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Séance du Conseil de sécurité : Contrer les messages et les idéologies du terrorisme

Déclaration de l'Ambassadeur Marc-André Blanchard, Représentant permanent du Canada auprès des Nations Unies

New York, le 11 mai 2016

Monsieur le Président,

Je tiens à remercier la mission permanente de la République arabe d’Égypte d’avoir organisé un débat sur ce sujet important et pertinent. La note de concept était utile et soulevait plusieurs enjeux importants. Je voudrais souligner au début que d’après l’expérience et l’approche du Canada, l’extrémisme violent n’est pas associé avec une religion, nationalité, civilisation ou groupe ethnique.

Ma déclaration aujourd’hui sera axée sur trois points particuliers : les partenariats public-privé, les messages de rechange positifs ancrés dans l’action et la coordination multilatérale. 

Dans un premier temps, pour que les stratégies de contre‑discours soient efficaces, il faut établir des partenariats solides avec le secteur privé et la société civile et il faut adopter des approches novatrices nous permettant de tirer profit de l’ensemble croissant des connaissances sur la déstabilisation des discours terroristes. 

Nous avons constaté que certains groupes terroristes utilisent efficacement Internet pour promouvoir leur programme. Le contenu qu’ils produisent séduit des membres de la  génération qui a grandi avec YouTube  et contribue à la radicalisation menant à la violence. 

Par contre, nos efforts de lutte contre les discours terroristes en ligne ne doivent pas entraîner la légitimation de contrôles susceptibles de nuire à l’utilisation pacifique d’Internet. Les gouvernements doivent établir des partenariats avec des entreprises basées sur Internet et des communautés en ligne. Ils doivent aussi créer des espaces ouverts et sûrs pour des débats qui intéressent le public régional, en tenant compte des réalités et des sensibilités culturelles.

De plus, le processus de radicalisation menant à la violence est complexe et propre à chaque individu. En fait, les efforts gouvernementaux déployés pour réfuter les discours radicaux peuvent être inefficaces, même improductifs, en partie en raison des lacunes réelles et perçues en matière de crédibilité. Par conséquent, des partenariats avec des parties crédibles locales doivent faire partie de notre stratégie.

Dans un deuxième temps, nous devons comprendre l’importance de véhiculer des messages de rechange positifs et complets en soi. Les gouvernements ont un important rôle à jouer à cet égard.  Tout au long de l’histoire canadienne, le gouvernement canadien a activement favorisé la formation d’une société pacifique et pluraliste, non sans faire quelques erreurs.  Pour nous, la diversité et l’inclusion constituent des éléments essentiels d’une société saine et prospère qui résiste à l’extrémisme. Elles ne représentent pas simplement des valeurs idéalistes, mais le chemin vers la paix et la prospérité.  La récente réinstallation de 25 000 réfugiés syriens au Canada, avec d’autres à suivre, fait partie de cette histoire. 

Nous ne sommes pas parfaits, mais nous croyons que le Canada a beaucoup à apporter à la communauté internationale compte tenu de son expérience de l’édification d’une société pacifique et résiliente, particulièrement à une époque où il y a un urgent besoin de prévenir la violence et l’extrémisme.

Les gouvernements doivent aussi notamment favoriser le dialogue social et politique pour miner les discours terroristes; diriger des recherches et la mise en commun de connaissances; mobiliser les jeunes et habiliter les personnes marginalisées. Pour nous aider à concentrer nos efforts, le Canada est en train de mettre sur pied un bureau responsable de la sensibilisation communautaire et de la lutte contre la radicalisation. Le bureau fera avancer les recherches, coordonnera les initiatives locales, nationales et internationales, travaillera avec la société civile et soutiendra l’engagement communautaire. 

Dans un dernier temps, les efforts multilatéraux déployés à l’égard des communications et des contre-discours sont plutôt nouveaux, et il faut en faire plus pour les élargir. Le Canada est prêt à partager son expérience et son expertise avec la communauté internationale.

Le Canada participe activement aux efforts de communication et de contre-discours menés par la Coalition internationale contre l’EIIS. Il appuie fermement le plan d’action du Secrétaire général pour prévenir l’extrémisme violent, qui met l’accent sur la reconnaissance des conditions sous-jacentes pour empêcher le développement de l’extrémisme violent. Nous appuyons aussi les efforts entrepris par des organisations et des tribunes multilatérales, y compris l’Organisation de coopération islamique, l’Alliance des civilisations des Nations Unies et le Forum mondial de lutte contre le terrorisme.

Merci, Monsieur le Président.

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