Malawi - Examen périodique universel
EPU 36, 3 novembre 2020
Recommandations du Canada
Recommandations
Merci, Madame la Présidente.
Le Canada félicite le Malawi pour sa reprise historique de l’élection présidentielle de juin dernier, qui témoigne d’un solide engagement en faveur de l’autorité de droit. Nous soulignons l’engagement de la nouvelle administration à l’égard de l’ouverture au sein du gouvernement, sa ferme volonté de débarrasser le pays de la corruption et ses efforts pour réformer les institutions gouvernementales, y compris le système judiciaire et l’application des lois, afin que les Malawiens puissent mieux jouir des droits et libertés qui leur sont dus.
Le Canada recommande que le Malawi :
- Continue à renforcer les mécanismes visant à prévenir et à interdire la discrimination à l’égard des groupes vulnérables, y compris les personnes atteintes d’albinisme.
- Abroge les articles de son Code pénal qui criminalisent les activités sexuelles entre adultes consentants de même sexe ainsi que ceux qui criminalisent l’identité et l’expression de genre des transgenres tel que la prescription relative à l’apparence des hommes.
- Interdire la discrimination fondée sur le sexe, l'identité de genre ou l'orientation sexuelle dans tous les aspects de la vie sociale
- Prenne des mesures importantes pour remédier à la surpopulation carcérale, notamment en réduisant les longues périodes de détention préventive.
Contexte
Le Malawi est un État parti à la plupart des principaux instruments internationaux relatifs aux droits de la personne. Depuis son dernier EPU, des efforts concrets ont été faits en faveur d’une plus grande égalité entre les genres. Par exemple, le Malawi a élevé l’âge minimum du mariage, le faisant passer de 15 à 18 ans, lancé sa stratégie pour les adolescentes et les jeunes femmes et criminalisé toute forme d’abus sexuels contre les garçons. Si le Malawi s’est engagé à éliminer les mariages d’enfants, précoces et forcés d’ici 2030, conformément à la cible 5.3 des objectifs de développement durable, il n’en demeure pas moins que ce problème persiste. Des questions comme la violence fondée sur le genre restent également très répandues et sous-déclarées, et les survivants sont confrontés à des retards considérables dans l’accès à la justice en raison d’un système judiciaire aux ressources insuffisantes. Un gouvernement nouvellement élu a des plans ambitieux pour la promotion des droits des femmes, ce qui laisse espérer des solutions à ces problèmes.
Les articles 153, 154, 156 et 137 du Code pénal malawien criminalisent les comportements homosexuels. De la même façon, avec sa prescription relative à l’apparence des hommes, le paragraphe 180 (g) criminalise effectivement l’identité et l’expression de genre des transgenres.
Les Malawiens atteints d’albinisme continuent de vivre dans la crainte d’être tués ou enlevés pour les parties de leur corps. Les attaques violentes contre ces personnes découlent du mythe faux et dangereux selon lequel les parties du corps des personnes atteintes d’albinisme peuvent rendre quelqu’un riche. Les gouvernements doivent redoubler d’efforts pour dissiper ces mythes, protéger les personnes atteintes d’albinisme et poursuivre les auteurs d’actes de violence.
Les conditions carcérales au Malawi restent mauvaises en raison du surpeuplement, de la violence, des conditions sanitaires inadéquates et du manque de soins médicaux.
Le nouveau président du Malawi, Lazarus Chakwera, a placé le respect des droits de la personne et de l’autorité de droit au cœur de sa campagne. Le Canada continuera à suivre de près l’évolution de la situation des droits de la personne au Malawi.
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