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L’immense potentiel de la pêche nordique du Canada dans les marchés asiatique et européen

L’immense potentiel de la pêche nordique du Canada dans les marchés asiatique et européen

Les accords de libre-échange du Canada offrent de plus vastes débouchés dans des marchés pour les entreprises qui mènent des activités dans nos régions nordiques les plus éloignées.

Le territoire de la région de Qikiqtani, soit la région la plus à l’est du Nunavut, est d’une beauté à couper le souffle.

L’érosion glaciaire des anciennes périodes glaciaires a creusé de profondes vallées et de superbes fjords qui comptent une faune nordique importante sur la terre et dans les eaux de marée glaciales.

Des mouettes tridactyles, des fulmars boréaux et des guillemots à miroir rôdent au-dessus des cheminées des fées, soit des piliers de pierre à sommet plat accompagnés de falaises abruptes. En bas, des phoques annelés, des phoques barbus, des ours polaires et des morses se montrent à l’occasion.

Flétan noir (ou du Groenland) sur la glace
Le poisson plat appelé flétan noir, ou flétan du Groenland (Reinhardtius hippoglossoides)

Au large des eaux arctiques, les narvals et les bélugas fendent les flots. Ce paysage marin naturel regorge de crevettes nordiques (Pandalus borealis et Pandalus montagui) et de poissons plats, tels que le turbot ou le flétan du Groenland (Reinhardtius hippoglossoides).

La demande mondiale de poissons et de fruits de mer des eaux arctiques soutient la pêche locale, qui est en pleine croissance.

Traditionnellement, les Inuits pêchent dans ces eaux depuis des milliers d’années, mais la pêche commerciale dans la région est relativement nouvelle.

La Qikiqtaaluk Corporation, une société inuite, est l’un des principaux acteurs locaux de ces activités de pêche commerciale. Il s’agit d’une filiale en propriété exclusive de l’Association inuite du Qikiqtani responsable du développement économique et de la génération de richesses pour les Inuits de la région.

La division des pêches de la Qikiqtaaluk Corporation est un acteur important de l’industrie côtière canadienne de la crevette nordique et du turbot.

Le directeur des pêches de la Qikiqtaaluk Corporation, Jerry Ward, explique que la pêche commerciale étant relativement nouvelle, la région n’a pas l’infrastructure nécessaire pour décharger, entreposer et transborder ses prises vers des marchés étrangers. Tous les chalutiers-usines congélateurs ayant une flottille hauturière de pêche aux engins mobiles qui récoltent poissons et fruits de mer dans les eaux adjacentes au Nunavut déchargent leurs prises dans les ports de Terre-Neuve-et-Labrador, à quelque 1 000 à 1 500 kilomètres au sud, tandis que les plus petits chalutiers-usines congélateurs ayant une flottille hauturière aux engins fixes déchargent principalement leurs récoltes dans les ports du Groenland.

« Il n’y a aucun port de déchargement au Nunavut, affirme M. Ward. Toutes les prises sont congelées en mer, à bord des chalutiers-usines congélateurs. »

« Sur un chalutier-usine congélateur aux engins mobiles, lorsque l’on pêche la crevette, les membres de l’équipage font deux expéditions puis ont congé pour les deux expéditions suivantes; chaque expédition dure généralement de 15 à 20 jours. Tout l’équipage monte à bord et descend dans les ports de Terre-Neuve. Pour la pêche au turbot, les expéditions sont plus longues; l’équipage part pour une période de 40 à 45 jours. La rotation de l’équipage se fait alors à chaque expédition. »

Un grand bateau de pêche en mer
Le Saputi, propriété d’Inuits, est un grand chalutier-usine congélateur de 76 mètres utilisé pour la pêche d’espèces multiples.

Le navire de Qikiqtaaluk Corporation, le Saputi, est un grand chalutier-usine congélateur de 76 mètres utilisé pour la pêche de plusieurs espèces. Le Saputi fait de 10 à 12 expéditions par année. Il peut transporter jusqu’à 900 tonnes métriques de turbot ou 600 tonnes métriques de crevettes nordiques, et a une capacité de congélation moyenne de 35 tonnes de turbot ou de 50 tonnes de crevettes par jour.

Les marchés auxquels sont destinées les prises du Saputi se trouvent principalement à l’étranger.

« Les pays asiatiques sont de loin notre plus important marché, précise M. Ward. La grande majorité des crevettes traitées sur le navire sont envoyées en Asie ou en Europe. Dans le cas du turbot, nos deux plus grands marchés en importance sont la Chine, pour le poisson entier, et le Japon, pour le poisson étêté et éviscéré. »

Les récents accords commerciaux du Canada, tels que l’Accord économique et commercial global (AECG) avec l’Union européenne ou l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste avec la région de l’Asie-Pacifique, ouvrent la porte à de nouveaux débouchés. Ces accords commerciaux appuient ainsi les efforts locaux visant à accroître l’emploi, l’autonomie gouvernementale et la viabilité.


L’AECG a eu une très grande incidence pour nous. Les droits de douane sont pratiquement inexistants maintenant pour les espèces que nous capturons (turbot et crevettes). Ces accords commerciaux sont utiles pour maximiser les retombées pour le Nunavut et élargir notre clientèle. 

Le directeur des pêches de la Qikiqtaaluk Corporation, Jerry Ward

La société réinvestit dans la formation, l’infrastructure et la recherche pour appuyer des pêches, une collectivité et une région durables.

« Notre mission consiste à capturer le contingent de pêche qui nous a été attribué de manière responsable, affirme Harry Flaherty, président-directeur général du regroupement de la Qikiqtaaluk Corporation. Nous réinvestissons ensuite les revenus dans des projets et des services qui favorisent la richesse, l’embauche d’Inuits et l’autonomie. »

Qikiqtaaluk Corporation détient 1,5 des 17 permis de pêche extracôtiers de crevettes disponibles au Canada et une part du contingent de turbot et de crevettes alloués au Nunavut au moyen du processus d’accès et d’allocations du Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut.

M. Ward précise que la pêche au Nunavut offre de bons emplois bien rémunérés à l’année à plus de 300 Inuits du Nunavut.

« C’est un très grand accomplissement pour la région, » ajoute M. Ward.

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