Déclaration des ministres des Affaires étrangères du G7
Préambule
Nous, les ministres des Affaires étrangères du G7, à savoir l'Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon et le Royaume-Uni, ainsi que le Haut Représentant de l'Union européenne, soulignons notre profond sentiment d'unité et notre engagement inébranlable à défendre l'ordre international fondé sur des règles et à protéger les droits de tous, y compris les plus vulnérables.
Tous les membres des Nations unies doivent s'abstenir de recourir à la menace ou à l'usage de la force contre la souveraineté et l'intégrité territoriale de tout État, conformément à la Charte des Nations unies. Les violations des principes fondamentaux universellement reconnus et juridiquement contraignants tels que la coopération pacifique, la souveraineté, l'autodétermination et l'intégrité territoriale sont inacceptables. Nous sommes clairement déterminés à faire en sorte que les responsables de violations flagrantes de ces principes fondamentaux du droit international rendent des comptes.
1. La guerre de la Russie contre l'Ukraine
Nous appelons à nouveau la Russie à cesser immédiatement sa guerre d'agression contre l'Ukraine et à retirer toutes ses forces et tous ses équipements militaires. Avec le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, nous condamnons la récente escalade de la Russie, y compris ses attaques contre les civils et les infrastructures civiles, en particulier les installations d'énergie et d'eau, à travers l'Ukraine en utilisant des missiles et des drones et des entraîneurs iraniens. Par ces attaques, la Russie terrorise la population civile. Les attaques aveugles contre la population et les infrastructures civiles constituent des crimes de guerre et nous réaffirmons notre détermination à faire en sorte que les responsables de ces crimes et des crimes contre l'humanité répondent pleinement de leurs actes. Nous condamnons également la violation de l'espace aérien moldave.
La rhétorique nucléaire irresponsable de la Russie est inacceptable. Toute utilisation d'armes chimiques, biologiques ou nucléaires par la Russie aurait de graves conséquences. Nous rejetons également les fausses allégations de la Russie selon lesquelles l'Ukraine prépare une "bombe sale" radiologique. Les inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ont confirmé que ces allégations sont sans fondement, et nous félicitons l'Ukraine pour sa transparence.
Nous condamnons également la poursuite de la saisie et de la militarisation par la Russie de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporizhzhya, l'enlèvement et les abus signalés du personnel ukrainien, ainsi que la déstabilisation délibérée de ses opérations. Nous soutenons les efforts de l'AIEA pour établir une zone de sûreté et de sécurité.
Nous continuerons à imposer des coûts économiques à la Russie et aux autres pays, individus ou entités, qui apportent un soutien militaire à la guerre d'agression de Moscou, comme plusieurs d'entre nous l'ont déjà fait concernant l’approvisionnement par l'Iran de véhicules aériens sans pilote (UAV) à la Russie.
Nous réitérons notre appel aux autorités biélorusses pour qu'elles cessent de permettre la guerre d'agression de la Russie, notamment en autorisant les forces armées russes à utiliser le territoire biélorusse pour lancer des missiles visant l'Ukraine. Si les autorités bélarussiennes impliquent plus directement le Bélarus dans la guerre de la Russie, le G7 imposera des coûts supplémentaires écrasants à ce régime.
Nous réitérons notre engagement indéfectible à continuer de fournir à l'Ukraine le soutien financier, humanitaire, de défense, politique, technique et juridique dont elle a besoin pour soulager les souffrances de son peuple et faire respecter sa souveraineté et son intégrité territoriale à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues. Nous saluons la bravoure et la résilience du peuple ukrainien face à l'agression non provoquée de la Russie, et nous sommes déterminés à aider l'Ukraine à répondre à ses besoins en matière de préparation à l'hiver.
Aujourd'hui, nous mettons en place un mécanisme de coordination du G7 pour aider l'Ukraine à réparer, restaurer et défendre ses infrastructures critiques d'énergie et d'eau. Nous attendons avec intérêt la conférence internationale du 13 décembre à Paris visant à soutenir la résilience civile de l'Ukraine, organisée par la France et l'Ukraine. Nous nous félicitons également des résultats de la conférence internationale d'experts du 25 octobre à Berlin et restons déterminés à contribuer au redressement, à la reconstruction et à la modernisation de l'Ukraine. Nous resterons fermement aux côtés de l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra.
Nous réaffirmons notre soutien à la liberté de la presse et à l'accès à des informations fiables dans le monde entier. Nous continuerons à contrer la désinformation de la Russie, notamment les fausses allégations concernant les armes biologiques. Nous renforçons la capacité du mécanisme de réaction rapide du G7 pour une réponse coordonnée.
Rappelant la déclaration des dirigeants du G7 du 11 octobre, nous nous félicitons de la volonté du président Zelenskyy d'instaurer une paix juste fondée sur le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine, de sa souveraineté et de son droit légitime à se défendre contre une agression. Les appels à la négociation lancés par la Russie ne sont pas crédibles alors qu'elle continue d'intensifier la guerre et d'émettre de nouvelles menaces et de la désinformation.
2. Conséquences mondiales de la guerre de la Russie contre l'Ukraine
La guerre d'agression de la Russie est à l'origine des plus graves crises alimentaires et énergétiques mondiales de l'histoire récente. Nous condamnons les tentatives de la Russie d'utiliser les exportations énergétiques et alimentaires comme outil de coercition géopolitique. Les bouleversements qui en résultent frappent particulièrement durement les pays et les communautés vulnérables dans le monde, exacerbant une situation déjà désastreuse causée par la crise climatique, la pandémie de COVID-19 et les conflits existants. Nous continuerons d'assurer la coordination au sein du G7 et au-delà pour contribuer à atténuer les conséquences de la guerre d'agression menée par la Russie sur la stabilité économique mondiale et la sécurité alimentaire, nutritionnelle et énergétique internationale, en répondant aux besoins graves et en réalisant des investissements à moyen et long terme dans des systèmes résilients.
Nous soutenons fermement l'appel du Secrétaire général des Nations Unies en faveur de l'extension de l'Initiative pour les céréales de la mer Noire (BSGI), qui a permis de réduire les prix alimentaires mondiaux. Nous demandons instamment à la Russie de tenir compte de l'appel du Secrétaire général. Le G7 est également à la tête d'autres initiatives internationales essentielles, notamment l'Alliance mondiale pour la sécurité alimentaire (GAFS) et les voies de solidarité dirigées par l'UE. Nous accélérons également nos efforts pour que les engrais parviennent aux plus vulnérables. Nous nous engageons à promouvoir des systèmes alimentaires plus durables, résilients et inclusifs à l'échelle mondiale, et nous appelons le G20 à soutenir ces efforts.
Nous continuons à encourager les pays producteurs de pétrole à augmenter leur production, ce qui réduira la volatilité des marchés de l'énergie. Nous finaliserons la mise en œuvre du plafonnement du prix du pétrole russe transporté par voie maritime dans les prochaines semaines.
3. Questions mondiales
Nous réaffirmons la nécessité de renforcer et de moderniser les Nations unies, en vue de les rendre plus efficaces face aux défis mondiaux croissants, et nous exprimons notre soutien à la vision du Secrétaire général des Nations unies intitulée "Notre programme commun".
Nous sommes déterminés à renforcer les efforts de maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération pour un monde plus sûr, plus stable et plus sécurisé. Nous renforçons les contrôles à l'exportation, y compris par le biais des régimes internationaux de contrôle des exportations, des matériaux, des technologies et de la recherche qui pourraient être utilisés pour mettre au point des armes de destruction massive et leurs vecteurs. Dans ce contexte, nous soutenons l'entrée rapide de l'Inde dans le Groupe des fournisseurs nucléaires.
Nous continuerons également à renforcer notre coordination et notre coopération, au sein du G7 et au-delà, notamment en ce qui concerne les problèmes de sécurité économique, et nous nous opposerons aux actes de coercition économique.
Nous réaffirmons notre intention d'accroître la transparence de la dette et de trouver des solutions aux vulnérabilités de la dette, notamment en veillant à l'obtention rapide de résultats par le biais du cadre commun pour les traitements de la dette au-delà de l'initiative de suspension du service de la dette (ISDS).
Soulignant une approche géostratégique et globale de la connectivité, nous renouvelons notre engagement à mettre en œuvre le Partenariat du G7 pour les infrastructures et les investissements mondiaux (PGII), notamment en mobilisant jusqu'à 600 milliards de dollars US d'investissements publics et privés au cours des cinq prochaines années.
4. Iran
Nous, membres du G7, exprimons notre soutien à l'aspiration fondamentale du peuple iranien à un avenir où la sécurité humaine et les droits de la personne seront respectés et protégés. Nous condamnons la mort violente de la jeune femme iranienne "Jina" Mahsa Amini après son arrestation par la soi-disant "police des mœurs" de l'Iran. Nous condamnons également l'usage brutal et disproportionné de la force contre des manifestants pacifiques et des enfants. Nous exhortons les autorités iraniennes à honorer leurs obligations internationales en vertu du droit international, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP).
Nous défendons le droit de tous les Iraniens à accéder à l'information, et nous déplorons l'érosion de l'espace civil et du journalisme indépendant par le gouvernement iranien, qui prend pour cible les défenseurs des droits de la personne, notamment en interdisant l’accès à l'internet et aux médias sociaux. Nous demandons instamment aux autorités iraniennes de traiter les femmes comme des égales, en respectant les droits universels qui leur sont reconnus par les traités internationaux relatifs aux droits de la personne. Nous demandons également aux autorités iraniennes de libérer les prisonniers injustement détenus, y compris les manifestants, les enfants, les journalistes et les défenseurs des droits de la personne récemment arrêtés, et de veiller à ce que les auteurs de violations des droits de la personne et d'abus aient à répondre de leurs actes. Nous continuerons à utiliser toutes les mesures diplomatiques disponibles pour que les autorités iraniennes rendent des comptes. Nous demandons à l'Iran d'autoriser l'accès au pays aux titulaires de mandat au titre des procédures spéciales des Nations unies relatives aux droits de la personne.
Nous rejetons fermement la pratique de l'Iran consistant à détenir injustement des citoyens étrangers et à double nationalité et nous demandons à l'Iran de mettre fin à la pratique répugnante de ces détentions injustes dans l'espoir d'un gain politique.
Nous soutenons fermement les efforts internationaux visant à obliger l'Iran à rendre des comptes pour l'abattage de l'avion PS752 qui a tué 176 civils innocents. Nous exigeons que l'Iran remplisse sans délai ses obligations juridiques internationales.
Nous condamnons fermement les activités déstabilisatrices continues de l'Iran au Moyen-Orient et dans les environs. Il s'agit notamment des activités de l'Iran concernant les missiles balistiques et de croisière ainsi que les véhicules aériens sans pilote (UAV), c'est-à-dire les drones, et les transferts de ces armes de pointe à des acteurs étatiques et non étatiques. Cette prolifération est déstabilisante pour la région et aggrave les tensions déjà élevées. Nous demandons instamment à l'Iran de cesser de soutenir les acteurs étatiques et non étatiques violents et les groupes mandataires et de se conformer pleinement à toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies (RCSNU), y compris la RCSNU 2231. Nous soutenons également les efforts déployés aux Nations Unies pour tenir la Russie et l'Iran responsables de leurs violations flagrantes de la résolution 2231.
Nous réitérons notre consensus clair selon lequel l'Iran ne doit jamais développer une arme nucléaire. Le G7 continuera à travailler ensemble, et avec d'autres partenaires internationaux, pour faire face à l'escalade nucléaire de l'Iran et à sa coopération insuffisante avec l'AIEA concernant son accord de garanties du Traité de non-prolifération (TNP). Nous restons profondément préoccupés par l'expansion continue du programme nucléaire iranien qui n'a aucune justification civile crédible. Nous appelons l'Iran à changer de cap et à remplir sans plus tarder ses obligations juridiques et ses engagements politiques dans le domaine de la non-prolifération nucléaire. Nous constatons que malgré de nombreux mois d'intenses négociations sur un retour au JCPoA, l'Iran n'a pas pris les décisions nécessaires.
5. République populaire démocratique de Corée (RPDC)
Nous, membres du G7, condamnons fermement la série sans précédent de lancements illégaux de missiles balistiques effectués par la RPDC en 2022, y compris de multiples missiles balistiques intercontinentaux, et le lancement de missiles balistiques à portée intermédiaire du 4 octobre 2022, qui a été effectué de manière imprudente au-dessus du Japon. Ces lancements démontrent les efforts continus de la RPDC pour étendre ses capacités en matière de missiles balistiques, et constituent des violations flagrantes de plusieurs RCSNU.
Nous réitérons notre demande à la RPDC d'abandonner ses armes nucléaires, ses programmes nucléaires existants et toute autre arme de destruction massive (ADM) et programme de missiles balistiques de manière complète, vérifiable et irréversible, conformément à toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous demandons instamment à la RPDC de mettre immédiatement fin à ses activités déstabilisatrices, de respecter pleinement toutes les obligations juridiques découlant des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies et de se conformer entièrement au TNP et aux garanties de l'AIEA.
Tout essai nucléaire ou toute autre action téméraire doit faire l'objet d'une réponse internationale rapide, unie et vigoureuse. Nous appelons tous les États à appliquer pleinement et efficacement toutes les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et à surveiller, prévenir et sanctionner avec vigilance les activités de contournement des sanctions. Nous demandons à la RPDC de cesser toute nouvelle escalade et de s'engager dans une véritable diplomatie concernant ses programmes nucléaires et balistiques illégaux. Nous restons déterminés à travailler avec tous les partenaires concernés pour atteindre l'objectif d'une paix permanente dans la péninsule coréenne et faire respecter l'ordre international fondé sur des règles.
Nous saluons le travail du Comité 1718 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui a rapidement approuvé toutes les demandes d'exemption de sanctions liées à la COVID-19 offrant de l'aide humanitaire à la RPDC. Nous appelons la RPDC à permettre le rétablissement de l'accès des Nations Unies et des diplomates, conformément aux règles appropriées et raisonnables de la COVID-19. Nous continuons à condamner les violations et les abus systématiques, généralisés et flagrants des droits de la personne commis par la RPDC et nous demandons instamment à la RPDC de coopérer avec tous les organes compétents des Nations unies et de résoudre immédiatement la question des enlèvements. Nous restons gravement préoccupés par la situation humanitaire en RPDC, qui est le résultat du choix de la RPDC de donner la priorité à ses programmes illégaux d'ADM et de missiles balistiques plutôt qu'au bien-être de son propre peuple.
6. Indo-Pacifique
Nous, membres du G7, réaffirmons l'importance de maintenir une région Indo-Pacifique libre et ouverte, inclusive et fondée sur la primauté du droit, la protection des droits de la personne et des libertés fondamentales, les principes démocratiques, la transparence, l'intégrité territoriale et le règlement pacifique et inclusif des différends. Nous sommes déterminés à protéger et à promouvoir l'ordre international fondé sur des règles, à améliorer la connectivité régionale, à renforcer le commerce libre et équitable, à améliorer la résilience nationale, à soutenir une croissance économique inclusive, à promouvoir la sécurité sanitaire mondiale, ainsi qu'à faire face à la crise climatique et à la perte de biodiversité. Nous réaffirmons notre intention de travailler ensemble avec les pays de la région et notre soutien à l'unité et à la centralité de l'Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) et nous nous engageons à explorer une coopération concrète conformément aux perspectives de l'ANASE pour l'Indo-Pacifique (AOIP).
7. Mers de Chine orientale et méridionale
Nous restons gravement préoccupés par la situation à l'intérieur et autour des mers de Chine orientale et méridionale. Nous nous opposons fermement à toute initiative visant à accroître les tensions et à compromettre la stabilité régionale et l'ordre international fondé sur des règles. Nous soulignons le caractère universel et unifié de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM) et réaffirmons le rôle important de la CNUDM dans la définition du cadre juridique qui régit toutes les activités dans l'océan et les mers. Nous réaffirmons que la sentence rendue par le tribunal arbitral le 12 juillet 2016 est un jalon important, juridiquement contraignant pour toutes les parties, et une base utile pour résoudre pacifiquement les différends. Nous réaffirmons la nécessité de faire respecter le principe de la Charte des Nations unies sur le règlement pacifique des différends.
8. Chine
Nous, membres du G7, aspirons à une coopération constructive avec la Chine, lorsque cela est possible et dans notre intérêt, en particulier sur les défis mondiaux tels que la paix et la sécurité, la santé mondiale, la crise du climat et de la biodiversité et la conservation des ressources naturelles. Ces défis ne peuvent être relevés avec succès que par une coopération au sein de l'ordre international fondé sur des règles.
Nous rappelons à la Chine la nécessité de respecter les principes de la Charte des Nations unies relatifs au règlement pacifique des différends et de s'abstenir de recourir aux menaces, à la coercition, à l'intimidation ou à l'usage de la force. Nous nous opposons fermement à toute tentative unilatérale de modifier le statu quo par la force ou la coercition.
Nous réaffirmons l'importance de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan et appelons à la résolution pacifique des problèmes entre les deux rives du détroit. Il n'y a aucun changement dans les positions fondamentales des membres du G7 sur Taïwan, y compris les politiques déclarées d'une seule Chine.
Nous continuerons à faire part à la Chine de nos préoccupations concernant les violations et les abus des droits de la personne dont elle fait état, notamment au Xinjiang et au Tibet. Nous réitérons nos préoccupations quant à l'érosion continue des droits, des libertés et de l'autonomie de Hong Kong, et nous demandons à la Chine d'agir conformément à ses engagements internationaux et à ses obligations juridiques.
Nous demandons également à la Chine de traiter les diplomates étrangers conformément aux obligations qui lui incombent en vertu de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques et de la Convention de Vienne sur les relations consulaires.
9. Asie centrale
Nous, membres du G7, avons discuté des multiples défis auxquels sont confrontés les cinq pays d'Asie centrale, qu'il s'agisse des conséquences économiques et géopolitiques de la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine, des questions et des différends en matière de sécurité régionale ou des changements climatiques. Nous sommes déterminés à renforcer notre coopération avec les pays d'Asie centrale et à travailler avec leurs gouvernements et leurs populations sur le développement socio-économique, le respect des droits de la personne, la mise en œuvre de réformes nationales et institutionnelles, ainsi que sur la sécurité régionale. Nous travaillerons également ensemble pour favoriser la connectivité, les transports et les liens commerciaux.
10. Afrique
Nous, membres du G7, soulignons l'importance géopolitique et stratégique du continent africain. Une coopération étroite avec nos partenaires africains demeure vitale. L'Afrique est particulièrement touchée par de multiples crises mondiales telles que la crise climatique, la pandémie continue de COVID-19, l'insécurité alimentaire et la malnutrition, l'insécurité énergétique, les conséquences socio-économiques de la guerre de la Russie contre l'Ukraine, le recul de la démocratie et les enjeux de l'économie mondiale. Notre coopération avec l'Afrique et le soutien que nous lui apportons sont guidés par les objectifs de l'Agenda 2063 de l'Union africaine, l'Agenda 2030 pour le développement durable, les objectifs de l'Accord de Paris et les principes de la Charte des Nations unies. Nous continuerons à travailler avec nos partenaires africains pour mettre en place des systèmes agroalimentaires et énergétiques résilients et durables, atténuer le changement climatique et lutter contre la désinformation.
Nous restons déterminés à investir dans des infrastructures de qualité en Afrique, sur la base des principes du G20 pour l'investissement dans des infrastructures de qualité, notamment par le biais du Partenariat du G7 pour les infrastructures et les investissements mondiaux. Nous continuerons à soutenir la capacité de fabrication régionale de vaccins et d'autres produits médicaux essentiels, soutenue par des marchés durables.
Nous sommes profondément préoccupés par la détérioration continue de la situation politique, sécuritaire et humanitaire, y compris l'accès humanitaire, au Sahel. Nous sommes consternés par les violations et les abus des droits de la personne à l'encontre des populations civiles, y compris ceux commis par les groupes terroristes et les forces du Groupe Wagner affilié à la Russie au Mali. Nous demandons que toutes les personnes responsables de violations ou d'abus des droits de la personne rendent des comptes. Nous exprimons notre préoccupation quant à la présence croissante des forces affiliées à la Russie au Mali et ailleurs sur le continent et à leur impact potentiellement déstabilisant. Nous appelons à la préparation rapide d'élections libres et équitables et à la mise en œuvre complète des chartes de transition au Mali, au Burkina Faso et en Guinée, et réaffirmons notre soutien à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest et à l'Union africaine à cet égard. Nous condamnons la violence à l'encontre des manifestants au Tchad et l'incapacité de ce gouvernement de transition à adhérer aux principes et aux communiqués de l'Union africaine. Nous réitérons notre ferme engagement à soutenir les populations des pays du Sahel, en particulier les jeunes, et soulignons la nécessité de travailler avec les populations et les gouvernements des États riverains du golfe de Guinée pour renforcer de manière globale leur capacité de résistance à la menace du terrorisme.
Nous restons préoccupés par la paix et la sécurité dans la Corne de l'Afrique et par les besoins humanitaires aigus, notamment la famine en Somalie, qui ont un impact disproportionné sur les femmes et les filles. Nous travaillerons avec les pays, les institutions et la société civile de la région pour relever ces défis. Nous saluons l'annonce de l'accord conclu par le gouvernement éthiopien et le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), sous l'égide de l'Union africaine, de l'Afrique du Sud et du Kenya, pour régler le conflit dans le nord de l'Éthiopie. Nous demandons instamment au gouvernement éthiopien et au TPLF d'honorer et de mettre en œuvre pleinement cet engagement. Les violations des droits de la personne, les atrocités et les abus doivent cesser immédiatement. Les auteurs de ces violations et abus doivent être tenus pour responsables ; les survivants et les victimes doivent obtenir justice.
Nous félicitons la Somalie pour l'élection d'un nouveau gouvernement et appelons à un effort international concerté pour soutenir les priorités de réforme du président Hassan Sheikh Mohamud et la lutte contre al-Shabaab. Nous condamnons fermement l'attaque odieuse perpétrée par al-Shabaab contre des civils le 29 octobre et exprimons nos sincères condoléances aux familles des victimes. Plus d'un an après la prise du pouvoir par l'armée au Soudan, nous continuons d'exhorter les militaires à respecter l'engagement qu'ils ont pris de se retirer de la politique et maintenons notre appel en faveur du retour à un gouvernement dirigé par des civils et fondé sur un large soutien du peuple soudanais.
Nous sommes de plus en plus préoccupés par l'escalade de la violence et du conflit dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) ainsi que par les tensions régionales dans la région des Grands Lacs. Nous demandons instamment au mouvement armé M23 de faire preuve de retenue et appelons à la cessation de son offensive actuelle. Nous saluons les mesures prises récemment en faveur d'une plus grande stabilité dans la région, notamment les pourparlers avec les groupes armés dans le cadre du "processus de paix de la Communauté d’Afrique de l’Est en RDC" et la médiation régionale de l'Angola. Nous appelons toutes les parties concernées à participer à ces efforts de bonne foi et à agir dans le respect du droit international. Nous sommes convaincus que seule une coopération large, multisectorielle et transfrontalière peut apporter une stabilité durable dans la région.
11. Haïti
Nous exprimons notre profonde préoccupation face à l'aggravation de la situation humanitaire en Haïti, en particulier la propagation accrue du choléra et l'aggravation de la crise alimentaire et énergétique. Nous condamnons les violences perpétrées par les groupes armés et ceux qui les soutiennent. Ils terrorisent et prennent en otage la population. Nous réitérons notre engagement à soutenir tous les efforts visant à résoudre rapidement la crise sécuritaire et humanitaire actuelle. Nous appelons toutes les parties prenantes en Haïti à rétablir l'ordre et la sécurité et à permettre l'acheminement de l'aide nécessaire pour répondre aux besoins urgents de la population. Nous félicitons le CSNU d'avoir adopté un régime de sanctions le 21 octobre. Nous réitérons l'importance d'établir les conditions nécessaires pour permettre la tenue d'élections libres et équitables.
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