Éthiopie - Examen périodique universel
EPU 33, 14 mai, 2019
Recommandations du Canada
Contexte
Selon UPR Info, une organisation non gouvernementale (ONG) sans bus lucratif qui fait le suivi du processus d’examen périodique universel (EPU), au cours des deux premiers cycles de l’EPU (en 2009 et en 2014), l’Éthiopie a fait l’objet de 421 recommandations, et elle en a accepté 290 (soit 69 %). Les recommandations précédentes formulées par le Canada portaient principalement sur la justice, les disparitions forcées, les questions d’orientation sexuelle, la torture et les violations des droits de la personne commises par des agents de l’État.
Depuis sa nomination aux fonctions de premier ministre de l’Éthiopie en avril 2018, M. Abiy Ahmed a répondu aux demandes de la population en faveur de la démocratie en procédant à des réformes importantes visant à ouvrir l’espace politique, à libéraliser l’économie, à accroître la liberté de la presse et à garantir l’indépendance du système judiciaire. Ces réformes comprenaient notamment la formation d’un cabinet paritaire et la création d’un conseil des réformes liées à la justice et aux affaires juridiques. Ce dernier a procédé à l’examen des lois restrictives, ce qui a entraîné des modifications dans la Proclamation sur les organismes caritatifs et les sociétés en mars 2019, lesquelles éliminaient les restrictions quant au financement pour les organisations de la société civile s’occupant des questions liées aux droits de la personne. Des travaux sont en cours pour réformer la Proclamation antiterrorisme ainsi que les lois électorale et sur les médias, qui ont fait l’objet de critiques parce qu’elles restreignent l’espace politique et qu’elles limitent la liberté d’expression.
Bien que l’ouverture de l’espace politique ait entraîné une vague d’optimisme national, elle a également alimenté les vieux conflits entre les groupes ethniques, ce qui a causé la migration à l’intérieur du pays de plus de deux millions de personnes qui n’ont pas accès à de la nourriture convenable et à de l’eau potable. Les efforts du gouvernement pour gérer cette crise humanitaire ont été plutôt infructueux, cependant celui‑ci continue d’avoir une bonne capacité à coordonner des interventions dans les situations d’insécurité alimentaire causée par des sécheresses qui sont répandues, chroniques et fréquentes, grâce à l’aide financière internationale. De plus, sa politique de frontière ouverte en place depuis longtemps et l’adoption récente d’une loi progressive qui régit les droits des plus de 900 000 réfugiés se trouvant en Éthiopie sont des exemples pour la région.
L’Éthiopie a réalisé des progrès en ce qui concerne l’augmentation de l’éducation primaire chez les femmes et les filles, mais des efforts supplémentaires sont nécessaires pour ce qui est des niveaux secondaires. Par exemple, 26 % des filles de 9 à 13 ans ne fréquentent pas l’école pour différentes raisons, notamment la fréquence des mariages précoces et forcés; 20 % des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans et 40 % le sont avant l’âge de 18 ans. Ces statistiques sont parmi les plus élevées de l’Afrique subsaharienne.
Recommandations
Le Canada salue les mesures prises par le gouvernement de l’Éthiopie en vue d’améliorer le respect des droits de la personne.
Le Canada recommande que l’Éthiopie:
- Accélère le rythme des réformes visant à garantir l’indépendance du système judiciaire et à modifier les dispositions législatives restrictives conformément aux normes internationales, notamment la Proclamation antiterrorisme ainsi que les lois électorale et sur les médias.
- Améliore l’accès et éliminer les obstacles à l’éducation pour les femmes et les filles pour améliorer les résultats en matière de santé et à réduire la pauvreté.
- Renforce le mandat de la Commission des droits de la personne de l’Éthiopie et assurer son indépendance.
- Continue à lutter contre les causes de conflits entre les communautés et garantir que les populations qui migrent en raison d’un conflit ne soient pas retournées chez elles avant que cela ne soit sécuritaire.
Le Canada accueille favorablement la nouvelle loi de la société civile, renforçant le respect des droits de la personne pour la liberté d'expression, de réunion et d'association. Cela permettra à ces organisations de jouer un rôle plus important dans la promotion du développement durable.
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