Mozambique - Examen périodique universel
EPU 38, 4 mai 2021
Recommandations du Canada
Contexte
Le Mozambique est un État partie à 12 traités relatifs aux droits de la personne, dont le Pacte international relatif aux droits civils et politiques; la Convention relative aux droits de l’enfant; la Convention contre la torture et d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants; et la Convention relative aux droits des personnes handicapées.
Le Mozambique a pris un certain nombre de mesures importantes depuis son dernier EPU pour renforcer la promotion et la protection des droits de la personne. L’adoption, en 2019, de la loi visant à prévenir et à combattre les mariages précoces constitue une étape positive dans la mise en œuvre de ses engagements dans le cadre de l’EPU contre le mariage des enfants. La signature de la cessation définitive des hostilités militaires et de l’accord de paix et de réconciliation nationale signé à Maputo en 2019, ainsi que le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration en cours, constituent des jalons importants dans la poursuite d’une paix durable au fil des générations.
Malgré ces étapes importantes, il reste de grands défis à surmonter. Le Mozambique a connu une baisse constante de l’indice de Freedom House chaque année depuis 2017. Les droits à la liberté d’expression (y compris pour la presse), d’association et de réunion pacifique sont limités. Les médias, les membres de l’opposition politique et les organisations de la société civile ont fait l’objet de poursuites pénales, d’intimidation ou de harcèlement. La pandémie de COVID-19 a provoqué une escalade de la violence sexiste contre les femmes.
Le Mozambique est actuellement confronté à une insurrection islamique extrémiste, dirigée par Ansar Al-Sunna, dans sa province septentrionale de Cabo Delgado. Des membres de tous les groupes et organisations religieux (musulmans et chrétiens) ont été victimes de l'insurrection et beaucoup ont fui la région. En outre, des graves violations des droits de la personne et du droit humanitaire international ont été commises par toutes les parties : les insurgés, les forces de défense du Mozambique et les sociétés militaires privées engagées par le gouvernement mozambicain. Le Canada est profondément préoccupé par ces allégations, et par la détérioration de la situation des droits de la personne dans le nord du Mozambique.
Recommandations
Merci, Madame la Présidente.
Le Canada salue l’adoption par le Mozambique de la loi de 2019 visant à prévenir et à combattre les mariages précoces, ce qui constitue une étape positive dans la mise en œuvre de ses engagements dans le cadre de l’EPU.
Le Canada recommande que le Mozambique :
- Adopte des mesures pour mettre fin aux abus et aux violations des droits de la personne à Cabo Delgado et exige des comptes de la part des responsables.
- Accélère la mise en œuvre d’une approche multisectorielle visant à éradiquer la violence sexuelle, domestique et fondée sur le genre, notamment en donnant une formation appropriée aux policiers, les dirigeants communautaires et religieux, aux enseignants et au personnel médical, ainsi qu’en offrant un soutien efficace aux victimes et en exigeant des comptes de la part des auteurs de ces crimes.
- Veille à ce que les protections de la liberté d’expression prévues dans le cadre du droit international des droits de la personne soient intégrées dans le texte des propositions de loi régissant les médias et la radiodiffusion et soient respectées dans la pratique.
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