Jamaïque - Examen périodique universel
EPU 36, 2 novembre 2020
Recommandations du Canada
Recommandations
Merci, Monsieur le Président. Le Canada se réjouit des mesures positives prises par la Jamaïque depuis le dernier examen telles que le lancement d’un plan d’action national stratégique visant à éliminer la violence sexospécifique en 2018.
Le Canada recommande à la Jamaïque de :
- Renforcer les lois, les politiques publiques et les campagnes d’éducation visant à éliminer la violence sexospécifique et la discrimination fondée sur le sexe.
- Abroger les dispositions législatives qui criminalisent les pratiques homosexuelles entre adultes consentants et renforcer le cadre juridique afin d’éliminer la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.
- Modifier la loi sur l’INDECOM conformément aux recommandations émises par la commission parlementaire en 2015 afin de permettre à la Commission d’enquête indépendante d’arrêter, d’inculper et d’engager des poursuites contre les policiers soupçonnés d’avoir commis des homicides illégaux et des abus de pouvoir.
- Signer et ratifier la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Le Canada salue la diligence constante et exemplaire de la Jamaïque en ce qui a trait à la liberté de presse, et encourage le gouvernement de la Jamaïque à accélérer la mise sur pied d’une institution nationale indépendante de protection des droits de l’homme.
Contexte
La Jamaïque est une démocratie parlementaire qui tient des élections crédibles et compétitives, et où il y a une alternance démocratique du pouvoir. La Jamaïque se classe au sixième rang de l’Indice de la liberté de la presse (2020), et figure donc parmi les pays qui respectent le plus l’accès à l’information. La Jamaïque possède une société civile forte et dynamique, comprenant plusieurs organisations communautaires qui défendent les droits de la personne. Les ONG sont bien représentées dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’environnement, et la plupart d’entre elles viennent en aide aux groupes les plus vulnérables de la société. Elles n’ont cependant pas toujours accès à un financement adéquat et ne sont pas consultées de façon régulière par le gouvernement.
Depuis le dernier EPU, la Jamaïque a pris des mesures concrètes dans le but de renforcer les droits de la personne, notamment afin de combattre la violence sexospécifique. Cependant, selon Freedom House, la violence envers les femmes et les filles demeure un problème important, même si le gouvernement s’efforce d’y remédier. En 2018, la Jamaïque a lancé un plan d’action national stratégique (2017-2027) visant à éliminer la violence sexospécifique, et a élaboré une campagne d’éducation sur le sujet. La discrimination fondée sur le sexe et le harcèlement sexuel représentent également des enjeux importants. Les membres de la communauté LGBTI sont fréquemment victimes de discrimination, de violence et de harcèlement, et ces actes sont souvent ignorés par la police. La Jamaïque ne possède pas de loi visant à prévenir la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Les pratiques homosexuelles entre hommes adultes consentants sont toujours illégales en Jamaïque
Selon Amnistie internationale, les homicides illégaux et les abus imputables à la police demeurent de graves problèmes en Jamaïque. En 2015, une commission parlementaire avait révisé la loi sur l’INDECOM et avait notamment recommandé que la loi soit modifiée afin qu’INDECOM puisse entreprendre des poursuites pénales, mais le gouvernement n’a toujours pas mis en œuvre ces recommandations.
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