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Réunion officielle de l'Assemblée générale : L'exploitation et les violences sexuelles

Déclaration de l'Ambassadeur Michael Grant, Représentant permanent adjoint du Canada auprès des Nations Unies

New York, le 7 septembre 2016

Monsieur le Président,

Merci de tenir cette importante réunion de l’Assemblée générale sur le sujet de l’exploitation et des violences sexuelles.

Le Canada demeure profondément préoccupé par toute forme d’exploitation et de violences sexuelles commises par le personnel de l’ONU, les Casques bleus et les forces non onusiennes.

Nous accueillons favorablement les récentes initiatives annoncées par le Secrétaire général et les États membres en vue de lutter contre l’exploitation et les violences sexuelles. Nous devons cependant demeurer vigilants.

La sensibilisation accrue à l’exploitation et aux violences sexuelles n'est pas un substitut à l'action et le dynamisme dans la lutte à cet égard n’est pas un gage de réussite. 

L’ONU et les États membres doivent d’abord améliorer la transparence en matière d’exploitation et de violences sexuelles, notamment en faisant régulièrement le point, en temps opportun, sur l’état des enquêtes.

Le manque d’information et de responsabilisation en ce qui a trait aux atrocités commises en République centrafricaine mine la légitimité de l’ONU.

Le Canada estime qu’il faut faire preuve de transparence et de responsabilisation pour arriver à contrer l’exploitation et les violences sexuelles. C’est la raison pour laquelle nous avons appuyé cette initiative du Secrétaire général qui consiste à publier une liste des pays qui fournissent des contingents et des forces policières faisant face à des allégations d’exploitation et de violences sexuelles.

Comme en fait foi la liste de l’année dernière, le Canada n’est pas à l’abri de l’exploitation et des violences sexuelles.

Nous reconnaissons que des Casques bleus canadiens ont été impliqués dans certaines affaires.

En reconnaissant ces affaires, nous nous engageons à faire preuve de transparence et à travailler de façon constructive pour nous assurer que nos Casques bleus respectent les normes de conduite les plus strictes.

Deuxièmement, les États membres doivent appuyer leur engagement de préconiser la tolérance zéro par des actions concrètes et efficaces à l’échelle nationale et ici, à l’ONU, notamment au sein d’organes tels que la Cinquième Commission et le Comité C‑34.

Troisièmement, l’ONU et les États membres doivent adopter des approches plus novatrices en vue d’aider les victimes d’exploitation et de violences sexuelles.

Par exemple, l’ONU pourrait envisager d’élaborer une charte des droits pour les survivants, qui énumérerait clairement les politiques de l’ONU, les points de contact et les endroits où obtenir un soutien psychosocial, et ferait le point sur les enquêtes.

La lutte contre l’exploitation et les violences sexuelles est la responsabilité conjointe de l’ONU et des États membres, et ces derniers peuvent prendre de nombreuses mesures pour s’attaquer unilatéralement à l’exploitation et aux violences sexuelles.

Ces mesures comprennent notamment une meilleure sélection, formation, législation, transparence et responsabilisation en ce qui a trait à toutes les catégories de personnel. Les États membres et l’ONU devraient également s’échanger des pratiques exemplaires.

Quatrièmement, l’ONU et les États membres devraient en faire davantage afin d’institutionnaliser la lutte contre l’exploitation et les violences sexuelles.

Il est manifeste que l’exploitation et les violences sexuelles ne sont pas un problème qui peut être réglé au moyen de solutions techniques mineures ou de nominations temporaires.

Il s’agit d’une question qui nécessite les efforts soutenus et à long terme de l’ONU et des États membres, et qui devrait être structurée et appuyée en conséquence.

Pour commencer, l’ONU devrait consolider la position de la coordonnatrice spéciale sur l’exploitation et les violences sexuelles à long terme en vue de maintenir les pressions et le dynamisme dans la lutte à cet égard.

En conclusion, monsieur le Président, le Canada estime qu’il reste beaucoup à faire pour se débarrasser du fléau que constituent l’exploitation et les violences sexuelles.

Nous continuerons de participer, avec l’ONU et les États membres, à la recherche de moyens de renforcer notre réponse collective.

Merci.

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