Érythrée - Examen périodique universel
EPU 32, 28 janvier 2019
Recommandations du Canada
Recommandations
Le texte prononcé fait foi
Merci, M. le Président.
Le Canada se réjouit de la signature par l’Érythrée d’un accord de paix avec l’Éthiopie et la reprise des relations avec la Somalie et Djibouti. Cependant, nous demeurons préoccupés par les restrictions imposés à de nombreux droits fondamentaux, notamment le droit à la liberté d’expression et de religion.
Le Canada recommande que l’Érythrée :
- Mette immédiatement fin à la pratique du service national prolongé de façon indéfinie, un système qui équivaut au travail forcé.
- Mette immédiatement fin à ses pratiques d’arrestations arbitraires, de détention d’une durée indéfinie, de torture et de mauvais traitements des détenus;
- Prenne les mesures nécessaires pour améliorer la protection des communautés religieuses et de conviction, et assure leur protection contre la persécution en autorisant toutes les religions, en mettant fin aux ingérences dans les pratiques religieuses et en libérant tous les prisonniers détenus pour leurs convictions et leurs pratiques religieuses;
- Autorise le nouveau Rapporteur spécial à se rendre en Érythrée, et à coopérer avec elle pour définir des critères de réforme et développer un plan de mise en œuvre.
Nous voudrions également rappeler à l’Érythrée, qu’en tant que membre du CDH, elle est responsable de coopérer avec les procédures spéciales de l’ONU.
Contexte
Selon UPR Info, une organisation non gouvernementale sans but lucratif qui assure le suivi du processus d’examen périodique universel (EPU), l’Érythrée a reçu 200 recommandations au cours des deux premiers cycles du processus, dont 92 ont été acceptées (un taux d’acceptation de 42 %). Les recommandations antérieures du Canada à l’Érythrée portaient sur la persécution des minorités religieuses, les droits civils et l’abolition du service national de durée indéfinie.
L’Érythrée, qui est partie à six des neufs principaux traités internationaux relatifs aux droits de la personne, est gouvernée par un régime autoritaire et affiche l’un des pires bilans en matière de droits de la personne. Des milliers d’Érythréens fuit le pays chaque mois pour éviter la conscription militaire obligatoire, qui est censée durer 18 mois, mais en réalité devient un travail forcé d’une durée indéfinie puisque plusieurs Érythréens passent la majeure partie de leur vie professionnelle dans l’armée avec une rémunération insuffisante qui ne permet pas de couvrir une subsistance de base.
Plusieurs Érythréens sont sujet à des arrestations arbitraires et de détentions de durée indéfinie. Les conditions de détention dans les prisons sont médiocres puisque de nombreux prisonniers auraient été soumis à la torture et à d'autres traitements dégradants. Toutes les organisations indépendantes de la société civile et médias sont bannis. Des interdictions concernant de nombreuses religions sont maintenues puisque les pratiquants de religions interdites sont sujets à des représailles, voire des peines d’emprisonnement.
Malgré le dégel de ses relations avec l’Éthiopie, la liberté de mouvement en Érythrée reste restreinte. L’Érythrée a également systématiquement refusé l’accès aux procédures spéciales des Nations Unies dans le pays, y compris au Rapporteur spécial, ce qui rend pratiquement impossible de vérifier de manière indépendante les nombreuses allégations de violation des droits de la personne.
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