Déclaration du Groupe des amis sur les enfants et les conflits armés
Réunion en formule Arria du Conseil de sécurité des Nations Unies : L’impact de la pandémie de COVID-19 sur les violations commises contre les enfants dans les situations de conflit armé
7 mai 2021
J’ai le plaisir de prononcer cette déclaration au nom du Groupe des amis sur les enfants et les conflits armés, un réseau informel transrégional de 47 États membres et de l’Union européenne, ainsi que de 12 observateurs des Nations Unies et de la société civile.
Des remerciements à l’Estonie et aux coparrains d’avoir convoqué la réunion d’aujourd’hui en formule Arria. Nous saluons l’étude publiée par le Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général (RSSG) pour le sort des enfants en temps de conflit armé (EECA), et nous remercions plus particulièrement la RSSG Gamba d’avoir mis l’accent sur le sort des enfants touchés par les conflits armés dans le cadre de la pandémie.
Monsieur le Président, le Groupe des amis reconnaît et exprime sa profonde gratitude à tous les acteurs dans le domaine de la protection des enfants, en particulier des Nations Unies et de la société civile, qui bien souvent travaillent en s’exposant à des risques élevés pour eux-mêmes afin de protéger les enfants et de soutenir leur résilience et leur rétablissement pendant les périodes de conflits et de violence.
La pandémie de COVID-19 n’a fait qu’exacerber ces risques. Il nous incombe d’autant plus d’apporter notre appui aux capacités qui se consacrent à la protection des enfants. Comme nos intervenants l’ont démontré aujourd’hui, il n’y a pas de substitut à l’expertise spécialisée des acteurs du domaine de la protection des enfants.
Le Groupe des Amis réitère notre appel à assurer un ressourcement adéquat des capacités de protection des enfants, y compris au sein des opérations de la paix des Nations Unies et des équipes de pays, ainsi qu’au Secrétariat. La session de la Cinquième Commission qui est en cours est l’occasion pour les États membres de réfléchir à la façon de soutenir ces capacités essentielles.
Monsieur le Président,
Plus d’un an après le début de la pandémie, le Groupe des amis reste vivement préoccupé par l’incidence multidimensionnelle de la COVID-19 sur les enfants touchés par un conflit armé, y compris sur ceux qui sont contraints de fuir ou qui vivent en détention.
La protection des enfants doit être au cœur de la riposte actuelle à la pandémie, y compris en assurant la continuité des services centrés sur l’enfant, lesquels incluent la santé mentale et le soutien psychosocial, des programmes de réintégration complets, rapides et sûrs tenant compte du sexe et de l’âge, et un accès humanitaire sans entrave à tous les enfants dans le besoin.
Le déni d’aide humanitaire aux enfants touchés par un conflit armé - une violation grave - est particulièrement flagrant dans le contexte d’une pandémie mondiale. Nous sommes profondément préoccupés par les rapports actuels faisant état du déni d’aide humanitaire touchant les enfants, en particulier dans des contextes comme l’Afghanistan, la Syrie et le Yémen, ainsi que par le nombre croissant d’incidents vérifiés de cette grave violation dans le monde.
Le Groupe des amis s’alarme également des attaques contre des écoles et des hôpitaux qui sont survenues pendant la pandémie, notamment au Cameroun, en Éthiopie et au Myanmar, entre autres situations.
La pandémie cause la plus grande perturbation de l’histoire dans le domaine de l’éducation, et elle inflige aux systèmes de santé une pression les poussant jusqu’à leurs points de rupture. Cela a un impact disproportionné sur les enfants et les jeunes les plus vulnérables qui sont touchés par des conflits armés. Les filles sont particulièrement vulnérables et affrontent un risque accru d’être violées et de subir d’autres formes de violence sexuelle.
Les attaques contre les écoles et le personnel protégé ne feront qu’exacerber ces impacts sur les enfants. Et les attaques contre les hôpitaux, comme le récent bombardement du bloc opératoire d’Al Atareb en Syrie, détruisent ou perturbent les services de santé essentiels, à un moment où les enfants déjà vulnérables en ont le plus besoin.
Monsieur le Président, il est impératif que les parties à un conflit armé s’acquittent pleinement de leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, des droits de la personne et du droit des réfugiés, et qu’ils empêchent les violations graves commises contre les enfants et y mettent fin une fois pour toutes.
Le Groupe des amis encourage les parties à un conflit à mettre en œuvre des mesures de protection concrètes, efficaces et assorties de délais pour les enfants touchés par les conflits armés, notamment des plans d’action, des feuilles de route et des ordres de commandement, entre autres mesures
Finalement, nous exhortons le Conseil de sécurité et les parties à un conflit armé à appliquer pleinement toutes les résolutions du Conseil sur la protection des enfants touchés par un conflit armé, ainsi que les résolutions 2532 et 2565 sur les cessez-le-feu, et à faciliter un accès équitable et abordable aux vaccins contre la COVID-19 dans les situations de conflits armés, les situations d’après-conflit et les urgences humanitaires complexes.
Cela apporterait un répit indispensable aux enfants touchés par un conflit et à leurs familles, en ce moment particulièrement critique de notre effort collectif pour mettre fin à la pandémie de COVID-19.
Merci.
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