Fiche conseil de l'évaluation environnementale stratégique (EES) : Paix et sécurité
Principales recommandations extraites de l'EES de la politique d'aide internationale féministe (PAIF) pour le champ d’action paix et sécurité
Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, AMC a produit une évaluation environnementale stratégique (EES) de ses politiques relatives aux champs d’action de sa Politique d’aide internationale féministe (PAIF). L’EES a pour but d’évaluer les effets environnementaux possibles, positifs ou négatifs, des politiques relatives à ces champs d’action et d’intégrer les résultats à l’élaboration de ces politiques afin de réduire les effets environnementaux négatifs éventuels et d’améliorer les résultats en matière d’environnement et de développement.
Résumé des voies prioritaires du champ d’action paix et sécurité : Le Canada orientera son aide vers trois voies d’action. Il s’agira d’améliorer la gestion multilatérale des défis en matière de paix et de sécurité, de soutenir la prévention des conflits violents par l’inclusivité et l’égalité des sexes, l’intervention de crise et une paix durable dans les États fragiles et en proie à des conflits et enfin de réduire les menaces à la sécurité et la réforme du système de sécurité en tenant compte des genres
Quels sont les enjeux et les liens en matière de durabilité environnementale ?
- La paix et la sécurité sont touchées par les questions environnementales d’au moins quatre façons :
- Le changement climatique en tant que facteur de multiplication de la menace. La transformation du climat est reconnue comme une des plus grandes menaces mondiales à la sécurité humaine.
- Les questions relatives aux ressources naturelles qui alimentent les inégalités et les conflits. Les inégalités d’accès aux ressources et de redistribution des avantages connexes créent souvent des tensions et exacerbent les conflits.
- Les crimes environnementaux (le braconnage et le trafic d’espèces sauvages en voie de disparition, de déchets, de produits chimiques, de bois d’œuvre illicite, de poissons et de minéraux du sang (diamant et or)) qui financent les terroristes ;
- La pollution et la destruction causées par les préparatifs militaires et la guerre, y compris la guerre classique et l’éventuelle guerre nucléaire.
Quels sont les effets environnementaux possibles des voies d’action proposées ?
- Ne pas tenir compte des facteurs environnementaux qui peuvent provoquer ou exacerber les conflits pourrait entraîner l’adoption de plans d’intervention et de solutions inappropriés et dommageables.
- L’aide à la paix et à la sécurité peut également avoir des effets néfastes sur l’environnement, si elle n’est pas bien planifiée. Les infrastructures mal conçues, la mauvaise élimination des déchets toxiques, des combustibles, des armes et des déchets solides, l’utilisation de ressources naturelles rares, l’exploitation de produits nuisibles à l’environnement, l’inefficacité énergétique et les mauvaises pratiques de gestion pourraient détériorer la qualité de l’eau, du sol et de l’air et priver les populations locales d’eau propre et d’autres ressources.
Quelles sont les mesures proposées pour minimiser les effets négatifs potentiels sur l’environnement et accroître les résultats positifs en matière de développement?
Diverses mesures comme les suivantes peuvent être prises pour régler les problèmes environnementaux liés à la paix et à la sécurité et renforcer les résultats positifs :
- Travailler ensemble au sein d’AMC et d’autres ministères (ECCC, MDN, RNCan, etc.) pour promouvoir et renforcer les efforts de collaboration visant à mobiliser des moyens d’action et des ressources en vue d’atténuer les changements climatiques et de s’y adapter. Cela comprend des institutions comme le Secrétariat et le Conseil de sécurité des Nations Unies, le G7, le G20 et d’autres tribunes multilatérales.
- Soutenir les efforts des intervenants régionaux et des pays en développement pour régler les différends et favoriser la collaboration sur les questions transfrontalières liées aux ressources naturelles.
- Intégrer les risques climatiques et les indicateurs environnementaux dans les évaluations des risques de paix, de conflit et de fragilisation et encourager les partenaires institutionnels à faire de même.
- Promouvoir et appuyer les opérations de paix à faible impact environnemental et aider à renforcer les institutions à cet égard, notamment en adoptant des mesures de sécurité environnementale, en élaborant des normes et en fournissant de l’expertise et de la formation techniques.
- Soutenir les efforts des pays pour faire face aux risques climatiques, accroître la résilience des populations et des nations face aux changements climatiques et mettre en œuvre des mécanismes d’intervention efficaces qui sont non discriminatoires, équitables et justes, y compris par l’utilisation d’instruments de financement de la consolidation de la paix.
- Aider à renforcer les systèmes de gouvernance en gestion des ressources naturelles, en particulier en ce qui concerne la responsabilisation, la transparence, la participation, la durabilité environnementale et la redistribution équitable des ressources comme moyens efficaces de réduire les tensions et de promouvoir la paix.
- Veiller à ce que, dans les décisions concernant les programmes de paix et de sécurité, on évalue et prenne en considération les facteurs environnementaux qui pourraient avoir amené ou exacerbé les conflits ; planifier soigneusement les activités d’édification de la paix pour éviter de nuire à l’environnement. Cela comprend la promotion de pratiques de gestion respectueuses de l’environnement dans les zones d’entraînement et pendant les opérations, l’amélioration de l’efficacité énergétique, l’utilisation d’énergie renouvelable lorsque c’est possible, et l’élimination appropriée des produits chimiques, des armements et des déchets.
- Aider à la reprise après un conflit pour empêcher les pays de retomber dans la guerre en protégeant et en gérant les ressources naturelles pour les besoins locaux et les revenus d’exportation.
- Aider les pays disposant de ressources naturelles abondantes à renforcer leurs systèmes de gouvernance afin de prévenir la corruption, les conflits et la violence.
- Avec le soutien des douanes et de la police, aider à lutter contre les crimes environnementaux qui financent les organisations criminelles, le terrorisme et la guerre. Le braconnage d’espèces en voie de disparition et le trafic de parties d’espèces sauvages (ivoire, cornes de rhinocéros, peaux), le déversement de déchets, l’utilisation de produits chimiques interdits, l’exploitation clandestine des forêts et des pêches et la vente de minéraux du sang (diamant et or) privent tous les pays de milliards de dollars en revenus futurs et en possibilités de développement pour l’avenir.
Pour plus d’information, consultez la déclaration publique pour l’évaluation environnementale stratégique des champs d’action de la Politique d’aide internationale féministe du Canada
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