Le photographe canadien Edward Burtynsky de retour en Australie
16 janvier 2023
L’un des photographes les plus connus au monde, le Canadien Edward Burtynsky, a puisé dans son fond de catalogue afin de produire In The Wake of Progress. Ce projet a été présenté à Sydney en tant que collaboration « hors saison » avec le Sydney Festival.
In The Wake of Progress présentait des décennies de photos produites avec une bande sonore magistrale. L’expérience gratuite, en plein air et immersive s’est déroulée à Taylor Square, Darlinghurst (soutenu par le Consulat général du Canada), dans la ville de Sydney. Le récit a fait visiter au spectateur divers continents ainsi que les différents environnements, l’objectif étant de lui montrer le véritable impact de l’être humain sur la planète.
« Il y a tout un monde en arrière-plan auquel nous ne prêtons jamais attention ; c’est ce monde qui crée toutes ces choses », a déclaré Burtynsky à Canada Down Under lors de son passage à Sydney.
« Tout cela fait partie de qui nous sommes. »
Lorsque l’œuvre a été initialement planifiée et commandée pour le Luminato Festival de 2020 à Toronto, Burtynsky a eu huit mois pour la produire ; elle devait être diffusée sur 22 écrans extérieurs au Yonge-Dundas Square. Ensuite, la pandémie de COVID-19 a mis un terme à l’affichage.
Grâce au temps supplémentaire à sa disposition, Burtyknsy a entrepris la réinvention et l’amélioration l’œuvre.
« L’œuvre a pu percoler lors de ces deux années. Lorsqu’on a du temps — je ne pouvais pas me déplacer —, l’œuvre devient ciblée », a-t-il déclaré.
Il a réuni une équipe entièrement canadienne. Elle comprenait entre autres le coproducteur Bob Ezrin, Phil Strong pour la bande originale et l’artiste Métis Cris iskw膿 pour le chant.
« Une réussite, c’est lorsqu’on n’a jamais l’impression d’être désynchronisé avec le film », a-t-il dit.
« Ce que vous voyez, ce que vous entendez et ce que vous ressentez fonctionnent tous en harmonie ».
Burtynsky s’est mis à compiler un arc de son travail qui capturerait l’imagination de personnes qui ne s’attendaient pas nécessairement à vivre une expérience artistique.
« C’est l’un de ces grands moments de l’art public : lorsque quelqu’un qui ne s’attend pas à vivre une expérience artistique ou culturelle le fait et que, tout à coup, il est emporté dans ce moment », a-t-il déclaré.
« Êtes-vous venu parce que vous en aviez entendu parler, ou êtes-vous tombé dessus par hasard ? J’adore ce dernier, parce que vous faisiez autre chose et maintenant vous êtes dans cette expérience, et vous vous laissez emporter. »
L’œuvre montre des zones du globe que la plupart des gens n’ont pas l’occasion de voir, que ce soit dans des mines, des ateliers clandestins, des usines ou des zones de déforestation. L’accès de Burtynsky est inégalé.
« La formule gagnante est d’être persistant ; il ne faut juste pas abandonner », a-t-il expliqué.
« La persistance et le fait de savoir ce que l’on veut — le langage est vraiment important lorsque vous négociez avec les gens à qui vous demandez la permission. C’est un peu comme un contrat social, dans la mesure où je ne trahis jamais ces entreprises — et, de façon générale, je ne choisis pas les pires acteurs non plus. »
Alors que beaucoup trouveraient que In The Wake of Progress est accompagné d’un message clair et quelque peu dystopique, Burtynsky implore qu’il soit simplement le messager, et non le juge.
« J’aime penser que mon travail est révélateur et non accusateur, et je veux ouvrir cette fenêtre sur ce monde, qui est un monde nécessaire et qui est le créateur de toutes les choses dont nous avons besoin — tout cela fait partie de qui nous sommes », a-t-il déclaré.
« Ce sont les affaires comme d’habitude ; ce sont toutes des entreprises qui ont la permission des gouvernements de faire ce qu’elles font. »
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