¶¶ÒùÊÓƵ

Sélection de la langue

Recherche

Débat ouvert du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les opérations de maintien de la paix : La formation et le renforcement des capacités – Déclaration du Canada

Monsieur le Président,

Je félicite l’Indonésie d’avoir organisé le débat public d’aujourd’hui et je remercie les orateurs, qui ont prononcé des exposés fort intéressants.

Comme vous le savez, le Conseil de sécurité détermine à quel endroit et à quel moment une opération de paix de l’ONU peut être déployée.

Le Conseil de sécurité détermine également l’éventail des tâches qui sont assignées aux opérations de maintien de la paix par les mandats des missions et par des résolutions thématiques.

Ces dernières années, le Conseil a élargi les mandats des missions. Guidés par la nécessité de protéger les populations vulnérables et d’assurer une paix durable, nous demandons aux militaires, aux policiers et aux civils qui sont déployés de faire plus que jamais auparavant.

En même temps, comme l’ont fait remarquer les intervenants d’aujourd’hui, les opérations de maintien de la paix sont devenues plus complexes et plus dangereuses.

Pour passer de l’intention stratégique à l’effet pratique, nous avons besoin des capacités que fournissent collectivement les troupes et les corps policiers des pays participants.

La mise en œuvre de ces capacités nécessite une formation spécialisée et le renforcement des capacités, car les tâches et l’environnement opérationnel du maintien de la paix des Nations Unies sont souvent uniques.

C’est pour cette raison que le débat d’aujourd’hui tombe à point nommé.

La formation doit être spécialisée et adaptée au contexte. Dans la mesure du possible, elle devrait reposer sur des mises en situation, fournir des exemples concrets et des conseils pratiques sur la manière de répondre aux réalités sur le terrain. Et elle devrait être fournie avant le déploiement et sur le théâtre des opérations, selon les besoins.

Nous reconnaissons que la formation et le renforcement des capacités ne sont intrinsèquement jamais achevés — qu’il s’agisse de maintenir notre avance, de préparer des rotations successives de contingents ou d’adapter les stratégies et les tactiques à la nature changeante des conflits.

Comme il est indiqué dans le rapport Santos Cruz, la formation et le renforcement des capacités sont également étroitement liés à la sûreté et à la sécurité de nos soldats de la paix.

La sûreté et la sécurité d’aucun des Casques bleus de l’ONU ne devraient être compromises par un manque de formation adéquate. Ce n’est pas trop exiger. C’est, en effet, la seule façon de faire qui soit responsable — pour nos militaires et nos policiers et pour les collectivités qu’ils servent.

En outre, la formation et le renforcement des capacités sont une composante essentielle de l’efficacité des opérations de maintien de la paix. Nous ne pouvons tout simplement pas améliorer le rendement sans investir dans les connaissances et les compétences.

Pour y arriver, les partenariats sont essentiels. En tant que pays contributeurs aux contingents militaires et policiers, nous n’avons pas besoin d’opérer seuls. Nous pouvons travailler ensemble, tirer parti de nos domaines d’expertise respectifs et éliminer les redondances dans nos efforts.

À cet égard, le Canada a fourni 20 millions de dollars au cours des trois dernières années en soutien direct aux efforts visant à répondre aux besoins de formation et de perfectionnement professionnel identifiés par l’ONU.

Le Canada s’est également associé à des établissements comme l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Béye de Bamako pour offrir une formation essentielle aux soldats de la paix.

Plus récemment, nous avons travaillé à l’élaboration d’un guide de mise en œuvre des principes de Vancouver afin d’aider les soldats de la paix à mieux s’acquitter de leur mandat de protection des enfants.

De la formation est nécessaire à tous les niveaux. En effet, pour relever des défis complexes, un leadership efficace est une condition préalable essentielle.

C’est pourquoi, au cours des trois dernières années, nous avons soutenu le cours destiné aux hauts dirigeants des missions des Nations Unies et nous avons pris des mesures pour le rendre accessible à d’autres membres du personnel.

Bien sûr, ce qui compte, ce n’est pas seulement comment nous formons, mais aussi qui nous formons.

Les études et l'expérience démontrent qu'une plus grande diversité conduit à de meilleurs résultats pour les opérations de maintien de la paix, en apportant des perspectives, des atouts, des connexions et des forces variés. Comme on dit au Canada, «la diversité fait la force».

La formation et le renforcement des capacités devraient viser à accroitre la diversité, notamment en élargissant la représentation de tous les États Membres au sein des opérations de maintien de la paix, mais également en assurant la participation pleine et effective des femmes à tous les niveaux des opérations de paix.

Dans le cadre de l'initiative Elsie, nous avons constaté que les femmes n'ont pas le même accès aux possibilités de formation qui développent les compétences de base pour les déploiements. Elles font face à l'ostracisme au sein des cohortes de formation, ainsi qu'à la perception qu'elles ne peuvent pas faire leur travail aussi bien que les hommes. Nous devons veiller à ce que le personnel féminin dans les opérations de maintien de la paix ait un accès équitable à la formation et au renforcement des capacités, leur permettant d’être déployée et de contribuer au succès des missions.

Parce que les compétences linguistiques sont essentielles pour comprendre le contexte local des opérations de maintien de la paix, nos efforts de formation et de renforcement des capacités doivent aussi comprendre un volet linguistique. Ceci est particulièrement évident étant donné le nombre de grandes missions déployées dans des environnements francophones. Nous tenons donc à souligner l'importance d'élaborer du matériel de formation en français et d'offrir des cours de français aux casques bleus.

À cet égard, nous saluons les efforts déployés par Djibouti pour offrir un cours de formation en français consacré au renforcement des capacités des pays de la Francophonie en matière de maintien de la paix. Ce genre de leadership mérite notre appui.

Enfin, à la veille du 20e anniversaire du mandat de protection des civils, nous devons nous rappeler que l’échec de la mise en œuvre des mandats peut avoir des effets catastrophiques pour les régions, les États membres, les communautés et la vie des personnes que les casques bleus sont censés protéger. 

La formation des casques bleus est donc vitale au sens propre. Nous devons donc veiller à ce que les casques bleus disposent des compétences, de la formation et du matériel nécessaires pour exécuter leur mandat de protection.

En conclusion, vous pouvez compter sur le Canada pour être un partenaire en matière de formation et de renforcement des capacités, que ce soit en tant que Président du groupe de travail plénier du Comité spécial des opérations de maintien de la paix, comme hôte du prochain Forum des défis en juin à Montréal, ou comme candidat au Conseil de sécurité en 2021-2122.

Merci.

Signaler un problème sur cette page
Veuillez cocher toutes les réponses pertinentes :

Merci de votre aide!

Vous ne recevrez pas de réponse. Pour toute question, s’il vous plaît .

Date de modification: