reprise économique propre. Ils se sont engagés à faire preuve de leadership en proposant et en mettant en œuvre des plans de relance ambitieux qui alignent la reprise économique après la pandémie sur les objectifs climatiques et la transition vers une économie numérique, inclusive, résiliente et neutre sur le plan climatique. Ils ont souligné que la reprise économique mondiale après la COVID-19 représente une occasion d’investir dans les technologies vertes, de dissocier la croissance économique de l’utilisation des ressources et de ne pas revenir au statu quo.
Le monde interconnecté d’aujourd’hui et les défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés montrent que la coopération multilatérale et le maintien de l’ordre international fondé sur des règles sont plus nécessaires que jamais. Le Canada et l’UE continueront à coopérer pour promouvoir un système multilatéral efficace, fondé sur des règles et des droits, qui protège le patrimoine mondial, favorise les biens publics communs et procure des avantages aux citoyens du monde entier. Nous reconnaissons qu’un système multilatéral efficace, pertinent et résilient doit pouvoir faire face aux nouvelles réalités mondiales, y compris par la réforme et la modernisation des institutions multilatérales, lorsque nécessaire. Le Canada et l’UE se sont entendus qu’un nouvel élan était nécessaire et que toute nouvelle initiative pour promouvoir un multilatéralisme efficace devrait être orientée vers l’action, notamment par l’intermédiaire du G7 et du G20.
Le Canada et l’UE continueront à défendre leurs intérêts et leurs valeurs face à la Chine, y compris les droits de la personne et les libertés fondamentales. La Chine est un partenaire commercial et économique ainsi qu’un partenaire essentiel à l’échelle mondiale pour des questions comme les changements climatiques, la mise en œuvre de l’Accord de Paris et la lutte contre la COVID-19. De même, le Canada et l’UE continueront à demander à ce pays de respecter la règle de droit et les normes de gouvernance internationale, notamment en ce qui concerne le commerce, les investissements, et les sciences et la technologie. Le Canada et l’UE sont profondément préoccupés par la détention arbitraire des deux citoyens canadiens, le recours à la peine de mort, le traitement des minorités au Xinjiang et au Tibet, et la situation à Hong Kong.
Le Canada et l’UE expriment solidairement leur soutien aux aspirations démocratiques du peuple du Bélarus. Ils s’entendent pour dire que les élections présidentielles du 9 août 2020 dans ce pays n’ont été ni libres ni équitables et qu’il est grand temps d’entamer un dialogue national ouvert et constructif pour trouver des pistes de solution. Nous condamnons les arrestations et détentions arbitraires pour des motifs politiques, ainsi que les attaques ciblées visant les médias indépendants. Seul un processus pacifique et démocratique peut désamorcer la situation et apporter des solutions durables. Le Bélarus a des obligations internationales et nous nous attendons à ce que ses autorités les respectent. En tant qu’État participant de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, le Bélarus s’est engagé à organiser des élections véritablement démocratiques et à faire respecter les droits de la personne et les libertés fondamentales. Le Canada et l’UE appuient sans réserve la souveraineté et l’indépendance du Bélarus et continueront de travailler avec leurs partenaires internationaux pour que la population bélarussienne puisse se faire entendre et que ses droits soient respectés.
Le Canada et l’UE continuent d’appuyer sans réserve l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. Ce faisant, ils condamnent l’annexion illégale de la péninsule de Crimée, qui constitue une violation du droit international. Nous rappelons que la durée des sanctions économiques est entièrement liée à la mise en œuvre complète par la Russie de ses engagements en vertu des accords de Minsk. Nous encourageons toujours l’Ukraine à engager des réformes importantes et inclusives. Nous devons rester vigilants dans la lutte contre la corruption et les intérêts particuliers en Ukraine. Nous soulignons l’importance de notre coopération fructueuse en faveur de l’état de droit, dont témoignent notre soutien à la réforme du secteur de la sécurité ukrainien et la contribution canadienne à la mission de conseil de l’Union européenne en Ukraine.
Le Canada et l’UE réaffirment leur détermination commune à aider le peuple libanais à se relever et à reconstruire après l’explosion dévastatrice du 4 août 2020 à Beyrouth. En tant que donateurs importants en matière d’aide humanitaire, d’aide au développement et d’autres formes d’aide au Liban, nous restons déterminés à aider le peuple libanais dans les jours, les mois et les années à venir. Il est particulièrement tragique que cette catastrophe ait frappé un pays déjà durement éprouvé par des crises financières, économiques et politiques, et par la pandémie de COVID-19. Alors que nous continuerons de soutenir le Liban pour faire face à la crise humanitaire immédiate en fournissant de l’aide à moyen et à long termes, nous demandons au nouveau gouvernement du Liban de mettre en œuvre les réformes politiques et économiques nécessaires, comme demandé par le peuple libanais. Le Liban doit conclure de toute urgence une entente avec le Fonds monétaire international, en plus d’adopter des mesures concrètes pour réformer le système financier et lutter contre la corruption.
Le Canada et l’UE ont condamné le renversement inconstitutionnel de l’ex-président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta. Outre le retour à l’ordre constitutionnel, ils appellent à une transition qui s’attaque aux causes profondes de la crise et qui réponde aux aspirations du peuple malien. Nous soutenons la médiation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, qui demande, à court terme, une transition dirigée par des civils. L’instabilité persiste et représente une menace sécuritaire pour l’ensemble de la région. Nos efforts visent à assurer la stabilité au Mali et dans la région, à promouvoir les possibilités économiques, à défendre les droits de la personne et à soutenir les efforts de développement durable.
Le Canada et l’UE restent déterminés à renforcer les efforts internationaux en faveur d’une solution pacifique, politique et démocratique à la crise au Venezuela, notamment par la tenue d’élections législatives et présidentielles libres, équitables et inclusives, conformément aux normes internationales. Nous regrettons que ces conditions ne soient pas réunies actuellement. Les ministres ont souligné la nécessité urgente d’accroître l’aide humanitaire internationale aux Vénézuéliens, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Le Canada et l’UE ont insisté sur l’importance que cette urgence humanitaire, politique et économique persistante demeure au centre des préoccupations. L’UE a remercié le Canada d’avoir été l’hôte d’une rencontre de suivi de la conférence internationale d’annonce de contributions pour le Venezuela, dont l’UE et l’Espagne avaient été les hôtes, en mai 2020, et qui était organisée conjointement par le Canada, la Norvège, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et l’Organisation internationale pour les migrations.
La relation étroite entre le Canada et l’UE s’appuie fermement sur leur engagement commun envers l’état de droit, la démocratie, les droits de la personne et le multilatéralisme, ce qui constitue un cadre solide pour faire face aux incertitudes et aux défis mondiaux. Le Canada et l’UE demeurent déterminés à renforcer le système multilatéral, et les ministres se sont entendus pour collaborer afin de faire face aux situations les plus urgentes et aux enjeux en cours. Ils se sont également entendus pour continuer leur discussion sur les détentions arbitraires.
Nous nous réjouissons à la perspective de renforcer la coopération étroite entre le Canada et l’UE.
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