Politique de champ d’action : La croissance au service de tous
Contexte
Au cours des 30 dernières années, la pauvreté a connu le recul le plus important de l’histoire de l’humanité. De nombreux facteurs ont contribué à cet état de fait, notamment l’incidence positive de l’innovation technologique et de la coopération internationale. Pourtant, on estime que 736 millions de personnes vivent encore dans l’extrême pauvreté. Alors que les disparités entre les hommes et les femmes en matière d’éducation, d’emploi, de productivité, de santé et de revenus persistent, l’écart entre le nombre de femmes et d’hommes vivant dans la pauvreté continue de se creuser.
La croissance inclusiveNote de bas de page 1 est essentielle pour partager les avantages de la croissance et accélérer celle-ci. Elle aide à générer les ressources et les capacités nationales nécessaires pour relever les défis associés au développement et éradiquer la pauvreté. Elle ne peut être réalisée qu’avec la participation entière, libre et égale des femmes en tant qu’acteurs économiques. Les obstacles à la pleine participation des femmes à l’économie persistent, notamment ceux associés au travail non rémunéré lié à la prestation des soins ainsi que ceux qui empêchent les femmes de posséder des actifs ou d’accéder aux services financiers. Cette situation limite le potentiel de croissance des pays.
L’innovation est essentielle à la prospérité, en particulier dans les pays en développement qui sont désavantagés sur les marchés mondiaux. Il faut donc trouver des solutions pour répondre aux besoins des pauvres, en particulier des femmes, notamment en stimulant la productivité et en redynamisant le commerce et l’investissement dans les pays en développement. Pour éliminer la pauvreté et l’inégalité des genres, les défis suivants doivent être relevés :
La marginalisation politique et la discrimination sont souvent à l’origine de la pauvreté, en particulier pour les femmes. Il faut des approches visant le renforcement du pouvoir économique qui supposent également une plus grande inclusion politique. Souvent les facteurs identitaires et le facteur du genre se recoupent pour favoriser la féminisation de la pauvreté. En outre, les conflits et les catastrophes environnementales sont des facteurs clés qui poussent les gens en dessous du seuil de pauvreté, et les femmes, les filles et les enfants sont touchés de manière disproportionnée.
Les femmes qui occupent un emploi rémunéré sont désavantagées sur le marché du travail. Les femmes sont confrontées à d’importantes contraintes qui limitent leur productivité économique et leur capacité à accéder à des marchés offrant une plus grande valeur. Les femmes qui exercent des activités rémunérées ont tendance à gagner moins d’argent et ont moins de possibilités d’emploi et d’avancement professionnel que leurs collègues masculins. De nombreux pays disposent de lois et de pratiques qui limitent les possibilités d’emploi des femmes et récompensent davantage les hommes pour un travail semblable. Les femmes ont également des conditions de travail plus précaires. Elles ont également moins accès à la propriété foncière (par la location ou la possession d’une propriété), aux services financiers et aux autres ressources.
Par rapport aux hommes, les femmes assument davantage de travail non rémunéré et disposent de moins de temps pour les loisirs ou le travail rémunéré. Il faudrait accorder plus d’attention au travail non rémunéré lié aux soins, et à son incidence sur les possibilités économiques des femmes, ainsi qu’à ses liens avec les normes sociales et sexospécifiques négatives qui touchent les hommes et les femmes de tout âge. Il faut ainsi prioriser la reconnaissance, la réduction et la redistribution du travail non rémunéré, et intégrer cet enjeu dans les efforts ciblés visant à promouvoir le renforcement du pouvoir économique des femmes, incluant à travers le soutien à l’entrepreneuriat chez les femmes.
Alors que l’économie non structurée est souvent la seule option pour les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables, l’expansion de l’emploi dans le secteur structuré et de l’activité entrepreneuriale est souhaitable à long terme. L’économie non structurée, avec ses conditions de travail précaires et l’absence de protection sociale, est une réalité que vit la moitié de la population active mondiale, notamment une majorité de femmes. Le soutien au secteur non structuré devrait faciliter la création d’emplois décents et la transition des travailleurs vers l’économie structurée. L’officialisation améliore la sécurité du travail et le développement du marché du travail.
Les modèles d’affaire inclusifs exigent une meilleure compréhension et un meilleur suivi des obstacles liés au genre et à la pauvreté. Une plus grande expérimentation, la détermination de nouvelles solutions aux défis persistants du développement, et la mise en œuvre de ces solutions à plus grande échelle sont nécessaires pour réduire la marginalisation des pauvres.
En raison de l’évolution rapide de la technologie et des marchés du travail, les femmes et les hommes ont besoin d’avoir accès à une formation tout au long de leur vie. Pour améliorer les possibilités économiques, les programmes d'acquisition de compétences liées à l'emploi devraient mettre l’accent sur l’enseignement technique et professionnel axé sur le marché, en particulier pour les jeunes, les femmes et les résidents des collectivités isolées.
Des infrastructures inadéquates et de mauvaise qualité nuisent au développement durable en entravant l’accès aux débouchés économiques, y compris aux marchés et à l’information. Les femmes et les filles sont particulièrement touchées par la pénurie d’infrastructures, notamment les mauvais réseaux de transport et de communication et l’électrification insuffisante. Ces obstacles augmentent leur charge de travail à la maison et réduisent leur capacité à s’engager dans un travail rémunéré.
Le déficit de financement annuel étant de plus de 2 500 milliards de dollars pour permettre aux pays en développement d’atteindre les ODD, des partenariats novateurs sont nécessaires pour mobiliser des ressources. Les infrastructures publiques et privées se complètent, et toutes deux exigent de nouvelles formes de financement pour catalyser une croissance inclusive. Le capital financier et le savoir-faire du secteur privé sont essentiels, notamment pour permettre l’accès au crédit et la construction d’infrastructures de qualité.
Les investissements dans les filets de sécurité qui protègent les personnes pauvres ont été insuffisants. Lorsque le prochain repas n’est pas garanti, les gens doivent se concentrer sur leur survie, et il leur est difficile de perfectionner leurs compétences, d’obtenir un emploi et de se sortir de la pauvreté. Pourtant, il existe d’importantes lacunes dans les programmes sociaux, en particulier dans les pays à faible revenu. Il a été démontré que le fait d’assurer des salaires décents ou de fournir des actifs productifs équivalents, comme du bétail, aux personnes les plus pauvres a des effets multiplicateurs significatifs.
Une plus grande attention doit être portée à la résilience économique, particulièrement dans les régions rurales. Alors qu’ils ont moins de possibilités économiques que leurs homologues urbains, les ménages ruraux, dont beaucoup se situent déjà au seuil de pauvreté ou en dessous de ce seuil, sont rapidement plongés dans la misère lorsque survient une nouvelle crise.
Les femmes sont encore moins susceptibles que les hommes d’être incluses dans le système financier formel, en particulier au sein des populations les plus pauvres. L’inclusion financière peut permettre aux personnes démunies d’atténuer les risques grâce à l’accès à une assurance, à des comptes bancaires, au crédit et à des transferts de fonds. Toutefois, l’écart entre les hommes et les femmes quant à la possession d’un compte bancaire dans les pays en développement reste important. Des technologies, des infrastructures et des instruments financiers novateurs visant à réduire les risques et à atténuer les répercussions doivent être élaborés pour aider ceux qui échappent à la pauvreté à gérer les chocs, comme les mauvaises récoltes, les catastrophes naturelles et la perte d’actifs.
L’extrême pauvreté est de plus en plus concentrée dans les États fragiles et touchés par un conflit. Le manque de débouchés économiques constitue un terreau propice à l’instabilité politique, aux conflits violents et aux dommages environnementaux, lesquels compromettent encore davantage la croissance économique. Le développement du secteur privé est nécessaire pour promouvoir la croissance et la création d’emplois, élargir l’assiette fiscale et augmenter le coût d’un retour à la violence. L’appui aux initiatives de croissance inclusive, telles que le renforcement du pouvoir économique des femmes et la création d’emplois, peut aider à jeter un pont entre les mesures humanitaires et les interventions visant la croissance inclusive à plus long terme.
La dégradation de l’environnement et la pollution menacent la croissance inclusive. Le déséquilibre des modèles de croissance a érodé le capital naturel dont dépendent de nombreux ménages pauvres. Une gestion durable et responsable des ressources naturelles et des réactions appropriées aux conséquences des changements climatiques sont essentielles à la viabilité économique à long terme. Pour s’attaquer au gaspillage des ressources et à la surutilisation des actifs naturels, il faut mettre en place des mesures incitatives pour aboutir à une consommation et une production plus responsables et une plus grande utilisation des technologies propres.
Priorités du Canada
Dans le cadre de la Politique d’aide internationale féministe du Canada, l’aide au développement du Canada dans le soutien de la croissance au service de tous contribue à éradiquer la pauvreté et à réduire les inégalités, surtout chez les personnes les plus pauvres, les plus marginalisées et les plus vulnérables, et favorise le renforcement du pouvoir économique des femmes dans les pays où le Canada est présent. Le respect des droits économiques des femmes et l’appui à leur leadership dans les entreprises, les collectivités et les institutions sont essentiels pour leur permettre d’atteindre leur plein potentiel économique. Lorsque les femmes sont entièrement autonomisées, y compris en tenant compte de leurs responsabilités en matière de soins et de travail non rémunéré, la prospérité et les avantages de la croissance profitent à un plus grand nombre de personnes.
Le Canada reconnaît le rôle fondamental que joue le secteur privé pour stimuler l’innovation, la productivité et la croissance économique; il reconnaît également la nécessité de s’associer à ce secteur pour obtenir des résultats en matière de développement. Le renforcement du pouvoir économique des femmes ne peut se concrétiser sans l’engagement du secteur privé, dont la participation est également nécessaire pour relever les normes environnementales, sociales et de gouvernance et atteindre les ODD. Les flux de ressources financières les plus importants vers les pays en développement et au sein de ceux-ci proviennent du secteur privé, y compris les transferts de fonds, le commerce et l’investissement direct étranger. Le Canada participe à des partenariats qui attirent le cofinancement et l’investissement, en augmentant et en diversifiant la gamme de mécanismes dont il dispose pour collaborer avec le secteur privé, afin d’encourager des solutions aux défis du développement durable provenant du secteur privé et du secteur bénévole, qui soient plus novatrices et plus efficientes. Les principes d’équité économique, d’efficience et d’innovation sous-tendent l’approche du Canada en matière de croissance inclusive. Subvenir aux besoins de consommation de base est un moyen éprouvé de réduire la pauvreté et de stimuler une prospérité commune. Comme les familles d’agriculteurs représentent 50 % des personnes qui souffrent de la faim dans le monde, l’accent mis sur la production agricole contribue non seulement au développement économique, mais aide à lutter contre la faim et à accroître la résilience. Afin de surmonter les obstacles qui empêchent les gens de se sortir de l’extrême pauvreté, il est clairement nécessaire d’investir dans la protection sociale, que ce soit par l’élaboration de politiques ou le renforcement des capacités pour mettre en œuvre des initiatives visant à créer des moyens de subsistance durables et un soutien au revenu de base. Le renforcement de la résilience par un meilleur accès à l’énergie propre soutient également la transition vers une économie à faible émission de carbone.
L’approche intégrée du Canada appuie les progrès dans d’autres champs d’action. Elle fait avancer la vision féministe du développement au Canada, en faisant la promotion de la voix et de l’action des femmes dans la prise de décisions économiques. Elle s’aligne sur le champ d’action lié à l’environnement et à l’action pour le climat, en faisant la promotion d’une gouvernance environnementale plus vigoureuse et de la participation des femmes à la prise de décisions économiques, d’économies à faible émission de carbone et résilientes au climat, et de meilleures pratiques environnementales. La promotion de la voie visant à assurer une croissance durable et le fait de reconnaître les obstacles auxquels les femmes se heurtent requièrent une approche fondée sur les droits. Il existe également de multiples synergies avec le champ d’action Dignité humaine, en particulier l’enseignement et la formation techniques et professionnels, qui sont essentiels à une croissance économique inclusive. Le développement économique à long terme combiné à l’action humanitaire contribue à la reprise et à la reconstruction après une crise. L’amélioration de la gouvernance à l’appui des droits économiques, des normes en matière de travail et des salaires suffisants dans l’ensemble des chaînes d’approvisionnement peut produire des gains économiques tangibles à grande échelle. Dans le cadre de sa stratégie globale de diversification du commerce, le Canada propose également une approche inclusive à l’égard du commerce qui reflète et met en valeur les priorités stratégiques nationales et internationales visant à soutenir une croissance économique qui profite à tous, et à maintenir la confiance dans un système commercial ouvert et fondé sur des règles.
Le Canada concentre ses efforts pour faire progresser la croissance inclusive sur trois programmes d’action :
- Réduire les obstacles au renforcement du pouvoir économique des femmes;
- Bâtir des économies plus inclusives et durables;
- Renforcer la résilience économique.
Le Canada accorde la priorité aux initiatives les plus susceptibles de réduire la pauvreté chronique et l’inégalité des genres, et qui favorisent la croissance durable, l’inclusion économique et la résilience, particulièrement au moyen du renforcement économique des femmes. Le Canada vise des partenariats et des accords de financement novateurs qui aideront à stimuler l’innovation, le commerce et l’investissement dans les pays en développement, en particulier dans les environnements fragiles et touchés par un conflit.
1. Réduire les obstacles au renforcement du pouvoir économique des femmes
L’objectif du Canada dans ce programme d’action est de réduire les obstacles au renforcement du pouvoir économique des femmes en favorisant des contextes juridiques, réglementaires et politiques qui appuient l’égalité des genres et la participation des femmes à la prise de décisions économiques. Pour atteindre cet objectif, l’aide du Canada vise à accroître le leadership économique et le renforcement du pouvoir des femmes à tous les niveaux, à promouvoir les droits économiques des femmes et leur accès à un travail décent, et à contribuer à la diminution du travail non rémunéré et à l’allègement de la charge des soins qui pèse sur les épaules des femmes de manière disproportionnée.
Afin de s’attaquer à ces enjeux, le Canada :
- encourage le développement de réseaux de femmes qui s’emploient à articuler, à promouvoir et à défendre les droits et les intérêts économiques des femmes dans les secteurs structuré et non structuré;
- renforce les voix et les rôles de leadership des femmes, notamment en faisant progresser les droits d’association dans les syndicats, les chambres de commerce, les coopératives, les associations d’agriculteurs et autres associations professionnelles, tout en faisant des femmes des agents de changement et des participantes égales dans le processus décisionnel;
- reconnaît l’influence du travail non rémunéré sur la capacité des femmes à s’engager dans des activités économiques rémunérées. Pour alléger le double fardeau des femmes et accroître la responsabilité partagée des soins et des travaux domestiques, le Canada appuie les efforts de défense des droits et les changements juridiques, réglementaires et aux politiques qui favorisent une charge de travail plus équitable au travail et à la maison. Des initiatives soutiennent également l’accès aux services de garde d’enfants et aux technologies permettant d’économiser du temps et d’alléger les tâches au sein des ménages, tout en encourageant les hommes à participer aux soins domestiques, aux soins aux enfants et aux personnes âgées et à d’autres tâches ménagères non rémunérées, et en leur donnant les moyens de le faire;
- soutient le programme relatif au travail décent en favorisant de meilleures conditions de travail grâce à la recherche sur la protection du travail et aux réformes des lois, règlements et politiques dans ce domaine, ainsi qu’à l’égalité de la rémunération pour un travail égal, et l’accès à des emplois non traditionnels. Ces mesures comprennent également la promotion de la mise en œuvre par le secteur privé des Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme des Nations Unies, du Pacte mondial des Nations Unies, et des Principes régissant les entreprises dans le domaine des droits de l’enfant;
- soutient le droit des femmes aux ressources économiques en favorisant l’accès équitable des femmes aux ressources, à la propriété et aux biens, et leur contrôle sur ceux-ci, notamment à l’aide de systèmes fonciers sûrs et non discriminatoires. D’autres mesures comprennent la promotion et la mise en œuvre de réformes qui font progresser les droits économiques, les libertés et la capacité d’agir des femmes par l’entremise de mécanismes tels que le droit de succession, les droits de propriété, les services financiers, la protection des consommateurs, les cadres réglementaires et les lois sur la concurrence;
- encourage les pays en développement à reconnaître pleinement les droits économiques, les libertés et la capacité d’agir des femmes. Selon le contexte, les approches possibles comprennent la sensibilisation, le renforcement des capacités, la recherche gérée à l’échelle locale et l’adaptation institutionnelle;
- appuie l’adoption de mesures visant à lutter contre la violence sexuelle et fondée sur le genre, et le harcèlement sexuel au travail, ainsi que leurs effets négatifs sur la capacité des femmes à conserver un emploi rémunéré;
- fournit une capacité technique aux gouvernements et aux organismes de réglementation pour entreprendre des analyses du contexte et des droits de la personne, des consultations multipartites et des évaluations des incidences selon le genre, en tant que partie intégrante de la planification du développement économique et des infrastructures de qualité.
2. Bâtir des économies plus inclusives et durables
L’objectif du Canada dans le cadre de ce programme d’action est d’aider les particuliers et les entreprises (en particulier celles dirigées par des femmes), à devenir plus concurrentiels, novateurs et écologiques, à accroître leurs possibilités d’emploi et leurs débouchés sur le marché et à s’assurer que les marchés sont plus favorables aux personnes les plus pauvres et les plus marginalisées, en particulier les femmes et les jeunes. Pour atteindre cet objectif, le Canada, grâce à l’aide qu’il fournit, contribue au renforcement des capacités des structures institutionnelles, appuie l’entrepreneuriat, élargit l’accès au capital et améliore le soutien au secteur privé. Il met également l’accent sur la transformation du monde rural, les technologies renouvelables, la valeur ajoutée dans le secteur des ressources naturelles et les investissements dans des infrastructures de qualité.
Afin de s’attaquer à ces enjeux, le Canada :
- appuie le renforcement des principales caractéristiques d’une économie de marché qui fonctionne bien. Les mesures comprennent le soutien à l’officialisation des microentreprises et des petites et moyennes entreprises, et le soutien de leur capacité concurrentielle, de leur diversité, de leur résilience et de leur bonne gouvernance;
- appuie le perfectionnement des systèmes du marché du travail et des capacités de l’industrie et des associations syndicales;
- porte une attention particulière, dans le cas des États fragiles et touchés par un conflit, au renforcement des structures institutionnelles de croissance inclusive, en mettant l’accent sur les personnes les plus vulnérables, en particulier les femmes, étant donné que la fragilité et les conflits touchent de façon disproportionnée les femmes et les jeunes dans la sphère économique;
- propose une approche inclusive en matière de commerce, laquelle veille à ce que toutes les sphères de la société puissent tirer parti des possibilités qui découlent du commerce et de l’investissement. L’approche inclusive du Canada en matière de commerce comprend l’élaboration de politiques commerciales éclairées et inclusives, l’intégration aux accords commerciaux de dispositions qui sont responsables, transparentes et inclusives, ainsi qu’un engagement international en faveur d’initiatives commerciales responsables, transparentes et inclusives. Les mesures connexes comprennent la promotion d’une conduite responsable des entreprises ainsi que l’entrepreneuriat à vocation sociale; la bonne gouvernance d’entreprise; les achats locaux; l’élaboration et la diversité d’une chaîne d’approvisionnement responsable et transparente; l’amélioration de la cohérence du commerce et de l’aide;
- reconnaît que l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes est essentiel au soutien d’une prospérité durable. Pour soutenir l’entrepreneuriat, le Canada cherche à élargir l’accès aux capitaux et à d’autres intrants, à l’information sur les marchés, aux services d’expansion des entreprises, au mentorat et au réseautage des entreprises, en mettant l’accent sur les femmes, les agriculteurs, les microentrepreneurs et les jeunes entrepreneurs. Certaines initiatives visent à renforcer les liens entre l’agriculture et d’autres secteurs de l’économie afin d’aider la transformation et la diversification dans le secteur rural, ainsi qu’à mettre au point des moyens durables d’ajouter de la valeur aux produits agricoles, forestiers et de ressources, pour générer des revenus supplémentaires;
- soutient les initiatives du secteur privé dirigées par des femmes, l’inclusion financière et l’accès au travail convenable, notamment par la voie de l’intégration de l’égalité des genres au sein des entreprises ainsi que de la diversité des fournisseurs et de l’approvisionnement équitable;
- aide les agriculteurs, et en particulier les petits exploitants, à rendre l’agriculture plus durable en adoptant des méthodes plus productives et plus efficaces ainsi que des modèles agricoles durables qui sont mieux adaptés pour atténuer les effets négatifs des changements climatiques. Ces initiatives comprennent le soutien à une agriculture et à une agroforesterie/foresterie communautaire respectueuses du climat pour le piégeage du carbone, ainsi que l’élaboration et l’adoption de technologies vertes et exploitant des énergies renouvelables à la ferme. Certaines initiatives aident les agriculteurs, en particulier les productrices, à mettre au point des outils de gestion des risques de l’entreprise et à améliorer l’accès à la promotion des investissements, aux marchés, au financement et aux services d’expansion des entreprises;
- fait la promotion d’un secteur privé inclusif et écologique qui profite aux femmes et aux jeunes en soutenant la technologie numérique et la littératie, ainsi que les compétences professionnelles, en particulier pour les femmes dans les domaines liés aux sciences, à la technologie, au génie et aux mathématiques;
- appuie le développement de nouveaux investissements publics et privés dans des infrastructures de qualité par le biais de l’analyse et de l’intégration des besoins propres aux femmes dans les initiatives d’infrastructure des partenaires et par l’évaluation de l’incidence des interventions sur la réduction de la pauvreté et le renforcement du pouvoir économique des femmes;
- encourage les partenariats multipartites qui comprennent des financements mixtes et des investissements à incidence sociale afin de mobiliser de nouvelles sources de financement pour le développement. De tels partenariats peuvent être mis en œuvre en collaboration avec FinDev Canada (Institut de financement du développement du Canada) et d’autres plateformes pour le commerce et le financement social, y compris avec le secteur privé, les philanthropes, les investisseurs institutionnels et les institutions publiques comme les banques multilatérales de développement.
3. Renforcer la résilience économique
Dans le cadre de ce programme d’action, l’objectif du Canada est d’aider les plus pauvres et les plus vulnérables, en particulier les femmes en milieu rural, à échapper à l’extrême pauvreté en répondant à leurs besoins matériels de base et en renforçant leur résilience économique. Pour atteindre cet objectif, le Canada soutient les réformes des politiques et des programmes pour les rendre inclusifs et pour qu’ils tiennent compte des besoins particuliers de ceux qui vivent dans un conflit et une crise. L’appui accordé met l’accent sur les nouveaux outils et les nouvelles technologies qui aident à soutenir l’inclusion financière et à gérer les risques financiers.
Afin de s’attaquer à ces enjeux, le Canada :
- aide à faire progresser la recherche et les réformes des politiques qui s’attaquent à l’exclusion attribuable à l’insécurité financière et au manque d’emploi. Certaines initiatives soutiennent également des programmes de protection sociale, tels que des transferts alimentaires ou en espèces, complétés par des mesures spéciales ciblant expressément les femmes et les jeunes. Lorsqu’elles sont menées avec rigueur, ces initiatives montrent qu’elles renforcent la résilience des personnes, des ménages et des collectivités aux chocs économiques, et améliorent leur sécurité alimentaire et favorisent la consommation de produits et de services qui répondent aux à leurs besoins de base et assurent leur bien-être;
- vise à accroître les possibilités de revenus des personnes vivant dans la pauvreté et à diversifier les sources de revenus des ménages pauvres grâce à des interventions multisectorielles ponctuelles soigneusement coordonnées. Il peut s’agir notamment de formation professionnelle, de capital de démarrage ou d’accès à des possibilités d’emploi;
- adopte des approches semblables pour soutenir la reprise économique des populations touchées par des catastrophes naturelles ou des conflits. Lorsque le contexte l’exige, le Canada s’efforce d’accorder une attention particulière à l’intégration économique réussie des peuples autochtones, des migrants, des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et des réfugiés, afin de contribuer à la stabilité sociale et d’éradiquer la pauvreté;
- fournit un accès aux technologies et aux services financiers, ainsi qu’aux programmes qui facilitent l’accès à l’épargne ou aux transferts de fonds, ou qui offrent des méthodes novatrices d’inclusion financière, y compris aux migrants et aux réfugiés. Ce soutien comprend l’accès à des services qui aident ceux qui sont sur le point de se sortir de la pauvreté à épargner de façon continue en vue d’investissements futurs, à stabiliser leurs flux de consommation ou à faire face aux situations d’urgence;
- soutient l’élaboration de produits financiers et de produits d’assurance, comme l’assurance agricole et l’assurance maladie, qui peuvent aider les personnes pauvres et les personnes quasi pauvres à gérer les risques, à accroître leur résilience et à avoir une meilleure sécurité financière;
- favorise la résilience économique et environnementale et jette les bases d’une croissance sans exclusion en soutenant le développement urbain, l’aménagement intégré du territoire et les approches territoriales telles que la gestion des zones côtières et des bassins versants, ce qui comprend la réduction des risques de catastrophe, la préparation et la prévention. Dans les États fragiles et touchés par un conflit, ces mesures sont mises en application en adoptant une approche équilibrée qui combine l’aide humanitaire et les interventions de développement durable.
Sources choisies
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Liens connexes
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