Discussion thématique sur les autres armes de destruction massive
Déclaration prononcée par S.E. Mme. Rosemary McCarney, Ambassadrice et représentante permanente du Canada auprès de l’Office des Nations Unies et auprès de la Conférence des Nations Unies sur le désarmement à Genève
73e Session de l'Assemblée générale des Nations Unies - Première commission
New York, le 23 octobre 2018
Monsieur le Président,
Le tabou contre l’utilisation d’armes chimiques a été brisé. Des produits chimiques toxiques ont été utilisés comme armes en Syrie, en Iraq, en Malaisie et au Royaume-Uni.
Tous les États doivent s’acquitter de leurs obligations en vertu de la Convention sur les armes chimiques (CAC) et du droit international humanitaire, et cesser toute activité contrevenant à ces obligations. Le Mécanisme d’enquête conjoint (MEC), maintenant aboli, de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et les Nations Unies a reconnu le régime syrien responsable de trois attaques au chlore et d’une attaque au sarin à Khan Shaykhun. Nous exhortons la Syrie à déclarer et à détruire de façon intégrale les armes chimiques qu’elle conserve.
En ce qui concerne l’utilisation de l’agent neurotoxique de la classe Novichok à Salisbury le 4 mars 2018, nous avons pleinement confiance en l’enquête effectuée par le Royaume-Uni selon laquelle deux suspects dans l’empoisonnement de Sergei et de Yulia Skripal étaient des agents du service russe de renseignement militaire et que cette opération avait été fort probablement approuvée dans les hautes sphères du gouvernement. Nous exhortons la Fédération de Russie à déclarer son programme offensif de Novichok à l’OIAC. Enfin, nous incitons tous les États non parties à la CAC à ratifier cette dernière ou à y adhérer le plus tôt possible, et, ce faisant, à déclarer tout programme d’arme chimique, le cas échéant.
Étant donné que de nombreuses attaques à l’arme chimique en Syrie demeurent non attribuées en raison du veto opposé par la Russie au renouvellement du MEC au Conseil de sécurité des Nations Unies, le Canada accueille favorablement la décision prise lors de la quatrième séance extraordinaire de la Conférence des États parties à la CAC, qui dote l’OIAC d’un mandat visant à attribuer la responsabilité des attaques à l’arme chimique. Les participants de la réunion étaient fort nombreux et l’appui en faveur de la décision était généralisé. Il est inacceptable pour les États parties de mépriser leurs obligations aux termes de la CAC, et nous travaillerons avec toutes les parties afin de faire respecter la norme et de nous assurer de la responsabilisation de ceux qui enfreignent les règles. Le Canada s’attend à ce que l’OIAC poursuive ses travaux professionnels et objectifs visant à attribuer la responsabilité des attaques à l’arme chimique passées et éventuelles.
Le Canada continuera d’apporter sa contribution pour atténuer les menaces relatives aux armes chimiques à l’échelle mondiale. Jusqu’à maintenant, le Canada a fourni des contributions de plus de 41 millions de dollars pour les efforts de destruction, de surveillance, de vérification et d’enquête reliés aux armes chimiques en Syrie, en Iraq et en Libye. Dans le cadre de la présidence actuelle du Canada dans le Partenariat mondial contre la prolifération des armes de destruction massive et des matières connexes, nous coordonnons d’autres efforts de ce partenariat mondial afin d’atténuer collectivement les menaces mondiales des armes de destruction massive.
Je vous remercie.
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