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Namibie - Examen périodique universel

EPU 38, 3 mai 2021
Recommandations par le Canada

Contexte

La Namibie est un État partie à la plupart des principaux instruments de défense des droits de la personne des Nations Unies et d’autres organisations internationales. La Namibie dispose d’un solide cadre national de protection des droits de la personne, et est un chef de file dans la protection et la promotion de la liberté des médias. En 2021, l’ONG Reporters sans frontières a classé la Namibie première en Afrique pour la liberté des médias et 24e à l’échelle mondiale.

Bien que la Namibie dispose d’une législation antidiscrimination rigoureuse, les personnes LGBTI ne bénéficient pas encore d’une protection légale complète contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre en vertu de la législation actuelle en matière de droits de la personne. Les relations sexuelles entre adultes consentants du même sexe demeurent officiellement criminalisées en vertu du Criminal Procedure Act de 2004 (article 299). Cependant, en 2016, l’ombudsman de Namibie a remis en question la nécessité de cette législation étant donné qu’elle n’est pas mise en application.  

La Namibie a pris des mesures positives afin de protéger les droits des peuples autochtones, y compris en ce qui concerne l’accès égal aux services publics comme l’éducation et les soins de santé dans les régions éloignées. Malgré ces efforts, des citoyens autochtones san, en particulier des femmes et des filles, continuent de signaler des cas de discrimination, de négligence et d’abus de la part du personnel soignant et du personnel médical.

L’égalité entre les sexes et l’émancipation des femmes est l’une des principales priorités du gouvernement de la Namibie depuis des décennies – tant à l’échelle nationale qu’à l’étranger. Du point de vue politique, l’engagement relatif à l’égalité des sexes est ferme et constant et il a amené des résultats significatifs dans la société. Néanmoins, la violence fondée sur le genre demeure élevée. Lors d’une série de protestations menées en 2020 sous la bannière #ShutItDown, des organisations de la société civile et des citoyens ont demandé que soit déclaré l’état d’urgence contre la violence fondée sur le genre et le féminicide, et que le gouvernement et les corps policiers jouent un plus grand rôle à cet égard. Un meilleur accès à des services complets de santé sexuelle et reproductive était également réclamé dans le cadre de ces protestations. Le dialogue entre la société civile et le gouvernement se poursuit sur ces questions.

Depuis son dernier examen périodique universel (EPU), la Namibie a pris des mesures concrètes en vue de l’amélioration de la protection des données en ligne et de la vie privée, en plus de lutter contre la cybercriminalité en adoptant une loi sur les transactions électroniques, l’Electronic Transactions Act. Certaines organisations de la société civile ont exprimé leurs préoccupations relativement à cette loi, qui confère aux autorités le pouvoir d’effectuer des interceptions et de la surveillance avec l’aide des compagnies de télécommunication.

Recommandations

Merci, Madame la présidente.

Le Canada accueille positivement la présentation de la Namibie et son rôle de chef de file dans la promotion de la liberté des médias.

Le Canada recommande que la Namibie :

  1. Décriminalise l’activité sexuelle entre adultes consentants du même sexe et garantir une égalité juridique totale et des protections contre la discrimination.
  2. Alloue des ressources suffisantes aux programmes visant à promouvoir le bien-être des autochtones et à lutter contre la discrimination et les abus dont ils sont victimes dans les systèmes de soins de santé et éducation.
  3. Fournisse les ressources pertinentes et élabore un cadre comportant des échéanciers précis pour contrôler la mise en œuvre des mesures adoptées visant à prévenir et à éviter la violence fondée sur le genre.
  4. Veille à ce que la législation nationale existante sur la cybercriminalité, la protection des données et de la vie privée soit entièrement conforme aux normes internationales sur les droits de la personne.

Le Canada demeure préoccupé par les taux élevés de violence contre les femmes et les filles qui s’est intensifiée depuis le début de la pandémie de COVID-19. Le Canada est également préoccupé par l’incidence élevée de mariages d’enfants, qui affecte de manière disproportionnée les filles d’âge scolaire et les adolescentes.

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