Fiche conseil de l'évaluation environnementale stratégique (EES) : Santé et nutrition
Principales recommandations extraites de l'EES de la politique d'aide internationale féministe (PAIF) pour le champ d’action dignité humaine (santé et nutrition)
Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, AMC a produit une évaluation environnementale stratégique (EES) de ses politiques relatives aux champs d’action de sa Politique d’aide internationale féministe (PAIF). L’EES a pour but d’évaluer les effets environnementaux possibles, positifs ou négatifs, des politiques relatives à ces champs d’action et d’intégrer les résultats à l’élaboration de ces politiques afin de réduire les effets environnementaux négatifs éventuels et d’améliorer les résultats en matière d’environnement et de développement.
Résumé des voies prioritaires du champ d’action santé et nutrition : Les voies d’action du Canada consistent à accroître l’accès aux services de santé et à des services et droits complets de santé sexuelle et génésique et à améliorer la nutrition pour les plus pauvres et les plus marginalisés.
Quels sont les enjeux et les liens en matière de durabilité environnementale ?
- La pollution de l’air, de l’eau et du sol affecte la vie de centaines de millions de personnes dans le monde chaque année, de façon disproportionnée chez les pauvres et les personnes vulnérables, en particulier les enfants, les nourrissons et les fœtus.
- La pollution de l’air intérieur et extérieur est devenue le plus grand risque environnemental au mondeNote de bas de page 1.
- La mauvaise qualité de l’eau est aussi une cause majeure de morbidité.
- Les changements climatiques ont aussi une incidence directe sur les résultats en matière de santé. Les phénomènes climatiques extrêmes, comme les vagues de chaleur et les catastrophes naturelles, peuvent avoir des répercussions importantes sur la santé des gens et les soins (p. ex., pénuries de médicaments, effondrement des services de santé, stress, conflits et violence). La transformation du climat influe également sur la répartition des maladies à transmission vectorielle. L’intégration des facteurs environnementaux dans les systèmes de surveillance de la santé est importante si on veut suivre ces changements et éclairer les plans de santé.
- Des systèmes et des marchés de production alimentaire sûrs et sains peuvent faire beaucoup pour améliorer la nutrition. Bien que les systèmes modernes de production agricole mécanisée (travail intensif du sol, monoculture, utilisation de grandes quantités d’engrais inorganiques et de pesticides chimiques, cultures transgéniques, etc.) aient considérablement augmenté la production alimentaire dans le monde, ces pratiques ont tout autant contribué à la déforestation, à la dégradation de l’environnement, aux émissions de GES, à la perte de diversité génétique, à la surexploitation et la contamination de l’eau, à l’érosion du sol et sa déperdition nutritive et à la contamination possible des approvisionnements alimentaires.
- L’exploitation minière artisanale et à petite échelle (secteur ASM) est aux prises avec des problèmes de développement, notamment avec les répercussions environnementales sur la santé, en particulier dans l’exploitation aurifère artisanale où le mercure et le cyanure sont utilisés. Les conditions de travail des hommes, des femmes et des enfants sont généralement mauvaises.
Quels sont les effets environnementaux possibles des voies d’action proposées ?
- Le risque environnemental le plus élevé est lié à la gestion des déchets biomédicaux et à la construction et la rénovation des établissements de santé. L’augmentation des services de santé produira plus de déchets, y compris des substances toxiques qui doivent être gérées de façon appropriée. Si les établissements de santé ne sont pas bien situés et/ou sont mal conçus, leur construction et remise à neuf pourraient avoir des effets négatifs sur l’environnement.
- Il existe d’excellentes ressources et lignes directrices produites par des organisations de santé comme l’OMS pour guider les gens dans l’élimination appropriée des déchets biomédicaux; AMC peut s’y reporter pour promouvoir des approches praticables dans ses programmes de santé.
- Les programmes canadiens de santé pourraient également aider les gouvernements et les organismes locaux à mener des campagnes de sensibilisation et d’éducation pour expliquer les effets négatifs de certaines pratiques de subsistance sur la santé et la qualité de vie, y compris de l’utilisation du mercure dans l’exploitation minière artisanale et à petite échelle.
Quelles sont les mesures proposées pour minimiser les effets négatifs potentiels sur l’environnement et accroître les résultats positifs en matière de développement?
Les mesures suivantes pourraient améliorer les résultats en matière d’avancement de la santé :
- Promouvoir l’intégration des liens entre la santé et l’environnement dans l’éducation et la formation des professionnels de la santé, y compris les mesures préventives qui peuvent arrêter la propagation des maladies ou réduire l’exposition aux contaminants environnementaux (p. ex., la fumée des fourneaux de cuisine, le carburant diesel, les pesticides et l’eau contaminée) ou même diminuer la pollution sonore.
- Promouvoir et appuyer la gestion des déchets biomédicaux dans les établissements de santé et les campagnes de vaccination. Aider à former les professionnels de la santé, les administrateurs et les responsables gouvernementaux sur les risques liés à une mauvaise élimination des déchets biomédicaux, ainsi qu’à trouver et mettre en œuvre des solutions optimales adaptées aux contraintes locales et au contexte particulier des pays.
- Lorsque AMC appuie les programmes de santé gouvernementaux, préconiser avec les partenaires de la santé l’intégration des considérations liées à la santé et à l’environnement dans les politiques et programmes de santé et encourager les partenaires à collaborer avec d’autres intervenants de secteurs non liés à la santé (p. ex., économie, planification, environnement, ressources naturelles, énergie et transports) pour agir de concert et s’attaquer aux causes profondes des problèmes de santé de leur population, en particulier de ceux qui sont liés à la qualité de l’air et de l’eau. L’adoption de combustibles plus propres et de technologies plus efficaces pour la cuisine, le chauffage et l’éclairage domestiques pourrait apporter d’énormes gains en matière de santé.
- Participer à des initiatives d’information sur la santé, à des études de soutien, à des recherches, à la collecte et à l’analyse de données et à l’échange de connaissances sur les liens entre la santé et l’environnement, y compris sur les facteurs environnementaux ayant une incidence sur la santé et le bien-être des personnes, en particulier en ce qui concerne la santé génésique et la santé des enfants.
- Demander aux partenaires d’effectuer des évaluations environnementales et d’intégrer les considérations liées à l’environnement et aux changements climatiques dans la conception et la gestion des établissements de santé, notamment en ce qui concerne la salubrité de l’eau, l’assainissement et l’hygiène, la gestion des substances biomédicales, les polluants et les déchets persistants, l’énergie verte, la construction à l’épreuve du climat, le choix de matériaux de construction plus écologiques, à faible teneur en carbone, etc.
- Accroître les investissements et aider à mobiliser les fonds à consacrer à l’approvisionnement en eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène, notamment dans les établissements de santé et d’éducation et dans les établissements humanitaires.
- Promouvoir et soutenir des systèmes durables de production alimentaire pour garantir des aliments sains et nourrissants. Cela comprend la promotion et le soutien du renforcement des capacités dans les systèmes agroenvironnementaux qui protègent la diversité génétique, maintiennent la santé des sols et gèrent les pesticides et autres apports avec prudence.
- Appuyer les efforts des femmes pour promouvoir des systèmes de production alimentaire sains et sécuritaires qui résistent aux chocs des changements climatiques comme moyen de soutenir les populations et la santé des écosystèmes.
- Soutenir l’objectif 3.9 des ODD visant à réduire considérablement d’ici 2030 le nombre de décès et de maladies causés par des produits chimiques dangereux et la pollution et la contamination de l’air, de l’eau et du sol en mobilisant les intervenants non traditionnels de la santé, en particulier les agents de développement économique d’un pays, et en préconisant des mesures de prévention. Des mesures préventives comme des changements de politiques économiques, une gestion efficace des terres et des eaux et l’application des lois et règlements environnementaux pourraient faire plus pour la santé publique que de nombreuses mesures curatives. La promotion de normes et de mesures d’application de la loi plus rigoureuses en matière de qualité de l’air, pour la transition hors du charbon et des combustibles fossiles vers les sources d’énergie propre, y compris pour la cuisine à l’intérieur du foyer, représente un champ d’action bien concret dans les domaines stratégiques d’AMC. Les investissements visant à promouvoir l’énergie renouvelable ou propre (solaire, thermique et éolienne, par exemple) et les technologies visant à combattre les émissions de CO2 peuvent réduire considérablement les polluants atmosphériques avec des gains pour la santé.
Pour plus d’information, consultez la déclaration publique pour l’évaluation environnementale stratégique des champs d’action de la Politique d’aide internationale féministe du Canada
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