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Faire rayonner d’autres formes d’énergie en Jordanie


Maîtriser et mettre à profit la puissance du soleil grâce à l’énergie solaire est un choix judicieux en Jordanie, qui enregistre quelque 319 jours d’ensoleillement par année, soit environ le même nombre de jours qu’à Regina, en Saskatchewan, une des villes les plus ensoleillées au Canada.

Or, un projet visant à faire mieux connaître et adopter l’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique dans les maisons et les écoles de 2 des districts les plus pauvres de Jordanie fait encore mieux. Il contribue à changer les normes sociales et de genre, offre des possibilités d’emploi et de revenus en plus de rehausser les compétences et les connaissances chez les femmes.

En Jordanie, des panneaux solaires sont installés sur les toits pour améliorer l'efficacité énergétique. Photo : Cowater International Jordan - SEED.

« Nous réduisons la résistance au changement dans les communautés locales », a expliqué Mohammad Ramadan, responsable du projet d’énergie durable et de développement économique (Sustainable Energy and Economic Development - SEED), à titre de directeur national en Jordanie de Cowater International, société d’experts-conseils en développement ayant des activités dans le monde entier et dont le siège social se trouve au Canada. Dans le cadre du projet, des écoles réalisent aussi des projets d’énergie propre et donnent de la formation sur les technologies solaires.

Le projet SEED, mis en œuvre par Cowater et cofinancé par Affaires mondiales Canada et le Fonds jordanien pour l’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique, vise à promouvoir une croissance durable et inclusive. Il cible le gouvernorat d’Ajloun dans le nord du pays et le district de Deir Alla dans l’ouest de la vallée du Jourdain.

Le projet SEED aide des ménages à installer des chauffe-eau et des panneaux solaires, ainsi que des écoles et des centres de santé à adopter des systèmes d’énergie renouvelable et à améliorer leur efficacité énergétique. Il a aussi appuyé la construction de 2 petites centrales solaires et permis de donner de la formation et des stages à des ingénieurs, de même que des cours de certification à des professionnels spécialisés dans des domaines comme les compteurs intelligents, la gestion de l’énergie et la vérification de la consommation d’énergie.

Une incidence importante sur les femmes

Le projet SEED a donné à des femmes comme Ruba Gharagheer la possibilité de lutter contre les normes en matière de genre et de contribuer au développement de leur communauté. Photo : Cowater International Jordan - SEED.

Le projet a eu une incidence importante sur les normes de genre. Par exemple, dans le cadre du projet SEED, Ruba Gharagheer a reçu une formation technique sur la conception, l’installation, le raccordement, l’exploitation et l’entretien de systèmes d’énergie solaire. Elle a décroché un emploi auprès d’un des entrepreneurs associés au projet SEED, puis a participé à bon nombre des campagnes de sensibilisation du projet. Elle estime que cela lui a été profitable à plusieurs égards, particulièrement en lui permettant de gagner en assurance et d’acquérir des compétences sociales.

Auparavant, Ruba Gharagheer avait peur des hauteurs et était craintive à l’idée d’effectuer des tâches liées à l’électricité. « Après avoir suivi ma formation dans le cadre du projet SEED, j’ai réussi à surmonter ces peurs, dont je me sentais prisonnière », a-t-elle expliqué. Par ailleurs, elle est fière de pouvoir occuper un emploi qui était traditionnellement réservé aux hommes.

« J’ai réussi à montrer que les femmes peuvent s’impliquer autant que les hommes, sinon plus, dans des domaines techniques comme celui-ci », a-t-elle précisé. Elle travaille désormais en tant qu’éducatrice auprès des jeunes et comme « ambassadrice du changement » pour différentes organisations et continue de croire à l’importance de promouvoir l’efficacité énergétique et l’énergie renouvelable dans sa communauté.

Le projet SEED a permis à des femmes de travailler comme « ambassadrices de l'énergie » et de sensibiliser les autres à l'importance de l'efficacité énergétique. Photo : Cowater International Jordan - SEED.

Mohammad Ramadan fait remarquer qu’un des éléments importants du projet consiste à faire mieux comprendre aux groupes défavorisés les avantages économiques et environnementaux de l’énergie renouvelable. Les femmes qui travaillent comme « ambassadrices énergétiques » enseignent aux gens à optimiser la consommation d’énergie chez eux.

Les étudiants dans les écoles acquièrent une expérience directe dans les laboratoires de recherche sur l’énergie et jouent à des jeux où ils découvrent l’énergie solaire. Ainsi, bon nombre d’entre eux encouragent leurs parents à installer des chauffe-eau solaires chez eux, a-t-il indiqué : « Avec eux, nous semons les graines du changement, qu’ils font germer dans les régions où le projet est mis en œuvre ».

Les filles et les femmes sont les plus susceptibles de profiter de l’argent que les familles épargnent en adoptant des systèmes fonctionnant à l’énergie solaire, a constaté M. Ramadan: « Les parents renvoient leurs enfants à l’école, particulièrement les filles ».

Tirer les leçons de la technologie

Les panneaux solaires réduisent les émissions de CO2 et permettent d'économiser de l'énergie. Photo : Cowater International Jordan - SEED.

Les écoles qui reçoivent l’aide du programme bénéficient de ses retombées. Par exemple, l’école secondaire Orjan pour filles à Ajloun a installé des panneaux solaires qui répondent à la plupart des besoins en énergie des 400 étudiantes et employés de l’établissement, ce qui réduit les émissions de dioxyde de carbone et diminue les factures d’électricité.

Parmi les améliorations, on compte des appareils de climatisation écoénergétiques, des chauffe-eau et des lumières DEL, tandis que l’entretien des fenêtres et des portes a été effectué pour éviter la perte de chaleur. Un laboratoire de recherche sur l’énergie renouvelable et des trousses éducatives contribuent à ce que les étudiants tirent les leçons de la technologie, selon la directrice de l’école, Fatima Iffesha.

Grâce à sa formation dans le cadre du projet SEED, Feryal Al-Masry a créé un parapluie absorbant l'énergie solaire, qui offre de l'ombre tout en recueillant de l'énergie. Photo : Cowater International Jordan - SEED.

« Non seulement l’école diminue son empreinte environnementale, mais le milieu d’apprentissage est plus agréable pour les étudiantes pendant les chauds mois d’été et les mois froids d’hiver », a-t-elle noté. Les étudiantes sont ravies de ne pas sentir le kérosène 3 et les gaz d’échappement des chaufferettes qu’on utilisait auparavant, a-t-elle fait observer: « Elles sont plus en santé et aiment davantage l’école ».

À l’école secondaire polyvalente Al Maadi pour filles à Deir Alla, les améliorations relatives à l’énergie renouvelable et à l’efficacité énergétique ont sensibilisé les 486 étudiantes et enseignants aux avantages de ces technologies. L’école Al Maadi est un modèle à suivre pour la Direction de l’éducation de la Jordanie et d’autres écoles dans la région.

La directrice Ibtihaj Al-Afeef souligne que l’installation de nouveaux appareils de climatisation a amélioré l’assiduité pendant les mois d’été. « On s’attend à ce que la communauté de Deir Alla ait accès à de meilleurs moyens de subsistance à long terme », a-t-elle souligné.

Ici, au Canada, des organisations comme Les Écoles solaires du Canada (en anglais) appuient des projets d’énergie propre et proposent des programmes éducatifs connexes aux écoles. Des programmes de formation sont aussi offerts aux installateurs de systèmes à cellules photovoltaïques solaires et d’autres efforts sont menés dans des établissements d’enseignement postsecondaires partout au pays, notamment au Collège communautaire de Nouvelle-Écosse (en anglais).

Améliorer la vie et les moyens de subsistance

Le programme SEED a eu un effet direct sur les moyens de subsistance des districts où il a été mis en œuvre. Par exemple, Feryal Al-Masry de Deir Alla a suivi une formation technique théorique et pratique, puis une formation intensive de 3 mois où les participants transforment des idées innovatrices en plans d’affaires.

Feryal Al-Masry a reçu un prix de SEED pour sa réussite dans la conception et la fabrication du parapluie absorbant l'énergie solaire. Photo : Cowater International Jordan - SEED.

Mère de 5 enfants et seule pour subvenir aux besoins de sa famille, Mme Al-Masry a combiné la formation à son expérience de l’artisanat pour développer un parasol solaire. Le produit peut être utilisé par des propriétaires de magasin comme auvent au-dessus des étalages sur le trottoir, ainsi que par des entrepreneurs travaillant avec une voiturette de rue afin d’éviter les rayons du soleil, leur permettant du même coup de capter la précieuse énergie renouvelable.

Elle a ouvert un atelier pour concevoir et fabriquer le produit. En outre, elle transmet à sa famille et à ses voisins les connaissances qu’elle a acquises dans le cadre de sa formation technique, financière et de gestion des entreprises par l’intermédiaire du projet SEED. Sur le plan personnel, Mme Al-Masry a appris à avoir confiance en elle et renforcé ses aptitudes sociales et en communications en travaillant en équipe.

« Cela m’aide à établir des relations sur les marchés avec des fournisseurs, des partenaires et des clients potentiels », a-t-elle constaté. Tout comme Ruba Gharagheer, elle ressent une fierté particulière à l’idée d’assumer des fonctions normalement réservées aux hommes. « J’ai montré à notre communauté que les femmes peuvent se lancer en affaires et générer des revenus pour soutenir leur famille. »

Large éventail d’avantages

Mohammad Ramadan souligne que, même si la pandémie de COVID-19 a compliqué certaines activités du projet SEED, comme la tenue de séances de sensibilisation en personne, elle a également présenté des avantages. Par exemple, l’intérêt pour les séances de formation et de sensibilisation en ligne destinées aux ingénieurs et aux techniciens a explosé à travers la région, a-t-il signalé. « Lors d’une de ces séances, on a dénombré 3 000 participants de 15 pays », a-t-il précisé, ce qui, à titre de référence, correspond approximativement au nombre total d’étudiants inscrits à l’Université Bishop’s au Québec.

Le projet a profité d’« échanges de savoir-faire » avec le Canada, comme il l’a fait remarquer, qui vont d’ailleurs dans les deux sens et qui englobent la technologie, les documents de formation et les techniques. Pour M. Ramadan, il ne fait aucun doute que les habitants d’Ajloun et de Deir Alla appuieront longtemps les objectifs du projet.

« Ils possèdent maintenant les outils, la formation, les manuels et les techniques dont ils ont besoin pour continuer ce que nous avons commencé », a-t-il conclu.

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