L’entreprise canadienne Sam Bat transforme l’érable en bâtons de baseball précieux pour les professionnels
Lorsque Miguel Cabrera, joueur de premier but des Tigers de Detroit, a marqué l’histoire récente du baseball, c’était grâce à un Sam Bat, un bâton fabriqué à la main à partir d’érable solide.
En 2012, Cabrera est devenu le premier joueur du baseball majeur depuis 1967 à remporter la célèbre « triple couronne » comme meneur de la Ligue américaine au chapitre de la moyenne au bâton, des coups de circuit et des points produits.
Dans les locaux de l’entreprise Sam Bat, situés à Carleton Place, en Ontario, à environ 45 kilomètres au sud-ouest du centre-ville d’Ottawa, on a célébré l’exploit de Cabrera.
C’est ce qui a aidé l’entreprise canadienne à prospérer tout en innovant. Elle produit des bâtons pour plus de 20 000 clients de partout au monde, dont 100 joueurs professionnels.
« Cette petite entreprise a vraiment changé le baseball majeur et peut se targuer d’un nombre incroyable de records », affirme Arlene Anderson, présidente et copropriétaire de Sam Bat. « C’est étonnant de voir combien de joueurs du baseball majeur utilisent nos bâtons. »
Ryan Braun, des Brewers de Milwaukee, utilise un bâton Sam Bat et a été élu recrue de l’année de la Ligue nationale en 2007, en plus d’avoir reçu le prix du joueur le plus utile en 2011.
Barry Bonds jouait pour les Giants de San Francisco lorsqu’il a frappé un nombre record de 73 circuits au cours de la saison 2001, grâce à un bâton Sam Bat.
En 2010, quand il jouait pour les Blue Jays de Toronto, José Bautista a mené le baseball majeur avec 54 circuits. Il s’élançait alors avec un bâton Sam Bat.
« Un de nos slogans appelle les joueurs à établir leur propre record à l’aide d’un bâton Sam Bat, en hommage à tous les records qu’il a aidé à établir », ajoute Anderson.
L’entreprise, qui emploie aujourd’hui 11 personnes, a débuté dans le garage de Sam Holman en 1996, après un défi lancé dans un bar. Bill Mackenzie, dépisteur pour les Rockies du Colorado et ami de M. Holman, lui avait dit que les frappeurs de puissance du baseball majeur brisaient trop souvent leurs bâtons, qui étaient traditionnellement fabriqués en frêne blanc d’Amérique du Nord.
À l’époque, Holman travaillait comme menuisier au Centre national des Arts, à Ottawa. Après avoir réparé un escalier, il lui restait un morceau d’érable avec lequel il a décidé de fabriquer un bâton de baseball. L’érable est un bois très dense au grain serré, ce qui lui permet de bien résister aux forts impacts.
Après avoir fait tester son bâton par des joueurs de baseball locaux, M. Holman a réussi à en faire parvenir un à Joe Carter, joueur des Blue Jays de Toronto. En 1997, la foule locale s’est déchaînée lorsque Carter, héros de la Série mondiale de 1992 et de 1993, a réussi un coup de circuit à sa première présence au marbre en utilisant un bâton Sam Bat.
Pendant plusieurs années, Sam Bat a été le fournisseur officiel de bâtons de la Ligue australienne de baseball. L’entreprise exporte également ses produits en Corée, aux États-Unis, en France, Italie, au Japon, aux Pays-Bas et à Taïwan.
Anderson affirme que les accords de libre-échange signés par le Canada sont essentiels pour la réussite de son entreprise.
Par exemple, grâce à l’ALENA, les bâtons de l’entreprise continuent de franchir la frontière américaine sans droits de douane.
Anderson affirme qu’il en va de même pour les autres pays. L’entreprise n’avait pas exporté beaucoup de bâtons au Japon ces dernières années en raison des droits de douane élevés.
Mais l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), accord commercial conclu entre le Canada et la région de l’Asie-Pacifique, ouvre de nouveaux marchés pour Sam Bat. Des marchands du Japon ont communiqué avec l’entreprise pour obtenir ses produits à la suite de la signature du PTPGP. Sam Bat s’attend ainsi à une hausse des ventes quand elle commencera à exporter vers le Japon, un pays où l’on compte de très nombreux amateurs de baseball.
Même s’il s’agit d’une entreprise d’envergure mondiale, Anderson est fière que Sam Bat n’ait pas perdu sa touche personnelle.
« Chaque bâton est fabriqué sur mesure, et nous pouvons même y apporter des ajustements en cours de saison si un joueur se blesse », dit Anderson.
Anderson affirme que l’entreprise n’a jamais songé à se lancer dans la production en série parce qu’elle voulait conserver la qualité qui fait sa renommée, de même que son service personnalisé. Les employés s’investissent corps et âme dans la fabrication méticuleuse et à la main de chaque bâton de baseball commandé.
« Nous sommes extrêmement fiers », déclare Anderson. « Nous vendons nos bâtons dans le monde entier, aux meilleurs joueurs professionnels. »
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