Affaires mondiales Canada au cours des décennies
1909-39
Une sorte de Foreign Office
1939-68
Jouer dans la cour des grands
1968-84
De nouvelles têtes et de nouvelles idées
1984-2008
Intégration et mondialisation
1909-39 : Une sorte de Foreign Office
1939-68 : Jouer dans la cour des grands
1968-84 : De nouvelles têtes et de nouvelles idées
1984-2008 : Intégration et mondialisation
Une sorte de Foreign Office : 1909 à 1939
Contrarié par l'accumulation des dossiers canado-américains qui occupent une grande partie de son temps, l'ambassadeur britannique à Washington, James Bryce, laisse entendre en 1908 que le Canada a besoin d'une « sorte de Foreign Office ». Le premier ministre sir Wilfrid Laurier reprend l'idée et crée un petit ministère des Affaires extérieures en juin 1909. Ses successeurs Robert Borden et W.L. Mackenzie King en assurent eux-mêmes la direction, et le Ministère joue un rôle important dans les pas que fait Ottawa au cours des deux décennies suivantes pour que le Canada prenne en main son rôle dans le monde.
Un des premiers défenseurs de la création d'un ministère distinct pour coordonner les « affaires extérieures » du Canada, sir Joseph Pope est le premier sous-secrétaire du Ministère de 1909 à 1925.
(Source : William James Topley/Bibliothèque et Archives Canada, PA-110845)
L'Administration centrale du Ministère a occupé l'édifice de l'Est du Parlement de 1914 à 1973.
(Source : Bibliothèque et Archives Canada, PA- 009423)
Comme c'est le cas aujourd'hui, les questions transfrontalières, telles que la souveraineté de l'Arctique, figuraient parmi les priorités du nouveau Ministère.
(Source : Vancouver Province, 1er février 1912)
Le premier ministre et secrétaire d'État aux Affaires extérieures, sir Robert Borden (assis, quatrième à partir de la gauche), à la Conférence impériale de guerre tenue à Londres en 1917. Les sacrifices consentis par les Canadiens au cours de la Première Guerre mondiale poussent Borden à vouloir exercer une plus grande autorité sur la politique étrangère du Canada.
(Source : Bibliothèque et Archives Canada, C-000241)
O.D. Skelton est devenu le deuxième sous secrétaire du Ministère lorsqu'il s'est joint à celui-ci en 1925. Il a alors amorcé la mise en place d'un service extérieur professionnel. Ici, M. Skelton (à gauche) est en route pour l'Europe au début des années 1930, accompagné d'une de ses premières recrues, le jeune Lester B. Pearson.
(Source : Bibliothèque et Archives Canada, PA-117595)
La délégation du Canada à la Conférence impériale de 1926 tenue à Londres a contribué à ce que les anciennes colonies britanniques obtiennent le droit de déterminer leur politique étrangère et d'avoir leurs propres missions à l'étranger. De gauche à droite : le ministre de la Justice Ernest Lapointe, le premier ministre et secrétaire d'État aux Affaires extérieures W.L. Mackenzie King, l'industriel Vincent Massey et le haut-commissaire au Royaume-Uni Peter Larkin.
(Source : Bibliothèque et Archives Canada, C-001690)
Le Ministère a ouvert des légations à Washington, Paris et Tokyo dans les années 1920. Sur cette photo, le personnel de la légation canadienne à Tokyo en 1929, en grande tenue diplomatique. De gauche à droite : K.P. Kirkwood, H.L. Keenleyside, sir Herbert Marler et J.A. Langley.
(Source : Ueno Makita Kogabo/Bibliothèque et Archives Canada, PA-120407)
Le premier ministre R.B. Bennett est arrivé au pouvoir pendant la Grande Crise des années 1930, et c'est au ministère des Affaires extérieures qu'il s'est adressé pour monter un programme axé sur le commerce. M. Bennett (au centre) rencontre le premier ministre britannique Stanley Baldwin (à gauche) lors de son arrivée à Ottawa pour la Conférence économique impériale de 1932.
(Source : Bibliothèque et Archives Canada, C-81448)
Le premier ministre et secrétaire d'État aux Affaires extérieures, W.L. Mackenzie King, s'est retrouvé devant la menace d'une guerre résultant de la montée du fascisme en Europe et en Asie. Sa politique étrangère prudente, laquelle visait à éviter les débats susceptibles de diviser les Canadiens, contrariait souvent le Ministère, qui tenait à accroître l'influence diplomatique du Canada.
(Source : John Collins, The Gazette [Montréal], 24 avril 1939)
Le pays uni derrière lui, le premier ministre et secrétaire d'État aux Affaires extérieures, W.L. Mackenzie King, a adressé au roi George VI une pétition en faveur d'une déclaration de guerre le 10 septembre 1939. En attendant qu'une semaine s'écoule après la déclaration de guerre de la Grande-Bretagne, M. King a souligné que le Canada décidait de sa propre politique étrangère et a préparé le terrain à l'effort de guerre du Canada.
(Source : Bibliothèque et Archives Canada)
Jouer dans la cour des grands : 1939 à 1968
La Seconde Guerre mondiale, qui a éclaté en septembre 1939, a transformé le ministère des Affaires extérieures. Le nombre de ses missions à l'étranger est passé de 6 en 1939 à 26 en 1946, puis à plus de 93 en 1967. Les responsabilités du Ministère se sont accrues, des perspectives nouvelles se sont ouvertes aux femmes au sein de celui-ci et le Canada a été amené à assumer de nouveaux rôles sur la scène internationale. À la fin de la guerre en 1945, le Ministère avait épousé la cause d'un internationalisme actif qui allait définir la politique étrangère du Canada pendant toute une génération.
La guerre a eu une incidence immédiate sur les diplomates canadiens et leur famille en Europe, où le blitzkrieg allemand de mai 1940 a forcé bon nombre d'entre eux à fuir dans des circonstances très pénibles. On voit ici la Maison du Canada à Londres, vers 1941, entourée de débris après un récent bombardement aérien.
(Source : Bibliothèque et Archives Canada, e008319469)
La pénurie de main-d'œuvre provoquée à l'échelle nationale par la guerre a contraint le Ministère à embaucher des femmes compétentes pour accomplir les tâches d'agents subalternes, mais elles n'ont pas eu droit à des postes d'agents du service extérieur avant 1947. Sur cette photo, Agnes McCloskey (au premier plan) au début des années 1940.
(Source : Yousuf Karsh/Bibliothèque et Archives Canada, PA-187411)
Norman Robertson est devenu sous-secrétaire d'État en 1941. On le voit sur cette photo en compagnie du premier ministre et secrétaire d'État aux Affaires extérieures W.L. Mackenzie King (à droite) en 1944. M. Robertson a réorganisé le Ministère pendant la guerre et en a fait pour la première fois l'organe d'un gouvernement moderne.
(Source : Bibliothèque et Archives Canada, C-015134)
La diplomatie d'après-guerre du Canada s'est articulée autour des Nations Unies. Le général A.G.L. McNaughton (à gauche) est devenu le premier représentant permanent du Canada auprès des Nations Unies en 1948. On le voit sur cette photo en compagnie (de gauche à droite) du ministre des Transports Lionel Chevrier et des diplomates Charles Ritchie et John Holmes.
(Source : Affaires étrangères et Commerce international Canada/Maurice Zalewski/Bibliothèque et Archives Canada, PA-187127)
L'efficacité des Nations Unies à assurer la sécurité internationale devant l'agression communiste des années 1940 s'est avérée limitée. Le Canada a figuré parmi les premières démocraties occidentales à tenter de conclure un accord de sécurité régionale, et ses diplomates ont joué un rôle de premier plan dans la négociation du Traité de l'Atlantique Nord. Hume Wrong, ambassadeur du Canada aux États-Unis, a signé le Traité au nom du Canada en avril 1949.
(Source : Harris-Ewing/Bibliothèque et Archives Canada, PA-124427)
L'évolution des attitudes sociales et l'expansion du Ministère dans les années 1950 ont permis aux femmes de gravir les échelons du Ministère. Elizabeth MacCallum est devenue la première femme chef de mission du Canada lorsqu'elle a été nommée chargée d'affaires à Beyrouth en 1954.
(Source : Richard Harrington/Office national du film du Canada/Bibliothèque et Archives Canada, PA-112766)
L'expansion du Ministère pendant les années 1950 en a fait une entité influente capable de « jouer dans la cour des grands », au dire de Lester B. Pearson. Sur cette photo, M. Pearson, secrétaire d'État aux Affaires extérieures, donne une conférence de presse durant la crise du canal de Suez en 1956. Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1957 pour son rôle dans le règlement de la crise.
(Source : Duncan Cameron/Bibliothèque et Archives Canada, PA-155557)
Jules Léger (à gauche), qui est devenu en 1954 le premier sous-secrétaire francophone du Ministère, en compagnie de Sidney Smith, secrétaire d'État aux Affaires extérieures de 1957 à 1959.
(Source : Bibliothèque et Archives Canada, PA-214179)
Howard Green, secrétaire d'État aux Affaires extérieures de 1959 à 1963, est devenu un ardent défenseur du désarmement nucléaire. Sur cette photo, en novembre 1959, il prononce une allocution devant les Nations Unies sur les effets des radiations atomiques.
(Source : Photo des Nations Unies)
Le diplomate Blair Seaborn hausse le drapeau à la mission du Canada auprès de la Commission internationale de surveillance et de contrôle au Vietnam, le 15 février 1965. De 1954, lorsque le Canada s'est joint aux commissions de la paix en Indochine, à 1973, lorsque la dernière mission s'est retirée, presque un tiers des diplomates du Ministère ont été en poste dans cette région déchirée par la guerre.
(Source : Seaborn Collection)
Sur cette photo, Paul Martin père, secrétaire d'État aux Affaires extérieures de 1963 à 1968, accueille des recrues du service extérieur à l'essai en 1967.
(Source : Affaires étrangères et Commerce international Canada)
De nouvelles têtes et de nouvelles idées : 1968 à 1984
Lorsque le premier ministre Pierre Trudeau est arrivé au pouvoir en 1968, il avait de nouvelles idées sur la diplomatie et le rôle du Canada dans le monde. Il a entrepris un examen rigoureux qui a eu pour résultat de placer les considérations d'ordre national au cœur de la politique étrangère et de rationaliser les opérations internationales du gouvernement. En mars 1980, le processus de consolidation a été amorcé lorsque le Ministère s'est vu confier la responsabilité de l'aide internationale et des programmes d'immigration à l'étranger. Deux ans plus tard, en janvier 1982, M. Trudeau a annoncé la création d'un ministère qui serait chargé du commerce international et des fonctions traditionnelles de politique étrangère. Ce ministère serait plus tard connu sous le nom de ministère des Affaires extérieures et du Commerce extérieur.
Les grands défis diplomatiques des années 1960, dont ceux posés par Fidel Castro et Cuba, la guerre impopulaire des États-Unis au Vietnam et les tensions dans les relations avec la France, ont suscité des critiques et des appels à la réforme de la part de toutes les allégeances politiques. Légende [traduction] : « Certains messieurs proposent leurs services de conseiller en matière d'affaires étrangères. [...] Aussi, un certain M. Allen Dulles a téléphoné pour annoncer qu'il était disponible. »
(Source : Ed Uluschak, Edmonton Journal, 26 avril 1968)
Bien que le premier ministre Trudeau ait parfois critiqué le Ministère, il en est venu peu à peu à apprécier son savoir faire. Par exemple, les diplomates canadiens ont joué un rôle capital dans la négociation des conditions de la reconnaissance de la Chine communiste en 1971, un objectif important de M. Trudeau. Sur cette photo, Arthur Menzies, ambassadeur du Canada en République populaire de Chine, fait la promotion de la technologie canadienne à une exposition tenue à Beijing en 1978.
(Source : Arthur Menzies)
En juin 1979, le premier ministre Joe Clark confie la fonction de secrétaire d'État aux Affaires extérieures à Flora MacDonald, première femme à occuper ce poste. Sur cette photo, elle participe à une conférence de presse avec Bill Barton, l'ambassadeur du Canada auprès des Nations Unies, en septembre 1979.
(Source : Photo des Nations Unies/Yutaka Nagata)
Le gouvernement Trudeau accordait beaucoup d'importance à l'affirmation de la souveraineté du Canada, un domaine dans lequel excellait le ministère des Affaires extérieures. Des diplomates canadiens ont pris part aux négociations complexes qui ont abouti à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer en 1982. Grâce à cette convention, plus de 1 million de milles carrés ont été ajoutés au territoire du Canada. Le conseiller juridique Alan Beesley (montré ici en 1981) a joué un rôle clé dans ces négociations.
(Source : Photo des Nations Unies/Yutaka Nagata)
Sous le leadership du premier ministre Trudeau, le Ministère a lancé un ambitieux programme de construction d'ambassades, conçu pour mettre en valeur la culture et les valeurs canadiennes à l'étranger. Ouverte en 1981, l'ambassade du Canada à Mexico était la première de plusieurs nouvelles ambassades servant à la fois de mission diplomatique traditionnelle et de centre culturel. Voici des photos d'autres ambassades récentes comme celles de :
Washington (1989),
(Source : Affaires étrangères et Commerce international Canada)
Tokyo (1991),
(Source : Affaires étrangères et Commerce international Canada)
et Séoul (2007).
(Source : Affaires étrangères et Commerce international Canada)
En janvier 1982, le ministère des Affaires extérieures et le Service des délégués commerciaux sont fusionnés en un seul ministère, dont le mandat est élargi. Ce ministère est chargé à la fois de la politique commerciale et de la politique étrangère du Canada. Ici, le secrétaire d'État aux Affaires extérieures Allan J. MacEachen tente de relever le délicat défi du commerce multilatéral.
(Source : Ed Franklin, The Globe and Mail, 26 novembre 1982)
Intégration et mondialisation : 1984 à 2008
Les réformes introduites par Pierre Trudeau ont résisté au temps, mais non sans susciter des controverses. La lutte contre le déficit menée par les gouvernements des premiers ministres Brian Mulroney (1984 à 1993) et Jean Chrétien (1993 à 2003) a contraint le Ministère à limiter ses activités et à se concentrer sur ses fonctions de base. En 1992, le Ministère est déchargé de ses responsabilités d'aide internationale et d'immigration. La décision en 1993 de changer son nom, qui sera dorénavant le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, souligne d'une certaine façon l'importance du retour à l'essentiel. En 1995, le Parlement reconnaît ce changement de nom et encourage le Ministère à se concentrer sur ce qu'il fait de mieux, et fait habilement depuis une centaine d'années, c'est-à-dire promouvoir les intérêts du Canada à l'étranger.
À la suite de l'élection du premier ministre Brian Mulroney en septembre 1984, Joe Clark est nommé secrétaire d'État aux Affaires extérieures. L'abolition de l'apartheid en Afrique du Sud est demeurée une priorité à la fois de M. Mulroney et de M. Clark, que l'on voit ici faisant une pause durant la rencontre des chefs de gouvernement du Commonwealth en Zambie, en 1987.
(Source : Secrétariat du Commonwealth)
Les représentants diplomatiques canadiens prennent part à la vie communautaire de leur pays d'accueil de différentes façons. Ici, des coureurs participent à la journée annuelle Terry Fox, un événement typiquement canadien visant à recueillir des fonds pour la recherche contre le cancer. Robert Wright (au centre), l'ambassadeur du Canada au Japon, est accompagné par les employés de l'ambassade et des participants japonais lors de la course de 2004, avec le paysage urbain de Tokyo en arrière-plan.
(Source : Ambassade du Canada à Tokyo)
Les diplomates canadiens en action : ils assurent la sécurité de matériaux nucléaires et radioactifs en Russie (2005),
(Source : Affaires étrangères et Commerce international Canada, Mark McLaughlin)
aident à réparer le tissu social fragile d'Haïti (2006),
(Source : Affaires étrangères et Commerce international Canada, Mark McLaughlin)
évacuent les Canadiens du Liban lors de la guerre (2006),
(Source : Affaires étrangères et Commerce international Canada, Yasemin Heinbecker)
et font la promotion des exportations canadiennes en Chine (2007).
(Source : Affaires étrangères et Commerce international Canada, Yasemin Heinbecker)
Depuis les années 1980, le Ministère dirige les efforts du Canada visant à saisir les occasions qui se présentent dans la nouvelle économie mondiale. Ici, en janvier 2008, le ministre du Commerce international David Emerson et la conseillère fédérale suisse Doris Leuthard signent un accord de libre-échange entre le Canada et les quatre pays membres de l'Association européenne de libre-échange.
(Source : Affaires étrangères et Commerce international Canada)
En juillet 2006, des jeunes agents du service extérieur aident à l'évacuation des Canadiens ayant quitté le Liban en raison de la guerre. Alors qu'il se prépare à relever les défis du prochain siècle, le Ministère assure son renouvellement en recrutant activement une nouvelle génération d'agents du service extérieur.
(Source : David Foxall)