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Intervention du Gouvernement du Canada à la 68e session du comité exécutif du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés

Énoncé général

Madame la Présidente, monsieur le haut-commissaire,

Au nom de la délégation canadienne, je tiens à remercier le haut-commissaire pour ses observations liminaires et son solide leadership au cours de la dernière année. Nous tenons à féliciter l’Agence, son personnel et ses partenaires de leurs efforts inlassables afin de trouver des solutions, de répondre aux besoins urgents et d’assurer la protection des réfugiés. Devant la politisation croissante des questions liées aux réfugiés, le rôle de l’Agence – qui consiste à veiller au respect de la Convention et à nous rappeler à tous les engagements que nous avons pris – est essentiel.

Nous devons continuer de travailler sans relâche à la concrétisation des engagements pris l’an dernier dans la Déclaration de New York, de manière à apporter des changements significatifs pour les réfugiés et les collectivités d’accueil, y compris les femmes et les filles. Même si les femmes et les filles représentent plus de 50 % de la population mondiale de réfugiés, nous savons que, dans bien des cas, elles ont moins d’occasions, de ressources, de pouvoirs et de sécurité que les hommes et les garçons. Nous devons en faire plus pour nous attaquer à ce déséquilibre – pas seulement parce qu’il s’agit d’un enjeu crucial sur le plan des droits de la personne, mais aussi parce que cela permettra de réaliser des gains concrets sur le plan du développement. Le Canada, grâce à sa nouvelle Politique d’aide internationale féministe, s’est engagé à soutenir ces efforts. Nous invitons le HCR à mettre à jour ses engagements à l’égard des femmes réfugiées en proposant un plan de mise en œuvre clair. Nous demandons également au HCR de continuer d’améliorer ses rapports annuels dans le cadre du Plan d'action à l'échelle du système des NU sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.

Le Canada croit fermement que l’application du Cadre d’action global pour les réfugiés (CAGR) représente une occasion critique de transformer les interventions auprès des réfugiés. Entre autres aspects, nous avons hâte d’en savoir plus sur le processus du CAGR selon lequel le fait d’aider les réfugiés à s’intégrer plus activement à leurs collectivités d’accueil et aux systèmes des pays d’accueil peut être avantageux pour les réfugiés eux-mêmes, pour les pays d’accueil et pour les pays d’origine. Par exemple, en permettant aux réfugiés de fréquenter les écoles et les établissements d’enseignement des pays d’accueil plutôt que d’établir des structures parallèles, les investissements destinés à l’éducation des réfugiés pourraient servir à appuyer les systèmes nationaux. L’intégration aux systèmes d’éducation nationaux permettrait également aux réfugiés d’accroître leurs chances d’accéder à une éducation sécuritaire et de qualité, augmentant du même coup de façon spectaculaire leurs chances de contribuer de manière positive à leurs sociétés d’accueil et, éventuellement, de participer à la reconstruction des pays d’origine. Nous appuyons fermement la stratégie du HCR en matière d’éducation, qui s’inscrit dans cette prémisse, et nous encourageons l’Agence à continuer d’établir des partenariats avec des intervenants de l’aide humanitaire et de l’aide au développement, afin de progresser en ce sens.

L’application du CAGR implique également l’élargissement de l’accès aux solutions faisant appel à des pays tiers, ce qui inclut les programmes de réinstallation traditionnels et les perspectives complémentaires. Nous nous réjouissons de l’intérêt manifesté par de nombreux États à en apprendre davantage sur l’expérience du Canada en matière de parrainage privé et sur les autres modèles de réinstallation communautaires dans le cadre de l’Initiative mondiale de parrainage de réfugiés (IMPR). Nous invitons également les autres États intéressés à se manifester. Nous devons également encourager d’autres segments de nos sociétés, y compris le secteur privé, les universités et les associations professionnelles, à voir les possibilités d’ouvrir de nouvelles voies et de contribuer aux solutions faisant appel à des pays tiers.

Nous saluons les efforts du HCR pour soutenir les États et les autres intervenants dans l’application du CAGR et l’élaboration du Pacte mondial sur les réfugiés. Nous nous réjouissons de la participation naissante, mais croissante des organismes de développement, des institutions financières et des ministères responsables aux processus du CAGR au niveau national. Nous encourageons le HCR et les États d’accueil à trouver des moyens d’accroître la participation des réfugiés et des collectivités d’accueil elles-mêmes aux processus du CAGR.

Madame la Présidente,

Nous croyons fermement que le Pacte mondial sur les réfugiés représente une occasion pour nous tous de nous unir, de nous tenir avec les réfugiés et les pays d’accueil, et de nous engager à un programme d’action fondé sur l’inclusion, la solidarité et l’engagement mondial véritable. Le Canada a récemment commencé à partager un document de travail qui expose de façon détaillée ses points de vue sur la question et qui fournit des recommandations concrètes relativement au Programme d’action du Pacte mondial sur les réfugiés. Nous avons hâte que vous nous fassiez part de vos commentaires sur ces recommandations, ainsi que de travailler avec vous pour appuyer le HCR dans l’élaboration et l’adoption d’un Pacte dont nous pourrons tous être fiers.

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