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Débat ouvert sur les liens entre le terrorisme international et la criminalité organisée

Conseil de sécurité des Nations Unies

Déclaration prononcée par S.E. Mr. Richard Arbeiter
Ambassadeur et représentant permanent adjoint du Canada auprès des Nations Unies 

New York, 9 juillet 2019

Merci, Monsieur le Président.

Permettez-moi d’abord de remercier le Pérou d’avoir organisé le débat d'aujourd'hui.

Comme l'indique votre note conceptuelle, le Conseil de sécurité a exprimé à plusieurs reprises ses préoccupations concernant les liens entre la criminalité organisée et le terrorisme. Malgré cela, l’ampleur et l’étendue de ces liens s’accentuent. Sans une action concertée de la communauté internationale, nous serons moins efficaces sur tous les fronts. Toutefois, pour s'attaquer aux facteurs d'insécurité qui perpétuent le terrorisme et le crime organisé, il faut aussi que cette action soit inclusive et qu’elle tienne compte des sexospécificités.

Le Canada est convaincu que le Forum mondial de lutte contre le terrorisme doit jouer un rôle clé dans ces efforts. Le Forum est une instance de coordination informelle qui aide les Nations Unies à poursuivre la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale et des résolutions qui s’y rattachent.  

Ce travail contribue aux efforts internationaux par lesquels nous nous acquittons de nos obligations en matière de lutte contre le terrorisme, conformément au droit international, notamment le droit international des droits de la personne, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire.

À titre d’exemple, en 2018, l’initiative du Forum sur les liens entre la criminalité transnationale organisée et le terrorisme a donné lieu à quatre réunions régionales. Différents acteurs y ont participé, y compris des représentants des Nations Unies, d’États membres et d’organisations internationales et régionales. À cela s’ajoutaient des experts internationaux, des praticiens et des universitaires. L’objectif consistait à examiner et à échanger l’information sur les contextes régionaux dans lesquels s’inscrit cette menace et sur les différentes formes que peut prendre celle-ci, selon la région. Sous la direction des Pays-Bas, et pour s’attaquer à ces liens, le Forum a donc élaboré de bonnes pratiques non contraignantes et une série d’outils concrets en matière de politiques. 

Prochainement, le Canada exercera la coprésidence du Forum avec le Maroc. Dans le cadre de ce mandat, il prévoit de renforcer les relations du Forum avec les Nations Unies et la collaboration entre celui-ci et d’autres organisations multilatérales et régionales de même que les États membres des Nations Unies. C’est ce type d’action axée sur le partenariat que notre pays privilégierait également s’il était élu pour siéger au Conseil de sécurité.

Le travail réalisé dans des instances régionales nous donne aussi l’occasion de nous attaquer aux liens entre la criminalité organisée et le terrorisme. Le Canada attache une importance prioritaire au renforcement de la sécurité dans les Amériques. C’est ainsi qu’en 2019-2020, il préside le Comité interaméricain contre le terrorisme, ou CICTE (prononcer « cikté »), de l’Organisation des États américains, en plus de contribuer pour près de la moitié à son budget. Qui plus est, lors de la dernière rencontre du Comité, où il a surtout été question du renforcement de la résilience, le Bureau de lutte contre le terrorisme des Nations Unies et d’autres entités onusiennes de lutte antiterroriste ont été invités à faire connaître leur point de vue.

Nous croyons qu’il est important d’adopter des normes, de bonnes pratiques et des mesures pour améliorer la sécurité à la frontière et dans les ports, et pour mieux protéger les documents. Aussi encourageons-nous les acteurs concernés à poursuivre leurs efforts en ce sens dans l’hémisphère. Cela présente un double avantage : permettre à l’hémisphère de mieux résister à la propagation du terrorisme – à savoir le mandat principal du CICTE – et, dans le même temps, réprimer la criminalité transnationale organisée. 

Monsieur le Président,

Le Groupe d'action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI) est un autre outil important à la disposition de la communauté internationale. Ses 40 recommandations jettent les bases d'une action internationale concertée face à l'utilisation du système financier à des fins malveillantes par des criminels et des terroristes.

Toutefois, comme pour les autres initiatives de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, pour que le cadre proposé par le GAFI soit efficace, il faut que les États membres le mettent en œuvre.

Par conséquent, le Canada consacre 55 millions de dollars à la formation, à l’acquisition de matériel et à l’assistance technique pour renforcer la capacité à prévenir et à réprimer les activités terroristes et criminelles. Par exemple, il a financé des projets d’INTERPOL pour que les agents des services frontaliers qui sont en première ligne puissent mieux utiliser les bases de données de cette organisation, comme celle sur les terroristes étrangers. Par ailleurs, le retour des combattants terroristes étrangers par les mêmes routes servant au passage des migrants rend ces derniers encore plus vulnérables. C’est pourquoi le Canada appuie des projets qui tiennent compte de ces risques spécifiques et tentent d’y remédier.

En résumé, le Canada réaffirme sa ferme détermination à lutter contre la criminalité transnationale organisée et le terrorisme. Ensemble, les Nations Unies et les États membres peuvent non seulement réprimer les activités des groupes terroristes et des organisations criminelles, mais aussi empêcher que ceux-ci s’associent.

Merci.

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