Point 138 de l’ordre du jour : Amélioration de la situation financière de l’Organisation des Nations Unies
Déclaration du groupe CANZ au sujet des propositions du Secrétaire général
4 juin 2019
Madame la Présidente,
Je vous remercie de m’avoir donné la parole, et je remercie le Secrétaire général Guterres et le Président Terzi d’avoir présenté les deux rapports.
Dans sa déclaration du 16 mai, le groupe CANZ a appelé l’Assemblée générale à agir face à la crise des liquidités. Nous nous félicitons que le CCQAB reconnaisse les problèmes exposés par le Secrétaire général et ses hauts responsables et que le Comité ait soutenu un certain nombre de ces propositions.
Madame la Présidente,
Les pays qui fournissent des contingents, des effectifs de police et du matériel aux opérations de maintien de la paix sont les victimes les plus évidentes des arriérés et des problèmes de liquidités de l’Organisation. Il convient donc que l’Assemblée générale commence à prendre des mesures correctives pendant cette session.
La mise en commun de la trésorerie des opérations de maintien de la paix et des lettres annuelles de mise en recouvrement, sous réserve des contraintes fixées par le Secrétaire général, bénéficie du plein appui du groupe CANZ.
Dans sa présentation du 1er mars, le Secrétaire général a exposé la situation perverse actuelle dans laquelle des États membres reçoivent des crédits alors qu’ils ne les ont pas gagnés. Non seulement cette situation nuit aux liquidités, mais elle va à l’encontre des notions de base de la justice et d’équité.
Les crédits versés à ceux qui sont en retard dans le paiement de leurs contributions font effectivement office de transferts financiers des États membres qui se sont acquittés de leurs obligations à ceux qui ne l’ont pas fait. C’est tout le contraire d’une « incitation à payer tôt ».
Dans la plupart des autres organismes du système des Nations Unies qui ont des budgets constitués de quotes-parts, les crédits sont automatiquement imputés sur les arriérés d’un membre. Dans ce domaine, comme dans tant d’autres, l’Assemblée générale doit rattraper les bonnes pratiques adoptées par les mêmes membres de l’ONU ailleurs.
Le groupe CANZ espère que l’approbation par l’Assemblée générale des propositions du Secrétaire général que nous avons mentionnées ce matin suffira à consolider toutes les missions de maintien de la paix et à améliorer le respect par l’ONU des obligations énoncées dans les protocoles d’accord qu’elle signe avec les pays fournisseurs de contingents, d’effectifs policiers et de matériel.
Il y a une autre proposition – concernant une utilisation plus souple du Fonds de réserve pour les opérations de maintien de la paix – sur laquelle le CCQAB ne s’est pas prononcé, mais qui mérite d’être examinée.
Il faudrait laisser du temps pour que les mesures prises par l’Assemblée générale au cours de cette session améliorent les liquidités et pour en évaluer l’efficacité. Par la suite, et seulement en dernier recours, nous devrions revenir à la question d’un fonds de roulement pour le maintien de la paix.
Madame la Présidente,
Le groupe CANZ éprouve des difficultés avec les deux propositions du fonds de roulement pour la même raison : le risque moral.
En effet, il existe un risque important qu’une mesure-tampon plus importante conduise par inadvertance à ce que les débiteurs s’endettent davantage auprès de l’Organisation.
Il existe malheureusement des précédents. Les augmentations passées du Fonds de roulement du budget ordinaire ont été dépassées par des augmentations des arriérés. C’est essentiellement la raison pour laquelle la Cinquième commission tient le débat d’aujourd’hui.
Un petit nombre de donateurs bien intentionnés ont en outre alimenté un compte spécial destiné à étoffer le fonds de roulement, pour ensuite constater que l’Assemblée générale avait puisé dans ces liquidités pour couvrir les besoins budgétaires à court terme en 2013 et en avril 2015.
Au minimum, l’Assemblée générale devrait rétablir le compte spécial au moyen des soldes inutilisés du budget ordinaire et de l’annulation d’engagements d’exercices antérieurs à hauteur du montant qui en a été prélevé, soit 63,2 millions de dollars.
Le CCQAB a utilement cité les précédents concernant la suspension de l’application des articles 5.3 et 5.4 du Règlement financier qui ont déjà été approuvés par l’Assemblée générale.
Le groupe CANZ appelle tous les contributeurs au compte spécial à rester fermes et à exiger que les fonds qu’ils ont versés soient restitués par l’Assemblée générale et utilisés exclusivement aux fins prévues.
Une fois que le compte spécial aura été intégralement rétabli, les crédits du budget ordinaire devraient être imputés sur les arriérés de contributions et ne revenir qu’à ceux dont les quotes-parts sont à jour. Les crédits doivent être gagnés.
Madame la Présidente,
Le groupe CANZ continue d’appuyer la demande de flexibilité budgétaire formulée par le Secrétaire général. Il cherche à permettre aux gestionnaires de gérer, et la souplesse recherchée se situe dans les limites des chapitres du budget. De cette façon, les fonds attribués continueront de concorder avec l’exécution des mandats, non seulement par partie du budget, mais aussi par chapitre du budget.
Le Secrétaire général a indiqué que les rigidités budgétaires, conjuguées à de graves problèmes de liquidités, avaient déjà entraîné des retards dans les activités prescrites. Il est facile d’entrevoir que la situation s’aggravera si l’Assemblée générale ne prend pas les mesures nécessaires.
Le groupe CANZ appuie le fait de s’attaquer aux deux parties du problème et de libérer les gestionnaires pour qu’ils puissent gérer, de manière à maximiser l’exécution efficace de toutes les activités prescrites.
Merci.
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