Djibouti - Examen périodique universel
EPU 30, 10 mai 2018
Recommandations du Canada
Recommandations
Le texte prononcé fait foi
Merci, Monsieur le Président.
Le Canada salue l’adoption par Djibouti d’une loi augmentant le quota minimum de femmes sur les listes des partis pour les élections législatives.
Le Canada recommande que Djibouti :
- Amende ses lois afin de garantir le droit à la liberté d’expression et d’association pacifique de tous, y compris l’opposition, les journalistes et les défenseurs des droits de la personne, et mette à leur disposition les outils nécessaires pour partager leurs idées, sans subir aucune forme d’intimidation.
- Mette en place un code de conduite des militaires pour interdire tout actes de violence, y compris la violence sexuelle, incluant à l’encontre des femmes et filles Afars.
- Intensifie dans les régions rurales sa stratégie pour éliminer les pratiques néfastes à l’endroit des femmes et des filles, notamment le mariage précoce et forcé, les mutilations génitales féminines et l’accès inégal à l’héritage.
- Améliore la protection des femmes et filles réfugiées en augmentant la présence des forces de l’ordre dans les camps de réfugiés.
Le Canada salue l’adoption par Djibouti en 2017 d’une loi nationale progressive sur les réfugiés visant à leur permettre d'obtenir des documents d'identification officiels et un meilleur accès à l'éducation et aux soins de santé.
Contexte
Selon UPR Info, un organisme sans but lucratif non gouvernemental qui fait le suivi du mécanisme d’examen périodique universel (EPU), dans les deux premiers cycles de l’EPU, Djibouti a reçu 259 recommandations dont 217 ont été acceptées (84 %). Les recommandations antérieures du Canada portaient sur la violence contre les femmes et les droits des journalistes, des médias et des groupes d’opposition.
Djibouti est une république au régime politique multipartite. Les groupes de défense des droits affirment toutefois que la capacité opérationnelle de l’opposition est restreinte tout comme la liberté d’expression, de réunion et d’association pacifique. Les défenseurs des droits de la personne, membres de l’opposition et associations syndicales signalent des cas de répression, d’arrestations et de détentions arbitraires, et d’usage de force excessive. En 1992, le gouvernement djiboutien a adopté une loi (n °1/AN/92/2ème) empêchant la création de partis politiques en leur imposant des contraintes excessives. De plus, il n’a pas accordé aux partis de l’opposition un accès suffisant à du financement conformément à la loi n °127/AN/16/7ème.
Parmi les démarches positives, on note les efforts du gouvernement de Djibouti pour sensibiliser le public aux droits des femmes et faire appliquer ces droits. Le gouvernement essaie aussi de mettre fin aux pratiques traditionnelles illégales et abusives comme la mutilation génitale des femmes, notamment en élaborant des mesures pour mettre en œuvre sa stratégie nationale d’élimination totale de toutes les formes d’excision. Des progrès ont été réalisés dans les zones urbaines, mais une plus forte sensibilisation en milieu rural est de mise. Grâce au Fonds canadien d’initiatives locales, le Canada fournit des fonds pour renforcer les capacités des groupes locaux qui travaillent à l’éradication de la mutilation génitale des femmes dans les zones rurales. Une autre avancée importante est l’adoption d’une loi exigeant un quota minimum de 25 % de femmes sur les listes des partis pour les élections parlementaires (auparavant 10 %). Lors des élections législatives de février 2018, 15 femmes ont été élues au Parlement comparativement à 8 femmes en 2013.
Djibouti est un pays de transit pour les migrants. Il a accueilli 27 000 réfugiés. En 2017, Djibouti a adopté une loi progressiste sur les réfugiés pour renforcer l’intégration des réfugiés et améliorer l’accès à l’éducation et aux services de santé.
Signaler un problème sur cette page
- Date de modification: