Déclaration au débat thématique sur les autres mesures de désarmement et de sécurité internationale – Première commission de la 72e session de l’Assemblée Générale des Nations Unies
Monsieur le Président,
Je souhaite m’adresser aujourd’hui sur un sujet d’importance pour mon gouvernement : l’impact différents des armes sur les genres.
II est important que les États membres des Nations Unies comprennent clairement que la prolifération des armes et la violence armée peuvent toucher les personnes de façon différente selon leur genre.
Les acteurs étatiques et non étatiques trop souvent utilisent des armes légères et à petit calibre pour menacer ou commettre de la violence basée sur le sexe. Parce que les armes légères sont aussi des biens durables, elles peuvent aggraver les inégalités sociales et politiques pour des décennies, longtemps après la fin du conflit.
Les hommes et les garçons sont les premières victimes des armes légères. Dans plusieurs cultures, la masculinité se rattache à la possession de ces armes. Ce sont ces armes qui par la suite, facilitent et perpétuent la violence contre les femmes et les filles, surtout les actes de violence sexuelle et la violence familiale. De plus, en raison des rôles liés au genre qui sont bien établis dans plusieurs sociétés, c’est aux femmes qu’il incombe principalement de dispenser les soins aux survivants et aux victimes indirectes des armes légères et de petit calibre. Dans de tels cas, la perte de conjoints ou leur incapacité ou celles d’autres membres de sexe masculin de leur famille, peuvent avoir comme conséquences que les femmes doivent sans cesse être victimes de discriminations et de misère.
Les femmes ne sont pas que des victimes des armes légères et de petit calibre. En période de conflits, elles jouent également de nombreux rôles, notamment ceux de protectrices de la communauté, de combattantes, de marchandes d’armes, de contrebandières, et de prestataires de soutien aux groupes armés. Ces rôles doivent être reconnus par l’intégration des femmes au processus de consolidation de la paix après le conflit, notamment le processus du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration.
Compte tenu de l’incidence sur les droits humains des femmes, nous devons nous efforcer d’accroitre l’inclusion significative des femmes à titre de partenaires à part entière dans les discussions relatives au désarmement et au contrôle des armes, dans les organisations internationales pertinentes. Que ce soit dans le suivi et l’analyse des réseaux illicites de trafiquants et des tendances en matière de trafic, dans toutes les phases de la destruction des armes légères et de petit calibre, ainsi que dans les négociations internationales et les processus de paix.
La communauté internationale a réalisé certains progrès vers l’intégration des perspectives relatives au genre dans les cadres juridiques et normatifs pertinents, notamment par l’entremise du Conseil de sécurité des Nations Unies, de la Commission de la condition de la femme, et du Traité sur le commerce des armes. Nous espérons que cette tendance se poursuivra.
Le fait que les questions de genre aient été ajoutées au Traité sur le commerce des armes est un signe manifeste du pouvoir du plaidoyer lorsqu’il s’agit de mettre en évidence ces questions. En ce qui nous concerne, le Canada adoptera une norme particulièrement rigoureuse en ce qui a trait à l’article 7.4 en matière de violence fondée sur le sexe et de violence faite aux femmes et aux enfants, puisque nous évaluerons les risques liés à une telle violence dans le cas d’autres produits d’exportation qui ne sont pas visés en tant que tels dans le traité.
Ensemble, nous devons nous assurer que tous nos travaux comprennent un volet d’analyses comparatives entre les sexes et que nous appliquons pleinement des cadres juridiques et normatifs qui sont sensible à la dimension de genre en ce qui concerne la non-prolifération, le contrôle des armes et le désarmement.
Merci.
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