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Déclaration nationale du Canada au conseil de sécurité des nations unis - Débat ouvert sur les enfants et les conflits armé

New York, 23 juin 2020

Monsieur le Président,

Nous remercions la Mission permanente de la France d'avoir convoqué le débat ouvert virtuel d’aujourd'hui sur les enfants et les conflits armés. Le Canada se félicite de l'accent mis sur la résolution 1612 du Conseil de sécurité alors que nous marquons le 15e anniversaire de cette étape importante pour le programme axé sur les enfants et les conflits armés.

Les mécanismes établis par la résolution 1612, à savoir le Mécanisme de surveillance et de communication de l'information et le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés, s’avèrent essentiels pour que nous puissions ensemble protéger les enfants et tenir responsables les auteurs de violations graves.

Le Canada salue les efforts du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés, particulièrement en cette période d’éloignement social sans précédent. La mise en œuvre et le suivi systématiques des conclusions du Groupe de travail sont essentiels. Le Canada continuera à forger des liens entre le Groupe de travail et le Groupe des amis sur les enfants et les conflits armés pour appuyer cette démarche.

Le Canada souligne qu'il appuie fermement l'impartialité et l'indépendance du Mécanisme de surveillance et de communication de l'information, ainsi que la nécessité d'appliquer des critères clairs, cohérents et fondés sur des preuves pour l'inscription et la radiation des parties responsables de violations graves contre les enfants dans les rapports annuels du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés. L’absence de telles mesures compromet l'efficacité de ces outils importants et menace la crédibilité du mandat du Groupe de travail sur les enfants et les conflits armés.

Monsieur le Président,

Le rapport annuel du Secrétaire général brosse un tableau sombre de la situation des enfants touchés par les conflits. Le Canada condamne le nombre élevé et inacceptable de violations graves commises à l'encontre des enfants en 2019. Le rapport met en évidence ce qui s’avère être un mépris clair et alarmant pour la vie et la sécurité des enfants dans le cadre de trop nombreux conflits armés.

Ce tableau est d'autant plus choquant en raison de la pandémie de COVID-19. La COVID-19 et les mesures d'atténuation qui y sont liées exacerbent les risques auxquels se heurtent déjà les enfants touchés par les conflits armés. Les perturbations dans les domaines de l'éducation, des soins de santé vitaux, de l'aide humanitaire et des services de protection ne font qu’aggraver ces risques,

Les progrès importants réalisés au cours des dernières décennies pour protéger les enfants et promouvoir leurs droits fondamentaux sont menacés si un effort concerté n'est pas déployé pour placer les enfants au centre des mesures prises pour faire face à la pandémie de COVID-19.

C'est la raison pour laquelle le Canada appuie pleinement l'appel du Secrétaire général en faveur d'un cessez-le-feu mondial à la lumière de la pandémie. Il faut mettre un terme aux conflits armés pour garantir la protection des enfants et la satisfaction de leurs besoins humanitaires. Le Conseil de sécurité doit sortir de l'impasse dans lequel il se trouve et appuyer pleinement cet appel.

Parallèlement, le Conseil de sécurité, les États membres, les Nations Unies et les organisations régionales doivent donner la priorité à la protection des enfants dans les conflits armés et travailler ensemble pour prévenir les six violations graves commises contre les enfants et y mettre fin.

Monsieur le Président,

Le Canada déploie notamment des efforts importants pour renforcer le mandat de protection des enfants des Nations Unies dans le cadre de leurs opérations de maintien de la paix. Il aide le Département des opérations de paix des Nations Unies à normaliser et à dispenser une formation en anglais et en français aux Casques bleus afin de mieux les équiper et les préparer à protéger les enfants.

Le Canada appuie également l'UNICEF et l'Initiative des enfants soldats de Roméo Dallaire afin de renforcer les capacités africaines de maintien de la paix en ce qui a trait à la protection des enfants, notamment en améliorant la formation et les politiques avec l'Union africaine, la République démocratique du Congo et la Somalie.

Les Principes de Vancouver, un ensemble de 17 engagements politiques axés sur le maintien de la paix et la prévention du recrutement et de l'utilisation d'enfants par les forces armées et les groupes armés, restent également une priorité pour le Canada. À l’heure actuelle, 96 pays de toutes les régions du monde adhèrent aux Principes de Vancouver. Le Canada félicite le Maroc, le Kowëit et l’Équateur pour leur récente adhésion aux Principles. Le Canada invite tous les États membres à souscrire aux Principes sans tarder.

Toutefois, le travail ne s'arrête pas aux appuis. C'est la raison pour laquelle le Canada a lancé les Directives sur la mise en œuvre des Principes de Vancouver, qui constituent une ressource pratique pour les organisations militaires, policières et civiles participant aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.

Le Canada a fait des progrès à l’échelle nationale. Par exemple, les Forces armées canadiennes ont élaboré un contenu consacré aux enfants soldats dans le cadre de la formation préalable au déploiement, ont intégré des scénarios d'enfants soldats dans plusieurs exercices majeurs et offrent des cours sur les enfants touchés par les conflits armés dans les programmes d'éducation militaire professionnelle.

Le Canada continuera de collaborer étroitement avec ses partenaires en vue de mettre en œuvre les Principes de Vancouver et d’éradiquer le fléau du recrutement et de l'utilisation d'enfants soldats. Il s’agit là d’un témoignage de l’engagement du Canada à l’égard du Protocole facultatif sur la Convention relative aux droits de l’enfant, adoptée il y a 20 ans.

Monsieur le Président,

Le Canada est fier de présider le Groupe des amis sur les enfants et les conflits armés depuis 2006 à New York, qui compte désormais 45 membres de toutes les régions du monde.

Le Canada est également fier de présider ou de coprésider un certain nombre de Groupe des amis sur les enfants et les conflits armés qui ont été établis à l’échelle locale, notamment en Colombie, aux Philippines, au Soudan du Sud et au Soudan.

En plus d'un plaidoyer direct pour mettre un terme aux graves violations commises contre les enfants, ces groupes locaux peuvent également constituer des plateformes importantes pour les groupes de travail nationaux sur le Mécanisme de surveillance et de communication de l'information, ainsi que pour aider le Groupe de travail du Conseil de sécurité à assurer le suivi de ses conclusions.

Le Canada se réjouit à l'idée de participer auprès et par l'intermédiaire de ces groupes locaux afin de renforcer notre engagement collectif à prévenir les graves violations commises contre les enfants et à y mettre fin, où qu'elles se produisent.

Je vous remercie. 

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