Rapport 2020 du Conseil de sécurité à l’Assemblée générale
Point 30 à l’ordre du jour de l’AGNU75
Merci, Monsieur le Président, d’avoir convoqué cette assemblée. Il est important que tous soient au fait du travail effectué par les 15 membres du Conseil de sécurité. Cela est d’autant plus vrai qu’une bonne partie des travaux du Conseil et de ses organes subsidiaires n’est pas facilement accessible à ceux qui n’y participent pas. Or, les décisions prises par le Conseil, et même, à vrai dire, le choix des sujets qui figurent à son ordre du jour, sont d’une grande importance pour l’ensemble de la planète.
Par votre intermédiaire, Monsieur le Président, nous aimerions remercier les membres du Conseil d’avoir convenu de faire rapidement circuler leur rapport cette année. En ce qui concerne le contenu du rapport, nous souhaiterions une perspective plus analytique, et davantage de renseignements sur les tendances et l’évolution de la situation, en particulier sur les sujets se rapportant à des régions ou à des pays précis. J’aimerais également mettre en relief la perspective du Canada à l’égard de quelques éléments particuliers.
Collaboration entre la Commission de consolidation de la paix (CCP) et le Conseil de sécurité
J’ai eu l’insigne honneur de présider la CCP au cours de la période visée. La CCP étant l’unique organe des Nations unies ayant pour mission de faire le lien entre les trois piliers de l’organisation, je suis convaincu que les avis qu’elle fournit au Conseil sont indispensables. C’est vrai tout particulièrement lors de situations de crise complexes et multifacettes.
J’ai été fier de constater que le Conseil a fait bon usage de ces avis à plusieurs reprises en 2020 — à l’égard de l’impact de la °ä°¿³Õ±õ¶Ù‑19 dans les situations de consolidation de la paix; sur la reconduction des mandats en République centrafricaine et en Guinée-Bissau; à propos des crises régionales au Sahel et dans le bassin du lac Chad. Je presse ardemment le Conseil de sécurité de continuer de solliciter l’avis de la CCP et de s’y fier. Je sais que mon successeur à la présidence, monsieur l’ambassadeur Edrees, se fait fort de veiller à ce que la CCP continue de formuler des recommandations judicieuses et pertinentes.
°ä°¿³Õ±õ¶Ù‑19
Monsieur le Président, la COVID demeure la question de l’heure pour nous tous. Je pense en particulier à ses conséquences pour les plus vulnérables, et à l’urgence d’organiser une réponse mondiale. S’il est vrai que le Conseil a adapté ses méthodes pour poursuivre ses travaux, il a néanmoins fallu trop de temps avant que l’on ne s’attaque aux conséquences de la pandémie proprement dite. Il s’agit d’un échec lamentable, en particulier dans la mesure où le secrétaire général, avec l’appui du Canada et d’un grand nombre d’États membres, a presque immédiatement appelé à un cessez-le-feu mondial afin de se concentrer sur la lutte contre la °ä°¿³Õ±õ¶Ù‑19.
La capacité pour le Conseil de se réunir virtuellement est cruciale. Elle a permis la continuité des activités essentielles dans le cadre de la pandémie. Elle a également facilité la participation de représentants de haut niveau de certains États membres du Conseil et de certains présentateurs, une nouveauté qu’il convient de pérenniser. Cependant, l’accès des États non membres aux travaux du Conseil a été coupé, même lors de débats soi-disant « ouverts ». Cette situation ne peut perdurer. Les autres membres de l’organisation ont des perspectives pertinentes à faire valoir et peuvent apporter de précieuses contributions. Nos collègues du Conseil de sécurité devraient rapidement prendre des décisions pour leur permettre de reprendre leur participation.
Multilinguisme et inclusion
Le multilinguisme a également souffert de la pandémie et du passage aux rencontres virtuelles. Des inégalités se sont ainsi créées entre les délégations ici même, à New York, ce qui est en soi un problème. Le problème est encore bien plus grand, cependant, pour ce qui est de la participation des personnes sur le terrain, qui ont la meilleure connaissance des situations de conflit.
Le secrétariat et les États membres du Conseil ont tardé à adopter des solutions technologiques, et l’ont fait nettement plus lentement que d’autres organes du système des Nations unies. Il s’agit d’un enjeu dont se préoccupe le Canada.
Égalité des sexes
Sur le sujet de l’égalité des sexes, Monsieur le Président, je tiens à mentionner que nous restons préoccupés par la question de la participation des femmes aux travaux du Conseil. Les membres du Conseil et sa présidence doivent donner préséance aux présentatrices et aux expertes au moment d’établir les programmes de travail mensuels.
Le problème est causé par un manque d’ambition, et non par le manque de femmes occupant des postes importants dans le domaine de la paix et de la sécurité. Soulignons que le Canada, à titre de président de la CCP au cours de la dernière année (dans un contexte marqué par la pandémie de °ä°¿³Õ±õ¶Ù‑19), et avec l’appui d’autres membres du bureau et du secrétariat, est parvenu à quintupler la proportion de femmes participant aux travaux de consolidation de la paix par rapport à l’année précédente.
Merci encore, Monsieur le Président.
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