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Déclaration du Canada livrée par Mme Ritu Banerjee, Directrice principale, Centre canadien d’engagement communautaire et de prévention de la violence à la troisième séance de la Conférence de haut niveau des Nations Unies réunissant les chefs d’organismes antiterroristes

« Renforcer l’effort international de prévention de l’extrémisme violent, notamment en mobilisant les jeunes et en luttant contre l’utilisation abusive des nouvelles technologies et d’Internet par les terroristes. »

29 Juin 2018

Monsieur le Président, Excellences,

Je commencerais par préciser que le Canada souscrit à la déclaration de la Türkiye faite au nom du Groupe des amis de la prévention de l’extrémisme violent – ou PEV, dont le Canada est membre.

Le Canada est un ardent défenseur de l’approche englobant l’ensemble de la société, énoncée dans le Plan d’action des Nations Unies pour la prévention de l’extrémisme violent. Nous avons la conviction, et savons par expérience, qu’une approche coordonnée par des civils, qui mobilise la société civile et les communautés, est le moyen le plus efficace de prévenir l’extrémisme violent. Il s’agit là du fondement de l’approche adoptée par le Canada au pays et à l’étranger.

En 2017, le gouvernement du Canada a mis sur pied le Centre canadien d’engagement communautaire et de prévention de la violence, qui exerce un leadership national quant à l'élaboration des politiques, à la recherche axée sur l’action et aux programmes de lutte contre la radicalisation menant à la violence, tout particulièrement pour soutenir les acteurs au niveau communautaire qui mènent des efforts adaptés aux contextes locaux qui constituent le centre de notre réponse à l'extrémisme violent.

Dans le cadre de la présidence du G7 assurée par le Canada, nous avons ciblé la mauvaise utilisation faite par les terroristes de l’Internet. Bien que nous reconnaissions les progrès qu’ont connus le Forum Internet mondial de lutte contre le terrorisme, composé de Facebook, Google, X (Twitter), et Microsoft, nous avons également insisté pour que d’autres mesures soient prises. 

De plus, les grandes entreprises du domaine des technologies ont besoin d’être plus transparents quant à leurs politiques internes. Nous leur avons demandé de mettre à profit les technologies innovatrices pour détecter et retirer rapidement le contenu extrémiste violent.

Nous encourageons les partenariats entre les entreprises de technologie et les acteurs de la société civile locale pour promouvoir la culture numérique et la pensée critique comme facteur clé dans le renforcement de la résilience.

Une autre priorité du Canada est l’importance du genre au sein de la PEV. Nous savons, par exemple, que les groupes terroristes exploitent stratégiquement le genre pour attirer des recrues des deux sexes. Ils ont identifié nos préjugés sexistes et nos normes culturelles et les exploitent pour mener des attaques contre nous.

Nous savons aussi que,  lorsque les femmes sont autonomisées comme partenaires dans la PEV, elles peuvent s’interposer contre la radicalisation menant à la violence et qu’elles sont une source d’alerte précoce dans nos communautés.

Les jeunes sont également des acteurs centraux dans les efforts de PEV. Ils comprennent les pressions particulières liées à l’âge auxquelles les jeunes font face et sont les mieux placés pour être des voix crédibles qui peuvent renforcer la résilience de leurs pairs grâce à leurs propres récits positifs et convaincants.

Le Canada est heureux d’accueillir une nouvelle chaire de l’UNESCO pour la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent. La chaire UNESCO-PREV, située à Montréal, est présidée par trois experts canadiens du domaine. Elle favorisera la mise sur pied d’un système intégré de recherche et d’éducation qui tirera parti de la recherche et de l’expertise du monde entier.

Depuis 2014, le Canada s’est engagé à verser environ 25 millions de dollars à des programmes internationaux visant à lutter contre la menace de l’extrémisme violent. Nous augmentons cet engagement en soutenant les services de police communautaire, ainsi que les programmes de désengagement et de réintégration.

L’ONU a un rôle central à jouer dans ces efforts internationaux, pour veiller à ce que la société civile participe à ces efforts en tant que multiplicateur de force sur la PEV, et pour mettre les voix et les points de vue des communautés à l’avant-plan de nos discussions. C’est donc au grand désarroi du Canada que la société civile a été exclue de certains segments de cette conférence. Cette exclusion mine la crédibilité de cette conférence inaugurale et constitue une occasion manquée d’engager un dialogue authentique avec tous les acteurs clés, y compris les voix expérimentées des acteurs de la société civile qui sont en première ligne des interventions en matière de PEV. Le Canada a inclus des partenaires de la société civile dans sa délégation officielle pour démontrer notre véritable engagement à trouver des solutions efficaces à ce défi mondial.

Merci.

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