Fidji - Examen périodique universel
EPU, 6 novembre 2019
Recommandations du Canada
Contexte
Selon UPR Info, une organisation non gouvernementale (ONG) sans but lucratif qui suit l’évolution du processus de l’examen périodique universel (EPU), durant les deux premiers cycles de l’EPU, les Fidji ont reçu 287 recommandations, dont 252 ont été acceptées (taux d’acceptation de 88 p. 100). Les recommandations précédentes formulées par le Canada à l’endroit des Fidji portaient sur l’indépendance judiciaire, la liberté d’expression ainsi que la ratification des principaux pactes en matière de droits de la personne.
Les Fidji forment un pays démocratique où les protections des droits de la personne sont prévues au chapitre deux de la Constitution, sous la forme d’une déclaration des droits. Le pays dispose également d’une Commission des droits de la personne et de lutte contre la discrimination, ayant pour rôle de protéger et de renforcer les droits de la personne et de promouvoir une culture axée sur les droits de la personne aux Fidji.
Les Fidji ont ratifié sept des neuf principaux pactes et conventions relatifs aux droits de la personne et sont récemment devenues parties au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIRDCP) et au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIRDESC), en 2018. Les Fidji n’ont pas ratifié le Protocole facultatif concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant les enfants de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.
Les Fidji ont réalisé des progrès dans la promotion des droits des femmes depuis le dernier examen périodique universel. Elles ont amélioré leur rang dans l’indice mondial des disparités entre les sexes. Les Fidji ont adopté une politique nationale sur l’égalité entre les sexes, qui oblige tous les ministères et les secteurs à assumer conjointement la responsabilité de la réalisation de l’égalité entre les sexes. Les Fidji ont également élaboré un plan d’action pour les femmes et une stratégie de mobilisation des hommes et des garçons.
Il reste beaucoup à faire pour éliminer toutes les formes d’inégalité entre les sexes et de discrimination sexuelle aux Fidji, ainsi que pour prévenir l’exploitation des femmes et des enfants et la suppression du droit des travailleurs à la liberté d’association. Les disparités sociales et économiques entre les sexes demeurent importantes, en particulier chez les personnes LGBTI. La violence fondée sur le sexe est très répandue aux Fidji. Près des deux tiers des femmes déclarent avoir été victimes de violence physique ou sexuelle de la part de leur mari ou conjoint. Un pourcentage important de femmes (16 p. 100) ont également déclaré avoir été agressées sexuellement avant l’âge de 15 ans, tandis que le nombre de poursuites contre les agresseurs demeure faible.
En 2017, les Fidji ont adhéré au Protocole de Palerme relatif à la traite des personnes. Des lacunes subsistent dans le cadre juridique fidjien afin de protéger convenablement les enfants contre les pires formes de travail et d’exploitation des enfants. De nouvelles mesures doivent être prises aux Fidji pour prévenir l’exploitation et la traite des enfants. Les Fidji demeurent un pays source, de destination et de transit pour des hommes, des femmes et des enfants soumis au travail forcé et à la traite à des fins d’exploitation sexuelle.
Depuis l’adoption de la loi modifiant la loi sur les relations de travail de 2016, tous les travailleurs ont le droit de former des syndicats et de faire grève. Cependant, les lois continuent d’interdire aux membres des syndicats de se livrer à des activités politiques et d’exercer des fonctions officielles. Les travailleurs peuvent être privés de leurs droits à la liberté d’association et de réunion par la police, qui refuse d’accorder des permis de manifestation, et peuvent faire l’objet de harcèlement et de mises en détention. Les questions relatives au salaire minimum, aux réformes du droit du travail et au droit de grève continuent de limiter les droits et la liberté d’association.
Recommandations
Le Canada remercie les Fidji de leur présentation et les félicite d’avoir ratifié, en août 2018, le PIRDCP et le PIRDESC.
Le Canada recommande aux Fidji de prendre les mesures suivantes :
- Éviter que les femmes et les filles soient victimes de discrimination, de harcèlement et de violence familiale et sexuelle, en allouant des ressources suffisantes à la formation des forces de l’ordre et du personnel du système judiciaire relativement à la gestion des cas de violence à l’égard des femmes, et veiller à ce que les auteurs de ces actes soient traduits en justice.
- Prendre des mesures d’urgence afin d’éliminer l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales en ratifiant le Protocole facultatif concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant les enfants de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, en mobilisant le groupe de travail interorganisations sur la traite de personnes et en s’assurant que l’équipe spéciale interorganisations sur la traite de personnes se réunit régulièrement et facilite la mise en œuvre du plan d’action national visant à éliminer la traite des personnes et des enfants.
- Faire la promotion de la liberté d’association et du droit des travailleurs de mieux défendre leurs intérêts et leurs points de vue, notamment au moyen de permis licites pour manifester pacifiquement, sans crainte de harcèlement ou de détention.
Le Canada est préoccupé par les niveaux signalés de violence sexiste et exhorte le gouvernement des Fidji à mobiliser les hommes et les garçons pour remettre en question les normes, les attitudes et les comportements sociaux négatifs qui sous-tendent et perpétuent la violence, et pour promouvoir des relations respectueuses fondées sur l’égalité des sexes.
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