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Déclaration du Canada lors du débat général à la Première Commission de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies prononcée par S.E. Mme. Rosemary McCarney, Ambassadrice et représentante permanente du Canada auprès de l’Office des Nations Unies et auprès de la Conférence des Nations Unies sur le désarmement à Genève

Monsieur le Président,

Permettez-moi tout d’abord de vous féliciter pour votre élection, vous et les membres du Bureau, et de vous donner l’assurance que vous pouvez compter sur l’appui intégral de ma délégation.

Le Canada croit que la coopération, l’innovation et l’inclusion sont essentielles pour relever les défis internationaux complexes de notre époque en matière de sécurité internationale. Aucun pays ne peut relever ces défis à lui seul; nous devons travailler ensemble. De plus, les règles doivent s’appliquer à tous pour que l’ordre international fondé sur des règles fonctionne pour tous. La responsabilisation ne peut pas être un luxe que l’on s’offre uniquement lorsque les circonstances le permettent. Malheureusement, nous constatons que ces règles sont en proie à des difficultés dans les domaines de la non-prolifération, du contrôle des armes et du désarmement. Le progrès réalisé dans un domaine est contrecarré par le recul d’un autre, et ce, de façon parfois terrible.

La norme contre l’utilisation d’armes chimiques a été enfreinte et il existe des preuves convaincantes démontrant que la Syrie et la Russie, des États parties à la Convention sur les armes chimiques (ou CAC) en ont été les transgresseurs. Nous réitérons la nécessité de condamner toute utilisation d’armes chimiques et l’importance de soutenir les travaux de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (ou OIAC). De plus, nous saluons la démarche positive entreprise pendant la quatrième séance extraordinaire de la Conférence des États parties à la CAC, qui a doté l’OIAC d’un mandat visant à attribuer la responsabilité des attaques à l’arme chimique.

La situation internationale actuelle nous oblige à réaliser des progrès en matière de désarmement et de non-prolifération nucléaires, ce qui nécessite la prise de mesures concrètes par les États concernés. Pour faire cesser la prolifération des armes nucléaires et travailler à leur élimination, nous devons encourager collectivement les processus qui amènent les parties opposées à la table des négociations pour discuter de leurs différences, et nous assurer que les accords existants, tels que le Plan d’action global commun (ou JCPOA), sont entièrement respectés. Le Canada s’est employé à soutenir des initiatives qui, bien que d’apparence modeste, fournissent un cadre en vue de progrès concrets. Ceci inclut des efforts pour mieux comprendre ce que nécessite la vérification du désarmement nucléaire. Cette compréhension sera cruciale afin d’atteindre les buts de désarmement à plus long terme.

Nous avons été heureux de présider le Groupe préparatoire du traité sur l’interdiction de la production de matières fissiles (ou TIPMF), dont les travaux ont pris fin en juin avec l’adoption d’un rapport consensuel sur les options relatives aux éléments qui composeraient un traité à venir. Le rapport décrit le contenu éventuel d’un tel traité que le Canada estime essentiel pour l’avancement du désarmement et de la non-prolifération nucléaires. Pendant que 25 experts nationaux participaient au Groupe préparatoire, sa présidente a par deux fois tenu des consultations pour l’ensemble des États membres des Nations Unies afin de recueillir leurs observations et d’assurer une approche inclusive aux travaux du Groupe. Le 19 octobre, la présidente informera les membres du Premier Comité des travaux effectués par le groupe, et le Canada, l’Allemagne et les Pays-Bas ont proposé une résolution du TIPMF, laquelle félicite les efforts déployés par le Groupe préparatoire et ses recommandations. Nous espérons recevoir l’appui général des États membres à l’égard de cette résolution.

Dans le domaine des traités et des conventions sur les armes conventionnelles, notamment le Traité sur le commerce des armes (ou TCA), nous sommes encouragés par les travaux entrepris bien qu’il soit nécessaire d’apporter des précisions supplémentaires et de centrer nos efforts sur le TCA. Le Canada se réjouit également des discussions sur les armes létales autonomes, qui se poursuivent, selon nous, à un rythme raisonnable et de façon constructive dans le processus du Groupe d’experts gouvernementaux (GEG) de la Convention sur certaines armes classiques (CCAC), processus dirigé par l’Inde de façon judicieuse.

La précarité des conventions sur les armes conventionnelles et de la Convention sur les armes biologiques et à toxines nous a inquiétés. Bien que les modèles financiers puissent différer, le Canada est ouvert à une gamme d’initiatives qui assureraient une assise financière viable pour chacune des conventions. En fin de compte, cependant, la santé financière de chaque convention dépend du versement, par chaque État partie, de leurs contributions obligatoires et du règlement de leurs arriérés. Il s’agit d’une responsabilité qui, bien que différente de celle qui consiste à faire respecter les normes des conventions, est non moins importante pour la mise en œuvre intégrale de chaque convention. Cela fait partie des règles que nous avons convenu de respecter en adhérant à chaque convention.

Un comportement responsable et une coopération internationale sont également essentiels pour garantir l’utilisation pacifique et durable de l’espace extra-atmosphérique. Les activités dans le domaine de l’espace et le double usage des technologies spatiales requièrent une gouvernance prudente pour s’assurer que tous les États continuent de bénéficier des actifs et des services spatiaux. Nous avons bon espoir que le GEG actuel sur la prévention d’une course aux armements dans l’espace déterminera les éléments éventuels d’un instrument juridiquement contraignant qui compléterait les normes relatives au comportement responsable dans l’espace extra-atmosphérique. Nous saluons également le consensus du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) en ce qui a trait aux 21 lignes directrices visant la durabilité à long terme des activités dans l’espace extra-atmosphérique.

Le Canada accueille favorablement le programme de désarmement du secrétaire général et son plan de mise en œuvre; les deux constituent un effort visant à couvrir le nombre et la portée des défis mondiaux actuels en matière de désarmement et cherchant à optimiser les capacités considérables des Nations Unies en tant qu’influenceur crucial dans ce domaine. Nous travaillerons à ce programme avec le Secrétaire général et la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, lors cela sera approprié. 

Enfin, nous souhaitons rappeler l’importance constante de se pencher sur les perspectives de genre dans les domaines du désarmement et de la sécurité internationale. Cette année, à Genève, avec la collaboration active de groupes de la société civile, le Canada a organisé un atelier sur le genre et le désarmement, destiné aux missions concernées. Un grand nombre de ces missions et des groupes de la société civile étaient vivement désireux de travailler ensemble à la promotion des perspectives de genre et ont convenu d’y collaborer au Premier comité. Depuis, le groupe est intervenu auprès de nombreux auteurs pour l’intégration des perspectives de genre dans leurs résolutions et a été encouragé par leur ouverture à effectuer cette intégration. Dans cet esprit, notre propre résolution du TIPMF reconnaît l’importance de la participation égale des femmes dans tous les processus en vue d’un TIPMF.

Je vous remercie.

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