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Comparution du Ministre des Affaires étrangères devant le Comité permanent des affaires étrangères de la Chambre des communes et le développement international (FAAE) sur la capacité diplomatique du Canada – Matériel de breffage

Le 7 février 2024
Publié : Le 29 mai 2024

Table des matières

  1. Note de scénario
  2. Remarques préliminaires
  3. Biographies des membres du comité
  4. Rapport du Comité sénatorial de l'AEFA
  5. Questions et réponses ministérielles
  6. Affaires mondiales Canada Transformation
  7. Comparaisons avec des pays de mêmes sensibilités
  8. Vue d’ensemble des RH
  9. Exigences en matière de langues estrangères
  10. La diversification de notre effectif
  11. Employés recrutes sur place
  12. Infrastructure numérique d’AMC et cybermenaces
  13. Propriété, infrastructure et technologie
  14. Empreinte et services mondiaux
  15. Influence multilatérale
  16. Couverture médicale totale et complémentaire à l'étranger

Annexe

  1. Discours de la ministre Joly devant les employés et les chefs de mission d'Affaires mondiales Canada
  2. Discours de la ministre Joly sur la diplomatie canadienne dans un contexte d'incertitude géopolitique
  3. Plan de mise en œuvre de la transformation
  4. L'avenir de la diplomatie

Note de scénario

Pour votre infomation

Chronologie de cette étude

Motion d'étude

Que, conformément à l'article 108(2) du Règlement, et étant donné :

Le comité entreprend une étude sur la capacité d'Affaires mondiales Canada à : 

Que l'étude consiste en un maximum de quatre réunions qui auront lieu de préférence avant la fin de 2023 ;

Qu'une liste préliminaire de témoins proposés soit soumise au plus tard le jeudi 16 novembre 2023 ;

Que le ministre des Affaires étrangères et les représentants ministériels d'Affaires mondiales Canada soient invités à comparaître devant le comité ; et

Que le comité fasse rapport de ses conclusions à la Chambre.

Membres du comité

Biographies des membres du comité

Ali Ehassi (Chair)
LPC – Willowdale (ON)

Ali Ehassi

Élection à la chambre des communes

Antécédents professionnels

Rôles politiques et parlementaires

Participation à des comités

Points d’intérêt pour AMC

Ukraine

Iran

Afghanistan

Équité en matière de vaccins et droits de propriété intellectuelle

Michael D. Chong (Vice-Chair)
CPC – Wellington – Halton Hills (ON)

Michael D. Chong

Élection à la chambre des communes

Antécédents professionnels

Rôles politiques et parlementaires

Participation à des comités

Points d’intérêt pour AMC

Ukraine

Chine : Droits de la personne, ingérence étrangère

Iran : Vol PS752

Afghanistan

Arme nucléaire

OTAN

Pérou

Stéphane Bergeron (Vice-Chair)
BQ – Montarville, (QC)

Stéphane Bergeron

Élection à la chambre des communes

Antécédents professionnels

Rôles politiques et parlementaires

Participation à des comités

Points d’intérêt pour AMC

Chine

Ukraine 

Afghanistan

Droits de la personne : Arabie saoudite, travail des enfants

Maintien de la paix

Crise alimentaire mondiale

Santé reproductive dans le monde

Corridor de Latchin

Omar Alghabra
LPC – Mississauga Centre (ON)

Omar Alghabra

Élection à la chambre des communes

Antécédents professionnels

Rôles politiques et parlementaires

Participation à des comités

Points d’intérêt pour AMC

Iran : Vol PS752

Russie : Ukraine

Affaires consulaires

Accord commercial : ACEUM 

Questions commerciales : Chine

Syrie

Droits de la personne : Myanmar

Sophie Chatel
LPC – Pontiac (QC)

Sophie Chatel

Élection à la chambre des communes

Antécédents professionnels

Rôles politiques et parlementaires

Participation à des comités

Points d’intérêt pour AMC

Régime de sanctions du Canada 

OTAN : Centre d’excellence sur le changement climatique et la sécurité

Économie mondiale : Portefeuilles nets zéro pour les institutions financières

Pam Damoff
LPC – Oakville North-Burlington (ON)

Pam Damoff

Élection à la chambre des communes

Antécédents professionnels

Rôles politiques et parlementaires

Participation à des comités

Points d’intérêt pour AMC

Dave Epp
CPC – Chatham-Kent-Leamington (ON)

Dave Epp

Élection à la chambre des communes

Antécédents professionnels

Rôles politiques et parlementaires

Participation à des comités

Points d’intérêt pour AMC

Ukraine : Droits de douane sur les engrais, problèmes d’accès aux ressources

Insécurité alimentaire dans le monde

Régime de sanctions : Loi sur les mesures économiques spéciales

Russie : Groupe Wagner

Commission internationale des pêches des Grands Lacs

Hedy Fry
LPC – Vancouver Centre (BC)

Hedy Fry

Élection à la chambre des communes

Antécédents professionnels

Rôles politiques et parlementaires

Participation à des comités

Points d’intérêt pour AMC

Chine  

Sanction

Ukraine

Équité en matière de vaccins et droits de propriété intellectuelle

Femmes  

Randy Hoback
CPC – Prince Albert (SK)

Randy Hoback

Élection à la chambre des communes

Antécédents professionnels

Rôles politiques et parlementaires

Participation à des comités

Points d’intérêt pour AMC

ANASE, Inde

Relations de défense

Adhésion du Royaume-Uni au Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) 

Ukraine

Critique à l’égard des objectifs commerciaux progressistes

Gaz naturel canadien

Secteur agricole

Robert Oliphant
LPC – Don Valley West (ON)

Robert Oliphant

Élection à la chambre des communes

Antécédents professionnels

Rôles politiques et parlementaires

Participation à des comités

Points d’intérêt pour AMC

Chine

Ukraine

Afghanistan

Régime de sanctions

Droits des LGBTQ

Heather McPherson
NDP – Riding (PR)

Heather McPherson

Élection à la chambre des communes

Antécédents professionnels

Rôles politiques et parlementaires

Participation à des comités

Points d’intérêt pour AMC

Droits de la personne

Israël et Palestine 

Russie et Ukraine

Soudan

Armes à destination de l’Arabie saoudite

Désarmement et armes à sous‑munitions

Iran

Pérou

Afghanistan : Femmes et filles

Développement

Équité en matière de vaccins et droits de propriété intellectuelle 

Turbine à gaz Nord Stream 1

Sameer Zuberi
LPC – Pierrefonds – Dollard (QC)

Sameer Zuberi

Élection à la chambre des communes

Antécédents professionnels

Rôles politiques et parlementaires

Participation à des comités

Points d’intérêt pour AMC

Ukraine

Chine : Ouïghours

Changement climatique : OTAN

Pakistan

Sécurité alimentaire mondiale

Rapport du Comité sénatorial de l’AEFA

Contexte

Résumé des recommandations :

Questions et réponses ministérielles

Étude sur la capacité diplomatique du Canada

Questions anticipées et réponses suggérées pour les sujets non inclus dans les autres documents d'information.

1. Transformation des AMC (généralités)

1.1 Quels progrès ont été réalisés depuis le lancement du document de travail « L'avenir de la diplomatie : Transformer les affaires mondiales Canada en juin 2023 » ?

Le monde est de plus en plus difficile pour le Canada, mais AMC n'est pas en mesure d'y répondre :

Ce que fait AMC à ce sujet :

  1. Renouveler le service extérieur du Canada : AMC doit investir dans son service extérieur, notamment dans le recrutement et la dotation en personnel, la formation, l'amélioration de la représentativité de la diversité et des langues officielles du Canada, et le soutien aux familles des diplomates qui partent à l'étranger, en particulier dans les contextes les plus difficiles.

AMC a embauché 200 agents du service extérieur au cours de l'année écoulée, a rationalisé son processus d'affectation pour donner aux agents plus de temps pour se préparer, et a réaffecté des ressources internes pour offrir une formation aux langues officielles aux nouvelles recrues.

  1. Renforcer la gestion des crises : AMC fait bien, mais peut faire mieux. AMC procède actuellement à un examen de ses processus de gestion de crise afin de mieux répondre à la nouvelle ère de permacrise. Nous cherchons à maximiser l'utilisation de l'ensemble des outils d’AMC, y compris les services consulaires aux Canadiens, l'aide humanitaire et la diplomatie. AMC s'efforce également de déployer rapidement et d'aligner plus rapidement l'expertise et les compétences de notre personnel en cas de crise.
  1. S'ouvrir et se connecter davantage aux Canadiens et au monde : AMC doit être plus ouvert et connecté aux Canadiens et à l'expertise extérieure. AMC lancera un Open Insights Hub dans le courant de l'année afin de consulter régulièrement des universitaires, des groupes de réflexion et le secteur privé pour éclairer les politiques et les programmes d’AMC.
  1. Développer une nouvelle expertise politique sur les questions d'intérêt national, y compris les défis transversaux tels que les minéraux critiques et le changement climatique. En novembre, AMC a nommé un nouveau haut fonctionnaire pour le cyberespace, le numérique et les technologies émergentes afin de coordonner l'ensemble des outils d’AMC, avec d'autres départements gouvernementaux et avec des alliés et des partenaires internationaux sur ces questions.
  1. Devenir plus agile : cette année, AMC examine attentivement son mode d'organisation et de fonctionnement afin d'aligner les ressources sur les priorités, de mieux utiliser les ressources financières et de renforcer le processus décisionnel dans son ensemble.
  1. Accroître notre influence là où c'est important : nous devons être présents à l'étranger là où c'est le plus important pour l'influence et l'empreinte du Canada, afin de répondre à un monde qui évolue rapidement. Cela nécessite des investissements nouveaux et soutenus. Pour tirer le meilleur parti de ces investissements, AMC élabore cette année de nouveaux outils et de nouvelles approches décisionnelles afin d'évaluer et d'ajuster régulièrement le réseau de missions du Canada.
  1. Tous ces changements sont sous-tendus par notre culture : Pour que les efforts de transformation soient durables, nous devons également nous pencher sur la culture organisationnelle. Nous avons récemment lancé la déclaration de l'étoile Polaire, une vision commune qui souligne notre engagement à mieux réaliser notre programme mondial qui couvre diverses lignes de programme, fonctions et contributions, tout en restant ouverts, agiles et en contact avec les Canadiens. Je m'engage à garantir les normes éthiques les plus élevées, conformément à l'accent mis par les greffiers sur les valeurs et l'éthique. C'est pourquoi AMC a publié son tout premier rapport annuel sur le traitement des actes répréhensibles et des fautes professionnelles au sein d’AMC, afin d'accroître la visibilité et la confiance de notre personnel dans nos systèmes de responsabilité. Nous allons également moderniser notre code de valeurs et d'éthique afin de prendre en compte des questions importantes telles que la réconciliation.
  1. Pourquoi la réforme d’AMC est-elle si essentielle aujourd'hui ?
    • L'environnement dans lequel évolue Affaires mondiales Canada est de plus en plus complexe, volatil et incertain. Le pouvoir économique et politique s'éloigne de nos alliés traditionnels et menace le multilatéralisme. Nous assistons à un retour de la concurrence entre grandes puissances, à des changements technologiques rapides, à des crises mondiales qui se chevauchent et à des menaces transnationales croissantes. La sécurité et la prospérité que les Canadiens considèrent comme acquises depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale sont menacées.
    • Il nous est de plus en plus souvent demandé de répondre à des situations et à des événements sans précédent en utilisant des outils, des structures et des processus conçus pour une autre époque.
    • Confrontés à des pressions similaires, de nombreux alliés et partenaires du Canada réinvestissent dans leurs capacités diplomatiques. Le Canada doit le faire maintenant, sous peine de perdre du terrain face à ses partenaires et à ses concurrents.
  2. Dans un contexte de contraintes budgétaires, quels sont les aspects de la transformation qui sont prioritaires et l'ensemble de la transformation sera-t-il possible sans ressources supplémentaires ?
    • La mise en œuvre réussie du programme de transformation à long terme nécessitera une réaffectation concertée et cohérente des ressources financières existantes.
    • Nous veillons à faire le maximum avec ce que nous avons, notamment en procédant à des réaffectations internes pour faire avancer des priorités telles que l'élaboration d'un mécanisme permettant d'ajuster la présence du Canada à l'étranger avec plus d'agilité et de souplesse, la cartographie des aptitudes et des compétences de notre main-d'œuvre afin de mieux former le personnel et de réaffecter les capacités pour répondre à des questions émergentes, soutenir le nouveau rôle d'un coordinateur principal pour les technologies cybernétiques, numériques et émergentes, mobiliser les employés et les gestionnaires de l'ensemble de l'organisation pour aider à réduire la bureaucratie, moderniser les subventions et les contributions, et examiner comment nous pourrions avoir besoin d'ajuster ou de restructurer l'organisation pour maximiser l'efficacité.
    • Néanmoins, des ressources supplémentaires seront nécessaires pour réaliser l'ensemble de la transformation dont le Canada a besoin.
    • Le moment est venu d'agir afin de nous équiper pour relever les défis qui, nous le savons, se profilent à l'horizon.

2. Culture organisationnelle

2.1 Comment travaillez-vous à l'amélioration du bilinguisme au sein du département ?

2.2 Comment les affaires internationales démontrent-elles leur engagement en faveur de la diversité et de l'inclusion au sein de la main-d'œuvre, y compris la diversité linguistique et géographique ?

3. Ressources humaines

3.1 Quels sont les projets d’AMC pour la réforme du recrutement postsecondaire et comment ce processus peut-il garantir une meilleure diversité géographique et linguistique au sein de la main-d'œuvre ?

3.2 Le document sur l'avenir de la diplomatie indiquait que AMC renforcerait les connaissances en langues étrangères et suspendrait ensuite la formation. Comment cette question est-elle abordée et les capacités en langues étrangères deviendront-elles une priorité ?

Certains témoins ont souligné les avantages qu'il y a à limiter les nominations politiques des chefs de mission. Combien de diplomates non professionnels occupent actuellement le poste de chef de mission et pensez-vous que le recours excessif aux nominations politiques ait des conséquences négatives ?

3.3 Quelles seraient les conséquences à long terme si nous ne parvenions pas à améliorer les conditions d'emploi du personnel engagé localement (PEL) ?

3.4 Le rapport de la commission sénatoriale AEFA recommande qu’AMC étudie la possibilité d'obtenir le statut d'agence distincte. À votre avis, AMC devrait-il chercher à devenir son propre employeur autonome ? Quels en seraient les avantages supplémentaires et quels en seraient les défis ?

3.5 Quel est le pourcentage de la main-d'œuvre basée au Canada qui se trouve à l'étranger par rapport à celle qui se trouve au siège ? Comment ce pourcentage se compare-t-il à celui de nos alliés aux vues similaires ?

3.6 Devrions-nous être plus présents à l'étranger ?

4. Présence mondiale

4.1 À quelle fréquence devrions-nous revoir et ajuster notre empreinte mondiale ? Quel est le processus en place à cet effet ?

4.2 Les espaces multilatéraux traditionnels ayant perdu de leur importance et de leur efficacité, un engagement multilatéral accru est-il vraiment dans notre intérêt national ?

4.3 La diplomatie culturelle et parlementaire est extrêmement importante pour promouvoir les intérêts et les valeurs du Canada à l'étranger. Pourquoi le document sur l'avenir de la diplomatie ne met-il pas davantage l'accent sur ce point ? AMC publiera-t-il une stratégie de diplomatie culturelle ?

5. Capacité politique

5.1 Une révision de la politique étrangère du Canada est-elle nécessaire ? Dans l'affirmative, qui devrait la mener et quel pourrait être le calendrier ?

5.2 En ce qui concerne notre engagement international, sommes-nous en train de nous disperser, devons-nous recentrer nos capacités sur un plus petit nombre de domaines où nous pouvons avoir un plus grand impact ?

5.3 Comment AMC travaille-t-il pour s'assurer qu'il est équipé pour répondre aux crises mondiales de plus en plus nombreuses et graves auxquelles nous sommes confrontés ?

5.4 Comment AMC s'efforce-t-il de devenir plus ouvert ?

6. Outils et processus

6.1 Comment AMC s'adapte-t-il pour faire face aux cybermenaces croissantes et à l'ingérence étrangère ?

Réactif : Cyberattaque récente contre AMC.

6.2 Comment l'effort de réduction des formalités administratives contribuera-t-il à atteindre les objectifs de la transformation d’AMC? Quel est l'état d'avancement des travaux ?

Affaires mondiales Canada Transformation

Messages supplémentaires

Mise à jour

Comparaisons avec des pays de mêmes sensibilités

Contexte

Ces dernières années, les États-Unis, l'Australie, la France, le Japon, l'Allemagne et la Norvège ont tous entrepris des exercices de modernisation/révision de leurs ministères des Affaires étrangères :

États-Unis

[CAVIARDÉ] Australie

[CAVIARDÉ] France

Japon

[CAVIARDÉ] Allemagne

Norvège

Vue d’ensemble des RH

Points supplémentaires

Faits et chiffres à l’appui

Exigences en matière de langues estrangères

Messages supplémentaires

Mise à jour

Faits et chiffres à l'appui

Contexte

L'Institut canadien du service extérieur soutient le développement et le maintien des compétences en langues étrangères des employés afin de leur permettre de déployer pleinement leurs compétences internationales à l'étranger.

L'Institut administre également des tests de compétences linguistiques basés sur une échelle et un système de compétences reconnus au niveau international.

En moyenne, 150 employés sont affectés chaque année à des formations en langues étrangères à temps plein de durées diverses, allant de quelques mois (par exemple, l'espagnol) à quelques années (par exemple, le chinois).

La diversification de notre effectif

Points supplémentaires

Faits et chiffres à l’appui

Les données d'EE (2023-03-31) pour les employés canadiens à Affaires mondiales Canada :

48 % des chefs de mission canadiens à l'étranger s'identifient comme des femmes (62), 14 % comme des membres de minorités visibles (dont 2 % de Noirs), 2 % comme des personnes handicapées et 2 % comme des Autochtones.

Employés recrutes sur place

Messages supplémentaires

Mise à jour

Une initiative de modernisation des avantages sociaux s’est amorcée avec le déploiement d’un plan médical régional pour l’Afrique, car c’est dans cette région que les besoins sont les plus importants.

Faits et chiffres à l’appui (au 31 décembre 2023)

Contexte

Le sous-ministre des Affaires étrangères s’est vu déléguer de vastes pouvoirs pour gérer divers aspects du programme des ERP du gouvernement du Canada (classification, dotation, relations de travail, rémunération et avantages sociaux, etc.). Les ERP ne sont pas des fonctionnaires au sens de la Loi sur l’emploi dans la fonction publique (LEFP).

Lors des crises récentes en Éthiopie, en Ukraine et en Haïti, les ERP ont bénéficié de mesures d’allègement et d’indemnisation ainsi que de conditions de travail sûres afin d’assurer leur bien-être et leur sécurité. Ces missions demeurent ouvertes grâce à la présence d’EC.

Lors de la crise au Soudan en avril 2023, les ERP ont bénéficié de mesures d’allègement et d’indemnisation et se sont vu offrir d’être évacués temporairement dans un pays voisin sûr. AMC réexamine régulièrement l’ensemble des outils à sa disposition pour soutenir les ERP dans les situations de crise, y compris l’évacuation dans des circonstances exceptionnelles.

Infrastructure numérique d’AMC et cybermenaces

Messages supplémentaires

Réactif : Récente cyberattaque contre GAC. 

Faits et chiffres à l’appui

Contexte

Affaires mondiales Canada exerce ses activités dans un contexte mondial complexe qui nécessite une base numérique moderne capable de répondre aux besoins opérationnels émergents d’aujourd’hui et de demain, tant à l’administration centrale que dans ses 178 missions dans le monde.  

L’initiative de modernisation d’AMC vise à renforcer la capacité d’AMC à jouer un rôle à l’échelle mondiale afin que le Ministère demeure outillé pour remplir son mandat dans un monde en évolution rapide. Pour se positionner en tant que chef de file mondial dans la prestation de services à l’étranger, AMC doit continuer à construire des fondations résilientes qui comprennent des architectures, des réseaux et une cybersécurité modernes en nuage.

AMC s’appuie également fortement sur la prestation sécurisée et rapide de solutions numériques modernes pour répondre rapidement aux crises mondiales (par exemple en Ukraine et en Afghanistan). Les progrès réalisés dans le domaine de l’infonuagique et de la cybersécurité offrent une plus grande agilité et des solutions sécurisées qui permettent au Canada de répondre à ces menaces mondiales en partageant de l’information en temps opportun et en collaborant efficacement avec ses partenaires de confiance au sein du Groupe des cinq.

Propriété, infrastructure et technologie

Messages supplémentaires

Faits et chiffres à l’appui :  Portefeuille Immobilier d’Amc

Type d'actifBien appartenant à l’ÉtatBien louéTotal

Chancellerie

77

158

235

Résidence pour chef de mission

62

77

139

Logements pour le personnel

432

1 883

2 315

Total

571

2 118

2 689

Empreinte et services mondiaux

Messages supplémentaires

Influence multilatérale

Messages supplémentaires

Faits et chiffres à l’appui

Couverture médicale totale et complémentaire à l'étranger

Points supplémentaires

Contexte

La Compagnie d'assurance du Canada sur la Vie (Canada Vie) a obtenu le contrat d'administration du RSSFP à la suite d'un processus d'appel d'offres concurrentiel, qui est entré en vigueur le 1er juillet 2023.  Le contrat remplace l'ancien administrateur de 27 ans, la Financière Sun Life et son sous-traitant Global Allianz. Canada Vie et son sous-traitant, MSH International, administrent désormais toutes les demandes de remboursement de frais médicaux des fonctionnaires au Canada et de ceux en poste à l'étranger.

Le RSSFP a été négocié avec les agents négociateurs de la fonction publique, les représentants des retraités et le SCT. Les améliorations qui modernisent le régime sont le résultat de négociations fructueuses entre toutes les parties et répondent aux besoins d’une main-d’œuvre diversifiée dans le secteur public canadien, ses retraités et les bénéficiaires, tout en tenant compte du fait que les garanties octroyées aux participants sont financées à même les fonds publics.

Annexe A : Discours de la ministre Joly sur la diplomatie canadienne au milieu de l'incertitude géopolitique

Le 1 novembre 2023 – Montréal, Québec

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à sa politique sur les communications.

Bonjour,

Je suis très heureuse d'être ici pour parler du rôle du Canada dans le monde en cette période d’incertitude géopolitique.

Mais il est pour moi impossible de commencer cet événement sans aborder les derniers développements au Moyen-Orient, que nous avons tous suivis avec grande attention. Le 7 octobre dernier, nous avons tous été témoins de violences inexcusables, lorsque le Hamas a décidé de lancer son attaque terroriste contre le peuple d'Israël. Le Canada a condamné sans équivoque cette attaque et nous continuons de réclamer la libération de tous les otages. Dans les derniers jours, nous assistons à une tragédie humaine à Gaza. La situation humanitaire qu’affronte le peuple palestinien — notamment les femmes et les enfants — est extrêmement difficile.

En Cisjordanie, les attaques de colons extrémistes continuent. Comme tous les États, Israël a le droit de se défendre contre les attentats terroristes. Il doit le faire en respectant le droit international. Car même en temps de crises, il y a des principes à suivre. Et même en temps de guerre, il y a des règles à respecter. Nous devons être guidés par nos valeurs de dignité humaine — les civils — autant les Israéliens et que les Palestiniens — doivent être protégés et traités de la même manière.

À ce jour, le Canada déplore sept morts. Nous sommes toujours à la recherche de deux personnes, qui pourraient être retenues en otage. 400 Canadiens sont pris au piège à Gaza, ils vivent dans la peur et le désespoir. En tant que gouvernement, nous avons le devoir de les mettre en sécurité. C'est pourquoi nous avons besoin de pauses humanitaires, d'une trêve humanitaire, à Gaza. Je suis en contact avec le Qatar, Israël, l'Égypte et les États-Unis tous les jours depuis trois semaines.

Le temps presse. Nous avons besoin d'un accord de toutes les parties pour faire sortir les ressortissants étrangers, y compris les Canadiens. Pour la libération de tous les otages. Et pour permettre à la nourriture, au carburant et à l'eau d'entrer dans la bande de Gaza. Le Canada va demander à d'autres pays de se joindre à cet appel.

J'ai passé la majeure partie du mois dernier en Israël, en Jordanie, en Égypte et dans les Émirats arabes unis, à superviser nos efforts pour aider les Canadiens à quitter la région et à travailler avec nos partenaires pour faire face aux conséquences de ce conflit tout en trouvant des moyens de le désamorcer.

La région se trouve dans une situation précaire — on peut sentir le poids de l'anxiété et de la douleur dans les rues, mais aussi dans les plus hautes sphères des gouvernements. Tout en faisant face aux conséquences immédiates et urgentes de cette crise, nous devons également nous tourner vers l'avenir, vers une solution politique et vers la paix. Et ces conversations — sur la façon dont nous pouvons construire un avenir meilleur, en soutenant une solution à deux États où les civils israéliens et palestiniens peuvent vivre côte à côte dans la paix et la sécurité — où le droit palestinien à l'autodétermination est respecté — sont des conversations que je n'hésiterai jamais à poursuivre.

L'ancienne secrétaire d'État Madeleine Albright a déclaré un jour que « contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, les relations internationales n'ont rien à voir avec un jeu d'échecs, où deux personnes sont assises tranquillement, réfléchissant à leur stratégie et prenant leur temps entre leurs coups. » Selon elle, il s'agit plutôt d'un jeu de billard, avec un ensemble de boules regroupées puis qui s’entrechoquent, avec des conséquences inattendues.

Sur la base de mon expérience des deux dernières années et des récents événements, je suis tout à fait d'accord. J’ajouterais toutefois que même s'il n'a jamais été parfait, le jeu a — par le passé — été bien servi par un ensemble de règles communes ... conçues, à la suite des conséquences de la guerre pour former les fondations de la coopération mondiale. Des limites ont été mises en place pour assurer la sécurité de nos citoyens, et ont été basées sur la promesse que la stabilité amènerait la prospérité.

Aujourd'hui, ce système se fissure. Et les enjeux sont de plus en plus importants. Notre monde est marqué par les turbulences géopolitiques; par l'imprévisibilité et par l'incertitude. Les plaques tectoniques de l'ordre mondial bougent sous nos pieds. Et les structures qui s’appuient sur elles sont en train de se fracturer.

La guerre a éclaté en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. Chacune d'entre elles apporte un nouveau cycle de morts et de destruction. C’est maintenant clair : nous nous trouvons au cœur d'une crise de sécurité internationale.

De manière parallèle, nous sommes également confrontés à des défis modernes de plus en plus complexes. Changements climatiques. Intelligence artificielle. Polarisation politique. Migration irrégulière. Et une aggravation des inégalités. Plus que jamais, nos institutions internationales sont mises à l'épreuve.

La stabilité, qui nous a offert une certaine protection, est aujourd'hui mise à l’épreuve par ceux qui cherchent à changer les règles du jeu. Elle est ébranlée par ceux qui croient qu'ils peuvent les enfreindre sans conséquence.

En même temps, l'ordre mondial actuel est aussi remis en question par des nations, principalement du Sud Global, qui ne croient plus que les règles actuelles reflètent leur réalité et profitent à leur population. Certains pays se demandent s’il n’y a pas un double standard. Ils se demandent si les institutions actuelles répondent vraiment à leurs besoins pressants et si leurs décisions sont justes.

Nous constatons également une audace croissante de la part de certains acteurs qui pensent pouvoir faire pencher la balance du pouvoir par l’unique poids de leur influence. Ces pays cherchent à remodeler par la force les règles mêmes qui ont assuré notre sécurité. Les outils qu'ils exploitent ne se limitent pas au champ de bataille. De nombreuses nations utilisent aujourd'hui des tactiques sophistiquées et modernes pour modifier l'ordre mondial en leur faveur. Et ils le font à un moment où les défis mondiaux ont des conséquences très réelles, ici chez nous.

La crise au Moyen-Orient a suscité la peur dans nos communautés; l'invasion de l'Ukraine par la Russie a coûté la vie à des milliers de personnes et fait grimper le prix de notre gaz et de nos produits alimentaires; les changements climatiques ont eu des conséquences très réelles cet été; l'inflation mondiale croissante fait qu'il est de plus en plus difficile de s'en sortir, et encore plus de se projeter en avant.

Un défi complexe et générationnel nous attend. Il façonnera le monde que nous laisserons à nos enfants et petits-enfants. Ceux-ci nous jugeront sur la base des décisions que nous prendrons. Sur notre capacité à prévenir les conflits mondiaux et à construire un monde stable et inclusif. Un monde où l’on respecte la souveraineté et l'indépendance de tous les États, tout en reconnaissant leurs interdépendances. Et où le progrès profite à l'ensemble de la société, et pas seulement à un petit nombre de privilégiés.

C'est un test que nous ne pouvons pas échouer.

En cette période de crise mondiale et d'incertitude profonde, le Canada peut contribuer de manière significative à relever ce défi. Pour ce faire, notre politique étrangère sera guidée par deux principes :

Premièrement : Nous défendrons vigoureusement notre souveraineté, en veillant à ce que nous soyons capables de faire face aux menaces mondiales.

Deuxièmement : Nous utiliserons une diplomatie pragmatique, qui implique de créer des liens avec des pays ayant des points de vue différents des nôtres, dans le but ultime de prévenir un conflit international.

La souveraineté du Canada doit pouvoir résister aux menaces de toute nature, quelles que soient leurs origines. Notre position géographique dans le monde — nous qui sommes entourés de trois océans — ne peut plus à elle seule nous protéger. Les menaces sans cesse changeantes auxquelles nous sommes confrontés ne sont plus seulement physiques et économiques. Elles sont numériques. Elles sont informationnelles.

Notre sécurité nationale dépend donc d'un ordre mondial où les principes de souveraineté sont respectés. Un monde où les frontières ne peuvent être redessinées par la force. Un monde où les menaces qui pèsent sur nos sociétés ne restent pas sans réponse. Et un monde où le commerce et la prospérité sont assurés par une paix durable et une stabilité accrue. La défense de ces règles est essentielle à la protection de nos intérêts nationaux. Nous renforcerons donc la sécurité de notre territoire, nos intérêts économiques, notre démocratie et notre culture.

Nous travaillons avec nos alliés pour renforcer la sécurité internationale. Et par le fait même celle du Canada. Maintenant, plus que jamais, le ‘’soft power’’ et le ‘’hard power’’ sont importants et interreliés. Nous augmenterons nos investissements dans nos forces armées grâce à l'actualisation de la politique de défense par mon collègue Bill Blair. Mais défendre notre souveraineté veut aussi dire que nous devons inclure la diplomatie dans notre appareil de sécurité C’est ce que nous ferons.

Au sud, nous continuerons à travailler avec notre ami le plus proche et notre plus grand allié, les États-Unis, pour renforcer la protection de notre frontière commune. Nous mettrons en place les accords nécessaires à la mise en œuvre d'une stratégie d'immigration équitable et humaine. Et nous continuerons à défendre notre ciel commun grâce à un Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) plus fort et plus intégré. L'achat de 88 avions de combat F-35 nous y aidera.

À l'est, nous assumons nos responsabilités transatlantiques... nous sommes un partenaire sur lequel l'OTAN peut compter. Rien que cet été, nous nous sommes engagés à étendre notre présence le long du flanc oriental de l'OTAN et à moderniser le groupement tactique multinational que nous dirigeons en Lettonie. Nous savons que la souveraineté de l'Ukraine est fondamentale pour la stabilité du monde. Pour celle du Canada. Nous continuerons donc à renforcer leur position sur le champ de bataille. Nous soutiendrons leur quête de paix. Et nous aiderons l’Ukraine à se reconstruire après la guerre.

À l'ouest, la concurrence entre grandes puissances s'intensifie dans la région indo-pacifique. Les tensions entre États, dont beaucoup ont des racines historiques communes, s’intensifient ou réapparaissent. S'affirmer comme un partenaire fiable qui contribue concrètement à la paix et à la sécurité dans la région implique d'accroître nos capacités militaires. Cela implique aussi d’investir dans la sécurité des frontières et dans la cybersécurité. Cela veut aussi dire d’accroître notre capacité de renseignement.

À l’avenir, je pense que nous devrons être aussi proches du Japon et de la Corée du Sud que du Royaume-Uni, de la France, de l'Allemagne ou de l'Italie. Et nous devrons investir dans nos relations avec l'ANASE, tout comme nous l'avons fait avec l'Union européenne.

Vous l’avez vu et lu, nos relations avec l'Inde traversent une période difficile. Nous continuons de croire que notre décision d'informer les Canadiens d'allégations crédibles concernant l'assassinat d'un citoyen canadien était la bonne. C’est un enjeu qui touche directement notre souveraineté et la sécurité de nos citoyens. Toutefois, dans notre réponse à ces événements, nous restons en contact avec le gouvernement indien. Il est important de se rappeler qu'il s'agit d'un moment dans une relation qui s'étend sur des décennies, et qui repose sur des liens solides entre nos deux peuples.

Et puis, il y a le nord. C’est le Grand Nord canadien qui nous rend uniques. Et nous ne pouvons pas sous-estimer l'importance de la sauvegarde de l'Arctique canadien. Les changements climatiques redessinent les routes maritimes, ce qui fait que de plus en plus de pays se tournent vers le nord. L'Arctique devient plus accessible, plus attrayant pour ceux qui veulent effectuer des recherches dans la région et y faire des affaires. C'est vrai pour la Russie. C'est certainement vrai pour la Chine, qui se définit désormais comme un État proche de l'Arctique.

L'exercice de notre souveraineté sur les terres et les eaux de l'Arctique canadien est une priorité fondamentale pour le Canada. Il s'agit notamment de protéger le passage du Nord-Ouest, qui sert de porte d'entrée vers la région. Le Canada s'efforcera d'identifier et de s'adapter à l'évolution des menaces dans l'Arctique. Nous ferons les investissements nécessaires pour renforcer notre sécurité et nos infrastructures essentielles dans le Nord. Nous investirons également dans le développement économique de la région, en partenariat avec les populations autochtones. Nous continuerons de travailler avec les États-Unis et nous investirons diplomatiquement dans nos relations avec les pays d'Europe du Nord — Islande, Norvège, Danemark, Suède et Finlande — qui croient également que l'Arctique est une région où l'État de droit doit prévaloir.

Le Canada est une fière démocratie. Nous avons une longue tradition démocratique, deux langues officielles, une société multiculturelle riche, une volonté de réconciliation et un engagement profond en faveur de l'État de droit. C'est ce que nous sommes. Et c'est en grande partie ce qui attire les immigrants des quatre coins du monde. Je sais que de nombreux Canadiens souffrent lorsqu'ils regardent l'état du monde. C'est pourquoi il est encore plus important de protéger notre démocratie. Mais nous ne pouvons pas considérer notre démocratie comme acquise. L'entretenir est un choix, un choix que nous devons faire chaque jour.

Les mouvements extrémistes et populistes se multiplient dans le monde entier. Nous ne devons pas être naïfs. Nous ne sommes pas à l'abri. Nous avons tous un rôle à jouer dans la défense de notre démocratie, et ce, des deux côtés de la chambre. Ce que nous disons a de l'importance. Et certains de nos silences parlent encore plus. Nous devons dénoncer clairement ceux qui cherchent à affaiblir notre démocratie, et promouvoir l'importance de son expression la plus simple et la plus puissante : le vote.

Nous protégerons notre peuple de toute forme d'ingérence étrangère. Nous ne le tolérerons pas dans nos élections, dans nos médias ou dans les médias sociaux. Ni parmi nos étudiants, ni dans notre société. L'ingérence étrangère n'est pas un phénomène nouveau. Nous ne sommes pas le seul pays confronté à ce problème. Les techniques d’ingérence évoluent. Et notre approche doit le faire également.

Nous avons créé des groupes indépendants chargés de surveiller les élections et avons mis en place une enquête publique sur les ingérences étrangères. Nous mettons en place un registre des acteurs étrangers afin de protéger les communautés qui sont souvent prises pour cible. Et, comme je l'ai dit très clairement, tout diplomate étranger qui s'engage dans ce type d'activité sera renvoyé.

Finalement, pour protéger la santé de notre démocratie, nous continuerons à protéger notre souveraineté culturelle et à défendre l'intégrité de nos médias.

Nous avons parlé du premier principe. Je parlerai maintenant de notre deuxième : notre diplomatie pragmatique.

Notre souveraineté survit mieux dans un système fondé sur des règles claires et équitables qui favorisent la prévisibilité. Et nous continuerons à défendre ce système, sans jamais transiger sur nos valeurs. Mais nous devons être pragmatiques.

Nous devons résister à la tentation de diviser le monde en camps idéologiques rigides. Car le monde ne peut se résumer à Démocraties contre Autocraties. L'Est contre l'ouest. Nord contre sud. Il serait naïf, à courte vue et contre-productif de forcer la majorité du monde à entrer dans l'une ou l'autre de ces catégories. Naïf parce que les pays du Sud Global ne peuvent pas se permettre de choisir un camp plutôt qu'un autre. À courte vue parce que les défis auxquels nous sommes confrontés exigeront de tous les États, malgré leurs différences, qu'ils coopèrent et respectent les règles fondamentales. Et contre-productif, car obliger les États à choisir un camp plutôt qu'un autre risque de faire fuir les partenaires potentiels.

Je m'inspire de la diplomatie pragmatique de notre passé. Lors de mon séjour en Macédoine du Nord, j'ai été surprise de voir la statue de l'ancien premier ministre Pierre Elliot Trudeau dans les couloirs du ministère des Affaires étrangères. Cette statue est un rappel du temps qu'il a investi, en tant que leader occidental, pour nouer des relations avec des pays non alignés de l’époque.

À une époque où la division entre l'Occident et l'Union soviétique était profonde, M. Trudeau était déterminé à nouer des liens avec des pays qui ne s’alignaient pas à l’un ou l’autre des camps. Qui ne voyaient pas leurs valeurs, ni leurs besoins, être reflétés par l’état du monde. Tout au long de cette période de tensions, le Canada a été considéré comme un partenaire crédible pour engager les pays dans la voie de la paix et de la stabilité.

Pour moi, il s'agit d'une diplomatie pragmatique qui consiste à garder les alliés proches, tout en étant sensibles aux autres perspectives afin d'encourager les autres à tenter leur chance pour la paix. Nous défendrons toujours nos intérêts nationaux. Nous défendrons toujours nos valeurs. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de nous fermer à ceux avec qui nous ne sommes pas d'accord. L'engagement ne signifie pas que nous soutenons ou approuvons les politiques et les actions des autres.

Nous ne sommes pas naïfs — nous savons que les résultats de ce type de diplomatie sont parfois mitigés. Mais si nous refusons de nous engager, nous créons des incitations supplémentaires pour que ceux qui ne partagent pas nos buts s’unissent ensemble. Lorsque le respect des règles diminue, les chaises vides ne servent à personne.

Je veux être claire : je suis quelqu’un qui ouvre des portes, pas quelqu’un qui les ferme. Par conséquent, à de rares exceptions près, le Canada s'engagera.

La sécurité du monde étant en jeu, notre sécurité étant en jeu, nous ne pouvons pas nous contenter de compter sur nos vieux amis. Nous redoublerons d'efforts pour une diplomatie tournée vers l'avenir. Et nous devrons tendre la main à de nouveaux partenaires au sein d'une large coalition d'États de partout dans le monde. Nous devons exiger que chaque pays respecte la souveraineté et l'intégrité territoriale des autres. Il s'agit là d'un principe fondamental de la Charte des Nations unies. Le Canada s'efforcera de promouvoir des accords sur des principes de base. Respect des règles et du droit international. Souveraineté et intégrité territoriale. Comprendre que les menaces qui pèsent sur la sécurité internationale sont des menaces pour notre prospérité commune. À notre mode de vie. En effet, si le Canada parvient à promouvoir des accords fondés des règles de base au sein d'un groupe plus large d'États, tous les États et toutes les régions du monde en bénéficieront.

Comment proposons-nous de le faire? Nous devons apprendre de notre propre histoire. Les Canadiens ont joué un rôle de premier plan dans la création des règles et institutions internationales. C’est maintenant notre responsabilité que le système international se modernise avec notre époque. Il doit être réformé pour mieux répondre aux défis de paix et de sécurité que le monde doit affronter. C’est pourquoi nous nous engageons à accroître notre présence aux Nations unies et dans les institutions multilatérales. Nous allons également répondre à la frustration et aux appels au changement des pays à plus faibles revenus, en nous efforçant de rendre la Banque mondiale et le FMI plus efficaces.

Si nous voulons construire un monde plus stable, la diplomatie est un outil essentiel. Nous devons l'utiliser aussi efficacement que possible pour renforcer les infrastructures de sécurité du Canada et du monde dans lequel nous vivons.

Il est essentiel pour notre réussite de veiller à ce que la diplomatie canadienne soit adaptée au XXIe siècle. Les diplomates sont en première ligne de notre travail dans le monde. Ils sont nos yeux et nos oreilles sur le terrain. Leur travail est l'une des clés de notre paix et de notre sécurité collective. Et le pouvoir de nos ambassades réside dans notre capacité à faire avancer des objectifs communs. C'est pourquoi nous renforçons notre empreinte diplomatique en ouvrant six nouvelles ambassades le long du flanc oriental de l'Europe, en Arménie, au Rwanda et aux Fidji, pour les îles du pacifique. C'est aussi pourquoi nous avons nommé un nouvel ambassadeur auprès de l'Union africaine et reconduit un ambassadeur auprès du Royaume d'Arabie saoudite.

Nous sommes également en train de nous regarder honnêtement dans le miroir et d'entreprendre des changements transformationnels au sein d'Affaires mondiales Canada, via notre plan pour « le futur de la diplomatie ». Nous allons investir afin de nous assurer d’avoir les personnes, les outils et la présence mondiale nécessaire pour réussir aujourd'hui et dans le futur.

Le monde se trouve à un point d'inflexion. Nous sommes en plein rééquilibrage géopolitique. Les puissances mondiales pèsent de tout leur poids pour perturber la paix pour laquelle les Canadiens se sont battus et ont donné leur vie. Des crises de plus en plus fréquentes et complexes ébranlent les fondements du système qui nous a permis de rester en sécurité.

Nous devons maintenant tracer la voie vers la construction d'une base solide pour nos enfants. Renforcer le système international qui a apporté la stabilité mondiale. Et le remodeler pour qu'il devienne plus inclusif. Les Canadiens peuvent être assurés que nous avons les yeux grands ouverts pour relever ce défi. Et nous sommes déterminés à faire en sorte que le Canada, et nos diplomates dans le monde entier, soient équipés pour relever ces défis.

Et je m'engage à fournir aux Canadiens une mise à jour de ce travail chaque année. Pour y parvenir, nous nous appuierons sur l'héritage diplomatique du Canada. Nous utiliserons les atouts de nos gens. Nous ferons appel à leur compassion et à leur créativité.

Avec humilité et détermination.

Annexe B : Allocution de la ministre Joly devant les employés et les chefs de mission d'Affaires mondiales Canada

Le 7 juin 2023 – Ottawa, Canada

Sous réserve de modifications. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à sa politique sur les communications.

Merci, David Morrison, et merci à vous tous.

On me demande souvent ce que c'est que d'être ministre des Affaires étrangères pendant cette période. 

En réponse à cette question, je pense au grand honneur de pouvoir représenter le meilleur pays du monde et au privilège d'être aux premières loges du travail incroyable que vous accomplissez aux quatre coins du monde.

Et je pense aussi à la rapidité et l'ampleur des changements qui sont arrivés au cours des 18 derniers mois de mon mandat.

Nous sommes à un tournant de l'histoire. 

Je sais que toutes les personnes présentes dans cette salle le comprennent et en ressentent le poids.

Notre monde est marqué par les turbulences géopolitiques, l'imprévisibilité et l'incertitude.

Le système fondé sur des règles qui nous a permis de rester en sécurité est en train de se fissurer, ce qui soumet les institutions qui en dépendent à des tensions systémiques.

L'invasion de l'Ukraine par le président Poutine en est la preuve évidente.

Mais nous savons tous ici que ce mouvement géopolitique, a commencé bien avant le 24 février, parlez en à Kirsten Hillman à Washington, et que ce mouvement a des répercussions bien au-delà des frontières de l'Ukraine, voire même de l’Europe.

Dans le monde entier, nous voyons :

C'est un tableau sombre, mais nous tous dans cette salle savons que ce n'est qu'une facette de l'histoire. 

Face à ces défis, il y a de l’espoir, et on peut le trouver sur les visages des Ukrainiens qui refusent d'abandonner la lutte pour leur liberté, et la nôtre aussi, des femmes et des filles en Iran, qui descendent dans la rue pour se battre pour leurs droits, et des défenseurs des droits de la personne, des journalistes et des activistes qui font briller la lumière dans les coins sombres du monde et exposent la nécessité d'un changement.

Nous avons devant nous un défi qui ne se présente qu'une fois par génération, et la façon dont nous y répondrons définira les décennies à venir.  

Il est essentiel de s'assurer que nous disposons d'une diplomatie modernisée, adaptée à cet objectif au 21e siècle. 

Il s’agit non seulement d’une priorité importante pour notre gouvernement, mais également pour moi-même.

Il y a un an, je vous ai dit que nous allions entreprendre une grande transformation ici à Affaires mondiales Canada.

J'ai dit qu’on allait se regarder dans le miroir, faire preuve d’humilité et se poser les vraies questions.

Nous avons eu de bonnes discussions avec les gens ici à l’interne en organisant plus de 80 consultations avec le personnel, les missions et les parties prenantes.

Nous avons également travaillé avec le Conseil consultatif externe qui a discuté avec certains d'entre vous et d'anciens chefs de mission.

Mais nous nous sommes également interéssés à ce qui se passe ailleurs dans le monde, en consultant notamment d'autres pays, qui eux aussi, modernisent leur ministère des affaires étrangères.

Aujourd'hui, j'aimerais faire le point sur ce que nous avons entendu au cours de ce processus et sur la direction que nous prenons. 

J'aimerais vous remercier d'avoir envoyé vos idées et vos propositions. Pour avoir partagé vos réflexions et vos conseils.

Je dois dire que j'ai été frappée par le degré de convergence de ce que les gens disaient.

Ce que nous avons entendu, c'est que le Canada a besoin d'un ministère qui soit stratégique et influent, agile et réactif. Un ministère capable d'articuler, de coordonner et d'exécuter efficacement un programme mondial complet. Et qui est ouvert et connecté aux personnes que nous servons - tous les Canadiens - et au monde.

Le rythme des changements dont nous avons parlé exige un ministère moderne, digne du 21e siècle, capable d'anticiper, d'analyser, de comprendre et de gérer les nouvelles questions de politique étrangère.

Capable de tirer profit de l'étendue et de la richesse de l'expertise et de l'expérience internationale disponibles au Canada et à l'étranger.

On a également entendu que notre ministère doit être en mesure de diriger la politique internationale au sein de l’entièreté du gouvernement afin qu’elle soit cohérente et s’inscrive de manière durable au sein des priorités du cabinet.

Les autres ministères et agences vont de plus en plus se tourner vers nous parce que la majorité des questions de politique domestique comportent désormais une dimension internationale.

Le plus important, et je ne le soulignerai jamais assez, c'est qu'on nous a dit qu'il fallait investir dans notre personnel. 

Nos employés sont nos yeux et nos oreilles sur le terrain. Mais plus encore, vous êtes le cœur et l'âme de notre diplomatie. 

Vous, et vos familles, avez consacré vos vies au service de notre grand pays. 

En retour, nous devons nous assurer que vous disposez des outils et des ressources nécessaires pour réussir. 

Nous devons bâtir une main-d'œuvre qualifiée, bilingue, en bonne santé et vouée à l'excellence. Une main-d'œuvre qui voit son travail et son parcours de croissance valorisés. Et une main-d'œuvre où chaque employé se sent invité à contribuer tout ce qu'il a au travail. 

Nous savons à quel point notre politique étrangère et notre service extérieur bénéficient de la diversité des pensées, des expériences vécues et des antécédents.

Nous savons que nous sommes forts non pas en dépit, mais grâce à nos différences.  

Je vois quatre grandes pistes d'action. Nous devons investir d'abord et avant tout dans notre personnel, ensuite dans notre expertise en matière de politiques, troisièmement dans notre présence et enfin dans nos processus.

  1. Il est essentiel d'investir dans notre personnel. S'assurer qu'ils se sentent soutenus, écoutés et valorisés est nécessaire pour améliorer notre culture organisationnelle. 

Lorsque nous considérons notre personnel, et vous m’avez entendu dire à plusieurs reprises l'importance de nos employés recrutés sur place. Ils sont au cœur de nos missions à l'étranger et nous devons mieux les soutenir. Nous en tiendrons compte au fur et à mesure que nous tracerons la voie à suivre. 

  1. Nous augmenterons notre expertise politique dans des domaines clés tels que les changements climatiques, l'énergie et les minéraux critiques, la cybersécurité, l'intelligence artificielle et les politiques numériques. Nous renforcerons notre capacité à anticiper et à gérer la réponse du Canada aux crises prolongées. 
  2. Nous renforcerons notre présence à l'étranger - dans des missions multilatérales clés, à commencer par l'ONU, le G20 et d'autres pays stratégiquement importants. 
  3. Enfin, nous devons nous assurer qu’AMC dispose des outils, des processus nécessaires et d’une culture de priorisation pour travailler efficacement et être protégé contre les cybermenaces. 

Aujourd’hui, nous avons beaucoup parlé de notre vision pour notre ministère. Et je suis contente qu’on ait pu ensemble poser ce premier jalon.

Maintenant, il faut tracer la voie à suivre pour que le tout devienne réalité.

Nous avons devant nous un plan ambitieux et le mettre en action nécessitera beaucoup de travail.

C’est pourquoi Antoine Chevrier est en charge du plan de mise en oeuvre de cette réforme.

Je sais son équipe et lui sont déjà au travail. Vous pouvez vous attendre à voir notre plan d’ici le 1er septembre de cette année.

L'équipe, dirigée par Antoine, travaillera tout au long de l'été sur notre plan d'action de mise en œuvre. Vous pouvez vous attendre à le voir d'ici le 1er septembre. 

Bien sûr, nous n'attendons pas cette date pour commencer. Le travail de modernisation et d'adaptation est déjà bien entamé. 

On peut le voir dans notre stratégie indo-pacifique et dans l'accroissement de notre empreinte diplomatique.

Depuis que je suis devenu ministre, nous avons annoncé la création de nouvelles ambassades en Estonie, en Lituanie, en Slovaquie, en Arménie, aux Fidji et au Rwanda. 

Nous avons également nommé un nouvel ambassadeur auprès de l'Union africaine et reconduit un ambassadeur en Arabie saoudite. 

Au total, cela représente six nouvelles ambassades et huit nouveaux ambassadeurs. 

Nous avons déjà augmenté notre capacité consulaire et augmenté le financement climatique, et nous nous efforçons de créer un lieu de travail plus sain et plus diversifié.

Il est certain que cette transformation comportera des défis, et qu'elle prendra du temps. 

Nous nous embarquons dans un voyage de transformation, d'évolution, ensemble. 

Mais vous pouvez être assuré que nous nous attaquons à ce problème avec le sérieux et l'ambition qu'il mérite. 

Vous pouvez compter sur moi pour être votre championne, en particulier au conseil des ministres.

Chacun d'entre vous dans cette salle comprend les moteurs du changement auxquels nous sommes confrontés. 

Vous comprenez que la diplomatie fait partie de notre architecture de sécurité. 

Et que la sécurité du monde est fondamentale non seulement pour nos intérêts, mais aussi, de plus en plus, pour notre prospérité. 

Le moment est venu d'investir et de s'adapter.

Nous ne réussirons cette transformation que s'il y a un sentiment d'appartenance collectif. Votre leadership sera crucial.

Et on a besoin de vous. Vous êtes sur les lignes de front du Canada à l'étranger. Vous pouvez être les leaders de ce changement, et aider à diriger la transformation.

J'ai hâte de discuter avec vous et de travailler ensemble sur ce programme passionnant.

Merci beaucoup de votre attention, et ça me fera plaisir de répondre à vos questions.

Annexe C : Plan de mise en œuvre de la transformation

Sur cette page

Introduction

Après 3 décennies de sécurité et de prospérité sans précédent, le Canada fait face à un recentrage du pouvoir économique et politique au détriment de ses alliés et partenaires traditionnels, à un retour de la rivalité entre grandes puissances, à une vulnérabilité croissante face à des menaces transnationales comme les changements climatiques et les cyberattaques, ainsi qu’à une évolution technologique rapide. Parallèlement, le tissu social canadien a évolué : les Canadiens ont beaucoup plus de liens avec le reste du monde que par le passé, et leurs attentes sont plus élevées quant à la façon dont leur gouvernement doit promouvoir et protéger leurs intérêts à l’étranger. Affaires mondiales Canada (AMC) est au premier plan des politiques et des activités internationales du Canada. Le Ministère a une histoire dont il est fier, mais il doit maintenant s’adapter à un environnement qui évolue rapidement. Aux prises avec des pressions similaires, de nombreux alliés et partenaires du Canada réinvestissent dans leurs capacités diplomatiques. Le Canada doit aussi le faire maintenant, sinon il risque de perdre du terrain face à ses partenaires et à ses concurrents.

C’est dans ce contexte qu’Affaires mondiales Canada met en œuvre une transformation organisationnelle pluriannuelle afin d’être bien équipé pour aider les Canadiens à relever les défis mondiaux d’aujourd’hui et de demain. La mise en œuvre de ce plan de transformation triennal et évolutif fait suite au lancement en juin 2023 du document de travail intitulé L’avenir de la diplomatie : transformer Affaires mondiales Canada. Le plan explique la façon dont AMC se transformera pour mieux remplir ses mandats dans les domaines des affaires étrangères, du commerce, de l’aide internationale et du soutien consulaire.

Notre plan de mise en œuvre décrit un programme ambitieux axé sur les résultats et relevant des cinq piliers suivants :

Ce plan est évolutif et il changera au fil du temps. Les mesures clés et les résultats présentés ci-dessous s’appuient sur les travaux déjà bien engagés et sont tous nécessaires pour atteindre les principaux objectifs de ce processus de transformation.

Notre culture organisationnelle : Renforcer notre fondation

Notre culture organisationnelle : tableaux récapitulatifs

La culture est au cœur de cet effort. La transformation d’AMC sera fondée sur la définition de nos valeurs et principes communs : ce qui nous anime et nous définit en tant que ministère et ce que devraient être les principaux moteurs de nos efforts de transformation. D’ici à la fin de l’année 2023, AMC développera et publiera une déclaration qui nous servira de boussole et qui énoncera notre aspiration commune, les valeurs et principes fondamentaux de notre organisation, et la culture que nous voulons maintenir et renforcer. Nous nous attendons à y retrouver un engagement à la transparence, à la responsabilité partagée, à l’excellence, au service et à la collaboration. Nous savons également que les employés veulent que nous prenions des risques calculés, que nous brisions les silos et que nous encouragions une culture de réallocation des ressources. Enfin, l’équité, la diversité et l’inclusion, les langues officielles et le bien-être des employés continueront d’être au premier plan de tout ce que nous faisons. Cependant, la transformation de notre organisation par le renforcement de sa culture ne s’achèvera pas avec la publication d’une déclaration. Elle ne sera couronnée de succès que si elle est suivie d’actions durables résultant en un changement de nos comportements. C’est donc pourquoi nous nous réengagerons chaque année à respecter ces valeurs et ces principes et à faire le point sur nos progrès.

Parmi les résultats clés : 

Nos gens : Devenir un employeur de choix, au Canada et à l’étranger

Nos gens : tableaux récapitulatifs

Tout au long de la transformation, nous continuerons à nous concentrer sur notre atout le plus important, nos gens. Nous soutiendrons tous les niveaux et toutes les catégories d’employés afin qu’ils contribuent à l’organisation à leur plein potentiel et mènent des carrières intéressantes. Pour ce faire, nous renforcerons les compétences et investirons dans le perfectionnement professionnel à long terme, en mettant l’accent sur l’équité, la diversité, l’inclusion, la réconciliation avec les peuples autochtones, et les langues officielles. Nous miserons également sur le renouvellement de notre service extérieur et ferons du Canada un employeur concurrentiel pour nos employés recrutés sur place dans le monde entier. Nous veillerons à ce que les bonnes personnes se trouvent au bon endroit, au bon moment et à ce qu’elles possèdent les compétences nécessaires pour répondre aux priorités internationales du Canada. Cela signifie que nous devrons examiner attentivement la manière dont nous gérons les ressources humaines, réévaluer nos processus et adopter des solutions numériques novatrices et efficaces.  

Parmi les résultats clés : 

Notre présence mondiale : Accroître notre influence et notre engagement là où cela importe le plus

Notre présence mondiale : tableaux récapitulatifs

Pour mener à bien notre tâche en tant que ministère des affaires étrangères intégré et influent qui s’appuie sur ses atouts uniques, nous devons être présents dans le monde aux bons endroits et au bon niveau. Cela n’a jamais été aussi important dans un contexte multipolaire émergent dans lequel le Canada doit maintenir et entretenir des alliances et établir de nouveaux partenariats. Nous devons renforcer notre présence sur le terrain pour promouvoir et protéger les intérêts stratégiques du Canada là où ils importent le plus. Nous mettons au point des outils et une gouvernance qui nous permettent de prendre des décisions souples afin d’ajuster plus facilement notre empreinte en fonction des événements et d’utiliser des moyens novateurs pour maximiser notre présence à l’étranger. Nous étendrons notre influence au sein des organisations multilatérales et dans les pays d’importance stratégique pour le Canada, en nous appuyant sur des approches fondées sur des données, pour déterminer où nous pouvons avoir le plus d’impact pour la population canadienne. Nous renforcerons et élargirons également notre fonction de communication et de diplomatie publique en nous appuyant sur les valeurs, la culture et les liens interpersonnels du Canada.   

Parmi les résultats clés : 

Notre politique : Tirer parti de nos atouts pour promouvoir les intérêts nationaux du Canada

Notre politique : tableaux récapitulatifs

AMC augmentera et intensifiera systématiquement son engagement auprès des universitaires, de la société civile et d’autres parties prenantes afin que ses politiques et activités stratégiques soient plus informées et plus efficaces. En outre, nous chercherons à renforcer nos approches et nos capacités pour soutenir des réponses intégrées et pangouvernementales aux questions d’intérêt national ayant des répercussions sur l’ensemble des Canadiens, notamment le changement climatique, l’énergie, les minéraux essentiels, la surveillance de la chaîne d’approvisionnement, les technologies émergentes et l’ensemble des crises mondiales qui se chevauchent et surviennent de plus en plus fréquemment.   

Parmi les résultats clés : 

Nos processus et nos outils : Construire une organisation à rendement élevé

Nos processus et nos outils : tableaux récapitulatifs

Nous allons travailler fortement à améliorer notre efficacité, afin d’être en mesure, au fil du temps, d’orienter notre personnel et nos ressources vers des activités de plus grande valeur pour les Canadiens. Mieux gérer notre charge de travail contribuera à améliorer le bien-être de nos équipes et à accroître notre efficacité. En septembre 2023, nous allons lancer un examen du fardeau bureaucratique et un plan d’action couvrant l’ensemble du Ministère. Tirant parti d’un éventail de nouvelles technologies, nous travaillerons à réduire les processus lourds et la charge de travail à l’administration centrale et au sein de nos missions à l’étranger ce qui permettra à notre personnel de se concentrer sur ce qui importe le plus. En nous appuyant sur nos acquis, nous allons moderniser nos services informatiques et numériques, améliorer la maîtrise des données et la gestion des connaissances, et transformer les outils et les processus qui sous-tendent la mise en œuvre des programmes d’aide internationale du Canada. Nous étudierons également les options pour adapter nos instruments afin qu’ils aient la flexibilité pour permettre au Ministère de mieux opérer à l’échelle mondiale. L’exploitation des technologies nouvelles et émergentes, la réduction de l’aversion au risque et la simplification de nos méthodes de travail sont au cœur de l’objectif consistant à mettre en place des outils et processus modernes adaptés à un ministère des affaires étrangères du XXIe siècle. 

Parmi les résultats clés : 

Permettre la transformation : Engagement, prudence et responsabilité

L’exercice de transformation d’AMC se met en place à un moment où le gouvernement du Canada recentre ses dépenses. Le plan de mise en œuvre a été élaboré dans cet esprit, en adoptant de nombreuses approches qui n’ont aucun coût ou peuvent être entièrement prises en charge par les ressources actuelles. Nous suivrons cet état d’esprit et cette discipline, ainsi qu’une approche préconisant le réinvestissement des économies et des gains d’efficacité pour soutenir et garantir la durabilité de la transformation d’AMC et pour promouvoir une culture de réallocation. Des progrès seront réalisés sur un certain nombre de fronts avec les niveaux de ressources existants, et nous engagerons très bientôt le personnel et les partenaires d’AMC sur ces initiatives clés. Toutefois, des ressources supplémentaires seront nécessaires pour assurer la mise en œuvre complète de certaines initiatives. Les sources exactes de ces ressources, qui incluront la réallocation interne, doivent encore être confirmés et les travaux visant à les identifier feront partie des prochaines étapes. Ce plan de mise en œuvre triennal et évolutif sera régulièrement mis à jour afin d’y ajouter de nouvelles initiatives et idées, de montrer les progrès réalisés dans le cadre des initiatives actuelles et de garantir la transparence et l’obligation de rendre compte.

Tableaux récapitulatifs du plan de mise en œuvre de la transformation

Notre culture organisationnelle : Renforcer notre fondation
Résultats et mesuresDébutFin

Des valeurs et des principes partagés : AMC incarne les valeurs suivantes : prise de risques calculés, transparence, responsabilité partagée, bien-être, excellence, service, équité, diversité et inclusion, gestion efficace des ressources et collaboration

Développer et publier une déclaration qui nous servira de boussole, énonçant notre aspiration commune et notre engagement à l’égard de valeurs et principes clés, ainsi qu’un réengagement annuel à l’échelle de l’organisation dirigé par les cadres supérieurs

2023

2023

Mettre en œuvre un cadre de responsabilisation annuel aligné sur le Code de valeurs et d’éthique d’AMC et le Code de conduite des représentants du Canada à l’étranger

2024

En continu

Adapter constamment ce plan de mise en œuvre, en utilisant les données recueillies par l’intermédiaire d’enquêtes ciblées, de groupes de discussion et de consultations, dont les résultats du Sondage auprès des fonctionnaires fédéraux, afin d’élaborer des plans d’action basés sur la rétroaction des employés

2023

En continu

Publier une déclaration de leadership sur le site AMCOuvert définissant une approche globale afin de devenir une organisation plus ouverte dans l’élaboration de politiques et dans d’autres domaines

2023

2023

Publier un rapport annuel sur les cas d’inconduite et les actes répréhensibles

2023

En continu

Équité, diversité et inclusion : Les employés d’AMC sont représentatifs du Canada dans toute sa diversité et contribuent activement et à tous les niveaux à une culture organisationnelle inclusive et équitable

Faire progresser la mise en œuvre du Plan d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI) du Ministère et appliquer une optique de EDI et d’ACS+ intersectionnelle à toutes les initiatives de transformation

2023

En continu

Étendre la mise en œuvre du Plan d’action de la Stratégie de lutte contre le racisme, notamment le programme de parrainage des sous-ministres

2023

En continu

Accélérer la mise en œuvre du Plan d’action du Ministère sur la réconciliation avec les peuples autochtones, en renforçant notamment la représentation Autochtone à tous les niveaux du personnel et en intégrant les perspectives autochtones à tous les secteurs d’activité

2023

En continu

Mettre pleinement en œuvre le Plan d’accessibilité du Ministère afin de supprimer et de prévenir les obstacles et de rendre l’organisation plus accessible aux personnes en situation de handicap

2023

En continu

Collaboration et partage des connaissances : AMC est une organisation axée sur l’apprentissage qui partage systématiquement ses connaissances au sein du Ministère, tire parti de ses expériences, de son expertise et de ses réseaux et s’appuie sur ceux-ci

Lancer une charte sur l’utilisation de l’information, de la technologie, des connaissances et des données, définissant des engagements précis à intégrer aux évaluations de rendement afin d’accroître l’apprentissage entre pairs, la création de réseaux et le partage d’expertise

2023

2023

Examiner activement les pratiques, plateformes et outils actuels et les modifier ou en concevoir de nouveaux au besoin pour permettre le partage des connaissances et la collaboration au sein du Ministère

2023

En continu

Langues officielles : La capacité d’AMC en matière de langues officielles est renforcée dans l’ensemble du Ministère et l’utilisation des deux langues officielles est encouragée de manière égale

Promouvoir des pratiques exemplaires afin d’encourager l’utilisation égale du français et de l’anglais au sein du Ministère

2023

En continu

Veiller à ce que tous les employés connaissent leurs obligations en vertu de la Loi sur les langues officielles et à ce que ces derniers, en particulier ceux qui occupent des postes de direction au Canada et à l’étranger (sous-ministres, sous-ministres adjoints, chefs de mission, etc.), possèdent les compétences linguistiques requises

2023

En continu

Centraliser la formation en langues officielles et en élargir l’accès aux employés de toutes les classifications, et obtenir l’engagement des gestionnaires à appuyer la formation en langues officielles de leurs employés

2024

En continu

Nos gens : Devenir un employeur de choix, au Canada et à l’étranger
Résultats et mesuresDébutFin

AMC est un employeur de choix : AMC attire les talents, les soutient et les retient, au Canada et à l’étranger, en étant un employeur concurrentiel, en priorisant le perfectionnement professionnel et l’apprentissage, et en investissant dans le renouvellement de sa main-d’œuvre

Créer des cadres de perfectionnement professionnel destinés à l’ensemble du personnel d’AMC, avec le soutien d’une unité spécialisée

2024

En continu

Élargir nos outils et pratiques de gestion du rendement, en veillant notamment à ce que la gestion des talents soit étendue à l’ensemble de l’organisation et à ce que nous disposions des outils nécessaires pour exiger des évaluations complètes pour les gestionnaires

2023

En continu

Renforcer l’engagement, par l’entremise d’accords de gestion du rendement des cadres, de consacrer une période minimale au mentorat et à l’accompagnement des collègues d’AMC

2024

En continu

Examiner le cadre stratégique du personnel recruté sur place et le mettre à jour, accélérer l’initiative de modernisation des avantages du personnel recruté sur place pour accroître la compétitivité d’AMC dans l’ensemble de son réseau

2024

En continu

Élaborer une politique garantissant un niveau adéquat de protection et de soins au personnel recruté sur place, en particulier en période de crise, en consultation avec les ministères partenaires concernés

2023

2024

Moderniser les outils actuels pour répertorier les compétences, les connaissances, l’expertise et les compétences en langues étrangères de l’ensemble du personnel et veiller à utiliser pour répondre aux besoins en capacité de pointe

2024

En continu

Remanier l’Institut canadien du service extérieur afin d’aligner l’apprentissage avec les lacunes et les priorités qui ont été identifiées

2023

En continu

Mettre en place des programmes d’échange avec les ministères et organismes clés de la fonction publique et envisager de les étendre aux organisations non gouvernementales pour augmenter les échanges et développer les compétences

2024

En continu

Accroître les capacités dans les langues étrangères stratégiques, sur la base d’une cartographie permanente des langues actuelles, et s’assurer que le personnel satisfait aux exigences en matière de langues étrangères avant leur affectation

2024

En continu

S’assurer que des exercices de recrutement et de promotion interne ont lieu régulièrement afin de permettre à tous les employés de passer d’une classification à une autre

2024

En continu

Élargir et remplir les bassins d’agents du service extérieur grâce à des processus internes et à une approche améliorée du recrutement au niveau postsecondaire

2024

En continu

Lancer une révision du processus d’affectation pour les cycles de rotation, avec la participation des chefs de mission, pour mieux aligner les talents sur les besoins de l’organisation

2023

En continu

Un modèle de service plus souple : Les processus de ressources humaines d’AMC sont modernisés afin de simplifier les opérations, d’augmenter l’efficacité et de créer une capacité de pointe

Moderniser et simplifier les opérations des RH dans toutes les activités pour améliorer la prestation de services

2023

En continu

Automatiser les processus administratifs des RH en tirant parti des technologies émergentes, afin de permettre au personnel de se concentrer sur des travaux de plus grande valeur

2024

En continu

Examiner la structure organisationnelle et la gouvernance de la Direction générale de la gestion des personnes et des talents (HCM) afin de s’assurer qu’elle réponde aux objectifs

2023

2025

Mettre en place un centre d’expertise sur les données des ressources humaines afin d’améliorer la disponibilité et la visualisation de celles-ci, ainsi que la veille stratégique

2025

En continu

Renforcer la capacité interne à enquêter sur les cas d’inconduite et d’actes répréhensibles et à les signaler

2024

En continu

Concevoir et mettre en œuvre des modèles pour soutenir la capacité de pointe au Canada et à l’étranger, notamment en période de crise, au moyen d’affectations à court et à moyen terme et d’un programme annuel d’affectation temporaire, pour permettre aux employés de toutes les classifications d’acquérir de l’expérience à l’étranger 

2024

En continu

Soutenir le déploiement à l’étranger : Les employés et leurs familles en poste à l’étranger bénéficient d’un soutien efficace

Plaider en faveur de la révision des Directives sur le service extérieur (DSE) pour s’assurer que le programme est adapté et qu’il répond aux besoins de la main-d’œuvre canadienne à l’étranger, en particulier en période de crise

2023

2025

Analyser l’administration des DSE afin d’identifier les gains d’efficacité et les moyens de renforcer leur orientation client

2024

2025

Améliorer le processus d’affectation en publiant des échéanciers pour toutes les étapes clés des cycles annuels d’affectation, en diffusant des listes prospectives d’affectations potentielles et en confirmant les affectations plus tôt au cours de l’année civile

2023

En continu

Créer une capacité de soutien aux familles à toutes les étapes d’une affectation à l’étranger, y compris pour faire face aux défis liés à l’emploi du conjoint à l’étranger et au retour au Canada

2024

2025

Rôle des chefs de mission (CDM) : Le rôle des chefs de mission est renforcé en confirmant leur fonction de chef de la direction des missions du Canada à l’étranger

Assurer le déploiement en temps opportun des chefs de mission en devançant les dates de lancement du processus annuel des CDM

2023

En continu

Veiller à ce que les CDM ou les représentants des missions participent à toutes les initiatives de transformation et structures de gouvernance d’entreprise d’AMC

2023

En continu

Dans le cadre de l’examen des processus internes, cibler rapidement les mesures qui renforceront la prise de décision et la responsabilité des CDM quant aux ressources déployées dans leurs missions

2023

En continu

Notre présence mondiale : Accroître notre influence et notre engagement là où cela importe le plus
Résultats et mesuresDébutFin

Présence à l’étranger : Le Canada dispose d’une représentation adéquate à l’étranger, ce qui lui permet d’accroître son influence mondiale, de défendre ses intérêts nationaux et d’offrir des services de qualité aux Canadiens

Élaborer des outils et mettre en place un mécanisme de gouvernance pour examiner et ajuster régulièrement la présence du Canada à l’étranger en envisageant, entre autres, des modèles novateurs de représentation à l’étranger, y compris des consuls honoraires

2023

En continu

En fonction de l’examen de notre empreinte mondiale et en s’appuyant sur les expansions récentes, proposer au ministre des Affaires étrangères des options pour ajuster la présence du Canada à l’étranger, y compris dans les pays du G20 et dans d’autres lieux stratégiques

2023

2023

Mettre en œuvre la décision ministérielle sur l’augmentation et la réallocation de la présence à l’étranger

2024

En continu

Présence au sein des organisations multilatérales : AMC a accru son influence au sein des organisations multilatérales afin de promouvoir les intérêts nationaux du Canada, notamment par des moyens novateurs

Proposer au ministre des Affaires étrangères des options pour continuer d’accroître notre présence dans les missions multilatérales stratégiques

2023

2023

Élaborer des options pour accroître notre engagement par des moyens novateurs tels que la création d’une unité pour soutenir les candidatures, les détachements, les nominations et les élections aux sein des organes et organisations multilatéraux, et contribuer au Programme des administrateurs auxiliaires des Nations Unies

2023

2023

Mettre en œuvre la décision ministérielle sur l’augmentation de l’empreinte d’AMC dans les organisations multilatérales

2024

En continu

Communication, défense des intérêts et diplomatie publique : AMC établit un lien efficace avec les Canadiens et les publics étrangers en renforçant la communication, la défense des intérêts et la diplomatie publique

Élargir les approches de communication d’AMC pour contrer la désinformation et la mésinformation parrainée par certains États étrangers.  

2023

2023

Élargir les communications de crise et d’urgence pour répondre à un environnement mondial de plus en plus complexe et instable

2023

2024

Mener une étude à l’échelle d’AMC et présenter aux sous-ministres des options pour renforcer les communications stratégiques, la défense des intérêts et la diplomatie publique afin de consolider la collaboration des Canadiens et des publics étrangers

2024

2024

Notre politique : Tirer parti de nos atouts pour promouvoir les intérêts nationaux du Canada
Résultats et mesuresDébutFin

Fonction de politique ouverte : AMC s’engage ouvertement auprès de partenaires externes et d’experts politiques du Canada et du monde entier et se concentre sur les futurs défis mondiaux 

Annoncer le lancement d’un carrefour ouvert des analyses qui fait systématiquement le pont entre l’élaboration des politiques et la recherche d’AMC et des experts et partenaires canadiens et étrangers, afin de mieux prévoir les problèmes mondiaux d’intérêt national et d’y répondre

2023

2023

Organiser des tables rondes avec des experts et des universitaires afin de concevoir ensemble le carrefour ouvert des analyses

2024

2024

Organiser une première conférence d’idées ouverte annuelle de haut niveau axée sur des questions clés d’intérêt national, notamment le changement climatique, la transition vers l’énergie propre et les minéraux essentiels 

2024

En continu

Lancer officiellement le carrefour ouvert des analyses avec la participation active des missions du Canada à l’étranger, des institutions universitaires canadiennes et étrangères et d’autres parties prenantes

2024

2024

Publier, par l’intermédiaire du carrefour ouvert des analyses, des produits et des rapports d’analyse liés aux systèmes de gestion des connaissances d’AMC

2025

En continu

Lancer de nouvelles bourses ”AMCOuvert” afin d’accueillir à l’administration centrale des chercheurs en résidence issus de divers établissements universitaires et enfin étendre l’initiative aux missions à l’étranger afin d’accueillir des chercheurs et des experts des universités locales

2024

En continu

Leadership cybernétique et numérique : AMC joue un rôle de premier plan dans les efforts déployés par l’ensemble du gouvernement pour définir des normes mondiales en matière de technologies émergentes et de technologies perturbatrices

Nommer à AMC un haut fonctionnaire spécialisé dans les questions liées à la cybernétique, aux technologies, à l’intelligence artificielle (IA) et au numérique afin d’exploiter les atouts de l’AMC, de collaborer avec les ministères et organismes partenaires et de consolider la collaboration des partenaires internationaux

2023

En continu

En collaboration avec d’autres ministères et organismes et en tirant parti de notre présence à l’étranger, élaborer des approches stratégiques cohérentes pour aider à façonner et à engager des efforts liés à la gouvernance mondiale des technologies émergentes, y compris l’intelligence artificielle

2024

En continu

Mettre en place un programme de sensibilisation interne aux enjeux technologiques et cybernétiques et rechercher la collaborer avec des partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux pour s’assurer pris en compte dans l’ensemble des politiques et des activités de programmation d’AMC

2024

En continu

Changement climatique, transition écologique et minéraux essentiels : AMC tire parti de ses atouts mondiaux uniques pour travailler avec des partenaires à la mise en œuvre d’approches pangouvernementales en matière de changement climatique, de transition écologique et de minéraux essentiels

En collaboration avec Environnement et Changement climatique Canada, Ressources naturelles Canada et d’autres partenaires, mieux intégrer les priorités en matière de climat, d’environnement et d’énergie dans l’engagement stratégique international du Canada, notamment en ce qui concerne les minéraux essentiels, la transition écologique, les chaînes d’approvisionnement et la promotion des investissements

2023

2024

Améliorer les connaissances sur le climat dans l’ensemble d’AMC par la formation, l’exploitation du carrefour ouvert des analyses et le renforcement de la gestion des connaissances

2024

En continu

Élaborer et présenter aux sous-ministres des options réalisables pour renforcer la contribution stratégique d’AMC au leadership pangouvernemental sur le changement climatique, la transition écologique et les minéraux essentiels

2024

2025

Mettre en œuvre la décision sur le renforcement du leadership d’AMC dans les domaines du changement climatique, de la transition écologique et des minéraux essentiels

2025

En continu

Réponse aux crises : AMC dirige efficacement les réponses de l’ensemble du gouvernement aux crises mondiales, en s’appuyant sur ses capacités consulaires et humanitaires bien établies

Élaborer et tester des solutions provisoires pour augmenter la capacité de pointe et ainsi soutenir la réponse d’AMC en cas de crise

2023

2024

Procéder à un examen complet du processus de gestion de crises d’AMC et présenter aux sous-ministres des solutions pour renforcer les réponses pangouvernementales à l’ensemble et à la durée des crises mondiales 

2023

2024

Améliorer les capacités et les approches d’AMC en matière de réponse aux crises

2025

En continu

Nos processus et nos outils : Construire une organisation à rendement élevé
Résultats et mesuresDébutFin

Fardeau bureaucratique : AMC travaille efficacement, prend des risques calculés et se concentre sur des travaux de plus grande valeur pour les Canadiens

Lancer un exercice de réduction du fardeau bureaucratique et de modernisation des processus à l’échelle du Ministère sous la direction d’un sous-ministre, en prenant des mesures immédiates pour réduire les processus lourds et augmenter la prise de risques calculés à l’administration centrale et aux missions à l’étranger

2023

En continu

Parallèlement, et en tenant compte des considérations liées à la sécurité de l’information, collaborer avec les premiers utilisateurs pour développer des approches et des pratiques exemplaires concernant l’utilisation des technologies émergentes (par exemple, l’intelligence artificielle et l’informatique quantique) afin de simplifier des secteurs de travail clés au sein du Ministère

2023

2024

Subventions et contributions (S et C) : AMC possède un ensemble modernisé d’outils et de processus qui maximisent l’efficacité, les partenariats et la valeur pour les Canadiens

Simplifier les processus de programmation, y compris un modèle de données commun unique pour toutes les subventions et contributions 

2023

En continu

Concevoir les composantes de gestion des risques, des finances et axées sur les résultats d’un nouveau système unique de gestion de projet

2023

2025

Élaborer et mettre en œuvre des approches numériques et automatiser la programmation, le déroulement du travail, la collaboration, le suivi et la supervision, en tirant parti de l’utilisation des technologies émergentes et de l’intelligence artificielle

2024

2026

Lancer un outil de production de rapports public afin de continuer d’accroître la transparence pour les Canadiens 

2025

2026

La pierre angulaire en GI-TI : Grâce à sa base et à son infrastructure de GI-TI solides, sûres et fiables, AMC dispose d’une base numérique résiliente et sûre

Mettre en place une approche intégrée à l’échelle du Ministère pour aligner les besoins en matière de gestion de l’information et technologie de l’information (GI-TI) avec les ressources

2023

En continu

Faire progresser le réseau international de GI-TI d’AMC en mettant en place une infrastructure numérique sûre et résiliente qui réduit les risques commerciaux, améliore le rendement et accroît la souplesse   

2023

En continu

Renforcer la cybersécurité en améliorant le centre des opérations de sécurité par l’addition de la détection des menaces sur le nuage et de leur réponse  

2023

2024

Améliorer la connectivité dans les missions à l’étranger et veiller à ce que les employés d’AMC en mission puissent utiliser des outils numériques dans des zones sécurisées

2023

2025

Outils et systèmes : Les plateformes d’AMC sont modernes, novatrices, interconnectées et adaptées aux nouveaux besoins du Ministère et le Ministère adopte les comportements et les pratiques nécessaires pour utiliser efficacement les outils et les systèmes afin de bien partager et gérer les connaissances

Fournir à l’échelle du Ministère des capacités d’intelligence artificielle et d’analyse de données pour répondre aux demandes existantes et futures dans tous les secteurs d’activité  

2023

En continu

Améliorer l’efficacité en investissant dans des solutions pour soutenir la collecte, la gestion et l’analyse des données dans les différents systèmes existants du Ministère

2023

2025

Mettre en place un système de gestion de l’information centralisé et simplifié dans Microsoft 365 pour améliorer le stockage et le partage de l’information et des connaissances 

2023

2025

Améliorer la prestation de services en matière de GI-TI et le soutien aux missions en renforçant l’automatisation et le libre-service pour les employés

2023

En continu

Compétences numériques : Les employés d’AMC possèdent les outils et la formation nécessaires pour innover et optimiser leur travail et l’améliorer grâce à une meilleure maîtrise du numérique et des données

Établir le rôle de dirigeant principal du numérique pour faciliter la maîtrise des données et le changement de culture, notamment la promotion d’un état d’esprit axé sur le numérique 

2023

En continu

Renforcer la formation de l’ensemble du personnel en matière de cybermenaces et élaborer une stratégie numérique en matière de ressources humaines afin de garantir que le Ministère dispose des compétences informatiques et numériques appropriées

2023

En continu

Responsabiliser les employés au moyen d’un engagement et d’une formation solides pour s’assurer qu’ils comprennent les solutions de transformation numérique et soutiennent leur utilisation

2023

2025

Accroître la présence de professionnels des TI dans les missions à l’étranger afin d’améliorer la prestation de services

2023

2025

Augmenter les outils et les ressources offerts en libre-service aux employés et mettre en place un centre d’expertise axé sur l’expérience de l’utilisateur afin d’encourager les propositions d’innovation par les employés

2023

2025

Connaissances tirées des données : AMC exploite pleinement les données à des fins d’analyse complexe, de prise de décision et d’élaboration de politiques

Renforcer la collaboration entre le dirigeant principal des données et le dirigeant principal du numérique afin de cibler et de relever les défis essentiels en matière de données 

2023

2023

Cartographier l’environnement de données existant à AMC pour trouver les secteurs d’excellence dans la collecte et l’utilisation des données qui peuvent être amplifiés et reproduits

2023

2024

Concevoir et mettre en œuvre un « laboratoire d’accélération des données » qui s’appuie sur les talents de l’ensemble du Ministère pour trouver des solutions novatrices aux défis prioritaires en matière de données

2023

2024

Augmenter la maîtrise des données dans l’ensemble du Ministère et cultiver un réseau de « champions des données » qui sont encouragés de manière créative à promouvoir la culture des données

2023

En continu

Transformer le « laboratoire d’accélération des données » en un carrefour durable pour apporter des solutions aux défis actuels en matière de données, notamment en ce qui concerne le changement de culture

2025

2026

Annexe D : L'avenir de la diplomatie

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Table des matières

Résumé

Après 3 décennies de sécurité et de prospérité sans précédent, le Canada fait face à un recentrage du pouvoir économique et politique au détriment de ses alliés et partenaires traditionnels, à un retour de la rivalité entre grandes puissances, à une vulnérabilité croissante face à des menaces transnationales comme les changements climatiques et les cyberattaques, ainsi qu’à une évolution technologique rapide. Parallèlement, le tissu social canadien a évolué : les Canadiens ont beaucoup plus de liens avec le reste du monde que par le passé, et leurs attentes sont plus élevées quant à la façon dont leur gouvernement doit promouvoir et protéger leurs intérêts à l’étranger.

Affaires mondiales Canada est au premier plan des politiques et des activités internationales du Canada. Le Ministère a une histoire dont il est fier, mais il doit maintenant s’adapter à un environnement qui évolue rapidement. Aux prises avec des pressions similaires, de nombreux alliés et partenaires du Canada réinvestissent dans leurs capacités diplomatiques. Le Canada doit aussi le faire maintenant, sinon il risque de perdre du terrain face à ses partenaires et à ses concurrents.

Cette revitalisation permettrait à Affaires mondiales Canada :

Pour ce faire, le Ministère devrait :

Un dirigeant principal de la transformation, le sous-ministre adjoint Antoine Chevrier, a été nommé pour créer une équipe et diriger le processus de transformation pour une période initiale de 3 ans (2023-2026). Il rendra compte directement au sous-ministre des Affaires étrangères et, à travers des liens hiérarchiques matriciels, aux sous-ministres du Commerce international et du Développement international. Le sous-ministre des Affaires étrangères fera rapport tous les 6 mois à la ministre des Affaires étrangères et aura à rendre des comptes sur les progrès accomplis.

Pour que cette transformation soit couronnée de succès, il faudra procéder activement à des réaffectations des ressources financières existantes. De nouveaux investissements seront aussi requis pour permettre à Affaires mondiales Canada de s’adapter aux défis des prochaines décennies.

Pourquoi la diplomatie est-elle importante pour les Canadiens?

Aujourd’hui, les défis mondiaux ne connaissent pas de frontières, et les événements qui se déroulent à l’étranger ont une incidence directe sur la prospérité, le bien-être et la sécurité des Canadiens. Nous avons pu le constater au plus fort de la pandémie de COVID‑19, lorsque les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales ont entraîné des hausses de prix et des pénuries de produits au Canada. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a fait grimper le coût des denrées alimentaires et de l’essence dans le monde entier, y compris dans les collectivités partout au Canada. En raison de la montée des tensions et de l’instabilité dans de nombreuses régions du monde, les Canadiens qui voyagent ou vivent à l’étranger peuvent faire face à des dangers imprévus.

Le réseau diplomatique du Canada peut aider. Les Canadiens en poste dans les missions diplomatiques à l’étranger, qui travaillent avec leurs collègues au Canada et avec le personnel recruté sur place, sont les yeux, les oreilles et les jambes du Canada dans le monde. Ils sont les premiers intervenants quand les choses tournent mal et que les Canadiens ont besoin d’aide. Ils négocient les règles et les accords qui toucheront directement les Canadiens, notamment dans les domaines des changements climatiques et des technologies de pointe. Pendant la pandémie, ils ont vu à l’évacuation de dizaines de milliers de Canadiens bloqués à l’étranger et ont facilité l’accès à un approvisionnement limité en équipement de protection individuelle et en vaccins pour les Canadiens au pays. Ils ont aussi fourni un soutien vital en aidant les pays partenaires à faire face à la pandémie. Dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le réseau diplomatique mondial du Canada a contribué à l’acheminement d’aide humanitaire. Il a travaillé avec des partenaires à des mécanismes permettant d’abaisser le coût des denrées alimentaires et de l’essence, et il a participé à un vaste effort international visant à imposer des sanctions à la Russie et à lui demander des comptes. Ces dernières années, les diplomates canadiens responsables du commerce ont sillonné le monde pour conclure d’importants traités commerciaux, promouvoir les exportations et attirer des investissements, et ils ont ainsi contribué à la création d’emplois au Canada en ouvrant de nouveaux marchés à l’étranger.

Les missions diplomatiques du Canada et le travail de ses représentants au pays et à l’étranger auront encore plus d’importance à l’avenir. Il y a près de 200 pays dans le monde, et le Canada entretient des relations diplomatiques avec la quasi-totalité d’entre eux. Par ailleurs, le Canada compte des représentants au sein de nombreuses instances multilatérales. Certes, le maintien d’un réseau complexe de relations internationales exige du temps, des efforts et des investissements. Mais un engagement diplomatique efficace signifie que, lorsque le Canada est aux prises avec des feux de forêt, des pompiers mexicains, australiens, américains et sud-africains viennent lui prêter main-forte. Cela signifie aussi que lorsque le Canada manque de vaccins contre la COVID, les fournisseurs d’autres pays s’acquittent de leurs engagements. Cela veut dire qu’en cas de détention arbitraire de citoyens canadiens à l’étranger, le monde se mobilise autour du Canada. Cela signifie également que si d’autres pays demandent de l’aide, en particulier ceux qui en ont le plus besoin, le Canada fait sa part.

Au bout du compte, la diplomatie est une question de relations entre les pays. Une bonne partie du travail visant à établir des relations efficaces se passe en coulisses, et les progrès sont souvent lents. Ceci dit, les relations du Canada dans le monde entier — qui ont été bâties et entretenues au fil du temps par des générations de Canadiens et d’employés recrutés sur place en poste au pays et dans les missions à l’étranger — confèrent au Canada une influence à l’échelle planétaire, influence qu’il peut exercer où et quand cela compte le plus. Cela se traduit par une prospérité et une sécurité accrues pour tous les Canadiens.

1. Introduction

Affaires mondiales Canada est à l’avant-scène de la politique étrangère canadienne. Son personnel au Canada et dans les missions à l’étranger travaille 24 heures sur 24 et dans tous les fuseaux horaires pour faire valoir les intérêts du Canada et protéger la population canadienne contre les menaces existantes et nouvelles. Le Ministère contribue à la création d’emplois en soutenant les exportateurs canadiens et en attirant des investissements au pays. Il soutient les Canadiens en détresse à l’étranger. Il collabore avec d’autres pays pour trouver des solutions aux problèmes les plus difficiles de la planète, comme les changements climatiques, les conflits, la faim, les droits de la personne et l’inégalité entre les genres.

Les origines d’Affaires mondiales Canada remontent à 1909 et à la création du ministère des Affaires extérieures. Le Ministère a envoyé les premiers diplomates canadiens pleinement accrédités à Londres, à Paris et à la Société des Nations à Genève au milieu des années 1920.Note de bas de page 1 Quelques années plus tard, il a ouvert des légations (précurseurs d’ambassades à part entière) à Washington, Paris et Tokyo. Le premier consulat général du Canada a ouvert ses portes à New York en 1943.Note de bas de page 2 Le mandat du Ministère s’est élargi pour inclure le soutien aux exportateurs canadiens lorsqu’il a repris le Service des délégués commerciaux de l’ancien ministère de l’Industrie et du Commerce en 1982. Ce mandat s’est encore élargi pour inclure l’aide à la réduction de la pauvreté dans le monde lorsqu’il a fusionné avec l’ancienne Agence canadienne de développement international en 2013. Et depuis près de 100 ans, les ambassades, les hauts-commissariats et les consulats du Ministère dans le monde sont le port d’escale des Canadiens qui cherchent de l’aide à l’étranger.

Bien entendu, le Ministère a pris de l’expansion et a considérablement évolué avec l’élargissement de son mandat. Aujourd’hui, près de 14 000 employés d’Affaires mondiales Canada travaillent à l’administration centrale dans la région de la capitale nationale, dans des bureaux régionaux un peu partout au Canada et dans 178 missions diplomatiques réparties dans 110 pays sur 6 continents, un réseau où œuvrent également les employés de plusieurs ministères fédéraux partenaires et de certaines provinces. D’ici fin 2023, on prévoit que le Canada aura 182 missions réparties dans 112 pays, avec la mise en place d’un observateur permanent et d’une mission auprès de l’Union africaine à Addis-Abeba et l’ouverture de nouvelles missions à Milan (Italie), Suva (Fidji) et Erevan (Arménie). Le réseau de missions apporte son soutien au ministre des Affaires étrangères, au ministre du Commerce international et au ministre du Développement international, ainsi qu’à d’autres ministres dans le cadre des aspects internationaux de leurs mandats.

Ces dernières années, le contexte international est devenu plus complexe et le rythme des changements s’est accéléré. La pandémie mondiale, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la montée en puissance d’une Chine exerçant une influence de plus en plus perturbatrice et les effets croissants des changements climatiques ont montré aux Canadiens que la sécurité et la prospérité dont ils jouissent depuis la fin de la Guerre Froide ne peuvent être tenues pour acquises.

La dernière grande étude du Ministère, et en particulier de son service extérieur, a eu lieu en 1981 : une commission royale dirigée par Pamela A. McDougall, alors sous-ministre de la Santé nationale et du Bien-être social.Note de bas de page 3 Reconnaissant que le Ministère devait s’adapter aux réalités mondiales nouvelles et émergentes, le 16 décembre 2021, le premier ministre Justin Trudeau a demandé à la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly de « diriger la contribution du Canada pour relever les défis mondiaux, notamment en […] renforçant la capacité diplomatique du Canada. »

En mai 2022, la ministre Joly a lancé l’initiative « L’avenir de la diplomatie : transformer Affaires mondiales Canada » aux côtés du sous-ministre des Affaires étrangères. S’appuyant sur un processus exhaustif de consultation, de réflexion et d’établissement de priorités, cette revue interne propose divers moyens de renforcer Affaires mondiales Canada afin de promouvoir et de protéger plus efficacement les intérêts du Canada aujourd’hui et pour de nombreuses années à venir.

Figure 1
Version texte

Affaires mondiales Canada en bref :

  • 14 000 employés
  • 178 missions
  • 110 pays

Mandats :

Affaires mondiales Canada définit, façonne et fait progresser les intérêts et les valeurs du Canada dans un contexte mondial complexe. Le Ministère gère les relations diplomatiques, fait la promotion du commerce international, fournit de l’aide consulaire et dirige les efforts du Canada en matière de développement, d’aide humanitaire, de paix et de sécurité à l’échelle internationale. Il contribue également à la sécurité nationale et à l’évolution du droit international.

2. Facteurs de changement

La fin de la Guerre Froide en 1989 a marqué le début d’une période de mondialisation et d’interconnexion sans précédent, centrée sur la prééminence des États-Unis et un réseau de règles internationales largement acceptées, fondées sur des principes démocratiques. Le Canada, entouré de 3 océans et partageant une frontière avec une superpuissance amie et le plus grand marché du monde, a prospéré. Ses diplomates multilatéraux ont participé activement aux négociations sur le désarmement et au démantèlement des stocks d’armes et de munitions de l’ère soviétique. La Convention d’Ottawa de 1997 (également appelée Traité sur l’interdiction des mines antipersonnel) a montré le leadership du Canada à l’échelle mondiale.

Les diplomates commerciaux du Canada ont sillonné le monde pendant cette période, si bien qu’en 2020, le Canada avait un accès privilégié aux marchés à l’origine de 61 % du PIB mondialNote de bas de page 4 (représentant 1,5 milliard de consommateurs) et était le seul membre du G7 à avoir un accord de libre-échange avec tous les autres pays du G7. Les services consulaires ont également crû de manière spectaculaire, alors que de plus en plus de Canadiens voyagent à l’étranger et dans des pays de plus en plus éloignés. L’aide canadienne au développement a contribué à une baisse constante du taux de pauvreté dans le monde, qui a atteint un niveau historiquement bas avant la pandémie de COVID-19. En 2019, 3,5 milliards de personnes avaient atteint les niveaux de santé et de revenu dont jouissaient seulement 1,3 milliard de personnes en 2000.Note de bas de page 5

Au cours des dernières années, le contexte mondial a considérablement changé. La période de mondialisation de l’après-Guerre Froide fait place à une nouvelle ère, marquée par une complexité croissante et une myriade de menaces et d’obstacles nouveaux qui prennent leur source dans les grandes tendances suivantes.

2.1. Déplacement du pouvoir économique et politique vers le Sud et l’Est

Au milieu des années 1970, les pays du G7 – France, États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Italie et Canada – représentaient environ 63 % du PIB mondial.Note de bas de page 6 Cela signifie très concrètement que lorsque le G7 prenait position, le reste du monde suivait. La part du G7 dans l’économie mondiale, qui atteignait 66 % à la fin de la Guerre Froide, s’élève aujourd’hui à 44 %. En 2023, la Chine représente à elle seule 18 % de la production économique mondiale actuelle. Le Canada est passé de la 7e économie en importance en 1976 au 10e rang aujourd’hui.Note de bas de page 7 Le déplacement du pouvoir économique a entraîné des changements dans le domaine politique. La Chine, l’Inde et d’autres économies émergentes sont en plein essor. Collectivement, les pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) visent à redéfinir des éléments clés des règles et normes internationales existantes et s’emploient activement à mettre en place de nouvelles institutions et de nouveaux discours pour soutenir cette approche. Certains pays en développement et certaines économies émergentes se sont sentis contraints de choisir entre les différentes sphères d’influence, en particulier compte tenu du fossé qui se creuse de plus en plus entre les régimes démocratiques et les régimes autoritaires. Tout cela signifie que la carte du pouvoir mondial a progressivement basculé vers le Sud et l’Est, tandis que le Canada et ses partenaires les plus proches restent largement au Nord et à l’Ouest.

Figure 2
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La part des pays du G7 dans le PIB mondial a considérablement diminué

Part du PIB19751991 (fin de la guerre froide)2023
Part du PIB mondial – Autres pays37 %34 %56 %
Part du PIB mondial – Pays du G763 %66 %44 %

Source : Council on Foreign Relations. What does the G7 do?, 2022.

2.2. Retour de la rivalité entre grandes puissances et affaiblissement de l’ordre fondé sur des règles

Après 40 ans de paix et de prospérité relatives, nous assistons à un retour de la rivalité entre grandes puissances. La montée en puissance de la Chine en tant qu’acteur mondial, tant sur le plan économique que sur le plan militaire, représente un défi direct pour l’ordre mondial fondé sur des règles. La Russie a abandonné toute prétention de respect de la souveraineté et de l’intégrité des territoires et est revenue à l’agression militaire, lançant la guerre la plus brutale en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. La coopération entre la Chine et la Russie s’intensifie, y compris dans l’Arctique, où le Canada, les États-Unis et les partenaires nordiques sont confrontés à une nouvelle réalité géopolitique. L’avènement d’une nouvelle ère multipolaire s’est accompagné d’un net affaiblissement des règles internationales convenues. Les conflits entre États sont en hausse : 56 ont été enregistrés en 2020,Note de bas de page 8 soit le nombre le plus élevé depuis le début des années 1990. Ces crises sont plus longues, perdurent et se prêtent moins bien aux formes traditionnelles de résolution. De plus, les démocraties sont aux prises avec des défis importants, notamment la montée d’un populisme malveillant qui, dans certains pays, a encore davantage affaibli l’ordre international fondé sur des règles.

2.3. Impact accru de forces transnationales

Le Canada fait aussi face à des défis complexes qui transcendent les frontières internationales et échappent au contrôle d’un seul État. Des acteurs hostiles, étatiques ou non étatiques, les cybermenaces, la criminalité organisée, la faiblesse de la gouvernance internationale et le déclin de la primauté du droit n’en sont que quelques exemples. Les pressions migratoires augmentent, car des millions de personnes dans le monde fuient les conflits et d’autres menaces. La pandémie de COVID-19 a montré à l’ensemble des Canadiens leur vulnérabilité face à des menaces provenant de l’étranger. Elle a également mis en lumière l’importance de chaînes d’approvisionnement fiables et résilientes. Plus récemment, les répercussions de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont mis en évidence la vulnérabilité de millions de personnes dans le monde face à l’insécurité alimentaire. Et, bien sûr, la planète entière est confrontée à la menace existentielle des changements climatiques qui, entre autres impacts, ont quintuplé le nombre des catastrophes naturelles au cours des 50 dernières années, ce qui a multiplié par 7 les pertes économiques subies entre les années 1970 et les années 2010.Note de bas de page 9 La lutte contre les changements climatiques et les problèmes connexes, tels que la perte de biodiversité et les migrations de masse, nécessite non seulement une vaste collaboration internationale, mais aussi des investissements majeurs, y compris par le Canada.

2.4. Nouvelles technologies et nouveaux domaines de concurrence

Partout où se pose leur regard, les Canadiens constatent que leur monde est en train de changer et que le rythme du changement s’accélère. Les nouvelles technologies transforment la production et la demande de main-d’œuvre comme jamais auparavant. Les Canadiens ont déjà ressenti cette dynamique dans leur vie professionnelle et personnelle, mais des changements encore plus importants pourraient se profiler à l’horizon. Les nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle, alimentée par l’apprentissage automatique, l’informatique quantique et les progrès de la biotechnologie pourraient s’avérer plus importantes que l’invention de l’imprimerie ou d’Internet. Il est impossible de savoir si la révolution numérique et les révolutions connexes auront en fin de compte un effet positif sur les relations internationales, en permettant aux pays de travailler ensemble de manière plus collaborative et plus efficace et en renforçant le développement démocratique. Mais les nouvelles technologies présentent déjà de nouvelles menaces sous la forme de technologies militaires mises au point par des adversaires, d’un autoritarisme favorisé par la technologie, d’une augmentation des cybermenaces, d’information trompeuse et de désinformation générée par l’intelligence artificielle – autant de menaces pour la démocratie, la prospérité et la sécurité nationale du Canada. Les progrès technologiques ouvrent également la voie à de nouvelles rivalités géopolitiques, y compris dans l’espace et dans les grands fonds marins. Il y a là des possibilités pour le Canada, mais aussi de nouvelles menaces. Voilà pourquoi le Canada doit, plus que jamais, être présent dans tous les forums internationaux qui influenceront l’élaboration de nouvelles normes et règles internationales liées aux technologies émergentes.

2.5. Un Canada en pleine mutation

Enfin, le Canada d’aujourd’hui n’est plus celui d’il y a plusieurs décennies. La population autochtone du Canada a augmenté de 56,8 % entre 2006 et 2021, soit près de 4 fois plus vite que la population non autochtone.Note de bas de page 10 D’importants changements démographiques et sociaux ont modifié les attentes de la population canadienne à l’égard de leur gouvernement à l’échelle internationale et de la manière dont il devrait les représenter et les servir à l’étranger. Près du quart de la population canadienne est née à l’étranger, le taux le plus élevé parmi les pays du G7, et ce pourcentage devrait atteindre jusqu’à un tiers de la population au cours des 20 prochaines années. Dans les grandes régions métropolitaines comme Vancouver et Toronto, près du quart des enfants commencent l’école sans que le français ou l’anglais soit leur langue première.Note de bas de page 11 L’Inde, la Chine et l’Afghanistan étaient les 3 principaux pays d’origine des nouveaux résidents permanents canadiens en 2022; la part globale des nouveaux immigrants au Canada en provenance du Nigéria, des Philippines, de la France, du Pakistan, de l’Iran, des États-Unis et de la Syrie est également en hausse.Note de bas de page 12 L’essor des voyages et des télécommunications modernes et abordables (y compris les médias sociaux) permet à tous les Canadiens d’être davantage en contact avec le monde extérieur. Cela signifie également que les Néo-Canadiens peuvent maintenir des liens plus étroits avec leur pays d’origine.

Affaires mondiales Canada s’est bien entendu adapté à ces facteurs de changement. Ces dernières années, le Ministère a entrepris de nouveaux programmes et investissements pour accroître son rayonnement diplomatique et sa mobilisation internationale, créer davantage d’espaces et de possibilités de collaboration avec des alliés, des partenaires aux vues similaires et des partenaires non traditionnels, et améliorer les services aux Canadiens à l’étranger. Ces programmes et investissements visaient aussi à soutenir les pays en développement dans des domaines clés tels que les changements climatiques et à étendre sa présence dans des emplacements stratégiques essentiels à la prospérité et à la sécurité du Canada, ainsi qu’aux relations que nos citoyens entretiennent. Ces investissements sont notamment les suivants :

Renforcement de la sécurité et de la préparation dans les missions à l’étranger (2017)

Le Ministère investit 1,8 milliard de dollars sur 10 ans pour améliorer la sécurité et s’assurer qu’il peut s’acquitter de son obligation de diligence à l’égard de ses employés et des autres Canadiens en poste dans ses missions à l’étranger.

Accroissement du financement de l’action climatique (2021)

Affaires mondiales Canada affecte une part importante des 5,3 milliards de dollars sur 5 ans que le Canada fournit pour appuyer les efforts des pays en développement en matière de lutte contre les changements climatiques et de prévention de la perte de biodiversité.

Augmentation des capacités consulaires (2022)

Affaires mondiales Canada investit 101,4 millions de dollars sur 6 ans pour améliorer la communication avec les Canadiens à l’étranger et renforcer le soutien en cas de crise.

Stratégie pour l’Indo-Pacifique (2022)

Dans le cadre de la Stratégie du Canada pour l’Indo-Pacifique de 2,3 milliards de dollars, Affaires mondiales Canada investit 637,7 millions de dollars sur 5 ans pour renforcer son soutien aux exportateurs canadiens, pour accroître son aide au développement des pays partenaires, notamment dans le domaine de la réduction des risques de catastrophe, pour renforcer les liens interpersonnels au moyen de bourses d’études et pour améliorer la sécurité, y compris la cybersécurité.

Augmentation des capacités axées sur la Chine (2022)

Le Ministère coordonne un investissement de 35 millions de dollars sur 5 ans afin de renforcer les capacités d’analyse axées sur la Chine dans l’ensemble de son réseau de missions dans le monde et au sein du gouvernement du Canada, d’améliorer la coordination des politiques interministérielles, d’élargir la collaboration avec les provinces et les territoires et de renforcer la mobilisation des chercheurs et de la société civile du Canada.

Présence accrue à l’étranger (2023)

Le Ministère aura investi, d’ici la fin de 2023, 110 millions de dollars afin d’établir une mission entièrement dédiée et un observateur permanent auprès de l’Union africaine, à Addis-Abeba; de convertir les bureaux canadiens en Estonie, en Lituanie, en Slovaquie et au Rwanda en ambassades et en hauts-commissariats à part entière avec des chefs de mission résidents; et d’ouvrir de nouvelles missions en Arménie, aux Fidji et à Milan. Le Ministère renforcera également sa présence à l’ambassade de Lettonie en 2024.

Effectif plus diversifié et milieu de travail plus sain (en cours)

Bien qu’il reste encore du travail à faire, la mise en œuvre d’une stratégie et d’un plan d’action de lutte contre le racisme à l’échelle du Ministère, ainsi que d’un plan d’action pour la réconciliation, est en cours. Au total, 26,2 % des employés canadiensNote de bas de page 13 du Ministère sont maintenant issus de minorités visibles, et la moitié des chefs de missionNote de bas de page 14 sont des femmes. En février 2023, le Ministère a établi un Bureau de l’ombud afin de favoriser un milieu de travail dans lequel chacun est traité avec respect et dignité.

Ces initiatives et investissements récents constituent un bon point de départ sur lequel capitaliser. Cependant, Affaires mondiales Canada n’a pas encore entrepris le type d’exercice de modernisation exhaustif et ambitieux nécessaire pour répondre pleinement aux changements survenus à la fois au Canada et dans le contexte international plus large.Note de bas de page 15 Certains pays partenaires du Canada ont déjà lancé des initiatives concrètes pour répondre à l’évolution du contexte mondial. Les États-Unis, par exemple, ont lancé leur exercice de « modernisation du département d’État » en octobre 2021 (avant cela, leur dernier changement majeur remontait à l’adoption de la loi historique sur le service extérieur en 1980). En 2023, la France a achevé sa propre révision du service diplomatique, qui entraînera la création de 700 postes supplémentaires et une augmentation de 20 % du budget annuel du ministère. Au Parlement canadien, le Comité sénatorial permanent des affaires étrangères et du commerce international mène une étude sur « le service extérieur canadien et d’autres éléments de l’appareil de politique étrangère au sein d’Affaires mondiales Canada » et présentera son rapport en décembre 2023.

3. De quel type de ministère des affaires mondiales le Canada a-t-il besoin?

Pour servir efficacement le Canada et la population canadienne, Affaires mondiales Canada doit être en mesure de :

Affaires mondiales Canada doit jouer un rôle prépondérant dans les dossiers prioritaires sur la scène internationale, être en mesure d’aider les Canadiens en cas de problème et appuyer l’élaboration de stratégies pangouvernementales intégrées. Les partenaires du gouvernement fédéral comptent sur Affaires mondiales Canada pour définir l’orientation générale de la politique étrangère canadienne, réunir les parties prenantes, diriger les collaborations du Canada à l’échelle mondiale sur un éventail de questions et les aider à accomplir leurs importants mandats et engagements internationaux. De même, les provinces, les territoires, le secteur privé, la société civile et le milieu universitaire s’attendent à ce qu’Affaires mondiales Canada encadre les efforts déployés à l’égard d’enjeux mondiaux transversaux qui recoupent leurs propres responsabilités et intérêts. Enfin, le Ministère doit maximiser les avantages de regrouper sous un même toit tous les grands éléments de la collaboration internationale moderne : affaires étrangères, commerce international, développement international et politiques et programmes consulaires. Pour être vraiment efficace, Affaires mondiales Canada doit être bien plus que la somme de ses parties.

Le Canada a besoin d’un ministère :

En mesure d’exercer une influence stratégique là où il le faut et quand il le faut.
Ouvert sur le monde et en phase avec les Canadiens.
Capable de réagir avec souplesse face à de nouveaux défis et à de nouvelles possibilités.
Il doit jouer un rôle de premier plan dans les efforts pangouvernementaux en matière de politiques à l’échelle internationale.
Doté d’un effectif diversifié, hautement qualifié, bilingue, en bonne santé et voué à l’excellence.

4. Comment y parvenir? Champs d’action et recommandations

Les 4 champs d’action et les recommandations qui suivent sont le fruit d’un vaste processus de consultation, d’analyse et de réflexion qui a duré plusieurs mois. Le Ministère a mené plus de 80 consultations avec le personnel d’Affaires mondiales Canada à l’administration centrale et dans les missions, tous secteurs confondus, ainsi qu’avec le Conseil sur la diversité et l’inclusion, le Secrétariat de lutte contre le racisme et les syndicats. De vastes consultations ont également eu lieu avec des pays ayant réalisé des exercices de modernisation similaires, d’autres partenaires du gouvernement fédéral, des provinces ayant des représentations au sein des missions canadiennes à l’étranger, d’anciens hauts fonctionnaires et d’autres intervenants clés. En tout, plus de 9 000 idées et propositions individuelles ont été reçues et examinées.

De plus, le Ministère a tiré avantage d’un conseil consultatif externe auprès du sous-ministre des Affaires étrangères, qui a également consulté d’autres pays et intervenants clés, comme les chefs de mission actuels et anciens et le Réseau des jeunes professionnels d’Affaires mondiales Canada.

Dans l’ensemble, un degré de convergence remarquable est ressorti des réponses des personnes consultées. Il y a eu certes quelques différences d’orientation, mais la plupart (tant au Canada qu’à l’étranger) ont convenu qu’un véritable changement se produirait si on accordait la priorité à une combinaison de facteurs, à savoir l’expertise en politiques, une présence adéquate à l’étranger, l’effectif, ainsi que les processus et outils nécessaires pour exécuter les multiples mandats du Ministère.

Les recommandations qui suivent s’articulent donc autour de 4 « champs d’action » clés.

  1. Acquérir une nouvelle expertise en politiques et renforcer la capacité de gérer les crises qui perdurent.
  2. Accroître la présence à l’étranger.
  3. Investir dans le personnel d’Affaires mondiales Canada.
  4. Investir dans les outils, les processus et la culture du Ministère.

Les champs d’action ne doivent pas être considérés comme distincts ou cloisonnés, mais plutôt comme un ensemble de mesures qui se renforcent mutuellement pour préparer le Ministère aux défis d’aujourd’hui et de demain.

4.1. Acquérir une nouvelle expertise sur les enjeux internationaux cruciaux pour l’avenir du Canada et renforcer la capacité de prévoir et de gérer les crises qui perdurent

a) Pourquoi?

Comme on l’a expliqué plus tôt, le Canada est plus que jamais aux prises avec un éventail grandissant de dossiers complexes et multiformes. Compte tenu du rythme actuel des changements, Affaires mondiales Canada devrait renforcer sa capacité à prévoir et à analyser les tendances mondiales importantes pour le Canada et à recommander des politiques pour y faire face et protéger les intérêts canadiens.

En même temps, les expériences récentes en Afghanistan, en Ukraine, au Soudan et en Haïti ont montré que des crises initialement perçues comme « internationales » peuvent rapidement prendre des dimensions politiques nationales importantes (p. ex., afflux soudains de réfugiés) ou se poursuivre pendant une longue période. En tant que principal ministère fédéral chargé de toutes les questions internationales, Affaires mondiales Canada doit continuer à fournir une solide plateforme pangouvernementale pour appuyer la réponse opérationnelle et stratégique du Canada face aux crises à court terme et aux crises qui perdurent dans un monde de plus en plus complexe.

b) Comment?
Renforcer les capacités dans les principaux secteurs de politiques.
Accroître la capacité globale à comprendre les répercussions des principaux changements géopolitiques et géoéconomiques et à agir rapidement en conséquence, dans la défense des intérêts du Canada.
Accroître la capacité de prévoir et de gérer la réponse pangouvernementale aux crises géopolitiques et sécuritaires.

4.2. Renforcer la capacité du Canada à exercer une influence en augmentant sa présence à l’étranger, y compris dans les instances multilatérales

a) Pourquoi?

La diplomatie est une question d’influence – la capacité de convaincre ou de dissuader les autres au service des intérêts du Canada dans le monde. À l’étranger, le Canada exerce son influence principalement par l’intermédiaire de son réseau de missions diplomatiques, qui mènent une série d’activités à l’appui des objectifs du Canada en matière de politique étrangère, de politique de développement et de politique commerciale. Ces activités comprennent notamment les programmes qui fournissent un soutien financier direct aux pays partenaires pour lutter contre les changements climatiques, les conflits et la faim, et pour promouvoir l’égalité des genres.

Les missions diplomatiques du Canada sont dirigées par des ambassadeurs, des hauts-commissaires et d’autres hauts fonctionnaires qui exercent les fonctions de chefs de mission. Ils dirigent des équipes de spécialistes de la politique étrangère, de la promotion du commerce et de l’attraction d’investissements, des affaires consulaires et du développement international. Ces équipes comprennent des Canadiens en poste à l’étranger et des employés recrutés sur place, pour la plupart des ressortissants des pays hôtes, qui exécutent directement les programmes et fournissent des services communs pour soutenir le fonctionnement des missions et les activités d’un large éventail de ministères et d’organismes fédéraux et de provinces canadiennes.Note de bas de page 16 Les missions du Canada à l’étranger accueillent régulièrement des visites du premier ministre et d’autres ministres, de premiers ministres provinciaux, de hauts fonctionnaires de l’ensemble du gouvernement, de délégations commerciales et de personnalités de premier plan du milieu culturel, ce qui contribue à accroître l’influence du Canada à l’étranger.Note de bas de page 17

Figure 3
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Dépenses des ministères des Affaires étrangères par habitant, 2021-2022 (affaires étrangères, commerce et aide internationale)

PaysDépenses totales (2021-2022)Dépenses par habitant
Allemagne27 769 002 065 $334 $
Royaume-Uni19 983 874 933 $297 $
Australie6 028 800 000 $233 $
Canada8 530 000 000 $223 $

Remarque : Ces chiffres doivent être interprétés comme des estimations approximatives visant à mettre en contexte de manière générale les dépenses d’Affaires mondiale Canada.

Source : Les chiffres sont tirés des budgets, des rapports financiers et des sites Web des gouvernements et des ministères des Affaires étrangères de ces pays. Les données relatives à la population et au PIB sont tirées des rapports du Fonds monétaire international. Remarque : Lorsque les mandats relatifs aux affaires étrangères, au commerce international et au développement sont répartis entre plusieurs organismes, les budgets respectifs ont été comptabilisés. Ces chiffres n’ont pas été approuvés par les autorités compétentes australiennes, allemandes ou britanniques.

C’est par son réseau de missions à l’étranger et la qualité des personnes qui y travaillent qu’Affaires mondiales Canada procure sa plus grande valeur ajoutée aux politiques et aux programmes du gouvernement du Canada. On s’attend à ce que d’ici la fin de 2023, le réseau actuel comprenne 182 ambassades, hauts-commissariats et consulats dans 112 pays.Note de bas de page 18

Alors que le nombre de missions du Canada à l’étranger est demeuré relativement stable au fil du temps,Note de bas de page 19 la présence globale du Canada et sa capacité à exercer une influence à l’étranger n’ont pas suivi le rythme de l’évolution des réalités mondiales. Le graphique ci-dessous présente les dépenses des ministères des Affaires étrangères de pays d’optique commune, par habitant, y compris pour leurs missions à l’étranger.

La composition du personnel et le nombre d’employés du Ministère affectés à l’étranger ont fluctué au fil du temps, principalement en raison des différents cycles d’examen des dépenses (les postes à l’étranger sont beaucoup plus coûteux qu’à l’administration centrale) et des progrès technologiques (plusieurs fonctions autrefois exécutées par des employés à l’étranger sont désormais automatisées, nécessitent beaucoup moins d’intervention humaine ou peuvent être exécutées par l’administration centrale). Le point culminant a été atteint avec 2 993 employés canadiens outre-mer à la fin de la Guerre Froide en 1990. Ce nombre avait diminué à 2 014 en 1998. En 2022, il y avait 2 777 employés canadiensNote de bas de page 20 en poste à l’étranger.

La représentation du Canada à l’Organisation des Nations Unies (ONU) est aujourd’hui l’une des plus faibles parmi les partenaires et concurrents du G7 et du G20, bien que le Canada soit le 7e donateur en importance. Le système des Nations Unies est au cœur de l’établissement des normes et de l’élaboration des règles dans un large éventail de domaines cruciaux pour l’avenir du Canada (p. ex., le développement des technologies 6G et les règles relatives à l’utilisation des grands fonds marins). Les intérêts à long terme du Canada exigent que ses diplomates soient présents dans les endroits où cela se passe.

Figure 4
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Comparaison de la présence à l’étranger

Nombre d'équivalents temps plein à la mission permanente à New York en comparaison avec d’autres pays

Pays (année)ETP à la mission permanente à New York
Russie (2020)200
États-Unis (2020)150
Chine (2023)140
Allemagne (2020)120
Royaume-Uni (2020)108
Japon (2023)102
France (2020)73
Indonésie (2020)65
UE (2020)60
Italie (2020)60
République de Corée (2023)35
Australie (2020)30
Canada (2022)25*

Nombre de pays ayant une présence diplomatique en comparaison avec d’autres pays

PaysNombre de pays ayant une présence diplomatique (2023)
Japon196
République de Corée191
Royaume-Uni178
France168
Allemagne153
Inde143
Turquie136
Brésil133
Australie122
Canada110
Afrique du Sud102
Norvège81

Sources : Graphique de gauche : Document de la MPONU (2021) : Harmoniser les intérêts et les ressources humaines du Canada à l’ONU à New York; MPONU, 8 février 2023. Graphique de droite : Affaires mondiales Canada; ministère des Affaires étrangères et du Commerce, Australie; ministère des Affaires étrangères, Norvège; ministère des Affaires étrangères, République de Corée; ministère des Affaires étrangères, Japon; ministère fédéral des Affaires étrangères, Allemagne; ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, France; Bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement, Royaume-Uni; ministère des Affaires extérieures, Inde; ministère des Affaires étrangères, Türkiye; ministère des Affaires étrangères, Brésil; ministère des Affaires internationales et de la Coopération, Afrique du Sud.

* Il convient de noter que le nombre d'équivalent temps plein (ETP) du Canada comprend les autres ministères (7 ETP), mais exclut les services communs et les postes d’une durée déterminée. Les chiffres du Canada et des pays d'optique commune incluent les diplomates nationaux et les employés recrutés sur place; la Chine et la Russie n'ont pas d’employés recrutés sur place.

b) Comment?

Il convient de réexaminer les endroits où le Canada est représenté à l’étranger et ses modes de représentation. Certes, les progrès technologiques offrent de nouvelles possibilités de collaboration virtuelle et hybride à l’échelle mondiale, mais une présence renforcée sur le terrain est nécessaire pour rendre compte des résultats, et défendre et représenter les intérêts stratégiques du Canada là où cela importe le plus. Il pourrait aussi être nécessaire d’examiner où la présence devrait être redéployée, afin de fournir un appui dans les régions où les intérêts du Canada sont plus importants.

À cette fin, Affaires mondiales Canada devrait :

Renforcer la présence du Canada dans les instances internationales qui comptent le plus pour le Canada.

Renforcer la présence du Canada dans les pays clés du G20 et dans d’autres pays d’importance stratégique.

Élaborer et mettre en œuvre un mécanisme permettant d’examiner et de rééquilibrer régulièrement la présence du Canada à l’étranger.

Utiliser des moyens novateurs afin d’exercer une influence à l’étranger.

Renforcer sa capacité de communication, de défense des intérêts, de mobilisation et de consultation, afin d’atteindre plus efficacement les intervenants et les publics canadiens et étrangers.

4.3. Veiller à ce qu’Affaires mondiales Canada compte un personnel hautement qualifié, bilingue, diversifié, en bonne santé et capable de produire des résultats de calibre mondial pour les Canadiens

a) Pourquoi?

Les employés d’Affaires mondiales Canada, qu’ils soient des employés canadiens ou recrutés sur place, sont au cœur de toutes les activités du Ministère. Ils travaillent 24 heures sur 24 et dans le monde entier, souvent dans des postes difficiles, loin de leur famille et de leurs proches. Le Sondage auprès des fonctionnaires fédéraux 2022 montre que 85 % des employés d’Affaires mondiales Canada sont fiers de leur travail Note de bas de page 23. Cependant, l’un des messages les plus clairs issus des consultations et des sondages menés pour préparer ce rapport est le suivant : il faudra rapidement moderniser et renforcer bon nombre des pratiques et des systèmes de ressources humaines d’Affaires mondiales Canada afin de garantir que tous les employés puissent donner le meilleur d’eux-mêmes au travail. Les employés ont de plus grandes attentes envers leur milieu de travail aujourd’hui. Le passage au travail hybride, le resserrement du marché du travail, le rééquilibrage démographique et les progrès rapides de la technologie ne sont que quelques-uns des facteurs qui touchent Affaires mondiales Canada et sa capacité à attirer et à retenir les meilleurs talents.

L’effectif du Ministère est complexe. Il y a environ 8 300 employés canadiens et 5 600 employés recrutés sur place. À l’intérieur du groupe des employés canadiens, on compte quelque 2 000 agents du service extérieur (permutants).Note de bas de page 24 L’équilibre entre le service extérieur et les autres groupes professionnels s’est considérablement modifié au cours des 20 dernières années. Il y a 20 ans, la majorité du personnel était composée d’employés du service extérieur, alors qu’aujourd’hui, la grande majorité (74 %) provient d’autres groupes. Il s’agit d’analystes de politiques, d’experts en commerce, en développement et en affaires consulaires, d’agents des ressources humaines et des finances, de conseillers juridiques, de professionnels et d’analystes des technologies de l’information, pour n’en citer que quelques-uns. Cette évolution vers d’autres groupes professionnels peut être attribuée à divers facteurs, y compris la fusion avec l’Agence canadienne de développement international (ACDI) en 2013Note de bas de page 25 et la quasi-cessation pendant plus d’une décennie du recrutement, tant aux premiers échelons qu’à d’autres niveaux du service extérieur, en raison de contraintes financières. Faute d’un recrutement régulier, les employés du service extérieur ont continué d’être affectés à l’étranger, mais le travail qu’ils effectuaient auparavant à l’administration centrale a commencé à être accompli par des employés d’autres groupes professionnels, dont beaucoup ont été engagés en tant qu’employés occasionnels ou employés nommés pour une période déterminée. Enfin, l’élargissement des fonctions à l’administration centrale pour gérer les systèmes de technologie de l’information, assurer la sécurité du personnel à l’étranger, diriger le réseau mondial des missions (y compris la présence croissante d’autres ministères et des provinces et territoires) et gérer les demandes consulaires croissantes ont contribué à l’augmentation des postes au Canada en dehors du service extérieur.

Ces facteurs structurels ont engendré des frustrations au sein d’une partie de l’effectif. S’il est faux qu’Affaires mondiales Canada ne valorise pas l’expertise (p. ex., le Ministère a soutenu le développement de certaines des meilleures compétences au monde en matière de politique commerciale et d’analyse comparative entre les sexes), il reste que les employés travaillant dans un certain nombre de domaines du Ministère, y compris les plus jeunes, se sentent désavantagés par rapport aux employés du service extérieur. Les employés de certaines catégories ont fait part de leurs préoccupations quant au fait qu’ils avaient moins accès à la formation spécialisée, qu’ils avaient moins de possibilités d’avancement et qu’ils n’avaient pas la même priorité pour les affectations à l’étranger. Alors que le taux d’attrition moyen des cinq dernières années des employés permutants est de 3,4 % , celui des autres groupes professionnels du Ministère est de 9,9 % - presque trois fois plus. Certains employés, particulièrement les agents du service extérieur possédant une expertise approfondie dans des zones géographiques et des domaines particuliers, se sont sentis de plus en plus désavantagés au fil du temps, y compris dans les processus de promotion, où l’accent a été mis sur les compétences en matière de gestion plutôt que sur l’expertise géographique, linguistique ou liée à un domaine particulier. Plusieurs ministères des Affaires étrangères sont confrontés à la question de l’équilibre entre les généralistes et les spécialistes, et il est légitime de se demander si qu’au fil du temps Affaires mondiales Canada n’a pas trop penché en faveur des généralistes.

Les réalités vécues par le personnel recruté sur place compliquent encore la situation : cette catégorie de l’effectif représente 81 % des employés du Ministère dans les missions, et les employés recrutés sur place sont répartis dans plus de 110 pays et territoires où les lois du travail diffèrent. Ils exercent un éventail de fonctions, allant d’assistants à chauffeurs à hauts responsables de divers programmes. Tous les Canadiens qui vont travailler à l’étranger savent que le personnel recruté sur place constitue la colonne vertébrale du réseau des missions du Canada dans le monde, servant notre pays avec loyauté et courage, souvent dans des endroits très difficiles. Au fil des ans, le personnel recruté sur place a présenté un profil de compétences de plus en plus pointues qui, conjugué aux conditions du marché du travail, signale la nécessité d’examiner en profondeur le rôle optimal du personnel recruté sur place dans les différentes missions, aujourd’hui et à l’avenir, et de vérifier si Affaires mondiales Canada fait le nécessaire pour maintenir en poste et perfectionner cette composante importante de son effectif. Le Ministère doit également veiller à ce que les employés recrutés sur place bénéficient d’un niveau de diligence adéquat en période de crise, y compris au moyen de consultations avec la ministre des Affaires étrangères, les chefs de mission et les ministères partenaires concernés.

Enfin, Affaires mondiales Canada doit être un lieu où tous les employés se sentent en sécurité et respectés, et où chacun comprend que les inconduites ou les actes répréhensibles, quels qu’ils soient, ne sont en aucun cas tolérés. La création récente du Bureau de l’ombud du mieux-être, qui offrira à l’ensemble du personnel un guichet unique pour obtenir de l’information et du soutien afin de résoudre les problèmes liés au milieu de travail, constitue un nouvel investissement important dans le mieux-être de tous les employés. Le Ministère prend également des mesures supplémentaires pour appuyer l’écosystème et les processus par lesquels les allégations d’actes répréhensibles et d’inconduites sont reçues, examinées et traitées. À l’été 2023, tout en prenant les mesures requises pour protéger les renseignements personnels, le Ministère commencera à rendre compte régulièrement et de manière transparente au personnel des allégations d’actes répréhensibles et des mesures prises à la suite de ces allégations. Une culture organisationnelle positive et axée sur les personnes, fondée sur la confiance, le respect, la fierté du travail accompli et la confiance envers les dirigeants, doit être un principe fondamental d’Affaires mondiales Canada aujourd’hui et à l’avenir.

b) Comment?
Recrutement
Formation
Perfectionnement professionnel
Conditions de travail à l’étranger
Employés recrutés sur place
Chefs de mission

4.4. Veiller à ce qu’Affaires mondiales Canada dispose des outils, des processus et de la culture nécessaires pour prospérer

a) Pourquoi?

Que ce soit au Canada ou à l’étranger, l’effectif du Ministère doit être en mesure de fournir les meilleurs services et conseils, à tout moment et en tout lieu, de manière éclairée, compétente et sûre. La modernisation des processus et des outils est un élément important d’une culture organisationnelle efficace, efficiente et centrée sur les personnes. Les fonctions habilitantes, comme le réseau informatique du Ministère, et les processus opérationnels doivent être harmonisés avec la vision et les objectifs ambitieux de l’organisation, y compris lorsque les objectifs changent pour tenir compte de l’évolution du contexte international.

Les systèmes numériques et les autres systèmes de gestion de l’information et de technologie de l’information (GI-TI) du Ministère vieillissent rapidement. Les membres du personnel d’Affaires mondiales Canada le constatent chaque jour, alors que la menace réelle des cyberattaques menées par des États et des acteurs qu’ils parrainent ne cesse de croître. Bien que des investissements aient été réalisés ces dernières années pour mieux servir les Canadiens, tels que la mise en place du Système de gestion des cas des services consulaires et du Système des contrôles à l’exportation et à l’importation, les fonctionnalités du système de GI-TI continuent de poser problème dans l’ensemble de l’organisation, et en particulier dans les missions à l’étranger. L’infrastructure et la prestation de services de GI-TI doivent être continuellement maintenues, mises à niveau et améliorées pour suivre l’évolution rapide des technologies et des menaces.

Outre la nécessité de moderniser les technologies de l’information et les outils, la culture ministérielle doit également évoluer. La simplicité est préférable. Le Ministère doit en faire davantage pour s’attaquer aux politiques rigides et lourdes, et aux processus opérationnels qui entravent l’efficacité et l’innovation. S’il est facile de pointer du doigt d’autres intervenants, dans les faits, une grande partie des contraintes qui entravent le fonctionnement d’Affaires mondiales Canada ont leurs origines à l’interne. Le Ministère doit repenser la manière dont il gère les risques, y compris les conséquences involontaires d’une culture ministérielle trop peu encline à prendre des risques. Les niveaux d’examen, tant verticaux qu’horizontaux, devraient être revus, notamment en ce qui a trait à leur effet sur l’efficacité de la prise de décision. Le personnel doit avoir la faculté d’agir pour faire ce qui s’impose à tous les niveaux de responsabilité. Cela signifie que la haute direction doit faire davantage confiance au jugement des membres du personnel; cela suppose également que les employés doivent accepter une plus grande responsabilité pour agir dans l’intérêt public.

b) Comment?

5. Résumé des recommandations

Champ d’action 1 : Acquérir une nouvelle expertise en matière d’enjeux internationaux cruciaux pour l’avenir du Canada et renforcer la capacité de prévoir et de gérer les crises prolongées

Champ d’action 2 : Renforcer la capacité du Canada à exercer une influence en augmentant sa présence à l’étranger notamment aux tables multilatérales

Champ d’action 3 : Veiller à ce qu’Affaires mondiales Canada compte un personnel hautement qualifié, bilingue, diversifié, en santé et capable de produire des résultats de calibre mondial pour les Canadiens

Champ d’action 4 : Veiller à ce qu’Affaires mondiales Canada dispose des outils, des processus et de la culture nécessaires pour prospérer

6. Mise en œuvre

Ce document de travail présente des recommandations clés sur les moyens de faire en sorte qu’Affaires mondiales Canada serve la population canadienne plus efficacement aujourd’hui et à l’avenir. Toutefois, comprendre ce qu’il faut faire ne représente qu’une facette de la solution. La plupart des plans de transformation institutionnelle échouent, non pas parce que les recommandations étaient erronées, mais plutôt parce qu’elles n’ont pas été mises en œuvre comme il se doit ou dans leur intégralité.

Le sous-ministre des Affaires étrangères devrait se voir confier la responsabilité globale de veiller à la réussite de l’initiative l’Avenir de la diplomatie : Transformer Affaires mondiales Canada, et les progrès réalisés en la matière devraient constituer un élément clé de son entente annuelle de gestion du rendement.

Le Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international du Sénat publiera en décembre 2023 un rapport à la suite de son étude sur « le service extérieur canadien et d’autres éléments de l’appareil de politique étrangère au sein d’Affaires mondiales Canada ». Le Ministère étudiera ce rapport et les recommandations qui y seront formulées et adaptera ses plans au besoin.

Pour lancer la phase de mise en œuvre de cette initiative, le sous-ministre des Affaires étrangères a déjà nommé un cadre supérieur, Antoine Chevrier, dirigeant principal de la transformation, pour superviser le processus de changement pendant une période initiale de 3 ans (2023-2026). M. Chevrier rendra compte directement au sous-ministre des Affaires étrangères et, à travers une structure matricielle, aux sous-ministres du Commerce international et du Développement international.

Pour que les recommandations figurant dans le présent rapport soient appliquées avec succès, il faudra affecter allouer de nouvelles ressources et procéder activement à des réaffectations des ressources financières existantes. Comme il a été mentionné plus tôt, le Ministère a déjà entamé un important exercice de réaffectation et est en train de mettre des processus en place pour procéder à de tels exercices de manière continue, en fonction de l’évolution de la situation des circonstances. Dans l’ensemble, il faut trouver des mesures incitatives à tous les échelons du Ministère pour récompenser la prise en compte des coûts en faveur du plus vaste dans le concept plus vaste d’harmonisation stratégique.

Notes de bas de page 1

Des Canadiens étaient en poste à Londres et à Paris à partir de la fin du XIXe siècle, où ils jouaient le rôle de représentants du Canada, sans toutefois bénéficier d’un statut diplomatique. La Conférence impériale de 1926, qui a reconnu l’égalité des dominions avec le Royaume-Uni, a ouvert la voie au plein statut diplomatique pour les représentants du Canada à l’étranger.

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Notes de bas de page 2

Le Canada a des consulats et des consulats généraux dans plusieurs villes autres que des capitales dans le monde entier, pour leur importance notamment commerciales. Ces consulats aident les entreprises canadiennes et fournissent des services de passeport et autres aux voyageurs et résidents canadiens. De nombreux consulats et consulats généraux du Canada accueillent du personnel de divers ministères du gouvernement fédéral.

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Notes de bas de page 3

McDougall, Pamela A., Commission royale d’enquête sur la situation dans le service extérieur, Ottawa (Ontario), Bureau du Conseil privé, 1981.

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Notes de bas de page 4

Le point sur le commerce 2022 : Les avantages des accords de libre-échange, Affaires mondiales Canada. /transparency-transparence/state-trade-commerce-international/2022.aspx?lang=fra

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Notes de bas de page 5

Chris Bradley, Marc Canal, Sven Smit et Jonathan Woetzel, décembre 2022, « The Correlation Between GDP and Life Expectancy, Chapter 2: A Miracle of Widespread Progress: a 20-year journey of health and income », McKinsey Global Institute.

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Notes de bas de page 6

What does the G7 do? (2022), Council on Foreign Relations.

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Notes de bas de page 7

Le déplacement du pouvoir économique mondial vers les économies émergentes devrait se poursuivre à long terme, l’Inde, l’Indonésie et le Vietnam faisant partie des pays qui obtiennent les meilleurs résultats, PwC.

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Notes de bas de page 8

Julia Palik, Anna Marie Obermeier, Siri Aas Rustad, « Conflict Trends: A Global Overview, 1946-2021 », Peace Research Institute Oslo, PRIO Paper 2022.

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Notes de bas de page 9

Organisation météorologique mondiale, Atlas de la mortalité et des pertes économiques dues à des phénomènes météorologiques, climatiques et hydrologiques extrêmes (1970-2019), OMM-N° 1267, 2021

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Notes de bas de page 10

Statistique Canada, La population autochtone continue de croître et est beaucoup plus jeune que la population non autochtone, malgré un ralentissement de son rythme de croissance, septembre 2022.

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Notes de bas de page 11

Statistique Canada, Tableau 98-10-0219-01, Langue maternelle selon l’âge : Canada, provinces et territoires, régions métropolitaines de recensement et agglomérations de recensement y compris les parties.

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Notes de bas de page 12

Gouvernement du Canada, Résidents permanents – Mises à jour mensuelles d’IRCC, « Canada - Résidents permanents selon le pays de citoyenneté », 2022.

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Notes de bas de page 13

« Employés canadiens » (EC) est une désignation principalement utilisée dans les missions du Canada à l’étranger pour faire la distinction entre les employés de la fonction publique canadienne accrédités sur le plan diplomatique et le personnel recruté sur place, généralement dans le pays hôte.

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Notes de bas de page 14

Le Canada utilise le terme « chef de mission » (CDM) pour désigner les ambassadeurs, les hauts-commissaires (CDM dans les pays du Commonwealth) et les consuls généraux.

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Notes de bas de page 15

Les efforts antérieurs comprennent un « programme de transformation » lancé en 2007, conçu comme un exercice à l’échelle du Ministère pour veiller à ce que les politiques, les programmes et les opérations soient harmonisés avec les priorités du gouvernement du Canada. Entre autres réformes, le programme de transformation a abouti à la création du Secteur de la plateforme internationale, qui constitue un guichet unique pour la prestation de services communs à tous les ministères œuvrant dans l’espace diplomatique et consulaire. De plus, un examen stratégique lancé par le Service des délégués commerciaux en 2017 a permis d’augmenter le nombre de postes dans les principaux marchés étrangers et au Canada.

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Notes de bas de page 16

Affaires mondiales Canada met la plateforme internationale à la disposition de 21 ministères et organismes fédéraux travaillant à l’étranger dans ses missions, en plus de 3 sociétés d’État et de 6 gouvernements provinciaux. Par exemple, à l’ambassade du Canada à Washington, il y a 15 cooccupants qui comprennent Agriculture et Agroalimentaire Canada, l’Alberta, l’Agence des services frontaliers du Canada, le ministère des Finances Canada, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), Innovation, Sciences et Développement économique Canada, l’Ontario, Sécurité publique Canada, Services publics et Approvisionnement Canada, la Gendarmerie royale du Canada et Transports Canada, pour un total de 99 employés canadiens et de 36 employés recrutés sur place. Dans certaines missions du Canada, comme à New Delhi, il y a plus d’employés canadiens relevant d’IRCC (34) que d’employés canadiens relevant d’Affaires mondiales Canada (30). Dans un petit nombre d’endroits, les missions du Canada appuient également la colocalisation des missions d’autres pays, comme le Royaume-Uni à Port-au-Prince, en Haïti, et l’Australie à Kyiv, en Ukraine.

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Notes de bas de page 17

Les sommets internationaux constituent aujourd’hui des éléments beaucoup plus importants de la diplomatie moderne que par le passé. Dans le cadre de la présidence japonaise actuelle du G7, 14 ministres canadiens différents, en plus du premier ministre, se rendront au Japon en 2023; dans le cadre de la présidence indienne actuelle du G20, 15 ministres canadiens différents, en plus du premier ministre, se rendront en Inde en 2023.

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Notes de bas de page 18

Un pays ne peut avoir qu’une seule ambassade ou un seul haut-commissariat, mais il peut compter plusieurs consulats généraux et consulats. Aux États-Unis, le Canada est représenté par l’ambassade à Washington et par 16 consulats généraux ou bureaux commerciaux dans tout le pays. En Chine, le Canada dispose d’une ambassade à Beijing et de 4 consulats généraux. En Inde, le Canada dispose d’un haut-commissariat à New Delhi et de 7 consulats généraux ou bureaux commerciaux. Au Mexique, le Canada dispose d’une ambassade à Mexico et de 8 consulats généraux et autres agences consulaires, en raison du grand nombre de touristes et de résidents canadiens dans ce pays.

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Notes de bas de page 19

Le nombre de missions à l’étranger a oscillé autour de 175 au cours des 20 dernières années. Le point culminant a été de 180 en 2012. Il atteindra 182 d’ici la fin de 2023.

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Notes de bas de page 20

Ce nombre comprend les employés canadiens d’Affaires mondiales Canada, d’autres ministères et organismes fédéraux et des provinces.

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Notes de bas de page 21

Membres du G20 : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, République de Corée, Royaume-Uni, Russie, Türkiye et Union européenne.

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Notes de bas de page 22

Le programme des consuls honoraires permet au gouvernement du Canada d’assurer une représentation et d’offrir des services aux Canadiens dans les endroits où il n’existe pas de mission diplomatique ou de bureau consulaire canadien. Bien que les consuls honoraires soient des représentants officiels du gouvernement du Canada, ils ne sont pas des fonctionnaires. Il s’agit de particuliers qui fournissent des services consulaires et autres au nom du gouvernement, généralement à temps partiel.

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Notes de bas de page 23

Réponses des employés canadiens seulement ; ne comprend pas les réponses des employés recrutés sur place.

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Notes de bas de page 24

La rotation du personnel est une condition d’emploi, ce qui signifie que le personnel s’engage à être affecté régulièrement à l’étranger, y compris dans des missions difficiles et ailleurs en fonction des besoins du Ministère.

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Notes de bas de page 25

L’ACDI n’avait pas d’employés occupant des postes permutants. Le personnel de l’ACDI était affecté à l’étranger dans le cadre d’une mission unique et sur la base du volontariat.

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Notes de bas de page 26

Cette directive provient d’un message récent des sous-ministres à tout le personnel.

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Notes de bas de page 27

Le Conseil du Trésor du Canada est l’employeur de la fonction publique fédérale, dont Affaires mondiales Canada fait partie. Le terme « employeur distinct » fait généralement référence aux agences qui sont leur propre employeur en vertu de l’annexe V de la Loi sur la gestion des finances publiques. Elles disposent habituellement de leur propre pouvoir de nomination et de dotation conféré par leur loi habilitante et élaborent leurs propres régimes de gestion des ressources humaines. Elles ne partagent pas les systèmes de classification des emplois avec le reste de la fonction publique, elles mènent leurs propres négociations avec les employés syndiqués et déterminent les niveaux de rémunération des employés non syndiqués dans le cadre d’un mandat approuvé par le président du Conseil du Trésor et soumis à l’approbation finale du Conseil du Trésor.

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Notes de bas de page 28

Aux États-Unis, les fonctions exercées par Affaires mondiales Canada sont réparties entre le département d’État, le Bureau du représentant américain au commerce, certains services du département du Commerce et l’Agence des États-Unis pour le développement international.

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