Gestion et administration
Intervention du gouvernement du Canada à la 67e session du Comité exécutif du HCR
Monsieur le Président,
Le Canada tient à remercier les quelque 10 000 employés du HCR à travers le monde et à saluer leur dévouement et leur persévérance en cette période de déplacements record à l’échelle mondiale, alors que les environnements dans lesquels ils évoluent sont de plus en plus complexes et dangereux.
Nous encourageons le HCR à poursuivre ses efforts pour rehausser la sûreté et la sécurité de son personnel et assurer son bien-être. Nous constatons l’engagement du HCR à examiner de manière continue les mesures de sécurité et à garantir le financement nécessaire pour assurer la conformité aux normes minimales de sécurité opérationnelle (MOSS). Par ailleurs, nous louons l’engagement du HCR à l’égard du respect des principes humanitaires comme moyen de promouvoir l’espace humanitaire.
Nous accueillons aussi favorablement la mise en œuvre par le HCR d’une stratégie en matière de ressources humaines pour 2016 à 2021 visant à assurer que des éléments importants tels que la diversité du personnel, les soins et la souplesse du milieu de travail soient en place pour appuyer le personnel dans la poursuite de son travail.
Monsieur le Président,
Les immenses défis et les grands besoins auxquels le HCR tente de répondre nous rappellent à nous tous – organismes, bailleurs de fonds, États – la nécessité de changer nos modes d’intervention face à ces crises.
Le Canada s’est réjoui que le HCR s’engage activement, lors du Sommet humanitaire mondial en mai 2016, à élaborer et à mener à bien les 51 engagements connus sous le titre de « Grande Négociation » (Grand Bargain).
Pour le Canada, les effets de ces engagements se font déjà ressentir. Nous nous orientons vers un financement pluriannuel plus souple pour l’aide opérationnelle et de base aux organismes humanitaires. Nous sommes fiers d’avoir annoncé l’octroi de notre tout premier financement de base pluriannuel au HCR lors de la récente Réunion de haut niveau des Nations Unies sur les réfugiés et les migrants et du Sommet des dirigeants sur les réfugiés.
Nous nous réjouissons de poursuivre notre collaboration en vue de la réalisation des engagements de la Grande Négociation et à l’idée de mieux comprendre comment ces engagements se concrétiseront au sein du HCR. Nous voyons la mise en application de la Grande Négociation comme un moyen nous permettant de renforcer et d’améliorer nos partenariats. Ceci inclue des partenariats plus solides avec d’autres organismes humanitaires pour l’évaluation des besoins et la recherche de moyens pour réduire les dédoublements et les coûts de gestion. Nous souhaitons que le HCR continue de prendre appui sur le travail déjà effectué afin de forger des partenariats plus étroits avec des intervenants en matière de développement dans le but de trouver des solutions durables. Nous encourageons également le HCR à continuer de rechercher des partenariats novateurs dans un vaste éventail de secteurs, qu’il s’agisse d’intervenants du secteur privé en général, de divers paliers de gouvernement, d’associations communautaires ou d’individus.
Il nous apparaît particulièrement important de mettre l’accent sur la qualité des partenariats, notamment en ce qui a trait aux partenaires locaux, aux fins de l’exécution des programmes, du renforcement des capacités ou d’efforts de plaidoyer commun. La qualité des partenariats est essentielle pour assurer que les perspectives des bénéficiaires les plus vulnérables, y compris les femmes et les filles, soient prises en compte. Par exemple, les organismes locaux de femmes qui travaillent directement avec les collectivités touchées peuvent jouer un rôle déterminant pour optimiser les retombées du travail du HCR.
Par ailleurs, face à l’augmentation rapide des demandes mondiales de réinstallation, le HCR a fait valoir le besoin de fonds spécifiques pour son travail associé à la réinstallation. Dans ce nouvel environnement, il sera important que le HCR puisse compter sur un financement adéquat, incluant de la part des pays de réinstallation, pour permettre aux pays d’atteindre leurs objectifs en matière de réinstallation. Le Canada se réjouit d’avoir octroyé un tel appui financier depuis 2013.
Un dernier élément au sujet des partenariats concerne l ’Organisation internationale pour les migrations, récemment devenue une organisation liée aux Nations Unies. Cette collaboration offre un grand potentiel pour le soutien des négociations en vue de l’adoption prévue en 2018 des pactes mondiaux sur le partage des responsabilités concernant les réfugiés et sur la migration sûre, ordonnée et régulière. Le Canada est résolu à jouer un rôle actif dans ces négociations et à collaborer étroitement avec ces deux partenaires dans le cadre de ce processus.
Monsieur le Président,
Compte tenu de l ’attention accrue à l’égard des réfugiés dans le monde, il est d’autant plus important de démontrer l’incidence et les solides résultats obtenus par le HCR. Nous reconnaissons les grandes réalisations du HCR en 2015 par rapport à ses priorités stratégiques mondiales et nous constatons que le portail Global Focus offre un format convivial et accessible à tous les intervenants. Nous souhaitons également insister sur l’importance de maintenir l’attention sur la qualité et l’uniformité des rapports sur les résultats pour l’ensemble des opérations pays, ce qui comprend des rapports portant sur des opérations particulières avec des indicateurs ventilés par âge et par sexe. Nous espérons que le nouveau manuel sur les programmes du HCR concernant la gestion axée sur les résultats contribuera à ces efforts.
Nous demandons également au HCR de veiller à ce qu’il soit plus facile pour le Comité exécutif de comprendre la manière dont le HCR priorise ses allocations, tout particulièrement dans le contexte de déficits budgétaires, et de comprendre le processus de budgétisation du HCR fondé sur les besoins.
Nous notons également une augmentation du recours au personnel affilié. À la fin de 2015, on comptait un total de 5 000 membres du personnel non fonctionnaires, ce qui représente 34 % des effectifs du HCR. Bien que le fait d’avoir un important effectif affilié puisse offrir une plus grande souplesse, cela exige une gestion efficace des partenariats du HCR. Nous invitons donc le HCR à surveiller étroitement l’utilisation de personnel affilié.
En conclusion, nous demeurons préoccupés du fait que le déficit de financement du HCR continue de s’aggraver. Face à un déficit de 49 % en 2015 et à un déficit de près de 43 % jusqu’à maintenant en 2016, le statu quo est intenable. Il ne fait aucun doute que le HCR déploie des efforts considérables pour élargir sa base de bailleurs de fonds et pour réaliser des économies dans le cadre de ses opérations. Nous encourageons la poursuite de ces efforts pour accroître le financement et réduire les coûts.
Merci.
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