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Déclaration des dirigeants du G20 à Rio de Janeiro

  1. Nous, dirigeants du G20, nous sommes réunis à Rio de Janeiro les 18 et 19 novembre 2024 afin de nous attaquer aux grandes crises et aux grands enjeux de la planète et promouvoir une croissance forte, durable, équilibrée et inclusive. Nous nous réunissons dans le berceau du programme de développement durable pour réaffirmer notre engagement à construire un monde juste et une planète durable, sans laisser personne de côté.

Situation économique et politique internationale

  1. Nous réaffirmons le rôle du G20 en tant que principal forum de coopération économique internationale. Ensemble, nous partageons la responsabilité collective d’une gestion efficace de l’économie mondiale, en favorisant les conditions d’une croissance mondiale durable, résiliente et inclusive. Nous restons déterminés à aider les pays en développement à répondre aux crises et aux défis mondiaux et à atteindre les objectifs de développement durable.
  2. Nous vivons une époque de crises et de défis géopolitiques, socioéconomiques, climatiques et environnementaux majeurs, qui requièrent une action urgente. Alors qu’il ne reste plus que six ans pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) du Programme 2030, 17 % seulement des cibles des ODD sont en bonne voie d’être atteintes, près de la moitié affichent des progrès minimes ou modérés, et les progrès sur plus d’un tiers sont au point mort ou ont même régressé. Le G20 est bien placé pour relever ces défis grâce à une coopération internationale et à une impulsion politique indispensables. En tant que dirigeants du G20, nous reconnaissons que les crises auxquelles nous sommes confrontés ne touchent pas le monde de la même manière et qu’elles pèsent de manière disproportionnée sur les plus pauvres et ceux qui se trouvent déjà dans des situations de vulnérabilité.
  3. Nous reconnaissons que l’inégalité au sein des pays et entre eux est à l’origine de la plupart des défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés et qu’elle les aggrave. Nous allons accélérer nos efforts et réaffirmer notre engagement ferme en faveur des objectifs de développement durable. Le monde a besoin non seulement d’une action urgente, mais aussi de mesures socialement justes, écologiquement durables et économiquement saines. C’est pourquoi nous travaillons, en 2024, sous le thème « Construire un monde juste et une planète durable » – en plaçant l’inégalité, dans toutes ses dimensions, au centre du programme du G20.
  4. Nous observons de bonnes perspectives d’atterrissage en douceur de l’économie mondiale, bien que de nombreux défis subsistent et que certains risques de ralentissement se soient accrus dans un contexte d’incertitude élevée. Nous continuerons à favoriser une croissance forte, durable, équilibrée et inclusive, à lutter contre les pressions liées au coût de la vie, à préserver la viabilité budgétaire et à atténuer les retombées négatives. Nos banques centrales restent fermement engagées à atteindre la stabilité des prix conformément à leurs mandats respectifs. Nos politiques budgétaires préserveront la viabilité des finances publiques et reconstitueront les réserves, resteront favorables à la croissance et catalyseront les investissements publics et privés en faveur de réformes visant à améliorer la productivité. Nous sommes rassurés par le fait que l’activité économique s’est révélée plus résistante que prévu dans de nombreuses régions du monde et que l’inflation mondiale diminue par rapport à ses niveaux élevés, bien qu’il y ait des différences entre les pays. Néanmoins, la croissance a été très inégale d’un pays à l’autre, ce qui a contribué au risque de divergence économique. Nous sommes préoccupés par le fait que les perspectives de croissance mondiale à moyen et long terme sont inférieures aux moyennes historiques. Nous continuerons à nous efforcer de réduire les disparités de croissance entre les pays grâce à des réformes structurelles. Nous réaffirmons l’engagement pris en avril 2021 par les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales concernant les taux de change. Nous réaffirmons également notre engagement à promouvoir un système financier ouvert, résilient, inclusif et stable, qui soutient la croissance économique et repose sur la mise en œuvre intégrale, opportune et cohérente des normes internationales convenues, soutenue par une coordination permanente des politiques. Nous réitérons notre engagement à continuer de promouvoir des flux de capitaux durables et à favoriser des cadres politiques sains, notamment l’indépendance des banques centrales.
  5. Nous constatons avec peine les immenses souffrances humaines et les effets néfastes des guerres et des conflits dans le monde.
  6. En ce qui concerne les conflits et les guerres en cours, nous réitérons nos positions nationales et les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale des Nations Unies, et nous soulignons que tous les États doivent agir d’une manière conforme aux buts et aux principes de la Charte des Nations Unies dans son intégralité. Conformément à la Charte des Nations Unies, tous les États doivent s’abstenir de recourir à la menace ou à l’usage de la force pour acquérir des territoires en portant atteinte à l’intégrité territoriale, à la souveraineté ou à l’indépendance politique de tout État. Nous affirmons que toutes les parties doivent respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international, y compris le droit international humanitaire et le droit international en matière de droits fondamentaux, et nous condamnons à cet égard toutes les attaques contre les civils.
  7. Tout en exprimant notre profonde inquiétude face à la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza et à l’escalade au Liban, nous soulignons la nécessité urgente d’accroître le flux de l’aide humanitaire et de renforcer la protection des civils, et nous demandons la levée de tous les obstacles à la fourniture d’une aide humanitaire à grande échelle. Nous mettons en évidence les souffrances humaines et les effets négatifs de la guerre. Affirmant le droit des Palestiniens à l’autodétermination, nous réitérons notre engagement inébranlable en faveur de la solution à deux États, où Israël et un État palestinien vivent côte à côte dans la paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations Unies. Nous sommes unis dans notre soutien à un cessez-le-feu global à Gaza, conformément à la résolution 2735 du Conseil de sécurité des Nations Unies, et au Liban, qui permet aux citoyens de rentrer chez eux en toute sécurité, de part et d’autre de la ligne bleue.
  8. En ce qui concerne la guerre en Ukraine, tout en rappelant nos discussions à New Delhi, nous soulignons les souffrances humaines et les impacts négatifs supplémentaires de la guerre en ce qui concerne la sécurité alimentaire et énergétique mondiale, les chaînes d’approvisionnement, la stabilité macro-financière, l’inflation et la croissance. Nous saluons toutes les initiatives pertinentes et constructives qui soutiennent une paix globale, juste et durable, en respectant tous les buts et principes de la Charte des Nations Unies pour la promotion de relations pacifiques, amicales et de bon voisinage entre les nations.
  9. Nous réitérons notre engagement à faire progresser l’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires et plus sûr pour tous, et nous respecterons nos obligations à cet égard.
  10. Nous condamnons le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.
  11. La résolution pacifique des conflits et les efforts déployés pour faire face aux crises, ainsi que la diplomatie et le dialogue, sont essentiels. Ce n’est qu’avec la paix que nous parviendrons à la durabilité et à la prospérité.
  12. Pour orienter nos actions vers des résultats concrets, la présidence brésilienne du G20 a axé les travaux de cette année sur trois priorités: i) l’inclusion sociale et la lutte contre la faim et la pauvreté; ii) le développement durable, les transitions énergétiques et l’action climatique; iii) la réforme des institutions de gouvernance mondiale.

Inclusion sociale et lutte contre la faim et la pauvreté

  1. Les progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté et d’éradication de la faim ont subi d’importants revers depuis la pandémie de COVID‑19. Le nombre de personnes souffrant de la faim a augmenté, atteignant le chiffre stupéfiant de 733 millions de personnes en 2023, les enfants et les femmes étant les plus touchés. Ces défis sans précédent exigent un engagement, un financement et des actions plus importants et plus efficaces à tous les niveaux, ainsi que des politiques économiques saines pour favoriser la croissance et la création d’emplois.
  2. Le monde produit plus de nourriture qu’il n’en faut pour éradiquer la faim. Collectivement, nous ne manquons ni de connaissances ni de ressources pour lutter contre la pauvreté et vaincre la faim. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une volonté politique pour créer les conditions permettant d’élargir l’accès à la nourriture. Dans ce contexte, nous avons lancé l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté et nous saluons son approche novatrice visant à mobiliser des fonds et à partager des connaissances pour soutenir la mise en œuvre de programmes à grande échelle, dirigés par les pays et fondés sur des données probantes, en vue de réduire la faim et la pauvreté dans le monde entier. Nous invitons tous les pays, les organisations internationales, les banques multilatérales de développement, les centres de connaissances et les institutions philanthropiques à se joindre à l’Alliance afin d’accélérer les efforts visant à éradiquer la faim et la pauvreté tout en réduisant les inégalités et en contribuant à revitaliser les partenariats mondiaux pour le développement durable. L’Alliance défend des stratégies éprouvées telles que les transferts monétaires, le développement de programmes d’alimentation scolaire locaux, l’amélioration de l’accès à la microfinance et au système financier officiel, et la protection sociale parmi d’autres stratégies qui peuvent être adaptées aux circonstances nationales de chaque pays.
  3. Nous soulignons l’engagement du G20 à l’égard de l’importance de la sécurité alimentaire et de la nutrition et de la réalisation progressive du droit à une alimentation adéquate, comme le réaffirment les principes généraux du Deccan. L’agriculture est en première ligne pour relever des défis majeurs, tels que la lutte contre la pauvreté, l’éradication de la faim et l’amélioration de la nutrition, tout en faisant face aux changements climatiques, à la perte de biodiversité, à la pollution et à la désertification. Tout en reconnaissant qu’il n’existe pas de solution unique pour relever les défis de l’agriculture et des systèmes alimentaires, nous nous engageons à aider les pays en développement à renforcer leurs capacités en matière de production et de commercialisation durables des denrées alimentaires. Nous renouvelons également notre engagement à travailler à l’augmentation durable de la productivité agricole et à la réduction des pertes et des déchets alimentaires, notamment en redoublant d’efforts pour atteindre la cible 12.3 de l’objectif de développement durable des Nations Unies concernant les pertes et les déchets alimentaires. Compte tenu de l’interaction dynamique entre l’agriculture mondiale et le commerce des denrées alimentaires, nous reconnaissons l’interdépendance des pays dans la réalisation de la sécurité alimentaire et de la nutrition, de la salubrité des aliments et de la durabilité au moyen de politiques commerciales ouvertes et conformes aux règles de l’OMC. Tout en reconnaissant l’importance de la production nationale, la diversification des sources d’approvisionnement internationales, régionales et locales est également un moyen important de renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement alimentaire mondiales face aux chocs extérieurs. Nous visons également à relever les défis des pénuries d’engrais, notamment en renforçant la production locale et le commerce, en augmentant l’efficacité des engrais et en utilisant des biofertilisants, tout en répondant à la nécessité d’améliorer la santé des sols et de réduire au minimum la pollution de l’eau.
  4. Nous appelons à une mise en œuvre rapide de l’accord du G20 2023 sur l’accélération des progrès dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. Nous nous engageons en outre à renforcer d’autres outils et mécanismes de lutte contre les inégalités, tels que l’intensification de la coopération au développement, y compris la coopération Nord-Sud, Sud-Sud et triangulaire, ainsi que le déblocage de ressources par l’intermédiaire des banques multilatérales de développement et d’outils et de mécanismes financiers novateurs, tels que le financement mixte, qui peuvent promouvoir des flux durables de ressources concessionnelles, avec des cadres d’allocation clairs pour soutenir les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire qui en ont le plus besoin. Nous exhortons tous les partenaires à mobiliser des ressources nationales et internationales nouvelles et supplémentaires provenant de toutes les sources pour relever ce défi, tout en renforçant leur efficacité. Nous notons également l’importance de la transparence et de la responsabilité mutuelle. Nous restons engagés envers le programme des Nations Unies pour le développement et espérons que la quatrième conférence internationale sur le financement du développement, qui se tiendra à Séville, en Espagne, en 2025, sera couronnée de succès. Nous réaffirmons également notre engagement à aider les pays en développement à mieux s’intégrer dans les chaînes industrielles, de valeur et d’approvisionnement mondiales et à accélérer leur processus d’industrialisation et de modernisation, dans le cadre de nos efforts visant à promouvoir le développement durable et à lutter contre les inégalités.
  5. Nous réaffirmons nos engagements communs et notre volonté de montrer l’exemple dans le cadre des efforts déployés au niveau mondial pour lutter contre la corruption et les flux financiers illicites qui y sont liés. Nous reconnaissons l’impact de la corruption sur les défis mondiaux tels que la pauvreté, les inégalités sociales et économiques, ainsi que sur le développement durable, et nous reconnaissons que la lutte contre la corruption et la promotion de l’intégrité peuvent contribuer à la construction d’un monde juste et d’une planète durable. Nous utiliserons au mieux le réseau GlobE et les autres réseaux internationaux de lutte contre la corruption.
  6. Nous approuvons la déclaration ministérielle du G20 de Rio de Janeiro sur la coopération fiscale internationale. La fiscalité progressive est l’un des principaux outils permettant de réduire les inégalités nationales, de renforcer la viabilité des finances publiques, de favoriser l’assainissement budgétaire, de promouvoir une croissance forte, durable, équilibrée et inclusive et de faciliter la réalisation des ODD. Nous saluons les réformes fiscales nationales menées par plusieurs membres du G20 pour lutter contre les inégalités et promouvoir récemment des systèmes fiscaux plus équitables et plus progressifs, et nous reconnaissons qu’il est important d’améliorer la mobilisation des ressources nationales pour soutenir les ODD.
  7. Dans le plein respect de la souveraineté fiscale, nous nous efforcerons de coopérer pour faire en sorte que les personnes très fortunées soient effectivement imposées. La coopération pourrait consister à échanger les meilleures pratiques, à encourager les débats sur les principes fiscaux et à concevoir des mécanismes de lutte contre l’évasion fiscale, notamment en s’attaquant aux pratiques fiscales potentiellement dommageables. Nous nous réjouissons de continuer à discuter de ces questions au sein du G20 et d’autres forums pertinents, en comptant sur les contributions techniques des organisations internationales, des universités et des experts concernés. Nous encourageons le Cadre inclusif (CI) sur le projet BEPS à envisager de travailler sur ces questions dans le contexte de politiques fiscales progressives efficaces.
  8. Nous nous félicitons des progrès réalisés sur la solution des deux piliers dans le cadre du CI. Nous réitérons notre engagement à l’égard de la déclaration du CI d’octobre 2021 et de la mise en œuvre rapide de la solution à deux piliers par tous les gouvernements intéressés, y compris des négociations rapides sur l’accord final du premier pilier. Notre coopération fiscale internationale devrait être inclusive et efficace et viser à atteindre un large consensus, à maximiser les synergies entre les forums internationaux existants, tout en cherchant à éviter la duplication inutile des efforts. Nous poursuivons un débat constructif aux Nations Unies sur l’élaboration d’une convention-cadre sur la coopération fiscale internationale et de ses protocoles.
  9. Nous sommes conscients des contraintes auxquelles sont confrontés de nombreux pays dans la mise en œuvre de politiques à grande échelle, notamment celles visant à éradiquer la faim et à réduire la pauvreté. Il est impératif que les personnes qui en ont le plus besoin bénéficient d’un soutien accru, afin que personne ne soit laissé pour compte. Nous reconnaissons la nécessité d’accroître les ressources provenant de toutes les sources pour lutter contre la faim et la pauvreté et, à l’appui de cet objectif et d’autres objectifs de développement, nous visons à parvenir à la 21e reconstitution solide et efficace des ressources de l’IDA, y compris un élargissement de sa base de pays donateurs et un soutien continu des donateurs existants, ainsi que d’autres instruments régionaux importants, tels que le Fonds africain de développement.
  10. Nous reconnaissons que les fluctuations du marché, les conditions financières tendues et les vulnérabilités causées par la dette, entre autres, pourraient ajouter une pression à court terme sur les budgets publics tendus dans un contexte de coûts de financement croissants. Nous pensons que les solutions propres à chaque pays pour relever les défis du financement du développement pourraient être basées sur des mesures politiques combinées qui soutiennent la croissance, la mobilisation des ressources nationales, le renforcement des capacités, les flux de capitaux privés et les financements concessionnels ciblés. Dans ce contexte, nous appelons la communauté internationale à faire des efforts pour soutenir les pays vulnérables qui font face à des problèmes de liquidité à court terme et dont la dette est soutenable. Nous étudions les options possibles, avec le soutien du FMI et de la Banque mondiale, pour aider ces pays.
  11. Nous reconnaissons que les inégalités ont un impact intergénérationnel, car l’inégalité de la mobilité sociale, les possibilités et les résultats d’une génération influencent directement ceux de la suivante. Toutes les personnes, indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leur handicap, de leur race, de leur appartenance ethnique, de leurs origines, de leur religion ou de leur statut économique ou autre, devraient avoir accès aux services essentiels pour répondre à ses besoins fondamentaux, à un travail décent et à d’autres possibilités sociales et économiques qui garantissent leur participation pleine, égale, effective et significative à la société. La réduction des inégalités est essentielle pour parvenir à une croissance forte, durable, équilibrée et inclusive. Nous encourageons les pays à montrer l’exemple en adoptant de nouvelles mesures pour promouvoir la réduction des inégalités, en fonction des circonstances nationales. Nous nous efforçons de promouvoir l’inclusion sociale, économique et politique et l’autonomisation de tous, notamment en éliminant les lois, politiques et pratiques discriminatoires et en promouvant une législation, des politiques et des actions appropriées à cet égard, en particulier sur la lutte contre le racisme et la promotion de l’égalité ethnique et raciale.Nous reconnaissons le rôle important de l’inclusion financière dans l’amélioration du bien-être financier et la réalisation des ODD.
  12. Nous réaffirmons le rôle central de coordination que joue l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans l’architecture mondiale de la santé, soutenu par un financement adéquat, prévisible, transparent, flexible et durable. Nous soutenons la conduite du cycle d’investissement de l’OMS en tant que mesure supplémentaire pour financer les activités de l’OMS. Nous restons déterminés à mettre en place des systèmes de santé plus résilients, plus équitables, plus durables et plus inclusifs afin de fournir des services de santé intégrés et centrés sur les personnes, y compris la santé mentale, et à mettre en place une couverture sanitaire universelle, en nous concentrant sur l’amélioration des services de santé essentiels et des systèmes de santé à des niveaux supérieurs à ceux d’avant la pandémie dans les un à deux ans à venir. Nous soutenons le renforcement de la formation des personnels de santé, notamment par l’intermédiaire de l’Académie de l’OMS. Nous saluons la création d’une coalition pour la production locale et régionale, l’innovation et l’accès équitable, axée sur la coopération volontaire, afin de promouvoir l’accès aux vaccins, aux produits thérapeutiques et diagnostiques et aux autres technologies de la santé pour les maladies négligées et les personnes en situation de vulnérabilité. Nous réaffirmons également notre engagement à mettre fin aux épidémies de sida, de tuberculose, de paludisme, et à éradiquer la poliomyélite. Nous mettons l’accent sur la promotion d’une approche « Une seule santé », en reconnaissant les liens entre la santé humaine, animale, végétale et environnementale, ainsi que la nécessité de s’attaquer à la résistance aux antimicrobiens. Nous reconnaissons le rôle potentiel de la médecine traditionnelle et complémentaire fondée sur des données probantes. Nous favoriserons la coordination et ferons progresser les discussions sur l’augmentation des investissements dans les ODD liés à la santé et dans la prévention, la préparation et la réaction aux pandémies et, à cet égard, nous reconnaissons la contribution du Fonds de lutte contre les pandémies et d’autres initiatives de financement. Nous encourageons les donateurs diversifiés à verser de nouvelles contributions au Fonds de lutte contre les pandémies afin d’atteindre le nouvel objectif de financement. Nous soutenons la conclusion des négociations en cours pour rédiger et négocier une convention, un accord ou un autre instrument international de l’OMS sur la prévention, la préparation et l’intervention en cas de pandémie qui vise à compléter le Règlement sanitaire international (RSI), dans le plein respect de la souveraineté des États. Nous réitérons notre engagement en faveur d’un instrument qui soit ambitieux, équilibré, efficace et adapté à son objectif, y compris un accès équitable aux contre-mesures médicales en cas de pandémie. Dans le contexte de l’épidémie actuelle de variole, nous soulignons l’importance d’une coordination mondiale pour faire face à cette épidémie et à d’autres urgences de santé publique émergentes ou réémergentes et, à cet égard, nous saluons les travaux du Groupe de travail conjoint du G20 sur les finances et la santé et lui demandons de faire rapport sur les progrès accomplis d’ici à 2025.
  13. Nous reconnaissons que l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène est une condition préalable à la santé et à la nutrition et qu’il est essentiel pour obtenir des résultats en matière de développement durable. À cet égard, il est essentiel de mobiliser des ressources pour mettre en place des systèmes d’eau et d’assainissement durables et résistants afin d’assurer un avenir plus sain et plus équitable pour tous. Nous soutenons donc la promotion de systèmes d’eau, d’assainissement et d’hygiène inclusifs, intégrés, durables et tenant compte des sexospécificités afin de renforcer la résilience aux impacts de la perte de biodiversité, des changements climatiques, de la dégradation de l’environnement, des maladies d’origine hydrique, des catastrophes et de la pollution. À cette fin, nous saluons l’appel à l’action pour le renforcement des services d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène.
  14. Nous soulignons le rôle essentiel d’une éducation et d’une formation de qualité, y compris l’éducation numérique, en tant que facteur de dignité humaine et d’autonomisation, d’équité, d’égalité et d’inclusion, de croissance durable et socioéconomique, de citoyenneté active, de prospérité, de paix et de bien-être. Nous constatons avec inquiétude la pénurie actuelle d’enseignants au niveau mondial. Les politiques de développement professionnel capables de qualifier et de retenir les enseignants et de stimuler l’intérêt des enseignants en début de carrière sont devenues une composante essentielle du défi multidimensionnel que représente la préparation de nos sociétés à l’avenir.
  15. Nous reconnaissons le pouvoir de la culture et sa valeur intrinsèque en favorisant la solidarité, le dialogue, la collaboration et la coopération, et en encourageant un monde plus durable, dans toutes ses dimensions et de tous les points de vue. Nous nous engageons à respecter les principes d’inclusion, de participation sociale et d’accessibilité pour le plein exercice des droits culturels, la lutte contre le racisme, la discrimination et les préjugés, et appelons à un engagement mondial renforcé et efficace dans le débat sur le droit d’auteur et les droits connexes dans l’environnement numérique et sur les incidences de l’IA sur les détenteurs de droits d’auteur. Nous encourageons les pays à renforcer la coopération, la collaboration et les échanges internationaux en vue du développement de l’économie créative. Nous réaffirmons notre engagement envers les conventions culturelles pertinentes de l’UNESCO. Nous réaffirmons notre engagement à soutenir les politiques qui favorisent la contribution de ceux qui travaillent dans les secteurs de la culture, des arts et du patrimoine et appelons les pays à renforcer la coopération et le dialogue sur les droits sociaux et économiques et la liberté artistique, en ligne et hors ligne, conformément aux cadres des droits de propriété intellectuelle et aux normes internationales du travail, afin d’améliorer la rémunération équitable et les conditions de travail décentes. Nous encourageons le renforcement de la protection du patrimoine culturel, y compris les monuments historiques et les sites religieux. Nous appelons à soutenir un dialogue ouvert et inclusif sur le retour et la restitution des biens culturels, y compris les biens exportés illégalement, en s’appuyant sur une perspective historique large qui renouvelle les relations entre les pays tout en permettant des mécanismes de rechange de règlement des différends, le cas échéant. Nous prenons acte de la reconnaissance accrue de la valeur du retour et de la restitution des biens culturels aux pays et communautés d’origine, sur la base du consentement des parties concernées.
  16. Nous nous engageons à tirer parti du potentiel des technologies numériques et émergentes pour réduire les inégalités. Nous reconnaissons que l’inclusion numérique nécessite une connectivité universelle et utile et que les solutions de gouvernement numérique sont essentielles pour améliorer la vie des gens tout en protégeant la vie privée, les données personnelles, les libertés et les droits fondamentaux. Nous reconnaissons la contribution de l’infrastructure publique numérique à une transformation numérique équitable et le pouvoir de transformation des technologies numériques pour combler les fossés existants et autonomiser les sociétés et les individus, y compris toutes les femmes et les filles et les personnes en situation de vulnérabilité. Nous reconnaissons que les plateformes numériques ont remodelé l’écosystème numérique et les interactions en ligne en amplifiant la diffusion de l’information et en facilitant la communication à l’intérieur et au-delà des frontières géographiques. Toutefois, la numérisation du monde de l’information et l’évolution accélérée des nouvelles technologies, telles que l’intelligence artificielle (IA), ont eu un impact considérable sur la vitesse, l’ampleur et la portée de la désinformation, des discours haineux et d’autres formes de préjudices en ligne. En ce sens, nous insistons sur la nécessité d’une transparence et d’une responsabilité des plateformes numériques conformément aux politiques pertinentes et aux cadres juridiques applicables et nous travaillerons avec les plateformes et les parties prenantes concernées à cet égard. La transparence, avec des garanties appropriées, et la possibilité d’expliquer les données, les algorithmes et la modération du contenu dans le respect des droits de propriété intellectuelle et de la vie privée, ainsi que la protection des données, peuvent être essentielles à la construction d’écosystèmes d’information sains. Dans le contexte du partage des données, nous réaffirmons qu’il est important de permettre la circulation transfrontalière et la libre circulation des données en toute confiance, tout en respectant les cadres juridiques nationaux et internationaux applicables et en reconnaissant le rôle des données pour le développement.
  17. Nous nous félicitons de la convocation inaugurale du Groupe de travail du G20 pour la recherche et l’innovation en 2024 et réaffirmons l’importance d’une coopération internationale ouverte, équitable, diversifiée et mutuellement bénéfique dans le domaine de la recherche et de l’innovation. Cette coopération peut être facilitée par l’utilisation d’outils tels que l’innovation ouverte, qui a été définie par les ministres du G20 responsables de la recherche et de l’innovation, ainsi que la science ouverte, les infrastructures de recherche le cas échéant, le transfert volontaire de technologies et le codéveloppement des capacités dans des conditions mutuellement convenues, les échanges de chercheurs, de scientifiques et de ressources dans le monde entier, l’assistance scientifique et technologique aux pays en développement et l’amélioration de la communication scientifique. Nous reconnaissons en outre la nécessité de réduire les inégalités et les asymétries à l’échelle mondiale en ce qui concerne l’accès à la science, à la technologie et à l’innovation, ainsi que leur production.
  18. Nous reconnaissons l’importance de créer des emplois de qualité et de promouvoir le travail décent pour tous afin de parvenir à l’inclusion sociale. Nous réaffirmons nos engagements à i) protéger les droits des travailleurs tels que décrits dans la Déclaration de l’Organisation internationale du travail relative aux principes et droits fondamentaux au travail, à autonomiser les travailleurs et à éradiquer le travail forcé, à mettre fin à l’esclavage moderne et à la traite des êtres humains, ainsi qu’à éliminer toutes les formes de travail des enfants; ii) garantir la sécurité et la santé au travail et l’accès à une protection sociale adéquate pour tous les travailleurs; iii) axer nos efforts et nos politiques sur la garantie d’une transition juste dans tous les secteurs; iv) combler les fractures numériques et donner la priorité à l’inclusion des personnes en situation de vulnérabilité; v) élaborer et mettre en œuvre des politiques globales qui démantèlent les normes sociales et culturelles discriminatoires ainsi que les obstacles juridiques afin de garantir aux femmes une participation égale, pleine et significative à nos économies; vi) promouvoir le dialogue social et la négociation collective.
  19. Nous célébrons la première réunion du Groupe de travail du G20 sur l’autonomisation des femmes en 2024 et réaffirmons notre engagement total en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles. Nous encourageons le développement mené par les femmes et promouvrons la participation et le leadership pleins, égaux, efficaces et significatifs des femmes dans tous les secteurs et à tous les niveaux de l’économie, ce qui est crucial pour la croissance du PIB mondial. Nous reconnaissons que toutes les femmes et les filles sont confrontées à des obstacles particuliers en raison de divers facteurs, tels que le manque d’accès aux soins de santé, à l’éducation, au développement de carrière, à l’égalité de rémunération et aux possibilités de leadership. Reconnaissant que la violence fondée sur le genre, y compris la violence sexuelle à l’encontre des femmes et des filles, est alarmante dans les sphères publiques et privées, nous condamnons toute forme de discrimination à l’encontre des femmes et des filles et rappelons notre engagement à mettre fin à la violence fondée sur le genre, y compris la violence sexuelle, et à lutter contre la misogynie en ligne et hors ligne. Nous nous engageons à promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes dans le domaine des soins rémunérés et non rémunérés afin d’assurer une participation égale, pleine et significative des femmes à l’économie, en encourageant la coresponsabilité sociale et de genre, en encourageant et en facilitant la participation égale des hommes et des garçons aux soins et en remettant en question les normes de genre qui empêchent une répartition et une redistribution équitables des responsabilités en matière de soins. À l’approche du 30e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, nous redoublerons d’efforts pour mener à bien sa mise en œuvre, notamment en ce qui concerne les documents issus des conférences d’examen. Nous nous engageons à mettre en œuvre la Feuille de route du G20 pour atteindre et dépasser l’objectif de Brisbane et nous attendons avec intérêt que nos ministres élaborent des propositions en vue d’établir de nouveaux engagements du G20 pour la période postérieure à 2025, en particulier en ce qui concerne la réduction de l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes. Nous reconnaissons le rôle des femmes en tant qu’agentes de paix.
  20. Alors que le monde est confronté à une augmentation sans précédent de la fréquence des catastrophes de grande ampleur, nous reconnaissons qu’elles touchent de manière disproportionnée les personnes en situation de vulnérabilité, en particulier les groupes à faible revenu, et qu’elles exacerbent la pauvreté et l’inégalité. Nous nous engageons à accélérer la coopération internationale en matière de réduction des risques de catastrophe, conformément au Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe. Nous soulignons le rôle essentiel d’une approche de préparation aux catastrophes et la nécessité d’investir dans les personnes, les biens et les infrastructures pour réduire les risques de catastrophes.
  21. Nous réaffirmons notre engagement à soutenir les migrants, y compris les travailleurs migrants et les réfugiés, dans nos efforts en faveur d’un monde plus inclusif, conformément aux politiques, législations et circonstances nationales, en garantissant le plein respect des libertés et des droits fondamentaux, quel que soit leur statut migratoire. Nous reconnaissons également l’importance de prévenir les flux migratoires irréguliers et de lutter contre le passage de migrants clandestins, dans le cadre d’une démarche globale en faveur de migrations sûres, ordonnées et régulières, tout en répondant aux besoins humanitaires et en nous attaquant aux causes premières des déplacements. Nous soutenons le renforcement de la coopération entre les pays d’origine, de transit et de destination. Nous poursuivrons le dialogue sur les migrations et les déplacements forcés au cours des prochaines présidences.

Développement durable, transitions énergétiques et action climatique

  1. Nous soulignons le rôle du développement durable dans ses trois dimensions – économique, sociale et environnementale – en tant que principe directeur de la coopération en faveur des personnes, de la planète et de la prospérité, dans le but ultime de relever nos défis collectifs. Nous réaffirmons nos engagements respectifs à intensifier les mesures prises d’urgence pour faire face aux crises et aux défis posés par les changements climatiques, l’appauvrissement de la biodiversité, la désertification, la dégradation des océans et des terres, la sécheresse et la pollution.
  2. Nous réaffirmons notre ferme engagement envers le multilatéralisme, en particulier à la lumière des progrès accomplis dans le cadre de la CCNUCC et de l’Accord de Paris, et réitérons notre détermination à rester unis dans la poursuite des efforts visant à atteindre le but et les objectifs à long terme de l’Accord. Nous comprenons et reconnaissons l’urgence et la gravité des changements climatiques. Nous réaffirmons l’objectif de l’Accord de Paris en matière de température, qui consiste à maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels et à poursuivre les efforts pour limiter l’augmentation de la température à 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels, en reconnaissant que cela réduirait considérablement les risques et les impacts des changements climatiques. Nous soulignons que les effets des changements climatiques seront beaucoup moins importants si la température augmente de 1,5 degré Celsius que si elle augmente de 2 degrés Celsius, et nous réaffirmons notre détermination à poursuivre les efforts visant à limiter l’augmentation de la température à 1,5 degré Celsius.
  3. Nous sommes déterminés à mener des actions audacieuses, opportunes et structurelles dans nos économies nationales et dans le système financier international en vue d’accélérer et d’intensifier l’action climatique, en synergie avec les priorités du développement durable et les efforts visant à éradiquer la pauvreté et la faim. Reconnaissant que l’ensemble de nos efforts sera plus puissant que la somme de leurs parties, nous coopérerons et unirons nos efforts en vue d’une mobilisation mondiale contre les changements climatiques.
  4. Conscients de notre rôle de chef de file, nous réaffirmons nos engagements inébranlables, dans la poursuite de l’objectif de la CCNUCC, à lutter contre les changements climatiques en renforçant la mise en œuvre intégrale et effective de l’accord de Paris et de son objectif en matière de température, en tenant compte de l’équité et du principe des responsabilités communes, mais différenciées et des capacités respectives en fonction des situations propres à chaque pays. Nous réitérons notre engagement et intensifierons nos efforts pour parvenir à des émissions nettes de gaz à effet de serre nulles ou à la neutralité carbone au niveau mondial d’ici le milieu du siècle ou aux alentours de cette date. Nous nous encourageons mutuellement à prendre des engagements en matière d’émissions nettes de GES et de neutralité climatique d’une manière déterminée au niveau national, en tenant compte de l’Accord de Paris et de nos différentes situations, voies et approches nationales.
  5. Nous saluons et souscrivons pleinement aux résultats ambitieux et équilibrés de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Dubaï (COP28), en particulier le Consensus des Émirats arabes unis et sa première prise de bilan mondial de l’Accord de Paris.
  6. Nous répondrons positivement à l’encouragement suscité par la première prise de bilan mondial pour que les Parties à l’Accord de Paris présentent dans leurs prochaines contributions déterminées au niveau national des objectifs ambitieux de réduction des émissions à l’échelle de l’économie, couvrant tous les gaz à effet de serre, tous les secteurs et toutes les catégories, et alignés sur la limitation du réchauffement climatique à 1,5 C, sur la base des données scientifiques les plus récentes, à la lumière des différentes situations nationales.
  7. Nous reconnaissons qu’il est urgent d’agir pour intensifier, hiérarchiser et intégrer l’adaptation de l’ensemble de la société et de l’ensemble de l’économie à la suite des effets généralisés, significatifs et croissants des changements climatiques. Nous réaffirmons que la première prise de bilan mondial a appelé à des mesures d’adaptation urgentes, progressives, transformationnelles et pilotées par les pays en fonction des différentes situations nationales et à un renforcement des efforts d’adaptation conformément à ce qui est nécessaire pour atteindre l’objectif énoncé à l’article 2, paragraphe 1, point b), de l’Accord de Paris.
  8. Nous reconnaissons la nécessité de réductions profondes, rapides et durables des émissions de gaz à effet de serre conformément aux trajectoires menant à un réchauffement de 1,5 C et appelons les membres à contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre les changements climatiques, d’une manière déterminée au niveau national, en tenant compte de l’Accord de Paris et de leurs circonstances, trajectoires et approches nationales propres, comme indiqué dans la première prise de bilan mondial. Nous reconnaissons en outre, comme le prévoit la première prise de bilan mondial, que les membres devraient coopérer à la promotion d’un système économique international favorable et ouvert visant à assurer une croissance économique et un développement durables dans tous les pays et à leur permettre ainsi de mieux faire face aux problèmes liés aux changements climatiques, en notant que les mesures prises pour lutter contre les changements climatiques, y compris les mesures unilatérales, ne devraient pas constituer un moyen de discrimination arbitraire ou injustifiable, ni une restriction déguisée au commerce international.
  9. Nous soulignons la nécessité d’une collaboration et d’un soutien internationaux accrus, notamment en vue d’augmenter les financements et les investissements publics et privés en faveur du climat dans les pays en développement, d’accélérer l’innovation technologique largement accessible, de renforcer la résilience et les voies de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et de soutenir des stratégies et des plans industriels verts ambitieux. Nous réaffirmons que la Déclaration des dirigeants de New Delhi reconnaît la nécessité d’augmenter rapidement et substantiellement le financement de la lutte contre les changements climatiques, en le faisant passer de plusieurs milliards à plusieurs milliers de milliards, toutes sources confondues.
  10. En ce qui concerne la finance durable, nous continuons à soutenir la Feuille de route sur la finance durable et nous nous félicitons du consensus obtenu dans le rapport 2024 du G20 sur la finance durable. Nous reconnaissons qu’il est important d’optimiser les opérations des fonds verticaux pour le climat et l’environnement, en les alignant sur les besoins, les priorités et les stratégies des pays, afin de renforcer l’appropriation nationale et de maximiser l’impact des investissements. Nous encourageons ces fonds à travailler ensemble, à prendre des mesures concrètes pour libérer tout leur potentiel et à améliorer l’accès, notamment au moyen d’une application commune et d’une coopération renforcée avec les banques multilatérales de développement et les institutions nationales de développement. Nous soulignons l’importance de poursuivre les travaux sur l’opérationnalisation des transitions justes, en tenant compte de leurs dimensions économiques, sociales et environnementales et des circonstances locales, et de faire progresser les travaux visant à relever les défis du financement des solutions fondées sur la nature.
  11. Soulignant l’importance de progresser dans la mise en cohérence des flux financiers avec une trajectoire vers de faibles émissions de gaz à effet de serre et un développement résilient aux changements climatiques, nous saluons l’initiative prise par la présidence brésilienne du G20 de créer le Groupe de travail du G20 sur la mobilisation mondiale pour l’action climatique (TF‑CLIMA), qui réunit les volets Sherpa et Finance, tout en contribuant à intégrer davantage les changements climatiques dans les programmes financiers, économiques et de développement au niveau mondial. En nous appuyant sur le TF‑CLIMA, nous coopérerons et conjuguerons nos efforts pour recenser et éliminer les obstacles structurels à la promotion des flux de capitaux privés en faveur de l’action climatique, en particulier pour les pays en développement. Nous reconnaissons que les institutions concernées devraient veiller à ce que les risques soient bien pris en compte, notamment en s’efforçant d’accroître la transparence des notations de crédit et des évaluations des risques-pays.
  12. Nous accélérerons la réforme de l’architecture financière internationale afin qu’elle puisse relever le défi urgent du développement durable, des changements climatiques et des efforts d’éradication de la pauvreté. Nous soutenons la mise en place volontaire de plateformes nationales comme l’un des instruments possibles pour stimuler la finance durable dans les marchés émergents et les économies en développement. Les plateformes dirigées par les pays, flexibles et bien adaptées aux circonstances nationales constituent des instruments efficaces pour mobiliser des capitaux publics et privés afin de financer des projets et des programmes dans les pays en développement, ce qui permet de faire correspondre les défis en matière d’atténuation, d’adaptation et de renforcement de la résilience avec des flux concrets de ressources pour des transitions justes.
  13. Nous espérons que le nouvel objectif chiffré collectif (NOCC) sera couronné de succès à Bakou. Nous apportons notre soutien à la présidence de la COP29 et nous nous engageons à ce que les négociations à Bakou soient couronnées de succès. Nous nous engageons également à soutenir la présidence de la COP30 en 2025.
  14. Nous nous engageons à accélérer des transitions énergétiques propres, durables, justes, abordables et inclusives, conformément à l’ODD 7, à l’Accord de Paris et au résultat de la première prise de bilan mondial, adopté lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Dubaï (COP28), qui ne laissent personne de côté, en particulier les personnes en situation de pauvreté ou de vulnérabilité, en tenant compte des différentes situations nationales.
  15. Nous soutenons la mise en œuvre des efforts visant à tripler la capacité des énergies renouvelables au niveau mondial et à doubler le taux annuel moyen mondial d’amélioration de l’efficacité énergétique au niveau mondial au moyen des objectifs et des politiques existants, et nous soutenons également la mise en œuvre d’autres technologies à émissions nulles ou faibles, y compris les technologies de réduction et d’élimination des émissions en fonction des circonstances nationales d’ici 2030. En outre, nous reconnaissons la nécessité de catalyser et d’accroître les investissements provenant de toutes les sources et canaux financiers afin de combler le déficit de financement des transitions énergétiques à l’échelle mondiale, en particulier dans les pays en développement. Réaffirmant que les pays en développement doivent être soutenus dans leur transition vers de faibles émissions de carbone, nous nous emploierons à faciliter leur financement à faible coût. Nous reconnaissons le rôle important de la planification énergétique, du renforcement des capacités, des stratégies et des cadres politiques, ainsi que de la coopération entre les différents niveaux de gouvernement à l’échelle nationale, dans la création d’environnements favorables pour attirer des financements pour les transitions énergétiques.
  16. Nous réitérons l’engagement que nous avons pris dans la Déclaration des dirigeants de New Delhi d’intensifier nos efforts pour mettre en œuvre l’engagement pris en 2009 à Pittsburgh d’éliminer progressivement et de rationaliser, à moyen terme, les subventions inefficaces aux combustibles fossiles qui incitent au gaspillage et nous nous engageons à atteindre cet objectif, tout en apportant un soutien ciblé aux plus pauvres et aux plus vulnérables.
  17. Nous soulignons le rôle crucial des approches technologiquement neutres, intégrées et inclusives pour développer et déployer une variété d’énergies, de carburants durables et de technologies à faibles émissions, y compris pour la réduction et l’élimination des émissions, la gestion du carbone et la réduction des émissions, en vue de créer une échelle et des marchés mondiaux pour accélérer les transitions énergétiques, en particulier dans les secteurs où il est difficile de réduire les émissions. Nous encourageons, le cas échéant, l’utilisation de méthodes et de normes mutuellement reconnues pour l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre.
  18. Nous soutenons des chaînes d’approvisionnement fiables, diversifiées, durables et responsables pour les transitions énergétiques, y compris pour les minéraux critiques et les matériaux valorisés à la source, les semi-conducteurs et les technologies. Nous prenons acte des travaux des experts réunis dans le cadre du groupe d’experts du Secrétaire général des Nations Unies sur les minéraux critiques pour la transition énergétique.
  19. Nous nous engageons à accélérer les efforts pour parvenir à un accès universel à des combustibles de cuisson non polluants d’ici 2030, notamment par la formulation et la mise en œuvre de politiques favorables et par la fourniture et la mobilisation d’un soutien financier et technologique de toutes sources aux pays en développement afin d’augmenter les investissements annuels et de rendre les projets de combustibles de cuisson non polluants plus abordables.
  20. Nous approuvons les « Principes de transition énergétique juste et inclusive » adoptés par le Groupe de travail du G20 sur les transitions énergétiques et, en fonction des circonstances nationales, nous en tenons compte lors de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques nationales visant à poursuivre les transitions énergétiques.
  21. Nous réaffirmons notre engagement en faveur d’une mise en œuvre rapide, complète et efficace du Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal (CMB de KM) adopté lors de la COP15 de la Convention sur la diversité biologique (CDB), et nous encourageons les autres pays à faire de même. Nous soulignons qu’il est important que les parties à la CDB mettent à jour ou révisent leurs stratégies et plans d’action nationaux en matière de biodiversité, conformément au CMB de KM et à ses objectifs et cibles, dans les plus brefs délais, et nous appelons à un accroissement des ressources financières provenant de toutes les sources. Nous espérons que la seizième session de la Conférence des Parties (COP16) à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), qui se tiendra à Riyad en décembre 2024, sera couronnée de succès.
  22. Reconnaissant que les forêts fournissent des services écosystémiques essentiels et qu’elles jouent le rôle de puits de carbone, nous soulignons qu’il importe d’intensifier les efforts visant à protéger, conserver et gérer durablement les forêts et à lutter contre la déforestation, notamment en redoublant d’efforts pour mettre un terme à la déforestation et à la dégradation des forêts et inverser la tendance d’ici à 2030, en soulignant les contributions de ces actions au développement durable et en tenant compte des défis sociaux et économiques auxquels sont confrontées les communautés locales ainsi que les peuples autochtones. Dans le contexte des forêts, nous éviterons les politiques économiques vertes discriminatoires, conformément aux règles de l’OMC et aux accords multilatéraux sur l’environnement. Nous sommes déterminés à mobiliser des financements nouveaux et supplémentaires pour les forêts à partir de toutes les sources, y compris des financements concessionnels et innovants pour les pays en développement. Nous encourageons les mécanismes innovants qui cherchent à mobiliser des sources de financement nouvelles et diverses pour rémunérer les services écosystémiques. À ce titre, nous prenons note des projets visant à mettre en place le fonds pour la conservation des forêts tropicales (Tropical Forest Forever Facility – TFFF) et reconnaissons que ce fonds constitue un outil novateur pour la conservation des forêts. Nous réaffirmons l’ambition du G20 de réduire la dégradation des terres de 50 % d’ici 2040 sur une base volontaire, comme il s’y est engagé dans le cadre de l’initiative du G20 pour la terre. Nous prendrons également des mesures pour prévenir et gérer les effets négatifs des sécheresses et des incendies de forêt extrêmes, et pour y remédier.
  23. En tant que plus grandes économies du monde, qui génèrent, à des niveaux différents, environ 75 % des déchets mondiaux et la majorité de la consommation mondiale de ressources naturelles, tout en notant que les contributions et les circonstances varient d’un pays à l’autre, nous réaffirmons notre engagement à réduire de manière significative la production de déchets, y compris les déchets non gérés et mal gérés, grâce à l’initiative « zéro déchet » et à d’autres initiatives. Nous donnons la priorité à la prévention et, lorsque cela n’est pas possible, à la réduction, à la réutilisation et au recyclage des déchets afin de soutenir une économie circulaire. Nous reconnaissons l’importance d’adopter des modes de production et de consommation durables et d’intégrer les modes de vie pour le développement durable.
  24. Nous sommes déterminés à mettre fin à la pollution plastique et nous nous engageons à travailler ensemble avec l’ambition de conclure d’ici la fin de 2024 les négociations d’un instrument international juridiquement contraignant ambitieux, équitable et transparent sur la pollution plastique, y compris dans le milieu marin, fondé sur une approche globale conformément au mandat de la résolution 5/14 de l’ANUE, lors de la cinquième session du Comité intergouvernemental de négociation à Busan, en République de Corée.
  25. Pleinement conscients de l’importance cruciale des océans et des mers pour le développement durable, nous reconnaissons qu’un financement adéquat et nos efforts accrus ainsi qu’une planification et une gestion appropriées sont essentiels pour assurer la protection des milieux marins ainsi que la conservation et l’utilisation durable des ressources et de la biodiversité marines. Sur la base du consensus auquel nous sommes parvenus à New Delhi, nous appelons tous les pays à hâter l’entrée en vigueur et la mise en œuvre par les parties de l’Accord se rapportant à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et portant sur la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale, en soulignant la nécessité d’une coopération internationale renforcée, d’un renforcement des capacités, d’une assistance technique et d’un soutien financier, en particulier en faveur des pays en développement. Nous participerons activement à la troisième conférence des Nations Unies sur les océans qui se tiendra à Nice en 2025. Nous attendons avec intérêt la poursuite de l’initiative Oceans20 lors des prochaines présidences.
  26. Nous sommes très satisfaits du lancement de l’initiative du G20 sur la bioéconomie en 2024. Reconnaissant le potentiel remarquable de la bioéconomie pour contribuer à la construction d’un avenir durable et favoriser la croissance économique pour tous, nous avons adopté les dix principes de haut niveau volontaires et non contraignants sur la bioéconomie, qui visent à définir comment ce paradigme productif complémentaire innovant peut et doit être économiquement, socialement et écologiquement durable. Nous reconnaissons le potentiel d’une coopération plus poussée et nous nous félicitons de la décision de l’Afrique du Sud de poursuivre les travaux de l’initiative sur la bioéconomie lors de la prochaine présidence du G20.

La réforme des institutions de gouvernance mondiale

  1. Il n’y aura pas de durabilité ni de prospérité sans paix. Nous connaissons les horreurs et les souffrances engendrées par toutes les guerres. Pour récolter les fruits de nos efforts conjoints visant à promouvoir le développement durable dans toutes ses dimensions – sociale, économique et environnementale – nous devons mieux outiller le monde d’une gouvernance mondiale réformée. Le G20 est né de crises financières et économiques, et nous avons réussi à travailler ensemble pour les surmonter. Nous sommes aujourd’hui confrontés à une crise multiforme, dans laquelle les tensions politiques et géopolitiques mettent en péril notre capacité à relever des défis tels que la promotion de la croissance, la réduction de la pauvreté et la lutte contre les changements climatiques.
  2. Les défis auxquels la communauté mondiale est confrontée aujourd’hui ne peuvent être relevés que par des solutions multilatérales pour un avenir meilleur et le renforcement de la gouvernance mondiale pour les générations actuelles et futures. Afin de tenir les promesses des Nations Unies et des autres organisations internationales concernées dans le monde, nous nous engageons à œuvrer en faveur d’un système multilatéral revigoré et renforcé, ancré dans les objectifs et les principes de la Charte des Nations Unies et du droit international, doté d’institutions renouvelées et d’une gouvernance réformée plus représentative, efficace, transparente et responsable, reflétant les réalités sociales, économiques et politiques du XXIe siècle.

Nations Unies

  1. Nous nous engageons à revigorer l’Assemblée générale en renforçant son rôle, en tant que principal organe délibérant, décisionnel et représentatif des Nations Unies, afin de défendre les objectifs et les principes de la Charte des Nations Unies, y compris sur les questions relatives au maintien de la paix et de la sécurité internationales, grâce à une interaction améliorée et intensifiée avec le Conseil de sécurité. Nous nous engageons également à revigorer l’Assemblée par des procédures et des pratiques transformatrices qui reconnaissent son autorité et renforcent son efficacité et son efficience, conformément à la Charte des Nations Unies, et à augmenter le nombre de candidatures féminines à la présidence de l’Assemblée générale.
  2. Nous nous engageons à réformer le Conseil de sécurité au moyen d’une réforme transformatrice qui l’aligne sur les réalités et les exigences du 21esiècle, le rende plus représentatif, plus inclusif, plus efficace, plus démocratique et plus responsable, et plus transparent pour l’ensemble des membres des Nations Unies, permettant un meilleur partage des responsabilités entre tous ses membres, tout en améliorant l’efficacité et la transparence de ses méthodes de travail. Nous appelons à une composition élargie du Conseil de sécurité qui améliore la représentation des régions et des groupes sous-représentés ou non représentés, tels que l’Afrique, l’Asie-Pacifique, l’Amérique latine et les Caraïbes.
  3. Nous nous engageons à renforcer le Conseil économique et social (ECOSOC) par des synergies et une cohérence accrues avec les organismes, les fonds et les programmes des Nations Unies afin de mieux promouvoir le développement durable dans ses trois dimensions et d’aider les États membres à réaliser les ODD. Nous nous engageons à accroître la cohérence de l’ECOSOC et à renforcer la collaboration avec les institutions financières internationales, en particulier dans le cadre du Forum politique de haut niveau, et des forums de coopération économique internationale, tels que le G20, tout en respectant les mécanismes de gouvernance existants et les mandats indépendants des Nations Unies.
  4. Nous nous engageons à renforcer la Commission de consolidation de la paix en lui donnant un rôle accru pour s’attaquer de manière proactive aux causes sous-jacentes et aux moteurs des conflits et en mobilisant un soutien politique et financier en faveur des efforts nationaux de prévention, de maintien de la paix et de consolidation de la paix, en particulier pour éviter une éventuelle rechute dans un conflit, conformément au mandat de la Commission.
  5. Nous œuvrerons en faveur d’un secrétariat des Nations Unies plus représentatif grâce à la transparence, à une répartition géographique équitable, à la rotation des nationalités, au mérite et à l’équilibre entre les sexes lors de l’attribution des postes, et à l’augmentation du nombre de femmes nommées à des postes de haut niveau, y compris celui de secrétaire général, tout en réaffirmant qu’aucun poste ne doit être considéré comme la chasse gardée d’un État membre ou d’un groupe d’États.
  6. Afin de promouvoir la réforme des Nations Unies qui nous permettra d’atteindre nos objectifs communs, nous travaillerons avec tous les membres des Nations Unies dans l’esprit de l’appel à l’action du G20 sur la réforme de la gouvernance mondiale.

Architecture financière internationale

  1. Nous appuyant sur l’héritage des présidences précédentes du G20 et du mandat que nous avons donné à New Delhi, nous approuvons la feuille de route du G20 pour la mise en place de banques multilatérales de développement (BMD) plus performantes, plus grandes et plus efficaces, qui présente des recommandations et des actions globales pour que les BMD fassent évoluer leurs visions, leurs structures d’incitation, leurs approches opérationnelles et leurs capacités financières, afin qu’elles soient mieux équipées pour maximiser leur impact en relevant un large éventail de défis mondiaux et régionaux, tout en accélérant les progrès vers la réalisation des ODD. Tout en respectant le mandat et la structure de gouvernance de chaque BMD, nous appelons les BMD, en collaboration avec les parties prenantes concernées, à mettre en œuvre la feuille de route du G20 et les encourageons à établir des rapports périodiques sur l’état d’avancement de la mise en œuvre. Nous saluons la mise en œuvre de la feuille de route pour l’évolution du Groupe de la Banque mondiale et des réformes entreprises par d’autres banques multilatérales de développement. Nous appelons également les BMD à continuer à travailler en tant que système et à établir des partenariats avec les gouvernements, les banques de développement nationales et infranationales, les fournisseurs d’assurance et de réassurance et le secteur privé. Nous accueillons avec satisfaction le nombre croissant de BMD qui rendent compte de la mise en œuvre du Cadre d’adéquation des fonds propres (CAF) et des progrès réalisés jusqu’à présent. Nous notons que les mesures du CAF ont encore le potentiel de débloquer une marge de manœuvre supplémentaire pour les prêts au cours de la prochaine décennie, la mise en œuvre de ces mesures n’étant pas encore achevée. Nous encourageons les BMD à stimuler la mobilisation des ressources nationales et à renforcer la mobilisation des capitaux privés.
  2. Nous réaffirmons l’engagement que nous avons pris dans la Déclaration des dirigeants de New Delhi d’obtenir collectivement une plus grande marge de manœuvre et davantage de financement concessionnel pour renforcer la capacité de la Banque mondiale à aider les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire qui ont besoin d’aide pour relever les défis mondiaux, assortis d’un cadre clair pour l’allocation des rares ressources concessionnelles, et pour apporter un soutien solide aux pays les plus pauvres. Nous attendons avec intérêt le prochain examen de l’actionnariat de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement à l’horizon 2025, conformément aux principes de Lima en matière d’actionnariat.
  3. Nous soulignons la nécessité de renforcer la représentation et la voix des pays en développement dans la prise de décision au sein des BMD et d’autres institutions économiques et financières internationales, afin de mettre en place des institutions plus efficaces, plus crédibles, plus responsables et plus légitimes. Dans ce contexte, nous saluons la création d’un 25e siège au conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) afin de renforcer la voix et la représentation de l’Afrique subsaharienne.
  4. Nous réaffirmons notre engagement en faveur d’un FMI fort, à participation fondée sur des quotes-parts et doté de ressources suffisantes, au centre du dispositif mondial de sécurité financière. Nous reconnaissons l’urgence et l’importance d’un réalignement des quotes-parts afin de mieux refléter les positions relatives des membres dans l’économie mondiale tout en protégeant les quotes-parts des membres les plus pauvres. Nous saluons les travaux en cours du conseil d’administration du FMI visant à élaborer, d’ici juin 2025, des approches possibles pour guider la poursuite du réalignement des quotes-parts, y compris au moyen d’une nouvelle formule de calcul, dans le cadre de la dix-septième révision générale des quotes-parts. Nous sommes prêts à agir de manière constructive pour aider à créer une dynamique au sein du Conseil d’administration du FMI.Nous nous félicitons de l’examen par le Conseil d’administration du FMI des frais et des suppléments et de l’examen des facilités et financements du Fonds de fiducie pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance. Ces examens sont des étapes pertinentes et nous continuerons à soutenir les efforts du Fonds pour nous adapter à l’évolution de la situation.
  5. Nous saluons le jalon important que constitue l’atteinte de l’objectif mondial ambitieux de 100 milliards de dollars de contributions volontaires (en DTS ou l’équivalent) pour les pays qui en ont le plus besoin et l’appel pour le versement rapide des contributions en attente. Nous continuerons d’inviter les pays qui le souhaitent et qui en ont la capacité juridique à envisager d’acheminer des droits de tirage spéciaux (DTS) vers les BMD, tout en respectant le statut d’actif de réserve des créances libellées en DTS qui en résultent et en garantissant leur liquidité, afin de renforcer la capacité financière des BMD à soutenir les ODD et à relever les défis mondiaux, y compris les objectifs de l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté.
  6. Nous soulignons de nouveau qu’il est important de s’attaquer aux vulnérabilités de la dette dans les pays à revenu faible et intermédiaire d’une manière efficace, globale et systématique. Nous nous félicitons des progrès réalisés en matière de traitement de la dette dans le Cadre commun du G20 et au-delà. Nous restons déterminés à remédier aux vulnérabilités de la dette mondiale, notamment en accélérant la mise en œuvre du Cadre commun de manière prévisible, opportune, ordonnée et coordonnée, sur la base de la note du G20 sur les enseignements tirés des premiers cas de mise en œuvre du Cadre commun. Nous continuons à respecter tous les engagements pris dans le Cadre commun pour le traitement de la dette au-delà de l’ISSD, y compris ceux qui figurent dans les deuxième et dernier paragraphes. Nous saluons les efforts conjoints de toutes les parties prenantes pour continuer à travailler à l’amélioration de la transparence de la dette et encourageons les créanciers privés à suivre le mouvement. Nous continuons à soutenir la Table ronde mondiale sur la dette souveraine afin de faire progresser la compréhension commune entre les principales parties prenantes, notamment le secteur privé, les créanciers bilatéraux et multilatéraux et les pays débiteurs. Nous nous félicitons des débats sur la dette, le développement et les infrastructures organisés sous l’égide de l’Afrique par la présidence brésilienne du G20 en 2024.

Système commercial multilatéral

  1. Le commerce international est un moteur important de la croissance économique inclusive, de la lutte contre la pauvreté et la faim et de la promotion du développement durable et des ODD. Soulignant qu’il importe de veiller à ce que le commerce et le développement durable se renforcent mutuellement, nous approuvons les Principes du G20 sur le commerce et le développement durable, qui serviront de lignes directrices pour l’élaboration et la mise en œuvre de mesures liées au commerce et au développement durable. Pour permettre au commerce et à l’investissement de réaliser pleinement leur potentiel et d’agir comme moteur de la croissance et de la prospérité mondiales, nous soulignons la nécessité de mettre en place un système fondé sur des règles, non discriminatoire, juste, ouvert, inclusif, équitable, durable et transparent, avec l’OMC au cœur de ce système. Il est essentiel de garantir des conditions de concurrence équitables et conformes aux règles de l’OMC pour assurer la prospérité et favoriser un environnement commercial et d’investissement favorable pour tous. Nous réitérons la centralité de la dimension développement de l’OMC.
  2. À l’occasion du 30e anniversaire de l’Accord de Marrakech, nous réitérons notre soutien à la réforme nécessaire de l’OMC afin d’améliorer toutes ses fonctions, en vue de relever les défis commerciaux actuels et de permettre au commerce de servir de moteur à la croissance et à la prospérité pour tous. Nous restons déterminés à mener des discussions en vue de mettre en place un système de règlement des différends pleinement opérationnel et accessible à tous les membres d’ici 2024.

Intelligence artificielle

  1. Les progrès rapides de l’IA promettent la prospérité et l’expansion de l’économie numérique mondiale. Il est de notre devoir de tirer parti de l’IA pour le bien et pour tous en résolvant les problèmes de manière responsable, inclusive et centrée sur l’humain, tout en protégeant les droits et la sécurité des personnes. Pour garantir un développement, un déploiement et une utilisation sûrs et fiables de l’IA, il faut protéger les droits fondamentaux, la transparence et l’explicabilité, l’équité, la responsabilité, la réglementation, la sécurité, la supervision humaine appropriée, l’éthique, les préjugés, la vie privée, la protection des données et la gouvernance des données. Nous reconnaissons la nécessité d’exploiter les possibilités offertes par l’IA, y compris l’IA générative, tout en restant conscients des défis qu’elle pose. Nous nous efforcerons de promouvoir une approche réglementaire/de gouvernance de l’IA favorable à l’innovation, qui limitera les risques tout en nous permettant de tirer parti de ce qu’elle a à offrir. Afin de libérer tout le potentiel de l’IA, de partager équitablement ses avantages et d’atténuer les risques, nous travaillerons ensemble pour promouvoir la coopération internationale et poursuivre les discussions sur la gouvernance internationale de l’IA, en reconnaissant la nécessité d’intégrer les voix des pays développés et des pays en développement. Nous reconnaissons le rôle des Nations Unies, ainsi que d’autres instances existantes, dans la promotion de la coopération internationale en matière d’IA, notamment pour favoriser le développement durable. Conscients des fractures numériques croissantes au sein des pays et entre eux, nous appelons à la promotion d’une coopération internationale inclusive et au renforcement des capacités des pays en développement dans ce domaine, et nous saluons les initiatives internationales qui soutiennent ces efforts. Nous réaffirmons les Principes du G20 sur l’IA et la Recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’IA.
  2. Nous reconnaissons que le développement, le déploiement et l’utilisation de technologies émergentes, y compris l’intelligence artificielle, peuvent offrir de nombreuses possibilités aux travailleurs, mais posent également des problèmes éthiques et des risques pour leurs droits et leur bien-être. À mesure que l’IA et d’autres technologies continuent d’évoluer, il est également nécessaire de combler les fractures numériques, notamment en réduisant de moitié la fracture numérique entre les hommes et les femmes d’ici 2030, en accordant la priorité à l’inclusion des personnes en situation de vulnérabilité sur le marché du travail, et en garantissant le respect de la propriété intellectuelle, de la protection des données, de la vie privée et de la sécurité. Nous convenons de défendre et de promouvoir une IA responsable pour améliorer les résultats en matière d’éducation et de santé ainsi que l’autonomisation des femmes. Nous reconnaissons que la culture et les compétences numériques sont essentielles pour parvenir à une véritable inclusion numérique. Nous reconnaissons que l’intégration des technologies sur le lieu de travail est plus réussie lorsqu’elle intègre les observations et le retour d’information des travailleurs et nous encourageons donc les entreprises à engager un dialogue social et d’autres formes de consultation lors de l’intégration des technologies numériques sur le lieu de travail. C’est dans cet esprit que nous saluons la décision des ministres du Travail et de l’Emploi du G20 d’établir des lignes directrices pour l’utilisation sûre, sécurisée et fiable de l’IA dans le monde du travail, en collaboration avec d’autres groupes de travail pertinents.
  3. Nous attendons avec intérêt la poursuite des travaux du Groupe de travail sur l’économie numérique, ainsi que les discussions au sein du G20 dans le cadre d’une initiative/groupe de travail de haut niveau sur l’intelligence artificielle et l’innovation, afin de soutenir ces efforts sous la présidence sud-africaine.

Pour un G20 inclusif et efficace

  1. Nous accueillons l’Union africaine en tant que membre à part entière du G20. La voix de l’Afrique doit être amplifiée au sein du G20 et de tous les autres forums internationaux. Nous réaffirmons notre soutien résolu à l’Afrique, notamment au moyen du Pacte avec l’Afrique et de l’Initiative du G20 sur le soutien à l’industrialisation en Afrique et les pays à faible revenu, et nous soutenons l’Union africaine dans la réalisation de l’intégration commerciale et économique et des aspirations de son Agenda 2063, qui entre dans sa deuxième décennie de mise en œuvre.
  2. En 2024, le G20 a continué à renforcer le rôle du groupe en tant que forum inclusif et efficace. Nous avons favorisé l’amélioration du dialogue et de l’articulation au sein du G20, en réunissant les programmes des sherpas et des finances par un nombre accru de réunions conjointes, ainsi qu’en convoquant deux groupes de travail conjoints supplémentaires, qui ont traité de certaines des priorités clés de la présidence brésilienne du G20 : la lutte contre la faim et la pauvreté et la mobilisation mondiale contre les changements climatiques.
  3. Nous soulignons l’importance de l’ouverture du G20 à tous les membres de la communauté internationale. À cet égard, nous saluons l’organisation d’une réunion des ministres des Affaires étrangères au siège des Nations Unies pendant la présidence brésilienne, qui a été la première réunion du G20 ouverte à tous les membres des Nations Unies.
  4. Nous saluons l’approche innovante adoptée par la présidence brésilienne du G20 pour mieux intégrer les groupes d’engagement, car elle a mis en évidence le rôle constructif que la société civile peut et doit jouer dans le traitement des questions économiques, financières, politiques, environnementales et sociales. Nous saluons la décision d’organiser un sommet social du G20, une initiative qui a donné aux parties prenantes non gouvernementales une occasion unique d’exprimer leurs points de vue sur des questions fondamentales de l’ordre du jour international.
  5. Considérant que le G20 est un groupe informel placé sous l’égide des dirigeants et qu’il doit le rester, les sherpas évalueront le premier cycle complet de présidences du G20 sous la présidence de l’Afrique du Sud et, dans le plein respect des principes convenus lors du Sommet de Cannes en 2011, formuleront des recommandations pour le deuxième cycle, y compris une feuille de route pour les futures présidences.

Conclusion

  1. Nous restons résolument engagés dans la lutte contre la faim, la pauvreté et les inégalités, dans la promotion du développement durable dans ses dimensions économiques, sociales et environnementales, et dans la réforme de la gouvernance mondiale. Nous saluons l’ambition de l’Arabie saoudite d’avancer son tour pour accueillir la présidence du G20 lors du prochain cycle. Nous remercions le Brésil pour le rôle de leadership qu’il a joué cette année et nous nous réjouissons de travailler ensemble en 2025 sous la présidence de l’Afrique du Sud et de nous retrouver aux États-Unis en 2026.
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