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Planification et gestion des évaluations féministes

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  1. 1. À propos du présent guide
  2. 2. Qu’est-ce qu’une évaluation féministe à Affaires mondiales Canada?
    1. 2.1 Principes fondamentaux de l’évaluation féministe
  3. 3. Questions à se poser au moment d’envisager une approche d’évaluation féministe
  4. 4. Planification et conception d’une évaluation féministe
    1. 4.1 Quand commencer à planifier une évaluation
    2. 4.2 Déterminer qui devrait participer et la nature de leur participation
    3. 4.3 Mobiliser les parties prenantes et les partenaires principaux
    4. 4.4 Mettre en place la structure de gouvernance de l’évaluation
  5. 5. Considérations éthiques dans l’évaluation
    1. 5.1 Atténuer la dynamique de pouvoir et éviter de causer tout préjudice
    2. 5.2 Respecter le temps des parties prenantes
    3. 5.3 Mobiliser les participants dans le cadre de l’analyse des données et de la recherche de sens
    4. 5.4 Clarifier la propriété des données
  6. 6. Élaboration du cadre de référence de l’évaluation
    1. 6.1 Déterminer la finalité et les objectifs de l’évaluation
    2. 6.2 Élaborer les questions d’évaluation
    3. 6.3 Qualifications de l’équipe d’évaluation
    4. 6.4 Budget et niveau d’effort
  7. 7. Gestion des évaluations féministes
    1. 7.1 Réunion d’orientation avec l’équipe d’évaluation
    2. 7.2 Gestion de l’évaluation
    3. 7.3 Examen des livrables de l’évaluation
    4. 7.4 Réponse de la direction
    5. 7.5 Diffusion et apprentissage
  8. Annexe I : Aperçu de l’évaluation et des bonnes pratiques féministes
  9. Annexe II : Directives concernant le plan d’utilisation et d’influence
  10. Annexe III : Éléments à rechercher dans les livrables d’une évaluation féministe
  11. Annexe IV : Ressources

1. À propos du présent guide

Le présent document a été élaboré par la Direction générale des données et de l’évaluation d’Affaires mondiales Canada (AMC) pour fournir de l’information et des directives sur les évaluations féministes. Il ne vise pas à donner des orientations méthodologiques aux équipes d’évaluation qui cherchent à adopter une optique féministe dans leurs travaux d’évaluation. Toutefois, d’autres organisations pourraient le trouver utile comme guide pratique pour commander des évaluations féministes.

Le guide présente également une approche et un processus de commande et d’administration des évaluations féministes. Les approches d’évaluation féministe peuvent être utilisées pour évaluer n’importe quelprojet, peu importe le domained’intervention. L’approche décrite dans le présent guide doit être adaptée en fonction :

Le fait d’intégrer des principes féministes dans l’évaluation peut :

2. Qu’est-ce qu’une évaluation féministe à Affaires mondiales Canada?

La politique étrangère féministe globale du Canada se base sur la Politique d’aide internationale féministe ainsi que l’engagement du gouvernement du Canada à l’égard de l’plusNote de bas de page 1 (ACS Plus). Mises ensemble, ces politiques assurent que les méthodes de suivi, d’évaluation et d’apprentissage mesurent les changements transformateurs et les stimulent, de manière à favoriser l’égalité des genres et l’inclusion. Ces deux politiques imposent au ministère de renforcer son processus décisionnel fondé sur des données probantes en investissant dans :

Le Canada a exploré les manières d’appliquer les principes féministes dans les activités d’évaluation. Nous avons adopté une approche progressive et pragmatique, en nous appuyant sur les efforts des secteurs de programmation et l’évaluation.

L’évaluation féministe met l’accent sur les approches participatives, inclusives qui contribuent au renforcement du pouvoir des femmes, qui soutiennent activement les programmes de justice sociale, et visent à modifier la dynamique du pouvoir inégaleNote de bas de page 2. Plutôt qu’une approche ou un cadre précis, l’évaluation féministe est souvent définie comme une façon de penser à l’évaluationNote de bas de page 3, et elle est décrite comme fluide, dynamique et évolutiveNote de bas de page 4.

En outre, elle porte principalement sur les inégalités entre les genres qui conduisent à l’injustice sociale, car elles se croisent avec d’autres causes de discrimination. Une évaluation féministe remet en question et modifie les inégalités à chaque étape de l’évaluation. Elle favorise la transformation du processus d’évaluation, et reconnaît que l’évaluation elle-même peut être un outil de changement positif et de rééquilibrage de la répartition du pouvoir.

Dans quelle mesure mon projet doit-il être « féministe » pour recourir à l’évaluation féministe?

2.1 Principes fondamentaux de l’évaluation féministeNote de bas de page 5

PPrivilégier l’égalité des genres est à la base de toute approche féministe en évaluation.

Privilégier l’égalité des genres est à la base de toute approche féministe en évaluation. Pour qu’une évaluation soit considérée comme féministe, il n’est pas nécessaire que tous les autres principes retrouvés dans ce guide y soient intégrés. Vous devez vous efforcer d’appliquer autant d’éléments que possible ou pertinents en fonction des besoins et du contexte de l’évaluation.

Privilégier l’égalité des genres

L’évaluation féministe place l’égalité des genres et le renforcement du pouvoir des femmes, des filles et des autres personnes de diverses identités de genre au centre de toutes les étapes de l’évaluation. Elle permet d’examiner de quelle manière la discrimination fondée sur le genre est systémique et structurelle, et conduit à l’injustice sociale.

L’égalité des genres est un facteur essentiel dans l’élaboration des questions, de la méthodologie, des constatations, des conclusions et des recommandations de l’évaluation. L’évaluation féministe évalue les résultats en fonction des objectifs d’égalité des genres, et détermine les leçons apprises.

Promouvoir une approche inclusive et intersectionnelle

L’évaluation féministe examine les façons dont les différentes formes de discrimination se croisent pour créer des inégalités de pouvoir et une marginalisationNote de bas de page 6. La discrimination peut être fondée sur des facteurs comme le sexe, l’origine ethnique, l’âge, la culture, l’orientation sexuelle, le handicap et de nombreuses autres caractéristiques.

Or, l’évaluation féministe vise à déterminer pourquoi un groupe (p. ex., les femmes, les personnes de diverses identités de genre, les personnes âgées, les personnes handicapées, les personnes marginalisées) est traité différemment ou bénéficie différemment d’une politique, d’un programme ou d’un projet, et ce qui peut être fait pour remédier à cet écart.

L’évaluation féministe utilise des processus qui permettent à une diversité de parties prenantes, y compris des groupes marginalisés et difficiles à atteindre, de participer de manière significative à l’évaluation et de l’orienter. Elle offre une plateforme à des voix qui sont rarement entendues, et garantit que la production de connaissances est inclusive.

Favoriser le changement transformateur

Les approches transformatrices vont au-delà de la description des différences et de la ventilation des données. Elles poussent plutôt à apporter des changements plus structurels aux systèmes de pouvoir et aux relations entre les genres, fondés sur une compréhension des causes profondes de l’inégalité.

Une évaluation féministe efficace contribue à améliorer notre compréhension de la manière de réaliser un changement transformateur. Elle reconnaît que le changement social, notamment en ce qui concerne la dynamique des genres, n’est pas linéaire. Elle permet d’avoir de la flexibilité et de la complexité. L’évaluation féministe permet :

Transférer les pouvoirs et favoriser l’appartenance

Les connaissances produites par les évaluations constituent une ressource puissante, que les parties prenantes et les partenaires participants possèdent et utilisent. Ces connaissances soutiennent leurs propres programmes de changement social.

L’évaluation féministe utilise des méthodes participatives et autonomisantes pour transférer le pouvoir, en mettant à profit les participants en tant que partenaires à part entière dans la création et dans l’utilisation des connaissances, tout en garantissant le respect des protocoles de protection et de confidentialité.

Les objectifs d’apprentissage et les méthodes d’évaluation sont déterminés en collaboration avec les partenaires et les parties prenantes, et sont ancrés dans leurs contextes locaux. Il est important de contextualiser l’évaluation, en reconnaissant que des facteurs culturels, sociaux et temporels entrent en jeu. L’évaluation féministe favorise la réalisation d’évaluations menées par les partenaires ou d’évaluations conjointes, et la participation significative de l’expertise locale dans la mesure du possible.

Reconnaître la place et les privilèges

L’évaluation féministe tient compte du fait suivant qu’elle reconnaît tant les responsables de l’évaluation que les parties prenantes ont des expériences, des perspectives et des caractéristiques personnelles qui proviennent d’une position particulière, d’une vision du monde ou d’un parti pris particulier, ou qui y conduisent.

Au lieu de mettre l’accent sur la neutralité ou sur l’indépendance, l’évaluation féministe favorise la transparence, la réflexion et l’engagement avec ces partis pris potentiels. Elle adopte une approche axée sur la réflexion, qui favorise la prise en compte régulière de la positionnalité, des privilèges et des hypothèses ou des valeurs que les personnes apportent au processus d’évaluation.

L’évaluation féministe respecte les multiples modes de connaissanceNote de bas de page 7, et reconnaît que certains de ces modes de connaissance sont privilégiés par rapport à d’autresNote de bas de page 8.

Adopter une position militante

L’évaluation féministe favorise le recours à un processus d’évaluation menant à des conclusions qui influent positivement sur les droits des femmes, des filles et d’autres groupes traditionnellement exclus. Un facteur qui distingue l’évaluation féministe des autres approches d’évaluation est sa position militante. Les responsables de l’évaluation donnent suite aux possibilités de créer, de défendre et de soutenir le changement.

Les évaluations féministes visent à aller au-delà de la reconnaissance de l’inégalité. Elles s’attaquent à l’inégalité dans le cadre du processus d’évaluation, ainsi que dans les messages présentés dans le rapport final. L’évaluation féministe ne se contente pas de formuler des recommandations : elle rend la personne chargée de l’évaluation ou les personnes à son origine responsables de la promotion active du changement.

Pour commencer, les gestionnaires d’évaluation et les principales parties prenantes doivent déterminer quels principes fondamentaux de l’évaluation féministe guideront le processus et de quelle façon, et ce, en tenant compte :

En outre, ces personnes doivent consacrer expressément du temps tout au long du processus d’évaluation à évaluer et à étudier en quoi l’approche féministe oriente leur travail et à déterminer les éléments qui sont efficaces et ceux qui ne le sont pas.

Veuillez également consulter l’annexe I pour avoir un aperçu de l’évaluation et des bonnes pratiques féministes.

3. Questions à se poser au moment d’envisager une approche d’évaluation féministe

Une liste de questions destinées à orienter la réflexion des gestionnaires d’évaluation qui envisagent une approche d’évaluation féministe figure ci-dessous.

Questions de réflexionNote de bas de page 9

4. Planification et conception d’une évaluation féministe

4.1 Quand commencer à planifier une évaluation

Questions d’orientation

Idéalement, la planification initiale d’une évaluation commence avec les partenaires de mise en œuvre et les parti prenantes locales au stade de la conception du projet, le cas échéant. Cela laissera suffisamment de temps pour une planification conjointe avec les partenaires, en vue de convenir des besoins et de l’échéancier de l’évaluation.

Toute évaluation planifiée doit s’harmoniser avec les plans de suivi et d’évaluation des partenaires. En outre, des discussions et une planification précoces permettent également de s’assurer que les conclusions de l’évaluation sont pertinentes et obtenues en temps voulu. Elles peuvent également aboutir à une décision rapide concernant la partie qui sera responsable de demander la réalisation de l’évaluation (c.‑à‑d. la partie donatrice, le ou les partenaires de mise en œuvre, ou plusieurs parties, conjointement).

Pour chaque évaluation, des fonds doivent être réservés à l’étape de l’approbation du projet.

Conseils pratiques

4.2 Déterminer qui devrait participer et la nature de leur participation

Questions d’orientation

4.3 Mobiliser les parties prenantes et les partenaires principaux

Une approche participative vise à encourager la participation active des parties prenantes à l’évaluation (plutôt que de les y soumettre). La participation peut se faire de nombreuses manières, notamment par la formulation de questions, la conception d’outils et de stratégies de collecte de données, la collecte de données en tant que telle, l’interprétation des renseignements recueillis et la surveillance du travail effectué par les spécialistes techniques.

Il y a parfois une crainte que la participation des parties prenantes n’affecte la neutralité ou l’indépendance d’une évaluation. L’approche féministe tient compte du fait que toutes les personnes ont des expériences, des points de vue et des caractéristiques qui leur sont propres. Celles-ci peuvent se traduire par des biais personnels qui influencent l’évaluation.

Dans un premier temps, il est important de déterminer et de consulter les utilisateurs prévus de l’évaluation afin d’établir :

Un plan d’utilisation et d’influence de l’évaluation (voir l’annexe II) peut être élaboré pour orienter les discussions et les consultations sur la manière dont l’évaluation sera utilisée et dont les possibilités d’apprentissage peuvent être intégrées au processus d’évaluation lui-même. Il permet de déterminer ce qui suit :

Tout au long de l’évaluation, le plan pour l’utilisation et l’influence de l’évaluation doit régulièrement faire l’objet de discussions et être révisé. Selon les nouvelles informations apprises en cours de route, le plan est adapté afin de répondre aux questions suivantes :

Dans certains cas, des utilisateurs supplémentaires peuvent également être identifiés à des stades ultérieurs de l’évaluation.

Dans une évaluation féministe, une approche participativeNote de bas de page 10 est adoptée avec les partenaires et les parties prenantes, qui sont les principaux utilisateurs de l’évaluation et les participants les plus importants. Il se peut que les personnes participant à l’évaluation aient besoin de ressources ou de capacités supplémentaires pour participer de manière significative à l’évaluation. L’idéal serait de les définir dès le début du processus, de les planifier et de les budgétiser autant que possible.

Quand on élabore un plan pour l’utilisation et l’influence de l’évaluation, on doit déterminer comment rendre plus facile la participation de chaque groupe. Si des ressources, un encadrement, ou des conseils supplémentaires sont nécessaires, ils peuvent être inclus dans l’échéancier de l’évaluation ou dans son cadre de référence.

Une mobilisation précoce et une communication continue sont essentielles

Une fois déterminés les utilisateurs principaux de l’évaluation, ces derniers devraient se réunir pour faire part de leurs priorités, de leurs besoins et de leurs préoccupations en ce qui a trait à l’évaluation. La séance devrait permettre d’établir une compréhension commune du processus d’évaluation envisagé. Il sera peut-être nécessaire d’organiser des séances supplémentaires pour approfondir la compréhension de l’approche de l’évaluation féministe ou de la collecte des données et des approches analytiques. Ces séances peuvent être coordonnées par la personne chargée de l’évaluation, par les partenaires de mise en œuvre ou par un facilitateur externe.

Conseils pratiques

4.4 Mettre en place la structure de gouvernance de l’évaluation

Questions d’orientation

Une mobilisation inclusive et diversifiée des parties prenantes dans la planification, la conception, la conduite et le suivi des évaluations est essentielle pour garantir la prise en charge, la pertinence, la crédibilité et l’utilisation de l’évaluation.

Des processus doivent être mis en place pour garantir la participation des personnes ou des parties qui :

L’évaluation féministe reconnaît qu’il existe un déséquilibre intrinsèque des pouvoirs entre les intervenants qui commandent et qui réalisent les évaluations, et ceux à qui l’on demande de fournir des informations. On doit donc orienter intentionnellement l’évaluation de sorte que le pouvoir et la prise de décision soient répartis. Ainsi, les parties prenantes et les utilisateurs locaux, qui n’ont généralement aucun pouvoir dans les processus d’évaluation. Ceci vous permettra d’influencer la nature et le déroulement de l’évaluation et contribuer à créer un contexte favorable aux pratiques d’évaluation féministesNote de bas de page 11.

Bien qu’il n’existe pas d’approche uniforme pour établir une structure de gouvernance de l’évaluation, le modèle choisi devrait améliorer la répartition des connaissances et des informations. Cela garantira des flux d’information multidirectionnels.

Un moyen courant d’accroître le caractère horizontal du processus décisionnel et du leadership en matière d’évaluation consiste à créer un comité consultatif d’évaluation. Son rôle est de faciliter la consultation des principales parties prenantes afin de veiller à ce que leurs points de vue soient adéquatement représentés du début à la fin de l’évaluation.

Le comité sert de lien entre les gestionnaires de programme, les partenaires de mise en œuvre, les autres parties prenantes, et l’équipe d’évaluation. La participation de différents groupes de parties prenantes garantit une large prise en charge des résultats, et le suivi des recommandations découlant de l’évaluation.

Voici certaines responsabilités du comité :

Composition du comité consultatif d’évaluation

Le comité consultatif d’évaluation peut être composé des membres suivants :

Le rôle spécifique des organes directeurs peut varier d’une évaluation à l’autre, et les évaluations les plus importantes peuvent également comporter des groupes de référence, d’apprentissage ou de travail supplémentaires axés sur des enjeux ou des thèmes particuliers (certaines peuvent également inclure des réseaux ou des centres d’apprentissage). Ces groupes peuvent être officialisés par des cadres de référence qui précisent leurs rôles ainsi que l’engagement attendu, ou ils peuvent être plus informels. Dans la plupart des cas, ce sont les gestionnaires d’évaluation qui coordonnent et convoquent ces groupes.

Indépendamment de la structure et de son degré de formalité, le mécanisme doit permettre aux parties prenantes et aux partenaires locaux ainsi qu’aux autres principaux utilisateurs de l’évaluation de participer de manière significative, libre, et sans répercussion. Cela peut se traduire par :

Les personnes participantes doivent être libres de communiquer avec tous les autres membres des groupes, horizontalement et verticalement. La manière dont les contributions fournies seront suivies et utilisées doit être claire, et un mécanisme de rétroaction doit être mis en place pour s’assurer que les personnes participantes comprennent de quelle manière leur contribution a influencé l’évaluation.

5. Considérations éthiques dans l’évaluation

Questions d’orientation

Toutes les personnes qui participent à la commande, à la conception, à la réalisation et à la gestion des évaluations doivent se conformer aux normes éthiques convenues. Voici certains des principes éthiques liés à l’évaluation :

Les responsables de l’évaluation qui travaillent sous contrat ainsi que les parties donatrices ont une responsabilité envers toutes les personnes visées par l’évaluation. Elles doivent réfléchir à la manière dont l’évaluation abordera les points énumérés ci-dessous, dont certains relèvent de la responsabilité des gestionnaires d’évaluation ainsi que d’autres personnes. Certains points devront être clairement formulés dans le cadre de référence pour qu’ils soient abordés par l’équipe d’évaluation.

5.1 Atténuer la dynamique de pouvoir et éviter de causer tout préjudice

Les personnes qui planifient, qui réalisent et qui gèrent les évaluations doivent :

Les préjudices possibles peuvent prendre de nombreuses formes, et il faut en tenir compte dans les évaluations. Il s’agit par exemple de la gêne, de l’embarras, de l’intrusion, de la dévalorisation, des attentes non satisfaites, de la stigmatisation, des blessures physiques, de la détresse et des traumatismes. Des facteurs politiques et sociaux peuvent également mettre en péril la sécurité des personnes participantes avant, pendant ou après une évaluation. Les gestionnaires d’évaluation doivent discuter au préalable de ces questions et des stratégies d’atténuation éventuelles avec les partenaires de mise en œuvre.

5.2 Respecter le temps des parties prenantes

S’il n’est pas géré avec soin afin d’atténuer les dynamiques de pouvoir, un processus participatif peut mener à l’exploitation des personnes participantes. Il convient de tenir compte du temps des personnes participantes et du coût de leur participation, ainsi que d’autres questions telles que le transport, la garderie et l’accès à Internet pour permettre une participation virtuelle.

Le fait que des personnes participantes, telles que les membres du personnel de l’organisation bénéficiaire, s’engagent à examiner, à analyser et à donner un sens aux données peut nuire à l’organisation si ces personnes utilisent ainsi leur temps, les empêchant d’effectuer d’autres activités essentielles. Une évaluation féministe demande souvent beaucoup de temps; il faut donc veiller à ce que les personnes participantes ne soient pas surchargées, et à ce que le processus ait de la valeur pour les personnes qui participent à l’évaluation.

Participatif ou extractif

Les efforts visant à accroître l’engagement des personnes participant au projet dans le cadre de l’évaluation sans tenir compte de la manière dont les constatations leur seront rendues, ou de la manière dont ils bénéficieront de ces efforts, peuvent aboutir à des expériences extractives. Cela est particulièrement vrai pour la participation des femmes qui assument une grande partie des responsabilités du ménage et des responsabilités parentales, ou d’autres groupes marginalisés qui sont ainsi privés de temps pour se livrer à d’autres activités productives essentielles.

Lorsque le processus et la finalité de l’évaluation ne sont pas clairs, il est également possible que les personnes participant au projet aient de faux espoirs par rapport à la manière dont leur contribution sera utilisée, ou dont elle pourrait leur bénéficier à elles-mêmes et à leurs collectivités (p. ex. leurs collectivités ou leurs groupes recevront-ils davantage de fonds à l’avenir selon leur participation ou la manière dont ils traitent les responsables de l’évaluation?).

5.3 Mobiliser les participants dans le cadre de l’analyse des données et de la recherche de sens

Une création de connaissances en collaboration est essentielle pour contrer les déséquilibres de pouvoir ou les mauvaises interprétations. Certaines méthodes, comme celle de la technique du récitNote de bas de page 12 ou celle de la récolte des résultatsNote de bas de page 13, peuvent être bien adaptées au soutien de la création de connaissances en collaboration.

Les personnes participantes sont invitées à mettre en commun leurs histoires de la manière dont elles le souhaitent, et peuvent façonner le processus de recherche de sensNote de bas de page 14. C’est un processus dans lequel les gens donnent conjointement un sens à l’information et acquièrent une compréhension commune. Le tout repose sur l’hypothèse que les personnes ont des intérêts et des points de vue différents. Elles perçoivent donc souvent l’information de manière différente. Lorsque celle-ci est utilisée à des fins de suivi et d’évaluation, la recherche de sens peut s’appuyer sur des informations acquises au moyen de processus officiels ou informelsNote de bas de page 15.

5.4 Clarifier la propriété des données

Les questions de propriété des données doivent être clarifiées dès le début du processus d’évaluation. Une évaluation féministe invite les parties prenantes et les communautés locales à s’approprier les données autant que possible. Cela leur permet d’avoir le dernier mot sur la manière dont elles sont utilisées.

Le stockage des données est une considération essentielle pour la sécurité et la protection des groupes à risque, notamment les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers, intersexuées, bispirituelles et les autres personnes de diverses identités de genre (LGBTQI+), les femmes défenseures des droits de la personne et les peuples autochtones.

Conseils pratiques

6. Élaboration du cadre de référence de l’évaluation

Le cadre de référence est un document important qui définit les principaux paramètres de l’évaluation. L’élaboration d’un cadre de référence exact et précis est essentielle pour embaucher la bonne personne qui sera chargée de l’évaluation, pour orienter l’évaluation et pour assurer sa grande qualité. La planification et les consultations réalisées avant le début de l’évaluation contribueront à l’élaboration du cadre de référence.

Les mesures que les gestionnaires d’évaluation devraient prendre à cette étape sont les suivantes :

  1. En ce qui a trait aux gestionnaires de programme, communiquer avec les membres de leur équipe interne d’évaluation (le cas échéant) pour les inciter à participer tôt au processus. En revanche, si les gestionnaires d’évaluation sont responsables de la planification de l’évaluation, leur travail doit être effectué en étroite collaboration avec leurs homologues responsables des programmes.
  2. Définir la finalité, les objectifs et la portée de l’évaluation en collaboration avec le comité consultatif d’évaluation, si un tel comité est établi (voir la section 6.1).
  3. Déterminer les questions d’évaluation ou les sujets à étudier en collaboration avec les principaux utilisateurs et organes de gouvernance de l’évaluation (voir la section 6.2).
  4. S’entendre sur l’échéancier de l’évaluation avec les principaux utilisateurs et parties prenantes.

Conseils pratiques

6.1 Déterminer la finalité et les objectifs de l’évaluation

Questions d’orientation

Les évaluations féministes doivent montrer clairement l’intention sous‑jacente quant à la finalité de l’évaluation et à l’utilisation des conclusions, de manière à faire progresser les résultats en matière d’égalité des genres et à entraîner des changements aux structures de pouvoir. L’évaluation peut être menée à des fins :

En dernière analyse, l’évaluation vise à guider l’action sociale, à résoudre les problèmes sociaux et à renforcer la valeur organisationnelle ou socialeNote de bas de page 16.

Les objectifs d’apprentissage des utilisateurs principaux, notamment ceux qui sont marginalisés ou victimes de discrimination, doivent déterminer la finalité et les objectifs de l’évaluation.

Voici quelques exemples de finalités d’évaluation :

Voici quelques exemples d’objectifs d’évaluation :

Les besoins des utilisateurs, la finalité, les objectifs ainsi que le budget et le calendrier de l’évaluation détermineront la portée de l’évaluation.

Conseils pratiques

6.2 Élaborer les questions d’évaluation

Les gestionnaires d’évaluation préparent les principales questions de l’évaluation en collaboration avec les partenaires de mise en œuvre et d’autres utilisateurs. Il ne devrait pas y avoir plus de cinq à six questions d’évaluation. La liste devrait comprendre des questions en lien avec l’égalité des genres et les obstacles structurels dans des contextes particuliers. Les évaluations féministes mettent souvent l’accent sur l’apprentissage et la création conjointe des questions d’évaluation, mais les gestionnaires d’évaluation pourraient aussi vouloir consulter les durant la préparation des questions d’évaluation.

Une liste d’exemples de questions d’évaluation figure ci-dessous. Dans toutes ces questions, il est important de considérer et d’évaluer l’intersectionnalité.

Les questions d’évaluation peuvent être précisées au cours de la phase d’établissement participatif de la portée de l’évaluation, en fonction des contributions des parties prenantes et de l’évolution des besoins et des contextes.

6.3 Qualifications de l’équipe d’évaluation

Questions d’orientation

Pour déterminer le type de diversité et le degré de diversité qui doit être reflété dans la composition de l’équipe, considérez les points suivants : Quels types de données doivent être recueillies, analysées et interprétées? Qui doit trouver ces informations crédibles? Quels sont les points de vue qui permettront d’améliorer la compréhension? Les différents genres, langues, religions, cultures, âges et autres « différences qui font toute la différence » doivent être déterminés, et pris en compte lors de l’élaboration des exigences liées aux qualifications de l’équipe.

La clé pour réussir l’évaluation est de disposer de la bonne équipe, une condition essentielle. L’expertise nécessaire sera déterminée par la finalité, les objectifs de l’évaluation et par d’autres facteurs. Plus important encore, dans la mesure du possible, une évaluation féministe fait appel à des spécialistes du pays ou de la région de programmation, tels que des chercheurs ou des responsables de l’évaluation féministes.

L’objectif consiste à constituer une équipe qui comprend le contexte local et qui en témoigne dans les aspects méthodologiques de l’évaluation. En outre, l’équipe devrait apporter des antécédents, des expériences, des compétences et des perspectives diverses. Ces différences enrichissent l’évaluation, car elles permettent aux responsables de l’évaluation de voir le monde sous un angle différent, et d’élargir leur compréhension des enjeux abordés par l’évaluation. Les antécédents et les expériences des responsables de l’évaluation doivent également refléter les antécédents et les expériences des personnes participant au projet.

L’embauche d’une équipe de consultants établie dans le pays ou la région où le projet est mis en œuvre permet de renforcer la pertinence, la rigueur et l’adaptation culturelle de l’évaluation. La capacité de parler la langue locale et de comprendre les dynamiques sociales sous-jacentes est importante pour mobiliser les différents groupes, afin qu’ils participent de manière significative à une évaluation. L’embauche de responsables de l’évaluation à l’échelle locale pour diriger les évaluations peut également contribuer à renforcer les capacités d’évaluation dans les pays en développement, tout en créant des systèmes d’évaluation plus diversifiés.

 Vous trouverez ci-dessous une liste des qualifications et des expériences potentielles de l’équipe d’évaluation :

Il est très important de déterminer les compétences nécessaires les plus importantes, sans pour autant avoir des exigences trop restrictives; il pourrait être difficile de susciter l’intérêt de soumissionnaires si la liste des compétences requises est trop longue ou que ces compétences sont trop précises.

Conformément aux critères d’expériences et de compétences déterminés ci-dessus, il se pourrait que les gestionnaires d’évaluation souhaitent évaluer la compréhension que manifestent les soumissionnaires à l’égard du mandat et des besoins d’évaluation. Voici des exemples d’éléments pertinents :

Conseils pratiques

6.4 Budget et niveau d’effort

Deux éléments majeurs d’un cadre de référence sont le budget et le niveau d’effort. Une évaluation féministe peut nécessiter plus de temps (et donc un budget supérieur) pour permettre la consultation des différentes parties prenantes et leur participation. Le budget estimé doit absolument se fonder sur le coût réel et sur une analyse solide du niveau d’effort.

7. Gestion des évaluations féministes

La gestion de l’évaluation féministe exige que les gestionnaires d’évaluation et toutes les personnes participantes changent leur façon de procéder. Les principales différences sont les suivantes :

Les conseils suivants portent sur des étapes spécifiques de la gestion d’un contrat d’évaluation.

7.1 Réunion d’orientation avec l’équipe d’évaluation

Après la signature du contrat, organiser une réunion d’orientation avec l’équipe d’évaluation.

7.2 Gestion de l’évaluation

Le ou la gestionnaire de l’évaluation encadre l’évaluation conjointement avec le comité consultatif d’évaluation. Dans la plupart des cas, cette personne est le principal point de contact pour l’évaluation; elle coordonne la communication entre l’équipe d’évaluation, le comité consultatif d’évaluation et les autres parties prenantes (le cas échéant). En outre, elle organise les réunions et rassemble les contributions du comité consultatif d’évaluation et des autres parties prenantes, à moins qu’un autre arrangement ne soit pris avec les principales parties prenantes de l’évaluation.

On encourage les gestionnaires d’évaluation à jouer un rôle de facilitation en offrant la possibilité de transférer une portion des pouvoirs aux parties prenantes locales afin de les autonomiser dans la conduite de l’évaluation.

Le ou la gestionnaire d’évaluation ainsi que le comité consultatif sur l’évaluation doivent effectuer des vérifications périodiques auprès de l’équipe d’évaluation et des partenaires de mise en œuvre ou des partenaires locaux afin de savoir comment se déroule le processus. Les questions d’orientation suivantes peuvent contribuer à l’évaluation des progrès et à déterminer tout besoin d’ajustement :

7.3 Examen des livrables de l’évaluation

Le ou la gestionnaire de l’évaluation ainsi que le comité consultatif sur l’évaluation et les autres parties prenantes sont responsables d’examiner les livrables soumis par la personne chargée de l’évaluation et de s’assurer qu’ils respectent les normes de qualité établies pour l’évaluation. Ce sont aussi eux qui décident qui doit formuler des commentaires sur un livrable donné.

Il est recommandé d’inclure les principaux utilisateurs de l’évaluation ainsi que d’autres parties prenantes au sein du programme (p. ex. des spécialistes de l’égalité des genres, des spécialistes des partenariats et des pairs examinateurs externes). Ces personnes seront probablement déjà représentées au sein du comité consultatif d’évaluation, mais de nouvelles parties prenantes peuvent également se manifester tout au long du processus d’évaluation.

Bien que la tenue de vastes consultations soit favorisée, il se peut que certains utilisateurs choisissent de limiter leur participation en raison de la capacité (ou de l’intérêt) limitée du personnel. L’annexe III, Éléments à rechercher dans les livrables d’une évaluation féministe, énumère certains éléments qui devraient figurer dans chaque livrable.

Le comité consultatif d’évaluation est autorisé à choisir un ensemble établi de normes pour évaluer la qualité des livrables, par exemple les du Groupe des Nations Unies pour l’évaluation ou les du CAD de l’OCDE.

7.4 Réponse de la direction

Une fois le rapport d’évaluation finalisé, la préparation d’une réponse de la direction qui établit de quelle manière chaque organisation donnera suite aux recommandations de l’évaluation est une pratique courante. Les principaux utilisateurs ou les principales parties prenantes peuvent néanmoins s’entendre sur une solution de rechange pour garantir une réponse aux recommandations par les parties.

7.5 Diffusion et apprentissage

L’évaluation féministe oblige les responsables de l’évaluation à se demander qui a besoin de connaître les constatations, qui veut les connaître, et qui devrait les connaître. La compréhension de ces différents points de vue permet d’éclairer non seulement la façon dont l’information est rédigée, mais aussi la façon dont elle doit être présentée et communiquée à la fin de l’évaluation.

Il faut commencer à prévoir la diffusion des produits de connaissance de l’évaluation dès le début de la planification de l’évaluation (voir l’annexe II, Directives concernant le plan d’utilisation et d’influence). Le plan d’utilisation et d’influence doit décrire les produits dont les différents utilisateurs ont besoin ainsi que la manière dont ces personnes prévoient d’utiliser les connaissances et les enseignements tirés de l’évaluation.

D’autres produits et d’autres stratégies de diffusion pourront être envisagés à la clôture de l’évaluation. Il peut y avoir des leçons importantes que les parties prenantes souhaitent présenter à un public plus large, ou des stratégies spécifiques de mise en œuvre de projets que les parties prenantes souhaitent mettre en valeur.

Les besoins en matière de défense des droits et de communication des parties prenantes peuvent également avoir évolué en fonction des changements potentiels de leurs contextes sociopolitiques. Tous ces besoins peuvent donner lieu à une grande variété de produits de connaissance et d’engagement, par exemple :

Toutefois, il est important de se rappeler que, dans une évaluation féministe, les partenaires et les parties prenantes sont les principaux propriétaires des connaissances et devraient être consultés sur leur utilisation avant toute diffusion ultérieure.

Il est également impératif d’assurer la protection de toutes les personnes participant à l’évaluation qui pourraient subir un préjudice si leur identité était révélée par l’un des efforts de diffusion.

Voici d’autres stratégies de diffusion qui peuvent être envisagées :

Le présent guide continuera d’être adapté et renforcé au fur et à mesure que nous en apprendrons davantage sur l’évaluation féministe et sur la manière de l’appliquer dans divers contextes. Tous les commentaires sont les bienvenus. Veuillez les envoyer à evaluation@international.gc.ca.

Annexe I : Aperçu de l’évaluation et des bonnes pratiques féministes

Évaluation féministe

Responsable d’évaluation féministe

Notes méthodologiques

Bonnes pratiques

Annexe II : Directives concernant le plan d’utilisation et d’influence

Le plan d’utilisation et d’influence de l’évaluation vise à favoriser les occasions de participation des parties prenantes et d’apprentissage par répétition, du début à la fin de l’évaluation, afin de bonifier l’utilisation des résultats de l’évaluation.

La fiche-conseil est utile pour déterminer et prendre en compte :

Pour déterminer l’utilisation et l’influence de l’évaluation, tenez compte des conseils ci-dessous :

Conseil 1 : Déterminer les groupes qui sont en mesure de donner suite aux résultats de l’évaluation et par quels moyens.

Conseil 2 : Cerner les obstacles ou les contraintes qui pourraient nuire à l’utilisation. Il pourrait s’agir, par exemple, des facteurs suivants :

Conseil 3 : Convenir du plan avec le plus de parties prenantes possible pour obtenir leur appui. La consultation précoce contribue aussi à gérer les attentes des parties prenantes. Établissez ces renseignements au début de l’évaluation et les réexaminer, au besoin, pour maximiser leur utilisation et leur influence.

Personnes participant aux discussions : Les gestionnaires d’évaluation peuvent animer les discussions durant les premières étapes de planification de l’évaluation. Ces personnes sont encouragées à consulter un grand nombre de personnes et à collaborer le plus possible avec elles, notamment celles qui représentent les groupes d’utilisateurs finaux ou qui connaissent leurs besoins en matière d’information. Si un comité consultatif d’évaluation a été établi, ses membres devraient également participer à la préparation du plan.

Définition des utilisateurs finaux visés : Les gestionnaires d’évaluation sont en droit d’effectuer une (en anglais seulement) afin de répertorier un ensemble d’utilisateurs finaux éventuels de l’évaluation. Après cette analyse, les gestionnaires d’évaluation peuvent se servir du plan d’utilisation et d’influence de l’évaluation pour animer une discussion avec les parties prenantes et partenaires principaux.

Utilisation : Les gestionnaires d’évaluation devraient valider auprès des utilisateurs désignés ce qu’ils comptent faire avec les résultats de l’évaluation. La connaissance de l’information que chaque groupe souhaite obtenir donnera une idée des questions d’évaluation qui doivent être posées. Elle influera également sur le type de données générées (p. ex. données recueillies, méthodes de collecte employées). Ces éléments orienteront le processus d’élaboration du cadre de référence.

Consultation des utilisateurs : Les gestionnaires d’évaluation devraient clarifier auprès des utilisateurs désignés le rôle qu’ils souhaitent jouer dans le processus d’évaluation et déterminer les occasions qui leur sont offertes de prendre part à l’évaluation (p. ex. participation au sein du comité, formulation de questions d’évaluation, discussions sur les méthodes appropriées de collecte de données auprès des groupes ciblés, participation à l’analyse des données et à la recherche de sens, participation d’un bout à l’autre du processus, etc.). Les gestionnaires d’évaluation doivent diffuser les connaissances qui se rapportent à l’évaluation et qui en découlent dans un format adapté aux besoins et aux préférences des différents groupes d’utilisateurs (p. ex. langage accessible, emploi de graphiques). Parmi les stratégies possibles, on compte, d’une part, la participation des groupes d’utilisateurs à l’apprentissage et à la collecte de données tout au long de l’évaluation et, d’autre part, la réalisation de produits et d’activités appropriés, pertinents et attrayants pour les différents utilisateurs visés. Il est à noter que le rapport final d’évaluation est rarement le meilleur moyen de produire un effet ou d’avoir de l’influence. Il est important de déterminer si l’ensemble des utilisateurs peuvent participer à l’évaluation d’une façon qui correspond à leur préférence et de si leurs besoins sont pris en compte. De cette manière, il sera possible de savoir si un renforcement des capacités est nécessaire pour leur offrir un soutien tout au long du processus.

Partie responsable : Une personne ou un groupe de personnes devrait être affecté à la mise en œuvre complète de chaque stratégie déterminée.

Moment idéal : Dans la mesure du possible, la planification de l’évaluation devrait être adaptée aux calendriers de planification et de prise de décision des différents groupes d’utilisateurs. Il faut donc prévoir les occasions de participation des parties prenantes et la livraison des produits de manière à répondre à ces besoins.

Planification des suivis : Des suivis doivent être effectués auprès des utilisateurs finaux pour connaître l’usage qu’ils ont fait de l’évaluation dans le but d’orienter leur travail. Ce suivi peut être fait au moyen d’un sondage, d’un formulaire de rétroaction ou de simples conversations informelles.

Rajustement : Le changement des besoins est susceptible de mener à une modification des questions d’évaluation ou d’autres éléments du plan d’évaluation. Le cadre de référence peut comporter une remarque selon laquelle une révision du plan d’évaluation doit être effectuée, au besoin, pour répondre à un changement des besoins survenant à tout moment du processus d’évaluation.

Consultation des utilisateurs : Les gestionnaires d’évaluation devraient clarifier auprès des utilisateurs désignés le rôle qu’ils souhaitent jouer dans le processus d’évaluation et déterminer les occasions qui leur sont offertes de prendre part à l’évaluation (p. ex. participation au sein du comité, formulation de questions d’évaluation, discussions sur les méthodes appropriées de collecte de données auprès des groupes ciblés, participation à l’analyse des données et à la recherche de sens, participation d’un bout à l’autre du processus, etc.). Les gestionnaires d’évaluation doivent diffuser les connaissances qui se rapportent à l’évaluation et qui en découlent dans un format adapté aux besoins et aux préférences des différents groupes d’utilisateurs (p. ex. langage accessible, emploi de graphiques). Parmi les stratégies possibles, on compte, d’une part, la participation des groupes d’utilisateurs à l’apprentissage et à la collecte de données tout au long de l’évaluation et, d’autre part, la réalisation de produits et d’activités appropriés, pertinents et attrayants pour les différents utilisateurs visés. Il est à noter que le rapport final d’évaluation est rarement le meilleur moyen de produire un effet ou d’avoir de l’influence. Il est important de déterminer si l’ensemble des utilisateurs peuvent participer à l’évaluation d’une façon qui correspond à leur préférence et de si leurs besoins sont pris en compte. De cette manière, il sera possible de savoir si un renforcement des capacités est nécessaire pour leur offrir un soutien tout au long du processus.

Partie responsable : Une personne ou un groupe de personnes devrait être affecté à la mise en œuvre complète de chaque stratégie déterminée.

Moment idéal : Dans la mesure du possible, la planification de l’évaluation devrait être adaptée aux calendriers de planification et de prise de décision des différents groupes d’utilisateurs. Il faut donc prévoir les occasions de participation des parties prenantes et la livraison des produits de manière à répondre à ces besoins.

Planification des suivis : Des suivis doivent être effectués auprès des utilisateurs finaux pour connaître l’usage qu’ils ont fait de l’évaluation dans le but d’orienter leur travail. Ce suivi peut être fait au moyen d’un sondage, d’un formulaire de rétroaction ou de simples conversations informelles.

Rajustement : Le changement des besoins est susceptible de mener à une modification des questions d’évaluation ou d’autres éléments du plan d’évaluation. Le cadre de référence peut comporter une remarque selon laquelle une révision du plan d’évaluation doit être effectuée, au besoin, pour répondre à un changement des besoins survenant à tout moment du processus d’évaluation.

Développer un plan d’utilisation et d’influence de l’évaluation

Les thèmes ci-dessous peuvent être utilisés par les gestionnaires d’évaluation afin d’orienter les discussions concernant l’utilisation prévue et l’influence d’une évaluation. En suivant ces thèmes, ils élaborent ce qu’on appelle un plan d’utilisation et d’influence de l’évaluation. Ce type de plan peut se révéler utile pour animer des discussions avec les parties prenantes et les partenaires principaux et orienter les différentes étapes de l’évaluation. Comme référence voici des thèmes généralement abordés dans plan d’utilisation et d’influence, ainsi que des exemples d’actions. (N'oubliez pas que toute action sous la responsabilité d’un consultant ou d’une consultante de l’évaluation devrait figurer dans le cadre de référence.)

Titre de l’évaluation :

Période d’évaluation :

Utilisateur final : Inscrire un utilisateur ou groupe d’utilisateurs par ligne. Qui peut profiter des résultats de l’évaluation?

Exemples :

Utilisation prévue : Quel usage le groupe fera-t-il de l’évaluation? Les principales raisons de réaliser l’évaluation sont indiquées ici.

Exemples :

Participation des utilisateurs : Quelles sont les stratégies envisagées pour mobiliser les utilisateurs en fonction de leurs besoins tout au long du cycle d’évaluation et une fois l’évaluation terminée? Il faut également songer à la possibilité de réaliser une telle mobilisation et à tous les besoins de renforcement des capacités.

Type d’évaluation ou produits d’information requis

Exemples :

Partie responsable : Qui est responsable de répondre aux besoins de l’utilisateur?

Exemples :

Moment idéal : Quel est le meilleur moment pour promouvoir l’utilisation? Y a t il une date limite?

Suivi : Réfléchir aux mesures et aux stratégies servant à évaluer de quelle façon le groupe d’utilisateurs a participé à l’évaluation et aux conclusions qui en ont découlé.

Exemples :

Annexe III : Éléments à rechercher dans les livrables d’une évaluation féministe

1. Plan de travail

Dans une évaluation féministe, les responsables de l’évaluation collaborent avec les partenaires et les parties prenantes pour créer conjointement les différentes parties de l’évaluation. Cela comprend l’établissement des éléments suivants : les questions finales de l’évaluation, les outils de collecte de données appropriés, les personnes qui devraient participer à la collecte de données, la recherche de sens (analyse) des données recueillies, les décisions liées au type de produits d’évaluation qui conviennent à leurs utilisations (p. ex. un long rapport final est rarement le produit le plus approprié). Le plan de travail doit refléter ces caractéristiques de l’évaluation féministe.

Le plan de travail devrait comporter une analyse de l’évaluabilité (à moins qu’une telle analyse ait été réalisée séparément avant le début de l’évaluation). L’analyse de l’évaluabilité précise ce qui suit :

De plus, le plan de travail :

2. Rapport d’évaluation ou autre produit final d’évaluation

Produits de connaissances axés sur les utilisateurs. Tous les produits d’évaluation doivent être rédigés dans un langage accessible pour les utilisateurs principaux et faire l’objet d’une vérification pour déceler les idées préconçues qu’ils pourraient contenir. Pour ajouter une dimension humaine aux rapports, on peut y inclure des photos (à condition d’obtenir le consentement des personnes représentées), des récits généreux bien ciblés ou des citations pour appuyer le propos dans le but de mettre en valeur la voix des femmes et des personnes traditionnellement exclues.

Le rapport d’évaluation demeure le produit final d’évaluation le plus courant. Néanmoins, la richesse des données et des conclusions de l’évaluation peut aussi être transmise en d’autres formats (p. ex. un diaporama, un court document portant sur un groupe, un pays ou un thème particulier, etc.). Le produit final d’évaluation doit :

L’équipe d’évaluation doit également s’assurer que les partenaires et les parties prenantes comprennent le processus de formulation des constatations et des recommandations et s’entendent sur leur interprétation.

Autres livrables (au besoin)

Dans certaines évaluations, d’autres livrables, comme un mémoire, une infographie, des récits sur l’incidence, des témoignages de réussite, etc., peuvent être créés. Ces produits doivent :

Annexe IV : Ressources

Affaires mondiales Canada

Gouvernement du Canada

Externe

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