Comparution du Ministre des Affaires étrangères devant le Comité permanent des affaires étrangères de la Chambre des communes et le développement international (FAAE) sur la capacité diplomatique du Canada – Matériel de breffage
Le 7 février 2024
Publié : Le 29 mai 2024
Table des matières
- Note de scénario
- Remarques préliminaires
- Biographies des membres du comité
- Rapport du Comité sénatorial de l'AEFA
- Questions et réponses ministérielles
- Affaires mondiales Canada Transformation
- Comparaisons avec des pays de mêmes sensibilités
- Vue d’ensemble des RH
- Exigences en matière de langues estrangères
- La diversification de notre effectif
- Employés recrutes sur place
- Infrastructure numérique d’AMC et cybermenaces
- Propriété, infrastructure et technologie
- Empreinte et services mondiaux
- Influence multilatérale
- Couverture médicale totale et complémentaire à l'étranger
Annexe
- Discours de la ministre Joly devant les employés et les chefs de mission d'Affaires mondiales Canada
- Discours de la ministre Joly sur la diplomatie canadienne dans un contexte d'incertitude géopolitique
- Plan de mise en œuvre de la transformation
- L'avenir de la diplomatie
Note de scénario
- Monsieur le Ministre, vous comparaissez dans le cadre de l'étude du Comité sur la capacité diplomatique du Canada.
- La comparution durera 1 heure, de 16h30 à 17h30.
- Les fonctionnaires suivants t'accompagneront pendant la comparution et pourront être appelés à répondre aux questions :
- David Morrison, sous-ministre des Affaires étrangères (USS)
- Antoine Chevrier, agent principal de la transformation et sous-ministre adjoint (DMFT).
- Il y aura un écran directement devant vous qui affichera l'intervenant virtuel actuel ou le plus récent. Les députés et les témoins qui participent virtuellement seront visibles sur un écran dans le coin supérieur gauche de la salle (les montrant dans une vue en grille). Si vous préférez, vous pouvez demander au greffier que l'écran devant toi montre la grille avec les participants virtuels.
Pour votre infomation
- Cette étude fait suite à l'étude précédente entreprise par le Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international (AEFA), qui visait à déterminer si le ministère et le service des affaires étrangères étaient "aptes à remplir leur mission". L'AEFA a publié son rapport le 6 décembre 2023, qui appelle à un plus grand investissement dans la diplomatie canadienne, et formule 29 recommandations à l'attention du ministère. Vous trouverez plus de détails dans la note 4.
- Le ton de cette étude parmi les députés a généralement été moins partisan, et plus orienté vers les politiques. Tous les députés s'inquiètent du fait que les Affaires mondiales en général, et le Service extérieur en particulier, ne sont pas bien adaptés à l'état actuel de la géopolitique mondiale, et que les intérêts canadiens pourraient être menacés sans ressources supplémentaires.
- De plus, les députés se sont intéressés à ce qui suit :
- La structure et la gestion d'Affaires mondiales Canada ;
- Le niveau d'expertise au sein du service extérieur ;
- Si/où le gouvernement devrait engager des fonds supplémentaires ;
- La crédibilité du Canada à l'étranger par rapport aux ressources diplomatiques ainsi que les contrastes entre la rhétorique et la substance ; et La question de savoir si le gouvernement bénéficierait ou non d'un examen de la politique étrangère (et qui devrait le mener).
Chronologie de cette étude
- Cette étude a débuté le 29 novembre 2023, avec des réunions ultérieures les 11 et 13 décembre 2023. Aucun représentant du gouvernement n'a comparu jusqu'à présent.
- Le comité a entendu une série d'universitaires, d'experts externes et d'anciens diplomates, notamment :
- L'honorable Allan Rock, ancien ambassadeur et représentant permanent auprès des Nations unies (PRMNY-HOM) ;
- Guy Saint-Jacques, ancien ambassadeur en République populaire de Chine (BEJING-HOM) ; et
- Jennifer Welsh, professeure de gouvernance mondiale et de sécurité, Université McGill.
Motion d'étude
Que, conformément à l'article 108(2) du Règlement, et étant donné :
- la démocratie et le système fondé sur des règles qui a assuré la sécurité du Canada et de ses alliés font face à leurs plus grands défis depuis des décennies ;
- l'impact de cette turbulence géopolitique croissante, de l'incertitude et de l'imprévisibilité sur les Canadiens ; et
- le lancement de l'initiative sur l'avenir de la diplomatie au sein d'Affaires mondiales Canada ;
Le comité entreprend une étude sur la capacité d'Affaires mondiales Canada à :
- s'engager efficacement auprès de nos alliés et partenaires, et faire preuve de leadership au sein des principales organisations multilatérales ;
- planifier à l'avance les changements géopolitiques, les crises et les opportunités à venir ;
- maintenir un corps diplomatique talentueux, bien équipé et bénéficiant d'un soutien adéquat ; et
- protéger les Canadiens à l'étranger et examiner le rapport du comité intitulé " Renforcer les services consulaires canadiens aujourd'hui et pour l'avenir ", adopté au cours de la 1re session de la 42e législature, ainsi que la mise en œuvre de ses recommandations ;
Que l'étude consiste en un maximum de quatre réunions qui auront lieu de préférence avant la fin de 2023 ;
Qu'une liste préliminaire de témoins proposés soit soumise au plus tard le jeudi 16 novembre 2023 ;
Que le ministre des Affaires étrangères et les représentants ministériels d'Affaires mondiales Canada soient invités à comparaître devant le comité ; et
Que le comité fasse rapport de ses conclusions à la Chambre.
Membres du comité
- Ali Ehsassi (président - PLC)
- Robert Oliphant (PLC)
- Pam Damoff (PLC)
- Hedy Fry (PLC)
- Sameer Zuberi (PLC)
- Sophie Chatel (PLC)
- Omar Alghabra (PLC)
- Michael Chong (vice-président - PCC)
- David Epp (PCC)
- Randy Hoback (PCC)
- Ziad Aboultaif (PCC)
- Stéphane Bergeron (vice-président - BQ)
- Heather McPherson (NPD)
Biographies des membres du comité
Ali Ehassi (Chair)
LPC – Willowdale (ON)
Élection à la chambre des communes
- Première élection : 2015
- Réélection : 2019, 2021
Antécédents professionnels
- Études : Il est diplômé de l'Université de Toronto (B.A.), a fréquenté la London School of Economics (M.SC.) et a obtenu des diplômes de la Osgoode Hall Law School (LL. B) et une maîtrise en droit du commerce international et de l'arbitrage de l'Université Georgetown à Washington, D.C. (LL.M).
- Droit : A travaillé comme avocat dans le secteur privé.
- Fonction publique : A été fonctionnaire aux échelons provincial et fédéral.
Rôles politiques et parlementaires
- Secrétaire parlementaire : Ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie (Innovation et Industrie) (2019-2021)
- Vice-président d'association parlementaire : Association législative Canada-Chine (2020-2021)
- Membre d'association parlementaire : Association législative Canada-Chine (2015-2020); Association parlementaire Canada-Afrique (2017-2019)
Participation à des comités
- Président : Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2022 à ce jour); Sous-comité du programme et de la procédure du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2022 à ce jour)
- Membre : Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2021 à ce jour); Comité de liaison (2022 à ce jour); Sous-comité des droits internationaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2021 à ce jour)
- Ancien membre : Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie (2020-2021); Comité permanent de la justice et des droits de la personne (2017-2019); Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration (2016-2017).
Points d’intérêt pour AMC
Ukraine
- Le député Ehsassi est très actif en ce qui concerne l’Ukraine. Il s’est exprimé à plusieurs reprises à la Chambre sur les atrocités commises par la Russie en Ukraine. Il soutient les mesures prises par le Canada pour aider les civils ukrainiens.
- Du 8 au 10 juillet 2022, le député Ehsassi s’est rendu dans les pays baltes (Lettonie, Lituanie et Estonie) pour discuter de la guerre en Ukraine avec ses homologues. Le 6 mai 2022, il s’est rendu à Kyiv aux côtés d’une délégation de parlementaires de l’Union européenne.
Iran
- Le député Ehsassi s’est déjà exprimé ouvertement sur la question de l’Iran et du vol PS752, remettant en question l’indemnisation offerte aux familles des victimes et demandant une évaluation du projet de rapport de l’Iran et une enquête transparente. Il a demandé aux fonctionnaires du Ministère si cette question pouvait/devait être traitée par la Cour internationale de justice.
Afghanistan
- En mai 2023, le député Ehsassi a présenté une pétition en faveur d’une enquête du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies sur les atrocités en série commises contre les Hazaras en Afghanistan.
Équité en matière de vaccins et droits de propriété intellectuelle
- Lors de la réunion du 25 avril 2022 du FAAE sur l’équité en matière de vaccins et les droits de propriété intellectuelle, le député Ehsassi a réfuté l’affirmation de l’opposition selon laquelle le principal problème de l’approvisionnement en vaccins contre la COVID‑19 était lié à l’offre. En outre, il a remis en question l’efficacité d’une dérogation aux ADPIC à l’OMC.
Michael D. Chong (Vice-Chair)
CPC – Wellington – Halton Hills (ON)
Élection à la chambre des communes
- Première élection : 2004
- Réélection : 2006, 2008, 2011, 2015, 2019, 2021
Antécédents professionnels
- Études : Baccalauréat en philosophie
- Conseiller : Conseiller principal à l'Autorité aéroportuaire du Grand Toronto (2001-2004); analyste à BZW (Barclays de Zoete Wedd) (1994-1997); adjoint du président aux Services financiers de Canadian Tire (1992-1994)
- Technologies de l’information : Chef des technologies de l’information chez Mackie Research Capital (1997-1999)
- Histoire : Membre du conseil d'administration chez Historica Canada (1997 à ce jour)
Rôles politiques et parlementaires
- Porte-parole : Affaires étrangères (2020 à ce jour)
- Ancien porte-parole : Infrastructure, Communautés et Affaires urbaines (2017-2018); Sciences (Industrie) (2018-2019); Institutions démocratiques (2019-2020)
- Ancien porte-parole adjoint : Environnement (2015-2016)
Participation à des comités
- Vice-président : Comité spécial sur la relation entre le Canada et la République populaire de Chine (2022 à ce jour)
- Membre : Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2020 à ce jour); Comité spécial sur la relation entre le Canada et la République populaire de Chine (2022 à ce jour)
- Ancien président : Comité permanent des langues officielles (2011-2015) ; Comité permanent du patrimoine canadien (2010-2011); Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie (2009)
- Ancien membre de la vice-présidence : Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2020-2021); Comité spécial sur l'Afghanistan (2021-2022)
Points d’intérêt pour AMC
Ukraine
- Lors d'une déclaration à la Chambre en juillet 2022, le député Chong a exhorté le gouvernement à mettre en œuvre des mesures strictes pour contrer l’agression russe et renforcer la sécurité du Canada et de ses alliés. Il a affirmé que le Canada doit continuer de promouvoir des politiques permettant de renforcer les relations avec des alliés tels que l’Allemagne, de façon à ce que ces alliés soient moins dépendants du gaz naturel russe.
Chine : Droits de la personne, ingérence étrangère
- De décembre 2022 à juin 2023, le député Chong a été l’un des députés conservateurs les plus actifs pendant la période des questions en ce qui concerne l’enjeu de l’ingérence de la Chine. Il a demandé à plusieurs reprises au gouvernement de lancer une enquête publique à ce sujet et de déclarer persona non grata le diplomate chinois impliqué dans la tentative d’intimidation. Il s’est également exprimé lors de l’étude du Comité de la procédure et des affaires parlementaires sur la campagne d’intimidation menée par la Chine à son encontre.
- Pendant la période des questions de février 2023, il a expliqué le danger lié au ballon espion chinois et aux échanges de recherche avec les universités canadiennes qui pourraient être utilisés à mauvais escient en Chine, exhortant le gouvernement à interdire le financement de la recherche susceptible d’être utilisée par l’armée chinoise.
- Pendant les périodes des questions d’octobre 2022, il a qualifié à plusieurs reprises le gouvernement d’inactif face à la présence présumée de postes de police chinois au Canada.
- Lors de la réunion du 5 mai 2022 du FAAE sur le Tibet, il a évoqué les sanctions imposées aux responsables chinois pour les violations des droits de la personne commises contre le peuple ouïghour dans le Xinjiang, s’est interrogé sur leur efficacité et a demandé si des sanctions devraient être imposées pour des violations similaires au Tibet.
Iran : Vol PS752
- Pendant les périodes des questions d’octobre 2022, le député Chong a insisté à plusieurs reprises auprès du gouvernement pour qu’il renforce les sanctions contre l’Iran et qu’il inscrive le Corps des gardiens de la révolution islamique à la liste des entités terroristes.
- Le 8 janvier 2022, le député Chong a publié une déclaration accusant le gouvernement de ne pas prendre de mesures sérieuses contre le régime iranien pour l’abattage du vol PS752.
Afghanistan
- Lors de la journée de l’opposition du 7 décembre 2021, le député Chong a qualifié le retrait du Canada de « trahison du legs de centaines de milliers de soldats qui ont combattu là-bas, dans le cadre d’une coalition de l’OTAN, pour défendre la liberté, la démocratie et la primauté du droit ».
Arme nucléaire
- Pendant les périodes des questions de mai 2023, le député Chong a déclaré que le gouvernement devrait saisir l’occasion au G7 d’exhorter son plus proche allié, les États-Unis, à reprendre le dialogue de stabilité stratégique sur les armes nucléaires avec la Russie.
OTAN
- Pendant les périodes des questions d’avril 2023, le député Chong a exprimé son inquiétude quant aux renseignements divulgués dans les médias américains concernant la déclaration du premier ministre aux responsables de l’OTAN selon laquelle le Canada n’atteindra jamais l’objectif de l’alliance militaire en matière de dépenses de défense.
Pérou
- Lors d’une séance d’information offerte au FAAE sur la situation au Pérou en février 2023, le député Chong a exprimé son inquiétude quant aux défis institutionnels du Pérou et a demandé ce que le Canada pouvait faire pour aider le gouvernement du Pérou à stabiliser ses institutions démocratiques et à rétablir la confiance des Péruviens dans leur démocratie.
Stéphane Bergeron (Vice-Chair)
BQ – Montarville, (QC)
Élection à la chambre des communes
- Première élection : 1993
- Réélection : 1997, 2000, 2004, 2019, 2021
Antécédents professionnels
- Études : Baccalauréat en politique et relations internationales et maîtrise en politique et relations internationales
- Politique provinciale : Membre de l'Assemblée nationale du Québec pour le Parti Québécois (2005-2018)
- Militaire : A servi dans les Forces canadiennes en tant qu'officier cadre instructeur des cadets de la marine (1984-1993)
Rôles politiques et parlementaires
- Porte-parole : Affaires étrangères et Commerce international (Affaires étrangères) (1996-1998/2003-2004/2019 à ce jour)
- Membre d'associations parlementaires : Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement (2021 à ce jour); Association parlementaire Canada-Afrique (2019 à ce jour); Association législative Canada-Chine (2021 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-Allemagne (2019 à ce jour); Association parlementaire Canada-Europe (2019 à ce jour); Association interparlementaire Canada-France (2019 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-Irlande (2019 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-Israël (2019 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-Italie (2019 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-Japon (2019 à ce jour); Association parlementaire canadienne de l'OTAN (2019 à ce jour); Section canadienne de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (2019 à ce jour); Section canadienne de l'Association parlementaire du Commonwealth (2019 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-États-Unis (2019 à ce jour); Section canadienne de ParlAmericas (2019 à ce jour); Association interparlementaire Canada-Royaume-Uni (2019 à ce jour); Délégation canadienne à l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (2019 à ce jour); Groupe canadien de l'Union interparlementaire (2019 à ce jour).
- Ancien porte-parole : Finances (Institutions financières internationales) (1993-1996); Affaires étrangères et Commerce international (Affaires étrangères) (1996-1998); Leader parlementaire du gouvernement (Affaires parlementaires) (1997-2001); Industrie (Sciences, recherche et développement) (2001-2002); Bureau du Conseil privé (Affaires intergouvernementales) (2004-2005/2019-2021); Revenu national (Déclaration d'impôt unique) (2019-2021).
Participation à des comités
- Vice-président : Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2020 à ce jour); Comité spécial sur la relation Canada-Chine (2020 à ce jour)
- Membre : Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2020 à ce jour); Comité spécial sur la relation Canada-Chine (2020 à ce jour); Sous-comité du programme et de la procédure du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2021 à ce jour); Sous-comité du programme et de la procédure du Comité spécial sur la relation entre le Canada et la République populaire de Chine (2021 à ce jour)
Points d’intérêt pour AMC
Chine
- La majorité des déclarations du député Bergeron ont porté sur la Chine, y compris sur la vacance de huit mois du poste d’ambassadeur du Canada dans ce pays et sur l’effet de cette vacance sur les relations bilatérales.
- Le député Bergeron a souvent fait part de ses inquiétudes quant à une éventuelle invasion de Taïwan par la République populaire de Chine, qu’il qualifie d’inévitable.
- Le député Bergeron est également très critique à l’égard de la mise en place de la 5G par Huawei au Canada, qu’il considère comme un outil potentiel utilisé par la Chine à des fins d’espionnage.
Ukraine
- Lors d’une réunion du FAAE en mai 2022, le député Bergeron a reproché au gouvernement de ne pas avoir fourni de calendrier pour la réouverture de l’ambassade à Kyiv. Il a demandé au gouvernement d’améliorer la transparence de ses évaluations de sécurité.
- Le 29 mars 2022, le député Bergeron a critiqué le plan proposé par le gouvernement pour les réfugiés ukrainiens cherchant à venir au Canada. Il a porté une attention particulièrement sur l’absence d’assurance quant à la couverture des soins de santé.
Afghanistan
- Lors d’une journée d’opposition du PCC, le 7 décembre 2021, concernant la création d’un Comité spécial sur l’Afghanistan, le député Bergeron a critiqué le gouvernement pour avoir déclenché des élections alors que la situation à Kaboul s’aggravait. Pendant ce débat, il a aussi affirmé ceci par rapport à l’Afghanistan et à l’ajout de troupes russes à la frontière de l’Ukraine : « un certain nombre de pays, qui ne partagent pas nécessairement nos valeurs [...] peuvent vouloir profiter de cette prétendue faiblesse pour imposer leurs vues ».
Droits de la personne : Arabie saoudite, travail des enfants
- Pendant la période des questions, le député Bergeron a demandé : « Qu’est-ce que cela va prendre pour que le gouvernement s’active enfin pour faire libérer Raïf Badawi? » Puis, il a ajouté qu’il était « scandaleux qu’après sept ans, Raïf Badawi croupisse encore en prison sans avoir commis le moindre crime. Si le gouvernement est capable de s’asseoir et de travailler avec l’Arabie saoudite au G20, s’il est capable de s’asseoir avec l’Arabie saoudite pour faire des affaires, notamment pour lui vendre des armes, il est certainement capable de s’asseoir avec l’Arabie saoudite pour exiger la libération de Raïf Badawi. »
- Lors d’un débat en Chambre sur le projet de loi S-211, la Loi édictant la Loi sur la lutte contre le travail forcé et le travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement et modifiant le Tarif des douanes en mars 2023, le député Bergeron a estimé que le projet de loi n’allait pas assez loin et qu’il ne faisait rien pour veiller à ce que les vérifications nécessaires soient effectuées afin d’empêcher l’importation au Canada de biens issus du travail forcé, de l’esclavage ou du travail des enfants.
Maintien de la paix
- Lors d’une réunion du FAAE sur le Budget principal des dépenses en mai 2023, le député Bergeron a mentionné qu’en novembre 2017, le premier ministre s’était engagé à ce que le Canada fournisse une force d’intervention rapide de 200 soldats, demandant à MINA si le Canada avait toujours l’intention de tenir sa promesse.
Crise alimentaire mondiale
- Lors d’une réunion du FAAE sur le Budget principal des dépenses en mai 2023, le député Bergeron s’est dit préoccupé par le fait que le Canada réduise son budget d’aide alimentaire malgré la crise alimentaire mondiale et a suggéré d’accroître à nouveau le budget d’aide au développement du Canada, plutôt que de rediriger vers l’Ukraine une partie des fonds qui seraient normalement accordés aux pays de l’hémisphère sud qui sont touchés par la crise alimentaire et nutritionnelle.
Santé reproductive dans le monde
- Lors d’une réunion du FAAE sur la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes dans le monde en février 2023, le député Bergeron a mentionné que 45 % des avortements pratiqués dans le monde ne sont pas sécuritaires et a demandé de quelle façon le Canada essayait d’améliorer la situation des femmes qui subissent ces pratiques pouvant mettre leur vie en danger.
Corridor de Latchin
- Lors d’une réunion du FAAE sur la réouverture du corridor de Latchin en février 2023, le député Bergeron a présenté une motion demandant aux autorités azerbaïdjanaises de rouvrir ce corridor et de garantir la liberté de circulation afin d’éviter toute détérioration de la situation humanitaire.
Omar Alghabra
LPC – Mississauga Centre (ON)
Élection à la chambre des communes
- Élu pour la première fois : 2006
- Réélu : 2015, 2019, 2021
Antécédents professionnels
- Études : Baccalauréat en ingénierie et mécanique et maîtrise en administration des affaires
- Affaires : Président de Northern Compass Co. Ltd (2009 à 2015)
- Énergie et industrie : Consultant stratégique principal à la Commission de l’énergie de l’Ontario (2013 et 2014); vice‑président, développement des affaires, ENBALA Power Networks (2010 à 2012); chef des affaires, General Electric (1999 à 2006)
Rôles politiques et parlementaires
- Ancien ministre : Transports (2021 à 2023)
- Ancien membre de comités du Cabinet : Économie, inclusion et climat (2021 à 2023); Canada et monde (2021 à 2023); Sûreté, sécurité et urgences (2021 à 2023)
- Ancien secrétaire parlementaire : Premier ministre (Renouvellement de la fonction publique) (2019 à 2021); vice‑premier ministre et ministre des Affaires intergouvernementales (2019 à 2021); ministre de la Diversification du commerce international (2018 et 2019); ministre des Affaires étrangères (Affaires consulaires) (2015 à 2018)
- Ancien porte-parole : Ressources naturelles (2007 et 2008); Citoyenneté et immigration (2007)
Participation à des comités
- Membre : Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2023 à ce jour)
- Ancien membre : Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre (2020 et 2021); Comité permanent des ressources naturelles (2007 et 2008); Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration (2007); Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires (2006 et 2007)
Points d’intérêt pour AMC
Iran : Vol PS752
- Lors de la période des questions d’octobre 2022, le député Alghabra a insisté sur la nécessité de rendre justice aux victimes du vol PS752 par toutes les voies juridiques et internationales et de défendre les réformes de l’Organisation de l’aviation civile internationale afin d’éviter de nouvelles tragédies et d’honorer la mémoire des victimes.
Russie : Ukraine
- Lors de périodes des questions en mars 2022, le député Alghabra a souligné l’importance de soutenir l’Ukraine en interdisant les vols russes dans l’espace aérien canadien et en bannissant les navires russes des eaux canadiennes.
Affaires consulaires
- En tant que secrétaire parlementaire de 2015 à 2018, le député Alghabra a supervisé de nombreux dossiers consulaires, dont celui de Raïf Badawi, lui permettant d’acquérir une connaissance approfondie des cas consulaires.
Accord commercial : ACEUM
- Lors du débat en troisième lecture du projet de loi C-4, la Loi portant mise en œuvre de l’Accord entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, en mars 2020, le député Alghabra a soulevé la question de la disposition « Buy America » (acheter américain). Il a fait part des initiatives entreprises par le Canada auprès des représentants américains pour souligner le rôle économique du Canada et plaider en faveur de débouchés commerciaux équitables.
- Il a également souligné l’importance vitale d’un accord commercial avec les États-Unis pour garantir l’accès à ce pays, qui est le principal partenaire commercial du Canada, au profit des entreprises et des travailleurs canadiens.
Questions commerciales : Chine
- Lors d’un débat en avril 2019 sur les sanctions imposées par la Chine à l’industrie du canola, le député a souligné l’importance de cette question commerciale pour l’économie canadienne, en mettant en relief l’engagement scientifique du Canada, ses systèmes d’inspection robustes, la diversification de ses échanges commerciaux et son soutien constant aux producteurs de canola.
Syrie
- Lors d'un débat en mai 2018, le député Alghabra a critiqué la présidence syrienne de la conférence sur le désarmement en raison de ses violations des normes internationales, a plaidé pour des changements de règles et a souligné la différence entre une réforme constructive des Nations Unies et le simple cynisme.
Droits de la personne : Myanmar
- Lors d’un débat sur les droits de la personne au Myanmar en septembre 2017, le député Alghabra a condamné le traitement réservé aux Rohingyas, affirmant que le Canada s’efforcera systématiquement d’alléger leurs souffrances et de faire pression sur le gouvernement du Myanmar.
Sophie Chatel
LPC – Pontiac (QC)
Élection à la chambre des communes
- Élue pour la première fois : 2021
Antécédents professionnels
- Études : Baccalauréat en droit (LL.) de l’Université de Montréal; maîtrise en fiscalité (M. Fisc.) de l’Université de Sherbrooke.
- Finances : Chef de l’Unité des conventions fiscales au Centre de politique et d’administration fiscales de l’OCDE (2017 à 2021); directrice, Fiscalité internationale et prix de transfert à l’Agence du revenu du Canada (2015 à 2017); chef associée, Conventions fiscales et fiscalité internationale à l’Agence du revenu du Canada (2008 à 2015); conseillère principale, Section des conventions fiscales et de l’impôt international à l’Agence du revenu du Canada (2005 à 2008); agente principale des décisions, Section internationale à l’Agence du revenu du Canada (2002 à 2005); conseillère fiscale principale chez Boivin O’Neil (1999 à 2002); conseillère fiscale chez Verrier, Paquin, Hebert inc. (1995 à 1999)
Rôles politiques et parlementaires
Participation à des comités
- Membre : Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2023 à ce jour); Comité permanent de l’environnement et du développement durable (2023 à ce jour)
- Ancienne membre : Comité permanent des finances (2021 à 2023)
Points d’intérêt pour AMC
Régime de sanctions du Canada
- Lors d’une réunion du FAAE en septembre 2023, la députée Chatel a souligné la nécessité d’une orientation plus claire en matière de sanctions et a plaidé en faveur de stratégies innovantes et collaboratives avec les alliés. Elle a également suggéré de collaborer avec des experts et des professionnels des finances, d’assurer l’efficacité sans expansion majeure du gouvernement et de maintenir la responsabilité fiscale.
OTAN : Centre d’excellence sur le changement climatique et la sécurité
- Lors d’une réunion de FINA en mai 2023, la députée s’est exprimé en faveur de la création du Centre de l’OTAN sur le changement climatique et la sécurité à Montréal, citant les inondations passées pour souligner l’importance croissante de la sécurité climatique.
Économie mondiale : Portefeuilles nets zéro pour les institutions financières
- Lors d’une réunion de FINA en mars 2023, la députée Chatel a souligné la tendance mondiale des institutions financières à se diriger vers des portefeuilles nets zéro, en insistant sur l’importance pour le Canada de se préparer et de s’adapter à ce changement pour demeurer compétitif dans l’économie mondiale et sur le marché financier.
Pam Damoff
LPC – Oakville North-Burlington (ON)
Élection à la chambre des communes
- Élue pour la première fois : 2015
- Réélue : 2019, 2021
Antécédents professionnels
- Études : Baccalauréat ès arts (B.A.) en sciences politiques de l’Université de Western Ontario
- Secteur privé : 25 ans d’expérience dans le domaine des affaires et des entreprises, et 11 ans à la tête de sa propre société de conseil.
- Politique municipale : Ancienne conseillère municipale du quartier 2 d’Oakville (2010 à 2015)
Rôles politiques et parlementaires
- Secrétaire parlementaire : Ministre des Affaires étrangères (affaires consulaires) (2023 à ce jour); ministre de la Sécurité publique (2021 à 2023); ministre des Services autochtones (2019 à 2021); ministre de la Santé (2019)
- Membre d’associations parlementaires : Groupe interparlementaire Canada-Japon (2023 à ce jour); Association parlementaire Canada-Afrique (2023 à ce jour); Association parlementaire Canada-Europe (2023 à ce jour); Section canadienne de l’Association parlementaire du Commonwealth (2023 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-États-Unis (2023 à ce jour); Délégation canadienne auprès de l’Assemblée parlementaire de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (2023 à ce jour); Groupe canadien de l’Union interparlementaire (2023 à ce jour).
Participation à des comités
- Membre : Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2023 à ce jour); Sous‑comité des droits internationaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2023 à ce jour); Comité permanent de l’accès à l’information, de la protection des renseignements personnels et de l’éthique (2023 à ce jour); Comité spécial sur l’Afghanistan (2021 à ce jour)
- Ancienne vice-présidente : Condition féminine (2016 à 2019)
- Ancienne membre : Comité permanent de la sécurité publique et nationale (2016 à 2019/2020 à 2023); pandémie de COVID-19 (2020); condition féminine (2016 à 2019)
Points d’intérêt pour AMC
Dave Epp
CPC – Chatham-Kent-Leamington (ON)
Élection à la chambre des communes
- Première élection : 2019
- Réélection : 2021
Antécédents professionnels
- Affaires : Il a appris le métier à partir de la base, passant de l'entrepôt au bureau, pour finalement ouvrir sa propre entreprise. Il a été copropriétaire et cogestionnaire de Axxess Furniture Inc, une entreprise de distribution de meubles située à Edmonton, pendant douze ans.
- Reconnaissance : Son travail au sein de conseils communautaires lui a valu la médaille du centenaire de l'Alberta (2005) et la médaille du jubilé de diamant de la reine (2012).
Rôles politiques et parlementaires
- Membre d'associations parlementaires : Association parlementaire Canada-Afrique (2021 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-Allemagne (2022 à ce jour); Association interparlementaire Canada-France (2021 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-Irlande (2022 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-Israël (2022 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-Italie (2022 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-Japon (2022 à ce jour); Section canadienne de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (2022 à ce jour); Section canadienne de l'Association parlementaire du Commonwealth (2022 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-États-Unis (2021 à ce jour); Section canadienne de ParlAmericas (2022 à ce jour); Association interparlementaire Canada-Royaume-Uni (2021 à ce jour); Association parlementaire Canada-Europe (2021 à ce jour); Délégation canadienne à l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (2021-2022)
Participation à des comités
- Membre : Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2022 à ce jour, 2020)
- Ancien membre : Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire (2020-2022); Comité spécial sur la pandémie de COVID-19 (2020)
Points d’intérêt pour AMC
Ukraine : Droits de douane sur les engrais, problèmes d’accès aux ressources
- En juin 2022, le député Epp s’est concentré sur les échanges commerciaux entre le Canada et l’Ukraine, particulièrement sur la modernisation de l’accord commercial entre l’Ukraine et le Canada.
- Lors d’une réunion du FAAE en mai 2023, le député Epp a présenté une motion demandant au FAAE d’étudier la façon dont le Canada peut soutenir ses alliés touchés par les problèmes d’accès aux ressources découlant de l’invasion et les mesures que le gouvernement du Canada devrait prendre pour répondre à ces problèmes, et en faire un rapport à la Chambre.
Insécurité alimentaire dans le monde
- En juin 2022, le député Epp a montré un grand intérêt pour le secteur des grains du Canada, l’énergie et l’expertise en matière de production alimentaire, compte tenu des conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il s’est également fortement engagé auprès d’AGRI en ce qui concerne les droits de douane sur les engrais.
Régime de sanctions : Loi sur les mesures économiques spéciales
- Lors d’une réunion du FAAE sur le projet de loi S-8, en mai 2023, le député Epp s’est dit préoccupé par le fait que le gouvernement n’a pas mis en œuvre les recommandations liées à la Loi sur les mesures économiques spéciales, formulées dans le rapport de 2017 du FAAE sur le régime de sanctions du Canada.
Russie : Groupe Wagner
- Lors d’une réunion du FAAE sur la situation à la frontière entre la Russie et l’Ukraine en avril 2023, le député Epp a exhorté le gouvernement à déclarer le groupe Wagner comme une organisation terroriste.
Commission internationale des pêches des Grands Lacs
- Lors d’une déclaration à la Chambre des représentants en décembre 2022, le député Epp a indiqué que la Commission internationale des pêches des Grands Lacs était sur le point de s’effondrer et que les États-Unis s’en retiraient, « lassés de notre incapacité continue à honorer notre parole ».
Hedy Fry
LPC – Vancouver Centre (BC)
Élection à la chambre des communes
- Première élection : 1993
- Réélection : 1997, 2000, 2004, 2006, 2008, 2011, 2015, 2019, 2021
Antécédents professionnels
- Études : Doctorat en médecine
- Médecine : Médecin de famille (1970-1993); présidente de l'Association médicale de la Colombie-Britannique (1990-1991)
- Médias : Médecin chroniqueur à la télévision de la CBC (1985-1988)
Rôles politiques et parlementaires
- Directrice d'associations parlementaires : Association parlementaire Canada-Europe (2020 à ce jour); délégation canadienne à l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (2017 à ce jour)
- Membre d'associations parlementaires : Section canadienne de l'Association parlementaire du Commonwealth (2005 à ce jour); Association parlementaire Canada-Europe (2004 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-États-Unis (2005 à ce jour); Section canadienne de ParlAmericas (2011 à ce jour); Association interparlementaire Canada-Royaume-Uni (2009 à ce jour); Groupe canadien de l'Union interparlementaire (2004 à ce jour); Délégation canadienne à l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (2009 à ce jour)
- Ancienne secrétaire parlementaire : Ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration (2004-2006); Ressources humaines et Développement des compétences, avec un accent spécial sur l'Initiative des travailleurs formés à l'étranger (2004-2006); Citoyenneté et Immigration, avec un accent spécial sur les titres de compétences étrangers (2003-2004); Multiculturalisme et Condition féminine (1996-2002); Santé nationale et Bien-être social (Santé) (1993-1996)
- Ancienne porte-parole : Patrimoine canadien (2006-2009) ; Santé (2011-2015)
Participation à des comités
- Présidente : Comité permanent du patrimoine canadien (2016-2018/2021 à ce jour)
- Membre : Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2020 à ce jour); Comité mixte spécial sur l'aide médicale à mourir (2021 à ce jour); Comité de liaison (2021 à ce jour)
- Ancienne vice-présidente : Comité permanent de la santé (2011-2015)
Points d’intérêt pour AMC
Chine
- Le 12 mai 2022, la députée Fry a publié sur Twitter que « la Chine entoure Taïwan de navires et d’avions de guerre, affirmant qu’il s’agit "simplement d’exercices". Où avons-nous déjà entendu cela? », à propos de la violation de la zone d’identification de défense aérienne de Taïwan par les forces aériennes de l’Armée de libération populaire de la Chine.
Sanction
- Lors d’une réunion du FAAE sur le projet de loi S-8, la députée Fry a estimé que le Comité devait examiner l’équilibre entre la sécurité, les droits de la personne et les droits individuels lorsqu’il travaille sur les sanctions Magnitski.
Ukraine
- Les commentaires de la députée Fry concernant l’Ukraine portent souvent sur la protection de la démocratie, compte tenu de son rôle dans la délégation canadienne à l’Assemblée parlementaire de l’OSCE.
- Lors d’une réunion du FAAE sur la santé sexuelle et reproductive et les droits des femmes dans le monde en février 2023, la députée Fry s’est dite préoccupée par le fait que de nombreuses femmes ukrainiennes ont été violées par des soldats russes et que beaucoup d’entre elles se réfugient dans les pays voisins, où elles n’ont pas accès à des services d’avortement.
Équité en matière de vaccins et droits de propriété intellectuelle
- Lors de la réunion du 25 avril 2022 du FAAE sur l’équité vaccinale et les droits de propriété intellectuelle, la députée Fry s’est longuement penché sur la proposition de dérogation aux ADPIC à l’OMC, sur l’hésitation face au vaccin contre la COVID-19, sur l’équité entre les genres dans l’adoption des vaccins et sur l’éducation des personnes qui hésitent à se faire vacciner.
Femmes
- Lors d’une réunion du FAAE sur la santé sexuelle et reproductive et les droits des femmes dans le monde en mars 2023, la députée Fry s’est dite « sidérée » par le fait qu’en Amérique du Sud, cinq femmes souffrent chaque jour des effets de morbidité et de mortalité d’un avortement pratiqué dans des conditions dangereuses et a posé des questions sur les pratiques de contraception en Amérique du Sud.
- Lors d’une réunion du FAAE en juin 2021, la députée Fry a demandé ce que les fonctionnaires feraient pour protéger les droits sexuels et reproductifs des femmes et des jeunes filles, en particulier lorsqu’elles fuient leur pays (et courent un risque élevé d’être victimes d’abus).
- La députée Fry intervient régulièrement à la Chambre pour parler des mutilations génitales féminines, appelant le gouvernement à s’engager avec d’autres nations, des donateurs, des organisations des Nations Unies et la société civile à prendre des mesures pour éliminer cette pratique partout dans le monde.
Randy Hoback
CPC – Prince Albert (SK)
Élection à la chambre des communes
- Première élection : 2008
- Réélection : 2011, 2015, 2019, 2021
Antécédents professionnels
- Études : Certificat en administration des affaires
- Expérience professionnelle : Directeur des ventes de district pour le sud de l'Alberta chez Flexicoil (1990-1993); directeur du marketing international pour l'Europe de l'Ouest chez CNH Industrial (1996-1999); président de Hoback Enterprises Inc. (1985-2005); président de la Western Canadian Wheat Growers Association (2003-2005)
- Gouvernement : Secrétaire parlementaire adjoint (Agriculture) de David Anderson sous le ministre Chuck Strahl
Rôles politiques et parlementaires
- Porte-parole : Affaires étrangères, Commerce et Développement (2019 à ce jour); Affaires étrangères, Commerce et Développement (Relations Canada-États-Unis) (2016-2017)
- Membre : Section canadienne de ParlAmericas (2011 à ce jour); Association parlementaire Canada-Afrique (2009 à ce jour); Association législative Canada-Chine (2008 à ce jour); Association parlementaire Canada-Europe (2008 à ce jour); Association interparlementaire Canada-France (2009-2013/2022 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-Israël (2009 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-Japon (2009 à ce jour); Association parlementaire canadienne de l'OTAN (2008 à ce jour); Section canadienne de l'Association parlementaire du Commonwealth (2008 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-États-Unis (2008 à ce jour); Association interparlementaire Canada-Royaume-Uni (2008 à ce jour); Délégation canadienne à l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (2009 à ce jour)
Participation à des comités
- Ancien vice-président : Comité permanent du commerce international (2015-2019/2021-2022)
- Membre : Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2022 à ce jour); Comité permanent du commerce international (2011-2022); Comité spécial sur la relation entre le Canada et la République populaire de Chine (2011 à ce jour)
- Ancien président : Comité permanent du commerce international (2013-2015)
Points d’intérêt pour AMC
ANASE, Inde
- En juin 2022, le député Hoback a souligné, sur Twitter, la nécessité urgente de conclure des accords commerciaux permanents avec l’ANASE et l’Inde.
Relations de défense
- Lors d’une réunion du FAAE sur le Budget principal des dépenses en mai 2023, le député a critiqué le fait que le premier ministre ait été cité dans les médias comme ayant déclaré que le Canada ne respecterait jamais son engagement de 2 % en matière de dépenses d’aide militaire et a exprimé des inquiétudes quant à l’incidene de tels commentaires sur la capacité du Canada à s’impliquer dans des groupes tels qu’AUKUS et le Groupe quadrilatéral.
Adhésion du Royaume-Uni au Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP)
- Lors d’une réunion du CIIT en mai 2022, le député Hoback a demandé à Affaires mondiales Canada de lui garantir que le Canada n’approuverait pas l’adhésion du Royaume-Uni au PTPGP tant que le Canada n’aurait pas mis en place un accord bilatéral avec le Royaume-Uni.
Ukraine
- Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le député Hoback s’est exprimé à plusieurs reprises lors des réunions du CIIT en faveur de la fourniture d’armes et d’équipements à l’Ukraine par le Canada.
Critique à l’égard des objectifs commerciaux progressistes
- Le député Hoback est généralement sceptique quant à l’efficacité des objectifs commerciaux progressifs dans les accords commerciaux.
Gaz naturel canadien
- Le député Hoback encourage le développement du gaz naturel canadien comme moyen de remplacer la dépendance de l’Europe à l'égard du gaz russe.
Secteur agricole
- Lors de réunions précédentes du CIIT, le député Hoback a exprimé un intérêt particulier envers la protection des intérêts du secteur agricole du Canada.
Robert Oliphant
LPC – Don Valley West (ON)
Élection à la chambre des communes
- Première élection : 2008
- Réélection : 2011, 2015, 2019, 2021
Antécédents professionnels
- Études : Baccalauréat en commerce, maîtrise en théologie et doctorat en théologie
- Religion : Révérend à l'Église unie de Quyon (1984-1986); révérend associé à l'Église commémorative Timothy Eaton (1984-1986); révérend principal intérimaire à l'Église unie de la rue Bloor (1991-1993); révérend à l'Église unie de Whitehorse (1991-1993); révérend à l'Église unie St. George d'Eglinton (1999-2008)
- Gestion : Président et chef de la direction de la Société canadienne de l'asthme (2011-2015)
Rôles politiques et parlementaires
- Secrétaire parlementaire : Ministre des Affaires étrangères (2019-2021)
- Vice-président d'association parlementaire : Association parlementaire Canada-Afrique (2022 à ce jour)
- Membre d'associations parlementaires : Association législative Canada-Chine (2015 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-Allemagne (2016 à ce jour); Association parlementaire Canada-Europe (2015 à ce jour); Association interparlementaire Canada-France (2018 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-Irlande (2016 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-Israël (2015 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-Italie (2016 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-Japon (2016 à ce jour); Association parlementaire canadienne de l'OTAN (2015 à ce jour); Section canadienne de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (2020 à ce jour); Section canadienne de l'Association parlementaire du Commonwealth (2015 à ce jour); Groupe interparlementaire Canada-États-Unis (2015 à ce jour); Section canadienne de ParlAmericas (2015 à ce jour); Association interparlementaire Canada-Royaume-Uni (2017 à ce jour); Délégation canadienne à l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (2015 à ce jour); Groupe canadien de l'Union interparlementaire (2016 à ce jour).
- Ancien porte-parole : Citoyenneté et Immigration (Multiculturalisme) (2010-2011); Anciens combattants (2009-2010)
Participation à des comités
- Membre : Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2019 à ce jour); Comité spécial sur la relation entre le Canada et la République populaire de Chine (2022 à ce jour)
- Ancien président : Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration (2017-2019); Comité permanent de la sécurité publique et nationale (2016-2017).
- Ancien vice-président : Comité permanent des anciens combattants (2009-2010)
Points d’intérêt pour AMC
Chine
- Lors de la réunion du FAAE du 5 mai 2022, le secrétaire parlementaire Oliphant a voté en faveur de la motion du député Chong concernant le dialogue sino-tibétain, selon laquelle le Canada devrait soutenir la facilitation des négociations entre la République populaire de Chine et l’Administration centrale tibétaine, tout en ajoutant une modification visant à « permettre au Tibet l’exercice d’une autonomie véritable dans le cadre de la constitution chinoise ».
Ukraine
- Lors d’une réunion du FAAE en mai 2022, il a fermement condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la qualifiant de « barbare », et a déclaré que le Canada continuerait d’être solidaire de l’Ukraine.
Afghanistan
- Le 1erjanvier 2021, le secrétaire parlementaire Oliphant a dit sur Twitter que « le Canada et les Canadiens ne peuvent pas abandonner le peuple afghan et ne le feront pas. Malgré les énormes défis sur le terrain, nous continuons d’obtenir de l’aide humanitaire en faisant appel à des partenaires multilatéraux de confiance. » (trad.)
Régime de sanctions
- Lors d’une réunion du FAAE sur le projet de loi S-8 en mai 2023, le député Oliphant a reconnu les efforts des fonctionnaires d’Affaires mondiales Canada dans la mise en œuvre du régime de sanctions du Canada et a déclaré que le régime de sanctions canadien est l’un des plus rigoureux au monde.
- Lors d’une autre réunion du FAAE sur le projet de loi S-8 en mai 2023, le député Oliphant a mentionné l’importance pour le Canada d’imposer ses sanctions de concert avec d’autres pays, afin d’être plus efficace.
Droits des LGBTQ
- Lors d’une réunion du FAAE sur la santé sexuelle et reproductive en mars 2023, le député Oliphant a reconnu les droits des lesbiennes et des gais comme des droits de la personne et a demandé à un membre de la République d’Ouganda comment il traitait les droits de la personne, la santé et le bien-être des lesbiennes dans son pays.
Heather McPherson
NDP – Riding (PR)
Élection à la chambre des communes
- Première élection : 2019
- Réélection : 2021
Antécédents professionnels
- Études : Baccalauréat en enseignement secondaire et enseignement (majeure anglais) et maîtrise en études théoriques, culturelles et internationales en éducation
- Coopération : Chef d'équipe bénévole Médecins Sans Frontières (MSF) (2001-2003); chargée de programme à Jeunesse Canada Monde (2003-2007); directrice exécutive, Alberta Council for Global Cooperation (2008-2019)
Rôles politiques et parlementaires
- Porte-parole : Affaires étrangères, Commerce et Développement (2019 à ce jour)
- Whip adjointe du NPD (2021 à ce jour)
- Porte-parole adjointe : Patrimoine canadien (2021 à ce jour)
- Vice-présidente d'association parlementaire : Association parlementaire Canada-Afrique (2020 à ce jour)
- Membre d'associations parlementaires : Association parlementaire Canada-Afrique (2019-2021); Groupe interparlementaire Canada-Irlande (2019-2021); Association parlementaire canadienne de l'OTAN (2019-2021); Section canadienne de l'Association parlementaire du Commonwealth (2019-2021); Section canadienne de ParlAmericas (2019-2021); Groupe canadien de l'Union interparlementaire (2019-2021)
- Ancienne leader parlementaire adjointe du NPD (2019-2021)
Participation à des comités
- Vice-présidente : Comité spécial sur la relation entre le Canada et la République populaire de Chine (2022 à ce jour)
- Membre : Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2021 à ce jour); Comité spécial sur la relation entre le Canada et la République populaire de Chine (2022 à ce jour)
- Ancienne membre : Comité permanent du patrimoine canadien (2020-2021)
Points d’intérêt pour AMC
Droits de la personne
- Dans un discours prononcé en juin 2023 sur le projet de loi C-281, la Loi sur les droits de la personne à l’échelle internationale, la députée McPherson a exprimé son soutien au projet de loi et a critiqué la décision du gouvernement de voter contre sa modification visant à inclure une stratégie nationale des droits de la personne qui créerait un point de référence pour mesurer le degré de protection des droits de la personne par le gouvernement en place.
- Lors de ce même discours, elle a exprimé son soutien à l’idée d’offrir à Vladimir Kara-Murza la citoyenneté canadienne honoraire afin de contribuer à sa protection.
- Lors d’une réunion du FAAE en mai 2023, la députée McPherson a déclaré que le projet de loi C-41 est utilisé pour militariser le développement international au lieu d’empêcher le financement du terrorisme.
Israël et Palestine
- Lors d’une réunion du FAAE en mai 2023, la députée McPherson a présenté une motion demandant qu’à la lumière des événements récents en Israël et en Palestine, le Comité mène une étude sur les mesures que le Canada devrait prendre pour favoriser la paix et le respect des droits de la personne et du droit international dans la région.
Russie et Ukraine
- Lors d’une réunion du SDIR le 3 mai 2022, la députée McPherson s’est montré très critique à l’égard du gouvernement de la Russie et des crimes de guerre et crimes contre l’humanité qu’il aurait commis en Ukraine.
Soudan
- Lors d’une réunion du FAAE en mai 2023, la députée McPherson a mentionné qu’elle était saisie par la violence qui se produit au Soudan et qu’elle craignait une guerre par procuration et que le conflit s’étende au-delà de ses frontières.
Armes à destination de l’Arabie saoudite
- Lors des discussions sur les droits de la personne au Parlement et dans les comités, la députée McPherson a régulièrement critiqué la décision du gouvernement de vendre des armes à l’Arabie saoudite malgré le piètre bilan de ce pays en matière de droits de la personne.
Désarmement et armes à sous‑munitions
- Lors d’une réunion du FAAE sur le projet de loi C-281 en mars, la députée McPherson a proposé que le Canada fasse preuve d’un leadership accru en matière de désarmement et qu’il encourage les autres membres de l’OTAN à accroître leur capacité à limiter l’utilisation des armes à sous-munitions.
Iran
- Lors d’une réunion du FAAE en février 2023, la députée McPherson a présenté une motion demandant au Comité d’étudier la situation actuelle en Iran en termes de droits de la personne.
Pérou
- Lors d’une réunion d’information du FAAE sur la situation au Pérou en février 2023, la députée McPherson a demandé à Affaires mondiales Canada de fournir des renseignements sur la façon dont le Canada a conclu un traité sur le commerce des armes avec le Pérou et si le traité est en cours d’évaluation compte tenu de la détérioration de la situation des droits de la personne au Pérou à l’heure actuelle.
Afghanistan : Femmes et filles
- La députée McPherson s’est exprimée avec force sur l’Afghanistan, en particulier sur les femmes et les jeunes filles de la région. Elle a affirmé sur Twitter, le 16 décembre 2021, être « complètement dévastée par cette nouvelle. Une fillette de dix ans, une enfant, est morte parce que sa famille soutenait l’armée canadienne et que le Canada ne l’a pas protégée. Les libéraux ont laissé tomber cette fille, cette famille et tous les Afghans qui ont été abandonnés ».
Développement
- La députée McPherson a également soulevé à plusieurs reprises les niveaux actuels de l’aide publique au développement (APD) du Canada, tant au FAAE qu’au SDIR, et a régulièrement demandé au gouvernement d’atteindre son objectif de 0,7 % du RNB.
Équité en matière de vaccins et droits de propriété intellectuelle
- Lors de la réunion du 25 avril 2022 du FAAE sur l’équité en matière de vaccins et les droits de propriété intellectuelle, la députée McPherson a vivement critiqué AstraZeneca et Pfizer pour leurs pratiques d’achat du vaccin contre la COVID‑19 et a demandé « quand est-ce que vous aurez assez d’argent » pour que les vaccins puissent être fournis gratuitement, en soulignant les 37 milliards de dollars de revenus générés par Pfizer pour son vaccin.
Turbine à gaz Nord Stream 1
- Lors d’un discours prononcé à la Chambre des communes en juin 2022, la députée McPherson a vivement critiqué la décision du gouvernement d’autoriser l’envoi des turbines de Nord Stream 1 en Allemagne et leur retour en Russie, et a exhorté le gouvernement à revenir sur cette décision.
Sameer Zuberi
LPC – Pierrefonds – Dollard (QC)
Élection à la chambre des communes
- Première élection : 2019
- Réélection : 2021
Antécédents professionnels
- Études : Baccalauréat ès arts (B.A.) en mathématiques pures et appliquées de l’Université Concordia; baccalauréat en droit (LL.B.) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM)
- Droit : Chercheur juridique au cabinet d’avocats de Montréal (2010 à 2012)
- Administration : Responsable de la diversité et de l’engagement à la Faculté de médecine de l’Université McGill (2016 à 2019)
- Défense des droits : Coordonnateur des relations avec les médias et des droits de la personne pour le Conseil national des musulmans canadiens (2006 à 2008)
Rôles politiques et parlementaires
- Secrétaire parlementaire : Ministre de la Diversité, de l’Intégration et des Personnes handicapées (de septembre 2023 à ce jour)
Participation à des comités
- Membre : Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2022 à ce jour)
- Ancien président : Sous-comité sur les droits internationaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international (2022 à ce jour)
- Ancien vice-président : Comité mixte permanent d’examen de la réglementation (2022 à ce jour)
- Ancien membre : Comité permanent de la sécurité publique et nationale (2021 et 2022); Comité permanent des anciens combattants (2021); Comité permanent de la justice et des droits de la personne (2020 et 2021); Comité mixte permanent d’examen de la réglementation (2020 et 2021); Comité mixte permanent d’examen de la réglementation (2020 à 2023)
Points d’intérêt pour AMC
Ukraine
- Le 24 mars 2022, lors d'une réunion du FAAE, le député Zuberi a demandé si le Canada travaillait avec ses alliés afin de créer une voie de sortie pour Vladimir Poutine qui lui permette de sauver la face et mettre fin au conflit.
- Le 6 mai 2022, le député Zuberi a rencontré l’ambassadeur du Canada à l’ONU pour discuter de la situation des droits de la personne en Ukraine.
Chine : Ouïghours
- Le député Zuberi a condamné à plusieurs reprises les actions de la Chine contre la minorité ouïghoure lors des réunions du FAAE et a soutenu l’utilisation des sanctions Magnitski pour cibler les responsables de ces crimes.
Changement climatique : OTAN
- Au cours des périodes des questions en juin 2023, le député Zuberi a expliqué les répercussions et le risque du changement climatique et a demandé à MINA comment le leadership climatique du Canada au cœur du centre d'excellence de l’OTAN sur le changement climatique et la sécurité permettrait de soutenir l’alliance dans la lutte contre les conséquences du changement climatique.
Pakistan
- Lors des périodes des questions en mai 2023, le député Zuberi s’est dit préoccupé par l’évolution de la crise politique au Pakistan et a demandé à MINA quelles mesures le Canada avait prises pour suivre la situation dans ce pays.
Sécurité alimentaire mondiale
- Lors d’une réunion du FAAE sur le Budget principal des dépenses en mai 2023, le député Zuberi a mentionné qu’en tant que pays du G7, le Canada a une importante obligation de rendre la monnaie au monde et a demandé à MINE ce que le Canada fait pour aider à renforcer la sécurité alimentaire sur la scène mondiale.
Rapport du Comité sénatorial de l’AEFA
- Le 6 décembre 2023, le Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international (AEFA) a publié son rapport intitulé « Plus qu’une vocation : le Canada doit se doter d’un service extérieur adapté au XXIe siècle ».
- Le rapport souligne la nécessité de réinvestir dans la diplomatie canadienne et propose 29 recommandations pour qu’AMC et le service extérieur canadien soient efficacement équipés pour relever les défis complexes de l'avenir.
- Dans l'ensemble, le rapport et ses recommandations sont fortement alignés sur les conclusions et les actions décrites dans le document de travail sur l'avenir de la diplomatie et le plan de mise en œuvre de la transformation.
Contexte
- Fin février 2022, le président du Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international a autorisé une étude sur le « service extérieur canadien et les éléments de l'appareil de politique étrangère au sein d'Affaires mondiales Canada ».
- Au cours de l'étude, le comité a entendu plus de 50 témoins au cours de 16 séances, y compris d'anciens et d'actuels ministres d'AGC, des sous-ministres, des chefs de mission, des représentants de réseaux, d'autres ministères et organismes gouvernementaux, ainsi que des universitaires.
- Le comité a également visité les missions canadiennes à Washington, Londres, Oslo et Berlin.
- Le rapport a été publié mais n'a pas encore été officiellement déposé au Sénat, une fois qu'il sera déposé, le gouvernement aura 150 jours pour y répondre (probablement en mai/juin 2024).
Résumé des recommandations :
- Améliorer la communication et la sensibilisation du public (recommandation 1) ;
- Casser les silos entre les différents courants de l'organisation et renforcer l'expertise en matière de développement (recommandations 2, 3, 4 et 5) ;
- Identifier clairement les responsables des politiques au sein du gouvernement du Canada (recommandation 6) ;
- Examiner la structure actuelle de la haute direction et s'assurer que les cadres supérieurs d’AMC possèdent des connaissances et une expérience approfondies en matière d'affaires internationales (recommandations 7 et 8) ;
- Recommandations liées aux ressources humaines sur le recrutement, la formation/l'expertise, le développement professionnel, le mentorat, la diversité, le détachement/l'échange, etc. (recommandations 9, 10, 11, 12, 13, 14, 19, 20, 21, 26) ;
- Jouer un rôle plus actif dans la médiation et la résolution des conflits (recommandation 15) ;
- Maintenir le Bureau des affaires juridiques et le poste de conseiller juridique (recommandation 16) ;
- Améliorer les capacités en matière de langues officielles et étrangères (recommandations 17 et 18) ;
- Offrir des possibilités au personnel engagé localement (recommandation 22) ;
- Moderniser les directives sur le service extérieur et accroître le soutien aux familles en mettant l'accent sur l'accessibilité (recommandations 23, 24, 25) ;
- Examiner la possibilité de demander le statut d'agence distincte pour AMC (recommandation 27) et affirmer le statut d’AMC en tant qu'agence centrale (recommandation 28) ;
- Mettre en place un groupe consultatif avec une participation interne et externe pour aider à la mise en œuvre (recommandation 29).
Questions et réponses ministérielles
Étude sur la capacité diplomatique du Canada
Questions anticipées et réponses suggérées pour les sujets non inclus dans les autres documents d'information.
1. Transformation des AMC (généralités)
1.1 Quels progrès ont été réalisés depuis le lancement du document de travail « L'avenir de la diplomatie : Transformer les affaires mondiales Canada en juin 2023 » ?
Le monde est de plus en plus difficile pour le Canada, mais AMC n'est pas en mesure d'y répondre :
- Le monde est de plus en plus complexe et évolue rapidement.
- Le Canada est confronté à un déplacement du pouvoir économique et politique au détriment de ses alliés et partenaires traditionnels, à un retour de la concurrence entre grandes puissances, à une vulnérabilité croissante face aux menaces transnationales et à une évolution technologique rapide.
- L'ampleur, la portée et le rythme des crises mondiales récentes ont montré aux Canadiens que la sécurité et la prospérité ne peuvent être tenues pour acquises.
- Les Canadiens attendent de leur gouvernement qu'il promeuve et protège leurs intérêts à l'étranger.
- Pourtant, le ministère des Affaires étrangères n'est pas en mesure d'y répondre.
- Selon le rapport sur l'avenir de la diplomatie, le Canada doit renforcer son ministère des Affaires étrangères de la manière suivante :
- Renouveler son service extérieur et donner à l'ensemble de ses effectifs les moyens d'agir, notamment en soutenant mieux le personnel local des missions du Canada à l'étranger.
- Renforcer sa réponse aux crises mondiales qui se chevauchent.
- Saisir les occasions et contrer les menaces posées par les technologies émergentes.
- S'ouvrir et mieux se connecter aux Canadiens et au monde.
- Utiliser l'ensemble des outils d’AMC pour collaborer avec l'ensemble du gouvernement afin de répondre aux questions politiques émergentes d'intérêt national, telles que les minéraux critiques et le changement climatique.
Ce que fait AMC à ce sujet :
- Pour combler ces lacunes et d'autres, le GAC a lancé en septembre un plan ambitieux et complet de mise en œuvre de la transformation, axé sur des domaines clés :
- Renouveler le service extérieur du Canada : AMC doit investir dans son service extérieur, notamment dans le recrutement et la dotation en personnel, la formation, l'amélioration de la représentativité de la diversité et des langues officielles du Canada, et le soutien aux familles des diplomates qui partent à l'étranger, en particulier dans les contextes les plus difficiles.
AMC a embauché 200 agents du service extérieur au cours de l'année écoulée, a rationalisé son processus d'affectation pour donner aux agents plus de temps pour se préparer, et a réaffecté des ressources internes pour offrir une formation aux langues officielles aux nouvelles recrues.
- Renforcer la gestion des crises : AMC fait bien, mais peut faire mieux. AMC procède actuellement à un examen de ses processus de gestion de crise afin de mieux répondre à la nouvelle ère de permacrise. Nous cherchons à maximiser l'utilisation de l'ensemble des outils d’AMC, y compris les services consulaires aux Canadiens, l'aide humanitaire et la diplomatie. AMC s'efforce également de déployer rapidement et d'aligner plus rapidement l'expertise et les compétences de notre personnel en cas de crise.
- S'ouvrir et se connecter davantage aux Canadiens et au monde : AMC doit être plus ouvert et connecté aux Canadiens et à l'expertise extérieure. AMC lancera un Open Insights Hub dans le courant de l'année afin de consulter régulièrement des universitaires, des groupes de réflexion et le secteur privé pour éclairer les politiques et les programmes d’AMC.
- Développer une nouvelle expertise politique sur les questions d'intérêt national, y compris les défis transversaux tels que les minéraux critiques et le changement climatique. En novembre, AMC a nommé un nouveau haut fonctionnaire pour le cyberespace, le numérique et les technologies émergentes afin de coordonner l'ensemble des outils d’AMC, avec d'autres départements gouvernementaux et avec des alliés et des partenaires internationaux sur ces questions.
- Devenir plus agile : cette année, AMC examine attentivement son mode d'organisation et de fonctionnement afin d'aligner les ressources sur les priorités, de mieux utiliser les ressources financières et de renforcer le processus décisionnel dans son ensemble.
- Il s'agit notamment de concentrer la main-d'œuvre d’AMC sur les travaux les plus importants, avec le lancement récent d'un exercice de réduction de la bureaucratie. Les priorités de cette année sont les suivantes :
- Donner aux collègues des missions et du siège les moyens de prendre des décisions financières au niveau le plus bas possible, en réduisant le temps consacré aux processus bureaucratiques.
- Utiliser l'IA pour informer efficacement les décideurs afin de promouvoir les intérêts du Canada.
- Réduire considérablement le temps nécessaire pour fournir des équipements informatiques essentiels aux milliers d'employés qui changent de poste chez AMC chaque année.
- Rendre les procédures de passation de marchés plus claires et plus faciles.
- Simplifier les lourdes procédures d'approbation pour la réservation et l'organisation des voyages.
- Rationaliser les outils de réunions hybrides afin que les employés puissent collaborer plus rapidement et plus efficacement.
- Accroître notre influence là où c'est important : nous devons être présents à l'étranger là où c'est le plus important pour l'influence et l'empreinte du Canada, afin de répondre à un monde qui évolue rapidement. Cela nécessite des investissements nouveaux et soutenus. Pour tirer le meilleur parti de ces investissements, AMC élabore cette année de nouveaux outils et de nouvelles approches décisionnelles afin d'évaluer et d'ajuster régulièrement le réseau de missions du Canada.
- Tous ces changements sont sous-tendus par notre culture : Pour que les efforts de transformation soient durables, nous devons également nous pencher sur la culture organisationnelle. Nous avons récemment lancé la déclaration de l'étoile Polaire, une vision commune qui souligne notre engagement à mieux réaliser notre programme mondial qui couvre diverses lignes de programme, fonctions et contributions, tout en restant ouverts, agiles et en contact avec les Canadiens. Je m'engage à garantir les normes éthiques les plus élevées, conformément à l'accent mis par les greffiers sur les valeurs et l'éthique. C'est pourquoi AMC a publié son tout premier rapport annuel sur le traitement des actes répréhensibles et des fautes professionnelles au sein d’AMC, afin d'accroître la visibilité et la confiance de notre personnel dans nos systèmes de responsabilité. Nous allons également moderniser notre code de valeurs et d'éthique afin de prendre en compte des questions importantes telles que la réconciliation.
- Pourquoi la réforme d’AMC est-elle si essentielle aujourd'hui ?
- L'environnement dans lequel évolue Affaires mondiales Canada est de plus en plus complexe, volatil et incertain. Le pouvoir économique et politique s'éloigne de nos alliés traditionnels et menace le multilatéralisme. Nous assistons à un retour de la concurrence entre grandes puissances, à des changements technologiques rapides, à des crises mondiales qui se chevauchent et à des menaces transnationales croissantes. La sécurité et la prospérité que les Canadiens considèrent comme acquises depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale sont menacées.
- Il nous est de plus en plus souvent demandé de répondre à des situations et à des événements sans précédent en utilisant des outils, des structures et des processus conçus pour une autre époque.
- Confrontés à des pressions similaires, de nombreux alliés et partenaires du Canada réinvestissent dans leurs capacités diplomatiques. Le Canada doit le faire maintenant, sous peine de perdre du terrain face à ses partenaires et à ses concurrents.
- Dans un contexte de contraintes budgétaires, quels sont les aspects de la transformation qui sont prioritaires et l'ensemble de la transformation sera-t-il possible sans ressources supplémentaires ?
- La mise en œuvre réussie du programme de transformation à long terme nécessitera une réaffectation concertée et cohérente des ressources financières existantes.
- Nous veillons à faire le maximum avec ce que nous avons, notamment en procédant à des réaffectations internes pour faire avancer des priorités telles que l'élaboration d'un mécanisme permettant d'ajuster la présence du Canada à l'étranger avec plus d'agilité et de souplesse, la cartographie des aptitudes et des compétences de notre main-d'œuvre afin de mieux former le personnel et de réaffecter les capacités pour répondre à des questions émergentes, soutenir le nouveau rôle d'un coordinateur principal pour les technologies cybernétiques, numériques et émergentes, mobiliser les employés et les gestionnaires de l'ensemble de l'organisation pour aider à réduire la bureaucratie, moderniser les subventions et les contributions, et examiner comment nous pourrions avoir besoin d'ajuster ou de restructurer l'organisation pour maximiser l'efficacité.
- Néanmoins, des ressources supplémentaires seront nécessaires pour réaliser l'ensemble de la transformation dont le Canada a besoin.
- Le moment est venu d'agir afin de nous équiper pour relever les défis qui, nous le savons, se profilent à l'horizon.
2. Culture organisationnelle
2.1 Comment travaillez-vous à l'amélioration du bilinguisme au sein du département ?
- Je m'engage à garantir un environnement de travail parfaitement bilingue.
- 84 % des postes d’AMC sont bilingues, ce qui représente environ le double du taux de l'ensemble de la fonction publique.
- AMC reflète la dualité linguistique au sein de son effectif. 41 % des effectifs d’AMC sont francophones, soit 11 points de pourcentage de plus que la moyenne de la fonction publique (30,2 %).
- Parmi les cadres d’AMC, 30 % sont francophones, contre 22,8 % de la population canadienne.
- Cela dit, nous devons créer un lieu de travail qui favorise réellement l'utilisation des deux langues officielles, et des efforts supplémentaires sont nécessaires.
- Comme mesure clé pour promouvoir le bilinguisme au sein d'Affaires mondiales Canada, le Ministère centralisera et élargira l'accès à la formation en langues officielles, indépendamment de son groupe professionnel. Il devra également améliorer le profil linguistique de tous les postes ayant des fonctions de supervision, conformément à la directive du Secrétariat du Conseil du Trésor qui doit entrer en vigueur en juin 2025 et à nos obligations en vertu de la Loi sur l'égalité réelle des langues officielles du Canada.
- Des investissements supplémentaires sont nécessaires pour que le Ministère tire davantage parti du bilinguisme en tant qu'atout indéniable de l'engagement international du Canada.
- Des ressources supplémentaires seraient nécessaires, mais ces investissements permettraient d'assurer une plus grande diversité au sein de l'organisation, y compris dans l'ensemble du Canada.
2.2 Comment les affaires internationales démontrent-elles leur engagement en faveur de la diversité et de l'inclusion au sein de la main-d'œuvre, y compris la diversité linguistique et géographique ?
- Le gouvernement s'est fixé comme priorité de s'engager en faveur d'un lieu de travail inclusif où tous les employés se sentent bienvenus et à l'aise.
- Je sais que le Ministère s'est véritablement engagé à dépasser la conformité avec la législation sur l'équité en matière d'emploi et a mis en place la structure de gouvernance appropriée pour soutenir ces initiatives, à savoir le Comité consultatif antiraciste et le Conseil de la diversité et de l'inclusion. Grâce à ces initiatives :
- Le département dépasse les objectifs fixés pour de nombreux groupes en quête d'équité (par exemple, les peuples autochtones (5,3 % CBS), les minorités visibles (26,8 % CBS) et les Noirs (5,4 % CBS).
- Les personnes handicapées sont sous-représentées à AMC, et nous nous engageons dans un recrutement ciblé et d'autres efforts dans le cadre de notre plan d'action pour l'accessibilité (lancé en novembre 2023).
- Les femmes représentent 49 % de nos cadres et les minorités visibles 14,4 %.
- Actuellement, 48 % des chefs de mission sont des femmes et 14 % appartiennent à des minorités visibles. Des efforts supplémentaires sont déployés pour accroître la représentation des Noirs, des personnes handicapées et des populations autochtones au sein de notre comité des chefs de mission.
- Les francophones sont bien représentés à AMC, avec 41 % des employés dont le français est la première langue officielle.
- Dans le cadre de la stratégie antiraciste du Ministère, nous veillons à ce qu'il y ait une réserve de talents au niveau de la direction grâce à un programme de parrainage pour les groupes racialisés et les personnes handicapées. Notre première cohorte de 9 employés a récemment été promue au niveau EX, et AMC procède à une sélection dans les appareils pour notre deuxième cohorte.
- Le plan de mise en œuvre de la transformation renforce l'engagement du ministère à faire progresser la mise en œuvre de son plan d'équité, de diversité et d'inclusion (EDE) et à appliquer une approche EDE et ACS+ intersectionnelle à toutes les initiatives de transformation, notamment en élargissant et en accélérant la mise en œuvre de la stratégie de lutte contre le racisme, du plan d'action pour la réconciliation avec les peuples autochtones et du plan d'action pour l'accessibilité.
- Je reste déterminé à créer un AMC équitable et inclusif qui soit représentatif du Canada dans toute sa diversité.
3. Ressources humaines
3.1 Quels sont les projets d’AMC pour la réforme du recrutement postsecondaire et comment ce processus peut-il garantir une meilleure diversité géographique et linguistique au sein de la main-d'œuvre ?
- L'objectif d’AMC est d'attirer, de nourrir et de retenir les talents, au Canada et à l'étranger, en étant un employeur compétitif, en donnant la priorité au développement de carrière et à l'apprentissage et en investissant dans le renouvellement de sa main-d'œuvre.
- Au cours des dix dernières années, le recrutement de nouveaux agents du service extérieur s'est ralenti, ce qui a entraîné une sous-dotation en personnel du service extérieur. Cette situation a érodé la capacité diplomatique et réduit l'influence. Des mesures ont été prises pour inverser cette tendance en veillant à ce que des processus de recrutement externe et des exercices de dotation interne aient lieu régulièrement afin d'attirer de nouveaux talents au sein du Ministère et de permettre à tous les employés de passer d'une classification à l'autre afin de combler les lacunes actuelles du service extérieur et de les maintenir à l'avenir.
- En 2023, AMC a embauché 200 agents du service extérieur par le biais d'exercices de recrutement externes et internes. En 2024, nous prévoyons d'embaucher jusqu'à 100 agents du service extérieur au niveau débutant et de qualifier un groupe d'agents du service extérieur de niveau supérieur FS03 pour combler les lacunes à ce niveau.
- Cette année, nous souhaitons également commencer à travailler sur la réforme de notre approche du recrutement dans l'enseignement post-secondaire pour le recrutement au niveau d'entrée, ce qui comprendra une nouvelle stratégie de sensibilisation des établissements d'enseignement canadiens afin d'améliorer la représentation de l'ensemble du pays.
- Notre objectif est de disposer d'un nombre suffisant d'agents du service extérieur pour occuper tous les postes pertinents, tout en offrant la possibilité de suivre des formations et des détachements en dehors du service et d'être disponibles pour des renforts en cas de besoin.
3.2 Le document sur l'avenir de la diplomatie indiquait que AMC renforcerait les connaissances en langues étrangères et suspendrait ensuite la formation. Comment cette question est-elle abordée et les capacités en langues étrangères deviendront-elles une priorité ?
- La maîtrise des langues est une compétence importante pour les diplomates. Il est essentiel de parler aux gens dans leur propre langue et de comprendre une société - la langue ouvre une fenêtre sur la mentalité et la culture d'un pays.
- Un tiers des postes occupés par AMC à l'étranger exigent la maîtrise d'une langue étrangère et, en moyenne, plus de 100 membres du personnel suivent une formation linguistique à temps plein au cours d'une année donnée.
- En cas de besoin et sous réserve de la disponibilité des ressources, des formations à temps partiel et des formations d'entretien sont également proposées et encouragées - au total, environ 575 membres du personnel suivent une formation en langue étrangère chaque année.
- AMC s'engage à renforcer les compétences de ses employés par le biais de solides programmes de formation et d'évaluation en langues étrangères.
- Dans cette optique, le plan de mise en œuvre de la transformation s'engage à « accroître les capacités dans les langues étrangères stratégiques, sur la base d'une cartographie permanente des langues existantes, et à veiller à ce que le personnel satisfasse aux exigences en matière de langues étrangères avant d'être affecté ».
- Cependant, la formation aux langues étrangères est à la fois coûteuse pour le département et chronophage pour le personnel ; avec les ressources actuelles disponibles, nous ne pourrions pas étendre nos capacités autant que nous le souhaiterions.
- En raison de contraintes financières, certaines formations à temps partiel ont été suspendues au cours de cet exercice, mais la formation de notre personnel reste une priorité.
Certains témoins ont souligné les avantages qu'il y a à limiter les nominations politiques des chefs de mission. Combien de diplomates non professionnels occupent actuellement le poste de chef de mission et pensez-vous que le recours excessif aux nominations politiques ait des conséquences négatives ?
- Les chefs de mission sont nommés par le premier ministre, qui agit en tenant compte des intérêts du Canada lorsqu'il nomme des représentants canadiens à l'étranger.
- La grande majorité de nos chefs de mission sont des diplomates de carrière ayant une formation en diplomatie d'État et une solide expérience au service du Canada sur la scène internationale.
- Dans certains cas, une expérience extérieure peut être avantageuse et des personnes extérieures peuvent avoir des compétences et une expertise spécifiques à apporter à la nomination d'un CDM.
- Il y a toujours eu des personnes nommées en dehors du service extérieur de carrière, et je pense que c'est une bonne chose pour rendre AMC plus ouvert à d'autres secteurs et industries.
3.3 Quelles seraient les conséquences à long terme si nous ne parvenions pas à améliorer les conditions d'emploi du personnel engagé localement (PEL) ?
- Le personnel recruté localement constitue un élément essentiel de notre main-d'œuvre à l'étranger et est indispensable à la capacité du Canada à remplir son mandat.
- Le personnel local représente 80 % de notre personnel dans les missions à l'étranger. Il contribue à la continuité, ainsi qu'aux connaissances locales, à la langue et aux réseaux que le personnel basé au Canada n'a pas.
- Le bon fonctionnement et la continuité des programmes et des missions du Canada à l'étranger dépendent dans une large mesure de la qualité et de l'engagement de son personnel recruté localement.
- En 2021, le département a lancé une nouvelle directive sur l'emploi et la dotation en personnel du PEL et l'initiative de modernisation des prestations du PEL afin d'améliorer la gestion et les prestations du PEL. Le département fournit une formation sur mesure au PEL.
- Les emplois dans les missions canadiennes sont généralement très recherchés car nous sommes considérés comme un bon employeur. Bien que nos missions continuent d'attirer et de retenir des candidats talentueux pour les postes de personnel local, il est possible de faire mieux.
- En particulier, des investissements supplémentaires sont nécessaires pour s'assurer que nous répondons aux exigences légales des plus de 115 juridictions du travail dans lesquelles nous opérons.
- Outre l'amélioration des conditions d'emploi, les Affaires mondiales ont également mis en place des protocoles visant à préserver le bien-être de tous les employés de la mission en temps de crise, y compris celui du PEL.
3.4 Le rapport de la commission sénatoriale AEFA recommande qu’AMC étudie la possibilité d'obtenir le statut d'agence distincte. À votre avis, AMC devrait-il chercher à devenir son propre employeur autonome ? Quels en seraient les avantages supplémentaires et quels en seraient les défis ?
- Le service à l'étranger au sein du réseau mondial de missions du Canada comporte des défis uniques et le passage au statut d' « employeur distinct » ou d' « agence distincte » peut aider Affaires mondiales Canada à répondre plus efficacement.
- L'étude de la possibilité pour Affaires mondiales Canada d'avoir le statut d' « employeur distinct » est une recommandation de l'initiative « L'avenir de la diplomatie » et fait partie du plan de mise en œuvre de la transformation. Au cours des semaines et des mois à venir, nous aurons des discussions plus approfondies sur ce projet, avec la participation d'acteurs clés tels que le Secrétariat du Conseil du Trésor.
- Quels que soient le scénario et la modalité, le Ministère travaillera dans les cadres existants pour veiller à ce qu'Affaires mondiales Canada puisse gérer ses effectifs de manière optimale.
3.5 Quel est le pourcentage de la main-d'œuvre basée au Canada qui se trouve à l'étranger par rapport à celle qui se trouve au siège ? Comment ce pourcentage se compare-t-il à celui de nos alliés aux vues similaires ?
- Environ 20 % du personnel des missions est basé au Canada, ce qui signifie que nous dépendons fortement de notre personnel local qui représente 80 % du personnel des missions à l'étranger.
- Sur l'ensemble de notre personnel basé au Canada, 18 % sont affectés à l'étranger, tandis que 82 % travaillent au siège et dans les bureaux régionaux à travers le Canada.
- Proportion de personnel national dans les missions par rapport au siège des pays partenaires :
- France – 73 %
- États-Unis – 39 %
- Suède – 38 %
- Royaume-Uni – 29 %
- Pays-Bas – 20 %
- Australie – 19 %
3.6 Devrions-nous être plus présents à l'étranger ?
- Le Canada est mieux placé pour défendre et soutenir ses intérêts stratégiques lorsqu'il est présent sur le terrain. Notre empreinte internationale se compose de 182 missions à l'étranger dans 112 pays et est alignée pour répondre aux priorités stratégiques et respecter les engagements ministériels.
- Plus récemment, nous avons établi une mission entièrement dédiée et un observateur permanent auprès de l'Union africaine à Addis-Abeba ; nous transformons les bureaux canadiens en Estonie, en Lituanie, en Slovaquie et au Rwanda en ambassades et hauts-commissariats à part entière avec des chefs de mission résidents ; et nous avons ouvert de nouvelles missions en Arménie, dans les îles Fidji et à Milan. Cette année, le département renforcera également sa présence à l'ambassade de Lettonie.
- Malgré ces investissements, le Canada est toujours représenté dans moins de pays que ses pairs et concurrents.
- Dans le cadre du plan de transformation, AMC élabore un mécanisme permettant d'adapter la présence du Canada à l'étranger avec plus de souplesse et de flexibilité, afin de garantir notre présence là où c'est important.
- Toutefois, le fait d'être plus présent sur le terrain, aux bons endroits, et de travailler avec des partenaires pour atteindre nos objectifs internationaux est coûteux. Nous ne pouvons pas accroître notre présence sans ajouter de nouvelles ressources.
4. Présence mondiale
4.1 À quelle fréquence devrions-nous revoir et ajuster notre empreinte mondiale ? Quel est le processus en place à cet effet ?
- Les Affaires mondiales examinent chaque année l'empreinte mondiale du Canada pour les postes à pourvoir au sein d’AMC et consultent les ministères fédéraux partenaires et les provinces qui ont également une présence à l'étranger.
- AMC entreprend actuellement un examen de tous les outils et mécanismes de gouvernance permettant de déterminer la présence à l'étranger et d'élaborer un cadre qui intégrera mieux les processus commerciaux, politiques, de développement et consulaires afin d'adopter une approche plus globale pour examiner et ajuster la présence du Canada à l'étranger (y compris la prise en compte de modèles innovants de représentation à l'étranger) tout en veillant à ce que les ressources soient allouées de manière efficace et durable et en étant tournées vers l'avenir.
4.2 Les espaces multilatéraux traditionnels ayant perdu de leur importance et de leur efficacité, un engagement multilatéral accru est-il vraiment dans notre intérêt national ?
- Un engagement multilatéral accru est absolument dans notre intérêt national en tant que moyen de sauvegarder le système international fondé sur des règles, de lutter contre le changement climatique, d'atteindre les objectifs de développement durable et de répondre aux crises humanitaires et migratoires.
- Bien que le Canada soit un fier membre fondateur des Nations Unies, notre présence globale et notre capacité à exercer une influence à l'étranger n'ont pas suivi l'évolution des réalités mondiales ni les récents investissements réalisés par des pays qui ne partagent pas nos valeurs.
- La représentation du Canada à l'ONU est aujourd'hui l'une des plus faibles parmi les partenaires et concurrents du G7 et du G20, bien que le Canada soit le sixième contributeur financier de l'ONU.
- Les pays qui ne partagent pas nos valeurs utilisent les Nations Unies pour faire avancer leur propre agenda, notamment en ce qui concerne les normes internationales et la limitation des droits de l'homme et de l'égalité des sexes - des valeurs importantes pour les Canadiens.
- Si nous ne sommes pas présents aux tables où les normes internationales sont créées et si nous ne sommes pas en mesure d'influencer la prise de décision sur des questions clés dans l'ensemble du système des Nations Unies, l'ordre qui en résultera portera atteinte aux intérêts et aux valeurs du Canada.
- Il est essentiel pour notre engagement multilatéral de renforcer stratégiquement notre présence dans les organismes internationaux qui comptent le plus pour le Canada en actualisant l'empreinte de base de nos missions à l'ONU, en recrutant et en promouvant des candidatures canadiennes à l'ONU et à d'autres organisations internationales.
- La poursuite de l'engagement du Canada permettra de garantir une ONU plus efficace, plus efficiente, plus pertinente et plus responsable, capable de résister aux tentatives d'affaiblissement de la démocratie, des droits de l'homme et de l'État de droit.
4.3 La diplomatie culturelle et parlementaire est extrêmement importante pour promouvoir les intérêts et les valeurs du Canada à l'étranger. Pourquoi le document sur l'avenir de la diplomatie ne met-il pas davantage l'accent sur ce point ? AMC publiera-t-il une stratégie de diplomatie culturelle ?
- La Commission sénatoriale des Affaires étrangères et du commerce international a récemment publié un rapport sur la diplomatie culturelle qui renforce l'importance de la diplomatie douce dans notre politique étrangère.
- La diplomatie culturelle est un outil essentiel pour faire avancer les priorités de la politique étrangère.
- Elle amplifie notre présence à l'étranger, renforce notre leadership en matière de valeurs et de priorités, et permet de nouer et d'entretenir des relations avec des publics étrangers.
- Il s'agit également d'un outil permettant de s'engager de manière pragmatique avec des pays avec lesquels nous ne sommes pas toujours d'accord, car le partage des cultures est un moyen d'ouvrir des conversations et de trouver des domaines de compréhension mutuelle.
- La diplomatie culturelle reste un outil essentiel pour faire avancer la politique étrangère et les priorités commerciales du Canada, même si le Fonds culturel de la mission a été supprimé l'année dernière.
- En particulier, les missions tirent parti d'autres programmes existants et en cours à la disposition du réseau des missions, notamment en travaillant avec le ministère du Patrimoine canadien et les agences de son portefeuille dont le soutien aux artistes canadiens et aux acteurs culturels internationaux peut effectuer le travail de diplomatie culturelle des missions.
5. Capacité politique
5.1 Une révision de la politique étrangère du Canada est-elle nécessaire ? Dans l'affirmative, qui devrait la mener et quel pourrait être le calendrier ?
- Comme je l'ai souligné en novembre dernier à l'Economic Club of Canada, la politique étrangère du Canada repose sur deux principes directeurs. Premièrement : défendre vigoureusement notre souveraineté ; et deuxièmement : utiliser une diplomatie pragmatique pour engager des pays ayant des points de vue différents afin de prévenir un conflit international.
- En cette période de crise mondiale et d'incertitude profonde, nous devons nous concentrer sur ces priorités et veiller à ce que notre capacité diplomatique soit en mesure de répondre aux défis auxquels nous sommes confrontés.
5.2 En ce qui concerne notre engagement international, sommes-nous en train de nous disperser, devons-nous recentrer nos capacités sur un plus petit nombre de domaines où nous pouvons avoir un plus grand impact ?
- Le monde devient de plus en plus complexe et les défis auxquels nous sommes confrontés de plus en plus exigeants.
- De plus en plus, nous sommes confrontés à des problèmes qui ne connaissent pas de frontières et qui nécessitent une coopération mondiale, comme le changement climatique, les minéraux essentiels et la cybersécurité. La pandémie en est un autre exemple récent.
- Nous développons de nouveaux outils et de nouvelles approches pour adapter la présence du Canada à l'étranger à un monde qui évolue rapidement, afin d'accroître notre influence et notre engagement là où c'est le plus important.
- Nous devons être en mesure de nous engager avec tous nos partenaires, avec les pays qui partagent nos valeurs mais aussi avec ceux qui les remettent en question.
5.3 Comment AMC travaille-t-il pour s'assurer qu'il est équipé pour répondre aux crises mondiales de plus en plus nombreuses et graves auxquelles nous sommes confrontés ?
- Rien qu'au cours des deux dernières années, AMC a contribué à des réponses pangouvernementales à des crises qui se chevauchent et se prolongent, notamment des crises diplomatiques, des conflits, ainsi que des catastrophes environnementales et humanitaires.
- Il s'agit notamment de crises qui ont nécessité de lourdes interventions dans l'ensemble du département, telles que la chute de Kaboul, l'Ukraine, le Pakistan, la Turquie et la Syrie, le Soudan, Haïti et Israël/Gaza.
- L'ampleur, la portée et le rythme des crises récentes ont démontré qu'elles sont complexes, difficiles à gérer et à mettre en œuvre, et qu'elles nécessitent beaucoup plus de ressources qu'auparavant. La gestion des crises restera un secteur d'activité essentiel et en pleine expansion pour AMC dans les années à venir.
- Un examen complet de nos capacités, outils et structures de gestion de crise est en cours, dans le but de renforcer la réponse d’AMC à l'évolution de la diversité et de la complexité des crises mondiales.
5.4 Comment AMC s'efforce-t-il de devenir plus ouvert ?
- Un département des affaires internationales du 21e siècle doit anticiper, analyser, comprendre et traiter les questions émergentes de politique étrangère. Pour ce faire, il doit s'ouvrir à l'étendue et à la richesse de l'expertise et de l'expérience internationale disponibles, notamment dans les universités et les groupes de réflexion au Canada et à l'étranger, auprès des populations de la diaspora, dans d'autres ministères fédéraux et à d'autres niveaux de gouvernement.
- Le Ministère s'efforce de s'ouvrir davantage. Notamment par le biais de nouveaux partenariats et d'une volonté de faciliter les échanges et le recrutement afin d'accroître l'expertise, la coordination et l'intersection des questions nationales et mondiales.
- Nous avons commencé à renforcer notre engagement auprès des institutions extérieures et à créer un nouveau centre d'information ouvert pour faciliter encore plus de connexions, tant en interne au sein du département, dans tous les domaines, qu'en externe.
6. Outils et processus
6.1 Comment AMC s'adapte-t-il pour faire face aux cybermenaces croissantes et à l'ingérence étrangère ?
- Il s'agit en effet d'une menace sérieuse et croissante pour la sécurité nationale du Canada.
- L'ingérence étrangère n'est pas un phénomène nouveau, et nous savons que nous ne sommes pas le seul pays confronté à ce problème. Nous perfectionnons les outils existants et créons de nouveaux moyens de répondre à cette menace en constante évolution.
- AMC collabore étroitement avec d'autres départements pour surveiller les élections et dirige la mise au jour et l'attribution des campagnes de désinformation. Nous travaillons également avec nos partenaires internationaux pour lutter contre la répression transnationale, un sous-ensemble de l'ingérence étrangère.
- AMC collabore étroitement avec la Sécurité publique pour établir un registre de transparence des influences étrangères et pour mettre à jour la législation existante dans le but de renforcer la capacité du Canada à prévenir les interférences étrangères et à y répondre.
- Nous travaillons également avec diligence avec les services partagés et le Centre de la sécurité des télécommunications pour renforcer notre position en matière de cybersécurité et moderniser notre infrastructure informatique internationale afin de faire face aux menaces croissantes dans ce domaine.
- Nous nous engageons à protéger la société canadienne de toute forme d'ingérence étrangère.
Réactif : Cyberattaque récente contre AMC.
- AMC est fréquemment la cible de cybermenaces sophistiquées. Nous continuons à équiper notre personnel de technologies de sécurité avancées, essentielles à l'accomplissement de notre mandat, tout en améliorant nos capacités de cybersécurité telles que :
- Connexion sécurisée entre le siège d’AMC et toutes les missions à l'étranger.
- Stabiliser les systèmes et l'infrastructure de GI/TI d’AMC afin d'atténuer les risques commerciaux tout en réduisant la possibilité de pannes critiques, de problèmes d'infrastructure et d'intrusions cybernétiques. Cela nécessite une collaboration plus étroite avec d'autres ministères, tels que Services partagés Canada, le Centre pour la cybersécurité et le Conseil du Trésor.
- Moderniser le réseau international et l'infrastructure d’AMC afin d'améliorer l'expérience des utilisateurs, d'accroître les performances et de renforcer la résistance aux cybermenaces dans l'ensemble de l'empreinte mondiale d’AMC en matière de gestion de l'information et de technologie de l'information.
6.2 Comment l'effort de réduction des formalités administratives contribuera-t-il à atteindre les objectifs de la transformation d’AMC? Quel est l'état d'avancement des travaux ?
- Le Ministère s'efforce de s'attaquer aux politiques et aux processus opérationnels rigides et lourds qui entravent l'efficacité et l'innovation. Il a donc lancé une initiative de réduction des formalités administratives dans le but de simplifier les processus bureaucratiques, d'encourager l'innovation et de favoriser une prise de risque intelligente, tant dans les missions qu'au siège, afin de mieux servir les Canadiens à l'étranger et de représenter nos intérêts nationaux.
- Des gains d'efficacité ont déjà été réalisés en permettant aux employés de recevoir plus facilement et plus rapidement l'équipement nécessaire à l'accomplissement de leur travail.
- Les prochaines étapes immédiates comprennent la rationalisation du processus d'intégration des nouveaux employés, l'utilisation de l'IA pour automatiser les aspects de base des notes d'information afin de consacrer plus de temps aux sections stratégiques, la rationalisation des processus administratifs liés aux voyages et à l'approvisionnement, et la réduction des demandes administratives imposées aux missions.
- GAC a lancé une vaste opération visant à réduire le gaspillage bureaucratique et à concentrer son personnel sur des travaux à plus forte valeur ajoutée pour les Canadiens. Nous avançons quelques gains rapides qui seront exécutés cette année. Par exemple, nous réduirons considérablement le temps et les ressources nécessaires aux employés pour obtenir l'équipement informatique dont ils ont besoin pour effectuer leur travail ; en tant que département ayant une rotation annuelle massive du personnel et dépendant de la technologie pour fournir des services aux Canadiens, nous nous attendons à ce que cela permette d'économiser des centaines d'heures de travail pour les employés d’AMC et d'augmenter la productivité de manière significative. AMC a lancé une initiative visant à rationaliser ses processus d'intégration pour tous les employés, y compris le service extérieur, afin que les nouveaux collègues soient plus rapidement opérationnels, ce qui permettra d'économiser du temps et des ressources. AMC prévoit une initiative visant à utiliser l'IA pour réduire les formalités administratives et accroître l'efficacité, notamment pour automatiser des aspects fondamentaux de nos processus de briefing, qui représentent une part importante des activités d’AMC. AMC rationalise également les processus administratifs liés aux voyages et aux achats, et réduit les demandes administratives imposées aux missions à l'étranger.
- Les efforts de réduction de la bureaucratie comprennent également un effort pluriannuel majeur pour moderniser la façon dont le département gère plus de 5 milliards de dollars par an de subventions et de contributions :
- Cette initiative complète la transformation des subventions et des contributions, qui se concentre sur l'amélioration des opérations d'assistance internationale.
- L'objectif est de mettre en place un système d'assistance internationale plus réactif, plus efficace, plus transparent et plus responsable face aux besoins de ses programmes et de ses partenaires - un système qui génère une plus grande valeur pour chaque dollar dépensé.
- L'initiative de transformation des subventions et des contributions reflète une approche intégrée et harmonisée des efforts d'engagement mondial du Canada.
Affaires mondiales Canada Transformation
- Pour s'adapter à l'évolution rapide de l'environnement international, Affaires mondiales Canada (AMC) met en œuvre une transformation organisationnelle pluriannuelle afin de s'assurer qu'il est bien équipé pour servir les Canadiens en relevant les défis mondiaux d'aujourd'hui et de demain.
- Le plan de mise en œuvre de la transformation s'articule autour de cinq piliers : la culture organisationnelle, le personnel, la présence mondiale, la politique et les processus et outils.
- Une réaffectation interne importante a eu lieu pour permettre les premiers progrès et cette culture de réinvestissement perdurera, mais des ressources supplémentaires seront nécessaires pour réaliser l'ensemble de la transformation envisagée.
Messages supplémentaires
- Nous nous sommes regardés dans la glace et avons élaboré un plan pluriannuel pour relever les principaux défis. Ce plan comprend 88 objectifs à atteindre dans le cadre de cinq piliers.
- Nous nous concentrons fortement sur notre personnel. Nous renforçons les capacités dans les compétences clés, nous investissons dans le développement de carrière à long terme et nous mettons l'accent sur l'augmentation du recrutement de notre service extérieur, qui n'a pas suivi le rythme des changements que nous observons au niveau international.
- Pour que les efforts de transformation soient durables, nous devons également nous pencher sur la culture organisationnelle. Le visage d’AMC a changé au cours des dernières décennies et notre culture doit s'y adapter. Nous avons récemment lancé la déclaration de l'étoile Polaire, une vision commune qui souligne notre engagement à mieux réaliser notre programme mondial qui couvre diverses lignes de programme, fonctions et contributions, tout en restant ouvert, agile et connecté avec les Canadiens.
- AMC a lancé une vaste opération visant à réduire le gaspillage bureaucratique et à concentrer son personnel sur des tâches à plus forte valeur ajoutée pour les Canadiens. Par exemple, nous allons réduire le temps et les ressources nécessaires aux employés pour obtenir l'équipement informatique dont ils ont besoin pour effectuer leur travail ; en tant que département qui a une rotation annuelle massive du personnel et qui dépend de la technologie pour fournir des services aux Canadiens, nous nous attendons à ce que cela permette d'économiser une charge de travail importante et d'augmenter la productivité. AMC a lancé une initiative visant à rationaliser ses processus d'intégration pour tous les employés, y compris le service extérieur, afin que les nouveaux collègues soient plus rapidement opérationnels, ce qui permettra d'économiser du temps et des ressources.
- AMC souhaite également s'ouvrir davantage en tant qu'institution. AMC est en train de concevoir un nouveau Open Insights Hub, qui sera lancé en 2024 et qui servira d'interface cohérente et coordonnée avec les institutions académiques, les groupes de réflexion et d'autres secteurs privés au Canada et à l'étranger.
- Il a été difficile de faire face à des crises prolongées et multiples qui se chevauchent. Cette année, nous entreprenons un examen pour renforcer notre capacité à coordonner les réponses et à gérer les crises avec agilité.
- Nous sommes en train de mettre au point une méthodologie et des outils permettant d'examiner et de rééquilibrer régulièrement notre présence à l'étranger afin de nous assurer que nous sommes là où il faut quand cela compte le plus. Toutefois, le renforcement de notre présence à l'étranger nécessitera de nouvelles ressources.
- Compte tenu de notre mandat fusionné, nous cherchons également à améliorer notre coordination avec d'autres partenaires gouvernementaux sur des questions transversales telles que la gestion des crises, les minéraux critiques et les technologies émergentes, y compris l'intelligence artificielle.
- Enfin, nous investissons dans nos programmes, outils et systèmes de GI/TI afin de mieux utiliser les technologies émergentes et de nous prémunir contre les cyberattaques, notamment en exploitant l'IA pour travailler mieux et plus vite.
Mise à jour
- Parmi les premiers progrès réalisés, citons le lancement de l'initiative « Red Tape Reduction » visant à rationaliser les processus bureaucratiques et à encourager l'innovation et la prise de risque intelligente, la publication de la déclaration « North Star » et du rapport annuel sur les actes répréhensibles, le lancement des processus de recrutement interne des services étrangers, la conception du « Open Insights Hub », l'annonce de la nomination d'un coordinateur principal pour les technologies cybernétiques, numériques et émergentes et l'élaboration d'outils permettant de rééquilibrer la présence du Canada à l'étranger.
- AMC élabore des mesures et des indicateurs pour suivre les progrès et l'efficacité de toutes ses initiatives afin de garantir un processus de transformation transparent et
- Les conclusions du rapport de la commission sénatoriale de l'AEFA ainsi que les résultats de l'étude de la commission de la Chambre des représentants sur l'AEFA seront incorporés dans le PIT afin de soutenir l'effort de transformation.
Comparaisons avec des pays de mêmes sensibilités
- La présence générale du Canada et sa capacité à exercer une influence à l'étranger n'ont pas suivi le rythme de ses homologues et concurrents.
- De nombreux ministères des Affaires étrangères réfléchissent à la manière de s'adapter à un contexte mondial complexe. Les thèmes communs comprennent les ressources humaines, l'expertise, la présence, l'engagement public et la technologie.
- Par rapport à d'autres pays, le Canada dépense moins par habitant pour son ministère des Affaires étrangères, est représenté dans moins de pays et est moins présent dans les principaux forums multilatéraux.
- Le Canada s'appuie davantage sur ses employé/es recruté/es sur place que ses homologues et a moins de personnel diplomatique national à l'étranger que ses homologues.
- Comme souligné dans le rapport sur l'avenir de la diplomatie et le Plan de Transformation, le Canada doit investir dans son ministère des Affaires étrangères de manière générale afin de pouvoir exercer une influence au niveau mondial et de promouvoir les intérêts du Canada dans un environnement mondial difficile, notamment en étant plus présent à l'étranger et en disposant d'un personnel fort, efficace et compétent, avec les outils nécessaires pour atteindre les objectifs fixés.
Contexte
- Le Canada est représenté dans moins de pays que ses voisins (Canada 112 pays ; Australie 122 ; France 168 ; Japon 196).
- La représentation du Canada à l'ONU est l'une des plus faibles parmi les partenaires et concurrents du G7 et du G20 (Canada 38 ETP ; France 73 ; Allemagne 120 ; Chine 140 ; Russie 200).
- Le Canada s'appuie davantage sur les LES que ses voisins [CAVIARDÉ].
- Le Canada a moins de personnel national à l'étranger que ses voisins. [CAVIARDÉ].
- Seuls 23 % des diplomates d’AMC satisfont aux exigences de compétence en langues étrangères de leur poste [CAVIARDÉ].
Ces dernières années, les États-Unis, l'Australie, la France, le Japon, l'Allemagne et la Norvège ont tous entrepris des exercices de modernisation/révision de leurs ministères des Affaires étrangères :
États-Unis
- Lancement en octobre 2021.
- Une augmentation de 1 à 2 % des ETP par an et une augmentation du budget de 7 % sont attendues.
[CAVIARDÉ] Australie
- Lancement en octobre 2022.
- Nouveau financement pour le service extérieur (376,9 millions de dollars sur 4 ans), (90 à 95 % des recommandations seront financées par une réaffectation interne).
[CAVIARDÉ] France
- Lancé en octobre 2022. Rapport de 300 pages publié en mars 2023, contenant 1 000 recommandations.
- 700 nouveaux postes et une augmentation du budget de 20 % pour un total de 7,9 milliards d'euros en 2027.
Japon
- Proposer une résolution pour renforcer le pouvoir diplomatique en 2023.
- Augmentation de 2,5 % de l'effectif global du ministère des Affaires étrangères et augmentation d'environ 5 % du nombre de missions à l'étranger.
[CAVIARDÉ] Allemagne
- [CAVIARDÉ]. Une révision a également été entreprise en 2014.
Norvège
- Le processus de modernisation a débuté en 2020 et se trouve actuellement en phase de mise en œuvre.
Vue d’ensemble des RH
- Dans le cadre de son Plan de mise en œuvre de la transformation, Affaires mondiales Canada s’efforce activement d’aborder plusieurs défis liés aux ressources humaines et au perfectionnement de la main-d’œuvre qui ont été soulignés dans le rapport du Comité sénatorial en 2023.
- Le Département est activement engagé dans la recherche de nouveaux talents pour le Ministère afin de combler les postes vacants. Cela comprend le recrutement dans le service extérieur dans l’ensemble du pays, ainsi que dans les postes traditionnels de la fonction publique.
- Des processus internes réguliers de dotation offrent également des possibilités d’avancement professionnel aux employés expérimentés au sein du Ministère, ce qui favorise le maintien en poste et la viabilité à long terme.
Points supplémentaires
- Les processus de recrutement et d'affectation sont conçus pour répondre aux besoins et aux priorités organisationnels du département, en tenant compte de la disponibilité de la main-d'œuvre et de l'alignement des compétences sur la base d'une approche fondée sur les compétences, les performances et les approches basées sur les talents, avec des considérations claires sur l'équité en matière d'emploi.
- Les affectations par rotation offrent au département la flexibilité nécessaire pour affecter les ressources là où elles sont nécessaires, quand elles sont nécessaires, avec des employés qui possèdent les aptitudes et les compétences requises pour le poste.
- Le ministère commence à élaborer une approche de la gestion des carrières qui permettra aux employés de réaliser leur plein potentiel tout en identifiant les talents nécessaires pour répondre à l'évolution du contexte mondial.
- Depuis 2021, AMC a nommé 137 agents du service extérieur au niveau d'entrée, provenant de tout le pays, par le biais de processus de recrutement postsecondaire. Bien que certaines recrues de niveau postsecondaire soient bilingues au moment de leur candidature, AMC offre actuellement à 61 recrues une formation en langues officielles avant leur nomination afin de s'assurer qu'elles puissent fournir un service bilingue aux Canadiens.
Faits et chiffres à l’appui
- Au décembre 2023, Affaires mondiales Canada compte 13 586* employés, dont 7 995 (59 %) sont des employés canadiens (EC) et 5 594 (41 %) sont des employés recrutés sur place (ERP).
- * Veuillez noter que certains employés se retrouvent à la fois dans un poste EC et dans un poste ERP. Ces employés sont comptés séparément dans chaque groupe (EC/ERP), mais une seule fois pour le total au niveau d’AMC.
- Les employés canadiens comprennent à la fois 5 819 (73 %) fonctionnaires traditionnels et 2 176 (27 %) employés permutants, pour lesquels la disposition à être affecté à l'étranger fait partie des conditions d'emploi.
- Les employés permutants comprennent des agents du service extérieur (1 506) et des cadres (410), ainsi que des professionnels des technologies de l'information (141), administratifs (113) professionnels et (6) autres groupes professionnels.
- Plus de la moitié (51 %) de l'effectif total du ministère se trouve à l'étranger. Les effectifs à l'étranger se composent de 1 403 EC (20 %) et de 5 594 ERP (80 %).
- Au 31 décembre 2023, 2 089 (22 %) des postes d’employés canadiens du ministère étaient vacants. Cela représente 24 % de tous les postes de fonctionnaires traditionnels et 18 % de tous les postes permutants
Exigences en matière de langues estrangères
- Les exigences linguistiques des postes diplomatiques dans les missions sont rigoureusement évaluées aux trois ans.
- L’allemand, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le japonais, le portugais et le russe sont considérés comme étant des langues stratégiques pour le ministère.
- Le plan de transformation du ministère vise à accroître les capacités dans les langues étrangères stratégiques et à s'assurer que le personnel satisfait aux exigences en matière de langues étrangères avant d'être affecté.
Messages supplémentaires
- Compte tenu de l'impact des compétences en langues étrangères sur la capacité du Canada à être concurrentiel dans un environnement mondial complexe, le ministère identifie des postes clés pour lesquels des compétences avancées en langues étrangères sont indispensables.
- Pour identifier ces postes, nous évaluons l'impact des compétences en langues étrangères sur la capacité des agents à remplir efficacement leurs fonctions.
- La majorité des exigences en matière de langues étrangères et des investissements associés concernent des langues étrangères qui reflètent les priorités internationales du Canada et les besoins opérationnels.
Mise à jour
- Certains programmes de maintien des compétences en langues étrangères ont été suspendus cette année en raison de pressions financières. Le ministère réexaminera cette décision au cours du prochain exercice, reconnaissant la nécessité de maintenir les compétences en langues étrangères lorsque cela s'avère nécessaire.
Faits et chiffres à l'appui
- Environ un tiers des postes à l'étranger (434) sont présentement désignés comme exigeant des compétences intermédiaires ou avancées en langues étrangères.
- Parmi ces postes, 73 % (315) requièrent des compétences avancées et 27 % (119) des compétences intermédiaires.
- 78% des formations sont dispensées dans des langues stratégiques (l’arabe, le chinois, l’allemand, le portugais, le japonais, le russe et l’espagnol).
- 76 % des agents du service extérieur occupant des postes exigeant des connaissances en langues étrangères maîtrisent la langue étrangère à des degrés divers, mais 28 % des agents du service extérieur possèdent le niveau de compétence requis pour le poste.
Contexte
L'Institut canadien du service extérieur soutient le développement et le maintien des compétences en langues étrangères des employés afin de leur permettre de déployer pleinement leurs compétences internationales à l'étranger.
L'Institut administre également des tests de compétences linguistiques basés sur une échelle et un système de compétences reconnus au niveau international.
En moyenne, 150 employés sont affectés chaque année à des formations en langues étrangères à temps plein de durées diverses, allant de quelques mois (par exemple, l'espagnol) à quelques années (par exemple, le chinois).
La diversification de notre effectif
- La lutte contre le racisme, la réconciliation, l'équité, l'accessibilité, la diversité et l'inclusion sont des priorités pour Affaires mondiales Canada (AMC).
- L'avancement de ces plans d'action est un élément fondamental du Plan de mise en œuvre de la transformation. Les plans d'AMC abordent le changement de culture, la vision, le leadership, l'imputabilité et la formation.
- AMC a réalisé des progrès en terme de représentation et de diversification de son personnel. Il reste du travail à faire pour combler les lacunes à tous les niveaux pour les groupes visés par l'équité en matière d'emploi.
Points supplémentaires
- En tant que groupes visés par la Loi sur l'équité en matière d'emploi (EE), les femmes, les personnes autochtones et les minorités visibles sont représentées, mais pas de manière équitable, et l'on constate une sous-représentation des populations autochtones et noires au niveau de la haute direction et des personnes en situation de handicap à tous les niveaux.
- Le programme de parrainage des sous-ministres d’AMC offre des possibilités d'avancement de carrière au niveau de la direction pour les employés autochtones, les membres des minorités visibles et les personnes handicapées.
- Les politiques et pratiques en matière de ressources humaines sont régulièrement examinées et évaluées afin d'identifier les obstacles systémiques. AMC participe également à des initiatives et à des programmes interministériels visant à développer les compétences en matière de leadership pour les groupes désignés.
- La stratégie antiraciste et le plan d'action 2021-2026 d’AMC comportent plus de 22 initiatives visant à accroître la représentation, à soutenir le développement de carrière et à soutenir la formation et l'engagement.
- Le plan d'action 2021-2025 d’AMC sur la réconciliation avec les peuples autochtones est un cadre qui oriente les efforts visant à faire progresser les droits, les perspectives et la prospérité des peuples autochtones au Canada et dans le monde entier.
- Le plan d'action pour l'accessibilité 2023-2025 d’AMC a été récemment adopté pour se conformer à la loi sur l'accessibilité du Canada.
Faits et chiffres à l’appui
Les données d'EE (2023-03-31) pour les employés canadiens à Affaires mondiales Canada :
- Femmes : 56,4 % (disponibilité au sein de la population active : 55,9 %)
- Peuples autochtones : 5,3 % (disponibilité dans la population active : 3,4 %)
- Personnes en situation de handicap : 4,1 % (disponibilité dans la population active : 9,2 %)
- Minorités visibles : 26,8 % (disponibilité dans la population active : 17,5 %)
- Employés noirs : 5,4 % (disponibilité sur le marché du travail : 3,18 %)
- Il y a eu une augmentation dans la représentation de tous les groupes au cours des cinq dernières années, à l'exception des peuples autochtones (-1% en 22-23).
48 % des chefs de mission canadiens à l'étranger s'identifient comme des femmes (62), 14 % comme des membres de minorités visibles (dont 2 % de Noirs), 2 % comme des personnes handicapées et 2 % comme des Autochtones.
Employés recrutes sur place
- Les employés recrutés sur place (ERP) sont embauchés pour travailler à l’extérieur du Canada afin d’appuyer la prestation des programmes et des services du gouvernement du Canada, des provinces et des partenaires à l’étranger.
- Les 5594 (31 décembre, 2023) employés avec leur connaissance des langues locales, du contexte et des réseaux d’affaires contribue à la prestation des programmes et des services du gouvernement du Canada à l’étranger.
- Le plan de mise en œuvre de la transformation d’AMC s'est engagé à mettre en place des mesures clés pour attirer et retenir les ERP, le fondement notre présence à l'étranger, afin de continuer à faire avancer ses priorités mondiales et à livrer des résultats pour les Canadiens.
Messages supplémentaires
- La modernisation du Règlement sur l'embauchage à l'étranger est presque terminée.
- Au cours de crises récentes, les ERP ont pu se prévaloir de voies d’immigrations existantes ou de programmes spéciaux d’urgence dans des pays voisins. Dans le cas récent du Soudan, certains ERP ont accepté l’offre de réinstallation dans un pays voisin.
Mise à jour
Une initiative de modernisation des avantages sociaux s’est amorcée avec le déploiement d’un plan médical régional pour l’Afrique, car c’est dans cette région que les besoins sont les plus importants.
Faits et chiffres à l’appui (au 31 décembre 2023)
- 80 % de nos employés dans le réseau des missions du Canada sont des ERP.
- 25 % de nos ERP sont affectés au soutien d’autres ministères. Parmi eux, 74 % soutiennent IRCC, suivi du MDN (4,6 %) et de l’ASFC (3,2 %).
Contexte
Le sous-ministre des Affaires étrangères s’est vu déléguer de vastes pouvoirs pour gérer divers aspects du programme des ERP du gouvernement du Canada (classification, dotation, relations de travail, rémunération et avantages sociaux, etc.). Les ERP ne sont pas des fonctionnaires au sens de la Loi sur l’emploi dans la fonction publique (LEFP).
Lors des crises récentes en Éthiopie, en Ukraine et en Haïti, les ERP ont bénéficié de mesures d’allègement et d’indemnisation ainsi que de conditions de travail sûres afin d’assurer leur bien-être et leur sécurité. Ces missions demeurent ouvertes grâce à la présence d’EC.
Lors de la crise au Soudan en avril 2023, les ERP ont bénéficié de mesures d’allègement et d’indemnisation et se sont vu offrir d’être évacués temporairement dans un pays voisin sûr. AMC réexamine régulièrement l’ensemble des outils à sa disposition pour soutenir les ERP dans les situations de crise, y compris l’évacuation dans des circonstances exceptionnelles.
Infrastructure numérique d’AMC et cybermenaces
- Compte tenu de son mandat essentiel et de son accès unique à l’information internationale et à ses alliés, AMC compte parmi les trois ministères les plus ciblés au sein du gouvernement du Canada.
- Bien que des mesures importantes ont été prises au cours des deux dernières années pour protéger le Ministère contre les cybermenaces, il reste encore beaucoup à faire.
- D’autre part, les citoyens canadiens et les employés d’AMC s’attendent aujourd’hui à ce que les services numériques modernes aient une plus grande présence mondiale et fassent progresser les intérêts du Canada au chapitre de la diplomatie, des échanges commerciaux, des activités consulaires et du développement, tandis que les systèmes essentiels et l’architecture actuelle de GI-TI d’AMC sont vieillissants.
- Si la demande d’outils numériques continue de croître et d’évoluer rapidement, les défis liés aux cybermenaces évoluent eux aussi rapidement. Le plan de mise en œuvre de la transformation définit les étapes à suivre pour relever ces défis, cependant Ies investissements dans la cybersécurité d'AMC sont nécessaires pour répondre aux menaces de plus en plus sophistiquées et aux risques internationaux que le Canada et le Ministère doivent affronter au quotidien.
Messages supplémentaires
- AMC est une cible pour les auteurs de menaces élaborées, y compris les acteurs étatiques. La portée, l’ampleur et le degré de sophistication des cybermenaces continuent d’augmenter dans un contexte de concurrence géopolitique croissante, de crises et de progrès technologiques rapides. Les réseaux et les infrastructures essentiels du gouvernement et du secteur privé sont de plus en plus vulnérables. Nous devons continuer d’investir et obtenir davantage d’investissements dans ce domaine afin de réduire autant que possible les risques et les vulnérabilités.
- Le résultat net reste le même. Pour faire du Canada un acteur hautement performant et capable de projeter un leadership mondial, il est crucial de transformer AMC aujourd’hui et de continuer à le faire dans le futur; nous devons continuer à tirer parti des investissements dans l’infrastructure et la sécurité numériques.
- La complexité et la nature de notre présence internationale exigent qu’une telle transformation ait un caractère unique. Par ailleurs, ces changements sont nécessaires pour éviter de longues interruptions dans les services offerts à l’interne, aux partenaires et à la population canadienne.
- De plus, en veillant à la sécurité de l’information et des données des partenaires alliés, des citoyens canadiens et des partenaires commerciaux et de développement, autant au sein d’autres gouvernements que du secteur privé, le Canada s’assure d’être un allié de confiance et un chef de file mondial capable de se mobiliser et d’exercer une influence là où cela compte le plus.
- Les nouveaux outils numériques comme l’intelligence artificielle sont une arme à double tranchant. Bien qu’ils modifient le paysage cybernétique en fournissant aux acteurs malveillants des outils de pointe, ils ont également le potentiel d’accroître considérablement nos connaissances sur les grands enjeux mondiaux.
- En ce qui concerne les outils et les systèmes, le plan de mise en œuvre de la transformation d’AMC vise à :
- Fournir des capacités d'IA et d'analyse de données à l'échelle du ministère pour répondre aux demandes actuelles et futures dans tous les secteurs d'activité.
- Améliorer l'efficacité en investissant dans des solutions pour soutenir la collecte, la gestion et l'analyse des données dans divers systèmes ministériels existants.
- Mettre en œuvre un système de gestion de l'information rationalisé et centralisé dans Microsoft 365 pour améliorer le stockage et le partage des informations et des connaissances.
- Améliorer la prestation de services de GI/TI et le soutien aux missions en augmentant l'automatisation et le libre-service pour les employés.
Réactif : Récente cyberattaque contre GAC.
- AMC est une cible fréquente de cybermenaces sophistiquées. Nous continuons à équiper notre personnel des technologies de sécurité avancées essentielles à l'accomplissement de notre mandat, tout en améliorant nos capacités de cybersécurité, notamment par les moyens suivants :
- Connecter en toute sécurité le siège d’AMC et toutes les missions à l'étranger.
- Stabiliser les systèmes et l'infrastructure de gestion de l'information et des technologies de l'information d’AMC afin d'atténuer les risques commerciaux, tout en réduisant la possibilité de pannes critiques, de problèmes d'infrastructure et d'intrusions cybernétiques. Cela nécessite une collaboration plus étroite avec le SPC, le CCCS et le SCT.
- Moderniser le réseau international et l'infrastructure d’AMC afin d'améliorer l'expérience des utilisateurs, d'accroître les performances et de renforcer la résistance aux cybermenaces dans l'ensemble de l'empreinte mondiale d’AMC en matière de gestion de l'information et de technologie de l'information.
Faits et chiffres à l’appui
- La capacité de réseau de la plupart des missions est insuffisante pour soutenir le virage vers les nouvelles capacités numériques, un problème qui touche particulièrement les missions en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud.
- Dans un contexte où la fermeture des centres de données est prévue dans un avenir rapproché, ce sont plus de 200 applications et 1 800 serveurs qui devront être retirés, déplacés vers le centre de données de SPC ou transférés vers le nuage. Des ressources adéquates sont nécessaires pour se concentrer correctement sur la migration et la mise hors service des systèmes existants dans les délais requis.
- L’indicateur de santé du portefeuille d’applications d’AMC affiche actuellement 22 %, un rendement inférieur à la moyenne du GC de 38 %.
- En 2023, AMC a dû réagir et reconstruire 77 systèmes informatiques qui ont succombé à une cyberattaque réussie.
Contexte
Affaires mondiales Canada exerce ses activités dans un contexte mondial complexe qui nécessite une base numérique moderne capable de répondre aux besoins opérationnels émergents d’aujourd’hui et de demain, tant à l’administration centrale que dans ses 178 missions dans le monde.
L’initiative de modernisation d’AMC vise à renforcer la capacité d’AMC à jouer un rôle à l’échelle mondiale afin que le Ministère demeure outillé pour remplir son mandat dans un monde en évolution rapide. Pour se positionner en tant que chef de file mondial dans la prestation de services à l’étranger, AMC doit continuer à construire des fondations résilientes qui comprennent des architectures, des réseaux et une cybersécurité modernes en nuage.
AMC s’appuie également fortement sur la prestation sécurisée et rapide de solutions numériques modernes pour répondre rapidement aux crises mondiales (par exemple en Ukraine et en Afghanistan). Les progrès réalisés dans le domaine de l’infonuagique et de la cybersécurité offrent une plus grande agilité et des solutions sécurisées qui permettent au Canada de répondre à ces menaces mondiales en partageant de l’information en temps opportun et en collaborant efficacement avec ses partenaires de confiance au sein du Groupe des cinq.
Propriété, infrastructure et technologie
- Affaires mondiales Canada maintient un important parc immobilier international d'environ 2 700 biens, y compris des chancelleries et des annexes/ bureaux, des résidences de bureaux, des logements de chefs de mission et d'employés. Certains de ces biens appartiennent à la Couronne, tandis que d'autres sont loués par la Couronne ou par le secteur privé.
- La livraison et l'entretien de cet inventaire complexe posent des défis. Qu'il s'agisse des préoccupations changeantes en matière de sécurité locale et de la nécessité de répondre aux menaces changeantes en matière de sécurité, à la fluctuation des devises étrangères, à la conciliation de différentes normes de construction et à l’adaptation aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement internationale.
- Dans le cadre du plan de mise en œuvre de la transformation, GAC élabore un mécanisme permettant d'examiner et d'ajuster régulièrement son empreinte à l'étranger afin de s'assurer qu'elle est alignée sur ses priorités stratégiques. Il s'agit notamment de s'assurer que les investissements de notre portefeuille sont stratégiques et répondent aux priorités du gouvernement.
- En consultation avec d'autres ministères et partenaires, le portefeuille immobilier d'Affaires mondiales Canada est examiné chaque année dans le but d'innover continuellement nos modèles de représentation à l'étranger.
- En ce qui concerne les technologies de l'information, le ministère mène actuellement un examen global de la capacité technologique des missions.
Messages supplémentaires
- L'examen horizontal des immobilisations effectué par le Conseil du Trésor a révélé que la capacité d’AMC à atteindre les objectifs de la politique étrangère du Canada en cette période de turbulences mondiales repose en grande partie sur un réseau solide et complexe de biens immobiliers (et de technologies de l'information) qui soutiennent la mise en œuvre des programmes. Ces biens sont situés dans des régions politiquement et géographiquement complexes, parfois même hostiles.
- La gestion et l'entretien d'un portefeuille immobilier complexe posent des problèmes, de même que la capacité du ministère à réagir rapidement aux changements demandés, compte tenu du long délai nécessaire pour apporter des modifications à la construction, à l'aménagement ou à l’ouverture d’une nouvelle ambassade.
- En vue de développer un cadre qui intègre mieux tous les aspects du portefeuille d’AMC (processus commerciaux, politiques, de développement et consulaires) pour renforcer la présence du Canada à l'étranger, AMC a entamé un examen de tous les outils et mécanismes de gouvernance utilisés pour renforcer et assurer sa présence à l'étranger.
- L'évolution des niveaux de sécurité et de menace a nécessité un renforcement des exigences en matière de sécurité physique, ce qui constitue l'un des principaux axes du programme. Le ministère a reçu 1,8 milliard de dollars en financement "devoir de diligence" pour moderniser le réseau actuel des missions afin de renforcer la sécurité et de résoudre les problèmes sismiques.
- De plus, le portefeuille vise à maintenir les priorités canadiennes, telles que la promotion de l'écologisation et de la conception/modification des bâtiments afin de se rapprocher le plus possible des normes canadiennes.
- En ce qui concerne les technologies de l'information, le ministère cherche à transformer l'ensemble de la prestation de services numériques à l'échelle internationale par un projet intitulé "Transformation de la prestation de services numériques à l'échelle internationale", qui est géré dans le cadre du programme de modernisation des opérations.
- Le processus d'audit des missions permettra de valider l'efficacité des initiatives d’AMC visant à améliorer l'adoption du numérique, l'alphabétisation et de la prestation de services dans les missions.
Faits et chiffres à l’appui : Portefeuille Immobilier d’Amc
Type d'actif | Bien appartenant à l’État | Bien loué | Total |
---|---|---|---|
Chancellerie | 77 | 158 | 235 |
Résidence pour chef de mission | 62 | 77 | 139 |
Logements pour le personnel | 432 | 1 883 | 2 315 |
Total | 571 | 2 118 | 2 689 |
Empreinte et services mondiaux
- Le réseau du Canada à l'étranger comprend 182 missions, allant des grandes ambassades aux petits bureaux de représentation et consulats, dans 112 pays. La plus grande présence des missions se trouve en Europe, au Moyen-Orient et le Maghreb avec 63 missions, suivies par les Amériques avec 55 missions, l'Indopacifique avec 42 missions et l'Afrique subsaharienne avec 22 missions. Cette couverture est restée relativement constante au cours des 20 dernières années, avec une légère augmentation du nombre total de missions, qui est passé de 174 en 2005 à 182 en 2024.
- Le Réseau canadien à l'étranger comprend 21 partenaires (autres ministères et Affaires mondiales Canada), neuf co-locataires canadiens (sociétés d'État et gouvernements provinciaux) et six co-locataires étrangers (gouvernements étrangers et une organisation internationale). Il compte environ 8 300 employés, dont la grande majorité (70 %) sont des employés recrutés sur place (ERP).
- Les missions du Canada sont soutenues par le Secteur de la plateforme internationale (SPI) qui fournit des services en matière de biens immobiliers, de sécurité physique, d'approvisionnement, de logistique, de salle du courrier, de gestion du matériel et d'opérations de mission. Le SPI est également l'interface client avec les autres ministères et les colocataires (canadiens et gouvernements étrangers) et coordonne le processus de changement de poste dans les missions à l'étranger.
- Dans le cadre du plan de mise en œuvre de la transformation, AMC est en train de développer un mécanisme permettant d'examiner et d'ajuster régulièrement son empreinte à l'étranger afin de s'assurer qu'elle est alignée sur ses priorités stratégiques.
Messages supplémentaires
- Le Secteur de la plateforme internationale (SPI) des Affaires mondiales a été créé en 2008 pour gérer un réseau mondial d'infrastructures, de personnes, d'actifs et de services dans les missions à l'étranger. Les activités comprennent l'entretien d'un réseau de plus de 2 600 propriétés dans 112 pays, la planification des investissements, la gestion stratégique du portefeuille ainsi que la gestion et l'exécution de projets immobiliers, la sécurité physique, les services de gestion de l'entretien des propriétés, les services consultatifs en matière d'architecture, d'ingénierie et d'architecture d'intérieur.
- Le Secteur est également chargé de fournir des services d'approvisionnement, de gestion du matériel, de courrier et de logistique, de sécurité physique et de gardes locaux, de véhicules blindés et de véhicules de la flotte pour les missions, et de fournir des conseils fonctionnels aux Agents en gestion consulaire sur la prestation de services communs, y compris l'allocation de fonds pour les services communs. Le SPI est également responsable de la gestion globale et de la prestation des services communs à l'étranger, y compris du recouvrement des coûts, et de la gestion des relations entre le ministère et tous ses partenaires et colocataires présents dans les missions diplomatiques et consulaires du gouvernement du Canada à l'étranger.
- Le coût total du soutien et de la prestation de services à l'ensemble du personnel des missions à l'étranger s'élevait à 921 millions de dollars en 2022-23, les coûts des services communs s'élevant en moyenne à 173 000 $ par employé canadien. Cela comprend les logements du personnel, les chancelleries, la sécurité, le transport, la GI/TI et l'achat de véhicules, entre autres. Si l'on tient compte des salaires et des avantages sociaux, comme les directives sur le service extérieur et les frais de réinstallation, le coût moyen par employé canadien pour un poste FS-03 serait d'environ 450 000 $ par année, selon le niveau de menace de la mission et d'autres facteurs.
Influence multilatérale
- Les tables multilatérales augmentent notre visibilité, notre incidence et notre influence, en nous donnant accès aux tables de décision mondiales et à un large éventail de pays essentiels aux intérêts nationaux fondamentaux du Canada, dont la paix et de la sécurité, la lutte contre les changements climatiques, la stabilité économique et la réponse aux crises humanitaires et migratoires.
- Bien que le Canada soit un fier membre fondateur de l’ONU et le sixième donateur en importance, sa capacité globale à s’engager et à exercer son influence n’a pas suivi l’évolution des réalités mondiales ni les investissements importants faits par d’autres pays y compris ceux qui ne partagent pas nos valeurs.
- Le Canada est de plus en plus à la traîne, alors que les pays concurrents se servent de l’ONU pour éroder les règles, les normes et les standards mondiaux dont dépendent les Canadiens, et cherchent également à faire avancer leurs programmes nationaux restrictifs, qui portent atteinte aux droits fondamentaux, dont les droits de la personne et l’égalité des genres.
- Dans le cadre du plan de mise en œuvre de la transformation, AMC s'est engagé à augmenter son influence dans les organisations multilatérales afin de faire avancer les intérêts nationaux du Canada.
Messages supplémentaires
- La portée mondiale du système de l’ONU a augmenté de façon exponentielle au cours des dernières années; toutes les grandes crises internationales, de la pandémie de la COVID19, de l’invasion de l’Ukraine, de l’écrasement du vol PS752 ou des changements climatiques, ont profondément touché les Canadiens au pays. En matière de politique étrangère, de défense, d’aide humanitaire et de développement, la mobilisation du Canada a fait intervenir une participation et un engagement très important de l’ONU.
- Le système international fondé sur des règles est de plus en plus menacé. Si le Canada n’est pas présent aux tables où les normes et les règles internationales sont élaborées et défendues, et s’il est incapable d’influencer la prise de décisions sur des questions importantes dans l’ensemble du système de l’ONU, ce sont les priorités, les valeurs et les intérêts du Canada qui seront compromis.
- De nos jours, la représentation du Canada dans les missions et les administrations centrales de l’ONU est l’une des plus faibles parmi les partenaires et les concurrents du G7 et du G20, bien que le Canada soit le sixième donateur en importance à l’ONU.
- Il est essentiel d’obtenir des ressources supplémentaires pour renforcer la capacité multilatérale du Canada, notamment sa présence au sein des organismes internationaux qui comptent le plus, en commençant par mettre à jour l’empreinte de base de toutes les missions de l’ONU, en augmentant la capacité de l’administration centrale, et en élaborant une stratégie visant à promouvoir de façon proactive les candidatures canadiennes pour les nominations et les élections à l’ONU, comme le font d’autres pays.
Faits et chiffres à l’appui
- Sans investissement ciblé et essentiel, la présence du Canada à l’ONU accusera un recul de 16 % en 2024.
Couverture médicale totale et complémentaire à l'étranger
- Le gouvernement du Canada est conscient que certains membres couverts par le Régime de soins de santé de la fonction publique (RSSFP) ont été confrontés à des retards lorsqu'ils ont tenté de joindre le fournisseur de services de voyage d'urgence et de couverture totale de Canada Vie, MSH International.
- MSH International est un sous-traitant de Canada Vie, le contrat du Régime de soins de santé de la fonction publique ayant été signé entre le gouvernement fédéral et Canada Vie. Le sous-traitant fournit des services de voyage d'urgence et de couverture totale au nom de Canada Vie.
- Affaires mondiales Canada (AMC) a été informé que les responsables au Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada (SCT) travaillent avec Canada Vie et MSH International pour résoudre ces problèmes et ont mis en place un plan d'action.
Points supplémentaires
- AMC collabore avec le SCT pour résoudre les problèmes que rencontrent actuellement les employés affectés à l'étranger qui sont couverts par la couverture médicale totale et supplémentaire du RSSFP à l'étranger.
- AMC fournit des avances médicales par l‘entremise des directives sur le service extérieur aux employés en poste à l'étranger afin qu'ils puissent obtenir les soins médicaux nécessaires et payer les factures pendant que leurs demandes de remboursement sont traitées par MSH International.
Contexte
La Compagnie d'assurance du Canada sur la Vie (Canada Vie) a obtenu le contrat d'administration du RSSFP à la suite d'un processus d'appel d'offres concurrentiel, qui est entré en vigueur le 1er juillet 2023. Le contrat remplace l'ancien administrateur de 27 ans, la Financière Sun Life et son sous-traitant Global Allianz. Canada Vie et son sous-traitant, MSH International, administrent désormais toutes les demandes de remboursement de frais médicaux des fonctionnaires au Canada et de ceux en poste à l'étranger.
Le RSSFP a été négocié avec les agents négociateurs de la fonction publique, les représentants des retraités et le SCT. Les améliorations qui modernisent le régime sont le résultat de négociations fructueuses entre toutes les parties et répondent aux besoins d’une main-d’œuvre diversifiée dans le secteur public canadien, ses retraités et les bénéficiaires, tout en tenant compte du fait que les garanties octroyées aux participants sont financées à même les fonds publics.
Annexe A : Discours de la ministre Joly sur la diplomatie canadienne au milieu de l'incertitude géopolitique
Le 1 novembre 2023 – Montréal, Québec
Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à sa politique sur les communications.
Bonjour,
Je suis très heureuse d'être ici pour parler du rôle du Canada dans le monde en cette période d’incertitude géopolitique.
Mais il est pour moi impossible de commencer cet événement sans aborder les derniers développements au Moyen-Orient, que nous avons tous suivis avec grande attention. Le 7 octobre dernier, nous avons tous été témoins de violences inexcusables, lorsque le Hamas a décidé de lancer son attaque terroriste contre le peuple d'Israël. Le Canada a condamné sans équivoque cette attaque et nous continuons de réclamer la libération de tous les otages. Dans les derniers jours, nous assistons à une tragédie humaine à Gaza. La situation humanitaire qu’affronte le peuple palestinien — notamment les femmes et les enfants — est extrêmement difficile.
En Cisjordanie, les attaques de colons extrémistes continuent. Comme tous les États, Israël a le droit de se défendre contre les attentats terroristes. Il doit le faire en respectant le droit international. Car même en temps de crises, il y a des principes à suivre. Et même en temps de guerre, il y a des règles à respecter. Nous devons être guidés par nos valeurs de dignité humaine — les civils — autant les Israéliens et que les Palestiniens — doivent être protégés et traités de la même manière.
À ce jour, le Canada déplore sept morts. Nous sommes toujours à la recherche de deux personnes, qui pourraient être retenues en otage. 400 Canadiens sont pris au piège à Gaza, ils vivent dans la peur et le désespoir. En tant que gouvernement, nous avons le devoir de les mettre en sécurité. C'est pourquoi nous avons besoin de pauses humanitaires, d'une trêve humanitaire, à Gaza. Je suis en contact avec le Qatar, Israël, l'Égypte et les États-Unis tous les jours depuis trois semaines.
Le temps presse. Nous avons besoin d'un accord de toutes les parties pour faire sortir les ressortissants étrangers, y compris les Canadiens. Pour la libération de tous les otages. Et pour permettre à la nourriture, au carburant et à l'eau d'entrer dans la bande de Gaza. Le Canada va demander à d'autres pays de se joindre à cet appel.
J'ai passé la majeure partie du mois dernier en Israël, en Jordanie, en Égypte et dans les Émirats arabes unis, à superviser nos efforts pour aider les Canadiens à quitter la région et à travailler avec nos partenaires pour faire face aux conséquences de ce conflit tout en trouvant des moyens de le désamorcer.
La région se trouve dans une situation précaire — on peut sentir le poids de l'anxiété et de la douleur dans les rues, mais aussi dans les plus hautes sphères des gouvernements. Tout en faisant face aux conséquences immédiates et urgentes de cette crise, nous devons également nous tourner vers l'avenir, vers une solution politique et vers la paix. Et ces conversations — sur la façon dont nous pouvons construire un avenir meilleur, en soutenant une solution à deux États où les civils israéliens et palestiniens peuvent vivre côte à côte dans la paix et la sécurité — où le droit palestinien à l'autodétermination est respecté — sont des conversations que je n'hésiterai jamais à poursuivre.
L'ancienne secrétaire d'État Madeleine Albright a déclaré un jour que « contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, les relations internationales n'ont rien à voir avec un jeu d'échecs, où deux personnes sont assises tranquillement, réfléchissant à leur stratégie et prenant leur temps entre leurs coups. » Selon elle, il s'agit plutôt d'un jeu de billard, avec un ensemble de boules regroupées puis qui s’entrechoquent, avec des conséquences inattendues.
Sur la base de mon expérience des deux dernières années et des récents événements, je suis tout à fait d'accord. J’ajouterais toutefois que même s'il n'a jamais été parfait, le jeu a — par le passé — été bien servi par un ensemble de règles communes ... conçues, à la suite des conséquences de la guerre pour former les fondations de la coopération mondiale. Des limites ont été mises en place pour assurer la sécurité de nos citoyens, et ont été basées sur la promesse que la stabilité amènerait la prospérité.
Aujourd'hui, ce système se fissure. Et les enjeux sont de plus en plus importants. Notre monde est marqué par les turbulences géopolitiques; par l'imprévisibilité et par l'incertitude. Les plaques tectoniques de l'ordre mondial bougent sous nos pieds. Et les structures qui s’appuient sur elles sont en train de se fracturer.
La guerre a éclaté en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. Chacune d'entre elles apporte un nouveau cycle de morts et de destruction. C’est maintenant clair : nous nous trouvons au cœur d'une crise de sécurité internationale.
De manière parallèle, nous sommes également confrontés à des défis modernes de plus en plus complexes. Changements climatiques. Intelligence artificielle. Polarisation politique. Migration irrégulière. Et une aggravation des inégalités. Plus que jamais, nos institutions internationales sont mises à l'épreuve.
La stabilité, qui nous a offert une certaine protection, est aujourd'hui mise à l’épreuve par ceux qui cherchent à changer les règles du jeu. Elle est ébranlée par ceux qui croient qu'ils peuvent les enfreindre sans conséquence.
En même temps, l'ordre mondial actuel est aussi remis en question par des nations, principalement du Sud Global, qui ne croient plus que les règles actuelles reflètent leur réalité et profitent à leur population. Certains pays se demandent s’il n’y a pas un double standard. Ils se demandent si les institutions actuelles répondent vraiment à leurs besoins pressants et si leurs décisions sont justes.
Nous constatons également une audace croissante de la part de certains acteurs qui pensent pouvoir faire pencher la balance du pouvoir par l’unique poids de leur influence. Ces pays cherchent à remodeler par la force les règles mêmes qui ont assuré notre sécurité. Les outils qu'ils exploitent ne se limitent pas au champ de bataille. De nombreuses nations utilisent aujourd'hui des tactiques sophistiquées et modernes pour modifier l'ordre mondial en leur faveur. Et ils le font à un moment où les défis mondiaux ont des conséquences très réelles, ici chez nous.
La crise au Moyen-Orient a suscité la peur dans nos communautés; l'invasion de l'Ukraine par la Russie a coûté la vie à des milliers de personnes et fait grimper le prix de notre gaz et de nos produits alimentaires; les changements climatiques ont eu des conséquences très réelles cet été; l'inflation mondiale croissante fait qu'il est de plus en plus difficile de s'en sortir, et encore plus de se projeter en avant.
Un défi complexe et générationnel nous attend. Il façonnera le monde que nous laisserons à nos enfants et petits-enfants. Ceux-ci nous jugeront sur la base des décisions que nous prendrons. Sur notre capacité à prévenir les conflits mondiaux et à construire un monde stable et inclusif. Un monde où l’on respecte la souveraineté et l'indépendance de tous les États, tout en reconnaissant leurs interdépendances. Et où le progrès profite à l'ensemble de la société, et pas seulement à un petit nombre de privilégiés.
C'est un test que nous ne pouvons pas échouer.
En cette période de crise mondiale et d'incertitude profonde, le Canada peut contribuer de manière significative à relever ce défi. Pour ce faire, notre politique étrangère sera guidée par deux principes :
Premièrement : Nous défendrons vigoureusement notre souveraineté, en veillant à ce que nous soyons capables de faire face aux menaces mondiales.
Deuxièmement : Nous utiliserons une diplomatie pragmatique, qui implique de créer des liens avec des pays ayant des points de vue différents des nôtres, dans le but ultime de prévenir un conflit international.
La souveraineté du Canada doit pouvoir résister aux menaces de toute nature, quelles que soient leurs origines. Notre position géographique dans le monde — nous qui sommes entourés de trois océans — ne peut plus à elle seule nous protéger. Les menaces sans cesse changeantes auxquelles nous sommes confrontés ne sont plus seulement physiques et économiques. Elles sont numériques. Elles sont informationnelles.
Notre sécurité nationale dépend donc d'un ordre mondial où les principes de souveraineté sont respectés. Un monde où les frontières ne peuvent être redessinées par la force. Un monde où les menaces qui pèsent sur nos sociétés ne restent pas sans réponse. Et un monde où le commerce et la prospérité sont assurés par une paix durable et une stabilité accrue. La défense de ces règles est essentielle à la protection de nos intérêts nationaux. Nous renforcerons donc la sécurité de notre territoire, nos intérêts économiques, notre démocratie et notre culture.
Nous travaillons avec nos alliés pour renforcer la sécurité internationale. Et par le fait même celle du Canada. Maintenant, plus que jamais, le ‘’soft power’’ et le ‘’hard power’’ sont importants et interreliés. Nous augmenterons nos investissements dans nos forces armées grâce à l'actualisation de la politique de défense par mon collègue Bill Blair. Mais défendre notre souveraineté veut aussi dire que nous devons inclure la diplomatie dans notre appareil de sécurité C’est ce que nous ferons.
Au sud, nous continuerons à travailler avec notre ami le plus proche et notre plus grand allié, les États-Unis, pour renforcer la protection de notre frontière commune. Nous mettrons en place les accords nécessaires à la mise en œuvre d'une stratégie d'immigration équitable et humaine. Et nous continuerons à défendre notre ciel commun grâce à un Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) plus fort et plus intégré. L'achat de 88 avions de combat F-35 nous y aidera.
À l'est, nous assumons nos responsabilités transatlantiques... nous sommes un partenaire sur lequel l'OTAN peut compter. Rien que cet été, nous nous sommes engagés à étendre notre présence le long du flanc oriental de l'OTAN et à moderniser le groupement tactique multinational que nous dirigeons en Lettonie. Nous savons que la souveraineté de l'Ukraine est fondamentale pour la stabilité du monde. Pour celle du Canada. Nous continuerons donc à renforcer leur position sur le champ de bataille. Nous soutiendrons leur quête de paix. Et nous aiderons l’Ukraine à se reconstruire après la guerre.
À l'ouest, la concurrence entre grandes puissances s'intensifie dans la région indo-pacifique. Les tensions entre États, dont beaucoup ont des racines historiques communes, s’intensifient ou réapparaissent. S'affirmer comme un partenaire fiable qui contribue concrètement à la paix et à la sécurité dans la région implique d'accroître nos capacités militaires. Cela implique aussi d’investir dans la sécurité des frontières et dans la cybersécurité. Cela veut aussi dire d’accroître notre capacité de renseignement.
À l’avenir, je pense que nous devrons être aussi proches du Japon et de la Corée du Sud que du Royaume-Uni, de la France, de l'Allemagne ou de l'Italie. Et nous devrons investir dans nos relations avec l'ANASE, tout comme nous l'avons fait avec l'Union européenne.
Vous l’avez vu et lu, nos relations avec l'Inde traversent une période difficile. Nous continuons de croire que notre décision d'informer les Canadiens d'allégations crédibles concernant l'assassinat d'un citoyen canadien était la bonne. C’est un enjeu qui touche directement notre souveraineté et la sécurité de nos citoyens. Toutefois, dans notre réponse à ces événements, nous restons en contact avec le gouvernement indien. Il est important de se rappeler qu'il s'agit d'un moment dans une relation qui s'étend sur des décennies, et qui repose sur des liens solides entre nos deux peuples.
Et puis, il y a le nord. C’est le Grand Nord canadien qui nous rend uniques. Et nous ne pouvons pas sous-estimer l'importance de la sauvegarde de l'Arctique canadien. Les changements climatiques redessinent les routes maritimes, ce qui fait que de plus en plus de pays se tournent vers le nord. L'Arctique devient plus accessible, plus attrayant pour ceux qui veulent effectuer des recherches dans la région et y faire des affaires. C'est vrai pour la Russie. C'est certainement vrai pour la Chine, qui se définit désormais comme un État proche de l'Arctique.
L'exercice de notre souveraineté sur les terres et les eaux de l'Arctique canadien est une priorité fondamentale pour le Canada. Il s'agit notamment de protéger le passage du Nord-Ouest, qui sert de porte d'entrée vers la région. Le Canada s'efforcera d'identifier et de s'adapter à l'évolution des menaces dans l'Arctique. Nous ferons les investissements nécessaires pour renforcer notre sécurité et nos infrastructures essentielles dans le Nord. Nous investirons également dans le développement économique de la région, en partenariat avec les populations autochtones. Nous continuerons de travailler avec les États-Unis et nous investirons diplomatiquement dans nos relations avec les pays d'Europe du Nord — Islande, Norvège, Danemark, Suède et Finlande — qui croient également que l'Arctique est une région où l'État de droit doit prévaloir.
Le Canada est une fière démocratie. Nous avons une longue tradition démocratique, deux langues officielles, une société multiculturelle riche, une volonté de réconciliation et un engagement profond en faveur de l'État de droit. C'est ce que nous sommes. Et c'est en grande partie ce qui attire les immigrants des quatre coins du monde. Je sais que de nombreux Canadiens souffrent lorsqu'ils regardent l'état du monde. C'est pourquoi il est encore plus important de protéger notre démocratie. Mais nous ne pouvons pas considérer notre démocratie comme acquise. L'entretenir est un choix, un choix que nous devons faire chaque jour.
Les mouvements extrémistes et populistes se multiplient dans le monde entier. Nous ne devons pas être naïfs. Nous ne sommes pas à l'abri. Nous avons tous un rôle à jouer dans la défense de notre démocratie, et ce, des deux côtés de la chambre. Ce que nous disons a de l'importance. Et certains de nos silences parlent encore plus. Nous devons dénoncer clairement ceux qui cherchent à affaiblir notre démocratie, et promouvoir l'importance de son expression la plus simple et la plus puissante : le vote.
Nous protégerons notre peuple de toute forme d'ingérence étrangère. Nous ne le tolérerons pas dans nos élections, dans nos médias ou dans les médias sociaux. Ni parmi nos étudiants, ni dans notre société. L'ingérence étrangère n'est pas un phénomène nouveau. Nous ne sommes pas le seul pays confronté à ce problème. Les techniques d’ingérence évoluent. Et notre approche doit le faire également.
Nous avons créé des groupes indépendants chargés de surveiller les élections et avons mis en place une enquête publique sur les ingérences étrangères. Nous mettons en place un registre des acteurs étrangers afin de protéger les communautés qui sont souvent prises pour cible. Et, comme je l'ai dit très clairement, tout diplomate étranger qui s'engage dans ce type d'activité sera renvoyé.
Finalement, pour protéger la santé de notre démocratie, nous continuerons à protéger notre souveraineté culturelle et à défendre l'intégrité de nos médias.
Nous avons parlé du premier principe. Je parlerai maintenant de notre deuxième : notre diplomatie pragmatique.
Notre souveraineté survit mieux dans un système fondé sur des règles claires et équitables qui favorisent la prévisibilité. Et nous continuerons à défendre ce système, sans jamais transiger sur nos valeurs. Mais nous devons être pragmatiques.
Nous devons résister à la tentation de diviser le monde en camps idéologiques rigides. Car le monde ne peut se résumer à Démocraties contre Autocraties. L'Est contre l'ouest. Nord contre sud. Il serait naïf, à courte vue et contre-productif de forcer la majorité du monde à entrer dans l'une ou l'autre de ces catégories. Naïf parce que les pays du Sud Global ne peuvent pas se permettre de choisir un camp plutôt qu'un autre. À courte vue parce que les défis auxquels nous sommes confrontés exigeront de tous les États, malgré leurs différences, qu'ils coopèrent et respectent les règles fondamentales. Et contre-productif, car obliger les États à choisir un camp plutôt qu'un autre risque de faire fuir les partenaires potentiels.
Je m'inspire de la diplomatie pragmatique de notre passé. Lors de mon séjour en Macédoine du Nord, j'ai été surprise de voir la statue de l'ancien premier ministre Pierre Elliot Trudeau dans les couloirs du ministère des Affaires étrangères. Cette statue est un rappel du temps qu'il a investi, en tant que leader occidental, pour nouer des relations avec des pays non alignés de l’époque.
À une époque où la division entre l'Occident et l'Union soviétique était profonde, M. Trudeau était déterminé à nouer des liens avec des pays qui ne s’alignaient pas à l’un ou l’autre des camps. Qui ne voyaient pas leurs valeurs, ni leurs besoins, être reflétés par l’état du monde. Tout au long de cette période de tensions, le Canada a été considéré comme un partenaire crédible pour engager les pays dans la voie de la paix et de la stabilité.
Pour moi, il s'agit d'une diplomatie pragmatique qui consiste à garder les alliés proches, tout en étant sensibles aux autres perspectives afin d'encourager les autres à tenter leur chance pour la paix. Nous défendrons toujours nos intérêts nationaux. Nous défendrons toujours nos valeurs. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de nous fermer à ceux avec qui nous ne sommes pas d'accord. L'engagement ne signifie pas que nous soutenons ou approuvons les politiques et les actions des autres.
Nous ne sommes pas naïfs — nous savons que les résultats de ce type de diplomatie sont parfois mitigés. Mais si nous refusons de nous engager, nous créons des incitations supplémentaires pour que ceux qui ne partagent pas nos buts s’unissent ensemble. Lorsque le respect des règles diminue, les chaises vides ne servent à personne.
Je veux être claire : je suis quelqu’un qui ouvre des portes, pas quelqu’un qui les ferme. Par conséquent, à de rares exceptions près, le Canada s'engagera.
La sécurité du monde étant en jeu, notre sécurité étant en jeu, nous ne pouvons pas nous contenter de compter sur nos vieux amis. Nous redoublerons d'efforts pour une diplomatie tournée vers l'avenir. Et nous devrons tendre la main à de nouveaux partenaires au sein d'une large coalition d'États de partout dans le monde. Nous devons exiger que chaque pays respecte la souveraineté et l'intégrité territoriale des autres. Il s'agit là d'un principe fondamental de la Charte des Nations unies. Le Canada s'efforcera de promouvoir des accords sur des principes de base. Respect des règles et du droit international. Souveraineté et intégrité territoriale. Comprendre que les menaces qui pèsent sur la sécurité internationale sont des menaces pour notre prospérité commune. À notre mode de vie. En effet, si le Canada parvient à promouvoir des accords fondés des règles de base au sein d'un groupe plus large d'États, tous les États et toutes les régions du monde en bénéficieront.
Comment proposons-nous de le faire? Nous devons apprendre de notre propre histoire. Les Canadiens ont joué un rôle de premier plan dans la création des règles et institutions internationales. C’est maintenant notre responsabilité que le système international se modernise avec notre époque. Il doit être réformé pour mieux répondre aux défis de paix et de sécurité que le monde doit affronter. C’est pourquoi nous nous engageons à accroître notre présence aux Nations unies et dans les institutions multilatérales. Nous allons également répondre à la frustration et aux appels au changement des pays à plus faibles revenus, en nous efforçant de rendre la Banque mondiale et le FMI plus efficaces.
Si nous voulons construire un monde plus stable, la diplomatie est un outil essentiel. Nous devons l'utiliser aussi efficacement que possible pour renforcer les infrastructures de sécurité du Canada et du monde dans lequel nous vivons.
Il est essentiel pour notre réussite de veiller à ce que la diplomatie canadienne soit adaptée au XXIe siècle. Les diplomates sont en première ligne de notre travail dans le monde. Ils sont nos yeux et nos oreilles sur le terrain. Leur travail est l'une des clés de notre paix et de notre sécurité collective. Et le pouvoir de nos ambassades réside dans notre capacité à faire avancer des objectifs communs. C'est pourquoi nous renforçons notre empreinte diplomatique en ouvrant six nouvelles ambassades le long du flanc oriental de l'Europe, en Arménie, au Rwanda et aux Fidji, pour les îles du pacifique. C'est aussi pourquoi nous avons nommé un nouvel ambassadeur auprès de l'Union africaine et reconduit un ambassadeur auprès du Royaume d'Arabie saoudite.
Nous sommes également en train de nous regarder honnêtement dans le miroir et d'entreprendre des changements transformationnels au sein d'Affaires mondiales Canada, via notre plan pour « le futur de la diplomatie ». Nous allons investir afin de nous assurer d’avoir les personnes, les outils et la présence mondiale nécessaire pour réussir aujourd'hui et dans le futur.
Le monde se trouve à un point d'inflexion. Nous sommes en plein rééquilibrage géopolitique. Les puissances mondiales pèsent de tout leur poids pour perturber la paix pour laquelle les Canadiens se sont battus et ont donné leur vie. Des crises de plus en plus fréquentes et complexes ébranlent les fondements du système qui nous a permis de rester en sécurité.
Nous devons maintenant tracer la voie vers la construction d'une base solide pour nos enfants. Renforcer le système international qui a apporté la stabilité mondiale. Et le remodeler pour qu'il devienne plus inclusif. Les Canadiens peuvent être assurés que nous avons les yeux grands ouverts pour relever ce défi. Et nous sommes déterminés à faire en sorte que le Canada, et nos diplomates dans le monde entier, soient équipés pour relever ces défis.
Et je m'engage à fournir aux Canadiens une mise à jour de ce travail chaque année. Pour y parvenir, nous nous appuierons sur l'héritage diplomatique du Canada. Nous utiliserons les atouts de nos gens. Nous ferons appel à leur compassion et à leur créativité.
Avec humilité et détermination.
Annexe B : Allocution de la ministre Joly devant les employés et les chefs de mission d'Affaires mondiales Canada
Le 7 juin 2023 – Ottawa, Canada
Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à sa politique sur les communications.
Merci, David Morrison, et merci à vous tous.
On me demande souvent ce que c'est que d'être ministre des Affaires étrangères pendant cette période.
En réponse à cette question, je pense au grand honneur de pouvoir représenter le meilleur pays du monde et au privilège d'être aux premières loges du travail incroyable que vous accomplissez aux quatre coins du monde.
Et je pense aussi à la rapidité et l'ampleur des changements qui sont arrivés au cours des 18 derniers mois de mon mandat.
Nous sommes à un tournant de l'histoire.
Je sais que toutes les personnes présentes dans cette salle le comprennent et en ressentent le poids.
Notre monde est marqué par les turbulences géopolitiques, l'imprévisibilité et l'incertitude.
Le système fondé sur des règles qui nous a permis de rester en sécurité est en train de se fissurer, ce qui soumet les institutions qui en dépendent à des tensions systémiques.
L'invasion de l'Ukraine par le président Poutine en est la preuve évidente.
Mais nous savons tous ici que ce mouvement géopolitique, a commencé bien avant le 24 février, parlez en à Kirsten Hillman à Washington, et que ce mouvement a des répercussions bien au-delà des frontières de l'Ukraine, voire même de l’Europe.
Dans le monde entier, nous voyons :
- l'audace croissante des régimes autoritaires ;
- l'utilisation de l'information comme arme ;
- des démocraties menacées ;
- des pays, grands et petits, aux prises avec les changements climatiques ;
- des crises en Haïti, en Afghanistan, au Soudan, au Venezuela et au Myanmar ; et
- une crise mondiale des réfugiés.
C'est un tableau sombre, mais nous tous dans cette salle savons que ce n'est qu'une facette de l'histoire.
Face à ces défis, il y a de l’espoir, et on peut le trouver sur les visages des Ukrainiens qui refusent d'abandonner la lutte pour leur liberté, et la nôtre aussi, des femmes et des filles en Iran, qui descendent dans la rue pour se battre pour leurs droits, et des défenseurs des droits de la personne, des journalistes et des activistes qui font briller la lumière dans les coins sombres du monde et exposent la nécessité d'un changement.
Nous avons devant nous un défi qui ne se présente qu'une fois par génération, et la façon dont nous y répondrons définira les décennies à venir.
Il est essentiel de s'assurer que nous disposons d'une diplomatie modernisée, adaptée à cet objectif au 21e siècle.
Il s’agit non seulement d’une priorité importante pour notre gouvernement, mais également pour moi-même.
Il y a un an, je vous ai dit que nous allions entreprendre une grande transformation ici à Affaires mondiales Canada.
J'ai dit qu’on allait se regarder dans le miroir, faire preuve d’humilité et se poser les vraies questions.
Nous avons eu de bonnes discussions avec les gens ici à l’interne en organisant plus de 80 consultations avec le personnel, les missions et les parties prenantes.
Nous avons également travaillé avec le Conseil consultatif externe qui a discuté avec certains d'entre vous et d'anciens chefs de mission.
Mais nous nous sommes également interéssés à ce qui se passe ailleurs dans le monde, en consultant notamment d'autres pays, qui eux aussi, modernisent leur ministère des affaires étrangères.
Aujourd'hui, j'aimerais faire le point sur ce que nous avons entendu au cours de ce processus et sur la direction que nous prenons.
J'aimerais vous remercier d'avoir envoyé vos idées et vos propositions. Pour avoir partagé vos réflexions et vos conseils.
Je dois dire que j'ai été frappée par le degré de convergence de ce que les gens disaient.
Ce que nous avons entendu, c'est que le Canada a besoin d'un ministère qui soit stratégique et influent, agile et réactif. Un ministère capable d'articuler, de coordonner et d'exécuter efficacement un programme mondial complet. Et qui est ouvert et connecté aux personnes que nous servons - tous les Canadiens - et au monde.
Le rythme des changements dont nous avons parlé exige un ministère moderne, digne du 21e siècle, capable d'anticiper, d'analyser, de comprendre et de gérer les nouvelles questions de politique étrangère.
Capable de tirer profit de l'étendue et de la richesse de l'expertise et de l'expérience internationale disponibles au Canada et à l'étranger.
On a également entendu que notre ministère doit être en mesure de diriger la politique internationale au sein de l’entièreté du gouvernement afin qu’elle soit cohérente et s’inscrive de manière durable au sein des priorités du cabinet.
Les autres ministères et agences vont de plus en plus se tourner vers nous parce que la majorité des questions de politique domestique comportent désormais une dimension internationale.
Le plus important, et je ne le soulignerai jamais assez, c'est qu'on nous a dit qu'il fallait investir dans notre personnel.
Nos employés sont nos yeux et nos oreilles sur le terrain. Mais plus encore, vous êtes le cœur et l'âme de notre diplomatie.
Vous, et vos familles, avez consacré vos vies au service de notre grand pays.
En retour, nous devons nous assurer que vous disposez des outils et des ressources nécessaires pour réussir.
Nous devons bâtir une main-d'œuvre qualifiée, bilingue, en bonne santé et vouée à l'excellence. Une main-d'œuvre qui voit son travail et son parcours de croissance valorisés. Et une main-d'œuvre où chaque employé se sent invité à contribuer tout ce qu'il a au travail.
Nous savons à quel point notre politique étrangère et notre service extérieur bénéficient de la diversité des pensées, des expériences vécues et des antécédents.
Nous savons que nous sommes forts non pas en dépit, mais grâce à nos différences.
Je vois quatre grandes pistes d'action. Nous devons investir d'abord et avant tout dans notre personnel, ensuite dans notre expertise en matière de politiques, troisièmement dans notre présence et enfin dans nos processus.
- Il est essentiel d'investir dans notre personnel. S'assurer qu'ils se sentent soutenus, écoutés et valorisés est nécessaire pour améliorer notre culture organisationnelle.
- nous savons qu'il est nécessaire de réorganiser le recrutement et la formation ;
- d'accroître la diversité ;
- de renforcer les compétences en matière de langues officielles - les francophones doivent pouvoir parler leur langue maternelle au ministère - et des connaissances en langues étrangères ;
- et d'apporter un plus grand soutien à notre personnel et à leurs familles à l'étranger, y compris en temps de crise.
Lorsque nous considérons notre personnel, et vous m’avez entendu dire à plusieurs reprises l'importance de nos employés recrutés sur place. Ils sont au cœur de nos missions à l'étranger et nous devons mieux les soutenir. Nous en tiendrons compte au fur et à mesure que nous tracerons la voie à suivre.
- Nous augmenterons notre expertise politique dans des domaines clés tels que les changements climatiques, l'énergie et les minéraux critiques, la cybersécurité, l'intelligence artificielle et les politiques numériques. Nous renforcerons notre capacité à anticiper et à gérer la réponse du Canada aux crises prolongées.
- Nous renforcerons notre présence à l'étranger - dans des missions multilatérales clés, à commencer par l'ONU, le G20 et d'autres pays stratégiquement importants.
- Enfin, nous devons nous assurer qu’AMC dispose des outils, des processus nécessaires et d’une culture de priorisation pour travailler efficacement et être protégé contre les cybermenaces.
Aujourd’hui, nous avons beaucoup parlé de notre vision pour notre ministère. Et je suis contente qu’on ait pu ensemble poser ce premier jalon.
Maintenant, il faut tracer la voie à suivre pour que le tout devienne réalité.
Nous avons devant nous un plan ambitieux et le mettre en action nécessitera beaucoup de travail.
C’est pourquoi Antoine Chevrier est en charge du plan de mise en oeuvre de cette réforme.
Je sais son équipe et lui sont déjà au travail. Vous pouvez vous attendre à voir notre plan d’ici le 1er septembre de cette année.
L'équipe, dirigée par Antoine, travaillera tout au long de l'été sur notre plan d'action de mise en œuvre. Vous pouvez vous attendre à le voir d'ici le 1er septembre.
Bien sûr, nous n'attendons pas cette date pour commencer. Le travail de modernisation et d'adaptation est déjà bien entamé.
On peut le voir dans notre stratégie indo-pacifique et dans l'accroissement de notre empreinte diplomatique.
Depuis que je suis devenu ministre, nous avons annoncé la création de nouvelles ambassades en Estonie, en Lituanie, en Slovaquie, en Arménie, aux Fidji et au Rwanda.
Nous avons également nommé un nouvel ambassadeur auprès de l'Union africaine et reconduit un ambassadeur en Arabie saoudite.
Au total, cela représente six nouvelles ambassades et huit nouveaux ambassadeurs.
Nous avons déjà augmenté notre capacité consulaire et augmenté le financement climatique, et nous nous efforçons de créer un lieu de travail plus sain et plus diversifié.
Il est certain que cette transformation comportera des défis, et qu'elle prendra du temps.
Nous nous embarquons dans un voyage de transformation, d'évolution, ensemble.
Mais vous pouvez être assuré que nous nous attaquons à ce problème avec le sérieux et l'ambition qu'il mérite.
Vous pouvez compter sur moi pour être votre championne, en particulier au conseil des ministres.
Chacun d'entre vous dans cette salle comprend les moteurs du changement auxquels nous sommes confrontés.
Vous comprenez que la diplomatie fait partie de notre architecture de sécurité.
Et que la sécurité du monde est fondamentale non seulement pour nos intérêts, mais aussi, de plus en plus, pour notre prospérité.
Le moment est venu d'investir et de s'adapter.
Nous ne réussirons cette transformation que s'il y a un sentiment d'appartenance collectif. Votre leadership sera crucial.
Et on a besoin de vous. Vous êtes sur les lignes de front du Canada à l'étranger. Vous pouvez être les leaders de ce changement, et aider à diriger la transformation.
J'ai hâte de discuter avec vous et de travailler ensemble sur ce programme passionnant.
Merci beaucoup de votre attention, et ça me fera plaisir de répondre à vos questions.
Annexe C : Plan de mise en œuvre de la transformation
Sur cette page
- Introduction
- Notre culture organisationnelle : renforcer notre fondation
- Nos gens : devenir un employeur de choix, au Canada et à l’étranger
- Notre présence mondiale : accroître notre influence et notre engagement là où cela importe le plus
- Notre politique : tirer parti de nos atouts pour promouvoir les intérêts nationaux du Canada
- Nos processus et nos outils : construire une organisation à rendement élevé
- Permettre la transformation : engagement, prudence et responsabilité
- Tableaux récapitulatifs du plan de mise en œuvre de la transformation
Introduction
Après 3 décennies de sécurité et de prospérité sans précédent, le Canada fait face à un recentrage du pouvoir économique et politique au détriment de ses alliés et partenaires traditionnels, à un retour de la rivalité entre grandes puissances, à une vulnérabilité croissante face à des menaces transnationales comme les changements climatiques et les cyberattaques, ainsi qu’à une évolution technologique rapide. Parallèlement, le tissu social canadien a évolué : les Canadiens ont beaucoup plus de liens avec le reste du monde que par le passé, et leurs attentes sont plus élevées quant à la façon dont leur gouvernement doit promouvoir et protéger leurs intérêts à l’étranger. Affaires mondiales Canada (AMC) est au premier plan des politiques et des activités internationales du Canada. Le Ministère a une histoire dont il est fier, mais il doit maintenant s’adapter à un environnement qui évolue rapidement. Aux prises avec des pressions similaires, de nombreux alliés et partenaires du Canada réinvestissent dans leurs capacités diplomatiques. Le Canada doit aussi le faire maintenant, sinon il risque de perdre du terrain face à ses partenaires et à ses concurrents.
C’est dans ce contexte qu’Affaires mondiales Canada met en œuvre une transformation organisationnelle pluriannuelle afin d’être bien équipé pour aider les Canadiens à relever les défis mondiaux d’aujourd’hui et de demain. La mise en œuvre de ce plan de transformation triennal et évolutif fait suite au lancement en juin 2023 du document de travail intitulé L’avenir de la diplomatie : transformer Affaires mondiales Canada. Le plan explique la façon dont AMC se transformera pour mieux remplir ses mandats dans les domaines des affaires étrangères, du commerce, de l’aide internationale et du soutien consulaire.
Notre plan de mise en œuvre décrit un programme ambitieux axé sur les résultats et relevant des cinq piliers suivants :
- Notre culture organisationnelle : Renforcer notre fondation
- Nos gens : Devenir un employeur de choix, au Canada et à l’étranger
- Notre présence mondiale : Accroître notre influence et notre engagement là où cela importe le plus
- Notre politique : Tirer parti de nos atouts pour promouvoir les intérêts nationaux du Canada
- Nos processus et nos outils : Construire une organisation à rendement élevé
Ce plan est évolutif et il changera au fil du temps. Les mesures clés et les résultats présentés ci-dessous s’appuient sur les travaux déjà bien engagés et sont tous nécessaires pour atteindre les principaux objectifs de ce processus de transformation.
Notre culture organisationnelle : Renforcer notre fondation
Notre culture organisationnelle : tableaux récapitulatifs
La culture est au cœur de cet effort. La transformation d’AMC sera fondée sur la définition de nos valeurs et principes communs : ce qui nous anime et nous définit en tant que ministère et ce que devraient être les principaux moteurs de nos efforts de transformation. D’ici à la fin de l’année 2023, AMC développera et publiera une déclaration qui nous servira de boussole et qui énoncera notre aspiration commune, les valeurs et principes fondamentaux de notre organisation, et la culture que nous voulons maintenir et renforcer. Nous nous attendons à y retrouver un engagement à la transparence, à la responsabilité partagée, à l’excellence, au service et à la collaboration. Nous savons également que les employés veulent que nous prenions des risques calculés, que nous brisions les silos et que nous encouragions une culture de réallocation des ressources. Enfin, l’équité, la diversité et l’inclusion, les langues officielles et le bien-être des employés continueront d’être au premier plan de tout ce que nous faisons. Cependant, la transformation de notre organisation par le renforcement de sa culture ne s’achèvera pas avec la publication d’une déclaration. Elle ne sera couronnée de succès que si elle est suivie d’actions durables résultant en un changement de nos comportements. C’est donc pourquoi nous nous réengagerons chaque année à respecter ces valeurs et ces principes et à faire le point sur nos progrès.
Parmi les résultats clés :
- Des valeurs et des principes communs : AMC incarne ces valeurs : prise de risques calculés, transparence, responsabilité partagée, bien-être, excellence, service, équité, diversité et inclusion, gestion efficace des ressources et collaboration
- Équité, diversité et inclusion : Les employés d’AMC sont représentatifs du Canada dans toute sa diversité et contribuent activement et à tous les niveaux à une culture organisationnelle inclusive et équitable
- Collaboration et partage des connaissances : AMC est une organisation axée sur l’apprentissage qui partage systématiquement ses connaissances au sein du Ministère, tire parti de ses expériences, de son expertise et de ses réseaux et s’appuie sur ceux-ci
- Langues officielles : La capacité d’AMC en matière de langues officielles est renforcée dans l’ensemble du Ministère et l’utilisation des deux langues officielles est encouragée de manière égale
Nos gens : Devenir un employeur de choix, au Canada et à l’étranger
Nos gens : tableaux récapitulatifs
Tout au long de la transformation, nous continuerons à nous concentrer sur notre atout le plus important, nos gens. Nous soutiendrons tous les niveaux et toutes les catégories d’employés afin qu’ils contribuent à l’organisation à leur plein potentiel et mènent des carrières intéressantes. Pour ce faire, nous renforcerons les compétences et investirons dans le perfectionnement professionnel à long terme, en mettant l’accent sur l’équité, la diversité, l’inclusion, la réconciliation avec les peuples autochtones, et les langues officielles. Nous miserons également sur le renouvellement de notre service extérieur et ferons du Canada un employeur concurrentiel pour nos employés recrutés sur place dans le monde entier. Nous veillerons à ce que les bonnes personnes se trouvent au bon endroit, au bon moment et à ce qu’elles possèdent les compétences nécessaires pour répondre aux priorités internationales du Canada. Cela signifie que nous devrons examiner attentivement la manière dont nous gérons les ressources humaines, réévaluer nos processus et adopter des solutions numériques novatrices et efficaces.
Parmi les résultats clés :
- AMC est un employeur de choix : Employeur concurrentiel, AMC attire, soutient et retient les talents au Canada et à l’étranger en priorisant le perfectionnement professionnel et l’apprentissage, et en investissant dans le renouvellement de sa main-d’œuvre
- Un modèle de service plus souple : Les processus de ressources humaines d’AMC sont modernisés afin de simplifier les opérations, d’augmenter l’efficacité et de créer une capacité de pointe
- Soutenir le déploiement à l’étranger : Les employés et leurs familles en poste à l’étranger bénéficient d’un soutien efficace
- Renforcer le rôle des chefs de mission (CDM) : Le rôle des chefs de mission est renforcé en confirmant leur fonction de chef de la direction des missions du Canada à l’étranger
Notre présence mondiale : Accroître notre influence et notre engagement là où cela importe le plus
Notre présence mondiale : tableaux récapitulatifs
Pour mener à bien notre tâche en tant que ministère des affaires étrangères intégré et influent qui s’appuie sur ses atouts uniques, nous devons être présents dans le monde aux bons endroits et au bon niveau. Cela n’a jamais été aussi important dans un contexte multipolaire émergent dans lequel le Canada doit maintenir et entretenir des alliances et établir de nouveaux partenariats. Nous devons renforcer notre présence sur le terrain pour promouvoir et protéger les intérêts stratégiques du Canada là où ils importent le plus. Nous mettons au point des outils et une gouvernance qui nous permettent de prendre des décisions souples afin d’ajuster plus facilement notre empreinte en fonction des événements et d’utiliser des moyens novateurs pour maximiser notre présence à l’étranger. Nous étendrons notre influence au sein des organisations multilatérales et dans les pays d’importance stratégique pour le Canada, en nous appuyant sur des approches fondées sur des données, pour déterminer où nous pouvons avoir le plus d’impact pour la population canadienne. Nous renforcerons et élargirons également notre fonction de communication et de diplomatie publique en nous appuyant sur les valeurs, la culture et les liens interpersonnels du Canada.
Parmi les résultats clés :
- Présence à l’étranger : Le Canada dispose d’une représentation adéquate à l’étranger, ce qui lui permet de continuer d’accroître son influence mondiale, de défendre ses intérêts nationaux et d’offrir des services de qualité aux Canadiens
- Présence au sein des organisations multilatérales : AMC accroit son influence au sein des organisations multilatérales afin de promouvoir les intérêts nationaux du Canada, notamment par des moyens novateurs
- Communication, défense des intérêts et diplomatie publique : AMC établit un lien efficace avec les Canadiens et les publics étrangers en renforçant la communication, la défense des intérêts et la diplomatie publique
Notre politique : Tirer parti de nos atouts pour promouvoir les intérêts nationaux du Canada
Notre politique : tableaux récapitulatifs
AMC augmentera et intensifiera systématiquement son engagement auprès des universitaires, de la société civile et d’autres parties prenantes afin que ses politiques et activités stratégiques soient plus informées et plus efficaces. En outre, nous chercherons à renforcer nos approches et nos capacités pour soutenir des réponses intégrées et pangouvernementales aux questions d’intérêt national ayant des répercussions sur l’ensemble des Canadiens, notamment le changement climatique, l’énergie, les minéraux essentiels, la surveillance de la chaîne d’approvisionnement, les technologies émergentes et l’ensemble des crises mondiales qui se chevauchent et surviennent de plus en plus fréquemment.
Parmi les résultats clés :
- Fonction de politique ouverte : AMC s’engage ouvertement auprès de partenaires externes et d’experts politiques du Canada et du monde entier et se concentre sur les futurs défis mondiaux
- Leadership cybernétique et numérique : AMC joue un rôle de premier plan dans les efforts déployés par l’ensemble du gouvernement pour définir des normes mondiales en matière de technologies émergentes et de technologies perturbatrices
- Changement climatique, transition écologique et minéraux essentiels : AMC tire parti de ses atouts mondiaux uniques pour travailler avec des partenaires à la mise en œuvre d’approches pangouvernementales en matière de changement climatique, de transition écologique et de minéraux essentiels
- Réponse aux crises : AMC dirige efficacement les réponses de l’ensemble du gouvernement aux crises mondiales, en s’appuyant sur ses capacités consulaires et humanitaires bien établies
Nos processus et nos outils : Construire une organisation à rendement élevé
Nos processus et nos outils : tableaux récapitulatifs
Nous allons travailler fortement à améliorer notre efficacité, afin d’être en mesure, au fil du temps, d’orienter notre personnel et nos ressources vers des activités de plus grande valeur pour les Canadiens. Mieux gérer notre charge de travail contribuera à améliorer le bien-être de nos équipes et à accroître notre efficacité. En septembre 2023, nous allons lancer un examen du fardeau bureaucratique et un plan d’action couvrant l’ensemble du Ministère. Tirant parti d’un éventail de nouvelles technologies, nous travaillerons à réduire les processus lourds et la charge de travail à l’administration centrale et au sein de nos missions à l’étranger ce qui permettra à notre personnel de se concentrer sur ce qui importe le plus. En nous appuyant sur nos acquis, nous allons moderniser nos services informatiques et numériques, améliorer la maîtrise des données et la gestion des connaissances, et transformer les outils et les processus qui sous-tendent la mise en œuvre des programmes d’aide internationale du Canada. Nous étudierons également les options pour adapter nos instruments afin qu’ils aient la flexibilité pour permettre au Ministère de mieux opérer à l’échelle mondiale. L’exploitation des technologies nouvelles et émergentes, la réduction de l’aversion au risque et la simplification de nos méthodes de travail sont au cœur de l’objectif consistant à mettre en place des outils et processus modernes adaptés à un ministère des affaires étrangères du XXIe siècle.
Parmi les résultats clés :
- Fardeau bureaucratique : AMC travaille efficacement, prend des risques calculés et se concentre sur des travaux de plus grande valeur pour les Canadiens
- Subventions et contributions (S et C) : AMC possède un ensemble modernisé d’outils et de processus qui maximise l’efficacité, les partenariats et la valeur pour les Canadiens
- La pierre angulaire de la GI-TI : Grâce à sa base et à son infrastructure de GI-TI solides, sûres et fiables, AMC dispose d’une base numérique résiliente et sûre
- Outils et systèmes : Les plateformes d’AMC sont modernes, novatrices, interconnectées et adaptées aux nouveaux besoins du Ministère et le Ministère adopte les comportements et les pratiques nécessaires pour utiliser efficacement les outils et les systèmes afin de bien partager et gérer les connaissances
- Compétences numériques : Les employés d’AMC possèdent les outils et la formation nécessaires pour innover et optimiser leur travail et l’améliorer grâce à une meilleure maîtrise du numérique et des données
- Connaissances tirées des données : AMC exploite pleinement les données à des fins d’analyse complexe, de prise de décision et d’élaboration de politiques
Permettre la transformation : Engagement, prudence et responsabilité
L’exercice de transformation d’AMC se met en place à un moment où le gouvernement du Canada recentre ses dépenses. Le plan de mise en œuvre a été élaboré dans cet esprit, en adoptant de nombreuses approches qui n’ont aucun coût ou peuvent être entièrement prises en charge par les ressources actuelles. Nous suivrons cet état d’esprit et cette discipline, ainsi qu’une approche préconisant le réinvestissement des économies et des gains d’efficacité pour soutenir et garantir la durabilité de la transformation d’AMC et pour promouvoir une culture de réallocation. Des progrès seront réalisés sur un certain nombre de fronts avec les niveaux de ressources existants, et nous engagerons très bientôt le personnel et les partenaires d’AMC sur ces initiatives clés. Toutefois, des ressources supplémentaires seront nécessaires pour assurer la mise en œuvre complète de certaines initiatives. Les sources exactes de ces ressources, qui incluront la réallocation interne, doivent encore être confirmés et les travaux visant à les identifier feront partie des prochaines étapes. Ce plan de mise en œuvre triennal et évolutif sera régulièrement mis à jour afin d’y ajouter de nouvelles initiatives et idées, de montrer les progrès réalisés dans le cadre des initiatives actuelles et de garantir la transparence et l’obligation de rendre compte.
Tableaux récapitulatifs du plan de mise en œuvre de la transformation
Résultats et mesures | Début | Fin |
---|---|---|
Des valeurs et des principes partagés : AMC incarne les valeurs suivantes : prise de risques calculés, transparence, responsabilité partagée, bien-être, excellence, service, équité, diversité et inclusion, gestion efficace des ressources et collaboration | ||
Développer et publier une déclaration qui nous servira de boussole, énonçant notre aspiration commune et notre engagement à l’égard de valeurs et principes clés, ainsi qu’un réengagement annuel à l’échelle de l’organisation dirigé par les cadres supérieurs | 2023 | 2023 |
Mettre en œuvre un cadre de responsabilisation annuel aligné sur le Code de valeurs et d’éthique d’AMC et le Code de conduite des représentants du Canada à l’étranger | 2024 | En continu |
Adapter constamment ce plan de mise en œuvre, en utilisant les données recueillies par l’intermédiaire d’enquêtes ciblées, de groupes de discussion et de consultations, dont les résultats du Sondage auprès des fonctionnaires fédéraux, afin d’élaborer des plans d’action basés sur la rétroaction des employés | 2023 | En continu |
Publier une déclaration de leadership sur le site AMCOuvert définissant une approche globale afin de devenir une organisation plus ouverte dans l’élaboration de politiques et dans d’autres domaines | 2023 | 2023 |
Publier un rapport annuel sur les cas d’inconduite et les actes répréhensibles | 2023 | En continu |
Équité, diversité et inclusion : Les employés d’AMC sont représentatifs du Canada dans toute sa diversité et contribuent activement et à tous les niveaux à une culture organisationnelle inclusive et équitable | ||
Faire progresser la mise en œuvre du Plan d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI) du Ministère et appliquer une optique de EDI et d’ACS+ intersectionnelle à toutes les initiatives de transformation | 2023 | En continu |
Étendre la mise en œuvre du Plan d’action de la Stratégie de lutte contre le racisme, notamment le programme de parrainage des sous-ministres | 2023 | En continu |
Accélérer la mise en œuvre du Plan d’action du Ministère sur la réconciliation avec les peuples autochtones, en renforçant notamment la représentation Autochtone à tous les niveaux du personnel et en intégrant les perspectives autochtones à tous les secteurs d’activité | 2023 | En continu |
Mettre pleinement en œuvre le Plan d’accessibilité du Ministère afin de supprimer et de prévenir les obstacles et de rendre l’organisation plus accessible aux personnes en situation de handicap | 2023 | En continu |
Collaboration et partage des connaissances : AMC est une organisation axée sur l’apprentissage qui partage systématiquement ses connaissances au sein du Ministère, tire parti de ses expériences, de son expertise et de ses réseaux et s’appuie sur ceux-ci | ||
Lancer une charte sur l’utilisation de l’information, de la technologie, des connaissances et des données, définissant des engagements précis à intégrer aux évaluations de rendement afin d’accroître l’apprentissage entre pairs, la création de réseaux et le partage d’expertise | 2023 | 2023 |
Examiner activement les pratiques, plateformes et outils actuels et les modifier ou en concevoir de nouveaux au besoin pour permettre le partage des connaissances et la collaboration au sein du Ministère | 2023 | En continu |
Langues officielles : La capacité d’AMC en matière de langues officielles est renforcée dans l’ensemble du Ministère et l’utilisation des deux langues officielles est encouragée de manière égale | ||
Promouvoir des pratiques exemplaires afin d’encourager l’utilisation égale du français et de l’anglais au sein du Ministère | 2023 | En continu |
Veiller à ce que tous les employés connaissent leurs obligations en vertu de la Loi sur les langues officielles et à ce que ces derniers, en particulier ceux qui occupent des postes de direction au Canada et à l’étranger (sous-ministres, sous-ministres adjoints, chefs de mission, etc.), possèdent les compétences linguistiques requises | 2023 | En continu |
Centraliser la formation en langues officielles et en élargir l’accès aux employés de toutes les classifications, et obtenir l’engagement des gestionnaires à appuyer la formation en langues officielles de leurs employés | 2024 | En continu |
Résultats et mesures | Début | Fin |
---|---|---|
AMC est un employeur de choix : AMC attire les talents, les soutient et les retient, au Canada et à l’étranger, en étant un employeur concurrentiel, en priorisant le perfectionnement professionnel et l’apprentissage, et en investissant dans le renouvellement de sa main-d’œuvre | ||
Créer des cadres de perfectionnement professionnel destinés à l’ensemble du personnel d’AMC, avec le soutien d’une unité spécialisée | 2024 | En continu |
Élargir nos outils et pratiques de gestion du rendement, en veillant notamment à ce que la gestion des talents soit étendue à l’ensemble de l’organisation et à ce que nous disposions des outils nécessaires pour exiger des évaluations complètes pour les gestionnaires | 2023 | En continu |
Renforcer l’engagement, par l’entremise d’accords de gestion du rendement des cadres, de consacrer une période minimale au mentorat et à l’accompagnement des collègues d’AMC | 2024 | En continu |
Examiner le cadre stratégique du personnel recruté sur place et le mettre à jour, accélérer l’initiative de modernisation des avantages du personnel recruté sur place pour accroître la compétitivité d’AMC dans l’ensemble de son réseau | 2024 | En continu |
Élaborer une politique garantissant un niveau adéquat de protection et de soins au personnel recruté sur place, en particulier en période de crise, en consultation avec les ministères partenaires concernés | 2023 | 2024 |
Moderniser les outils actuels pour répertorier les compétences, les connaissances, l’expertise et les compétences en langues étrangères de l’ensemble du personnel et veiller à utiliser pour répondre aux besoins en capacité de pointe | 2024 | En continu |
Remanier l’Institut canadien du service extérieur afin d’aligner l’apprentissage avec les lacunes et les priorités qui ont été identifiées | 2023 | En continu |
Mettre en place des programmes d’échange avec les ministères et organismes clés de la fonction publique et envisager de les étendre aux organisations non gouvernementales pour augmenter les échanges et développer les compétences | 2024 | En continu |
Accroître les capacités dans les langues étrangères stratégiques, sur la base d’une cartographie permanente des langues actuelles, et s’assurer que le personnel satisfait aux exigences en matière de langues étrangères avant leur affectation | 2024 | En continu |
S’assurer que des exercices de recrutement et de promotion interne ont lieu régulièrement afin de permettre à tous les employés de passer d’une classification à une autre | 2024 | En continu |
Élargir et remplir les bassins d’agents du service extérieur grâce à des processus internes et à une approche améliorée du recrutement au niveau postsecondaire | 2024 | En continu |
Lancer une révision du processus d’affectation pour les cycles de rotation, avec la participation des chefs de mission, pour mieux aligner les talents sur les besoins de l’organisation | 2023 | En continu |
Un modèle de service plus souple : Les processus de ressources humaines d’AMC sont modernisés afin de simplifier les opérations, d’augmenter l’efficacité et de créer une capacité de pointe | ||
Moderniser et simplifier les opérations des RH dans toutes les activités pour améliorer la prestation de services | 2023 | En continu |
Automatiser les processus administratifs des RH en tirant parti des technologies émergentes, afin de permettre au personnel de se concentrer sur des travaux de plus grande valeur | 2024 | En continu |
Examiner la structure organisationnelle et la gouvernance de la Direction générale de la gestion des personnes et des talents (HCM) afin de s’assurer qu’elle réponde aux objectifs | 2023 | 2025 |
Mettre en place un centre d’expertise sur les données des ressources humaines afin d’améliorer la disponibilité et la visualisation de celles-ci, ainsi que la veille stratégique | 2025 | En continu |
Renforcer la capacité interne à enquêter sur les cas d’inconduite et d’actes répréhensibles et à les signaler | 2024 | En continu |
Concevoir et mettre en œuvre des modèles pour soutenir la capacité de pointe au Canada et à l’étranger, notamment en période de crise, au moyen d’affectations à court et à moyen terme et d’un programme annuel d’affectation temporaire, pour permettre aux employés de toutes les classifications d’acquérir de l’expérience à l’étranger | 2024 | En continu |
Soutenir le déploiement à l’étranger : Les employés et leurs familles en poste à l’étranger bénéficient d’un soutien efficace | ||
Plaider en faveur de la révision des Directives sur le service extérieur (DSE) pour s’assurer que le programme est adapté et qu’il répond aux besoins de la main-d’œuvre canadienne à l’étranger, en particulier en période de crise | 2023 | 2025 |
Analyser l’administration des DSE afin d’identifier les gains d’efficacité et les moyens de renforcer leur orientation client | 2024 | 2025 |
Améliorer le processus d’affectation en publiant des échéanciers pour toutes les étapes clés des cycles annuels d’affectation, en diffusant des listes prospectives d’affectations potentielles et en confirmant les affectations plus tôt au cours de l’année civile | 2023 | En continu |
Créer une capacité de soutien aux familles à toutes les étapes d’une affectation à l’étranger, y compris pour faire face aux défis liés à l’emploi du conjoint à l’étranger et au retour au Canada | 2024 | 2025 |
Rôle des chefs de mission (CDM) : Le rôle des chefs de mission est renforcé en confirmant leur fonction de chef de la direction des missions du Canada à l’étranger | ||
Assurer le déploiement en temps opportun des chefs de mission en devançant les dates de lancement du processus annuel des CDM | 2023 | En continu |
Veiller à ce que les CDM ou les représentants des missions participent à toutes les initiatives de transformation et structures de gouvernance d’entreprise d’AMC | 2023 | En continu |
Dans le cadre de l’examen des processus internes, cibler rapidement les mesures qui renforceront la prise de décision et la responsabilité des CDM quant aux ressources déployées dans leurs missions | 2023 | En continu |
Résultats et mesures | Début | Fin |
---|---|---|
Présence à l’étranger : Le Canada dispose d’une représentation adéquate à l’étranger, ce qui lui permet d’accroître son influence mondiale, de défendre ses intérêts nationaux et d’offrir des services de qualité aux Canadiens | ||
Élaborer des outils et mettre en place un mécanisme de gouvernance pour examiner et ajuster régulièrement la présence du Canada à l’étranger en envisageant, entre autres, des modèles novateurs de représentation à l’étranger, y compris des consuls honoraires | 2023 | En continu |
En fonction de l’examen de notre empreinte mondiale et en s’appuyant sur les expansions récentes, proposer au ministre des Affaires étrangères des options pour ajuster la présence du Canada à l’étranger, y compris dans les pays du G20 et dans d’autres lieux stratégiques | 2023 | 2023 |
Mettre en œuvre la décision ministérielle sur l’augmentation et la réallocation de la présence à l’étranger | 2024 | En continu |
Présence au sein des organisations multilatérales : AMC a accru son influence au sein des organisations multilatérales afin de promouvoir les intérêts nationaux du Canada, notamment par des moyens novateurs | ||
Proposer au ministre des Affaires étrangères des options pour continuer d’accroître notre présence dans les missions multilatérales stratégiques | 2023 | 2023 |
Élaborer des options pour accroître notre engagement par des moyens novateurs tels que la création d’une unité pour soutenir les candidatures, les détachements, les nominations et les élections aux sein des organes et organisations multilatéraux, et contribuer au Programme des administrateurs auxiliaires des Nations Unies | 2023 | 2023 |
Mettre en œuvre la décision ministérielle sur l’augmentation de l’empreinte d’AMC dans les organisations multilatérales | 2024 | En continu |
Communication, défense des intérêts et diplomatie publique : AMC établit un lien efficace avec les Canadiens et les publics étrangers en renforçant la communication, la défense des intérêts et la diplomatie publique | ||
Élargir les approches de communication d’AMC pour contrer la désinformation et la mésinformation parrainée par certains États étrangers. | 2023 | 2023 |
Élargir les communications de crise et d’urgence pour répondre à un environnement mondial de plus en plus complexe et instable | 2023 | 2024 |
Mener une étude à l’échelle d’AMC et présenter aux sous-ministres des options pour renforcer les communications stratégiques, la défense des intérêts et la diplomatie publique afin de consolider la collaboration des Canadiens et des publics étrangers | 2024 | 2024 |
Résultats et mesures | Début | Fin |
---|---|---|
Fonction de politique ouverte : AMC s’engage ouvertement auprès de partenaires externes et d’experts politiques du Canada et du monde entier et se concentre sur les futurs défis mondiaux | ||
Annoncer le lancement d’un carrefour ouvert des analyses qui fait systématiquement le pont entre l’élaboration des politiques et la recherche d’AMC et des experts et partenaires canadiens et étrangers, afin de mieux prévoir les problèmes mondiaux d’intérêt national et d’y répondre | 2023 | 2023 |
Organiser des tables rondes avec des experts et des universitaires afin de concevoir ensemble le carrefour ouvert des analyses | 2024 | 2024 |
Organiser une première conférence d’idées ouverte annuelle de haut niveau axée sur des questions clés d’intérêt national, notamment le changement climatique, la transition vers l’énergie propre et les minéraux essentiels | 2024 | En continu |
Lancer officiellement le carrefour ouvert des analyses avec la participation active des missions du Canada à l’étranger, des institutions universitaires canadiennes et étrangères et d’autres parties prenantes | 2024 | 2024 |
Publier, par l’intermédiaire du carrefour ouvert des analyses, des produits et des rapports d’analyse liés aux systèmes de gestion des connaissances d’AMC | 2025 | En continu |
Lancer de nouvelles bourses ”AMCOuvert” afin d’accueillir à l’administration centrale des chercheurs en résidence issus de divers établissements universitaires et enfin étendre l’initiative aux missions à l’étranger afin d’accueillir des chercheurs et des experts des universités locales | 2024 | En continu |
Leadership cybernétique et numérique : AMC joue un rôle de premier plan dans les efforts déployés par l’ensemble du gouvernement pour définir des normes mondiales en matière de technologies émergentes et de technologies perturbatrices | ||
Nommer à AMC un haut fonctionnaire spécialisé dans les questions liées à la cybernétique, aux technologies, à l’intelligence artificielle (IA) et au numérique afin d’exploiter les atouts de l’AMC, de collaborer avec les ministères et organismes partenaires et de consolider la collaboration des partenaires internationaux | 2023 | En continu |
En collaboration avec d’autres ministères et organismes et en tirant parti de notre présence à l’étranger, élaborer des approches stratégiques cohérentes pour aider à façonner et à engager des efforts liés à la gouvernance mondiale des technologies émergentes, y compris l’intelligence artificielle | 2024 | En continu |
Mettre en place un programme de sensibilisation interne aux enjeux technologiques et cybernétiques et rechercher la collaborer avec des partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux pour s’assurer pris en compte dans l’ensemble des politiques et des activités de programmation d’AMC | 2024 | En continu |
Changement climatique, transition écologique et minéraux essentiels : AMC tire parti de ses atouts mondiaux uniques pour travailler avec des partenaires à la mise en œuvre d’approches pangouvernementales en matière de changement climatique, de transition écologique et de minéraux essentiels | ||
En collaboration avec Environnement et Changement climatique Canada, Ressources naturelles Canada et d’autres partenaires, mieux intégrer les priorités en matière de climat, d’environnement et d’énergie dans l’engagement stratégique international du Canada, notamment en ce qui concerne les minéraux essentiels, la transition écologique, les chaînes d’approvisionnement et la promotion des investissements | 2023 | 2024 |
Améliorer les connaissances sur le climat dans l’ensemble d’AMC par la formation, l’exploitation du carrefour ouvert des analyses et le renforcement de la gestion des connaissances | 2024 | En continu |
Élaborer et présenter aux sous-ministres des options réalisables pour renforcer la contribution stratégique d’AMC au leadership pangouvernemental sur le changement climatique, la transition écologique et les minéraux essentiels | 2024 | 2025 |
Mettre en œuvre la décision sur le renforcement du leadership d’AMC dans les domaines du changement climatique, de la transition écologique et des minéraux essentiels | 2025 | En continu |
Réponse aux crises : AMC dirige efficacement les réponses de l’ensemble du gouvernement aux crises mondiales, en s’appuyant sur ses capacités consulaires et humanitaires bien établies | ||
Élaborer et tester des solutions provisoires pour augmenter la capacité de pointe et ainsi soutenir la réponse d’AMC en cas de crise | 2023 | 2024 |
Procéder à un examen complet du processus de gestion de crises d’AMC et présenter aux sous-ministres des solutions pour renforcer les réponses pangouvernementales à l’ensemble et à la durée des crises mondiales | 2023 | 2024 |
Améliorer les capacités et les approches d’AMC en matière de réponse aux crises | 2025 | En continu |
Résultats et mesures | Début | Fin |
---|---|---|
Fardeau bureaucratique : AMC travaille efficacement, prend des risques calculés et se concentre sur des travaux de plus grande valeur pour les Canadiens | ||
Lancer un exercice de réduction du fardeau bureaucratique et de modernisation des processus à l’échelle du Ministère sous la direction d’un sous-ministre, en prenant des mesures immédiates pour réduire les processus lourds et augmenter la prise de risques calculés à l’administration centrale et aux missions à l’étranger | 2023 | En continu |
Parallèlement, et en tenant compte des considérations liées à la sécurité de l’information, collaborer avec les premiers utilisateurs pour développer des approches et des pratiques exemplaires concernant l’utilisation des technologies émergentes (par exemple, l’intelligence artificielle et l’informatique quantique) afin de simplifier des secteurs de travail clés au sein du Ministère | 2023 | 2024 |
Subventions et contributions (S et C) : AMC possède un ensemble modernisé d’outils et de processus qui maximisent l’efficacité, les partenariats et la valeur pour les Canadiens | ||
Simplifier les processus de programmation, y compris un modèle de données commun unique pour toutes les subventions et contributions | 2023 | En continu |
Concevoir les composantes de gestion des risques, des finances et axées sur les résultats d’un nouveau système unique de gestion de projet | 2023 | 2025 |
Élaborer et mettre en œuvre des approches numériques et automatiser la programmation, le déroulement du travail, la collaboration, le suivi et la supervision, en tirant parti de l’utilisation des technologies émergentes et de l’intelligence artificielle | 2024 | 2026 |
Lancer un outil de production de rapports public afin de continuer d’accroître la transparence pour les Canadiens | 2025 | 2026 |
La pierre angulaire en GI-TI : Grâce à sa base et à son infrastructure de GI-TI solides, sûres et fiables, AMC dispose d’une base numérique résiliente et sûre | ||
Mettre en place une approche intégrée à l’échelle du Ministère pour aligner les besoins en matière de gestion de l’information et technologie de l’information (GI-TI) avec les ressources | 2023 | En continu |
Faire progresser le réseau international de GI-TI d’AMC en mettant en place une infrastructure numérique sûre et résiliente qui réduit les risques commerciaux, améliore le rendement et accroît la souplesse | 2023 | En continu |
Renforcer la cybersécurité en améliorant le centre des opérations de sécurité par l’addition de la détection des menaces sur le nuage et de leur réponse | 2023 | 2024 |
Améliorer la connectivité dans les missions à l’étranger et veiller à ce que les employés d’AMC en mission puissent utiliser des outils numériques dans des zones sécurisées | 2023 | 2025 |
Outils et systèmes : Les plateformes d’AMC sont modernes, novatrices, interconnectées et adaptées aux nouveaux besoins du Ministère et le Ministère adopte les comportements et les pratiques nécessaires pour utiliser efficacement les outils et les systèmes afin de bien partager et gérer les connaissances | ||
Fournir à l’échelle du Ministère des capacités d’intelligence artificielle et d’analyse de données pour répondre aux demandes existantes et futures dans tous les secteurs d’activité | 2023 | En continu |
Améliorer l’efficacité en investissant dans des solutions pour soutenir la collecte, la gestion et l’analyse des données dans les différents systèmes existants du Ministère | 2023 | 2025 |
Mettre en place un système de gestion de l’information centralisé et simplifié dans Microsoft 365 pour améliorer le stockage et le partage de l’information et des connaissances | 2023 | 2025 |
Améliorer la prestation de services en matière de GI-TI et le soutien aux missions en renforçant l’automatisation et le libre-service pour les employés | 2023 | En continu |
Compétences numériques : Les employés d’AMC possèdent les outils et la formation nécessaires pour innover et optimiser leur travail et l’améliorer grâce à une meilleure maîtrise du numérique et des données | ||
Établir le rôle de dirigeant principal du numérique pour faciliter la maîtrise des données et le changement de culture, notamment la promotion d’un état d’esprit axé sur le numérique | 2023 | En continu |
Renforcer la formation de l’ensemble du personnel en matière de cybermenaces et élaborer une stratégie numérique en matière de ressources humaines afin de garantir que le Ministère dispose des compétences informatiques et numériques appropriées | 2023 | En continu |
Responsabiliser les employés au moyen d’un engagement et d’une formation solides pour s’assurer qu’ils comprennent les solutions de transformation numérique et soutiennent leur utilisation | 2023 | 2025 |
Accroître la présence de professionnels des TI dans les missions à l’étranger afin d’améliorer la prestation de services | 2023 | 2025 |
Augmenter les outils et les ressources offerts en libre-service aux employés et mettre en place un centre d’expertise axé sur l’expérience de l’utilisateur afin d’encourager les propositions d’innovation par les employés | 2023 | 2025 |
Connaissances tirées des données : AMC exploite pleinement les données à des fins d’analyse complexe, de prise de décision et d’élaboration de politiques | ||
Renforcer la collaboration entre le dirigeant principal des données et le dirigeant principal du numérique afin de cibler et de relever les défis essentiels en matière de données | 2023 | 2023 |
Cartographier l’environnement de données existant à AMC pour trouver les secteurs d’excellence dans la collecte et l’utilisation des données qui peuvent être amplifiés et reproduits | 2023 | 2024 |
Concevoir et mettre en œuvre un « laboratoire d’accélération des données » qui s’appuie sur les talents de l’ensemble du Ministère pour trouver des solutions novatrices aux défis prioritaires en matière de données | 2023 | 2024 |
Augmenter la maîtrise des données dans l’ensemble du Ministère et cultiver un réseau de « champions des données » qui sont encouragés de manière créative à promouvoir la culture des données | 2023 | En continu |
Transformer le « laboratoire d’accélération des données » en un carrefour durable pour apporter des solutions aux défis actuels en matière de données, notamment en ce qui concerne le changement de culture | 2025 | 2026 |
Annexe D : L'avenir de la diplomatie
Table des matières
- Résumé
- 1. Introduction
- 2. Facteurs de changement
- 2.1. Déplacement du pouvoir économique et politique vers le Sud et l’Est
- 2.2. Retour de la rivalité entre grandes puissances et affaiblissement de l’ordre fondé sur des règles
- 2.3. Impact accru de forces transnationales
- 2.4. Nouvelles technologies et nouveaux domaines de concurrence
- 2.5 Un Canada en pleine mutation
- 3. De quel type de ministère des affaires mondiales le Canada a-t-il besoin?
- 4. Comment y parvenir? Champs d’action et recommandations
- 4.1. Acquérir une nouvelle expertise sur les enjeux internationaux cruciaux pour l’avenir du Canada et renforcer la capacité de prévoir et de gérer les crises qui perdurent
- 4.2. Renforcer la capacité du Canada à exercer une influence en augmentant sa présence à l’étranger, y compris dans les instances multilatérales
- 4.3. Veiller à ce qu’Affaires mondiales Canada compte un personnel hautement qualifié, bilingue, diversifié, performant et capable de produire des résultats de calibre mondial pour les Canadiens
- 4.4. Veiller à ce qu’Affaires mondiales Canada dispose des outils, des processus et de la culture nécessaires pour prospérer
- 5. Résumé des recommandations
- 6. Mise en œuvre
Résumé
Après 3 décennies de sécurité et de prospérité sans précédent, le Canada fait face à un recentrage du pouvoir économique et politique au détriment de ses alliés et partenaires traditionnels, à un retour de la rivalité entre grandes puissances, à une vulnérabilité croissante face à des menaces transnationales comme les changements climatiques et les cyberattaques, ainsi qu’à une évolution technologique rapide. Parallèlement, le tissu social canadien a évolué : les Canadiens ont beaucoup plus de liens avec le reste du monde que par le passé, et leurs attentes sont plus élevées quant à la façon dont leur gouvernement doit promouvoir et protéger leurs intérêts à l’étranger.
Affaires mondiales Canada est au premier plan des politiques et des activités internationales du Canada. Le Ministère a une histoire dont il est fier, mais il doit maintenant s’adapter à un environnement qui évolue rapidement. Aux prises avec des pressions similaires, de nombreux alliés et partenaires du Canada réinvestissent dans leurs capacités diplomatiques. Le Canada doit aussi le faire maintenant, sinon il risque de perdre du terrain face à ses partenaires et à ses concurrents.
Cette revitalisation permettrait à Affaires mondiales Canada :
- d’exercer une influence stratégique là où il le faut, dans les pays clés et les espaces multilatéraux qui auront des incidences sur l’avenir du Canada;
- d’être ouvert sur le monde et en phase avec les Canadiens en renforçant la collaboration avec les ministères partenaires, les diasporas, le milieu universitaire et d’autres intervenants, au Canada et à l’étranger;
- de réagir avec souplesse face à de nouveaux défis et à de nouvelles possibilités en étant en mesure d’établir des priorités et de réaffecter des ressources pour suivre le rythme d’un monde en évolution rapide;
- de jouer un rôle de premier plan dans les efforts pangouvernementaux en s’engageant à diriger et à coordonner des actions internationales concertées au nom de tous les ministères et organismes fédéraux;
- de se doter d’un effectif diversifié, hautement qualifié, bilingue, en bonne santé et voué à l’excellence dans un milieu de travail stimulant, inclusif, bilingue et représentatif, où le bien-être, le perfectionnement et l’excellence du principal atout d’Affaires mondiales Canada – son personnel – sont primordiaux.
Pour ce faire, le Ministère devrait :
- acquérir une nouvelle expertise en politiques dans des domaines cruciaux pour l’avenir du Canada : nouvelle capacité à façonner les débats internationaux concernant les changements climatiques, l’énergie, la sécurité et les minéraux critiques; les enjeux numériques et liés à Internet; renforcement de la capacité à anticiper et gérer la réponse pangouvernementale aux crises de longue-durée;
- accroître sa présence à l’étranger dans des missions multilatérales clés, où de nouvelles règles sont rédigées; dans les pays du G20 en expansion et les autres pays importants sur le plan stratégique; par des moyens non traditionnels, y compris virtuels; par des communications stratégiques et une présence numérique;
- investir dans son personnel en repensant le recrutement, la formation et la gestion des carrières; en augmentant la diversité grâce à de nouveaux processus de recrutement latéral et au niveau d’entrée; en renforçant les compétences en langues officielles et étrangères; en améliorant les conditions de travail et le soutien pour les employés recrutés sur place; en reconnaissant davantage le fait que des familles entières (et pas seulement les employés) sont envoyées à l’étranger, et en offrant un meilleur soutien en période de crise;
- investir dans les outils, les processus et la culture ministérielle, notamment dans les technologies de l’information; les éléments fondamentaux du numérique; l’expertise en matière de données; la modernisation des subventions et contributions; la gestion des connaissances; les mesures incitatives pour favoriser une prise de risques judicieuse et pour accroître l’innovation et l’efficience.
Un dirigeant principal de la transformation, le sous-ministre adjoint Antoine Chevrier, a été nommé pour créer une équipe et diriger le processus de transformation pour une période initiale de 3 ans (2023-2026). Il rendra compte directement au sous-ministre des Affaires étrangères et, à travers des liens hiérarchiques matriciels, aux sous-ministres du Commerce international et du Développement international. Le sous-ministre des Affaires étrangères fera rapport tous les 6 mois à la ministre des Affaires étrangères et aura à rendre des comptes sur les progrès accomplis.
Pour que cette transformation soit couronnée de succès, il faudra procéder activement à des réaffectations des ressources financières existantes. De nouveaux investissements seront aussi requis pour permettre à Affaires mondiales Canada de s’adapter aux défis des prochaines décennies.
Pourquoi la diplomatie est-elle importante pour les Canadiens?
Aujourd’hui, les défis mondiaux ne connaissent pas de frontières, et les événements qui se déroulent à l’étranger ont une incidence directe sur la prospérité, le bien-être et la sécurité des Canadiens. Nous avons pu le constater au plus fort de la pandémie de COVID‑19, lorsque les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales ont entraîné des hausses de prix et des pénuries de produits au Canada. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a fait grimper le coût des denrées alimentaires et de l’essence dans le monde entier, y compris dans les collectivités partout au Canada. En raison de la montée des tensions et de l’instabilité dans de nombreuses régions du monde, les Canadiens qui voyagent ou vivent à l’étranger peuvent faire face à des dangers imprévus.
Le réseau diplomatique du Canada peut aider. Les Canadiens en poste dans les missions diplomatiques à l’étranger, qui travaillent avec leurs collègues au Canada et avec le personnel recruté sur place, sont les yeux, les oreilles et les jambes du Canada dans le monde. Ils sont les premiers intervenants quand les choses tournent mal et que les Canadiens ont besoin d’aide. Ils négocient les règles et les accords qui toucheront directement les Canadiens, notamment dans les domaines des changements climatiques et des technologies de pointe. Pendant la pandémie, ils ont vu à l’évacuation de dizaines de milliers de Canadiens bloqués à l’étranger et ont facilité l’accès à un approvisionnement limité en équipement de protection individuelle et en vaccins pour les Canadiens au pays. Ils ont aussi fourni un soutien vital en aidant les pays partenaires à faire face à la pandémie. Dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le réseau diplomatique mondial du Canada a contribué à l’acheminement d’aide humanitaire. Il a travaillé avec des partenaires à des mécanismes permettant d’abaisser le coût des denrées alimentaires et de l’essence, et il a participé à un vaste effort international visant à imposer des sanctions à la Russie et à lui demander des comptes. Ces dernières années, les diplomates canadiens responsables du commerce ont sillonné le monde pour conclure d’importants traités commerciaux, promouvoir les exportations et attirer des investissements, et ils ont ainsi contribué à la création d’emplois au Canada en ouvrant de nouveaux marchés à l’étranger.
Les missions diplomatiques du Canada et le travail de ses représentants au pays et à l’étranger auront encore plus d’importance à l’avenir. Il y a près de 200 pays dans le monde, et le Canada entretient des relations diplomatiques avec la quasi-totalité d’entre eux. Par ailleurs, le Canada compte des représentants au sein de nombreuses instances multilatérales. Certes, le maintien d’un réseau complexe de relations internationales exige du temps, des efforts et des investissements. Mais un engagement diplomatique efficace signifie que, lorsque le Canada est aux prises avec des feux de forêt, des pompiers mexicains, australiens, américains et sud-africains viennent lui prêter main-forte. Cela signifie aussi que lorsque le Canada manque de vaccins contre la COVID, les fournisseurs d’autres pays s’acquittent de leurs engagements. Cela veut dire qu’en cas de détention arbitraire de citoyens canadiens à l’étranger, le monde se mobilise autour du Canada. Cela signifie également que si d’autres pays demandent de l’aide, en particulier ceux qui en ont le plus besoin, le Canada fait sa part.
Au bout du compte, la diplomatie est une question de relations entre les pays. Une bonne partie du travail visant à établir des relations efficaces se passe en coulisses, et les progrès sont souvent lents. Ceci dit, les relations du Canada dans le monde entier — qui ont été bâties et entretenues au fil du temps par des générations de Canadiens et d’employés recrutés sur place en poste au pays et dans les missions à l’étranger — confèrent au Canada une influence à l’échelle planétaire, influence qu’il peut exercer où et quand cela compte le plus. Cela se traduit par une prospérité et une sécurité accrues pour tous les Canadiens.
1. Introduction
Affaires mondiales Canada est à l’avant-scène de la politique étrangère canadienne. Son personnel au Canada et dans les missions à l’étranger travaille 24 heures sur 24 et dans tous les fuseaux horaires pour faire valoir les intérêts du Canada et protéger la population canadienne contre les menaces existantes et nouvelles. Le Ministère contribue à la création d’emplois en soutenant les exportateurs canadiens et en attirant des investissements au pays. Il soutient les Canadiens en détresse à l’étranger. Il collabore avec d’autres pays pour trouver des solutions aux problèmes les plus difficiles de la planète, comme les changements climatiques, les conflits, la faim, les droits de la personne et l’inégalité entre les genres.
Les origines d’Affaires mondiales Canada remontent à 1909 et à la création du ministère des Affaires extérieures. Le Ministère a envoyé les premiers diplomates canadiens pleinement accrédités à Londres, à Paris et à la Société des Nations à Genève au milieu des années 1920.Note de bas de page 1 Quelques années plus tard, il a ouvert des légations (précurseurs d’ambassades à part entière) à Washington, Paris et Tokyo. Le premier consulat général du Canada a ouvert ses portes à New York en 1943.Note de bas de page 2 Le mandat du Ministère s’est élargi pour inclure le soutien aux exportateurs canadiens lorsqu’il a repris le Service des délégués commerciaux de l’ancien ministère de l’Industrie et du Commerce en 1982. Ce mandat s’est encore élargi pour inclure l’aide à la réduction de la pauvreté dans le monde lorsqu’il a fusionné avec l’ancienne Agence canadienne de développement international en 2013. Et depuis près de 100 ans, les ambassades, les hauts-commissariats et les consulats du Ministère dans le monde sont le port d’escale des Canadiens qui cherchent de l’aide à l’étranger.
Bien entendu, le Ministère a pris de l’expansion et a considérablement évolué avec l’élargissement de son mandat. Aujourd’hui, près de 14 000 employés d’Affaires mondiales Canada travaillent à l’administration centrale dans la région de la capitale nationale, dans des bureaux régionaux un peu partout au Canada et dans 178 missions diplomatiques réparties dans 110 pays sur 6 continents, un réseau où œuvrent également les employés de plusieurs ministères fédéraux partenaires et de certaines provinces. D’ici fin 2023, on prévoit que le Canada aura 182 missions réparties dans 112 pays, avec la mise en place d’un observateur permanent et d’une mission auprès de l’Union africaine à Addis-Abeba et l’ouverture de nouvelles missions à Milan (Italie), Suva (Fidji) et Erevan (Arménie). Le réseau de missions apporte son soutien au ministre des Affaires étrangères, au ministre du Commerce international et au ministre du Développement international, ainsi qu’à d’autres ministres dans le cadre des aspects internationaux de leurs mandats.
Ces dernières années, le contexte international est devenu plus complexe et le rythme des changements s’est accéléré. La pandémie mondiale, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la montée en puissance d’une Chine exerçant une influence de plus en plus perturbatrice et les effets croissants des changements climatiques ont montré aux Canadiens que la sécurité et la prospérité dont ils jouissent depuis la fin de la Guerre Froide ne peuvent être tenues pour acquises.
La dernière grande étude du Ministère, et en particulier de son service extérieur, a eu lieu en 1981 : une commission royale dirigée par Pamela A. McDougall, alors sous-ministre de la Santé nationale et du Bien-être social.Note de bas de page 3 Reconnaissant que le Ministère devait s’adapter aux réalités mondiales nouvelles et émergentes, le 16 décembre 2021, le premier ministre Justin Trudeau a demandé à la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly de « diriger la contribution du Canada pour relever les défis mondiaux, notamment en […] renforçant la capacité diplomatique du Canada. »
En mai 2022, la ministre Joly a lancé l’initiative « L’avenir de la diplomatie : transformer Affaires mondiales Canada » aux côtés du sous-ministre des Affaires étrangères. S’appuyant sur un processus exhaustif de consultation, de réflexion et d’établissement de priorités, cette revue interne propose divers moyens de renforcer Affaires mondiales Canada afin de promouvoir et de protéger plus efficacement les intérêts du Canada aujourd’hui et pour de nombreuses années à venir.
Version texte
Affaires mondiales Canada en bref :
- 14 000 employés
- 178 missions
- 110 pays
Mandats :
Affaires mondiales Canada définit, façonne et fait progresser les intérêts et les valeurs du Canada dans un contexte mondial complexe. Le Ministère gère les relations diplomatiques, fait la promotion du commerce international, fournit de l’aide consulaire et dirige les efforts du Canada en matière de développement, d’aide humanitaire, de paix et de sécurité à l’échelle internationale. Il contribue également à la sécurité nationale et à l’évolution du droit international.
2. Facteurs de changement
La fin de la Guerre Froide en 1989 a marqué le début d’une période de mondialisation et d’interconnexion sans précédent, centrée sur la prééminence des États-Unis et un réseau de règles internationales largement acceptées, fondées sur des principes démocratiques. Le Canada, entouré de 3 océans et partageant une frontière avec une superpuissance amie et le plus grand marché du monde, a prospéré. Ses diplomates multilatéraux ont participé activement aux négociations sur le désarmement et au démantèlement des stocks d’armes et de munitions de l’ère soviétique. La Convention d’Ottawa de 1997 (également appelée Traité sur l’interdiction des mines antipersonnel) a montré le leadership du Canada à l’échelle mondiale.
Les diplomates commerciaux du Canada ont sillonné le monde pendant cette période, si bien qu’en 2020, le Canada avait un accès privilégié aux marchés à l’origine de 61 % du PIB mondialNote de bas de page 4 (représentant 1,5 milliard de consommateurs) et était le seul membre du G7 à avoir un accord de libre-échange avec tous les autres pays du G7. Les services consulaires ont également crû de manière spectaculaire, alors que de plus en plus de Canadiens voyagent à l’étranger et dans des pays de plus en plus éloignés. L’aide canadienne au développement a contribué à une baisse constante du taux de pauvreté dans le monde, qui a atteint un niveau historiquement bas avant la pandémie de COVID-19. En 2019, 3,5 milliards de personnes avaient atteint les niveaux de santé et de revenu dont jouissaient seulement 1,3 milliard de personnes en 2000.Note de bas de page 5
Au cours des dernières années, le contexte mondial a considérablement changé. La période de mondialisation de l’après-Guerre Froide fait place à une nouvelle ère, marquée par une complexité croissante et une myriade de menaces et d’obstacles nouveaux qui prennent leur source dans les grandes tendances suivantes.
2.1. Déplacement du pouvoir économique et politique vers le Sud et l’Est
Au milieu des années 1970, les pays du G7 – France, États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Italie et Canada – représentaient environ 63 % du PIB mondial.Note de bas de page 6 Cela signifie très concrètement que lorsque le G7 prenait position, le reste du monde suivait. La part du G7 dans l’économie mondiale, qui atteignait 66 % à la fin de la Guerre Froide, s’élève aujourd’hui à 44 %. En 2023, la Chine représente à elle seule 18 % de la production économique mondiale actuelle. Le Canada est passé de la 7e économie en importance en 1976 au 10e rang aujourd’hui.Note de bas de page 7 Le déplacement du pouvoir économique a entraîné des changements dans le domaine politique. La Chine, l’Inde et d’autres économies émergentes sont en plein essor. Collectivement, les pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) visent à redéfinir des éléments clés des règles et normes internationales existantes et s’emploient activement à mettre en place de nouvelles institutions et de nouveaux discours pour soutenir cette approche. Certains pays en développement et certaines économies émergentes se sont sentis contraints de choisir entre les différentes sphères d’influence, en particulier compte tenu du fossé qui se creuse de plus en plus entre les régimes démocratiques et les régimes autoritaires. Tout cela signifie que la carte du pouvoir mondial a progressivement basculé vers le Sud et l’Est, tandis que le Canada et ses partenaires les plus proches restent largement au Nord et à l’Ouest.
Version texte
La part des pays du G7 dans le PIB mondial a considérablement diminué
Part du PIB | 1975 | 1991 (fin de la guerre froide) | 2023 |
---|---|---|---|
Part du PIB mondial – Autres pays | 37 % | 34 % | 56 % |
Part du PIB mondial – Pays du G7 | 63 % | 66 % | 44 % |
Source : Council on Foreign Relations. What does the G7 do?, 2022.
2.2. Retour de la rivalité entre grandes puissances et affaiblissement de l’ordre fondé sur des règles
Après 40 ans de paix et de prospérité relatives, nous assistons à un retour de la rivalité entre grandes puissances. La montée en puissance de la Chine en tant qu’acteur mondial, tant sur le plan économique que sur le plan militaire, représente un défi direct pour l’ordre mondial fondé sur des règles. La Russie a abandonné toute prétention de respect de la souveraineté et de l’intégrité des territoires et est revenue à l’agression militaire, lançant la guerre la plus brutale en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. La coopération entre la Chine et la Russie s’intensifie, y compris dans l’Arctique, où le Canada, les États-Unis et les partenaires nordiques sont confrontés à une nouvelle réalité géopolitique. L’avènement d’une nouvelle ère multipolaire s’est accompagné d’un net affaiblissement des règles internationales convenues. Les conflits entre États sont en hausse : 56 ont été enregistrés en 2020,Note de bas de page 8 soit le nombre le plus élevé depuis le début des années 1990. Ces crises sont plus longues, perdurent et se prêtent moins bien aux formes traditionnelles de résolution. De plus, les démocraties sont aux prises avec des défis importants, notamment la montée d’un populisme malveillant qui, dans certains pays, a encore davantage affaibli l’ordre international fondé sur des règles.
2.3. Impact accru de forces transnationales
Le Canada fait aussi face à des défis complexes qui transcendent les frontières internationales et échappent au contrôle d’un seul État. Des acteurs hostiles, étatiques ou non étatiques, les cybermenaces, la criminalité organisée, la faiblesse de la gouvernance internationale et le déclin de la primauté du droit n’en sont que quelques exemples. Les pressions migratoires augmentent, car des millions de personnes dans le monde fuient les conflits et d’autres menaces. La pandémie de COVID-19 a montré à l’ensemble des Canadiens leur vulnérabilité face à des menaces provenant de l’étranger. Elle a également mis en lumière l’importance de chaînes d’approvisionnement fiables et résilientes. Plus récemment, les répercussions de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont mis en évidence la vulnérabilité de millions de personnes dans le monde face à l’insécurité alimentaire. Et, bien sûr, la planète entière est confrontée à la menace existentielle des changements climatiques qui, entre autres impacts, ont quintuplé le nombre des catastrophes naturelles au cours des 50 dernières années, ce qui a multiplié par 7 les pertes économiques subies entre les années 1970 et les années 2010.Note de bas de page 9 La lutte contre les changements climatiques et les problèmes connexes, tels que la perte de biodiversité et les migrations de masse, nécessite non seulement une vaste collaboration internationale, mais aussi des investissements majeurs, y compris par le Canada.
2.4. Nouvelles technologies et nouveaux domaines de concurrence
Partout où se pose leur regard, les Canadiens constatent que leur monde est en train de changer et que le rythme du changement s’accélère. Les nouvelles technologies transforment la production et la demande de main-d’œuvre comme jamais auparavant. Les Canadiens ont déjà ressenti cette dynamique dans leur vie professionnelle et personnelle, mais des changements encore plus importants pourraient se profiler à l’horizon. Les nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle, alimentée par l’apprentissage automatique, l’informatique quantique et les progrès de la biotechnologie pourraient s’avérer plus importantes que l’invention de l’imprimerie ou d’Internet. Il est impossible de savoir si la révolution numérique et les révolutions connexes auront en fin de compte un effet positif sur les relations internationales, en permettant aux pays de travailler ensemble de manière plus collaborative et plus efficace et en renforçant le développement démocratique. Mais les nouvelles technologies présentent déjà de nouvelles menaces sous la forme de technologies militaires mises au point par des adversaires, d’un autoritarisme favorisé par la technologie, d’une augmentation des cybermenaces, d’information trompeuse et de désinformation générée par l’intelligence artificielle – autant de menaces pour la démocratie, la prospérité et la sécurité nationale du Canada. Les progrès technologiques ouvrent également la voie à de nouvelles rivalités géopolitiques, y compris dans l’espace et dans les grands fonds marins. Il y a là des possibilités pour le Canada, mais aussi de nouvelles menaces. Voilà pourquoi le Canada doit, plus que jamais, être présent dans tous les forums internationaux qui influenceront l’élaboration de nouvelles normes et règles internationales liées aux technologies émergentes.
2.5. Un Canada en pleine mutation
Enfin, le Canada d’aujourd’hui n’est plus celui d’il y a plusieurs décennies. La population autochtone du Canada a augmenté de 56,8 % entre 2006 et 2021, soit près de 4 fois plus vite que la population non autochtone.Note de bas de page 10 D’importants changements démographiques et sociaux ont modifié les attentes de la population canadienne à l’égard de leur gouvernement à l’échelle internationale et de la manière dont il devrait les représenter et les servir à l’étranger. Près du quart de la population canadienne est née à l’étranger, le taux le plus élevé parmi les pays du G7, et ce pourcentage devrait atteindre jusqu’à un tiers de la population au cours des 20 prochaines années. Dans les grandes régions métropolitaines comme Vancouver et Toronto, près du quart des enfants commencent l’école sans que le français ou l’anglais soit leur langue première.Note de bas de page 11 L’Inde, la Chine et l’Afghanistan étaient les 3 principaux pays d’origine des nouveaux résidents permanents canadiens en 2022; la part globale des nouveaux immigrants au Canada en provenance du Nigéria, des Philippines, de la France, du Pakistan, de l’Iran, des États-Unis et de la Syrie est également en hausse.Note de bas de page 12 L’essor des voyages et des télécommunications modernes et abordables (y compris les médias sociaux) permet à tous les Canadiens d’être davantage en contact avec le monde extérieur. Cela signifie également que les Néo-Canadiens peuvent maintenir des liens plus étroits avec leur pays d’origine.
Affaires mondiales Canada s’est bien entendu adapté à ces facteurs de changement. Ces dernières années, le Ministère a entrepris de nouveaux programmes et investissements pour accroître son rayonnement diplomatique et sa mobilisation internationale, créer davantage d’espaces et de possibilités de collaboration avec des alliés, des partenaires aux vues similaires et des partenaires non traditionnels, et améliorer les services aux Canadiens à l’étranger. Ces programmes et investissements visaient aussi à soutenir les pays en développement dans des domaines clés tels que les changements climatiques et à étendre sa présence dans des emplacements stratégiques essentiels à la prospérité et à la sécurité du Canada, ainsi qu’aux relations que nos citoyens entretiennent. Ces investissements sont notamment les suivants :
Renforcement de la sécurité et de la préparation dans les missions à l’étranger (2017)
Le Ministère investit 1,8 milliard de dollars sur 10 ans pour améliorer la sécurité et s’assurer qu’il peut s’acquitter de son obligation de diligence à l’égard de ses employés et des autres Canadiens en poste dans ses missions à l’étranger.
Accroissement du financement de l’action climatique (2021)
Affaires mondiales Canada affecte une part importante des 5,3 milliards de dollars sur 5 ans que le Canada fournit pour appuyer les efforts des pays en développement en matière de lutte contre les changements climatiques et de prévention de la perte de biodiversité.
Augmentation des capacités consulaires (2022)
Affaires mondiales Canada investit 101,4 millions de dollars sur 6 ans pour améliorer la communication avec les Canadiens à l’étranger et renforcer le soutien en cas de crise.
Stratégie pour l’Indo-Pacifique (2022)
Dans le cadre de la Stratégie du Canada pour l’Indo-Pacifique de 2,3 milliards de dollars, Affaires mondiales Canada investit 637,7 millions de dollars sur 5 ans pour renforcer son soutien aux exportateurs canadiens, pour accroître son aide au développement des pays partenaires, notamment dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe, pour renforcer les liens interpersonnels au moyen de bourses d’études et pour améliorer la sécurité, y compris la cybersécurité.
Augmentation des capacités axées sur la Chine (2022)
Le Ministère coordonne un investissement de 35 millions de dollars sur 5 ans afin de renforcer les capacités d’analyse axées sur la Chine dans l’ensemble de son réseau de missions dans le monde et au sein du gouvernement du Canada, d’améliorer la coordination des politiques interministérielles, d’élargir la collaboration avec les provinces et les territoires et de renforcer la mobilisation des chercheurs et de la société civile du Canada.
Présence accrue à l’étranger (2023)
Le Ministère aura investi, d’ici la fin de 2023, 110 millions de dollars afin d’établir une mission entièrement dédiée et un observateur permanent auprès de l’Union africaine, à Addis-Abeba; de convertir les bureaux canadiens en Estonie, en Lituanie, en Slovaquie et au Rwanda en ambassades et en hauts-commissariats à part entière avec des chefs de mission résidents; et d’ouvrir de nouvelles missions en Arménie, aux Fidji et à Milan. Le Ministère renforcera également sa présence à l’ambassade de Lettonie en 2024.
Effectif plus diversifié et milieu de travail plus sain (en cours)
Bien qu’il reste encore du travail à faire, la mise en œuvre d’une stratégie et d’un plan d’action de lutte contre le racisme à l’échelle du Ministère, ainsi que d’un plan d’action pour la réconciliation, est en cours. Au total, 26,2 % des employés canadiensNote de bas de page 13 du Ministère sont maintenant issus de minorités visibles, et la moitié des chefs de missionNote de bas de page 14 sont des femmes. En février 2023, le Ministère a établi un Bureau de l’ombud afin de favoriser un milieu de travail dans lequel chacun est traité avec respect et dignité.
Ces initiatives et investissements récents constituent un bon point de départ sur lequel capitaliser. Cependant, Affaires mondiales Canada n’a pas encore entrepris le type d’exercice de modernisation exhaustif et ambitieux nécessaire pour répondre pleinement aux changements survenus à la fois au Canada et dans le contexte international plus large.Note de bas de page 15 Certains pays partenaires du Canada ont déjà lancé des initiatives concrètes pour répondre à l’évolution du contexte mondial. Les États-Unis, par exemple, ont lancé leur exercice de « modernisation du département d’État » en octobre 2021 (avant cela, leur dernier changement majeur remontait à l’adoption de la loi historique sur le service extérieur en 1980). En 2023, la France a achevé sa propre révision du service diplomatique, qui entraînera la création de 700 postes supplémentaires et une augmentation de 20 % du budget annuel du ministère. Au Parlement canadien, le Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international mène une étude sur « le service extérieur canadien et d’autres éléments de l’appareil de politique étrangère au sein d’Affaires mondiales Canada » et présentera son rapport en décembre 2023.
3. De quel type de ministère des affaires mondiales le Canada a-t-il besoin?
Pour servir efficacement le Canada et la population canadienne, Affaires mondiales Canada doit être en mesure de :
- mobiliser, convaincre ou dissuader les gouvernements étrangers et les organisations internationales sur les questions qui touchent la sécurité et la prospérité des Canadiens;
- contribuer à la création de prospérité au Canada en menant des négociations commerciales, en fournissant des services et des conseils aux entreprises canadiennes pour les aider à réussir à l’étranger, et en attirant des investissements étrangers au Canada;
- gérer l’aide internationale canadienne à l’appui des efforts visant à éradiquer la pauvreté dans le monde et à contribuer à un monde plus pacifique, prospère et inclusif;
- fournir aux Canadiens des services et des renseignements de premier ordre pour les aider à assurer leur sécurité à l’étranger.
Affaires mondiales Canada doit jouer un rôle prépondérant dans les dossiers prioritaires sur la scène internationale, être en mesure d’aider les Canadiens en cas de problème et appuyer l’élaboration de stratégies pangouvernementales intégrées. Les partenaires du gouvernement fédéral comptent sur Affaires mondiales Canada pour définir l’orientation générale de la politique étrangère canadienne, réunir les parties prenantes, diriger les collaborations du Canada à l’échelle mondiale sur un éventail de questions et les aider à accomplir leurs importants mandats et engagements internationaux. De même, les provinces, les territoires, le secteur privé, la société civile et le milieu universitaire s’attendent à ce qu’Affaires mondiales Canada encadre les efforts déployés à l’égard d’enjeux mondiaux transversaux qui recoupent leurs propres responsabilités et intérêts. Enfin, le Ministère doit maximiser les avantages de regrouper sous un même toit tous les grands éléments de la collaboration internationale moderne : affaires étrangères, commerce international, développement international et politiques et programmes consulaires. Pour être vraiment efficace, Affaires mondiales Canada doit être bien plus que la somme de ses parties.
Le Canada a besoin d’un ministère :
En mesure d’exercer une influence stratégique là où il le faut et quand il le faut.
- Le Canada a besoin d’un ministère capable d’énoncer, de coordonner et de mettre en œuvre efficacement un programme mondial complet, ainsi que de communiquer de façon stratégique avec la population canadienne et le reste du monde. Il doit être en mesure de le faire au sein des organisations multilatérales, là où sont rédigées les règles qui façonneront le contexte international pendant des décennies à venir et où les normes existantes sont remises en question et de nouvelles sont élaborées. Le Ministère doit également faire preuve de stratégie et d’influence au sein des nouvelles puissances émergentes du monde, tout en maintenant la souplesse nécessaire pour changer de cap en fonction des intérêts canadiens. Et Affaires mondiales Canada doit bien sûr continuer à travailler de façon étroite et stratégique avec les pays qui sont des alliés traditionnels et des amis proches, avec lesquels l’alignement ultérieur du Canada aura encore plus d’importance.
Ouvert sur le monde et en phase avec les Canadiens.
- Un ministère des Affaires mondiales du XXIe siècle doit prévoir, analyser, comprendre et traiter les nouveaux enjeux de politique étrangère. Pour le faire efficacement, il doit s’ouvrir à l’étendue et à la richesse de l’expertise tournée vers le monde et de l’expérience internationale, notamment dans les universités et les groupes de réflexion au Canada et à l’étranger, au sein des populations de la diaspora, ainsi que dans les autres ministères fédéraux et autres ordres de gouvernement. Pendant trop longtemps, Affaires mondiales Canada a restreint le cercle de ses partenaires de confiance; le Ministère devrait devenir « ouvert par défaut ». Cela suppose de nouveaux partenariats et une volonté de faciliter les échanges et l’embauche afin d’accroître l’expertise, la coordination et le recoupement des enjeux nationaux et mondiaux.
Capable de réagir avec souplesse face à de nouveaux défis et à de nouvelles possibilités.
- Le Ministère doit posséder la perspicacité nécessaire pour prévoir les défis et les opportunités, ainsi que la souplesse voulue pour y réagir efficacement. Le Ministère a parfois fait l’objet de critiques méritées pour sa lenteur à réagir ou l’attention insuffisante qu’il a accordée à de nouveaux enjeux en émergence. Pour que le Ministère puisse réagir de façon plus adaptée, il lui faudra non seulement mieux comprendre le contexte externe en évolution, mais aussi se doter d’une culture d’apprentissage et de gestion des connaissances, de hiérarchisation des priorités et de réaffectation proactive des ressources, afin d’intervenir avec efficacité.
Il doit jouer un rôle de premier plan dans les efforts pangouvernementaux en matière de politiques à l’échelle internationale.
- Au cours des 3 dernières décennies, les ministères fédéraux sont devenus beaucoup plus actifs sur la scène internationale. Leurs priorités sont de plus en plus ancrées dans les enjeux mondiaux et ils ont cherché à collaborer sur la scène internationale dans tous les secteurs (p. ex. l’Agence de la santé publique du Canada, en particulier pendant la crise de la COVID-19; Ressources naturelles Canada, en particulier concernant les minéraux critiques; Environnement et Changement climatique Canada, relativement aux changements climatiques, à la dégradation de l’environnement et à la pollution). Les ministères et organismes fédéraux disposent désormais d’une capacité internationale considérable et sont de plus en plus actifs à l’étranger. De même, les autres ordres de gouvernement au Canada – provinces, territoires et municipalités – participent de plus en plus aux relations internationales et mettent en avant leurs propres priorités internationales. Affaires mondiales Canada a joué un rôle de facilitateur et de coordonnateur au cours de cette évolution, mais cela est loin d’assurer une action internationale parfaitement coordonnée. Le Ministère a la possibilité de fournir un appui renforcé en tant que partenaire, en aidant à coordonner la stratégie, les tactiques et les intentions à long terme liées aux activités du gouvernement fédéral à l’étranger. Il existe des domaines précis dans lesquels le Ministère devra jouer un rôle plus actif pour combler les lacunes et établir des liens, étant donné que presque toutes les questions de politique intérieure comportent désormais des dimensions internationales essentielles.
Doté d’un effectif diversifié, hautement qualifié, bilingue, en bonne santé et voué à l’excellence.
- Le Canada est l’un des pays les plus diversifiés du monde, et Affaires mondiales Canada doit refléter et représenter cette diversité. Affaires mondiales Canada a besoin d’un effectif hautement qualifié, multilingue, diversifié, respecté et respectueux, où les employés peuvent s’épanouir tout en fournissant des services de premier ordre à la population canadienne et en faisant progresser les intérêts nationaux du Canada. Le Ministère s’emploiera à créer un milieu de travail qui accueille pleinement les différences de toutes sortes, qui respecte les normes les plus élevées en matière de valeurs et d’éthique, qui favorise le bien-être et qui ne tolère aucun comportement toxique. Il devrait toujours tenir compte des environnements très difficiles dans lesquels de nombreux membres du personnel travaillent et vivent. Affaires mondiales Canada devrait promouvoir et récompenser la créativité, les réalisations et l’esprit d’initiative et créer une culture qui encourage une prise de risque judicieuse. Il doit également s’adapter à la génération actuelle d’employés en affectation à l’étranger, qui ne vit plus dans le cadre d’une structure familiale prédéfinie, où l’un des partenaires est désigné pour gérer le ménage et accomplir le travail non rémunéré, comme c’était le cas lorsque les règles régissant le service extérieur ont été élaborées. Affaires mondiales Canada devrait offrir un environnement professionnel stimulant, inclusif, bilingue et représentatif, où le bien-être, le perfectionnement et l’excellence de son principal atout – son personnel – sont primordiaux.
4. Comment y parvenir? Champs d’action et recommandations
Les 4 champs d’action et les recommandations qui suivent sont le fruit d’un vaste processus de consultation, d’analyse et de réflexion qui a duré plusieurs mois. Le Ministère a mené plus de 80 consultations avec le personnel d’Affaires mondiales Canada à l’administration centrale et dans les missions, tous secteurs confondus, ainsi qu’avec le Conseil sur la diversité et l’inclusion, le Secrétariat de lutte contre le racisme et les syndicats. De vastes consultations ont également eu lieu avec des pays ayant réalisé des exercices de modernisation similaires, d’autres partenaires du gouvernement fédéral, des provinces ayant des représentations au sein des missions canadiennes à l’étranger, d’anciens hauts fonctionnaires et d’autres intervenants clés. En tout, plus de 9 000 idées et propositions individuelles ont été reçues et examinées.
De plus, le Ministère a tiré avantage d’un conseil consultatif externe auprès du sous-ministre des Affaires étrangères, qui a également consulté d’autres pays et intervenants clés, comme les chefs de mission actuels et anciens et le Réseau des jeunes professionnels d’Affaires mondiales Canada.
Dans l’ensemble, un degré de convergence remarquable est ressorti des réponses des personnes consultées. Il y a eu certes quelques différences d’orientation, mais la plupart (tant au Canada qu’à l’étranger) ont convenu qu’un véritable changement se produirait si on accordait la priorité à une combinaison de facteurs, à savoir l’expertise en politiques, une présence adéquate à l’étranger, l’effectif, ainsi que les processus et outils nécessaires pour exécuter les multiples mandats du Ministère.
Les recommandations qui suivent s’articulent donc autour de 4 « champs d’action » clés.
- Acquérir une nouvelle expertise en politiques et renforcer la capacité de gérer les crises qui perdurent.
- Accroître la présence à l’étranger.
- Investir dans le personnel d’Affaires mondiales Canada.
- Investir dans les outils, les processus et la culture du Ministère.
Les champs d’action ne doivent pas être considérés comme distincts ou cloisonnés, mais plutôt comme un ensemble de mesures qui se renforcent mutuellement pour préparer le Ministère aux défis d’aujourd’hui et de demain.
4.1. Acquérir une nouvelle expertise sur les enjeux internationaux cruciaux pour l’avenir du Canada et renforcer la capacité de prévoir et de gérer les crises qui perdurent
a) Pourquoi?
Comme on l’a expliqué plus tôt, le Canada est plus que jamais aux prises avec un éventail grandissant de dossiers complexes et multiformes. Compte tenu du rythme actuel des changements, Affaires mondiales Canada devrait renforcer sa capacité à prévoir et à analyser les tendances mondiales importantes pour le Canada et à recommander des politiques pour y faire face et protéger les intérêts canadiens.
En même temps, les expériences récentes en Afghanistan, en Ukraine, au Soudan et en Haïti ont montré que des crises initialement perçues comme « internationales » peuvent rapidement prendre des dimensions politiques nationales importantes (p. ex., afflux soudains de réfugiés) ou se poursuivre pendant une longue période. En tant que principal ministère fédéral chargé de toutes les questions internationales, Affaires mondiales Canada doit continuer à fournir une solide plateforme pangouvernementale pour appuyer la réponse opérationnelle et stratégique du Canada face aux crises à court terme et aux crises qui perdurent dans un monde de plus en plus complexe.
b) Comment?
Renforcer les capacités dans les principaux secteurs de politiques.
- L’évolution de l’environnement mondial exige une compréhension approfondie et une collaboration à l’égard de questions comme les changements climatiques, l’énergie, la santé mondiale, la finance mondiale, la cybersécurité et les nouvelles technologies, la géoéconomie et la diplomatie multilatérale.
- Bien que tous ces secteurs de politiques exigent une plus grande attention de la part d’Affaires mondiales Canada, la priorité immédiate devrait être d’accroître sa capacité en matière de politiques sur les changements climatiques, notamment en ce qui concerne le lien entre la sécurité énergétique et les minéraux critiques. Cette mesure est nécessaire compte tenu de l’importance de ces enjeux pour l’avenir du Canada, de leur importance croissante dans les engagements bilatéraux et multilatéraux du Canada et du leadership du Canada en matière de financement international de l’action climatique. En travaillant de près avec les ministères partenaires, notamment Environnement et Changement climatique Canada, Ressources naturelles Canada et Innovation, Sciences et Développement économique Canada, et en mettant à profit le rôle de l’ambassadeur(drice) du Canada pour les changements climatiques, Affaires mondiales Canada devrait contribuer à mieux faire comprendre à l’ensemble du gouvernement une vaste gamme d’enjeux. Ceux-ci comprennent la façon dont les rivalités géopolitiques se recoupent avec la sécurité économique du Canada, la résilience de la chaîne d’approvisionnement et les nouvelles politiques industrielles, et la façon dont l’interaction entre les changements climatiques, la transition verte et les minéraux critiques du Canada sera déterminante pour le positionnement futur du pays sur la scène internationale.
- La priorité devrait également être accordée à l’élargissement des capacités et des mandats des unités existantes chargées des questions numériques et de cybersécurité, tant à l’administration centrale que dans certaines missions à l’étranger, en mettant particulièrement l’accent sur la science et la technologie, l’intelligence artificielle et les mégadonnées, ainsi que sur la pertinence de ces questions pour la politique étrangère du Canada, notamment pour influencer l’établissement de normes à l’échelle internationale.
- Le renforcement de la capacité en matière de politiques doit s’appuyer sur l’expertise ministérielle existante et approfondir les échanges féconds d’idées avec d’autres ministères fédéraux et provinciaux susceptibles de détenir des connaissances techniques et scientifiques. Il faudrait faire appel à de nouveaux experts de l’extérieur du Ministère (ou les faire venir dans le cadre d’échanges ou d’accords similaires), issus du milieu universitaire, de l’industrie et de la société civile.
Accroître la capacité globale à comprendre les répercussions des principaux changements géopolitiques et géoéconomiques et à agir rapidement en conséquence, dans la défense des intérêts du Canada.
- Le monde de 2035 sera très différent du monde d’aujourd’hui. Compte tenu des défis à court terme qui exigent beaucoup de temps et des efforts intensifs, il serait facile de devenir réactif et de chercher à éviter les risques dans la politique étrangère, la politique commerciale et la politique de développement. C’est exactement le contraire qu’il faut faire. Affaires mondiales Canada doit se doter d’une nouvelle capacité en matière de politiques afin de fournir au gouvernement une réflexion stratégique à long terme sur les enjeux internationaux et mondiaux qui façonneront la sécurité et la prospérité du Canada au cours des prochaines décennies.
- Un pôle ouvert de politiques serait chargé d’analyser et de concevoir des politiques de grande qualité, fondées sur des données probantes, ainsi que de signaler des développements et faire de la prospective. Ce pôle serait conçu de manière à être ouvert et constituerait un centre multidisciplinaire en réseau intégrant l’expertise des intervenants nationaux et internationaux pour éclairer les analyses et valider les tendances qui se dessinent. Il utiliserait une série d’outils et de méthodologies modernes pour fournir une analyse horizontale des politiques concernant les tendances et les défis mondiaux qui recoupent les questions géostratégiques, économiques, commerciales et d’aide internationale. Il travaillerait en outre avec des centres universitaires et des réseaux dans tout le pays pour bénéficier des connaissances et de l’expertise de la communauté universitaire canadienne. Il s’appuierait également sur les organisations non gouvernementales, la société civile, les groupes de réflexion et les professionnels de la gestion des risques politiques, le secteur privé, les provinces et territoires, et le public canadien. Comme le pôle ouvert de politiques ne serait pas sollicité par les demandes découlant des activités quotidiennes du Ministère, il serait un point d’ancrage naturel pour les leaders d’opinion, les chercheurs, les analystes, les experts en science des données et les historiens nationaux et internationaux. En outre, il tirerait parti du programme d’échanges ou d’accords analogues dans le cadre desquels le Ministère accueillerait ces spécialistes. Le pôle gérerait également une « plateforme de remise en question », un mécanisme de rétroaction et de consultations continues visant à favoriser un débat constructif entre les employés et la communauté des politiques au sens large, et à contribuer à cerner les angles morts dans les approches du Canada en matière de politique commerciale, de politique des affaires étrangères et de politique de développement.
Accroître la capacité de prévoir et de gérer la réponse pangouvernementale aux crises géopolitiques et sécuritaires.
- Les crises internationales sont de plus en plus fréquentes. L’expérience récente de la pandémie de COVID-19, la situation en Afghanistan, en Haïti et au Soudan et l’invasion russe de l’Ukraine montrent que les crises deviennent également plus complexes et se prolongent, nécessitant souvent des interventions humanitaires, politiques, sécuritaires et consulaires simultanées qui durent des mois, voire plus. Une meilleure capacité de prévision et d’analyse des tendances aiderait Affaires mondiales Canada et ses partenaires à prévoir les crises inévitables de l’avenir et à s’y préparer. Mais Affaires mondiales Canada devrait également adopter une approche plus solide et plus intégrée de la gestion des crises internationales tout au long de leurs différentes phases.
En s’appuyant sur la plateforme existante du Ministère en matière d’intervention consulaire en cas de crise (le Centre de surveillance et d’intervention d’urgence) et sur les capacités d’intervention en cas de crises humanitaires, l’établissement d’une capacité permanente d’intervention en cas de crises géopolitiques permettrait au Ministère de répondre plus efficacement aux crises politiques et sécuritaires majeures et prolongées, sans compromettre les activités habituelles. Des ressources permanentes et des ressources d’appoint seraient mises en place pour renforcer la capacité du Ministère à gérer la réponse pangouvernementale aux crises politiques et sécuritaires internationales qui ne sont pas principalement de nature consulaire ou humanitaire, ou lorsque la crise perdure. Cette capacité s’articulerait autour d’un noyau flexible d’experts qui seraient en mesure de comprendre et de mettre en place les aspects essentiels d’une gestion efficace des crises géopolitiques à long terme. Du personnel en poste à l’administration centrale serait notamment mis à contribution pour fournir un soutien en matière de politiques, y compris par la rédaction rapide de mémoires au Cabinet et la tenue de consultations dans ce contexte. Ces experts travailleraient en étroite collaboration avec les missions à l’étranger, ainsi qu’avec les secteurs géographiques et fonctionnels et d’autres ministères. Une fois que la capacité de ce groupe de travail permanent sur les crises géopolitiques aura été mise en place et mise à l’essai, le Ministère envisagera la création d’un centre permanent d’intervention en cas de crise qui intégrerait tous les volets du travail d’intervention (sécurité des missions, affaires consulaires, catastrophes naturelles et humanitaires, et enjeux politiques et de sécurité), en notant les possibilités d’économies d’échelle.
4.2. Renforcer la capacité du Canada à exercer une influence en augmentant sa présence à l’étranger, y compris dans les instances multilatérales
a) Pourquoi?
La diplomatie est une question d’influence – la capacité de convaincre ou de dissuader les autres au service des intérêts du Canada dans le monde. À l’étranger, le Canada exerce son influence principalement par l’intermédiaire de son réseau de missions diplomatiques, qui mènent une série d’activités à l’appui des objectifs du Canada en matière de politique étrangère, de politique de développement et de politique commerciale. Ces activités comprennent notamment les programmes qui fournissent un soutien financier direct aux pays partenaires pour lutter contre les changements climatiques, les conflits et la faim, et pour promouvoir l’égalité des genres.
Les missions diplomatiques du Canada sont dirigées par des ambassadeurs, des hauts-commissaires et d’autres hauts fonctionnaires qui exercent les fonctions de chefs de mission. Ils dirigent des équipes de spécialistes de la politique étrangère, de la promotion du commerce et de l’attraction d’investissements, des affaires consulaires et du développement international. Ces équipes comprennent des Canadiens en poste à l’étranger et des employés recrutés sur place, pour la plupart des ressortissants des pays hôtes, qui exécutent directement les programmes et fournissent des services communs pour soutenir le fonctionnement des missions et les activités d’un large éventail de ministères et d’organismes fédéraux et de provinces canadiennes.Note de bas de page 16 Les missions du Canada à l’étranger accueillent régulièrement des visites du premier ministre et d’autres ministres, de premiers ministres provinciaux, de hauts fonctionnaires de l’ensemble du gouvernement, de délégations commerciales et de personnalités de premier plan du milieu culturel, ce qui contribue à accroître l’influence du Canada à l’étranger.Note de bas de page 17
Version texte
Dépenses des ministères des Affaires étrangères par habitant, 2021-2022 (affaires étrangères, commerce et aide internationale)
Pays | Dépenses totales (2021-2022) | Dépenses par habitant |
---|---|---|
Allemagne | 27 769 002 065 $ | 334 $ |
Royaume-Uni | 19 983 874 933 $ | 297 $ |
Australie | 6 028 800 000 $ | 233 $ |
Canada | 8 530 000 000 $ | 223 $ |
Remarque : Ces chiffres doivent être interprétés comme des estimations approximatives visant à mettre en contexte de manière générale les dépenses d’Affaires mondiale Canada.
Source : Les chiffres sont tirés des budgets, des rapports financiers et des sites Web des gouvernements et des ministères des Affaires étrangères de ces pays. Les données relatives à la population et au PIB sont tirées des rapports du Fonds monétaire international. Remarque : Lorsque les mandats relatifs aux affaires étrangères, au commerce international et au développement sont répartis entre plusieurs organismes, les budgets respectifs ont été comptabilisés. Ces chiffres n’ont pas été approuvés par les autorités compétentes australiennes, allemandes ou britanniques.
C’est par son réseau de missions à l’étranger et la qualité des personnes qui y travaillent qu’Affaires mondiales Canada procure sa plus grande valeur ajoutée aux politiques et aux programmes du gouvernement du Canada. On s’attend à ce que d’ici la fin de 2023, le réseau actuel comprenne 182 ambassades, hauts-commissariats et consulats dans 112 pays.Note de bas de page 18
Alors que le nombre de missions du Canada à l’étranger est demeuré relativement stable au fil du temps,Note de bas de page 19 la présence globale du Canada et sa capacité à exercer une influence à l’étranger n’ont pas suivi le rythme de l’évolution des réalités mondiales. Le graphique ci-dessous présente les dépenses des ministères des Affaires étrangères de pays d’optique commune, par habitant, y compris pour leurs missions à l’étranger.
La composition du personnel et le nombre d’employés du Ministère affectés à l’étranger ont fluctué au fil du temps, principalement en raison des différents cycles d’examen des dépenses (les postes à l’étranger sont beaucoup plus coûteux qu’à l’administration centrale) et des progrès technologiques (plusieurs fonctions autrefois exécutées par des employés à l’étranger sont désormais automatisées, nécessitent beaucoup moins d’intervention humaine ou peuvent être exécutées par l’administration centrale). Le point culminant a été atteint avec 2 993 employés canadiens outre-mer à la fin de la Guerre Froide en 1990. Ce nombre avait diminué à 2 014 en 1998. En 2022, il y avait 2 777 employés canadiensNote de bas de page 20 en poste à l’étranger.
La représentation du Canada à l’Organisation des Nations Unies (ONU) est aujourd’hui l’une des plus faibles parmi les partenaires et concurrents du G7 et du G20, bien que le Canada soit le 7e donateur en importance. Le système des Nations Unies est au cœur de l’établissement des normes et de l’élaboration des règles dans un large éventail de domaines cruciaux pour l’avenir du Canada (p. ex., le développement des technologies 6G et les règles relatives à l’utilisation des grands fonds marins). Les intérêts à long terme du Canada exigent que ses diplomates soient présents dans les endroits où cela se passe.
Version texte
Comparaison de la présence à l’étranger
Nombre d'équivalents temps plein à la mission permanente à New York en comparaison avec d’autres pays
Pays (année) | ETP à la mission permanente à New York |
---|---|
Russie (2020) | 200 |
États-Unis (2020) | 150 |
Chine (2023) | 140 |
Allemagne (2020) | 120 |
Royaume-Uni (2020) | 108 |
Japon (2023) | 102 |
France (2020) | 73 |
Indonésie (2020) | 65 |
UE (2020) | 60 |
Italie (2020) | 60 |
République de Corée (2023) | 35 |
Australie (2020) | 30 |
Canada (2022) | 25* |
Nombre de pays ayant une présence diplomatique en comparaison avec d’autres pays
Pays | Nombre de pays ayant une présence diplomatique (2023) |
---|---|
Japon | 196 |
République de Corée | 191 |
Royaume-Uni | 178 |
France | 168 |
Allemagne | 153 |
Inde | 143 |
Turquie | 136 |
Brésil | 133 |
Australie | 122 |
Canada | 110 |
Afrique du Sud | 102 |
Norvège | 81 |
Sources : Graphique de gauche : Document de la MPONU (2021) : Harmoniser les intérêts et les ressources humaines du Canada à l’ONU à New York; MPONU, 8 février 2023. Graphique de droite : Affaires mondiales Canada; ministère des Affaires étrangères et du Commerce, Australie; ministère des Affaires étrangères, Norvège; ministère des Affaires étrangères, République de Corée; ministère des Affaires étrangères, Japon; ministère fédéral des Affaires étrangères, Allemagne; ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, France; Bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement, Royaume-Uni; ministère des Affaires extérieures, Inde; ministère des Affaires étrangères, Türkiye; ministère des Affaires étrangères, Brésil; ministère des Affaires internationales et de la Coopération, Afrique du Sud.
* Il convient de noter que le nombre d'équivalent temps plein (ETP) du Canada comprend les autres ministères (7 ETP), mais exclut les services communs et les postes d’une durée déterminée. Les chiffres du Canada et des pays d'optique commune incluent les diplomates nationaux et les employés recrutés sur place; la Chine et la Russie n'ont pas d’employés recrutés sur place.
b) Comment?
Il convient de réexaminer les endroits où le Canada est représenté à l’étranger et ses modes de représentation. Certes, les progrès technologiques offrent de nouvelles possibilités de collaboration virtuelle et hybride à l’échelle mondiale, mais une présence renforcée sur le terrain est nécessaire pour rendre compte des résultats, et défendre et représenter les intérêts stratégiques du Canada là où cela importe le plus. Il pourrait aussi être nécessaire d’examiner où la présence devrait être redéployée, afin de fournir un appui dans les régions où les intérêts du Canada sont plus importants.
À cette fin, Affaires mondiales Canada devrait :
Renforcer la présence du Canada dans les instances internationales qui comptent le plus pour le Canada.
- À titre de membre fondateur et d’important bailleur de fonds de nombreuses organisations multilatérales, le Canada pourrait faire un bien meilleur usage du système multilatéral.
- Affaires mondiales Canada devrait mettre à jour l’empreinte de base de sa mission phare auprès des Nations Unies à New York et examiner la capacité du Canada dans d’autres missions auprès des Nations Unies à Genève, à Vienne, à Nairobi, à Rome et à La Haye.
- Le Ministère devrait également évaluer l’adéquation de la représentation dans d’autres missions multilatérales clés, comme celles auprès de l’OTAN, de l’OEA, de l’OCDE, de l’OSCE et de l’OMC, et s’assurer de consacrer des ressources suffisantes aux travaux du Conseil de l’Arctique, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.
- Le Ministère devrait aussi élaborer une stratégie visant à repérer, à recruter et à promouvoir de manière proactive les candidats canadiens dans le cadre de nominations ou d’élections au sein des Nations Unies et d’autres organisations internationales, y compris à des niveaux relativement subalternes, comme le font d’autres pays. Il devrait également tirer davantage parti des possibilités de détachements et d’échanges entre institutions multilatérales et renouveler sa participation au programme des administrateurs auxiliaires des Nations Unies.
Renforcer la présence du Canada dans les pays clés du G20 et dans d’autres pays d’importance stratégique.
- Le Canada doit être plus apte à défendre ses intérêts fondamentaux dans les pays dont l’influence internationale s’accroît, que ce soit sur le plan économique ou stratégique. Cela suppose une présence plus forte dans l’ensemble du groupe des pays du G20,Note de bas de page 21 mais en particulier dans les pays où la présence du Canada a toujours été faible. Au-delà du G20, l’Asie centrale pourrait devenir une plaque tournante stratégique entre l’Europe et l’Asie; les Balkans et l’Amérique centrale demeurent des régions fragiles où une présence canadienne renforcée serait utile, notamment pour les alliés; l’Afrique demeure le continent dont les perspectives de croissance économique sont les plus prometteuses et où le Canada reste sous-représenté. L’augmentation de la présence dans les missions du réseau en Chine, ainsi qu’en Europe de l’Est et dans le Caucase, de même que les ajouts proposés dans le cadre de la Stratégie pour l’Indo-Pacifique constituent un bon début, mais il faut aller plus loin si le Canada veut rester à la hauteur de ses partenaires et de ses concurrents. Étant donné que nos 2 langues officielles contribuent à définir l’image que le Canada projette sur la scène internationale, le Ministère devrait également tirer parti du bilinguisme dans ses relations et ses représentations, en tant qu’atout indéniable de sa diplomatie.
Élaborer et mettre en œuvre un mécanisme permettant d’examiner et de rééquilibrer régulièrement la présence du Canada à l’étranger.
- Le Ministère est en train de concevoir et de mettre en place une structure de gouvernance et un mécanisme permettant d’examiner et de rééquilibrer régulièrement les postes à l’étranger, dans le but de procurer la souplesse nécessaire pour s’assurer qu’ils continuent de bien correspondre aux intérêts stratégiques du Canada. La mise en place d’une culture d’établissement et de rééquilibrage des priorités est importante, surtout si l’on considère que la présence à l’étranger est coûteuse : les postes à l’étranger peuvent coûter beaucoup plus cher que les postes au Canada.
Utiliser des moyens novateurs afin d’exercer une influence à l’étranger.
- Même si rien ne vaut l’efficacité d’une présence « sur le terrain », le Ministère doit aussi choisir de façon judicieuse où et comment il investit pour réaliser ses mandats en matière de politique étrangère, de développement, d’affaires consulaires et de commerce international. La technologie offre des possibilités inexploitées de faire les choses différemment. Par exemple, le suivi et le compte rendu des réunions multilatérales diffusées en ligne pourraient vraisemblablement se faire depuis l’administration centrale ou n’importe où ailleurs dans le monde. En même temps, les postes qui supervisent la mise en œuvre de programmes représentant des centaines de millions de dollars de deniers publics devraient être aussi proches que possible de l’endroit où ces fonds sont dépensés. En s’appuyant sur ses travaux antérieurs sur la « mission de l’avenir », Affaires mondiales Canada devrait explorer des formes novatrices de représentation et d’engagement à l’échelle mondiale pour compléter sa présence physique à l’étranger. Les changements technologiques induits par la pandémie permettent une plus grande expérimentation; en lançant des missions commerciales virtuelles et hybrides, le Canada est déjà à l’avant-garde de cette variante de la diplomatie traditionnelle. Affaires mondiales Canada pourrait explorer une série d’options, notamment créer des bureaux virtuels à l’étranger et des missions temporaires, nommer des « ambassadeurs itinérants » chargés de thèmes précis, mieux tirer parti de la diaspora canadienne composée de 4 millions de personnes, augmenter le nombre de consuls honorairesNote de bas de page 22 et renforcer sa présence sur les médias sociaux dans les régions où les principaux influenceurs régionaux sont actifs. Le Ministère devrait continuer à maximiser l’utilisation du « pouvoir de convaincre » et de la diplomatie publique à l’étranger, notamment en appuyant la diplomatie scientifique, la diplomatie sportive, la diplomatie universitaire et la diplomatie culturelle.
Renforcer sa capacité de communication, de défense des intérêts, de mobilisation et de consultation, afin d’atteindre plus efficacement les intervenants et les publics canadiens et étrangers.
- Pour atteindre cet objectif, il faut une stratégie de communication ministérielle délibérée, intégrée et cohérente afin de guider la mobilisation du public canadien sur son territoire et à l’étranger. Le mandat du Secteur des affaires publiques devrait être élargi afin qu’il puisse exercer un leadership dans les communications stratégiques du Ministère et assurer la coordination à l’échelle du Ministère. Une meilleure harmonisation des messages, des objectifs plus clairs et une rationalisation des ressources contribueront à instaurer la confiance, à renforcer la légitimité et à maintenir un large soutien du public à l’engagement du Canada sur la scène internationale, en particulier à une époque où la confiance dans les gouvernements et les institutions s’amenuise. Une présence numérique renforcée sur les nouvelles plateformes de médias sociaux pertinentes pour « aller à la rencontre des gens là où ils se trouvent » pourrait aider le Ministère à mieux établir des liens avec des publics nouveaux et traditionnels.
4.3. Veiller à ce qu’Affaires mondiales Canada compte un personnel hautement qualifié, bilingue, diversifié, en bonne santé et capable de produire des résultats de calibre mondial pour les Canadiens
a) Pourquoi?
Les employés d’Affaires mondiales Canada, qu’ils soient des employés canadiens ou recrutés sur place, sont au cœur de toutes les activités du Ministère. Ils travaillent 24 heures sur 24 et dans le monde entier, souvent dans des postes difficiles, loin de leur famille et de leurs proches. Le Sondage auprès des fonctionnaires fédéraux 2022 montre que 85 % des employés d’Affaires mondiales Canada sont fiers de leur travail Note de bas de page 23. Cependant, l’un des messages les plus clairs issus des consultations et des sondages menés pour préparer ce rapport est le suivant : il faudra rapidement moderniser et renforcer bon nombre des pratiques et des systèmes de ressources humaines d’Affaires mondiales Canada afin de garantir que tous les employés puissent donner le meilleur d’eux-mêmes au travail. Les employés ont de plus grandes attentes envers leur milieu de travail aujourd’hui. Le passage au travail hybride, le resserrement du marché du travail, le rééquilibrage démographique et les progrès rapides de la technologie ne sont que quelques-uns des facteurs qui touchent Affaires mondiales Canada et sa capacité à attirer et à retenir les meilleurs talents.
L’effectif du Ministère est complexe. Il y a environ 8 300 employés canadiens et 5 600 employés recrutés sur place. À l’intérieur du groupe des employés canadiens, on compte quelque 2 000 agents du service extérieur (permutants).Note de bas de page 24 L’équilibre entre le service extérieur et les autres groupes professionnels s’est considérablement modifié au cours des 20 dernières années. Il y a 20 ans, la majorité du personnel était composée d’employés du service extérieur, alors qu’aujourd’hui, la grande majorité (74 %) provient d’autres groupes. Il s’agit d’analystes de politiques, d’experts en commerce, en développement et en affaires consulaires, d’agents des ressources humaines et des finances, de conseillers juridiques, de professionnels et d’analystes des technologies de l’information, pour n’en citer que quelques-uns. Cette évolution vers d’autres groupes professionnels peut être attribuée à divers facteurs, y compris la fusion avec l’Agence canadienne de développement international (ACDI) en 2013Note de bas de page 25 et la quasi-cessation pendant plus d’une décennie du recrutement, tant aux premiers échelons qu’à d’autres niveaux du service extérieur, en raison de contraintes financières. Faute d’un recrutement régulier, les employés du service extérieur ont continué d’être affectés à l’étranger, mais le travail qu’ils effectuaient auparavant à l’administration centrale a commencé à être accompli par des employés d’autres groupes professionnels, dont beaucoup ont été engagés en tant qu’employés occasionnels ou employés nommés pour une période déterminée. Enfin, l’élargissement des fonctions à l’administration centrale pour gérer les systèmes de technologie de l’information, assurer la sécurité du personnel à l’étranger, diriger le réseau mondial des missions (y compris la présence croissante d’autres ministères et des provinces et territoires) et gérer les demandes consulaires croissantes ont contribué à l’augmentation des postes au Canada en dehors du service extérieur.
Ces facteurs structurels ont engendré des frustrations au sein d’une partie de l’effectif. S’il est faux qu’Affaires mondiales Canada ne valorise pas l’expertise (p. ex., le Ministère a soutenu le développement de certaines des meilleures compétences au monde en matière de politique commerciale et d’analyse comparative entre les sexes), il reste que les employés travaillant dans un certain nombre de domaines du Ministère, y compris les plus jeunes, se sentent désavantagés par rapport aux employés du service extérieur. Les employés de certaines catégories ont fait part de leurs préoccupations quant au fait qu’ils avaient moins accès à la formation spécialisée, qu’ils avaient moins de possibilités d’avancement et qu’ils n’avaient pas la même priorité pour les affectations à l’étranger. Alors que le taux d’attrition moyen des cinq dernières années des employés permutants est de 3,4 % , celui des autres groupes professionnels du Ministère est de 9,9 % - presque trois fois plus. Certains employés, particulièrement les agents du service extérieur possédant une expertise approfondie dans des zones géographiques et des domaines particuliers, se sont sentis de plus en plus désavantagés au fil du temps, y compris dans les processus de promotion, où l’accent a été mis sur les compétences en matière de gestion plutôt que sur l’expertise géographique, linguistique ou liée à un domaine particulier. Plusieurs ministères des Affaires étrangères sont confrontés à la question de l’équilibre entre les généralistes et les spécialistes, et il est légitime de se demander si qu’au fil du temps Affaires mondiales Canada n’a pas trop penché en faveur des généralistes.
Les réalités vécues par le personnel recruté sur place compliquent encore la situation : cette catégorie de l’effectif représente 81 % des employés du Ministère dans les missions, et les employés recrutés sur place sont répartis dans plus de 110 pays et territoires où les lois du travail diffèrent. Ils exercent un éventail de fonctions, allant d’assistants à chauffeurs à hauts responsables de divers programmes. Tous les Canadiens qui vont travailler à l’étranger savent que le personnel recruté sur place constitue la colonne vertébrale du réseau des missions du Canada dans le monde, servant notre pays avec loyauté et courage, souvent dans des endroits très difficiles. Au fil des ans, le personnel recruté sur place a présenté un profil de compétences de plus en plus pointues qui, conjugué aux conditions du marché du travail, signale la nécessité d’examiner en profondeur le rôle optimal du personnel recruté sur place dans les différentes missions, aujourd’hui et à l’avenir, et de vérifier si Affaires mondiales Canada fait le nécessaire pour maintenir en poste et perfectionner cette composante importante de son effectif. Le Ministère doit également veiller à ce que les employés recrutés sur place bénéficient d’un niveau de diligence adéquat en période de crise, y compris au moyen de consultations avec la ministre des Affaires étrangères, les chefs de mission et les ministères partenaires concernés.
Enfin, Affaires mondiales Canada doit être un lieu où tous les employés se sentent en sécurité et respectés, et où chacun comprend que les inconduites ou les actes répréhensibles, quels qu’ils soient, ne sont en aucun cas tolérés. La création récente du Bureau de l’ombud du mieux-être, qui offrira à l’ensemble du personnel un guichet unique pour obtenir de l’information et du soutien afin de résoudre les problèmes liés au milieu de travail, constitue un nouvel investissement important dans le mieux-être de tous les employés. Le Ministère prend également des mesures supplémentaires pour appuyer l’écosystème et les processus par lesquels les allégations d’actes répréhensibles et d’inconduites sont reçues, examinées et traitées. À l’été 2023, tout en prenant les mesures requises pour protéger les renseignements personnels, le Ministère commencera à rendre compte régulièrement et de manière transparente au personnel des allégations d’actes répréhensibles et des mesures prises à la suite de ces allégations. Une culture organisationnelle positive et axée sur les personnes, fondée sur la confiance, le respect, la fierté du travail accompli et la confiance envers les dirigeants, doit être un principe fondamental d’Affaires mondiales Canada aujourd’hui et à l’avenir.
b) Comment?
Recrutement
- Affaires mondiales Canada doit améliorer ses processus de recrutement et de dotation en personnel en vue de disposer de l’expertise nécessaire pour promouvoir et protéger les intérêts des Canadiens et de mieux représenter la société canadienne. Le Ministère devrait modifier son approche de recrutement postsecondaire et entreprendre des actions de sensibilisation dans tout le Canada. Il pourrait ainsi cibler les compétences nécessaires à l’exécution de ses différents mandats, en mettant l’accent sur les populations sous-représentées et une représentation géographique plus large. Les efforts de recrutement devraient donner de meilleurs résultats en matière de représentativité et plus particulièrement compter un plus grand nombre d'employés noirs, autochtones et de personnes en situation d’handicap. Ces campagnes de recrutement devraient être organisées annuellement afin de garantir un flux constant de nouveaux talents pour le Ministère, faute de quoi les effets en aval se feront sentir à tous les niveaux du cycle de planification des ressources humaines.Note de bas de page 26 Le Ministère dispose d’un effectif extrêmement qualifié, tant à Ottawa qu’à l’étranger, mais le contexte mondial de plus en plus complexe exige une expertise accrue dans tous les domaines et secteurs d’activité afin d’appréhender et d’analyser les nouveaux défis, les nouvelles possibilités et les nouvelles crises, et d’y réagir. Les compétences spécialisées peuvent souvent être renforcées par les connaissances linguistiques de la population multiculturelle du Canada, dont Affaires mondiales Canada devrait faire un meilleur usage. Dans le même ordre d’idées, le travail entrepris à Affaires mondiales Canada attire de nombreux professionnels et experts, mais trop souvent le Ministère ne dispose pas de points d’entrée pour les intégrer en cours de carrière. Des échanges bilatéraux et davantage de possibilités de recrutement latéral pourraient représenter des solutions à ce problème. Les processus existants de gestion de l’effectif doivent également mieux repérer, documenter et exploiter le large éventail d’expertise qui existe déjà parmi les employés.
Formation
- Le bilinguisme comme élément fondamental. La prestation de services dans les deux langues officielles est une obligation juridique, mais l’image d’un Canada bilingue à l’étranger et le maintien d’un environnement de travail parfaitement bilingue sont également des aspects essentiels de l’identité, de la diversité et de la force du Canada. Le Ministère devrait tout mettre en œuvre pour tirer davantage parti du bilinguisme comme atout indéniable de l’engagement international du Canada. Par conséquent, les cadres supérieurs de l’ensemble du Ministère devraient être tenus responsables d’assurer l’utilisation égale du français et un milieu de travail bilingue, en plus de promouvoir la diplomatie francophone, tant à l’administration centrale que dans le réseau des missions à l’étranger. Comme mesure clé pour promouvoir le bilinguisme au sein d’Affaires mondiales Canada et respecter le projet de loi C-13, la Loi visant l’égalité réelle entre les langues officielles du Canada, le Ministère devrait centraliser et élargir l’accès à la formation en langues officielles pour les employés, sans égard à leur groupe professionnel. Il devrait également augmenter le nombre de postes de niveau supérieur pour lesquels le bilinguisme est essentiel conformément à la directive du Secrétariat du Conseil du Trésor dont l’entrée en vigueur est prévue en avril 2024.
- Renforcer les capacités en langues étrangères. Le Ministère devrait immédiatement s’efforcer de rehausser son taux de conformité pour les postes désignés nécessitant des compétences en langue étrangère, encourager l’apprentissage et le maintien des langues étrangères, et mettre davantage l’accent sur les compétences linguistiques qui répondent aux besoins de l’organisation, tant à l’administration centrale que dans les missions, lors de l’examen des candidatures au cours du processus d’embauche, à tous les niveaux et pour tous les employés. La formation en langues étrangères des nouvelles recrues du service extérieur dans le cadre de leur intégration, le cas échéant, combinée à une formation continue tout au long de la carrière et à de multiples affectations dans des missions où leurs compétences en langues étrangères sont requises, pourrait contribuer à approfondir et à maintenir à long terme les capacités essentielles en langues étrangères.
- Accroître l’efficacité des ressources consacrées à la formation. L’Institut canadien du service extérieur (qui pourrait être renommé l’Institut d’apprentissage d’Affaires mondiales Canada) est une ressource qui gagnerait à être mieux exploitée. Des efforts supplémentaires doivent être déployés pour assurer que toutes les ressources consacrées à la formation concordent avec les priorités actuelles et futures du Ministère, et cette harmonisation devrait être revalidée périodiquement. Le mentorat, l’encadrement, le jumelage et la création de communautés de pratique devraient faire partie intégrante de la culture de formation d’Affaires mondiales Canada. Il faudrait explorer des moyens de promouvoir l’échange de ressources de formation en ligne et d’autres ressources avec les partenaires du Canada aux vues similaires.
Perfectionnement professionnel
- Bien que le Ministère dispose déjà d’un effectif hautement qualifié, il doit améliorer les mécanismes de planification des carrières, de promotion, d’affectation et de gestion des talents afin de s’assurer qu’il conserve les compétences actuelles et futures dont il a besoin. Il devrait renforcer et étendre le rôle du Secteur des ressources humaines afin qu’il adopte une approche plus stratégique et plus active pour répondre aux besoins du Ministère, promouvoir les talents grâce à une bonne planification des carrières et à des affectations ciblées (y compris des missions difficiles), et mieux définir et appliquer la permutation, le tout en tenant compte de l’Analyse comparative entre les sexes Plus (ACS Plus). Toutes les nouvelles recrues du service extérieur seront appelées à effectuer au moins l’une de leurs deux premières affectations à l’étranger dans une mission difficile et seront encouragées à suivre une formation en langues étrangères. Le Secteur des ressources humaines renouvelé guiderait les employés en repérant les possibilités d’affectation ciblées à l’étranger et les possibilités de carrière à l’administration centrale, y compris pour les employés qui ne font pas partie du service extérieur. Il permettrait également d’améliorer les évaluations du rendement et de les lier aux exercices d’affectation et de promotion. Tous les efforts doivent être déployés pour donner aux employés des confirmations rapides de leur affectation, afin que leur famille et eux-mêmes puissent s’installer à leur lieu d’affectation pendant la période estivale, compte tenu de la nécessité pour les enfants d’âge scolaire d’être présents pour la rentrée.
- Étudier les possibilités de gérer de manière intégrée les employés de tous les groupes professionnels en vue d’offrir de véritables possibilités de perfectionnement et d’avancement professionnels. Il pourrait s’agir d’examiner avec plus de souplesse les occasions qui s’offrent à l’étranger pour les employés qui possèdent les compétences nécessaires et qui s’intéressent à une carrière internationale. Un examen de la classification des postes à différents niveaux pourrait être mené pour s’assurer que le Ministère dispose d’un bon équilibre entre les postes du service extérieur et ceux des autres groupes professionnels. Des outils et des processus de gestion des talents pourraient aussi être mis en place pour améliorer l’avancement professionnel à tous les niveaux et au sein de tous les groupes. Des exercices réguliers de recrutement interne latéral entre le service extérieur et d’autres groupes professionnels pourraient également permettre aux employés d’adapter leur carrière en fonction de leur situation changeante.
Conditions de travail à l’étranger
- Les Directives sur le service extérieur (DSE) sont un ensemble d’indemnités et de prestations destinées à appuyer les employés et leur famille pendant la durée de leur affectation à l’étranger. Elles ont grand besoin d’être mises à niveau. Affaires mondiales Canada a l’intention de plaider vigoureusement en faveur de la modernisation des DSE lors de la prochaine négociation entre l’employeur et les agents négociateurs à l’automne 2023. Le Ministère a déjà commencé à examiner les directives pour éclairer ce processus, plus particulièrement les avantages fournis dans une perspective intersectionnelle et antiraciste, en fonction du genre, de l’ACS Plus et des réalités familiales, en particulier pour les femmes et les employés 2ELGBTQI+ en poste à l’étranger.
- Les DSE n’ont pas été conçues pour tenir compte d’une pandémie ou des types de crises vécues par le personnel canadien en Ukraine et ailleurs. Pour assurer un soutien approprié au personnel pendant les crises et d’autres périodes extraordinaires, le Ministère examine activement des mécanismes qui pourraient permettre une intervention rapide et appropriée dans des situations extrêmes pour soutenir les employés et leur famille par l’entremise des DSE, ainsi que la prise d’autres mesures qui ne sont pas prévues dans les DSE.
Employés recrutés sur place
- Veiller à ce qu’Affaires mondiales Canada puisse attirer et maintenir en poste les meilleurs talents recrutés sur place. Le bon fonctionnement et la continuité des programmes et des missions du Canada à l’étranger dépendent dans une large mesure de la qualité et du dévouement de son personnel recruté sur place. Le personnel recruté sur place possède une expertise en matière de compétences linguistiques et de sensibilité culturelle, des connaissances régionales, thématiques et techniques, ainsi qu’une mémoire institutionnelle qui est essentielle à la réalisation du mandat de la mission. Affaires mondiales Canada doit faire tout ce qui est nécessaire pour maintenir en poste et perfectionner cette composante clé de sa main-d’œuvre. Le Ministère devrait lancer un examen des salaires et des avantages sociaux du personnel recruté sur place afin de garantir des conditions de travail optimales, une rémunération concurrentielle, un traitement équitable et un niveau adéquat de protection et de soins, en particulier en période de crise. Les événements récents en Afghanistan, en Ukraine et au Soudan contribueront à définir l’éventail des options de soutien pour le personnel recruté sur place en temps de crise.
Chefs de mission
- Les chefs de mission acquièrent une connaissance approfondie de leur pays d’accréditation, établissent de vastes réseaux ayant de grandes retombées et fournissent des conseils et des orientations sur des enjeux urgents d’ordre bilatéral ou international. Ils sont chargés des relations de l’ensemble du gouvernement du Canada avec leur pays d’accréditation et de la supervision administrative de tous les programmes fédéraux dans leurs missions. Afin d’optimiser l’efficacité des chefs de mission, le Ministère devrait :
- Confirmer plus tôt les affectations des chefs de mission afin d’améliorer la continuité des activités dans les missions, en plus d’assurer une plus grande prévisibilité en permettant aux familles qui les accompagnent de planifier leur déménagement (et donc de réduire au minimum les perturbations pour les enfants en âge scolaire et d’optimiser les possibilités d’emploi pour les conjoints et conjointes).
- Renforcer le rôle du chef du chef de mission en tant que directeur général pour qu’il soit mieux en mesure de coordonner et d’optimiser les résultats de l’ensemble des programmes et de favoriser une plus grande intégration des priorités. L’envoi d’une lettre de mandat par les sous-ministres au début des affectations pourrait contribuer à la clarté des priorités et de la reddition de comptes. Les chefs de mission devraient également avoir plus de latitude pour réaffecter les ressources en fonction de l’évolution des priorités. Durant toute crise majeure affectant les activités des missions, les chefs de mission doivent jouer un rôle de chef de file, entre autres en conseillant le sous-ministre et la ministre des Affaires étrangères afin d’orienter les décisions d’envergure comme l’évacuation du personnel ou la fermeture des missions.
- Veiller à ce que les chefs de mission soient entendus à titre de représentants du Canada à l’étranger ayant des connaissances et des points de vue uniques des pays et des organismes internationaux auprès desquels ils sont accrédités. À ce titre, on devrait continuer à les inviter à informer les ministres et le premier ministre au besoin. Ils devraient également avoir la possibilité de rencontrer régulièrement les autres chefs de mission de leur région. La pratique de réunir tous les chefs de mission tous les 2 ans devrait être maintenue.
- Mettre en place un mécanisme de consultation périodique des anciens chefs de mission. Les chefs de mission à la retraite et les autres anciens chefs de mission possèdent une grande sagesse et une expertise unique, accumulée au fil des décennies : le Ministère devrait continuer à en tirer parti.
- Étudier la possibilité pour Affaires mondiales Canada d’obtenir le statut « d’employeur distinct ».Note de bas de page 26 Il s’agit là d’une recommandation phare du conseil consultatif externe qui mérite d’être sérieusement étudiée. Le travail à l’étranger dans le réseau des missions du Canada dans le monde pose indéniablement des défis particuliers et le passage au statut d’employeur distinct pourrait aider Affaires mondiales Canada à y répondre plus efficacement. Le département d’État aux États-Unis, par exemple, bénéficie du statut d’employeur distinct. Cependant, contrairement au département d’État bénéficie du statut d’employeur distinct. Cependant, contrairement au département d’État, qui se concentre sur les fonctions diplomatiques classiques, Affaires mondiales Canada englobe la fonction de politique commerciale et le Service des délégués commerciaux du Canada, ainsi que toutes les responsabilités en matière de politique et de programme de l’ancienne Agence canadienne de développement international.Note de bas de page 28 Il en résulte un effectif très hétérogène, composé de plusieurs groupes professionnels différents, régis par des conventions collectives et des conditions d’emploi différentes. S’il est vrai que le mode de vie permutant du service extérieur est unique, il ne faut pas oublier que seuls 26 % des employés canadiens actuels d’Affaires mondiales Canada occupent des postes au sein du service extérieur. Même si ce chiffre devait augmenter, il est probable que la composante « service extérieur » restera minoritaire au sein de l’effectif canadien du Ministère.
- Si le statut d’employeur distinct n’est pas souhaitable ou ne peut pas être obtenu, il convient de travailler dans les cadres existants afin qu’Affaires mondiales Canada puisse gérer son personnel de manière optimale. Il existe des marges de manœuvre dans les cadres administratifs des ressources humaines, les cadres financiers et autres, et si le statut d’employeur distinct n’est pas adéquat pour Affaires mondiales Canada, ce dernier devrait utiliser au maximum ces marges de manœuvre.
4.4. Veiller à ce qu’Affaires mondiales Canada dispose des outils, des processus et de la culture nécessaires pour prospérer
a) Pourquoi?
Que ce soit au Canada ou à l’étranger, l’effectif du Ministère doit être en mesure de fournir les meilleurs services et conseils, à tout moment et en tout lieu, de manière éclairée, compétente et sûre. La modernisation des processus et des outils est un élément important d’une culture organisationnelle efficace, efficiente et centrée sur les personnes. Les fonctions habilitantes, comme le réseau informatique du Ministère, et les processus opérationnels doivent être harmonisés avec la vision et les objectifs ambitieux de l’organisation, y compris lorsque les objectifs changent pour tenir compte de l’évolution du contexte international.
Les systèmes numériques et les autres systèmes de gestion de l’information et de technologie de l’information (GI-TI) du Ministère vieillissent rapidement. Les membres du personnel d’Affaires mondiales Canada le constatent chaque jour, alors que la menace réelle des cyberattaques menées par des États et des acteurs qu’ils parrainent ne cesse de croître. Bien que des investissements aient été réalisés ces dernières années pour mieux servir les Canadiens, tels que la mise en place du Système de gestion des cas des services consulaires et du Système des contrôles à l’exportation et à l’importation, les fonctionnalités du système de GI-TI continuent de poser problème dans l’ensemble de l’organisation, et en particulier dans les missions à l’étranger. L’infrastructure et la prestation de services de GI-TI doivent être continuellement maintenues, mises à niveau et améliorées pour suivre l’évolution rapide des technologies et des menaces.
Outre la nécessité de moderniser les technologies de l’information et les outils, la culture ministérielle doit également évoluer. La simplicité est préférable. Le Ministère doit en faire davantage pour s’attaquer aux politiques rigides et lourdes, et aux processus opérationnels qui entravent l’efficacité et l’innovation. S’il est facile de pointer du doigt d’autres intervenants, dans les faits, une grande partie des contraintes qui entravent le fonctionnement d’Affaires mondiales Canada ont leurs origines à l’interne. Le Ministère doit repenser la manière dont il gère les risques, y compris les conséquences involontaires d’une culture ministérielle trop peu encline à prendre des risques. Les niveaux d’examen, tant verticaux qu’horizontaux, devraient être revus, notamment en ce qui a trait à leur effet sur l’efficacité de la prise de décision. Le personnel doit avoir la faculté d’agir pour faire ce qui s’impose à tous les niveaux de responsabilité. Cela signifie que la haute direction doit faire davantage confiance au jugement des membres du personnel; cela suppose également que les employés doivent accepter une plus grande responsabilité pour agir dans l’intérêt public.
b) Comment?
- Investir dans les éléments essentiels de la GI-TI et des fonctions numériques d’Affaires mondiales Canada, y compris des architectures et des réseaux infonuagiques modernes. Cela permettrait de libérer les capacités de transformation des nouvelles technologies, tout en garantissant les plus hauts niveaux de cybersécurité. La transformation du modèle d’exploitation de la GI-TI accélérerait également la modernisation des services et la mise en œuvre des fonctions numériques dans l’ensemble d’Affaires mondiales Canada. En outre, ceci favoriserait l’efficacité des opérations, l’échange de renseignements et l’accès à des données de qualité, ce qui aiderait le Ministère à mieux exécuter ses programmes. Tout cela est nécessaire alors que les défis et les possibilités découlant de l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique passent au premier plan et que de nouvelles applications voient le jour presque quotidiennement, avec des conséquences importantes pour le maintien de l’intégrité et de la sécurité des systèmes centraux de GI-TI.
- Moderniser et transformer la plateforme de subventions et de contributions du Ministère qui fournit près de 4,3 milliards de dollars par an pour soutenir les objectifs du gouvernement du Canada. Cette modernisation doit permettre de mesurer efficacement les résultats et d’en rendre compte afin que les Canadiens aient la certitude que leurs impôts servent à financer des programmes efficaces qui rendent le monde plus sûr, plus juste et plus équitable. Elle permettrait également aux intervenants externes d’avoir une meilleure idée des dépenses d’Affaires mondiales Canada et d’être en mesure de mieux prévoir les processus de financement.
- Améliorer le soutien numérique international et la prestation de services de GI-TI. Cela est essentiel pour que les employés d’Affaires mondiales Canada puissent communiquer entre eux et avec le public, accéder aux renseignements, aux données et aux archives dont ils ont besoin, et accomplir leur travail de manière efficace, efficiente et sécurisée n’importe où et n’importe quand. Le Ministère devrait moderniser son modèle de soutien aux services numériques et renforcer le soutien technique dans les missions et à l’administration centrale en ajoutant des ressources numériques et techniques qualifiées, et en améliorant l’accès aux réseaux classifiés dans les missions. Ces mesures devraient être associées à une formation accrue en matière de cybermenaces, en particulier pour le personnel des missions.
- Mettre en place un centre d’expertise sur les données. Cela permettrait d’obtenir des données et des informations factuelles dans tous les secteurs d’activité, d’établir des normes de gouvernance des données et d’améliorer la cohérence à l’échelle du Ministère. Le recrutement, la formation et le développement continu de l’expertise liée aux données, aux nouvelles technologies et aux systèmes de pointe devraient servir à rehausser l’utilisation et la connaissance des données dans l’ensemble de l’organisation. Tous les employés du Ministère devraient être en mesure de comprendre, de visualiser et de communiquer des données pour appuyer l’élaboration de politiques de prévention, la collecte de renseignements et d’informations, la diplomatie publique, les négociations commerciales et autres, les services consulaires, les interventions humanitaires, le suivi des résultats en matière de développement et d’autres domaines essentiels.
- Améliorer la gestion du savoir. Une infrastructure et des pratiques simplifiées d’échange de connaissances sont essentielles pour améliorer la capacité des employés à échanger et à recueillir des connaissances dans l’ensemble du Ministère, y compris sur des réseaux sécurisés. Il ne s’agit pas tant d’un projet informatique que d’un changement de culture qui est proposé ici : bien que le passage à l’utilisation de la plateforme SharePoint de Microsoft progresse, Affaires mondiales Canada fonctionne encore largement par courriel plutôt que sur des plateformes de collaboration ou d’échange de connaissances. Affaires mondiales Canada devrait devenir une organisation qui apprend plus systématiquement de ses expériences institutionnelles et de l’expérience de ses employés, et qui rend ce savoir facilement accessible aux autres membres du Ministère (et de l’ensemble du gouvernement, si les protocoles de classification le permettent). Les recommandations du conseil consultatif externe sur la gestion du savoir ont inclus la nomination d’un cadre supérieur comme champion à cet égard et l’élaboration d’un système de gestion du savoir. Dans un premier temps, l’accent sera mis sur le personnel (« savoir à qui demander »), puis d’autres éléments importants devront être pris en considération, comme les négociations commerciales et la situation en Chine (« savoir de quoi il s’agit »), ainsi que les processus opérationnels clés d’Affaires mondiales Canada (« savoir comment faire »).
- Établir une culture et des pratiques de réaffectation des ressources. Affaires mondiales Canada croule sous le poids de ses processus de planification, mais peine à réaffecter ses ressources en fonction des nouvelles priorités du Canada. En 2023, le sous-ministre du Commerce international dirige un examen de la viabilité financière afin d’avoir une meilleure idée de la manière dont Affaires mondiales Canada utilise ses ressources. Le processus de planification budgétaire du Ministère devrait être revu en fonction des résultats de cet examen. Chaque secteur a déjà été invité à trouver des façons de réduire de 5 % ses activités discrétionnaires, en vue de libérer des ressources qui pourraient être consacrées à de plus grandes priorités ministérielles. À plus long terme, Affaires mondiales Canada devrait s’efforcer de réorienter jusqu’à 10 % de son personnel et de ses dépenses discrétionnaires tous les 3 ans, puisque les priorités du Canada évoluent avec le contexte mondial. En temps voulu, un examen des structures organisationnelles d’Affaires mondiales Canada sera également nécessaire afin de déterminer, entre autres, si le rapport actuel entre les cadres et le personnel subalterne est optimal.
- Procéder à un examen immédiat de la bureaucratie et explorer le potentiel des nouvelles technologies pour aider le personnel à travailler de façon plus judicieuse. À court terme, Affaires mondiales Canada procédera à un examen approfondi des exigences en matière d’administration et d’établissement de rapports dans l’ensemble du Ministère, ce qui comprend les différents niveaux d’examen, en accordant une attention particulière au fardeau indu imposé aux missions à l’étranger. L’objectif consiste à mettre en place des processus organisationnels qui donnent plus de latitude aux employés à tous les échelons, en adoptant une prise de risque judicieuse. Il est nécessaire d’apprendre à faire confiance, d’accepter la possibilité de l’échec et d’assumer la responsabilité de cet échec lorsqu’il se produit, ainsi que d’intervenir de façon appropriée en mettant l’accent sur l’apprentissage au besoin. Enfin, les nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique, devraient être évaluées en fonction des besoins d’Affaires mondiales Canada afin de déterminer si elles peuvent améliorer la prestation de services, la cybersécurité et l’efficacité opérationnelle.
5. Résumé des recommandations
Champ d’action 1 : Acquérir une nouvelle expertise en matière d’enjeux internationaux cruciaux pour l’avenir du Canada et renforcer la capacité de prévoir et de gérer les crises prolongées
- Renforcer les capacités en matière de politiques concernant le lien entre les changements climatiques, la sécurité énergétique et les minéraux critiques pour bien positionner le Canada pour l’avenir sur la scène internationale.
- Élargir les capacités et les mandats des unités existantes chargées des questions numériques et liées à la cybersécurité en mettant l’accent sur la science et la technologie, l’intelligence artificielle et les mégadonnées.
- Créer un pôle ouvert de politiques qui soit en mesure d’effectuer des analyses, des signalements et des prévisions de qualité, fondés sur des données probantes.
- Accroître la capacité de prévoir et de gérer la réponse pangouvernementale aux crises géopolitiques et sécuritaires.
Champ d’action 2 : Renforcer la capacité du Canada à exercer une influence en augmentant sa présence à l’étranger notamment aux tables multilatérales
- Renforcer la présence dans les instances internationales qui comptent le plus pour le Canada, en commençant par les Nations Unies.
- Renforcer la présence dans les pays clés du G20 et dans d’autres pays d’importance stratégique.
- Élaborer et mettre en œuvre un mécanisme permettant de réexaminer et de rééquilibrer régulièrement la présence à l’étranger.
- Utiliser des moyens novateurs de faire valoir les intérêts du Canada à l’étranger (bureaux virtuels, ambassadeurs itinérants, consuls honoraires supplémentaires).
- Renforcer la communication et la défense des intérêts afin d’atteindre plus efficacement les Canadiens et les parties intéressées au pays et à l’étranger.
- Optimiser l’utilisation du pouvoir de convaincre et de la diplomatie publique à l’étranger, notamment par l’entremise de la diplomatie scientifique, sportive, universitaire et culturelle.
Champ d’action 3 : Veiller à ce qu’Affaires mondiales Canada compte un personnel hautement qualifié, bilingue, diversifié, en santé et capable de produire des résultats de calibre mondial pour les Canadiens
- Améliorer le processus de recrutement, la formation et le perfectionnement professionnel, y compris en renforçant le rôle du Secteur des ressources humaines, en améliorant la planification de carrière et la gestion des talents, en veillant à ce que les ressources consacrées à la formation concordent avec les priorités, et en repensant le processus de recrutement postsecondaire ainsi que les processus d’échanges et d’emploi latéral.
- Augmenter le nombre d’employés du service extérieur dans les bassins de candidats afin de créer une plus grande souplesse pour l’embauche.
- Renforcer la formation en langues officielles et promouvoir l’utilisation du français.
- Promouvoir et encourager la maîtrise des langues étrangères dans les pays d’importance stratégique pour le Canada.
- Veiller à ce que les Directives sur le service extérieur soient mieux adaptées aux familles canadiennes modernes et aux réalités du service à l’étranger, aujourd’hui et à l’avenir, y compris en période de crise.
- Soutenir davantage les employés recrutés sur place, notamment pour attirer et maintenir en poste les meilleurs talents, et les appuyer en période de crise.
- Renforcer le rôle des chefs de mission et tirer pleinement parti de ceux-ci.
- Étudier la possibilité qu’Affaires mondiales Canada ait le statut d’employeur distinct.
Champ d’action 4 : Veiller à ce qu’Affaires mondiales Canada dispose des outils, des processus et de la culture nécessaires pour prospérer
- Moderniser les services, l’infrastructure et les outils numériques et de GI-TI d’Affaires mondiales Canada, y compris au moyen d’architectures et de réseaux infonuagiques modernes.
- Moderniser les outils et les processus qui sous-tendent le versement annuel de subventions et contributions de 4,3 milliards de dollars dans le cadre des programmes d’Affaires mondiales Canada.
- Mettre en place un centre d’expertise sur les données afin d’obtenir des données et des renseignements factuels dans tous les secteurs d’activité.
- Améliorer la gestion du savoir dans l’ensemble de l’organisation afin qu’Affaires mondiales Canada puisse apprendre davantage de son propre personnel et de ses expériences.
- Établir une culture et des pratiques de réaffectation des ressources afin d’être en mesure de répondre aux nouveaux défis et aux nouvelles possibilités de façon continue.
- Simplifier les processus bureaucratiques en procédant à un examen immédiat de la bureaucratie, en encourageant l’innovation et la prise de risques avisés et en explorant les possibilités d’utiliser de nouvelles technologies pour aider le personnel à travailler de façon plus judicieuse.
6. Mise en œuvre
Ce document de travail présente des recommandations clés sur les moyens de faire en sorte qu’Affaires mondiales Canada serve la population canadienne plus efficacement aujourd’hui et à l’avenir. Toutefois, comprendre ce qu’il faut faire ne représente qu’une facette de la solution. La plupart des plans de transformation institutionnelle échouent, non pas parce que les recommandations étaient erronées, mais plutôt parce qu’elles n’ont pas été mises en œuvre comme il se doit ou dans leur intégralité.
Le sous-ministre des Affaires étrangères devrait se voir confier la responsabilité globale de veiller à la réussite de l’initiative l’Avenir de la diplomatie : Transformer Affaires mondiales Canada, et les progrès réalisés en la matière devraient constituer un élément clé de son entente annuelle de gestion du rendement.
Le Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international du Sénat publiera en décembre 2023 un rapport à la suite de son étude sur « le service extérieur canadien et d’autres éléments de l’appareil de politique étrangère au sein d’Affaires mondiales Canada ». Le Ministère étudiera ce rapport et les recommandations qui y seront formulées et adaptera ses plans au besoin.
Pour lancer la phase de mise en œuvre de cette initiative, le sous-ministre des Affaires étrangères a déjà nommé un cadre supérieur, Antoine Chevrier, dirigeant principal de la transformation, pour superviser le processus de changement pendant une période initiale de 3 ans (2023-2026). M. Chevrier rendra compte directement au sous-ministre des Affaires étrangères et, à travers une structure matricielle, aux sous-ministres du Commerce international et du Développement international.
- Le dirigeant principal de la transformation devrait avoir les pouvoirs suivants :
- Mettre en place une équipe de transformation multidisciplinaire au début du mois de juin 2023, dotée d’une expertise pertinente et de connaissances approfondies sur le fonctionnement du Ministère dans tous ses aspects, afin de mener le processus de transformation (p. ex. gestion de projet, ressources humaines, volet numérique, communications et gestion des connaissances); et créer un plan de mise en œuvre complet, comprenant des jalons et des critères de mesure du rendement, d’ici le 1erseptembre 2023.
- Créer un groupe de réflexion composé d’employés de divers horizons et de tous les échelons au sein du Ministère afin de rédiger, avant la fin de 2023, un énoncé concis des valeurs et de la culture organisationnelles, afin que cet énoncé serve en quelque sorte de phare pour l’ensemble du personnel d’Affaires mondiales Canada.
- Veiller à ce que la mise en œuvre soit suivie de près, que des corrections soient apportées si nécessaire et que les progrès soient communiqués à intervalles réguliers aux partenaires et aux intervenants, y compris au personnel, aux autres ministères, au monde universitaire et au public canadien.
- Rendre compte tous les six mois à la ministre des Affaires étrangères des progrès accomplis, en accordant une attention particulière aux questions de santé et de mieux-être du personnel et à la mesure dans laquelle Affaires mondiales Canada joue efficacement son rôle de chef de file pangouvernemental en matière d’engagement international.
Pour que les recommandations figurant dans le présent rapport soient appliquées avec succès, il faudra affecter allouer de nouvelles ressources et procéder activement à des réaffectations des ressources financières existantes. Comme il a été mentionné plus tôt, le Ministère a déjà entamé un important exercice de réaffectation et est en train de mettre des processus en place pour procéder à de tels exercices de manière continue, en fonction de l’évolution de la situation des circonstances. Dans l’ensemble, il faut trouver des mesures incitatives à tous les échelons du Ministère pour récompenser la prise en compte des coûts en faveur du plus vaste dans le concept plus vaste d’harmonisation stratégique.
- Notes de bas de page 1
Des Canadiens étaient en poste à Londres et à Paris à partir de la fin du XIXe siècle, où ils jouaient le rôle de représentants du Canada, sans toutefois bénéficier d’un statut diplomatique. La Conférence impériale de 1926, qui a reconnu l’égalité des dominions avec le Royaume-Uni, a ouvert la voie au plein statut diplomatique pour les représentants du Canada à l’étranger.
- Notes de bas de page 2
Le Canada a des consulats et des consulats généraux dans plusieurs villes autres que des capitales dans le monde entier, pour leur importance notamment commerciales. Ces consulats aident les entreprises canadiennes et fournissent des services de passeport et autres aux voyageurs et résidents canadiens. De nombreux consulats et consulats généraux du Canada accueillent du personnel de divers ministères du gouvernement fédéral.
- Notes de bas de page 3
McDougall, Pamela A., Commission royale d’enquête sur la situation dans le service extérieur, Ottawa (Ontario), Bureau du Conseil privé, 1981.
- Notes de bas de page 4
Le point sur le commerce 2022 : Les avantages des accords de libre-échange, Affaires mondiales Canada. /transparency-transparence/state-trade-commerce-international/2022.aspx?lang=fra
- Notes de bas de page 5
Chris Bradley, Marc Canal, Sven Smit et Jonathan Woetzel, décembre 2022, « The Correlation Between GDP and Life Expectancy, Chapter 2: A Miracle of Widespread Progress: a 20-year journey of health and income », McKinsey Global Institute.
- Notes de bas de page 6
What does the G7 do? (2022), Council on Foreign Relations.
- Notes de bas de page 7
Le déplacement du pouvoir économique mondial vers les économies émergentes devrait se poursuivre à long terme, l’Inde, l’Indonésie et le Vietnam faisant partie des pays qui obtiennent les meilleurs résultats, PwC.
- Notes de bas de page 8
Julia Palik, Anna Marie Obermeier, Siri Aas Rustad, « Conflict Trends: A Global Overview, 1946-2021 », Peace Research Institute Oslo, PRIO Paper 2022.
- Notes de bas de page 9
Organisation météorologique mondiale, Atlas de la mortalité et des pertes économiques dues à des phénomènes météorologiques, climatiques et hydrologiques extrêmes (1970-2019), OMM-N° 1267, 2021
- Notes de bas de page 10
Statistique Canada, La population autochtone continue de croître et est beaucoup plus jeune que la population non autochtone, malgré un ralentissement de son rythme de croissance, septembre 2022.
- Notes de bas de page 11
Statistique Canada, Tableau 98-10-0219-01, Langue maternelle selon l’âge : Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement y compris les parties.
- Notes de bas de page 12
Gouvernement du Canada, Résidents permanents – Mises à jour mensuelles d’IRCC, « Canada - Résidents permanents selon le pays de citoyenneté », 2022.
- Notes de bas de page 13
« Employés canadiens » (EC) est une désignation principalement utilisée dans les missions du Canada à l’étranger pour faire la distinction entre les employés de la fonction publique canadienne accrédités sur le plan diplomatique et le personnel recruté sur place, généralement dans le pays hôte.
- Notes de bas de page 14
Le Canada utilise le terme « chef de mission » (CDM) pour désigner les ambassadeurs, les hauts-commissaires (CDM dans les pays du Commonwealth) et les consuls généraux.
- Notes de bas de page 15
Les efforts antérieurs comprennent un « programme de transformation » lancé en 2007, conçu comme un exercice à l’échelle du Ministère pour veiller à ce que les politiques, les programmes et les opérations soient harmonisés avec les priorités du gouvernement du Canada. Entre autres réformes, le programme de transformation a abouti à la création du Secteur de la plateforme internationale, qui constitue un guichet unique pour la prestation de services communs à tous les ministères œuvrant dans l’espace diplomatique et consulaire. De plus, un examen stratégique lancé par le Service des délégués commerciaux en 2017 a permis d’augmenter le nombre de postes dans les principaux marchés étrangers et au Canada.
- Notes de bas de page 16
Affaires mondiales Canada met la plateforme internationale à la disposition de 21 ministères et organismes fédéraux travaillant à l’étranger dans ses missions, en plus de 3 sociétés d’État et de 6 gouvernements provinciaux. Par exemple, à l’ambassade du Canada à Washington, il y a 15 cooccupants qui comprennent Agriculture et Agroalimentaire Canada, l’Alberta, l’Agence des services frontaliers du Canada, le ministère des Finances Canada, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), Innovation, Sciences et Développement économique Canada, l’Ontario, Sécurité publique Canada, Services publics et Approvisionnement Canada, la Gendarmerie royale du Canada et Transports Canada, pour un total de 99 employés canadiens et de 36 employés recrutés sur place. Dans certaines missions du Canada, comme à New Delhi, il y a plus d’employés canadiens relevant d’IRCC (34) que d’employés canadiens relevant d’Affaires mondiales Canada (30). Dans un petit nombre d’endroits, les missions du Canada appuient également la colocalisation des missions d’autres pays, comme le Royaume-Uni à Port-au-Prince, en Haïti, et l’Australie à Kyiv, en Ukraine.
- Notes de bas de page 17
Les sommets internationaux constituent aujourd’hui des éléments beaucoup plus importants de la diplomatie moderne que par le passé. Dans le cadre de la présidence japonaise actuelle du G7, 14 ministres canadiens différents, en plus du premier ministre, se rendront au Japon en 2023; dans le cadre de la présidence indienne actuelle du G20, 15 ministres canadiens différents, en plus du premier ministre, se rendront en Inde en 2023.
- Notes de bas de page 18
Un pays ne peut avoir qu’une seule ambassade ou un seul haut-commissariat, mais il peut compter plusieurs consulats généraux et consulats. Aux États-Unis, le Canada est représenté par l’ambassade à Washington et par 16 consulats généraux ou bureaux commerciaux dans tout le pays. En Chine, le Canada dispose d’une ambassade à Beijing et de 4 consulats généraux. En Inde, le Canada dispose d’un haut-commissariat à New Delhi et de 7 consulats généraux ou bureaux commerciaux. Au Mexique, le Canada dispose d’une ambassade à Mexico et de 8 consulats généraux et autres agences consulaires, en raison du grand nombre de touristes et de résidents canadiens dans ce pays.
- Notes de bas de page 19
Le nombre de missions à l’étranger a oscillé autour de 175 au cours des 20 dernières années. Le point culminant a été de 180 en 2012. Il atteindra 182 d’ici la fin de 2023.
- Notes de bas de page 20
Ce nombre comprend les employés canadiens d’Affaires mondiales Canada, d’autres ministères et organismes fédéraux et des provinces.
- Notes de bas de page 21
Membres du G20 : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, République de Corée, Royaume-Uni, Russie, Türkiye et Union européenne.
- Notes de bas de page 22
Le programme des consuls honoraires permet au gouvernement du Canada d’assurer une représentation et d’offrir des services aux Canadiens dans les endroits où il n’existe pas de mission diplomatique ou de bureau consulaire canadien. Bien que les consuls honoraires soient des représentants officiels du gouvernement du Canada, ils ne sont pas des fonctionnaires. Il s’agit de particuliers qui fournissent des services consulaires et autres au nom du gouvernement, généralement à temps partiel.
- Notes de bas de page 23
Réponses des employés canadiens seulement ; ne comprend pas les réponses des employés recrutés sur place.
- Notes de bas de page 24
La rotation du personnel est une condition d’emploi, ce qui signifie que le personnel s’engage à être affecté régulièrement à l’étranger, y compris dans des missions difficiles et ailleurs en fonction des besoins du Ministère.
- Notes de bas de page 25
L’ACDI n’avait pas d’employés occupant des postes permutants. Le personnel de l’ACDI était affecté à l’étranger dans le cadre d’une mission unique et sur la base du volontariat.
- Notes de bas de page 26
Cette directive provient d’un message récent des sous-ministres à tout le personnel.
- Notes de bas de page 27
Le Conseil du Trésor du Canada est l’employeur de la fonction publique fédérale, dont Affaires mondiales Canada fait partie. Le terme « employeur distinct » fait généralement référence aux agences qui sont leur propre employeur en vertu de l’annexe V de la Loi sur la gestion des finances publiques. Elles disposent habituellement de leur propre pouvoir de nomination et de dotation conféré par leur loi habilitante et élaborent leurs propres régimes de gestion des ressources humaines. Elles ne partagent pas les systèmes de classification des emplois avec le reste de la fonction publique, elles mènent leurs propres négociations avec les employés syndiqués et déterminent les niveaux de rémunération des employés non syndiqués dans le cadre d’un mandat approuvé par le président du Conseil du Trésor et soumis à l’approbation finale du Conseil du Trésor.
- Notes de bas de page 28
Aux États-Unis, les fonctions exercées par Affaires mondiales Canada sont réparties entre le département d’État, le Bureau du représentant américain au commerce, certains services du département du Commerce et l’Agence des États-Unis pour le développement international.
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