Les esprits animaux : Comment trouver l’harmonie en soi et avec la nature
20 avril 2022
Phyllis Poitras-Jarrett est une artiste Métis contemporaine du Saskatchewan au Canada. Elle utilise son art pour nous rappeler la connexion entre tous les éléments dans l’environnement naturel.
Elle communique au moyen d’un mélange de matériaux, de peinture et de perlage complexe dans le style floral traditionnel des peuples Métis.
‘ Historiquement, dit Poitras-Jarret, les femmes Métis ont toujours fait du perlage. On leur a d ‘abord appris à broder. Mais quand les perles en verre furent introduites, elles ont transféré la symétrie de la broderie à leur travail de perlage.’
‘Je savais que je voulais travailler avec des perles, surtout avec ma kokum (ma grand-mère) qui me l’a enseigné.’
Les couleurs et les motifs qu’elle utilise donnent à son art un style unique.
‘Le perlage métis, explique Poitras-Jarret, célèbre la flore et la faune dans la nature, et il nous aide à réaliser l’importance de maintenir l’équilibre naturel que nous observons dans l’environnent qui nous entoure. ‘
Dans sa collection ‘l’esprit animal’, Poitras-Jarrett utilise des animaux et un perlage floral symétrique pour traduire la perspective autochtone selon laquelle nous devons le respect à tout ce qui vit.
‘Chaque animal représente une valeur humaine de base.’
Par exemple, le bison représente les valeurs de force et de respect, le loup représente la conscience et l’humilité, et le castor la créativité et la sagesse.
‘Il est important, selon Poitras-Jarret, de se rappeler ces valeurs humaines car parfois les gens se concentrent trop sur eux-mêmes, et se focalisent trop à acheter des choses.’
La connexion à ces valeurs nous aide à nous éloigner de l’égoïsme et de la surconsommation, et à nous concentrer plutôt sur les actions et les valeurs nécessaires au maintien d’une relation saine avec la terre sur laquelle nous vivons.
Alors que l’environnement naturel change rapidement, ce sont souvent les peuples autochtones qui en ressentent le plus les changements. Par exemple, dans le nord du Canada, au fur et à mesure que le permafrost fond et se déplace, l’infrastructure est en danger dans de nombreuses communautés autochtones.
En tant que gardiens de la terre pendant des millénaires, les peuples autochtones ont respecté son équilibre en ne prenant jamais plus que nécessaire et en laissant à la terre le temps et l’espace de se régénérer. Prendre de plus en plus à la terre perturbe l’équilibre naturel et précipite les impacts du changement climatique.
Poitras-Jarrett s’inspire du monde naturel qui l’entoure. Ayant grandi dans une ferme près d’un lac du Saskatchewan au Canada, elle se régalait de la beauté des paysages et dès son plus jeune âge faisait preuve d’une curiosité pour les animaux qui l’entouraient.
‘ J’ai toujours adoré la nature et les animaux à la ferme. Je faisais, dit-elle, de longues marches à la recherche de ces animaux.’
Malheureusement, ces paysages changent au cours du temps à cause des impacts du changement climatique sur l’environnement.
‘Nous oublions cette connaissance d’être connectés à la nature… il y a maintenant beaucoup plus d’incendies de forêts, d’air pollué par la fumée… l’équilibre est rompu, dit Poitras-Jarrett.’
Cet effet a été observé au Canada et à l’étranger, y compris en Australie.
Avec l’augmentation des feux de forêts et la perte d’habitat naturel pour une série d’espèces uniques, les non-autochtones découvrent l’importance des pratiques de gestion de l’environnement utilisées par les Aborigènes depuis des millénaires.
Lorsqu’on lui demande comment cela pourrait se connecter avec les Aborigènes et Insulaires du Détroit de Torres, elle répond : ‘Nous sommes tous connectés, nous ressentons tous les mêmes valeurs de la même manière, chaque être humain ressent ces valeurs en lui.’
‘L’art semble être une forme de guérison parce que les peuples autochtones sont si proches de la nature. Il a toujours fait partie de nos vies, et de voir et d’exposer de l’art dans sa maison, c’est spécial. Je ne réalisais pas à quel point les descriptions, le perlage et les animaux pouvaient toucher les peuples autochtones dans tout le Canada… ils apprécient vraiment tout cela.’
Le Haut-commissariat du Canada en Australie apporte cet art en Australie pour une exposition lors d’un événement prévu dans le cadre de la Journée mondiale de l’environnement en juin.
L’art de Poitras-Jarrett porte un message d’espoir et de détermination par la représentation d’un équilibre sain qui peut être atteint en regardant au-delà de nous-mêmes.
‘Il célèbre la nature et l’importance du monde naturel pour tous les peuples autochtones.’
Il nous rappelle également l’importance de notre crise climatique actuelle. En regardant au-delà de nous-mêmes et en rétablissant l’équilibre de l’environnement naturel, nous contribuerons non seulement à un avenir plus durable pour l’environnement, mais aussi à rétablir l’équilibre entre nos vies et nous-mêmes.
Cette collection ‘L’esprit animal ‘ se terminera avec 30 tableaux. 24 sont terminés à ce jour, il n’en reste plus que six. Lorsqu’on lui demande si elle a un favori, elle admet : ‘ chaque fois que je fais un tableau, c’est mon préféré.’
Écrit par Amy Smith
Amy est une métisse d’Edmonton, en Alberta, dans un Territoire visé par le Traité No. 6 dans l’Ouest canadien, qui vit actuellement sur les terres des peuples Ngunnawal et Ngambri à Canberra, Australie.
Amy a travaillé dans le contexte autochtone tant au Canada qu’en Australie, notamment pour le Gouvernement fédéral du Canada, des organisations autochtones et le secteur universitaire. Elle est actuellement Responsable principale du Plan d’action de la réconciliation (RAP) auprès de ‘Reconciliation Australia’.
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