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2. Sources de données et méthodes

La méthode utilisée par RKA pour effectuer l’étude de l’impact économique du secteur de l’éducation internationale au Canada incluait des recherches secondaires approfondies (recension documentaire, collecte des données et informations statistiques existantes) et des consultations des représentants provinciaux et territoriaux du secteur de l’éducation, ainsi que des représentants d’organisations vouées à la promotion de l’éducation internationale et qui en analysent les tendances, à l’échelle nationale ou provinciale.

Dans la présente section, nous décrirons les différentes sources de données disponibles, celles que nous avons utilisées aux fins du projet et toutes limites caractérisant les ensembles de données. Nous allons également mettre en relief les différences dans les sources de données et les méthodes entre nos estimations et celles adoptées par Statistique Canada dans ses estimations des échanges du Canada dans le secteur des services de voyages personnels liés à l’éducation.

Sources de données

Inscription

L’un des principaux objectifs de l’étude consiste à déterminer les impacts économiques globaux des dépenses des étudiants internationaux, ce qui exige de connaître le nombre d’étudiants internationaux dans chaque province et territoire, et à chaque niveau d’étude — étudiants des établissements publics ou privés, de la maternelle à la 12e année, du niveau collégial ainsi que ceux du premier cycle et des cycles universitaires supérieurs. Il faut aussi déterminer le nombre d’étudiants internationaux inscrits dans des programmes de formation linguistique.

Nous n’avons pas trouvé d’ensemble de données complet qui répond à notre définition d’étudiant international ou de données portant sur tous les étudiants. Statistique Canada compile des données sur les inscriptions d’étudiants internationaux aux niveaux collégial et universitaire (y compris une ventilation pour le premier cycle universitaire et pour les cycles supérieurs), par champ d’études ou niveau de programme dans son Système d’information sur les étudiants postsecondaires. Toutefois, les collèges et les universités qui ne sont pas couverts par l’enquête de Statistique Canada sont essentiellement tous dans le système public, de sorte que les données n’ont pas permis de dégager d’information sur les étudiants internationaux dans le système d’étude postsecondaire privé.

Quant au nombre d’étudiants internationaux dans le système d’enseignement de la maternelle à la 12e année, aucune donnée n’est disponible auprès de Statistique Canada au niveau des provinces et des territoires, ou des ministères de l’Éducation à l’échelle provinciale ou territoriale.

Lorsqu’aucune donnée tangible sur les étudiants internationaux n’était disponible, l’option de rechange consistait à utiliser les données sur les étudiants internationaux disponibles auprès d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Étant donné que les étudiants étrangers qui souhaitent suivre des études ou une formation au Canada durant plus de six mois doivent préalablement obtenir un permis d’études, les données d’IRCC nous permettent de déterminer combien il y a de détenteurs de permis d’études dans chacune des provinces et dans chacun des territoires, à un moment donné.

IRCC définit les étudiants étrangers de la façon suivante :

« Résidents temporaires entrés au Canada principalement afin d’y étudier et ayant obtenu un permis d’études (avec ou non d’autres types de permis). Le permis d’études est le document officiel délivré par un agent et qui autorise une personne qui n’est pas citoyen canadien ou résident permanent d’étudier au Canada. En général, la personne inscrite à un programme d’études d’une durée égale ou inférieure à six mois n’a pas besoin de permis d’études. À des fins statistiques, un résident temporaire est considéré comme un étudiant international s’il est jugé tel selon notre appréciation de son “statut annuel” (c’est-à-dire la principale raison pour laquelle il a été autorisé à entrer au pays et à y séjourner temporairement pendant l’année d’observation). Sont exclus du groupe des étudiants internationaux les résidents temporaires qui ont obtenu un permis d’études mais dont la venue au Canada s’explique principalement par des motifs autres que les études. »

Il existe trois grands niveaux d’études pour les étudiants internationaux.

  1. Niveau secondaire ou inférieur : école secondaire et école primaire
  2. Niveau postsecondaire : collège et université
  3. Autres études

Les données d’IRCC nous permettent donc d’utiliser le nombre de détenteurs de permis d’études comme valeur de substitution du nombre d’étudiants internationaux à un moment donné au cours d’une année. Elles permettent également d’établir une distinction entre les niveaux d’études généraux. Pour ces raisons, les données d’IRCC ont servi de fondement à nos analyses.

L’une des limites rattachées à l’utilisation de l’ensemble de données d’IRCC pour représenter le nombre d’étudiants internationaux est que le nombre réel de détenteurs de permis inscrits dans un établissement canadien peut être inférieur au nombre de permis délivrés étant donné qu’il est possible que certains détenteurs de permis ne soient pas inscrits dans un programme d’enseignement ou aient été incapables de le faire. Une autre limite associée à l’utilisation de ces données est rattachée au fait qu’étant donné que le terme « étudiant étranger » est défini selon la citoyenneté, il inclut également les détenteurs de permis qui sont les enfants ou conjoints des étudiants inscrits, mais ces enfants ne sont pas considérés comme des étudiants internationaux qui paient des frais d’études aux fins de notre analyse.[1]

Enfin, une autre source importante d’étudiants internationaux non couverte entièrement par les données d’IRCC est celle des étudiants étrangers qui viennent étudier au Canada pour moins de six mois, et qui ne sont donc pas tenus d’obtenir un permis d’études pour entrer au pays. Nous avons communiqué avec les organisations dont les membres offrent au public de la formation professionnelle de courte durée. Il convient toutefois de mentionner que seul Langues Canada compile des données complètes utiles pour nos besoins.

Langues Canada est la principale organisation du secteur langagier du Canada représentant les deux langues officielles (français et anglais). L’adhésion est réservée aux écoles qui respectent les normes rigoureuses de l’association et qui s’engagent à s’y conformer. Actuellement, il y a plus de 210 programmes membres à l’échelle du pays, y compris des universités, des collèges et des établissements privés. Il s’agit d’une association sectorielle sans but lucratif. L’assurance de la qualité constitue un élément essentiel de Langues Canada et tous les établissements membres doivent être accrédités en vertu d’un programme complet et reconnus à l’échelle internationale.

Dans le reste du rapport, nous définissons les étudiants internationaux comme les étudiants couverts par ces deux ensembles de données auxquels nous avions accès, et auxquels nous avons apporté des modifications. Les étudiants en séjour d’études de longue durée désignent les étudiants couverts par les données d’IRCC, alors que les étudiants en séjour d’études de courte durée désignent les étudiants qui suivent des programmes de formation linguistique d’une durée inférieure à six mois dans les établissements membres de Langues Canada.

L’annexe 1 fournit des détails sur les modifications apportées aux données d’IRCC et aux données de Langues Canada.

Dépenses des étudiants

Pour les étudiants de chaque niveau d’études, nous avons estimé les dépenses dans les catégories suivantes :

  • Frais de scolarité et autres frais obligatoires
  • Frais supplémentaires obligatoires
  • Livres et autres matériels/outils d’études
  • Frais de subsistance
  • Frais de transport
  • Dépenses discrétionnaires

Afin de calculer les impacts économiques nets rattachés aux étudiants internationaux dans le pays d’accueil, nous avons tenu compte de toutes les aides financières versées aux étudiants internationaux par les différents ordres de gouvernement canadien ainsi que par les universités ou autres établissements.

De nouveau, l’annexe 1 présente la description détaillée de ces rajustements.

Activités « touristiques » des membres de la famille et des amis en visite

La littérature existante sur l’éducation internationale cerne un autre domaine d’activité universitaire qui concerne le rôle important que peuvent jouer les établissements pour attirer des visiteurs dans le pays d’accueil.[2]

Dans la présente étude, nous estimons le nombre de membres de la famille et d’amis des étudiants internationaux qui visitent le Canada, en nous fondant sur des hypothèses utilisées dans l’étude australienne de 2013 réalisée par l’ACPET sur les Impacts économiques générés par les étudiants internationaux dans le pays d’accueil.

Cadre d’analyse

Afin de mesurer l’effet global des dépenses totales des étudiants internationaux sur l’économie canadienne, les dépenses des étudiants internationaux ainsi que des membres de leur famille et de leurs amis sont appliquées aux simulations du modèle interprovincial des entrées sorties.[3] Le modèle fournit une estimation de l’effet global sur la production, le produit intérieur brut (PIB) et l’emploi dans chaque économie provinciale et territoriale.

Une courte description du modèle des entrées-sorties est présentée ci-dessous.

Une structure entrées-sorties de l’économie

Lorsqu’une personne dépense pour se procurer un produit (biens ou services), le montant de cette dépense crée une demande directe pour la production de ce produit. Toutefois l’effet économique ne s’arrête pas là. La production accrue de ce produit entraîne une production accrue de tous les biens et services intermédiaires qui sont utilisés pour produire le produit, et la production accrue générera, réciproquement, une plus grande demande d’autres produits et services utilisés pour produire ces produits intermédiaires. Les travailleurs sont donc à même de toucher des salaires supérieurs à mesure que la demande augmente et parfois, ils décident de dépenser une partie de leurs gains supplémentaires pour se procurer plus de biens et de services.

Ainsi, la demande initiale d’un produit crée un effet d’entraînement descendant dans le processus de production.

Une analyse de l’impact économique est conçue pour étudier les interrelations entre les industries afin de déterminer comment un changement dans une demande initiale visant des biens ou des services contribue à entraîner des changements dans les niveaux de production et d’activités économiques globales d’autres industries au sein d’une région.

Le modèle des entrées sorties est fondé sur la structure des entrées sorties de l’économie canadienne;[4] il s’agit essentiellement d’un ensemble de tableaux décrivant l’afflux de biens et de services entre les divers secteurs de l’économie. Ce type de modèle est utile pour déterminer quelle proportion d’une production supplémentaire est générée par un changement dans la demande d’un ou de plusieurs produits, ou un changement dans la production d’une industrie.

Outre les dépenses directes, les modèles des entrées-sorties peuvent servir à analyser les impacts supplémentaires pour l’économie. Ils couvrent notamment les entreprises qui fournissent des biens et des services aux entités bénéficiaires des dépenses directes. Par ailleurs, compte tenu du revenu accru des ménages à l’échelle locale, on peut observer d’autres augmentations des dépenses globales. Cette dernière variable est considérée comme un effet dérivé (ou induit), lequel est parfois reflété dans les études d’impact économique.

Actuellement, Statistique Canada utilise le modèle interprovincial des entrées-sorties de 2019 pour estimer l’impact économique, et les résultats sont utilisés à des fins d’analyse comparative. Il convient de mentionner que les estimations relatives à l’impact sur l’emploi dégagées à partir de ce modèle sont fondées sur la rémunération totale par emploi en 2019.[5] Ainsi, il a fallu rajuster le montant des dépenses nettes des étudiants engagées en 2022 pour les exprimer en dollars de 2019 et ainsi obtenir une estimation plus précise de l’effet sur l’emploi.

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