Discussion thématique sur les armes conventionnelles
Déclaration prononcée par Mme. Kaya Dunawa-Pickard
73e Session de l'Assemblée générale des Nations Unies - Première commission
New York, octobre 2018
Monsieur le Président,
Bien que les armes de destruction massive représentent une menace grave pour l’humanité, ce sont les armes conventionnelles qui chaque année, tuent, blessent et portent irrévocablement atteinte à la vie de milliers de femmes, d’hommes, de filles et de garçons.
En effet, les armes conventionnelles constituent la majorité des armes utilisées en situation de conflit et peuvent : intensifier et prolonger les conflits, contribuer à des violations du droit humanitaire international et du droit international relatif aux droits de la personne, être utilisées pour perpétuer la violence sexuelle et la violence sexospécifique, ainsi qu’entraver le développement et exacerber les inégalités structurelles entre les sexes, ce qui nuit à nos engagements collectifs à l’égard des objectifs de développement durable. Pour cette raison, il est impératif pour les États membres de l’ONU d’affirmer leurs engagements à mettre en œuvre, à universaliser et à faire respecter les lois et les normes internationales liées aux armes conventionnelles.
Le Canada a été encouragé de constater que les répercussions plus générales des armes conventionnelles aient fait l’objet de discussions récentes à la troisième Conférence d’examen du Programme d’action des Nations unies en vue de prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre, et à la quatrième Conférence des États parties au Traité sur le commerce des armes.
Nous appuyons également la recherche de Small Arms Survey sur la prolifération et les transferts illicites d’armes. Cela comprend la participation accrue des femmes dans les forums multilatéraux d’élaboration de politiques ainsi que l’inclusion d’une analyse comparative entre les sexes dans le contrôle des armes.
La Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel était, à de nombreux égards, la première convention à prendre en considération le désarmement du point de vue des conséquences humanitaires. Il est essentiel pour nous de continuer à intensifier l’élan politique vers l’universalisation de cette convention et vers l’objectif d’un monde exempt de mines antipersonnel d’ici 2025. Nous demandons également aux États de signer la Convention sur les armes à sous-munitions afin de contribuer à la réalisation de l’objectif d’un monde exempt des effets humanitaires dévastateurs des armes à sous-munitions d’ici 2030.
En tant que précurseur de ces accords, la Convention sur certaines armes classiques demeure à l’intersection des armes conventionnelles et du droit humanitaire international, y compris ses travaux actuels sur les Systèmes d’armes létales autonomes.
Pour le Canada, la mise en œuvre de tous ces instruments internationaux traduit non seulement notre engagement au droit international portant aux armes conventionnelles – elle reflète également notre responsabilité de faire appliquer un ordre international fondé sur des règles.
C’est pourquoi le Canada :
- accorde la priorité à l’adhésion au Traité sur le commerce des armes;
- en raison de sa présidence du G7 cette année, a fait en sorte de renouveler l’attention portée aux armes conventionnelles dans le cadre de nos discussions;
- au sein de ce Comité, réitère son appel pour que les États membres de l’ONU respectent nos obligations collectives relatives à la protection et au renforcement des institutions axées sur la non-prolifération des armes conventionnelles, le contrôle des armes et le désarmement.
Je vous remercie.
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