Déclaration au débat ouvert de haut niveau du Conseil de sécurité sur la réforme du maintien de la paix aux Nations Unies
New York
Le 20 septembre 2017
Monsieur le Président ou Madame la Présidente,
J’aimerais remercier l’Éthiopie d'avoir convoqué cette rencontre de haut niveau.
Bien que nous appuyions pleinement l’importance que le Secrétaire général accorde à la médiation et à la prévention des conflits, nous devons également ne pas perdre de vue le rôle crucial des missions de maintien de la paix des Nations Unies. Le Canada est convaincu que lorsque le mandat est clair, que les bonnes ressources sont attribuées et que le soutien est assuré, les missions de maintien de la paix demeurent l’un des moyens les plus souples et les plus efficaces dont dispose la communauté internationale pour intervenir lors d’une crise. En effet, les besoins sont toujours importants, puisque les forces de maintien de la paix sont déployées sur un large éventail de missions complexes. Comme la nature des conflits évolue, il est important d’anticiper les défis à venir, de nous adapter et d’intervenir. Pour ce faire, nous devrons réformer nos institutions communes, améliorer l’efficacité opérationnelle et fournir un effort soutenu et collectif pour remédier au fait que la capacité actuelle est insuffisante.
Premièrement, nous devons continuer de réformer les institutions de maintien de la paix, pour qu’elles soient adéquates. Le Canada appuie entièrement le programme de réforme ambitieux du Secrétaire général des Nations Unies qui vise à créer une approche plus intégrée à l’égard des opérations de paix et de sécurité. Il est maintenant temps d’engager une réforme novatrice et audacieuse. Pour ce faire, de nombreuses recommandations dans le rapport du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de paix sont toujours valides, particulièrement celles qui portent sur la protection des civils, la prévention des conflits, la primauté des politiques, les mandats clairs, l’intégration de l’égalité entre les sexes, ainsi que l’équipement et la formation. Plus précisément, nous voulons surtout garantir un engagement prévisible et continu grâce à des transitions des missions et plus, pour assurer une paix durable. Ces transitions devraient être mises en place sans délai, surtout lorsqu’elles relèvent du pouvoir actuel du Secrétaire général. Les Nations Unies cherchent à engager une réforme à l’interne, mais elles devraient également consolider les partenariats à l’externe. L’Union africaine, en particulier, joue un rôle essentiel dans les opérations de maintien de la paix. Un engagement plus systématique et profond avec les organisations régionales comme l’Union africaine constitue une partie essentielle de ce programme.
Deuxièmement, nous devons continuer à améliorer l’efficacité opérationnelle. Cela comprend l’élaboration d’approches novatrices, le développement des capacités et des technologies pour améliorer les mécanismes d’alerte et d’analyse rapides, et de planification, et réduire le temps de démarrage des nouvelles missions. Nous devons également accroître le nombre et les rôles des femmes travaillant au maintien de la paix, qui, nous le savons, constituent un ingrédient essentiel à l’efficacité opérationnelle. Il est tout aussi important de mettre en priorité la protection des populations vulnérables. Dans ce cas, nous devons faire face à certaines vérités difficiles. Nous avons besoin d’un leadership solide dans ce domaine ainsi que de stratégies de protection responsables, en adoptant les principes de Kigali. La persistance de violations graves contre les enfants dans un contexte de maintien de la paix nous force à chercher de nouvelles méthodes pour protéger les enfants. Malgré les efforts, le fléau de l’exploitation et de la violence sexuelles continue de faire des victimes chez les personnes que les gardiens de la paix sont censés protéger, et trop peu a été fait pour aider les survivants de tels actes haineux.
Troisièmement, nous devons déployer les capacités nécessaires sur le terrain et devons procéder autrement lors des opérations de maintien de la paix. Sinon, nous ne pourrons réaliser le mandat adopté par ce même Conseil. Il est important adopter pleinement des engagements intelligents et les genres de partenariats qui nous permettent de les respecter, et nous assurer que les perspectives sur l’égalité entre les sexes font partie intégrale de nos efforts, notamment en augmentant le recrutement de femmes, en éliminant les obstacles à leur participation, en luttant contre la violence sexuelle et en fournissant des possibilités de formation. Et nous devons persister dans cette voie.
C’est pour cette raison qu’en novembre, le Canada sera fier d’accueillir à Vancouver la Réunion ministérielle sur le maintien de la paix des Nations Unies de 2017. Cette conférence s’appuiera sur les efforts accomplis pour promouvoir les engagements, surtout dans les domaines où les Nations Unies sont confrontées à des lacunes, comme le déploiement rapide des troupes. Mais nous demanderons également aux États membres de renforcer leurs engagements en tirant parti de nos forces collectives. Ainsi, nous encouragerons activement les ministres de la Défense à penser à ces engagements de façon différente, notamment sous l’angle de partenariats, à tenir compte des innovations en matière de formation, à accroître le rôle des femmes dans les opérations de maintien de la paix et à concevoir des stratégies de protection qui peuvent être adoptées dans la pratique sur le terrain.
Nous avons hâte de vous accueillir à Vancouver, à cette réunion qui nous permettra de progresser vers l’atteinte de ces objectifs de maintien de la paix.
Merci.
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